- InvitéeLyNiveau 4
iphigénie a écrit:Dans le cas de Lydie, ce n'est pas le problème des enseignants à ce qu'il semble, mais bien une grave défaillance de l'administration.
Et je trouve révélatrices ces réactions par corporation: il faut dire que les enseignants en ont un peu assez d'être accusés de tous les maux, de tous les côtés, alors que quand même ce sont eux qui sont sur le front et à chaque heure.
Ce serait bien que l'EN se rende compte que l'essentiel est dans le travail professeur- elèves et que tout le reste est de l'ordre de l'intendance pour permettre que cette relation professeur-élève s'accomplisse du mieux qu'il est possible. On a bien souvent l'impression que le professeur est devenu "le problème" qui empêche tous les autres (administration et élèves compris) de se la couler douce. Ce serait pas mal de revenir aux fondamentaux.
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En effet...dans mon bahut affreux, nous les profs on est les responsables de tous les maux...
sorcière diplômée
- InvitéeLyNiveau 4
Seylan a écrit:Lydie22 a écrit:Vous pensez quoi d'un cpe qui ne fait pas le travail de cpe et d'une adjointe qui fait venir les élèves dans son bureau pour "écrire des rapports" (sur les profs en l'occurrence)...Je vis ça dans mon bahut...des élèves claquent les portes et vous menacent d'un "je vais voir Mme Machin" (l'adjointe) ou M Machin (le cpe) ..comment s'en sortir? Dès qu'ils ne comprennent pas quelque chose ou n'ont pas fait un devoir ou préparé un oral ils nous menacent...merci aux vrais cpe de me donner leur opinion.
Cette situation n'est pas normale.
J'aurai tendance à dire que, s'il doit y avoir rapport écrit, il doit être rédigé par les 2 parties (prof et élèves) mais plus dans le but d'apaiser les tensions, par exemple en cas de crise, s'il y a eu altercation, en isolant les 2 personnes pour que chacun puisse souffler un peu.
Par contre, qu'un Adjoint fasse témoigner un élève par écrit sur le déroulement des cours, ça j'ai jamais vu :abb: et encore moins un CPE.
Comme le dit Babouchka, le CPE n'a, selon son statut et sa circulaire de mission ( c'est à dire le-vrai-travail-celui-qu'on-est-payé-pour ) pas à régler les problèmes de gestion de classe. Cela relève du seul professeur. Nous avons effectivement une pléiade de réelles missions dont vous ne soupçonnez pas l'existence.
Mais un conseil concernant ta situation, demande ta mutation si c'est matériellement et humainement possible. C'est dur de faire face à une direction qui dysfonctionne. En attendant pour tenir jusqu'au vacances : appelle les parents des élèves qui te menacent d'aller voir M.MACHIN pour se plaindre. Fixe un RDV pour montrer que tu contrôles la situation. Calmement et sereinement reviens en toujours au pédagogique, au diplôme à l'avenir du jeune, au moins tu auras ta conscience pour toi et le sentiment d'avoir essayer. Et surtout ça dissuadera les autres élèves.
Mais au fait, tu ne nous as pas dit, que fait le chef d'établissement ? Quelle est sa position?
Le CDE part à la retraite et avec tout ce bordel mon année de stage est mal engagée et je me ferai arrêter parce qu'une inspection dans ces conditions, c'est mort!
- BalthamosDoyen
Lydie22 a écrit:
Le CDE part à la retraite et avec tout ce bordel mon année de stage est mal engagée et je me ferai arrêter parce qu'une inspection dans ces conditions, c'est mort!
Est ce que tu en as parlé à tes formateurs, à ton tuteur? Ils peuvent t'aider lors de l'inspection, notamment pour expliquer l'ambiance de travail et la relation avec la direction.
A l'échelle de l'établissement, à vous de mettre des actions en place contre ce fonctionnement révoltant et inapproprié, avec les parents d'élèves. Les syndicats peuvent vous aider aussi.
Cette situation est révoltante et je compatis. Le travail dans ces conditions là doit être affreux.
- MarieLNeoprof expérimenté
babouchka4 a écrit:Je rejoins Seylan sur le décloisonnement et the educator sur le fait que l'on " couvre " , désolé d'employer ce mot, beaucoup de collègues.... et ça ne fait pas mal qu'aux tendons pour ma part....
Quand j'ai une classe entière qui me rapporte les noms d'oiseaux dont ils sont victimes entre :
* co.... adressée à une élève.
* de toute façon tu ne seras qu'un chômeur de plus.
* tout ce que tu feras de ta vie c'est avoir 11 enfants pour faire une équipe de foot et toucher les allocs...
Ça me choque aussi, en tant qu'humain, en tant qu'enseignant, et encore plus en tant que parent. Mais, honnêtement, ce genre de remarque ce n'est pas nouveau, ni rare, et nous en avons probablement tous fait les frais à un moment ou à un autre de notre scolarité.
J'ai toujours eu des collègues, et pas forcément excédés, qui emploient ce genre de violence verbale, et ils ne sont pas tous détestés ni par les élèves, ni par les parents, au contraire.
babouchka4 a écrit:Je lis souvent que les CPE ne font rien d'autre que la discipline. Mais il serait bon de se responsabiliser quant à ce qui se passe en cours. Chaque enseignant est justement, responsable de sa classe pendant l'heure de cours effectuée.... Nous ne devrions même pas avoir à traiter les manquements au règlement qui se passent en cours et pourtant nous le faisons...
Les petits ne sont pas idiots... On passe pour une tierce personne, qui n'était pas présente pendant l'incident, et une bonne partie des collègues se font un plaisir de refiler le bébé sans suivi derrière...
Je veux bien admettre être restée sur mes souvenirs de surveillant général (encore que..., même en ces temps reculés je n'ai pas vu mes professeurs gérer eux-mêmes les insolences et les (rares, très rares) refus de travail réitérés - je ne parle pas des élèves qui viennent les mains dans les poches, ça je ne l'ai découvert qu'en enseignant moi-même) mais tout de même, après plus de vingt-cinq ans d'exercice, je vois bien que tout se passe bien mieux quand le professeur enseigne et que le CPE fait respecter le règlement, et que la situation se dégrade vitesse grand V quand arrive un CPE qui prétend écouter, comprendre, confronter les points de vue de l'élève et de son enseignant, ou pire encore met en doute le bien-fondé d'une exclusion ou d'une retenue.
_________________
Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- the educatorFidèle du forum
Tout se passe bien mieux pour toi. Nos missions de CPE ne correspondent peut etre pas à l'écosystème scolaire actuel, mais elles ne correspondent pas à ce que tu décris.je vois bien que tout se passe bien mieux quand le professeur enseigne et que le CPE fait respecter le règlement, et que la situation se dégrade vitesse grand V quand arrive un CPE qui prétend écouter, comprendre, confronter les points de vue de l'élève et de son enseignant, ou pire encore met en doute le bien-fondé d'une exclusion ou d'une retenue.
