- HonchampDoyen
Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Sei a écrit:Je ne sais pas bien ce que sont les grandes choses, et, ma foi, j'imagine que les grandes oeuvres peuvent (doivent ?) avoir un lien fort avec le monde, dont les gens comme toi et moi faisons partie.
Je n'en sais rien. Mais j'imagine mal être connu au-delà du tout petit cercle dans lequel je vis, et encore plus mal un grand auteur qui penserait à moi ou à des gens comme moi (j'ai beau être dans ce monde, si je n'y étais pas, je pense que cela ne changerait pratiquement rien). Ils pensent peut-être à “un lecteur en général”, ou à “l'idée du lecteur” telle qu'ils se la font, c'est possible.
_________________
Si tu vales valeo.
- ArverneGrand sage
Vous avez remarqué qu'une grande partie des ouvrages détestés ont été lus en collège ou lycée ou prépa, bref, imposés ? Nous sommes enseignants et nous avons pu trouvé notre bonheur ailleurs mais je pense à tous ces gosses qui n'aiment pas lire au départ et à qui on impose des ouvrages qui peuvent les détourner définitivement de la lecture.
- DesolationRowEmpereur
Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Si l'auteur avait eu pour intention "de mettre les filles en garde", ce serait probablement un très mauvais livre, alors que c'est un chef d'oeuvre.
- DesolationRowEmpereur
Arverne a écrit:Vous avez remarqué qu'une grande partie des ouvrages détestés ont été lus en collège ou lycée ou prépa, bref, imposés ? Nous sommes enseignants et nous avons pu trouvé notre bonheur ailleurs mais je pense à tous ces gosses qui n'aiment pas lire au départ et à qui on impose des ouvrages qui peuvent les détourner définitivement de la lecture.
C'est une blague, ça, non ? Des élèves qui n'aiment pas lire, et qui sont "détournés définitivement de la lecture" (vers laquelle ils n'étaient donc pas préalablement tournés) par le Lys dans la vallée ou le Rouge et le Noir ? Est-ce qu'on peut sérieusement incriminer les enseignants et les oeuvres majeures de la littérature ?
- Reine MargotDemi-dieu
Je pense qu'il y a des oeuvres qu'on lit parfois trop jeune aussi.
J'ai dû ingurgiter les Essais de Montaigne (les 3 tomes) à 20 ans pour l'agrégation, j'ai détesté.
Relu 10 ans plus tard, en n'étant plus dans l'urgence du programme et le devoir d'ingurgitation, j'ai pris plaisir à le lire en prenant mon temps.
Je n'avais pas forcément à 20 ans de grandes affinités avec le thème de la vieillesse etc.
J'ai dû ingurgiter les Essais de Montaigne (les 3 tomes) à 20 ans pour l'agrégation, j'ai détesté.
Relu 10 ans plus tard, en n'étant plus dans l'urgence du programme et le devoir d'ingurgitation, j'ai pris plaisir à le lire en prenant mon temps.
Je n'avais pas forcément à 20 ans de grandes affinités avec le thème de la vieillesse etc.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
DesolationRow a écrit:Arverne a écrit:Vous avez remarqué qu'une grande partie des ouvrages détestés ont été lus en collège ou lycée ou prépa, bref, imposés ? Nous sommes enseignants et nous avons pu trouvé notre bonheur ailleurs mais je pense à tous ces gosses qui n'aiment pas lire au départ et à qui on impose des ouvrages qui peuvent les détourner définitivement de la lecture.
C'est une blague, ça, non ? Des élèves qui n'aiment pas lire, et qui sont "détournés définitivement de la lecture" (vers laquelle ils n'étaient donc pas préalablement tournés) par le Lys dans la vallée ou le Rouge et le Noir ? Est-ce qu'on peut sérieusement incriminer les enseignants et les oeuvres majeures de la littérature ?
Je me souviens d'une mère d'élève de 6e qui m'avait fait la leçon parce que je "détournais son fils de la lecture", lui qui aimait lire n'aimait plus ça, à cause de mon cours. En cause: je n'étudiais que des classiques (L'odyssée, les fables de La Fontaine, les contes de Perrault).
