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Xana
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[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par Xana Mar 14 Déc 2010, 16:22
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Le rapport parlementaire consacré au changement envisagé des rythmes scolaires imagine la future transformation des obligations de service des enseignants. Voici donc la première partie qui traite les pages 61 à 99.


Les rythmes scolaires dans le second degré

I. Un constat : des emplois du temps lourds et rigides.


Un constat est dressé : l’emploi du temps des élèves du secondaire est très dense et rigide. La transition du primaire au secondaire, en classe de sixième, est difficile à cause de cette lourdeur. Ce phénomène est plus accentué en France (et quelques autres pays seulement) que dans le reste de l’Europe.

La situation du collège se distingue néanmoins de celle du lycée. Depuis l’instauration du collège unique en 1975, il n’y a pas d’évolution notable en termes de charge horaire. L’âge de l’élève n’est pas pris en compte tant pour le nombre d’heures que pour leur répartition. De jeunes collégiens peuvent pâtir d’horaires décousus qui viennent ajouter à la fatigue de l’attente des transports scolaires. La journée est encore alourdie par l’accompagnement éducatif proposé aux « orphelins de seize heures ».

Au lycée, c’est le baccalauréat qui influence l’organisation. Le gouvernement a entrepris de « reconquérir le mois de juin », partant du constat que les épreuves du baccalauréat diminuaient le temps d’enseignement en juin, voire en mai. Les cours des classes de Seconde et de Première sont désormais assurés et les corrections d’épreuves mieux rémunérées. On a gagné ainsi deux à trois semaines de cours supplémentaires effectivement assurées.

On estime que la charge horaire d’un lycéen est de 10 à 30% supérieure à la moyenne européenne, (30% si l’on tient compte des options) et en incluant le temps passé aux devoirs, la semaine de travail d’un lycéen est d’une quarantaine d’heures, voire dans certains lycées, d’une soixantaine heures. Certains élèves suivant des options enchaînent parfois des journées ponctuées de pauses n’excédant pas dix minutes. Tout cela expliquerait la fatigue, le décrochage et l’absentéisme.

On constate que l’organisation de la journée en une suite de cours d’une heure n’est sans doute pas pertinente et qu’elle dépend de la répartition des services des enseignants qui ne tient pas du tout compte de la réussite des élèves. En théorie les établissements disposent d’une totale liberté pour l’organisation de la semaine mais dans la pratique les chefs d’établissement suivent les recommandations nationales sur les volumes horaires pour chaque discipline. De plus la répartition des services des enseignants, rigide, empêche la souplesse nécessaire pour s’adapter localement aux besoins des élèves. Les options quant à elles, en plus d’alourdir la semaine, nuisent au soutien des élèves en difficulté. Elles favorisent en effet la sélection des meilleurs et les moyens qui leur sont alloués sont détournés des zones en difficulté qui en auraient davantage besoin. On privilégie ainsi une toute petite minorité d’élèves au détriment de beaucoup d’autres. Les besoins des élèves sont secondaires au regard des exigences des enseignants selon les horaires qu’ils souhaitent assurer et les niveaux qu’ils désirent prendre en charge. Il faudrait pourtant que les apprentissages des élèves constituent la priorité.

Depuis 2010, une autonomie plus grande des lycées permet d’assouplir ce carcan. Deux heures d’accompagnement personnalisé obligatoires prennent la forme de cours de soutien ou d’aide au projet d’orientation. Il existe des enveloppes heures-professeur à visée pédagogique qui varient entre six et dix heures selon le niveau et la série. Elles sont réservées à des groupes à effectif réduit. Leur utilisation est décidée par le conseil pédagogique, soumise au chef d’établissement et entérinée par le conseil d’administration. Il semble incohérent que l’organisation des emplois du temps soit uniforme à l’échelle du territoire, que les lycées prestigieux bénéficient d’autant d’heures de soutien que les lycées qui obtiennent à peine 60% de réussite au baccalauréat.