- LilypimsGrand sage
the educator a écrit:Tout se passe bien mieux pour toi. Nos missions de CPE ne correspondent peut etre pas à l'écosystème scolaire actuel, mais elles ne correspondent pas à ce que tu décris.je vois bien que tout se passe bien mieux quand le professeur enseigne et que le CPE fait respecter le règlement, et que la situation se dégrade vitesse grand V quand arrive un CPE qui prétend écouter, comprendre, confronter les points de vue de l'élève et de son enseignant, ou pire encore met en doute le bien-fondé d'une exclusion ou d'une retenue.
N'est-ce pas le principal ? La mission de cette institution n'est-elle pas l'enseignement ? Tout le reste ne doit-il pas être là pour faciliter cet enseignement ?
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- the educatorFidèle du forum
Je pense tout l'inverse: tout le reste est facilité par l'enseignement (plus précisément par les apprentissages).
- the educatorFidèle du forum
C'est discutable, en fait. Enfin ça dépend de ce que tu entends par enseignement.La mission de cette institution n'est-elle pas l'enseignement ?
- roxanneOracle
Ah bon, la mission de l'école, du collège, ce n'est pas l'enseignement ? Remarque, c'est ce que pensent certains de mes collègues avec le résultat qu'on connaît. Enfin, moi j'ai passé le concours d'éduc et j'ai choisi d'enseigner.
- ThalieGrand sage
Je partage cette idée aussi et malheureusement ce n'est pas vraiment ce qui se passe dans l'EN.Gryphe a écrit:Au risque de marquer contre mon camp, je dois reconnaître que je suis d'accord avec toi.iphigénie a écrit:Ce serait bien que l'EN se rende compte que l'essentiel est dans le travail professeur- elèves et que tout le reste est de l'ordre de l'intendance pour permettre que cette relation professeur-élève s'accomplisse du mieux qu'il est possible.
La semaine dernière, j'ai été reprise par un jeune A.E.D de 18 ans qui en me tutoyant et en insistant me demandait pourquoi je ne prenais pas ma classe de 6e (problème de sortie annulée un peu compliqué à expliquer). Or, je sortais du bureau du principal qui m'avait dit par deux fois de ne pas prendre mes élèves parce que ce n'était pas prévu et bien ce jeune surveillant m'a soumis à la question d'un ton accusateur.
Nous sommes au coeur du système lors de chaque heure de cours, tout le dispositif doit permettre que ces heures de cours se déroulent le plus sereinement possible.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
et si ces fondamentaux sontiphigénie a écrit:Dans le cas de Lydie, ce n'est pas le problème des enseignants à ce qu'il semble, mais bien une grave défaillance de l'administration.
Et je trouve révélatrices ces réactions par corporation: il faut dire que les enseignants en ont un peu assez d'être accusés de tous les maux, de tous les côtés, alors que quand même ce sont eux qui sont sur le front et à chaque heure.
Ce serait bien que l'EN se rende compte que l'essentiel est dans le travail professeur- elèves et que tout le reste est de l'ordre de l'intendance pour permettre que cette relation professeur-élève s'accomplisse du mieux qu'il est possible. On a bien souvent l'impression que le professeur est devenu "le problème" qui empêche tous les autres (administration et élèves compris) de se la couler douce. Ce serait pas mal de revenir aux fondamentaux.
1) Les élèves arrivent à l'heure en cours
2) ils ont leur matériel
3) ils ont une attitude correcte
4) Ils respectent le règlement intérieur
Ces 4 points sont aussi des règles de vie indispensables, non ? Donc, le CPE se doit d'aider aussi le professeur à faire intégrer ces règles aux élèves. Cela passe parfois par la nécessité de sanctionner. Ce que je dis souvent aux élèves : le règlement intérieur est un contrat et comme dans tout contrat, le non respect de l'une des clauses entraîne une sanction.
Si le CPE ne soutient pas le professeur et ne veille pas au respect du règlement intérieur (ce qui est une de ses missions en tant que personnel de la vie scolaire), à quoi sert-il ?
- roxanneOracle
Il y a deux ans, alors qu'existait encore la note de vie scolaire, un collègue super go émit l'idée de mettre des points de rayonnement pour les élèves ai participaient aux clubs ou au foyer, ce qui du coup enlevait quatre points aux autres, et le collègue de conclure :" les élèves qui ne viennenten cours que pour suivre les cours et travailler n'ont rien compris à leur scolarité ! " bon, les parents sont montés au créneau et les points enlevés ont été remis, mais voilà où on en est .
- InviteeFVénérable
J'ai personnellement généralement beaucoup de mal avec les CPE que je rencontre hors du boulot (formation etc.) Ou plutôt avec leur discours et, par extension, avec leur personne quand leur discours est vraiment puant.
Je n'ai aucun problème avec eux tant qu'ils ne viennent pas
1. Juger le métier de prof, aligner des horreurs ou des clichés
2. Se présenter comme les travailleurs acharnés qui "rattrapent les âneries des profs"
3. Donner une image générale des enseignants plus que négative
Malheureusement, j'entends souvent des horreurs, qui sont peut-être plus ou moins fondées concernant une minorité de collègues, mais je ne supporte plus d'être mise dans le sac gratuitement...
Au boulot, je fais de gros efforts et je demande rarement quoi que ce soit au CPE. De fait, tout se passe bien. Mais parfois (jusqu'ici j'ai changé de bahut chaque année) il arrive que je doive sacrément serrer les dents quand j'entends, constate ou subis certaines choses.
J'entends
"Les profs ne donnent jamais de devoirs/ d'exercices pour les élèves en inclusion."
Et je serre les dents et me retiens de répondre que demander la veille au soir, 16h45, par mail, du boulot pour le lendemain matin, c'est plus que limite. On ne vit pas avec sa boîte mail vissée à l'oeil, et anticiper au moins de 24h serait de bon goût... voire demander de vive voix, mettre un mot dans le casier...
Quand de là le ou la CPE généralise immédiatement que cela traduit bien le manque d'investissement des profs, j'hésite entre rire et bouillir. Intérieurement, car je me tais.
Quand j'entends "les profs ne donnent plus de travail pour les heures de colle ou les exclusions", et que je constate que les AED ne ramassent pas le boulot qui est donné à faire (ou laissent les gamins croiser les bras et attendre) et que je dois aller batailler, demander à l'élève qui assure l'avoir rendu à l'AED, je me dis que les profs ont bon dos... mais je continue à donner du travail quand même, en bon petit soldat.