J'étais une tortionnaire.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SeiGrand Maître
epekeina.tes.ousias a écrit:Sei a écrit:Je ne sais pas bien ce que sont les grandes choses, et, ma foi, j'imagine que les grandes oeuvres peuvent (doivent ?) avoir un lien fort avec le monde, dont les gens comme toi et moi faisons partie.
Je n'en sais rien. Mais j'imagine mal être connu au-delà du tout petit cercle dans lequel je vis, et encore plus mal un grand auteur qui penserait à moi ou à des gens comme moi (j'ai beau être dans ce monde, si je n'y étais pas, je pense que cela ne changerait pratiquement rien). Ils pensent peut-être à “un lecteur en général”, ou à “l'idée du lecteur” telle qu'ils se la font, c'est possible.
Si ta disparition ne changerait pas grand chose à l'ordre du monde, c'est aussi parce qu'il y a des tas de gens comme toi. Tu vaux bien autant qu'un-e autre lecteur-trice.
Après, je ne sais pas non plus si les auteur-trice-s écrivent en direction d'un-e lecteur-trice spécifique, j'imagine plutôt que non, que le geste d'écriture est d'emblée assez personnel (quoiqu'avec le recul, on peut se dire que Molière créait des pièces à destination de la haute société de son époque, ou que les auteurs de romans feuilletons du XIXe avaient tout intérêt à susciter l'intérêt des lecteur-trice-s de journaux). Mais je trouve d'une part contestable d'imaginer que les "grand-e-s auteur-trice-s" écriraient en pensant à d'autres "grand-e-s lecteur-trice-s", dans un microcosme bien loin de la vie telle qu'elle va, d'autre part un peu dépassé de se dire qu'ils-elles écrivent en dehors du monde, qu'ils-elles ne parlent en somme que de la littérature, pour la littérature.
__________
Arverne, il y a vraiment un rapport passionné à la lecture qui rend compliqué la tâche du professeur de lettres. Enfin, il en est peut-être ainsi de toutes les disciplines...? le-la collègue de langue vivante dégoûte ses élèves à force de faire de la grammaire, le-la collègue de SVT dégoûte ses élèves parce qu'il-elle leur montre comment fonctionnent des entrailles, le-la collègue d'EPS dégoûte ses élèves de l'endurance parce qu'il-elle les oblige à courir autour d'un stade, le-la collègue d'histoire dégoûte ses élèves à force de leur demander d'apprendre des dates par coeur...
On peut passer un mauvais moment en lisant un livre, mais quelle richesse nous offrent les classiques ! Ce serait quand même dommage de traverser sa scolarité sans qu'aucun-e professeur-e n'ait pris le risque de vous faire lire une pièce en vers, un roman de plus de 150 pages, ou d'audacieux poèmes... La rencontre ne se fait pas toujours, mais doit-on renoncer à la provoquer ?
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- HonchampDoyen
DesolationRow a écrit:Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Si l'auteur avait eu pour intention "de mettre les filles en garde", ce serait probablement un très mauvais livre, alors que c'est un chef d'oeuvre.
Peux-tu m'expliquer pourquoi, sincèrement...
Je n'ai pas compris à l'époque, je ne vois toujours pas (il faudrait que je le relise, mais guère envie pour l'instant )
Pour moi, mais je suis très terre à terre, c'est un gars qui étrangle une fille à la fin.
Sincèrement, je ne demande qu'à évoluer.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CasparProphète
Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Idem...je ne comprends pas du tout le succès de Des souris et des hommes...alors que j'aime Steinbeck par ailleurs.
- nicole 86Expert spécialisé
[quote="Sei"]
Arverne, il y a vraiment un rapport passionné à la lecture qui rend compliqué la tâche du professeur de lettres. Enfin, il en est peut-être ainsi de toutes les disciplines...? le-la collègue de langue vivante dégoûte ses élèves à force de faire de la grammaire, le-la collègue de SVT dégoûte ses élèves parce qu'il-elle leur montre comment fonctionnent des entrailles, le-la collègue d'EPS dégoûte ses élèves de l'endurance parce qu'il-elle les oblige à courir autour d'un stade, le-la collègue d'histoire dégoûte ses élèves à force de leur demander d'apprendre des dates par coeur...
