Classe qui refuse de participer au cours d'une collègue : comment gérer en tant que PP ?

J'ai appris aujourd'hui en quittant le collège que la 4e dont je suis PP s'est passée le mot (pendant une heure de perm') pour refuser de participer au cours d'histoire de ma collègue. Elle a fini par les mettre à gratter jusqu'à la fin de l'heure, et le collègue qui les avait ensuite a fait pareil en signe de soutien.
Je suis étonnée de ce comportement, car même s'il y a des zozos pas nets dans cette classe, je ne les pensais pas capables de s'entendre pour faire quelque chose d'aussi négatif : c'est plutôt une classe sympathique. 4 élèves ont fini par craquer pendant le cours d'histoire et lever la main, mais ils se sont apparemment fait rabrouer. Ce sont des filles qui sont allées parler à la collègue d'histoire à la fin de l'heure pour lui dire qu'un mot avait tourné en perm. Je les revois mardi (jour de leur conseil de classe en plus) et je ne sais pas trop comment réagir. Si je leur passe un savon collectif, je pense que ça ne va servir à rien. Je pensais leur dire que je suis déçue de ce comportement (ce qui est vrai), mais je me dis qu'ils vont probablement n'en avoir rien à faire, les laisser terminer leur rédac tout seuls dans le silence et faire une inspection des carnets pendant ce temps-là, histoire de leur mettre un coup de pression à quelques heures du conseil de classe. La collègue a eu un souci avec deux garçons très pénibles de la classe la semaine dernière, et ils lui en veulent depuis : j'imagine que l'idée vient d'eux. Ce qui me surprend vraiment, c'est que les autres aient suivi. Cela dit, 20 quatrièmes qui se montent le bourrichon pendant une heure de perm pour faire suer un de leurs profs, ça ne réfléchit pas beaucoup...

marjolie.june a écrit:les laisser terminer leur rédac tout seuls dans le silence et faire une inspection des carnets pendant ce temps-là,

Et s'entendre le plus grand nombre de profs possibles pour faire comme les deux premiers collègues ? En faisant passer le mot que sont attendues des excuses publiques des deux délégués de la part de toute la classe, après quoi l'incident est clos ?

Et la collègue d'histoire, elle en dit quoi ?
Quelles sont les motifs avancés par les élèves pour justifier leur comportement (injustifiable, on est d'accord, mais eux doivent le voir différemment peut-être) ?

archeboc a écrit:

marjolie.june a écrit:les laisser terminer leur rédac tout seuls dans le silence et faire une inspection des carnets pendant ce temps-là,

Et s'entendre le plus grand nombre de profs possibles pour faire comme les deux premiers collègues ?  En faisant passer le mot que sont attendues des excuses publiques des deux délégués de la part de toute la classe, après quoi l'incident est clos ?

Ma collègue qui les voit à 8H30 a prévu de leur passer un savon. La collègue d'anglais va les mettre à l'écrit pendant une heure.
Pour ma part, mardi, ce sera savon aussi (finalement...) + pas de préparation du conseil de classe qui a lieu le soir-même (je vais les prendre au mot : apparemment, ils ne souhaitent plus qu'on leur donne la parole) + cours en silence. J'hésite sur 2/3 choses auxquelles j'ai pensé :
- mardi, j'hésite à leur faire terminer leur rédac en classe, comme prévu, ou bien à les faire gratter le règlement intérieur pendant une heure (ou un texte sans queue ni tête pour eux, du style Ionesco) en leur demandant de terminer leur rédaction chez eux pour le cours suivant : ça leur fera du travail en plus et ça leur fera les pieds
- je dois planifier un contrôle de grammaire pour jeudi, j'ai bien envie de ne pas les prévenir et de leur faire un contrôle surprise
Je suis plutôt partisane de la méthode forte habituellement avec les élèves, mais j'ai peur de les braquer.

Pseudo a écrit:Et la collègue d'histoire, elle en dit quoi ?
Quelles sont les motifs avancés par les élèves pour justifier leur comportement (injustifiable, on est d'accord, mais eux doivent le voir différemment peut-être) ?

Je ne sais pas, je n'ai pas envie de le savoir en fait. Ils ont été pénibles avec elle toute l'année sur ce créneau là (jeudi fin de journée).

Ça m'est arrivé récemment, avec des troisièmes. J'ai gueulé un bon coup en menaçant d'aller faire un rapport au principal sur leur attitude en fin d'heure, ce que j'ai fait oralement, et les habituels élèves qui suivent se sont mis à participer. J'ai prévenu la PP aussi qui les a engueulé de nouveau.

Ben moi je ne vois pas le problème. Le cours a-t-il vraiment besoin d'être interactif ? Surtout en histoire, on peut faire du cours magistral... Ta collègue dicte et les élèves grattent : au moins elle aura la paix et le cours avancera. Même au lycée, ça les rassure de gratter...

+1, au moins s'ils pensaient l'ennuyer, c'est raté !

C'est une classe avec laquelle je rencontre ponctuellement moi-même des problèmes de participation : souvent j'ai 3/4 élèves qui lèvent la main, toujours les mêmes, pendant que les autres attendent. Parallèlement, quand je leur dis "faites tel truc à l'écrit en autonomie et en silence", ils le font sans broncher, et souvent correctement d'ailleurs.

Que demander de plus, on ne peut pas les forcer à participer et, à part en LV, cela ne pénalise pas l'avancée du cours.

lisette83 a écrit:Que demander de plus, on ne peut pas les forcer à participer et, à part en LV, cela ne pénalise pas l'avancée du cours.