Quand je constate que le CPE ne rentre pas dans Pronote les rapports d'exclusion ou d'incident que je fais sur mon temps de pause déjeuner, même un mois après, parce que trop longs car exhaustifs, mais que ceux, brefs, de certains collègues y sont, et que le chef ensuite s' appuie sur ce dossier Pronote pour dire qu'il est trop vide pour faire un conseil de discipline, je ne peux m'empêcher de penser qu'on nous saborde... mais je ne dis rien et je sors ma liasse de copies des rapports que je conserve par mail (je prends une photo avant de le rendre) et imprime sur mes deniers perso (car quota de photocopies déjà ric rac)
Quand je constate que le CPE reproche aux enseignants de prendre les élèves en retard après la récréation et d'être responsables de l'excitation dans la cour, je ne sais que penser à force de le voir, avec les AED, faire ranger les 6e deux par deux en évitant soigneusement les 3e qui vocifèrent massés comme un troupeau de boeufs en plein milieu de là où ils ne devraient pas être, je ne lui dis pas que les collègues en ont assez de devoir faire ranger les élèves alors que c'est le boulot des AED, et de démarrer avant même le début du cours dans la tension, et que du coup ils attendent une, deux ou trois minutes de plus... et je me retiens de dire que si la vie sco gérait ça convenablement, cela irait mieux...
Quand j'exclus un élève qui perturbe le cours et que le CPE me le fait renvoyer en demandant un rapport immédiat, et que l'élève revient goguenard, je me demande de quelle planète vient le collègue CPE... dans le genre saper mon autorité et permettre à mes autres élèves de travailler, c'est formidable... mais je serre les dents, je recadre l'élève, je file un exo aux autres, je rédige un rapport laconique et je réexpédie l'élève. Je me dis au passage que je ne peux pas demander à tout le monde d'être aussi arrangeant que moi et que c'est bien dommage car au final ce sont mes élèves qui veulent travailler qui en pâtissent le plus.
Quand je donne un contrôle à mes élèves de 6e et que les 3e DP3 gueulent dans la cour en attendant le surveillant pour la permanence, empêchant mes élèves de se concentrer, cinq, dix, quinze minutes après le début du cours, et que je finis par ouvrir ma porte et demander à la collègue d'à côté de "jeter un oeil" et que je vais dans la cour prendre les carnets des fauves qui hurlent de protestation... et que là le CPE sort de son bureau en demandant le calme, je suis horrifiée de voir qu'il était déjà là dans son bureau... et je ne dis rien. Mais quand je vois ensuite que l'heure de colle que j'ai mise n'est jamais faite et que je demande gentiment pourquoi et qu'il me répond que les élèves n'étaient alors pas sous ma responsabilité je grince des dents... Au fond de moi je crève d'envie de rétorquer que j'ai failli mais alors failli avoir ll'impression contraire... et puis je laisse couler, pour que tout se passe bien...
Quand je refuse un élève qui est en retard sans billet ni motif valable et que la vie sco me le renvoie sans billet "il est trop tard pour un billet", je prends sur moi. Mais quand le CPE demande ensuite qu'on arrête d'envoyer les élèves à la vie sco quand en retard, je me dis qu'on voit bien qu'il n'a jamais eu des énergumènes qui s' amusent à arriver les uns après les autres car infirmerie - pipi - truc oublié - aucune recherche de prétexte bidon. Et je lui pardonne et je l'envie aussi un peu de ne pas connaître ça. Donc je ne dis rien. Mais je commence à en avoir gros sur la patate. Et du coup quand je lis vos messages sur neo, au ton que je trouve bien péremptoire parfois, je passe mon chemin sans répondre pour éviter des clashs inutiles, jusqu'au jour où je réponds, pas pour régler mes comptes mais pour donner un autre son de cloche. Pour montrer que certains CPE (car moi je ne généralise pas... ) ont vraiment à balayer devant leur porte. Et que des profs qui font leur boulot avec autant d'abnégation que vous, en y laissant autant d'énergie et en subissant les affres d'une vie scolaire gérée comme un gouvernement anarchiste (c'est le cas de le dire, parfois), cela existe... et ils vivent l'enfer sur terre. Des CPE ou des AED qui savonnent la planche des enseignants, c'est devenu intolérable selon moi. Et je vous assure, ce n'est pas une légende... des collègues les subissent au quotidien... Je vous remercie de penser à eux avant de généraliser sur l'ensemble de la gent enseignante, au moins de temps en temps.
(ai-je besoin de préciser que ma liste n'était pas exhaustive ?)
Je n'ai aucun problème avec eux tant qu'ils ne viennent pas
1. Juger le métier de prof, aligner des horreurs ou des clichés
2. Se présenter comme les travailleurs acharnés qui "rattrapent les âneries des profs"
3. Donner une image générale des enseignants plus que négative
Malheureusement, j'entends souvent des horreurs, qui sont peut-être plus ou moins fondées concernant une minorité de collègues, mais je ne supporte plus d'être mise dans le sac gratuitement...
Au boulot, je fais de gros efforts et je demande rarement quoi que ce soit au CPE. De fait, tout se passe bien. Mais parfois (jusqu'ici j'ai changé de bahut chaque année) il arrive que je doive sacrément serrer les dents quand j'entends, constate ou subis certaines choses.
J'entends
"Les profs ne donnent jamais de devoirs/ d'exercices pour les élèves en inclusion."
Et je serre les dents et me retiens de répondre que demander la veille au soir, 16h45, par mail, du boulot pour le lendemain matin, c'est plus que limite. On ne vit pas avec sa boîte mail vissée à l'oeil, et anticiper au moins de 24h serait de bon goût... voire demander de vive voix, mettre un mot dans le casier...
Quand de là le ou la CPE généralise immédiatement que cela traduit bien le manque d'investissement des profs, j'hésite entre rire et bouillir. Intérieurement, car je me tais.
Quand j'entends "les profs ne donnent plus de travail pour les heures de colle ou les exclusions", et que je constate que les AED ne ramassent pas le boulot qui est donné à faire (ou laissent les gamins croiser les bras et attendre) et que je dois aller batailler, demander à l'élève qui assure l'avoir rendu à l'AED, je me dis que les profs ont bon dos... mais je continue à donner du travail quand même, en bon petit soldat.