On peut passer un mauvais moment en lisant un livre, mais quelle richesse nous offrent les classiques ! Ce serait quand même dommage de traverser sa scolarité sans qu'aucun-e professeur-e n'ait pris le risque de vous faire lire une pièce en vers, un roman de plus de 150 pages, ou d'audacieux poèmes... La rencontre ne se fait pas toujours, mais doit-on renoncer à la provoquer ?[/quote]
J'ai eu la (mal)chance d'être scolarisée dans un collège où les seuls livres lus pour l'institution furent des pièces de théâtre du siècle de Louis XIV. Donc je n'ai pas le souvenir de livres qui m'aient déplu mais plutôt celui d'une grande frustration parce que je devinais qu'il y avait tellement d'autres livres auxquels je n'avais pas accès. En classe de seconde les Lagarde et Michard furent mes trésors (je n'ai pas, alors, perçu leurs défauts) et je trouve dommage que les lycéens actuels n'aient pas accès à ces anthologies qui m'ont donné l'envie d'aller emprunter les ouvrages.
S'il vous plait, pas de volée de bois vert pour la référence à Lagarde et Michard !
Arverne, il y a vraiment un rapport passionné à la lecture qui rend compliqué la tâche du professeur de lettres. Enfin, il en est peut-être ainsi de toutes les disciplines...? le-la collègue de langue vivante dégoûte ses élèves à force de faire de la grammaire, le-la collègue de SVT dégoûte ses élèves parce qu'il-elle leur montre comment fonctionnent des entrailles, le-la collègue d'EPS dégoûte ses élèves de l'endurance parce qu'il-elle les oblige à courir autour d'un stade, le-la collègue d'histoire dégoûte ses élèves à force de leur demander d'apprendre des dates par coeur...
On peut passer un mauvais moment en lisant un livre, mais quelle richesse nous offrent les classiques ! Ce serait quand même dommage de traverser sa scolarité sans qu'aucun-e professeur-e n'ait pris le risque de vous faire lire une pièce en vers, un roman de plus de 150 pages, ou d'audacieux poèmes... La rencontre ne se fait pas toujours, mais doit-on renoncer à la provoquer ?[/quote]
J'ai eu la (mal)chance d'être scolarisée dans un collège où les seuls livres lus pour l'institution furent des pièces de théâtre du siècle de Louis XIV. Donc je n'ai pas le souvenir de livres qui m'aient déplu mais plutôt celui d'une grande frustration parce que je devinais qu'il y avait tellement d'autres livres auxquels je n'avais pas accès. En classe de seconde les Lagarde et Michard furent mes trésors (je n'ai pas, alors, perçu leurs défauts) et je trouve dommage que les lycéens actuels n'aient pas accès à ces anthologies qui m'ont donné l'envie d'aller emprunter les ouvrages.
S'il vous plait, pas de volée de bois vert pour la référence à Lagarde et Michard !
- LemmyKHabitué du forum
Et le professeur de physique qui dégoûte ses élèves avec toutes les formules à apprendre alors que les expériences, c'est tellement intéressant.Sei a écrit:
Arverne, il y a vraiment un rapport passionné à la lecture qui rend compliqué la tâche du professeur de lettres. Enfin, il en est peut-être ainsi de toutes les disciplines...? le-la collègue de langue vivante dégoûte ses élèves à force de faire de la grammaire, le-la collègue de SVT dégoûte ses élèves parce qu'il-elle leur montre comment fonctionnent des entrailles, le-la collègue d'EPS dégoûte ses élèves de l'endurance parce qu'il-elle les oblige à courir autour d'un stade, le-la collègue d'histoire dégoûte ses élèves à force de leur demander d'apprendre des dates par coeur...
On peut passer un mauvais moment en lisant un livre, mais quelle richesse nous offrent les classiques ! Ce serait quand même dommage de traverser sa scolarité sans qu'aucun-e professeur-e n'ait pris le risque de vous faire lire une pièce en vers, un roman de plus de 150 pages, ou d'audacieux poèmes... La rencontre ne se fait pas toujours, mais doit-on renoncer à la provoquer ?