Dans les lycées professionnels, une plus grande flexibilité a été mise en œuvre avec une indication sur le volume horaire nécessaire sur les trois ans qui mènent au baccalauréat, leur répartition étant laissée à l’appréciation des établissements. Cet aménagement a été possible car dans ces filières jugées moins prestigieuses, il y a moins de « lobbys disciplinaires ».

Depuis 1950, le service des enseignants est établi exclusivement sur une base horaire, quinze heures pour les agrégés, dix-huit heures pour les certifiés, vingt heures pour les professeurs d’éducation physique et sportive. On estime que la charge hebdomadaire d’un enseignant –temps de présence face aux élèves, préparations et corrections - tourne autour de quarante cinq heures. Pourtant en cinquante ans, le public des enseignants et donc leurs missions ont bien changé : leur travail ne se limite plus à la transmission de savoirs à un public homogène mais exige la capacité à enseigner à un public très différencié. Ainsi toutes les activités qui contribuent à la réussite des élèves semblent exclues de la définition du service des enseignants, ce qui contribue, selon les syndicats, à une image à la fois fausse et négative auprès de l’opinion publique. On aurait à gagner à une redéfinition claire des missions des enseignants.
Plusieurs pistes qui nécessiteraient toutes une longue concertation avec les enseignants pourraient être envisagées.
On pourrait faire un décompte très précis mais très complexe de toutes les heures de travail.
On pourrait ajouter des activités complémentaires à l’enseignement, rémunérées.
On pourrait réduire le temps d’enseignement pour plus de concertation, de coordination et de rencontres avec les parents.
On pourrait aussi envisager d’ajouter ce type d’activités en plus du temps d’enseignement comme c’est le cas dans de nombreux pays européens.

II. Les leviers éventuels de changement

Pour que le changement soit possible, il faudrait agir sur deux leviers – ce qui pourrait entraîner des résistances – la gestion des heures d’enseignement et les obligations de service des enseignants. Il faudrait agir sur l’organisation de la semaine autour des disciplines et du cours sur une heure et sur l’emploi du temps modelé en fonction des desiderata des enseignants, dans le but de favoriser la réussite des élèves et de respecter leurs rythmes biologiques.

La logique hebdomadaire des emplois du temps devrait céder le pas à une organisation plus libre, orientée par des indications nationales sur des programmes et des volumes horaires maximum par discipline et complétée par des heures non affectées dont les établissements décideraient de l’utilisation en fonction des besoins locaux. Cette gestion ne reviendrait pas au seul chef d’établissement mais serait aussi étudiée par le conseil pédagogique.

D’après des représentants de parents d’élèves, plutôt que de privilégier la sélection des élèves en vue du baccalauréat, puis des classes préparatoires, il serait plus souhaitable de favoriser la réussite des élèves, ce qui passe par un allègement de la semaine, six heures au plus de cours par jour au collège, sept au lycée, soit au total « trente cinq heures TTC, c’est-à-dire tous travaux compris », trente deux heures au collège. Cette perspective obligerait les équipes pédagogiques à fixer des priorités entre les cours traditionnels, les options – qui alourdissent la semaine – et l’accompagnement plus individualisé. Certes, accentuer dans les zones difficiles les accompagnements individualisés pourrait inciter à tort les élèves à ne fournir aucun effort personnel pour leur propre réussite. Pour les élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire, plus fatigables, il faudrait limiter le temps d’enseignement.

La journée « hachée menue » de l’élève du secondaire ne favorise ni la réussite ni la motivation. L’enseignement magistral – enseignement disciplinaire devant toute la classe – devrait diminuer. Pour consolider cet enseignement, on constituerait de petits groupes, non plus comme pour l’accompagnement éducatif personnalisé sur la base du volontariat mais dans une démarche pédagogique plus globale. Le développement de l’enseignement pluridisciplinaire doit être encouragé et dépasser les structures déjà existantes comme les heures de vie de classe, les itinéraires découverte ou les travaux personnels encadrés. Cela motiverait davantage les élèves. Il faudrait intégrer le travail personnel de l’élève dans le temps passé dans l’établissement pour éviter de creuser les inégalités sociales mises en évidence quand le travail est repoussé dans l’espace du foyer. Les professeurs surveilleraient ce temps de travail.