Quand je constate que le CPE ne rentre pas dans Pronote les rapports d'exclusion ou d'incident que je fais sur mon temps de pause déjeuner, même un mois après, parce que trop longs car exhaustifs, mais que ceux, brefs, de certains collègues y sont, et que le chef ensuite s' appuie sur ce dossier Pronote pour dire qu'il est trop vide pour faire un conseil de discipline, je ne peux m'empêcher de penser qu'on nous saborde... mais je ne dis rien et je sors ma liasse de copies des rapports que je conserve par mail (je prends une photo avant de le rendre) et imprime sur mes deniers perso (car quota de photocopies déjà ric rac)
Quand je constate que le CPE reproche aux enseignants de prendre les élèves en retard après la récréation et d'être responsables de l'excitation dans la cour, je ne sais que penser à force de le voir, avec les AED, faire ranger les 6e deux par deux en évitant soigneusement les 3e qui vocifèrent massés comme un troupeau de boeufs en plein milieu de là où ils ne devraient pas être, je ne lui dis pas que les collègues en ont assez de devoir faire ranger les élèves alors que c'est le boulot des AED, et de démarrer avant même le début du cours dans la tension, et que du coup ils attendent une, deux ou trois minutes de plus... et je me retiens de dire que si la vie sco gérait ça convenablement, cela irait mieux...
Quand j'exclus un élève qui perturbe le cours et que le CPE me le fait renvoyer en demandant un rapport immédiat, et que l'élève revient goguenard, je me demande de quelle planète vient le collègue CPE... dans le genre saper mon autorité et permettre à mes autres élèves de travailler, c'est formidable... mais je serre les dents, je recadre l'élève, je file un exo aux autres, je rédige un rapport laconique et je réexpédie l'élève. Je me dis au passage que je ne peux pas demander à tout le monde d'être aussi arrangeant que moi et que c'est bien dommage car au final ce sont mes élèves qui veulent travailler qui en pâtissent le plus.
Quand je donne un contrôle à mes élèves de 6e et que les 3e DP3 gueulent dans la cour en attendant le surveillant pour la permanence, empêchant mes élèves de se concentrer, cinq, dix, quinze minutes après le début du cours, et que je finis par ouvrir ma porte et demander à la collègue d'à côté de "jeter un oeil" et que je vais dans la cour prendre les carnets des fauves qui hurlent de protestation... et que là le CPE sort de son bureau en demandant le calme, je suis horrifiée de voir qu'il était déjà là dans son bureau... et je ne dis rien. Mais quand je vois ensuite que l'heure de colle que j'ai mise n'est jamais faite et que je demande gentiment pourquoi et qu'il me répond que les élèves n'étaient alors pas sous ma responsabilité je grince des dents... Au fond de moi je crève d'envie de rétorquer que j'ai failli mais alors failli avoir ll'impression contraire... et puis je laisse couler, pour que tout se passe bien...
Quand je refuse un élève qui est en retard sans billet ni motif valable et que la vie sco me le renvoie sans billet "il est trop tard pour un billet", je prends sur moi. Mais quand le CPE demande ensuite qu'on arrête d'envoyer les élèves à la vie sco quand en retard, je me dis qu'on voit bien qu'il n'a jamais eu des énergumènes qui s' amusent à arriver les uns après les autres car infirmerie - pipi - truc oublié - aucune recherche de prétexte bidon. Et je lui pardonne et je l'envie aussi un peu de ne pas connaître ça. Donc je ne dis rien. Mais je commence à en avoir gros sur la patate. Et du coup quand je lis vos messages sur neo, au ton que je trouve bien péremptoire parfois, je passe mon chemin sans répondre pour éviter des clashs inutiles, jusqu'au jour où je réponds, pas pour régler mes comptes mais pour donner un autre son de cloche. Pour montrer que certains CPE (car moi je ne généralise pas... ) ont vraiment à balayer devant leur porte. Et que des profs qui font leur boulot avec autant d'abnégation que vous, en y laissant autant d'énergie et en subissant les affres d'une vie scolaire gérée comme un gouvernement anarchiste (c'est le cas de le dire, parfois), cela existe... et ils vivent l'enfer sur terre. Des CPE ou des AED qui savonnent la planche des enseignants, c'est devenu intolérable selon moi. Et je vous assure, ce n'est pas une légende... des collègues les subissent au quotidien... Je vous remercie de penser à eux avant de généraliser sur l'ensemble de la gent enseignante, au moins de temps en temps.
(ai-je besoin de préciser que ma liste n'était pas exhaustive ?)
- LilypimsGrand sage
the educator a écrit:Je pense tout l'inverse: tout le reste est facilité par l'enseignement (plus précisément par les apprentissages).
Les bras m'en tombent.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- babouchka4Fidèle du forum
Axel a écrit:babouchka4 a écrit:Je rejoins Seylan sur le décloisonnement et the educator sur le fait que l'on " couvre " , désolé d'employer ce mot, beaucoup de collègues.... et ça ne fait pas mal qu'aux tendons pour ma part....
Quand j'ai une classe entière qui me rapporte les noms d'oiseaux dont ils sont victimes entre :
* co.... adressée à une élève.
* de toute façon tu ne seras qu'un chômeur de plus.
* tout ce que tu feras de ta vie c'est avoir 11 enfants pour faire une équipe de foot et toucher les allocs...
Ça me choque aussi, en tant qu'humain, en tant qu'enseignant, et encore plus en tant que parent. Mais, honnêtement, ce genre de remarque ce n'est pas nouveau, ni rare, et nous en avons probablement tous fait les frais à un moment ou à un autre de notre scolarité.
J'ai toujours eu des collègues, et pas forcément excédés, qui emploient ce genre de violence verbale, et ils ne sont pas tous détestés ni par les élèves, ni par les parents, au contraire.babouchka4 a écrit:Je lis souvent que les CPE ne font rien d'autre que la discipline. Mais il serait bon de se responsabiliser quant à ce qui se passe en cours. Chaque enseignant est justement, responsable de sa classe pendant l'heure de cours effectuée.... Nous ne devrions même pas avoir à traiter les manquements au règlement qui se passent en cours et pourtant nous le faisons...
Les petits ne sont pas idiots... On passe pour une tierce personne, qui n'était pas présente pendant l'incident, et une bonne partie des collègues se font un plaisir de refiler le bébé sans suivi derrière...
Je veux bien admettre être restée sur mes souvenirs de surveillant général (encore que..., même en ces temps reculés je n'ai pas vu mes professeurs gérer eux-mêmes les insolences et les (rares, très rares) refus de travail réitérés - je ne parle pas des élèves qui viennent les mains dans les poches, ça je ne l'ai découvert qu'en enseignant moi-même) mais tout de même, après plus de vingt-cinq ans d'exercice, je vois bien que tout se passe bien mieux quand le professeur enseigne et que le CPE fait respecter le règlement, et que la situation se dégrade vitesse grand V quand arrive un CPE qui prétend écouter, comprendre, confronter les points de vue de l'élève et de son enseignant, ou pire encore met en doute le bien-fondé d'une exclusion ou d'une retenue.
