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- frankensteinVénérable
Tout à fait d'accord avec cette analyse.doublecasquette a écrit:Abraxas a écrit:Oh non, pas même. Ils dirigent à vue.
On nous annonce des masters en alternance : c'est la fin de concours — qui seront dans un premier temps régionalisés. Puis le dispositif CLAIR sera étendu — et les chefs d'établissements, et les "équipes", recruteront sur des postes à profil. C'est la mort programmée de l'Ecole — tiens, ça me dit quelque chose, cette formule… Mais rien n'a été pensé a priori — ils n'ont pas le cerveau pour ça.
En tout cas, ça fait les affaires simultanément des gratte-petit du ministère, et des pédagos. Moins de tracas pour les uns, plus de pouvoir pour les autres.
Ils auront quand même des difficultés à installer ce système en Primaire...
Vous savez sans doute qu'ils rêvent d'E2P (nouveau sigle des EPEP) de 15 classes dirigées par un "chef d'établissement" nommé lui-même par un "conseil d'administration" composé d'élus municipaux, de parents d'élèves (et anecdotiquement d'enseignants).
Or, selon le HCE, en 2006, il y avait en France 56 000 écoles, dont la moitié avait moins de 5 classes ! Cerise sur le gâteau, il y avait encore 7000 écoles à classe unique (un seul poste de PE pour toute la commune) !
Si vous connaissez un peu la mentalité de ces petites communes rurales (en gros, les 28 000 où sont installées des écoles à moins de cinq classes), vous vous êtes certainement rendu compte tout seuls que, si les conseils municipaux acceptent, non sans mal, d'organiser un RPI (regroupement pédagogique intercommunal) de cinq ou six classes, dans les régions où cela est possible (vous évacuez toutes les zones de montagne et les îles), ils n'accepteront que très difficilement de s'organiser à quinze (ou même plus, il n'y a aucune raison pour que les communes sans école mais avec enfants de moins de douze ans participent financièrement à l'E2P sans y participer administrativement) et de faire faire à leurs enfants chaque matin et chaque soir le tour du canton (ou même plus, chez nous, il y a des cantons regroupant une centaine de gamins tout au plus, dans cinq classes distantes de plus de quinze kilomètres les unes des autres) en car ! Surtout si les frais de déplacements sont à leur charge...
Ils répondront qu'ils ont les bâtiments sur place, qu'eux-mêmes ont fait toute leur scolarité dans ces bâtiments-là, qu'ils sont prêts à les améliorer, à les doter en matériel, à une condition, c'est que leurs enfants puissent en bénéficier au lieu de courir sur les routes pour trois fois plus cher... Et ils auront raison.
Pour la disparité des moyens à l'école primaire, cela fait des années qu'elle s'accroit. Des écoles ont un budget par élève 10 fois supérieur que d'autres (et la création des ZEP ne compense absolument pas cette disparité...).
Pour les concours régionaux pour le recrutement des enseignants du second degré, on aura surtout le phénomène qui se produit pour le CRPE: Les régions et les dpts "côtés" (sud de la France) seront plus sélectifs et donc plus difficiles que dans d'autres régions. Cela dit au passage aucune influence n'est constatée sur le niveau des élèves...
- lene75Prophète
Pff, mais où je vais mettre mes enfants, moi ?
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- LeclochardEmpereur
John a écrit:Ce n'est pas forcément si mal, des masters par alternance (?).On nous annonce des masters en alternance
Le principe de l'alternance, c'est de permettre aux étudiants de payer une partie de leurs études, et de découvrir le métier. En soi, le principe de l'alternance ne me paraît pas si choquant, surtout qu'il ne sera qu'une voie parmi d'autres pour accéder au métier.
Je ne suis pas opposé non plus à la régionalisation des concours : est-ce que ça sert vraiment à quelque chose de faire grimper à Cergy-Pontoise des enseignants d'italien de l'académie de Nice, qui n'attendent que de repartir à Nice ? Personne ne milite contre la régionalisation du CRPE.