On pourrait envisager une journée allégée et un relais assuré par les communes pour le temps après la classe, même si cela pourrait être interprété comme une recherche d’économie budgétaire.
On pourrait réorganiser la journée, avec un début de cours à 9 heures, 3 heures de cours, 1h30 de pause, 3 heures de cours, puis tantôt 2 heures d’étude tantôt 2 heures d’activités liées à la vie lycéenne.
On pourrait aussi utiliser ces deux voies en misant sur la gestion tout à fait libre du temps scolaire par chaque établissement.

Varier les formes d’apprentissage permettrait de ne pas se concentrer uniquement sur la réduction du temps scolaire. On suivrait les trois tiers temps pédagogiques : 1/3 pour les disciplines générales, 1/3 pour l’interdisciplinarité et 1/3 pour les matières sportives, artistiques et technologiques. Cela impliquerait que les enseignants du secondaire soient formés, comme leurs collègues du primaire, à la gestion des temps d’apprentissage des élèves.

Il s’agirait aussi de retravailler les programmes et abandonner ce qu’il y a de trop encyclopédique en eux. Il faudrait s’appuyer sur le cœur de programme que suggère le livret de compétences et sur les pistes d’approfondissement qu’il propose, en fonction des établissements.

Il faudrait réserver une partie de l’emploi du temps à l’apprentissage de l’autonomie pour rendre les élèves plus efficaces et les impliquer davantage dans leur travail.

On songe également à transformer les lycées en véritables lieux de vie, des lycées campus qui permettraient un large accès à la culture par le biais de diverses activités. L’amplitude horaire d’ouverture serait augmentée, permettant l’accès au lycée même durant les week-ends.

La pause déjeuner devrait être « sanctuarisée » et durer quatre-vingt-dix minutes pour ménager une vraie coupure dans la journée.

L’organisation déséquilibrée de l’année en trimestres devrait laisser la place à la semestrialisation, à l’instar de la pratique universitaire, ce qui permettrait de profiter du mois de juin soit pour l’organisation du baccalauréat soit par des stages de découverte professionnelle et des échanges linguistiques en Seconde. Par ailleurs, pour éviter la fatigue, les contrôles qui sont fixés de façon anarchique selon les besoins des professeurs (avant les conseils de classe, avant les vacances…) devraient être prévus sur une plage horaire prédéfinies, comme le mercredi après-midi par exemple, facilitant ainsi l’organisation des élèves.

Pour éviter les déplacements dans les couloirs et le zapping entre les cours, il faudrait songer à des groupes interactifs.

Le redoublement est une pratique inefficace qu’il faut abandonner, surtout pour les élèves handicapés pour qui on devrait plutôt aménager les classes de Sixième et Cinquième en trois ans.

On devrait penser à une « école découverte » en partenariat avec la ville. En ce qui concerne l’école « cours le matin, sport l’après-midi », il semble que le rythme chronobiologique soit davantage respecté avec cette formule et que la bonne « ambiance » de classe soit favorisée. « C’est un bonheur de travailler avec eux [les élèves qui suivent cette formule] ». Certes, du point de vue des installations aussi bien pour les cours le matin que pour les activités sportives de l’après-midi, on relève quelques encombrements. Enfin, cette formule peut apparaître à certains comme une solution de facilité.

Il faut tenir compte dans les changements envisagés de leur pertinence par rapport aux temps scolaires du primaire, aux transports (pas plus de 45 minutes de transports, attente comprise) et aux coûts engendrés pour les collectivités territoriales.