Je suis tout à fait d'accord avec toi Axel sur le côté rappel du RI, fixer des règles, appel des parents.
Je pense juste être parfois ( pour ne pas dire souvent ) me retrouver dans des situations délicates pour juger, arbitrer, remédier à des situations pour lesquelles je n'étais pas présent.
J'ai une classe de 4ème exécrable et crois moi que mes rappels à l'ordre, convocation avec les parents, remédiations en tous genres et exclusions ne leur font plus rien, aucune remise en question des gamins.
A nous tous de nous remettre en question sur nos pratiques
_________________
" If you can keep your head when all about you are losing theirs..... , you'll be a man my Son. "
- ProvenceEnchanteur
Ingeborg B. a écrit:
Si le CPE ne soutient pas le professeur et ne veille pas au respect du règlement intérieur (ce qui est une de ses missions en tant que personnel de la vie scolaire), à quoi sert-il ?
Je me le demande aussi...
Fafnir a écrit:J'ai personnellement généralement beaucoup de mal avec les CPE que je rencontre hors du boulot (formation etc.) Ou plutôt avec leur discours et, par extension, avec leur personne quand leur discours est vraiment puant.
Je n'ai aucun problème avec eux tant qu'ils ne viennent pas
1. Juger le métier de prof, aligner des horreurs ou des clichés
2. Se présenter comme les travailleurs acharnés qui "rattrapent les âneries des profs"
3. Donner une image générale des enseignants plus que négative
4. agir comme s'ils étaient les supérieurs hiérarchiques des enseignants, ce qu'ils ne sont pas, et jouer au petit chef...
Lilypims a écrit:the educator a écrit:Je pense tout l'inverse: tout le reste est facilité par l'enseignement (plus précisément par les apprentissages).
Les bras m'en tombent.
Les miens de même.
- the educatorFidèle du forum
D'un autre côté mettre 20 pour un comportement "minimal" ça fait rire aussi non?Il y a deux ans, alors qu'existait encore la note de vie scolaire, un collègue super go émit l'idée de mettre des points de rayonnement pour les élèves ai participaient aux clubs ou au foyer, ce qui du coup enlevait quatre points aux autres
Je suis de ceux qui pensent que l'école est aussi un lieu d'apprentissage de la socialisation, du rapport à l'autre, de la vie de groupe, à la citoyenneté au sens large. Il y a aussi les missions de protection de l'enfance qui s'y exerce, également tout ce qui concerne la prévention, santé, conduites dangereuses, etc...
Les familles n'offrent plus, ou ne peuvent plus offrir (les causes sont multiples, et ce n'est pas forcement de la démission, loin de la) ces espaces de socialisation, et les gamins passent 75% de leur temps éveillé à l'école ou en collectivité.
Personnellement, je pense que l'école DOIT offrir ça, apprendre à fonctionner en groupe, à aider l'autre, à poursuivre un objectif commun, tout ça bien sur AUTOUR des apprentissages. Pour moi l'un n'exclut pas l'autre, bien au contraire, les apprentissages légitiment ces moment de vie en collectivité, mais n'en rejettent pas les tenants et les aboutissants.
Je ne comprends pas ce souhait de tout laisser à la porte de l'école, comme si d'une part c'était possible. Et d'autre part, apprendre aux enfants qu'ils ne sont pas des individus, que le bien du groupe vaut davantage que les résultats individuels, qu'on ne laisse pas un homme à terre, et qu'on construit ensemble la société, on le fait quand??
- the educatorFidèle du forum
Pour ceux qui se demandent à quoi on sert, nos missions sont, comme les vôtres, accessibles publiquement. Un petit effort.
C'est une question bateau, mais a quoi servent les savoirs? Je lisais Normand Baillargeon sur la culture générale il n'y a pas si longtemps. C'est très interessant. Mais ma question demeure, et est sincere.Les bras m'en tombent.
- ProvenceEnchanteur
the educator a écrit:
D'un autre côté mettre 20 pour un comportement "minimal" ça fait rire aussi non?
Minimal?
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Justement, le respect du règlement intérieur est aussi un acte éducatif. La notion de droits implique aussi des devoirs. Donc, lorsque qu'un prof sanctionne un élève, il lui indique qu'il a rompu un contrat et, dans ce cadre, le rôle du CPE est de soutenir le prof en montrant à l'élève que son attitude nuit à son épanouissement et aussi à la vie de la communauté. Tous les excellents cpe que j'ai connus fonctionnaient de cette manière. De même, un CPE qui a un vrai rôle éducatif se doit de s'inquiéter de l'absentéisme des élèves lorsqu'un prof le signale.the educator a écrit:
Je suis de ceux qui pensent que l'école est aussi un lieu d'apprentissage de la socialisation, du rapport à l'autre, de la vie de groupe, à la citoyenneté au sens large. Il y a aussi les missions de protection de l'enfance qui s'y exerce, également tout ce qui concerne la prévention, santé, conduites dangereuses, etc...
Les familles n'offrent plus, ou ne peuvent plus offrir (les causes sont multiples, et ce n'est pas forcement de la démission, loin de la) ces espaces de socialisation, et les gamins passent 75% de leur temps éveillé à l'école ou en collectivité.
Personnellement, je pense que l'école DOIT offrir ça, apprendre à fonctionner en groupe, à aider l'autre, à poursuivre un objectif commun, tout ça bien sur AUTOUR des apprentissages. Pour moi l'un n'exclut pas l'autre, bien au contraire, les apprentissages légitiment ces moment de vie en collectivité, mais n'en rejettent pas les tenants et les aboutissants.
Je ne comprends pas ce souhait de tout laisser à la porte de l'école, comme si d'une part c'était possible. Et d'autre part, apprendre aux enfants qu'ils ne sont pas des individus, que le bien du groupe vaut davantage que les résultats individuels, qu'on ne laisse pas un homme à terre, et qu'on construit ensemble la société, on le fait quand??
La CPE de mon lycée avait comme cela joué un grand rôle en nous épaulant dans une classe problématique. Cette année, nouveau CPE rien.... Bilan : des élèves de plus en plus absents et qui mettent en danger leur scolarité (ajouté à cela une consommation de drogues excessive). Quand une classe part à la dérive, le CPE peut avoir sa part de responsabilité s'il n'intervient pas pour recadrer les élèves. D'ailleurs, ma longue expérience me fait dire que ces élèves n'attendent que cela car c'est aussi une manière de leur porter attention et secours.