CLAIR, ça m'embête déjà davantage, car le recrutement sera biaisé par beaucoup de considérations diverses et variées, et pas toujours avouables !
Tu me fais peur, là !
Ca aurait trois conséquences catastrophiques ou dangereuses :
1- Le problème du niveau se poserait localement (rapport candidats/postes).
2- Tous les collègues déjà recrutés et qui espèrent revenir dans leur région d'origine se retrouveraient piégés.
3- Ce changement annoncerait la fin de l'agrégation (concours national par essence) à terme.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Marie LaetitiaBon génie
Leclochard a écrit:John a écrit:Ce n'est pas forcément si mal, des masters par alternance (?).On nous annonce des masters en alternance
Le principe de l'alternance, c'est de permettre aux étudiants de payer une partie de leurs études, et de découvrir le métier. En soi, le principe de l'alternance ne me paraît pas si choquant, surtout qu'il ne sera qu'une voie parmi d'autres pour accéder au métier.
Je ne suis pas opposé non plus à la régionalisation des concours : est-ce que ça sert vraiment à quelque chose de faire grimper à Cergy-Pontoise des enseignants d'italien de l'académie de Nice, qui n'attendent que de repartir à Nice ? Personne ne milite contre la régionalisation du CRPE.
CLAIR, ça m'embête déjà davantage, car le recrutement sera biaisé par beaucoup de considérations diverses et variées, et pas toujours avouables !
Tu me fais peur, là !
Ca aurait trois conséquences catastrophiques ou dangereuses :
1- Le problème du niveau se poserait localement (rapport candidats/postes).
2- Tous les collègues déjà recrutés et qui espèrent revenir dans leur région d'origine se retrouveraient piégés.
3- Ce changement annoncerait la fin de l'agrégation (concours national par essence) à terme.
la différence de niveau entre académie est déjà un gros problème pour le primaire: une amie vraiment brillante a échoué moult fois à devenir PE, alors que dans l'académie de Créteil, ils prenaient il y a quelques années à peu près tous les candidats (d'où un renforcement de leur formation disciplinaire dès la L3 à laquelle je me suis collée pendant deux ans)... Il y a d'autres problèmes à régler (ou d'autres solutions) que la régionalisation ou non des concours.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DaphnéDemi-dieu
Oui mais pour eux c'est primordial dans l'optique "casse définitive du service public" !!
Une fois les concours régionalisés on dépendra des institutions locales et plus du MEN.
CQFD.
Plus de fonctionnaires dans l'EN.
Une fois les concours régionalisés on dépendra des institutions locales et plus du MEN.
CQFD.
Plus de fonctionnaires dans l'EN.
- AbraxasDoyen
Et pour changer de région, dans un système régionalisé, bonjour ! Voir les instits : il faut attendre qu'une place se libère dans la région que vous convoitez, et que quelqu'un souhaite occuper la vôtre — et ça peut prendre des années.
- InvitéInvité
une interview:
http://www.rtl.fr/actualites/vie-pratique/article/sophie-coignard-les-profs-ont-plus-d-autorite-dans-leur-classe-que-le-ministre-dans-son-ministere-7654277972
elle est pleine de bon sens alors qu'elle n'est "que" journaliste. Je vais sûrement acheter son livre!
http://www.rtl.fr/actualites/vie-pratique/article/sophie-coignard-les-profs-ont-plus-d-autorite-dans-leur-classe-que-le-ministre-dans-son-ministere-7654277972
elle est pleine de bon sens alors qu'elle n'est "que" journaliste. Je vais sûrement acheter son livre!
- Presse-puréeGrand sage
J'ai lu le livre lundi soir. Rien de bien neuf sous le soleil, sauf pour ce qui est des nombreux entretiens qu'elle a obtenus auprès d'anciens ministres ou de hauts fonctionnaires. Le récit de la genèse de certaines réformes (je pense notamment à celui des nouveaux programmes de français au collège) est aussi très intéressant.