Le service des enseignants devrait nécessairement être repensé puisqu’on se concentrerait davantage sur un suivi plus personnalisé. Devraient être intégrés à leurs obligations de service l’accompagnement personnalisé des élèves, la concertation entre collègues et la formation continue. Plus de présence des enseignants permettrait de pallier aux dysfonctionnements du système actuel de remplacement, particulièrement défaillant. Il serait bon de s’inspirer de nos voisins européens : les professeurs sont beaucoup plus présents dans les établissements et leurs missions, beaucoup plus variées.
Nuits
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par Nuits Mar 14 Déc 2010, 16:30
Merci Xana !

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C'est dans l'intérêt de l'enfant. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
sand
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par sand Mar 14 Déc 2010, 16:31
Super !
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par Xana Jeu 16 Déc 2010, 18:06
Suite: pp. 99-104

III. Rééquilibrer l’année scolaire

Un réaménagement de la journée de classe permettrait de réorganiser l’année scolaire, en jouant sur l’alternance des périodes de travail et de vacances, la réduction des vacances d’été à un mois et la définition des zones de vacances.

Pour que les vacances soient reposantes, il faudrait qu’elles durent deux semaines, après sept semaines de travail. La principale résistance à cette mesure justifiée pour la santé des élèves, leur efficacité dans le travail mais aussi pour éviter les pics de violence dans l’année se trouve dans le secteur du tourisme.

Quant aux vacances d’été, les réduire à un mois semble inévitable quoique problématique. De toute façon, les parents ne prennent en moyenne que quinze jours de congés avec leurs enfants. Des vacances aussi longues ont des effets catastrophiques sur les apprentissages. Du côté des enseignants, deux mois ne sont pas nécessaires pour se ressourcer, malgré la fatigue propre à l’exercice de leur profession qui ne saurait s’assimiler à de la pénibilité. Pourtant envisager une telle restructuration de l’année pèserait trop sur l’économie du tourisme.

Le zonage actuel des vacances est critiqué à la fois par les chronobiologistes et les professionnels du tourisme. Les premiers le dénigrent parce qu’il ne respecte pas l’alternance sept semaines de travail / deux semaines de congés. Les seconds, car ils souhaiteraient deux périodes pendant les vacances d’été pour plus de rentabilité. De plus, abandonner trois zones pour n’en garder que deux favoriserait des vacances interfamiliales pour les enfants de parents divorcés.

Quoi qu’il en soit, il faut absolument consolider la politique de reconquête du mois de juin au lycée et ne pas perdre plusieurs semaines d’enseignement à cause du baccalauréat qui commence encore trop tôt. L’organisation précoce des épreuves entraîne une chute de la concentration des lycéens dès le mois de mai, qui contamine ensuite les collégiens. Le poids symbolique du baccalauréat empêche pour le moment d’envisager sa refonte pourtant si nécessaire, sous forme d’unités capitalisables, selon la suggestion de Ph. Mérieu. La société cesserait alors de vivre au diapason du baccalauréat.
Reine Margot
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Demi-dieu

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par Reine Margot Jeu 16 Déc 2010, 18:51
j'adore "De plus la répartition des services des enseignants, rigide, empêche la souplesse nécessaire pour s’adapter localement aux besoins des élèves. " Evil or Very Mad

"Pour que le changement soit possible, il faudrait agir sur deux leviers – ce qui pourrait entraîner des résistances – la gestion des heures d’enseignement et les obligations de service des enseignants."

"l’emploi du temps modelé en fonction des desiderata des enseignants"

L’enseignement magistral – enseignement disciplinaire devant toute la "classe – "

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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
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par Xana Jeu 23 Déc 2010, 12:19
Suite et fin du compte-rendu:
[Cette partie fait la synthèse de ce qui a été développé précédemment mais apporte parfois des précisions significatives.]


Contribution du député du Gard, Yvan Lachaud (groupe nouveau centre)

Le constat en primaire est clair : à l’échelle européenne, les élèves français sont ceux qui passent le plus d’heures à l’école sur la période la plus restreinte de l’année, notamment à cause de l’aberration de la semaine de quatre jours.
Par ailleurs, les programmes sont trop lourds et la pédagogie pas assez différenciée. Notre école semble encore trop élitiste.