- DesolationRowEmpereur
Honchamp a écrit:DesolationRow a écrit:Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Si l'auteur avait eu pour intention "de mettre les filles en garde", ce serait probablement un très mauvais livre, alors que c'est un chef d'oeuvre.
Peux-tu m'expliquer pourquoi, sincèrement...
Je n'ai pas compris à l'époque, je ne vois toujours pas (il faudrait que je le relise, mais guère envie pour l'instant )
Pour moi, mais je suis très terre à terre, c'est un gars qui étrangle une fille à la fin.
Sincèrement, je ne demande qu'à évoluer.
Oui, c'est un bon résumé
Je ne suis pas spécialiste de Steinbeck - mais ce que je voulais dire, c'est que si on roman était un ouvrage de prévention, il n'aurait pas fallu l'écrire, on fait des affiches très bien pour ça, ou des numéros verts.
Edit : dans un genre semblable, on peut lire On achève bien les chevaux d'Horace MacCoy, dont on peut faire presque exactement le même résumé
- DesolationRowEmpereur
Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
- KeaFidèle du forum
J’étais une grosse lectrice en primaire (lecture plaisir), puis les lectures du collège/lycée m’ont détournée de la lecture pour 25 ans.Arverne a écrit:Vous avez remarqué qu'une grande partie des ouvrages détestés ont été lus en collège ou lycée ou prépa, bref, imposés ? Nous sommes enseignants et nous avons pu trouvé notre bonheur ailleurs mais je pense à tous ces gosses qui n'aiment pas lire au départ et à qui on impose des ouvrages qui peuvent les détourner définitivement de la lecture.
J’ai aussi cessé les lectures personnelles à l’époque du collège. Pour les cours, je ne lisais en entier que les livres dont le début m’accrochait. J’ai passé le bac de français sans avoir lu toutes les oeuvres et je confesse même avoir lu très peu de livres pour préparer les concours.
Le fait de décortiquer une œuvre gâche le plaisir que j’ai à la fréquenter, les émotions qu’elle me fait ressentir. C’est pareil en matière de peinture et de cinéma. C’est comme ça que je le ressens.
Pourtant, je comprends bien l’intérêt de l’analyse pour la formation de l’esprit, l’intérêt aussi d’être confronté à des sujets et des types d’oeuvres vers lesquels on ne serait pas allé spontanément. Heureusement que les études m’ont imposé cela.
Je lis de nouveau, et assez intensément, depuis un an.
- CasparProphète
DesolationRow a écrit:Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
C'est un fil consacré à la subjectivité et à la mauvaise foi. Rien à voir avec le génie des auteurs concernés.
- DesolationRowEmpereur
Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
C'est un fil consacré à la subjectivité et à la mauvaise foi. Rien à voir avec le génie des auteurs concernés.
Tu me connais, la mauvaise foi je ne sais pas ce que c'est
- nicole 86Expert spécialisé
DesolationRow a écrit:Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
C'est un fil consacré à la subjectivité et à la mauvaise foi. Rien à voir avec le génie des auteurs concernés.
Tu me connais, la mauvaise foi je ne sais pas ce que c'est
Merci pour l'éclat de rire !
- PrezboGrand Maître
DesolationRow a écrit:Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
Non mais je ne dis pas que Balzac est ennuyeux et sans intérèt. Je dis juste que quand je l'ai lu, j'ai pensé crever.
- DesolationRowEmpereur
Prezbo a écrit:DesolationRow a écrit:Mais blague à part, ce fil m'a inspiré : je comprends enfin ce que ma maman me disait, quand j'étais petit, quand elle voulait que je dise que je n'aime pas les tomates farcies, et non que les tomates farcies sont mauvaises. Ça me sidère de lire des posteurs écrire froidement que Balzac, Stendhal, Gide, Malraux etc. sont ennuyeux ou sans intérêt.
Non mais je ne dis pas que Balzac est ennuyeux et sans intérèt. Je dis juste que quand je l'ai lu, j'ai pensé crever.
- PrezboGrand Maître
Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Le géant c'est Lennie.