Elle semble effectivement bien informée, mais, malgré ses quelques précautions en début d'ouvrage, assez proche de la chapelle dite "républicaine".
Enfin, en résumé, elle a complètement raison sur au moins un point: le chef de l'EN loge à Bercy.
Elle semble effectivement bien informée, mais, malgré ses quelques précautions en début d'ouvrage, assez proche de la chapelle dite "républicaine".
Enfin, en résumé, elle a complètement raison sur au moins un point: le chef de l'EN loge à Bercy.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Par ailleurs, de ce que je vois par mon microscopique bout de lorgnette et en laissant traîner mes modestes oreilles dans les bons endroits, je trouve qu'un certain nombre de choses changent (demande venue des IPR de séparer les cours de langue et de littérature, demande d'accorder au moins une heure hebdo à l'apprentissage de la langue, retour de la chronologie en littérature).
A voir ce que cela va donner. Mais il faudra longtemps avant de revenir à une situation potable en maîtrise de la langue française...
A voir ce que cela va donner. Mais il faudra longtemps avant de revenir à une situation potable en maîtrise de la langue française...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
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- CarabasVénérable
Lu l'article du Point. Pas mal mais partiel et très incomplet, bien que je sois (bien évidemment) d'accord avec la thèse de départ.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- InvitéInvité
je ne pense pas qu'on puisse fonder un jugement sur un livre à partir d'un article.
Moi non plus je ne m'attends pas à du nouveau, mais comment faire pour que cette "actualité" reste en haut de l'affiche? Bien sûr qu'il y a d'autres livres sur ce thème, mais ils ne font plus la Une!
Moi non plus je ne m'attends pas à du nouveau, mais comment faire pour que cette "actualité" reste en haut de l'affiche? Bien sûr qu'il y a d'autres livres sur ce thème, mais ils ne font plus la Une!
- CarabasVénérable
C'est vrai.Lorica a écrit:je ne pense pas qu'on puisse fonder un jugement sur un livre à partir d'un article.
Mais j'ai vraiment la flemme de lire encore un livre sur l'Education, je dois bien l'avouer. Pour enfoncer des portes ouvertes, surtout. Peut-être ce livre fera-t-il comprendre certaines choses aux personnes extérieures à l'EN.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- InvitéInvité
c'est tout ce qui compte. Nous, on sait.
- JohnMédiateur
LE PACTE IMMORAL, de Sophie Coignard, Albin Michel, 281 pages, 19,50 euros.
Abandon d'enfants
Si l'Education nationale est dans un si piètre état, c'est parce que les politiques ont abandonné la gestion du ministère aux syndicalistes et aux inspecteurs. Une analyse simple et radicale. Extrait (p. 205-207).
Tandis que l'on sert aux intouchables des lycées professionnels une sous-culture indigeste, les brahmanes de l'inspection générale se préoccupent des vrais enjeux. Ils veillent jalousement à la préservation de leur périmètre, pour s'assurer que rien ne risque d'en réduire le territoire et repérer d'éventuelles occasions de grignoter celui des autres. Si le ministre annonce, par exemple, qu'une demi-heure par semaine, dans le secondaire, sera allouée aux nouvelles technologies, Diafoirus se pose une question prioritaire : au détriment de quelles chapelles ?
L'enseignement de l'économie a été un de ces bastions menacés du temps de Xavier Darcos, qui n'aimait pas cette discipline et entendait dire de toutes parts qu'elle était mal enseignée. Un rapport de l'Académie des sciences morales et politiques, remis au ministre en juillet 2008, se montre sévère. L'un de ses auteurs, Pierre-André Chiappori, en faisait cette synthèse au moment de sa publication : l'enseignement des sciences économiques et sociales dans le secondaire français est gravement défectueux. En l'état, le contenu des enseignements n'a qu'un rapport lointain avec la science économique, telle qu'elle est pratiquée non seulement dans les universités et les centres de recherche, mais aussi dans les organisations gouvernementales et internationales, et (a fortiori) dans les entreprises.
