- nutellaNiveau 6
Pourriez-vous m'aider pour ce point de vue? Je pensais au début à un point de vue interne (verbes de perception...) mais les références au passé de la blanchisseuse me font maintenant hésiter... serait-ce un point de vue omniscient? :shock:
merci
Brusquement, en levant les yeux, la blanchisseuse aperçut devant elle l’ancien hôtel Boncoeur. La petite maison, après avoir été un café suspect, que la police avait fermé, se trouvait abandonnée, les volets couverts d’affiches, la lanterne cassée s’émiettant et se pourrissant du haut en bas sous la pluie, avec les moisissures de son ignoble badigeon lie de vin. Et rien ne paraissait changé autour d’elle. Le papetier et le marchand de tabac étaient toujours là. Derrière, par-dessus les constructions basses, on apercevait encore des façades lépreuses de maisons à cinq étages, haussant leurs grandes silhouettes délabrées. Seul le bal du Grand-Balcon n’existait plus ; dans la salle aux dix fenêtres flambantes venait de s’établir une scierie de sucre, dont on entendait les sifflements continus. C’était pourtant là, au fond de ce bouge de l’hôtel Boncoeur, que toute la sacrée vie avait commencé. Elle restait debout, regardant la fenêtre du premier, où une persienne arrachée pendait, et elle se rappelait sa jeunesse avec Lantier, leurs premiers attrapages, la façon dont il l’avait lâchée. N’importe, elle était jeune, tout ça lui semblait gai, vu de loin. Vingt ans seulement, mon Dieu ! et elle tombait au trottoir. Alors, la vue de l’hôtel lui fit mal, elle remonta le boulevard du côté de Montmartre.
Emile Zola, L’Assommoir
merci
Brusquement, en levant les yeux, la blanchisseuse aperçut devant elle l’ancien hôtel Boncoeur. La petite maison, après avoir été un café suspect, que la police avait fermé, se trouvait abandonnée, les volets couverts d’affiches, la lanterne cassée s’émiettant et se pourrissant du haut en bas sous la pluie, avec les moisissures de son ignoble badigeon lie de vin. Et rien ne paraissait changé autour d’elle. Le papetier et le marchand de tabac étaient toujours là. Derrière, par-dessus les constructions basses, on apercevait encore des façades lépreuses de maisons à cinq étages, haussant leurs grandes silhouettes délabrées. Seul le bal du Grand-Balcon n’existait plus ; dans la salle aux dix fenêtres flambantes venait de s’établir une scierie de sucre, dont on entendait les sifflements continus. C’était pourtant là, au fond de ce bouge de l’hôtel Boncoeur, que toute la sacrée vie avait commencé. Elle restait debout, regardant la fenêtre du premier, où une persienne arrachée pendait, et elle se rappelait sa jeunesse avec Lantier, leurs premiers attrapages, la façon dont il l’avait lâchée. N’importe, elle était jeune, tout ça lui semblait gai, vu de loin. Vingt ans seulement, mon Dieu ! et elle tombait au trottoir. Alors, la vue de l’hôtel lui fit mal, elle remonta le boulevard du côté de Montmartre.
Emile Zola, L’Assommoir
- Invité24Vénérable
interne. Les souvenirs sont les siens, en plus il y a une trace de DIL
- miss teriousDoyen
Le début laisse entendre qu'elle retrouve un lieu connu autrefois. Mais les remarques sur ce lieu, ce qu'il est devenu depuis que Gervaise l'a quitté, ne peuvent provenir que d'un narrateur omniscient.
Ensuite, tu parles des verbes de perception ; mais le sujet n'en est pas Gervaise, mais "on" : là encore, PDV omniscient.
En revanche, la fin est clairement en PDV interne - avec notamment la présence du DIL et l'évocation des souvenirs du personnage -.
Voilà. J'espère que j'aurai pu t'aider.
Edit : pour moi, le PDV interne ne commence qu'à partir de "C'était pourtant là...".
Ensuite, tu parles des verbes de perception ; mais le sujet n'en est pas Gervaise, mais "on" : là encore, PDV omniscient.
En revanche, la fin est clairement en PDV interne - avec notamment la présence du DIL et l'évocation des souvenirs du personnage -.
Voilà. J'espère que j'aurai pu t'aider.
Edit : pour moi, le PDV interne ne commence qu'à partir de "C'était pourtant là...".
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- nutellaNiveau 6
merci... je vais accepter les 2réponses des élèves....
- CavaGrand sage
miss terious a écrit:Le début laisse entendre qu'elle retrouve un lieu connu autrefois. Mais les remarques sur ce lieu, ce qu'il est devenu depuis que Gervaise l'a quitté, ne peuvent provenir que d'un narrateur omniscient.
Ensuite, tu parles des verbes de perception ; mais le sujet n'en est pas Gervaise, mais "on" : là encore, PDV omniscient.
En revanche, la fin est clairement en PDV interne - avec notamment la présence du DIL et l'évocation des souvenirs du personnage -.
Voilà. J'espère que j'aurai pu t'aider.
Edit : pour moi, le PDV interne ne commence qu'à partir de "C'était pourtant là...".
Pareil que toi miss terious!
En fait, j'aime bien cette notion de PDV!
Et lorsque je donne des textes aux elèves, j'essaie de les amener à relever des indices (pour le pdv :les verbes de perception) pour relire le texte autrement.
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