Aussi bien dans le primaire que dans le secondaire, il faut remettre à plat l’organisation de la journée et de la semaine non pas uniquement dans le but d’améliorer les performances des élèves – objectif secondaire – mais créer plus de plaisir et d’envie d’école. Il faut avoir le courage de faire primer l’intérêt de l’élève sur les considérations politiques et budgétaires.

Respectons le rythme de l’élève, notamment le temps du déjeuner. Ne dépassons pas six heures quotidiennes d’activités en classe (en primaire). Il faudrait s’adapter aux pics de vigilance des enfants dans la journée (ne pas commencer les activités avant 9h-9h30) et dans la semaine (remise en route en douceur le lundi et pas d’apprentissage lourd le vendredi après-midi).
Au collège, il faut élargir l’expérimentation cours le matin/ sport l’après-midi aux activités culturelles en partenariat avec les associations et conservatoires locaux.
Au lycée, il semble nécessaire de réduire d’une à deux heures par semaine les enseignements généraux ou optionnels.

Aux collectivités locales de trouver les meilleurs aménagements possibles.

En cherchant à pallier aux difficultés de base – lire, écrire, compter - on a alourdi le temps consacré à ces activités au détriment des activités culturelles, de découverte et de créativité, c’est une erreur. Libérer du temps si ce temps libre n’est pas pris en charge par l’école ne peut que creuser les écarts : les enfants de milieux défavorisés ne passeraient que plus de temps devant la télé. Il faut que l’école soit ambitieuse et aille au-delà de l’apprentissage du socle commun.

Travaux de la commission

Penser les rythmes scolaires autrement ne peut qu’avoir des répercussions sur la conception de l’enseignement et les missions des enseignants.

Il faut trouver un compris entre la centralisation actuelle de la gestion des rythmes scolaires rue de Grenelle, désastreuse, et la décentralisation totale. Autrement dit, il s’agirait de fixer un objectif national annuel d’heures d’enseignement et de laisser aux collectivités le soin de l’organisation hebdomadaire. A l’échelle de la journée, selon les recommandations des chronobiologistes, il est impératif de fixer un plafond d’heures de cours par journée à ne pas dépasser. Il faut adapter à l’âge de l’élève et à ses besoins le temps des activités proposées. Bien sûr, libérer plus tôt les enfants implique d’étudier dans le détail la prise en charge financière par les communes. Veillons à ce que tous aient accès aux activités périscolaires.

Une réforme des rythmes scolaires serait l’occasion de mettre fin à deux spécificités françaises déplorables : les programmes encyclopédiques et le redoublement.

Il faudrait bien former les enseignants à la maîtrise des temps d’apprentissage et sensibiliser les parents à la qualité de sommeil de leur enfant.

Dans le secondaire, les journées sont aussi trop chargées. Les options au lycée alourdissent la semaine tandis que la fin de l’année est tronquée par l’organisation du baccalauréat. Au-delà de la réduction du temps de travail, il semblerait pertinent dans le secondaire de varier davantage les formes d’apprentissage. Concrètement, on envisage des formes de regroupement allant du «cours dialogué » au cours magistral avec soixante à quatre-vingts élèves pour les « matières dictées comme l’histoire-géographie » en guise de préparation à l’enseignement supérieur.

Pour lisser les inégalités sociales, le temps de travail personnel devrait être intégré au temps passé dans l’établissement.

Il faut sanctuariser la pause déjeuner.

L’Education nationale doit s’ouvrir à des partenariats pour développer plus d’activités sportives et culturelles.

Il faut repenser les transports et l’architecture scolaires.

Quant aux obligations de service des enseignants, il serait bon qu’elles s’harmonisent avec celles en vigueur dans d’autres pays européens, avec une définition du temps de présence des professeurs dans leur établissement.

L’alternance entre temps de travail et temps de vacances devrait suivre le rythme de sept semaines de cours puis deux semaines de congés.

Il faut lutter contre deux résistances majeures : le lobby du tourisme et la conception de l’emploi du temps des enseignants tel qu’il existe aujourd’hui.