- LefterisEsprit sacré
Tu n'es pas un cas isolé. Nous avons connu ça, et le malheur avec ce genre de guignols (rares, mais chers ... ) , c'est que même partis, les habitudes restent, même lorsque le CPE suivant fait son travail . Un mot dans le carnet ? Une punition? Une simple engueulade même ? "vous allez voir, je vais voir M/Mme Untel" . Dans mon établissement plutôt difficile, nous avons eu des successions de TZR et dans le lot, la championne était une dame qui refusait les rapports, qui nous disait d'appeler les parents, qui refusait les enseignants dans son bureau ou leur faisait faire la queue (avec les les élèves) , et qui les voussoyait.Les élèves étaient persuadés que c'était le supérieur des enseignants, en plus... Résultat, au lieu de perdre du temps avec elle, on l'évitait, on ne lui parlait même plus. Je me souviens même avoir des rapports (il faut laisser des traces) dont je savais qu'elle ne ferait rien, et dont j'ai envoyé directement les doubles à la famille.Lydie22 a écrit:Vous pensez quoi d'un cpe qui ne fait pas le travail de cpe et d'une adjointe qui fait venir les élèves dans son bureau pour "écrire des rapports" (sur les profs en l'occurrence)...Je vis ça dans mon bahut...des élèves claquent les portes et vous menacent d'un "je vais voir Mme Machin" (l'adjointe) ou M Machin (le cpe) ..comment s'en sortir? Dès qu'ils ne comprennent pas quelque chose ou n'ont pas fait un devoir ou préparé un oral ils nous menacent...merci aux vrais cpe de me donner leur opinion.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
roxanne a écrit:Il y a deux ans, alors qu'existait encore la note de vie scolaire, un collègue super go émit l'idée de mettre des points de rayonnement pour les élèves ai participaient aux clubs ou au foyer, ce qui du coup enlevait quatre points aux autres, et le collègue de conclure :" les élèves qui ne viennenten cours que pour suivre les cours et travailler n'ont rien compris à leur scolarité ! " bon, les parents sont montés au créneau et les points enlevés ont été remis, mais voilà où on en est .
J'ai dû monter au créneau pour un élève (c'est assez rare pour être noté ), lors d'un conseil de classe, pour une raison similaire. On ne voulait pas le féliciter (dans une class super-pénible) , alors que ses résultats étaient les meilleurs , parce qu'il était effacé, ne participait à rien dans le collège.
Mais on aurait même dû lui donner un cadeau ! et à ses parents, pour rester dans le collège, à supporter des camarades infects, bruyants, gênant les cours. Ses parents connaissaient la situation, mais ont tenu bon, ne l'ont pas mis dans le privé ou fait une demande de carte scolaire, et justement le fait de ne faire que travailler et s'extraire ensuite du monde de losers où il était était salutaire.
N'empêche, rien qu'avoir eu l'idée ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- the educatorFidèle du forum
Qui a dit le contraire??Justement, le respect du règlement intérieur est aussi un acte éducatif. La notion de droits implique aussi des devoirs. Donc, lorsque qu'un prof sanctionne un élève, il lui indique qu'il a rompu un contrat et, dans ce cadre, le rôle du CPE est de soutenir le prof en montrant à l'élève que son attitude nuit à son épanouissement et aussi à la vie de la communauté.
En réalité, rôle éducatif ou pas, et prof ou pas d'ailleurs puisque quand ça se passe bien je suis censé tilter avant qu'on ne me le signale, ça fait partie de nos missions, le contrôle de l'assiduité (ça peut aller jusqu'au rappel à la loi et au signalement).De même, un CPE qui a un vrai rôle éducatif se doit de s'inquiéter de l'absentéisme des élèves lorsqu'un prof le signale.
Par contre ma mission de "conseil" te rappellerait de ne pas jouer à ça, en tout cas pas sous la forme officielle du rapport d'incident, ni sans le couvert du chef d'établissement.
Je me souviens même avoir des rapports (il faut laisser des traces) dont je savais qu'elle ne ferait rien, et dont j'ai envoyé directement les doubles à la famille.
il n'y a rien de très choquant à ça. ni à les rencontrer.qui nous disait d'appeler les parents,
- InvitéS2Niveau 3
Si le CPE ne soutient pas le professeur et ne veille pas au respect du règlement intérieur (ce qui est une de ses missions en tant que personnel de la vie scolaire), à quoi sert-il ?
Un élément de réponse:
Le métier de CPE aujourd’hui : quelques repères
L'entrée en force, au sein de l'école, des problèmes de société et les nouveaux centres d’intérêts des jeunes modifient les relations d’un nombre croissant d’entre eux aux savoirs et à la loi et conduisent à reconsidérer les modalités de l'action éducative qui concerne tous les personnels. C’est pourquoi l'importance justement accordée à certaines missions demeure au coeur de la fonction de CPE : prévention de la violence et traitement des conduites à risques, lutte contre les inégalités et l'exclusion, éducation à la citoyenneté et développement des processus de responsabilisation des élèves, rappel à la loi et introduction du droit à l'école. Mais un positionnement plus large du CPE, dans sa fonction de cadre de la vie scolaire qui se situe entre l'éducation et la pédagogie, en lien étroit avec le chef d’établissement, est indispensable au bon fonctionnement des autres services et fonctions de l’établissement.
De ce point de vue, l'approche de la fonction d’un métier de CPE par champs d'activités et de missions qui procèdent, pour l'essentiel, des dispositions statutaires de 1982 et 1989, introduit, certes, une clarification des tâches, mais ne rend que partiellement compte de l'aspect complexe que revêt aujourd'hui l'exercice du métier de CPE. Si l’on veut rendre plus lisible l'évolution de l'identité professionnelle de ce métier, il est donc nécessaire de mettre en avant l'articulation existant entre les différentes fonctions de conseil, de régulation, de médiation et de responsable de service, qui font du CPE un responsable essentiel de la vie scolaire d’un établissement.
Le CPE, responsable du service de la vie scolaire
Le pilotage du service de la vie scolaire constitue la fonction première du CPE. Le CPE, dans son rôle de responsable du service de la vie scolaire, s’attache donc à définir et répartir les services et les tâches des différents personnels placés sous son autorité. Il évalue le travail effectué et participe à l'information de la communauté scolaire. Il élabore et utilise un tableau de bord construit sur la base d'un ensemble structuré d'indicateurs lisibles et opératoires. Il travaille en équipe avec ses collègues CPE s'il en a, et avec les autres personnels de l’établissement et il entretient des rapports étroits et réguliers avec les parents d’élèves. Enfin, il prend l’exacte mesure de l’éthique de sa fonction, des droits et devoirs qui en découlent à l’égard du chef d’établissement comme
à l'égardt des personnels, des élèves et des familles.