Ce réquisitoire a beaucoup inquiété les inspecteurs généraux du groupe sciences économiques et sociales. Non parce qu'ils ont été ébranlés sur le fond, mais parce qu'ils redoutaient de voir leurs prérogatives grignotées, voire gravement amputées. Dès la rentrée suivante, l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) monte au créneau en publiant un communiqué digne des plus riches heures de la CGT : « Nous craignons un démantèlement de notre enseignement. En seconde, celui-ci pourrait chuter de 40 %. C'est inacceptable... » Pour qui ? Pour les élèves ou pour leurs professeurs ?
Les responsables de l'Apses sont reçus le 29 septembre 2008 par Jean-Paul de Gaudemar, recteur chargé de la réforme du lycée. Il est question de fusionner la matière avec les sciences et techniques de gestion. Inacceptable, une fois encore. Diafoirus a l'esprit large, il aime le relativisme, mais pas au point de mélanger ses belles serviettes généralistes avec des torchons technologiques. Pourquoi se gêner, d'ailleurs ? L'Apses a réussi à sauver les meubles. Même plus, puisque dans la réforme portée par Luc Chatel, l'enseignement de l'économie devient obligatoire en seconde. A côté, il est vrai, d'un module sur les « principes fondamentaux de l'économie et de la gestion ».
Si le niveau baisse, les avantages acquis demeurent intacts. Pour le ministre, l'essentiel est de se distinguer à peu de frais. On supprime complètement l'enseignement de l'économie en seconde un jour ? On le rend obligatoire pour tous le lendemain ? Peu importe, l'essentiel est d'avoir l'air de maîtriser la situation.
Le pacte immoral
Notre avis. Habituée des enquêtes difficiles, Sophie Coignard ne déroge pas à sa réputation. Chacun sait que l'Education nationale est en péril, que la France perd des places dans les classements internationaux chaque année... L'auteur du Pacte immoral donne les clés pour en comprendre les raisons. Elle n'y va pas de main morte. La thèse, simple, est radicale : depuis vingt ans, les politiques, soucieux de leur carrière, ont préféré déléguer aux syndicalistes, à la caste des inspecteurs et aux « théoriciens de pédagogie nouvelle » les clés du ministère. Voilà une administration qui a pour sport favori le contournement des directives et qui passe ses journées à préserver son périmètre et, au passage, à grignoter celui des autres. En face, les politiques ont abandonné le combat. Il faut lire ce chapitre où Gilles de Robien supplie Dominique de Villepin de ne pas le nommer à ce poste tant redouté. Edifiant !
Thiébault Dromard
Abandon d'enfants
Si l'Education nationale est dans un si piètre état, c'est parce que les politiques ont abandonné la gestion du ministère aux syndicalistes et aux inspecteurs. Une analyse simple et radicale. Extrait (p. 205-207).
Tandis que l'on sert aux intouchables des lycées professionnels une sous-culture indigeste, les brahmanes de l'inspection générale se préoccupent des vrais enjeux. Ils veillent jalousement à la préservation de leur périmètre, pour s'assurer que rien ne risque d'en réduire le territoire et repérer d'éventuelles occasions de grignoter celui des autres. Si le ministre annonce, par exemple, qu'une demi-heure par semaine, dans le secondaire, sera allouée aux nouvelles technologies, Diafoirus se pose une question prioritaire : au détriment de quelles chapelles ?
L'enseignement de l'économie a été un de ces bastions menacés du temps de Xavier Darcos, qui n'aimait pas cette discipline et entendait dire de toutes parts qu'elle était mal enseignée. Un rapport de l'Académie des sciences morales et politiques, remis au ministre en juillet 2008, se montre sévère. L'un de ses auteurs, Pierre-André Chiappori, en faisait cette synthèse au moment de sa publication : l'enseignement des sciences économiques et sociales dans le secondaire français est gravement défectueux. En l'état, le contenu des enseignements n'a qu'un rapport lointain avec la science économique, telle qu'elle est pratiquée non seulement dans les universités et les centres de recherche, mais aussi dans les organisations gouvernementales et internationales, et (a fortiori) dans les entreprises.
