Tout le monde peut-il devenir prof?

Mais... nous sommes 3 maintenant ! C'est l'euphorie !

Ouais, on va faire un clan!
(Nan, j'rigole...)

Encore faut-il pouvoir objectivement qu'on était une prof nulle Ornella... combien de collègues ai-je vu flipper, paniquer à l'approche de l'inspection, disant qu'ils faisaient un boulot de merde, alors qu'ils sont objectivement de bons profs, respectés de leur élèves qui disent travailler et apprendre avec eux?
Je crois que tout comme il faut savoir reconnaître ses difficultés et éventuellement faire le choix douloureux et courageux de se reconvertir, il faut aussi savoir affirme,r sans forfanterie, mais simplement de façon lucide, qu'on est un bon prof. Pas un prof parfait, non, juste un "bon" prof, qui arrive à établir une relation pédagogique solide et aussi sereine que possible avec ses élèves (ou à créer contre vents et marée cette relation quand le milieu est défavorable...voire hostile).

J'ai de plus en plus le sentiment que les profs, dans le système trop souvent infantilisant qui est le nôtre, en perdent la capacité à juger objectivement de leurs compétences (moi la première!).

Ben moi aussi je rejoins votre clan (bon mon message de normande n'aidait pas à y voir clair) mais si je pense que tout le monde peut devenir prof a priori.

leyade a écrit:

John a écrit:En fait, y a que moi qui pense que tout le monde peut être prof et que le métier s'apprend !

Euh, meuh non, moi aussi je pense que le métier s'apprend!

On a plus ou moins de facilités, plus ou moins d'aptitudes, on rentre dans le moule plus ou moins vite, mais faut arrêter le mythe du professeur "semblable au prince des nuées".... On a parfois les chevilles qui enflent du fait de faire un métier intellectuel, mais bon, mon garagiste me tendrait ces outils que je resterai bien conne, j'aurais fait un bac pro vas-y que je bidouillerai la clé de 12!

Beh tu vois Leyade, plus le temps passe moins j'ai le sentiment de faire un métier intellectuel. Preuve en est l'état de décrépitude de mes neurones. Vu le niveau de ce qu'on nous demande en collège, sincèrement, je me demande bien où est l'usage intensif de l'intellect dont on pourrait engraisser nos chevilles...
En lycée, oui, un peu plus intellectuel... mais en collège!

Je dirais même que c'est la raison première de ma décision de préparer l'agreg: besoin de me stimuler l'intellect. Obtenir l'agreg est finalement accessoire... je veux juste sortir de ma misère intellectuelle. lol

Fin de la digression.

@ Audrey

En lycée, je déployais mon intelligence pour faire les lectures analytiques, ou pour m'arracher les cheveux sur des sujets de dissert', en collège, j'ai l'impression de faire preuve de tout autant de neurones, sinon plus, non pas pour comprendre les concepts que je dois leur transmettre(qu'est ce qu'une fable ou pourquoi on ne met pas son chewinggum sous la table mais oui je sais qu'il a plus de goût mais bon), mais plutôt pour élaborer des stratégies pédagogiques pour les leur transmettre.
Affuter son raisonnement, parer leurs c*nneries, esquiver l'attaque d'un effaceur, leur faire ingérer une bonne foi pour toute ce qu'est un cod.... je mets en place des stratégies, des ruses, je fais preuve de "métis"!

Fin de la digression, je ne veux pas faire dévier le topic.

pallas a écrit:Ben moi aussi je rejoins votre clan (bon mon message de normande n'aidait pas à y voir clair) mais si je pense que tout le monde peut devenir prof a priori.

Vote, vote, on est en 2ème position dans les sondages, ça s'annonce bien!

naaan ! vous êtes bon dernier !

ysabel a écrit:naaan ! vous êtes bon dernier !

On est des outsiders, et les autres sont avant-derniers! Pas de quoi pavoiser!

Leyade:

Je vois que ta vache a le rythme dans la peau...

Ouais, je délire parce que c'est le tam tam dans ma tête...autant que je fasse profiter le forum de ce rythme endiablé...

LEYADE,
j'aime cet esprit positif qui va de l'avant, qui ne se laisse pas abattre;
Pour leyade :


nous vaincrons !