Ce n'est pas une œuvre de prévention, c'est un roman sur l'injustice, les laissés pour compte et l'illusion du rêve américain, peut-être l'impossibilité de la communication. Ce n'est pas non plus un roman psychologique. Pour ce qui est de "compatir", c'est un peu plus compliqué que ça, sa possible violence n'est pas éludée.
Mais peut être qu'il n'est plus possible de représenter une possible agression sexuelle de cette façon, que c'est un sujet plus sensible.
- HonchampDoyen
Prezbo a écrit:Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Le géant c'est Lennie.
Ce n'est pas une œuvre de prévention, c'est un roman sur l'injustice, les laissés pour compte et l'illusion du rêve américain, peut-être l'impossibilité de la communication. Ce n'est pas non plus un roman psychologique. Pour ce qui est de "compatir", c'est un peu plus compliqué que ça, sa possible violence n'est pas éludée.
Mais peut être qu'il n'est plus possible de représenter une possible agression sexuelle de cette façon, que c'est un sujet plus sensible.
Merci beaucoup, Prezbo, pour ces explications.
J'imagine que c'est ce que ma remarquable prof de lettres de seconde (vrai de vrai, pas d'ironie) avait voulu nous faire passer.
Moi je n'ai guère vu que ce qu'on appellerait aujourd'hui un féminicide, et le danger représenté par certains hommes pour les jeunes femmes. J'avais 15 ans !
@Desolation Row : j'ai beaucoup aimé On n'achève pas les chevaux, lu à peu près à la même époque. Et là, j'avais compris le message. Aucun autre aspect du livre ne me l'avait masqué ou évincé.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- DesolationRowEmpereur
Honchamp a écrit:Prezbo a écrit:Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Le géant c'est Lennie.
Ce n'est pas une œuvre de prévention, c'est un roman sur l'injustice, les laissés pour compte et l'illusion du rêve américain, peut-être l'impossibilité de la communication. Ce n'est pas non plus un roman psychologique. Pour ce qui est de "compatir", c'est un peu plus compliqué que ça, sa possible violence n'est pas éludée.
Mais peut être qu'il n'est plus possible de représenter une possible agression sexuelle de cette façon, que c'est un sujet plus sensible.
Merci beaucoup, Prezbo, pour ces explications.
J'imagine que c'est ce que ma remarquable prof de lettres de seconde (vrai de vrai, pas d'ironie) avait voulu nous faire passer.
Moi je n'ai guère vu que ce qu'on appellerait aujourd'hui un féminicide, et le danger représenté par certains hommes pour les jeunes femmes. J'avais 15 ans !
@Desolation Row : j'ai beaucoup aimé On achève bien les chevaux, lu à peu près à la même époque. Et là, j'avais compris le message. Aucun autre aspect du livre ne me l'avait masqué ou évincé.
C'est intéressant parce qu'il n'y a strictement aucun message dans On achève bien les chevaux - comme, je pense, dans à peu près aucun roman valable.
- HonchampDoyen
DesolationRow a écrit:Honchamp a écrit:Prezbo a écrit:Honchamp a écrit:Je n'ai pas du tout aimé "Des souris et des hommes", de Steinbeck, lu en seconde.
Ce géant benêt qui finissait par étrangler la fille...
Pour utiliser un néologisme actuel, je trouvais cette histoire "malaisante".
La mère d'une amie, agricultrice, avait été "coincée" au fond de l'étable par le commis agricole, un gars un peu fruste, mais toujours sympa à priori.
Mme L nous avait mises en garde. Ne jamais être seules avec lui. C'était au moment de la 4ème.
En seconde, à la lecture du livre, j'y pensais.
Je n'ai jamais trop compris pourquoi les profs de français des Années 70 aimaient ce livre. D'autant plus que le but n'était pas de mettre les filles en garde, mais plutôt de compatir sur ce "bon gars" dont j'ai oublié le prénom.
En revanche, je tiens "Les raisins de la colère" pour un chef d'oeuvre.
Le géant c'est Lennie.
Ce n'est pas une œuvre de prévention, c'est un roman sur l'injustice, les laissés pour compte et l'illusion du rêve américain, peut-être l'impossibilité de la communication. Ce n'est pas non plus un roman psychologique. Pour ce qui est de "compatir", c'est un peu plus compliqué que ça, sa possible violence n'est pas éludée.