Ce réquisitoire a beaucoup inquiété les inspecteurs généraux du groupe sciences économiques et sociales. Non parce qu'ils ont été ébranlés sur le fond, mais parce qu'ils redoutaient de voir leurs prérogatives grignotées, voire gravement amputées. Dès la rentrée suivante, l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) monte au créneau en publiant un communiqué digne des plus riches heures de la CGT : « Nous craignons un démantèlement de notre enseignement. En seconde, celui-ci pourrait chuter de 40 %. C'est inacceptable... » Pour qui ? Pour les élèves ou pour leurs professeurs ?
Les responsables de l'Apses sont reçus le 29 septembre 2008 par Jean-Paul de Gaudemar, recteur chargé de la réforme du lycée. Il est question de fusionner la matière avec les sciences et techniques de gestion. Inacceptable, une fois encore. Diafoirus a l'esprit large, il aime le relativisme, mais pas au point de mélanger ses belles serviettes généralistes avec des torchons technologiques. Pourquoi se gêner, d'ailleurs ? L'Apses a réussi à sauver les meubles. Même plus, puisque dans la réforme portée par Luc Chatel, l'enseignement de l'économie devient obligatoire en seconde. A côté, il est vrai, d'un module sur les « principes fondamentaux de l'économie et de la gestion ».
Si le niveau baisse, les avantages acquis demeurent intacts. Pour le ministre, l'essentiel est de se distinguer à peu de frais. On supprime complètement l'enseignement de l'économie en seconde un jour ? On le rend obligatoire pour tous le lendemain ? Peu importe, l'essentiel est d'avoir l'air de maîtriser la situation.
Le pacte immoral
Notre avis. Habituée des enquêtes difficiles, Sophie Coignard ne déroge pas à sa réputation. Chacun sait que l'Education nationale est en péril, que la France perd des places dans les classements internationaux chaque année... L'auteur du Pacte immoral donne les clés pour en comprendre les raisons. Elle n'y va pas de main morte. La thèse, simple, est radicale : depuis vingt ans, les politiques, soucieux de leur carrière, ont préféré déléguer aux syndicalistes, à la caste des inspecteurs et aux « théoriciens de pédagogie nouvelle » les clés du ministère. Voilà une administration qui a pour sport favori le contournement des directives et qui passe ses journées à préserver son périmètre et, au passage, à grignoter celui des autres. En face, les politiques ont abandonné le combat. Il faut lire ce chapitre où Gilles de Robien supplie Dominique de Villepin de ne pas le nommer à ce poste tant redouté. Edifiant !
Thiébault Dromard
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Docteur OXGrand sage
Il vient d'où cet article ?
- kensingtonEsprit éclairé
Docteur OX a écrit:Il vient d'où cet article ?
D'ici.
- Presse-puréeGrand sage
Comment S. Coignard a-t-elle obtenu ses rencontres?
Le livre de S. Coignard vu par les Cahiers Pédagogiques.
Le livre de S. Coignard vu par les Cahiers Pédagogiques.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Docteur OXGrand sage
Presse-purée a écrit:Comment S. Coignard a-t-elle obtenu ses rencontres?
Le livre de S. Coignard vu par les Cahiers Pédagogiques.
Euh...qui lit (chez les profs) les cahiers pédagogiques ?????? Il va pas disparaître ce truc comme "le monde de l'éducation" ?????
Le rédacteur doit s'inquiéter de voir son pré carré de pédagogie-land déserté....Bizarre cet autisme chez les spécialistes de l'éducation de ne pas voir la situation catastrophique dans laquelle nous sommes et de vouloir s'en dédouaner.
- Presse-puréeGrand sage
Euh...qui lit (chez les profs) les cahiers pédagogiques ??????
Moi, cela m'arrive de les lire, seulement sur ce qui m'intéresse potentiellement. Un article, même touffu, est plus court à ingurgiter qu'un bouquin complet, et la lecture des articles d'un numéro peut s'étaler dans le temps.