[S’ensuivent divers commentaires de députés qui soulignent presque à l’unanimité l’excellence du rapport.]
John
John
Médiateur

[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty Re: [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par John Jeu 23 Déc 2010, 12:49
Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Inversement, des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés pour l’enseignement des matières « dictées », comme l’histoire-géographie, ce qui permettrait de préparer les élèves à l’enseignement supérieur.
Ha ha ha, oui, c'est vraiment dans le rapport ! Very Happy Il a déjà vu un cours d'histoire, ce Monsieur ?

Xana, merci pour ce compte-rendu !

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Xana
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[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty Re: [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par Xana Jeu 23 Déc 2010, 13:24
John a écrit:
Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Inversement, des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés pour l’enseignement des matières « dictées », comme l’histoire-géographie, ce qui permettrait de préparer les élèves à l’enseignement supérieur.
Ha ha ha, oui, c'est vraiment dans le rapport ! Very Happy Il a déjà vu un cours d'histoire, ce Monsieur ?

Xana, merci pour ce compte-rendu !

Hélas, je n'invente rien. Parfois, les propos semblent tellement farfelus que je suis sur le point de préciser que je ne m'éloigne en aucun cas de ce qui est dit, que je me borne réellement à rendre compte. Aussi pour ce passage précis ai-je utilisé des guillemets incluant "matières dictées comme l'histoire-géographie": la neutralité dans le compte-rendu, à laquelle je m'astreins, est respectée mais l'aberration des propos est rendue, elle aussi...

Ravie de rendre service à Neo; l'exercice du compte-rendu se révèle très enrichissant!
Jacq
Jacq
Guide spirituel

[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty Re: [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par Jacq Dim 20 Mar 2011, 00:40
John a écrit:
Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Inversement, des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés pour l’enseignement des matières « dictées », comme l’histoire-géographie, ce qui permettrait de préparer les élèves à l’enseignement supérieur.
Ha ha ha, oui, c'est vraiment dans le rapport ! Very Happy Il a déjà vu un cours d'histoire, ce Monsieur ?

Xana, merci pour ce compte-rendu !

Nous venons de rencontrer X. Breton, et il reparlé de cette idée de cours magistral dans "certaines matières" dans "certains lycées" pour préparer les élèves à l'université.

Effectivement c'est super beau, dans un lycée type et idéal, avec des élèves d'un certain type, avec un enseignement magistral... mais quel rapport avec nos élèves et surtout avec nos programmes en H.G ?

AUcun !

Cordialement. J.
Aurore
Aurore
Esprit éclairé

[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty Re: [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par Aurore Dim 20 Mar 2011, 08:34
Ce rapport est pondu par un UMP et un socialiste. Pas besoin d'insister sur la troublante proximité (pour ne pas dire la consanguinité) des programmes éducatifs de nos deux grandes formations politiques... affraid
John
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Médiateur

[Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires Empty Re: [Compte rendu] Xavier Breton, Yves Bertrand, Rapport parlementaire sur les rythmes scolaires

par John Dim 20 Mar 2011, 13:33
Jacq a écrit:
John a écrit:
Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Inversement, des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés pour l’enseignement des matières « dictées », comme l’histoire-géographie, ce qui permettrait de préparer les élèves à l’enseignement supérieur.
Ha ha ha, oui, c'est vraiment dans le rapport ! Very Happy Il a déjà vu un cours d'histoire, ce Monsieur ?

Xana, merci pour ce compte-rendu !

Nous venons de rencontrer X. Breton, et il reparlé de cette idée de cours magistral dans "certaines matières" dans "certains lycées" pour préparer les élèves à l'université.

Effectivement c'est super beau, dans un lycée type et idéal, avec des élèves d'un certain type, avec un enseignement magistral... mais quel rapport avec nos élèves et surtout avec nos programmes en H.G ?

AUcun !

Cordialement. J.

Vous lui avez dit qu'il devrait retourner faire un tour dans le cours d'enseignants d'H-G ?

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