Sauf qu'en LV, ils sont tout à fait capables d'être de bonne volonté et de se pousser aux fesses, et que là, en l'occurrence, ils ont profité d'une heure de permanence pour "monter" leur coup et décider de rester silencieux pendant le cours d'une collègue en particulier (ça en dit long sur les conditions de travail en permanence...)

Il s'en passe des choses en heure de perm...

J'ai rencontré ce souci en début d'année avec des 3e qui voulaient tester et avaient la flemme de réfléchir à 8h30 le matin. Etant TZR je m'attendais à quelque chose du genre... Au début je me suis énervée mais ça ne sert à rien. Du coup j'ai préparé mes cours de manière à leur projeter mes propos à copier dans le silence. J'expliquais rapidement les documents, ... Ils ont craqué rapidement. Au bout de 30 min certains voulaient parler mais j'ai fait durer ça 2 cours. Au 3e j'ai branché ma clé USB pour leur montrer que je pouvais continuer. Ils m'ont demandé de reprendre les activités, je n'ai plus eu de problèmes.

J'en avais parlé au PP simplement pour leur montrer que même en tant que TZR, je parlais avec leurs profs.

Je ne vois pas l'utilité de leur faire copier le RI en cours... autant faire la rédaction.
Bon courage !

Artysia a écrit:J'ai rencontré ce souci en début d'année avec des 3e qui voulaient tester et avaient la flemme de réfléchir à 8h30 le matin. Etant TZR je m'attendais à quelque chose du genre... Au début je me suis énervée mais ça ne sert à rien. Du coup j'ai préparé mes cours de manière à leur projeter mes propos à copier dans le silence. J'expliquais rapidement les documents, ... Ils ont craqué rapidement. Au bout de 30 min certains voulaient parler mais j'ai fait durer ça 2 cours. Au 3e j'ai branché ma clé USB pour leur montrer que je pouvais continuer. Ils m'ont demandé de reprendre les activités, je n'ai plus eu de problèmes.

J'en avais parlé au PP simplement pour leur montrer que même en tant que TZR, je parlais avec leurs profs.

Je ne vois pas l'utilité de leur faire copier le RI en cours... autant faire la rédaction.
Bon courage !

Tu as raison. Mon but, c'est de retourner leur petit jeu contre eux et de les faire gratter en silence : c'est le résultat que j'obtiendrai avec la rédaction, donc autant qu'ils la fassent en classe.

S'ils la font chez eux, tu risques d'avoir des remarques des parents, des rédactions faites par des parents (ce qui va t'énerver), ... et tu vas perdre une heure de cours. Au finale, ce sera toi la perdante alors que là, on ne peut rien te reprocher.

nitescence a écrit:Ben moi je ne vois pas le problème. Le cours a-t-il vraiment besoin d'être interactif ? Surtout en histoire, on peut faire du cours magistral... Ta collègue dicte et les élèves grattent : au moins elle aura la paix et le cours avancera. Même au lycée, ça les rassure de gratter...

Je ne prendrai pas la tête avec ce type de comportement.. Vous ne voulez pas parler et bien vous allez gratter.. Ils vont craquer très rapidement...

eleonore69 a écrit:

nitescence a écrit:Ben moi je ne vois pas le problème. Le cours a-t-il vraiment besoin d'être interactif ? Surtout en histoire, on peut faire du cours magistral... Ta collègue dicte et les élèves grattent : au moins elle aura la paix et le cours avancera. Même au lycée, ça les rassure de gratter...

Je ne prendrai pas la tête avec ce type de comportement.. Vous ne voulez pas parler et bien vous allez gratter.. Ils vont craquer très rapidement...

Tout à fait d'accord.

Ils ne veulent pas participer ? Tant mieux, ils écouteront mieux et écriront beaucoup ; ça leur changera.
Et ils se lasseront bien plus vite que la prof.

Et bien moi j'en discuterais avec les délégués pour savoir comment ça s'est décidé. Parfois il suffit d'un petit nombre de leaders très insistants pour mobiliser toute une classe . Tu dis que certains, d'ailleurs n'ont pas tenu toute l'heure, ils peuvent se sentir mal . En quatrième ils peuvent être vraiment moutons et suivre les autres sans se poser de questions. Ce qui ne les excuse pas mais change un peu la façon de voir les choses.
En fonction de ça , soit punir les leaders, soit exiger une lettre d'excuses, soit les 2....

décembre a écrit:Et bien moi j'en discuterais avec les délégués pour savoir comment ça s'est décidé. Parfois il suffit d'un petit nombre de leaders très insistants pour mobiliser toute une classe . Tu dis que certains, d'ailleurs n'ont pas tenu toute l'heure, ils peuvent se sentir mal . En quatrième ils peuvent être vraiment moutons et suivre les autres sans se poser de questions. Ce qui ne les excuse pas mais change un peu la façon de voir les choses.
En fonction de ça , soit punir les leaders, soit exiger une lettre d'excuses, soit les 2....

Je suis complètement d'accord avec l'analyse en gras et je pense que c'est comme ça que les choses se sont passées. Je ne sais pas si je vais réussir à obtenir les noms des leaders... Sur les deux délégués, le garçon est un suiveur un peu bêta, et la fille, qui était pourtant jusqu'à présent un modèle de droiture, a traité l'une de ses camarades qui participait de "traitresse"... Elle va se faire allumer au conseil de classe celle-là. En fait, je suis déçue par la classe, tout simplement.

On peut retourner le jeu contre eux et faire du cours magistral en attendant des excuses. Sanctionner tout bavardage en attendant. Ils devraient revenir à une meilleure attitude assez vite.