Après, je vois si ce qui est proposé correspond à mes objectifs profonds d'enseignant, et si je me sentirai à l'aise en mettant en place tout ou partie de ce qui est proposé.
Ce qui est embêtant avec les "écoles" pédagogiques, c'est que, autant on trouve de nombreux ouvrages de l'école dite progressiste ou pédagogiste (choississez le terme qui vous convient); autant, mis à part dans les ouvrages de dénonciation, du type de celui dont nous parlons sur ce fil ou de celui de Le Bris, on ne trouve pas de traité de pédagogie du côté des républicains ou réactionnaires (même chose, choisissez le terme qui vous convient). C'est pour cela que les manuels sont précieux (je pense à TdL, dont j'espère ne pas fâcher les auteurs en les classant dans une catégorie, manuel que je trouve formidable bien que je lise les Cahiers Pédas ^^).
Si vous avez des cartouches en terme de bibliographie sur la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine/réactionnaire, je suis preneur.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- doctor whoDoyen
Presse-purée a écrit:
Euh...qui lit (chez les profs) les cahiers pédagogiques ??????
Moi, cela m'arrive de les lire, seulement sur ce qui m'intéresse potentiellement. Un article, même touffu, est plus court à ingurgiter qu'un bouquin complet, et la lecture des articles d'un numéro peut s'étaler dans le temps.
Après, je vois si ce qui est proposé correspond à mes objectifs profonds d'enseignant, et si je me sentirai à l'aise en mettant en place tout ou partie de ce qui est proposé.
Ce qui est embêtant avec les "écoles" pédagogiques, c'est que, autant on trouve de nombreux ouvrages de l'école dite progressiste ou pédagogiste (choississez le terme qui vous convient); autant, mis à part dans les ouvrages de dénonciation, du type de celui dont nous parlons sur ce fil ou de celui de Le Bris, on ne trouve pas de traité de pédagogie du côté des républicains ou réactionnaires (même chose, choisissez le terme qui vous convient). C'est pour cela que les manuels sont précieux (je pense à TdL, dont j'espère ne pas fâcher les auteurs en les classant dans une catégorie, manuel que je trouve formidable bien que je lise les Cahiers Pédas ^^).
Si vous avez des cartouches en terme de bibliographie sur la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine/réactionnaire, je suis preneur.
A ma connaissance, à part Le Bris et les gars de SOS Education, je ne vois pas.
Mais je crois que la distinction progressistes / réactionnaires est biaisée. Les premiers cherchent à faire des "progrès" par rapport à une démarche dont ils voient le modèle dans l'école de Jules Ferry. Les seconds cherchent à revenir à ce modèle. J'ajoute que les premiers pensent que nous ne sommes pas encore sortis de ce modèle, tandis que les seconds pensent qu'on en est sorti, au choix, en 1968 ou en 1989 (la loi sur "l'élève au centre" de Jospin).
Finalement, malgré les oppositions, tout le monde est d'accord : avant, c'était transmissif, autoritaire, frontal, etc.
Personnellement, dans la ligne d'une association comme le GRIP, je pense que ce diagnostic est faux. L'école de la République était beaucoup plus "progressiste" qu'on le pense, notamment en ce qui concerne les méthodes. Et je pense qu'il faut effectivement s'y ressourcer pour trouver de vraies solutions au désastre actuel. Je suis un réactionnaire progressiste, ou l'inverse, finalement !
Désolé, mais je le remets (j'ai l'impression de ne faire que ça, ces temps-ci)
http://www.slecc.fr/buisson.htm
(On fouillera utilement sur tout le site pour trouver des documents qui servent à tels ou tels niveau ou matière.)