Le CPE, conseiller technique du chef d'établissement et de la communauté éducative
Le CPE exerce aussi une fonction de conseil. Cette fonction détermine et légitime son rôle de conseiller technique du chef d'établissement et de la communauté éducative. Elle lui impose la prise en compte des finalités d'un projet de vie scolaire partie prenante du projet
d’établissement et partagé par l'ensemble de la communauté. Ce projet nécessite, sous la responsabilité du chef d’établissement, un travail d’équipe et une coopération en particulier avec les enseignants dont les documentalistes, avec les ATOSS, les élèves, les parents et les partenaires extérieurs. Le CPE est le garant du diagnostic, des objectifs, des actions mises en oeuvre et de l'évaluation, pour ce qui relève de son domaine d'expertise au sein du projet d'établissement. Il en est ainsi notamment en ce qui concerne la politique d'accueil, le suivi de l'absentéisme, les suivis individuels, le lien avec les familles, les relations avec les associations internes et externes, la politique d'éducation à la citoyenneté et la conception et l’actualisation du règlement intérieur.
Le CPE régulateur et garant,avec d’autres, du respect des règles de vie et du droit au sein de l'EPLE
Le CPE exerce également une fonction de régulation et de médiation. En effet, au coeur de la vie scolaire, sa spécificité professionnelle consiste à procéder à des régulations et à des réajustements permanents pour dépasser certains clivages récurrents du type : vie scolaire et vie de classe, éducation et instruction ; valeurs démocratiques, respect des règles et de l’autorité des adultes et épanouissement personnel ; exigences des programmes et sens des apprentissages, ou encore engagement dans des actions collectives et travail personnel. Ce dépassement prend en compte l’élève dans sa globalité d’être humain et ouvre la voie à ses progrès et à son évolution, à la fois comme adolescent, comme élève, et comme futur citoyen. Cette fonction de régulation s’exerce dans les domaines essentiels de la vie quotidienne des établissements. Le CPE place le droit à l’éducation au centre de la fonction d’accueil de l’établissement. Il contribue à l’éducation civique des élèves et veille au respect des valeurs de la République. Sous l’autorité du chef d’établissement, le CPE veille à ce que les dispositifs ressortissant à la citoyenneté participative et représentative (CVL, délégués de classe, conférence des délégués, conseil d’administration, commission permanente, conseil de discipline, etc.) fonctionnent en bonne complémentarité, et à ce que l’engagement positif des élèves dans ces instances soit mieux pris en compte dans l’évaluation de leur scolarité. Soucieux d’une coopération efficace avec les personnels enseignants, le CPE promeut le respect réciproque de tous les membres de la communauté éducative et facilite ainsi la fonction pédagogique. LE CPE veille également à ce que soit établie une étroite relation de sens entre l'éducation à la citoyenneté comme réflexion formatrice (à partir des disciplines, de l'heure de vie de classe, des TPE, des PPCP, de l'ECJS ou de la formation des délégués), et comme pratique formatrice grâce à la participation active à des initiatives citoyennes ou à la vie associative, ou encore à l'exercice des fonctions de délégué. L'école se doit d'être en tout point, et notamment par le respect des règles du droit, une préparation exemplaire à l'exercice de la citoyenneté (Cf. B.O. spécial n°8 du 13 juillet 2000).
Le CPE est un des professionnels les mieux placés pour donner du sens aux décisions collectives et nouer, en tant que de besoin, le lien social entre les personnes (élèves, parents, enseignants, ATOSS). Le propre de cette fonction de médiateur-éducateur est de situer les acteurs au coeur de leurs responsabilités propres, qu'elles soient individuelles ou collectives, institutionnelles ou juridiques, en veillant notamment à éviter les effets induits de sanctions mal comprises. La mise en oeuvre d'espaces de dialogues, de communication et de médiation par le CPE occupe ainsi une place prépondérante dans une démarche de prévention et d’éducation à la citoyenneté. Dans ce champ, les principes éthiques et les qualités déontologiques du CPE (transparence, discrétion, loyauté, etc.) s’avèrent ici tout à fait décisives.
Pour le groupe établissements et vie scolaire de l’Inspection Générale de l’Education Nationale JP. DELAHAYE
Un élément de réponse:
Le métier de CPE aujourd’hui : quelques repères
L'entrée en force, au sein de l'école, des problèmes de société et les nouveaux centres d’intérêts des jeunes modifient les relations d’un nombre croissant d’entre eux aux savoirs et à la loi et conduisent à reconsidérer les modalités de l'action éducative qui concerne tous les personnels. C’est pourquoi l'importance justement accordée à certaines missions demeure au coeur de la fonction de CPE : prévention de la violence et traitement des conduites à risques, lutte contre les inégalités et l'exclusion, éducation à la citoyenneté et développement des processus de responsabilisation des élèves, rappel à la loi et introduction du droit à l'école. Mais un positionnement plus large du CPE, dans sa fonction de cadre de la vie scolaire qui se situe entre l'éducation et la pédagogie, en lien étroit avec le chef d’établissement, est indispensable au bon fonctionnement des autres services et fonctions de l’établissement.
De ce point de vue, l'approche de la fonction d’un métier de CPE par champs d'activités et de missions qui procèdent, pour l'essentiel, des dispositions statutaires de 1982 et 1989, introduit, certes, une clarification des tâches, mais ne rend que partiellement compte de l'aspect complexe que revêt aujourd'hui l'exercice du métier de CPE. Si l’on veut rendre plus lisible l'évolution de l'identité professionnelle de ce métier, il est donc nécessaire de mettre en avant l'articulation existant entre les différentes fonctions de conseil, de régulation, de médiation et de responsable de service, qui font du CPE un responsable essentiel de la vie scolaire d’un établissement.
Le CPE, responsable du service de la vie scolaire
Le pilotage du service de la vie scolaire constitue la fonction première du CPE. Le CPE, dans son rôle de responsable du service de la vie scolaire, s’attache donc à définir et répartir les services et les tâches des différents personnels placés sous son autorité. Il évalue le travail effectué et participe à l'information de la communauté scolaire. Il élabore et utilise un tableau de bord construit sur la base d'un ensemble structuré d'indicateurs lisibles et opératoires. Il travaille en équipe avec ses collègues CPE s'il en a, et avec les autres personnels de l’établissement et il entretient des rapports étroits et réguliers avec les parents d’élèves. Enfin, il prend l’exacte mesure de l’éthique de sa fonction, des droits et devoirs qui en découlent à l’égard du chef d’établissement comme
à l'égardt des personnels, des élèves et des familles.
