Comment gérer les conflits en tant que PP?

Les élèves se plaignent d'un de leur professeur qui se plaint également d'eux. J'ai écouté les deux versions et j'ai essayé d'arrondir les angles mais je me sens franchement mal à l'aise. Certains élèves lui reprochent d'être trop sec et injuste avec eux et elle leur reproche de ne pas écouter en classe. Bref, c'est limite clash.
J'ai vu avec la collègue qui pense à faire un plan de classe et qui est sur du bien fondé de ses remarques. J'ai dit aux élèves qu'ils ne devaient pas se focaliser là dessus. Que franchement, en tant que prof, entendre barvarder sans arrêt derrière son dos alors qu'on essaie d'expliquer quelque chose c'est franchement agaçant. Bref, j'ai assayé d'aplanir le problème mais en même temps, je me dis que j'ai sans doute été maladroite.
Comment gérez vous les conflits entre professeur et élèves quand vous êtes prof principal? Merci de vos conseils.

Je pense que tu es en train de te mettre entre le marteau et l'enclume, et que ce n'est pas une situation confortable.
S'ils ont un problème avec un enseignant, le mieux est qu'ils lui en parlent. Tu peux les aider à formuler leurs demandes pour qu'elles soient audibles par la collègue, en leur faisant faire des exercices de reformulation. Mais sur des situations hypothétiques, pas sur la situation réelle. Ca leur fera de toute façon du bien. En fait, le but n'est pas que toi tu gères les conflits entre la classe et les collègues, mais que tu les aident à résoudre eux-même leur conflits. Et en toute fin, ton role sera peut-être de les aider à faire le deuil d'une relation idéale et à faire avec les différentes individualités avec souplesse (traduction : il y a des chances pour que ta collègue soit butée. Et elle, tu ne peux pas l'éduquer. Tes élèves devront l'accepter sans foutre en l'air leur année).
Elle est pas belle la vie ?!

Ok
C'est ce que j'ai essayé de faire ce matin et je vais leur en reparler demain car j'aurais la classe entière. J'ai encouragé ceux qui avaient le plus de soucis relationnels avec la collègue de percer l'abcès au lieu de continuer ainsi car effectivement je ne trouve pas ça sain du tout.
Maintenant, en ce qui me concerne, je leur ai dit quand même qu'ils devaient bien se rappeler que nous étions humains, comme eux, et que nous n'étions pas parfaits et surtout, que, en fonction des jours et des heures, le seuil de tolérance n'était pas toujours le même et qu'ils devaient l'accepter. Mais c'est là que je me suis trouvée très maladroite.

mistouille a écrit:Maintenant, en ce qui me concerne, je leur ai dit quand même qu'ils devaient bien se rappeler que nous étions humains, comme eux, et que nous n'étions pas parfaits et surtout, que, en fonction des jours et des heures, le seuil de tolérance n'était pas toujours le même et qu'ils devaient l'accepter. Mais c'est là que je me suis trouvée très maladroite.

Ce qui est ennuyeux c'est que c'est Madame collègue qui est dans le colimateur, et qui a ses humeurs et ses ragnagna. Mais dans l'absolu il est tout à fait vrai que nous sommes tous humains et qu'a ce titre on peut avoir des baisses de régime. Tu peux peut-être leur faire faire des jeux de rôles pour leur montrer ces difficultés là : la mère de famille exténuée à la fin de la journée, l'animateur débordé par un groupe de jeune, et aussi (mais, pas seulement donc) le prof avec une angine...

Oui et non car j'ai abordé ça avec eux en partant de mon exemple à moi et mon ressenti en tant que prof, j'ai ensuite extrapolé au vécu de la collègue en leur expliquant bien que je voulait rester totalement impartiale dans l'histoire. Certains d'entre eux ont admis que c'était agaçant quand ils passaient au tableau et qu'ils entendaient derrière leurs camarades bavarder derrière eux.

Mais alors à quel moment t'es-tu sentie maladroite ?

Parce que j'ai eu peur à un moment de discréditer sans le vouloir, la collègue en question. Hier j'ai à nouveau eu la classe et leur ai dit que si c'était une heure de cours en particulier qui leur posait problème (le vendredi de 17 à 18 heures), il valait mieux qu'ils considèrent que cette heure était pénible pour tout le monde.
De plus, cette heure est une heure de soutien pour eux, donc je leur ai réexpliquer le principe : que ce n'était pas une punition, qu'ils ne devaient pas la considérer comme telle mais plutot comme une occasion de poser un maximum de question à leur professeur.
J'ai conclu en leur disant que pour moi aussi la dernière heure de cours que j'avais avec eux pouvait être pénible et que j'étais d'accord pour aller à leur rythme mais dans ce cas j'attendais d'eux qu"ils ne m'agressent pas par leurs bavardages. Et ça a marché. J'espère qu'il en sera de même ce soir pour la collègue.
Sinon, j'ai eu la collègue au téléphone avant hier soir qui m'a dit qu'elle était d'accord avec le discours que je leur avais tenu.
Voilà où ça en est.
Sinon, j'ai un autre soucis mais cette fois avec un gamin de la classe qui fait de l'absentéisme chronique. Le CPE n'a pas l'air de s'en soucier plus que çà. J'ai vu le gamin à part, la prof de maths a vu la mère et le gamin. Le CPE les a vu en début d'année mais rien ne change. Que faire pour faire bouger un peu les choses? Merci.