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- JeanNiveau 8
Presse-purée a écrit:
Ce qui est embêtant avec les "écoles" pédagogiques, c'est que, autant on trouve de nombreux ouvrages de l'école dite progressiste ou pédagogiste (choississez le terme qui vous convient); autant, mis à part dans les ouvrages de dénonciation, du type de celui dont nous parlons sur ce fil ou de celui de Le Bris, on ne trouve pas de traité de pédagogie du côté des républicains ou réactionnaires (même chose, choisissez le terme qui vous convient). C'est pour cela que les manuels sont précieux (je pense à TdL, dont j'espère ne pas fâcher les auteurs en les classant dans une catégorie, manuel que je trouve formidable bien que je lise les Cahiers Pédas ^^).
Si vous avez des cartouches en terme de bibliographie sur la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine/réactionnaire, je suis preneur.
Je crois que la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine n'a pas besoin de s'appuyer sur une doctrine explicite parce qu'elle est tout simplement la meilleure, la plus universelle ("on explique une leçon aux élèves, et ensuite on fait des exercices d'application qui vérifient si elle est comprise") et la plus simple. Les pédagogistes ont besoin d'écrire des milliers de pages de laïus indigeste (regardez Meirieu!) pour essayer de lutter contre leur instinct naturel qui les ramènerait vers le bon sens ! C'est parce que cette bataille contre le bon sens n'est jamais gagnée qu'il leur faut remplir et remplir encore des milliers de pages de polémique contre l'enseignement "traditionnel" qu'ils essaient en vain de charger de tous les maux. "Chassez le naturel, il revient au galop"! Les "pédagogistes" sont les êtres du ressentiment comme les décrit Nietzsche. Ils ne se posent qu'en s'opposant. Il y a derrière le projet pédagogiste et derrière les motivations de ses adeptes bien autre chose que le bien public : avant tout, le service de leur "ego" ("il faut que je devienne célébre"!).
Alors que nous, nous n'avons pas besoin de noircir des milliers de pages de baratin polémique et pseudo savant : il nous suffit d'enseigner, comme je ne sais plus quel philosophe présocratique qui prouvait le mouvement en marchant. Laissons s'évertuer en vain ceux qui nous cherchent noise. Ignorons-les...
- Docteur OXGrand sage
Jean a écrit:Presse-purée a écrit:
Ce qui est embêtant avec les "écoles" pédagogiques, c'est que, autant on trouve de nombreux ouvrages de l'école dite progressiste ou pédagogiste (choississez le terme qui vous convient); autant, mis à part dans les ouvrages de dénonciation, du type de celui dont nous parlons sur ce fil ou de celui de Le Bris, on ne trouve pas de traité de pédagogie du côté des républicains ou réactionnaires (même chose, choisissez le terme qui vous convient). C'est pour cela que les manuels sont précieux (je pense à TdL, dont j'espère ne pas fâcher les auteurs en les classant dans une catégorie, manuel que je trouve formidable bien que je lise les Cahiers Pédas ^^).
Si vous avez des cartouches en terme de bibliographie sur la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine/réactionnaire, je suis preneur.
Je crois que la pédagogie de l'école de pensée dite républicaine n'a pas besoin de s'appuyer sur une doctrine explicite parce qu'elle est tout simplement la meilleure, la plus universelle ("on explique une leçon aux élèves, et ensuite on fait des exercices d'application qui vérifient si elle est comprise") et la plus simple. Les pédagogistes ont besoin d'écrire des milliers de pages de laïus indigeste (regardez Meirieu!) pour essayer de lutter contre leur instinct naturel qui les ramènerait vers le bon sens ! C'est parce que cette bataille contre le bon sens n'est jamais gagnée qu'il leur faut remplir et remplir encore des milliers de pages de polémique contre l'enseignement "traditionnel" qu'ils essaient en vain de charger de tous les maux. "Chassez le naturel, il revient au galop"! Les "pédagogistes" sont les êtres du ressentiment comme les décrit Nietzsche. Ils ne se posent qu'en s'opposant. Il y a derrière le projet pédagogiste et derrière les motivations de ses adeptes bien autre chose que le bien public : avant tout, le service de leur "ego" ("il faut que je devienne célébre"!).