Mais peut être qu'il n'est plus possible de représenter une possible agression sexuelle de cette façon, que c'est un sujet plus sensible.
Merci beaucoup, Prezbo, pour ces explications.
J'imagine que c'est ce que ma remarquable prof de lettres de seconde (vrai de vrai, pas d'ironie) avait voulu nous faire passer.
Moi je n'ai guère vu que ce qu'on appellerait aujourd'hui un féminicide, et le danger représenté par certains hommes pour les jeunes femmes. J'avais 15 ans !
@Desolation Row : j'ai beaucoup aimé On achève bien les chevaux, lu à peu près à la même époque. Et là, j'avais compris le message. Aucun autre aspect du livre ne me l'avait masqué ou évincé.
C'est intéressant parce qu'il n'y a strictement aucun message dans On achève bien les chevaux - comme, je pense, dans à peu près aucun roman valable.
J'y vois que pendant la crise de 29, on est prêt à mourir d'épuisement pour quelques sous. Parce qu'on en a désespérément besoin.
Mais les profs d'HG ont souvent tendance à instrumentaliser les romans pour appréhender les périodes historiques. Oeuvres d'époque, oeuvres sur l'époque.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CasparProphète
Honchamp a écrit:DesolationRow a écrit:Honchamp a écrit:Prezbo a écrit:
Le géant c'est Lennie.
Ce n'est pas une œuvre de prévention, c'est un roman sur l'injustice, les laissés pour compte et l'illusion du rêve américain, peut-être l'impossibilité de la communication. Ce n'est pas non plus un roman psychologique. Pour ce qui est de "compatir", c'est un peu plus compliqué que ça, sa possible violence n'est pas éludée.
Mais peut être qu'il n'est plus possible de représenter une possible agression sexuelle de cette façon, que c'est un sujet plus sensible.
Merci beaucoup, Prezbo, pour ces explications.
J'imagine que c'est ce que ma remarquable prof de lettres de seconde (vrai de vrai, pas d'ironie) avait voulu nous faire passer.
Moi je n'ai guère vu que ce qu'on appellerait aujourd'hui un féminicide, et le danger représenté par certains hommes pour les jeunes femmes. J'avais 15 ans !
@Desolation Row : j'ai beaucoup aimé On achève bien les chevaux, lu à peu près à la même époque. Et là, j'avais compris le message. Aucun autre aspect du livre ne me l'avait masqué ou évincé.
C'est intéressant parce qu'il n'y a strictement aucun message dans On achève bien les chevaux - comme, je pense, dans à peu près aucun roman valable.
J'y vois que pendant la crise de 29, on est prêt à mourir d'épuisement pour quelques sous. Parce qu'on en a désespérément besoin.
Mais les profs d'HG ont souvent tendance à instrumentaliser les romans pour appréhender les périodes historiques. Oeuvres d'époque, oeuvres sur l'époque.
On fait pareil en langues vivantes.
- AphrodissiaMonarque
Il n'y a qu'un livre, je crois, qui a provoqué en moi un tel rejet physique que j'en ai eu envie de vomir. C'est Et soudain la liberté, un roman co-écrit par Evelyne Pisier et Caroline Laurent. C'est une biographie un peu romancée d'Evelyne Pisier. Il se trouve qu'on me l'a offert peu de temps avant la révélation de la maltraitance de Duhamel envers les enfants Kouchner. J'avais commencé ma lecture en trouvant qu'elle était fort mièvre et mal écrite mais le scandale a éclaté alors que j'arrivais justement aux dernières pages où on disait à quel point Duhamel était formidable pour Pisier et ses enfants.
A ceux qui n'aiment pas Balzac, Duras, Ernaux... : vous n'avez pas encore trouvé le roman qui vous les fera aimer. Persévérez !
A ceux qui n'aiment pas Balzac, Duras, Ernaux... : vous n'avez pas encore trouvé le roman qui vous les fera aimer. Persévérez !
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- Quels livres ou collections de livres n'avez-vous pas encore la folie d'acquérir malgré une envie presque irrationnelle de le faire ?
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