Le CPE, conseiller technique du chef d'établissement et de la communauté éducative
Le CPE exerce aussi une fonction de conseil. Cette fonction détermine et légitime son rôle de conseiller technique du chef d'établissement et de la communauté éducative. Elle lui impose la prise en compte des finalités d'un projet de vie scolaire partie prenante du projet
d’établissement et partagé par l'ensemble de la communauté. Ce projet nécessite, sous la responsabilité du chef d’établissement, un travail d’équipe et une coopération en particulier avec les enseignants dont les documentalistes, avec les ATOSS, les élèves, les parents et les partenaires extérieurs. Le CPE est le garant du diagnostic, des objectifs, des actions mises en oeuvre et de l'évaluation, pour ce qui relève de son domaine d'expertise au sein du projet d'établissement. Il en est ainsi notamment en ce qui concerne la politique d'accueil, le suivi de l'absentéisme, les suivis individuels, le lien avec les familles, les relations avec les associations internes et externes, la politique d'éducation à la citoyenneté et la conception et l’actualisation du règlement intérieur.
Le CPE régulateur et garant,avec d’autres, du respect des règles de vie et du droit au sein de l'EPLE
Le CPE exerce également une fonction de régulation et de médiation. En effet, au coeur de la vie scolaire, sa spécificité professionnelle consiste à procéder à des régulations et à des réajustements permanents pour dépasser certains clivages récurrents du type : vie scolaire et vie de classe, éducation et instruction ; valeurs démocratiques, respect des règles et de l’autorité des adultes et épanouissement personnel ; exigences des programmes et sens des apprentissages, ou encore engagement dans des actions collectives et travail personnel. Ce dépassement prend en compte l’élève dans sa globalité d’être humain et ouvre la voie à ses progrès et à son évolution, à la fois comme adolescent, comme élève, et comme futur citoyen. Cette fonction de régulation s’exerce dans les domaines essentiels de la vie quotidienne des établissements. Le CPE place le droit à l’éducation au centre de la fonction d’accueil de l’établissement. Il contribue à l’éducation civique des élèves et veille au respect des valeurs de la République. Sous l’autorité du chef d’établissement, le CPE veille à ce que les dispositifs ressortissant à la citoyenneté participative et représentative (CVL, délégués de classe, conférence des délégués, conseil d’administration, commission permanente, conseil de discipline, etc.) fonctionnent en bonne complémentarité, et à ce que l’engagement positif des élèves dans ces instances soit mieux pris en compte dans l’évaluation de leur scolarité. Soucieux d’une coopération efficace avec les personnels enseignants, le CPE promeut le respect réciproque de tous les membres de la communauté éducative et facilite ainsi la fonction pédagogique. LE CPE veille également à ce que soit établie une étroite relation de sens entre l'éducation à la citoyenneté comme réflexion formatrice (à partir des disciplines, de l'heure de vie de classe, des TPE, des PPCP, de l'ECJS ou de la formation des délégués), et comme pratique formatrice grâce à la participation active à des initiatives citoyennes ou à la vie associative, ou encore à l'exercice des fonctions de délégué. L'école se doit d'être en tout point, et notamment par le respect des règles du droit, une préparation exemplaire à l'exercice de la citoyenneté (Cf. B.O. spécial n°8 du 13 juillet 2000).
Le CPE est un des professionnels les mieux placés pour donner du sens aux décisions collectives et nouer, en tant que de besoin, le lien social entre les personnes (élèves, parents, enseignants, ATOSS). Le propre de cette fonction de médiateur-éducateur est de situer les acteurs au coeur de leurs responsabilités propres, qu'elles soient individuelles ou collectives, institutionnelles ou juridiques, en veillant notamment à éviter les effets induits de sanctions mal comprises. La mise en oeuvre d'espaces de dialogues, de communication et de médiation par le CPE occupe ainsi une place prépondérante dans une démarche de prévention et d’éducation à la citoyenneté. Dans ce champ, les principes éthiques et les qualités déontologiques du CPE (transparence, discrétion, loyauté, etc.) s’avèrent ici tout à fait décisives.
Pour le groupe établissements et vie scolaire de l’Inspection Générale de l’Education Nationale JP. DELAHAYE
- InvitéS2Niveau 3
Mais bien évidemmet, le texte fondamental qui régit la fonction de CPE reste la circulaire de nos missions de 1982, dont voici un extrait qui présente nos 3 domaines d'intervention:
" Le fonctionnement de l’établissement : contrôle des effectifs, de l’exactitude et de l’assiduité des élèves, organisation du service des personnels de surveillance, mouvements des élèves. Il participe pour ce qui le concerne, à l’application des mesures propres à assumer la sécurité notamment des élèves.
La collaboration avec le personnel enseignant : échanges d’information les professeurs sur le comportement et sur l’activité de l’élève : ses résultats, les conditions de son travail, recherche en commun de l’origine de ses difficultés et des interventions nécessaires pour lui permettre de les surmonter ; suivi de la classe, notamment, par la participation au conseil des professeurs et au conseil de classe, collaboration dans la mise en œuvre de projets.
L’animation éducative : relation et contacts directs avec les élèves sur le plan collectif (classes ou groupes) et sur le plan individuel (comportement, travail, problèmes personnels) ; foyer socio-éducatif et organisation des temps de loisir ; organisation de la concertation et de la participation (formation, élection des délégués, ...)."
Le texte de Jean Paul Delahaye cité dans le post précédent n'est qu'une piste de réflexion sur l'évolution de notre métier. Il a notamment aidé à élaborer le protocole d'inspection des CPE.
" Le fonctionnement de l’établissement : contrôle des effectifs, de l’exactitude et de l’assiduité des élèves, organisation du service des personnels de surveillance, mouvements des élèves. Il participe pour ce qui le concerne, à l’application des mesures propres à assumer la sécurité notamment des élèves.
La collaboration avec le personnel enseignant : échanges d’information les professeurs sur le comportement et sur l’activité de l’élève : ses résultats, les conditions de son travail, recherche en commun de l’origine de ses difficultés et des interventions nécessaires pour lui permettre de les surmonter ; suivi de la classe, notamment, par la participation au conseil des professeurs et au conseil de classe, collaboration dans la mise en œuvre de projets.
L’animation éducative : relation et contacts directs avec les élèves sur le plan collectif (classes ou groupes) et sur le plan individuel (comportement, travail, problèmes personnels) ; foyer socio-éducatif et organisation des temps de loisir ; organisation de la concertation et de la participation (formation, élection des délégués, ...)."
Le texte de Jean Paul Delahaye cité dans le post précédent n'est qu'une piste de réflexion sur l'évolution de notre métier. Il a notamment aidé à élaborer le protocole d'inspection des CPE.
- the educatorFidèle du forum
C'est un peu plus que des reflexions, puisqu'il était inspecteur général plus ou moins au même moment et que la majeure partie des orientations qu'il a donné au métier à ce moment là reprennent ces axes.Le texte de Jean Paul Delahaye cité dans le post précédent n'est qu'une piste de réflexion sur l'évolution de notre métier.
Mais c'est vrai que c'est la circulaire de 82 qui fait encore office de seule base juridique.
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