Alors que nous, nous n'avons pas besoin de noircir des milliers de pages de baratin polémique et pseudo savant : il nous suffit d'enseigner, comme je ne sais plus quel philosophe présocratique qui prouvait le mouvement en marchant. Laissons s'évertuer en vain ceux qui nous cherchent noise. Ignorons-les...
Lu et approuvé.
- doctor whoDoyen
Je m'inscrit en faux contre les propos de Jean.
Il y a une école de pensée au fondement du système éducatif de la IIIème république, et elle se démarque de tout ce qui la précède et, malheureusement, de ce qui la suit.
Dire de la pédagogie "républicaine" (ouh, le vilain mot pour parler d'une pédagogie) qu'elle consiste à expliquer une leçon et à vérifier qu'elle a été comprise par des exercices d'application est une ânerie, toute révérence gardée.
Il y a une école de pensée au fondement du système éducatif de la IIIème république, et elle se démarque de tout ce qui la précède et, malheureusement, de ce qui la suit.
Dire de la pédagogie "républicaine" (ouh, le vilain mot pour parler d'une pédagogie) qu'elle consiste à expliquer une leçon et à vérifier qu'elle a été comprise par des exercices d'application est une ânerie, toute révérence gardée.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- JeanNiveau 8
doctor who a écrit:Je m'inscrit en faux contre les propos de Jean.
Il y a une école de pensée au fondement du système éducatif de la IIIème république, et elle se démarque de tout ce qui la précède et, malheureusement, de ce qui la suit.
Dire de la pédagogie "républicaine" (ouh, le vilain mot pour parler d'une pédagogie) qu'elle consiste à expliquer une leçon et à vérifier qu'elle a été comprise par des exercices d'application est une ânerie, toute révérence gardée.
Pardonnez-moi, cher Collègue, mais moi je me fous complètement de savoir d'où vient ma pratique pédagogique : je constate que ça m'a appris un certain nombre de choses bien intéressantes et bien utiles et je constate que ça marche aussi avec les élèves qui me sont confiés, qui n'ont pas l'air de se faire ch... dans mes cours. Le reste n'est que bla-bla... Je me fous d'ailleurs tout aussi complètement qu'on l'appelle "républicaine" ou pas. Les chapelles enferment. J'enseigne, point à la ligne, et j'interdis à qui que ce soit de venir m'em...... Je ne lis pas les livres qui voudraient m'apporter la "révélation pédagogique du siècle". Je les laisse aux libraires. J'ai lu par hasard en 1987 quelques lignes de Meirieu, dans une revue syndicale : depuis je n'ai jamais récidivé. Nous n'avons pas fait le même choix : pendant que lui se demande à l'infini comment on enseigne, moi j'enseigne...
- doctor whoDoyen
Et moi, je vous fiche mon billet, si vos cours marchent, et que vos élèves progressent réellement, que vous ne faits pas qu'expliquer la leçon et vérifier qu'elle a été comprise par des exercices d'application.
Certains profs très pédagos font la même chose.
Certains profs très pédagos font la même chose.
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- JeanNiveau 8
doctor who a écrit:Et moi, je vous fiche mon billet, si vos cours marchent, et que vos élèves progressent réellement, que vous ne faits pas qu'expliquer la leçon et vérifier qu'elle a été comprise par des exercices d'application.
Certains profs très pédagos font la même chose.
On est bien d'accord. Enseigner est un art complexe. Un "art"...
Mais je vous fais remarquer que ce n'est pas moi qui pars en guerre contre le "cours magistral", contre la "transmission des connaissances", contre les "archaïsmes", contre les "méthodes révolues", contre les "conservateurs". Ce n'est pas moi qui ai écrit un article "contre la liberté pédagogique"...
Si j'ai attaqué très dur la "séquence" (jusqu'au plus haut niveau, comme je l'ai écrit ici) , c'est parce que ces mêmes zozos illuminés voulaient l'imposer à la terre entière comme la seule méthode canonique et mettre hors-la-loi toutes les autres façons de faire.
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