Rhôoo, on lui pourrit son topic à Carabas, .

Spoiler:

rhhhôoo....

Ornella a écrit:
nous vaincrons !

Merci Ornella !

Et un smiley péchu de plus!

Pour tout vous dire, jcrois bien que je fais une poussée de fièvre et que je délire...je rigole pas... j'arrive pas à penser à autre chose que la vision obsessionnelle d'une espèce de virus qui me rentre dans le corps et qui avance... comme à chaque fois que j'ai de la fièvre, je suis en plein trip
bye les filles, vais me soigner

Et des fleurs pour Carabas :

Bon, euh, et de l'ibuprofène pour Audrey!

Merci bye...

Pour revenir à la question de départ, je dirais non. Bien sûr comme Nestya j'étais une élève timide, mais allez savoir pourquoi dès ma première heure de cours, le miracle a eu lieu, et malgré tous les défauts de ces premières heures, j'ai tout de suite senti que j'étais faite pour ça et que j'étais capable d'assurer devant les élèves. Ce qui ne veut pas dire que ceux qui peinent au début n'y parviendront pas, évidemment.
Pour autant après quinze ans en collège pèpère, pourrais-je assurer devant un public de fauves?
Pour le côté intellectuel du prof de collège, je rejoins Leyade, mes neurones sont loin d'être anéantis parce que je dois apprendre qu'il faut un S à tu chantes. Certes j'ai perdu en connaissances, mais ma réflexion est toujours affutée face aux stratégies à mettre en place.

Non, bien sûr — et ça se voit dès le départ : j'ai mis des notes correctes à des candidats qui le méritaient, tout en croisant les doigts pour qu'ils se cassent la figure dans l'escalier et ne soient jamais profs, parce qu'il était évident, visible, patent, qu'ils n'étaient pas fait pour ça — avec une marge d'erreur, d'accord, mais pas énorme. Et ça me titillait de leur demander pourquoi ils passaient ce concours, alors qu'ils avaient encore le choix — la fonction publique est grande, et il y en a, des boulots où l'on n'est pas forcé de fréquenter des mômes toute la journée.

Pour l'oral, j'étais terrorisée, à la limite du vivable. Le jury m'a fait remarquer que j'étais bien timide pour envisager d'être prof. Je me suis défendue : j'étais maître-auxiliaire dans un lycée depuis un an et je n'avais pas peur des élèves. Je ne suis pas sûre qu'il m'aient crue (c'était pourtant la vérité et j'aimais déjà faire la classe), mais il ne m'ont pas mis une mauvaise note.

Pour en revenir à la question initiale, c'est un métier qui s'apprend. On acquiert au fil des mois un véritable instinct de survie.

Abraxas, pourriez-vous développer? A quoi voyez-vous qu'un candidat n'est pas fait pour ce métier?

MS a écrit:Abraxas, pourriez-vous développer? A quoi voyez-vous qu'un candidat n'est pas fait pour ce métier?

À sa façon de bouger dans l'espace. Il y a des candidats qui ont l'air de s'excuser d'exister — et qui paraissent, comme dit Sand, terrorisés — et qui le sont. Sans répartie. Sans syntaxe — des candidats à monosyllabes. Ou, à l'inverse, qui vous avouent tout crûment qu'ils sont là parce que c'est la fonction publique, et qu'ils passent aussi le concours de postiers (si !).

je crois que le CAPES ne juge pas de la capacité des gens à devenir de bons profs, j'ai connu des gens très brillants (trop sans doute pour enseigner à des gosses) qui étaient sortis dans les premiers au concours et qui n'ont jamais réussi à transmettre quoi que ce soit à leurs élèves
je crois que beaucoup de choses s'apprennent dans ce métier mais je crois aussi qu'il y a des choses qu'on ne pourra jamais apprendre (il faut quand même un minimum aimer les gosses, aimer transmettre et ça, ça ne s'apprend pas) et que même avec la meilleure volonté du monde certains ne seront jamais de bons profs
après, dans toute une carrière, il y a forcément des hauts et des bas, souvent liés à notre situation perso, quand on a des problèmes dans notre vie, ça s'en ressent forcément dans notre travail, plus peut-être que dans d'autres métiers