Et quels sont les livres que vous avez détestés, vomis, honnis, abhorrés ?

Et certains livres de Nabokov, comme Brisure à Senestre ou le Don, sont bien trop alambiqués à mon sens. Pareil pour Pasternak, à part Le Docteur Jivago, qui s'améliore en deuxième partie, le reste de son œuvre est très dispensable. Je déteste également le Procès, comme je déteste tous les romans dans lesquels le protagoniste n'agit pas "logiquement". Et enfin, Moby dick, à mourir d'ennui.

J'adore Le père Goriot. Je trouve que chaque description, chaque monologue, parfois indigestes ailleurs, apportent quelque chose à la narration et je me régalais à en étudier des extraits. Je l'ai infligé chaque année aux élèves et j'ai parfois, trop rarement, réussi à en convertir quelques uns.
J'aime aussi beaucoup Les chouans, dans un autre style. Bref. J'aime Balazac, même quand il est un peu ennuyeux.

Caspar a écrit:

Daphné a écrit:

Caspar a écrit:

Daphné a écrit:Je viens de relire ce fil et je vois qu'on a tous des goûts très différents.
Personnellement j'ai adoré Le Grand Meaulnes et La Princesse de Clèves, j'ai bien apprécié Le Rouge et le Noir que j'ai dû lire en première ou Terminale après avoir vu le film avec Danielle Darrieux et Gérard Philippe, je pense que ça a joué.
Par contre j'ai trouvé La Chartreuse de Parme beaucoup plus indigeste.
Camus et Sartre j'ai détesté, je n'ai lu que ce qui m'était imposé dans mon parcours scolaire et balancé ensuite. Honnêtement c'était d'un chi... !

Alors moi c'est l'exact opposé: j'ai beaucoup aimé la Chartreuse de Parme mais je n'ai jamais pu finir le Rouge et le Noir. 

C'est bien ce que je dis, nous sommes tous très différents.

C'était pour appuyer ton propos.

J'aime la ligne claire en BD et les styles lipides en littérature donc si on sent le travail, ça me fait fuir en général. De toute façon maintenant je me pose moins de questions: je laisse sa chance au livre (une cinquantaine de pages), et si nous n'étions pas faits pour nous rencontrer je passe au suivant. En général j'ai un assez bon instinct pour savoir ce qui va me plaire ou pas.

Des souvenirs pas émus du tout de L'insigne rouge du courage (un classique du roman américain) de Stephen Crane et du Cœur des ténèbres de Conrad (lus par obligation universitaire). Peut-être que si je les relisais maintenant ça me plairait mais je n'ai pas vraiment envie de tenter l'expérience.

Tout ce qui est "réalisme magique": pas pour moi. Si je vois "prose poétique et/ou lyrique", je fuis à toute allure.

Clecle78 a écrit:J'adore Le père Goriot.  Je trouve que chaque description, chaque monologue, parfois indigestes ailleurs, apportent quelque chose à la narration et je me régalais à  en étudier des extraits. Je l'ai infligé chaque année aux élèves et j'ai parfois, trop rarement, réussi à en convertir quelques uns.
J'aime aussi beaucoup Les chouans, dans un autre style. Bref. J'aime Balazac, même quand il est un peu ennuyeux.

+1 pour Balzac là  où  Stendhal et Flaubert me tombent des mains.

Tout Voltaire. La palme va à Candide.

gregforever a écrit:

Clecle78 a écrit:J'adore Le père Goriot.  Je trouve que chaque description, chaque monologue, parfois indigestes ailleurs, apportent quelque chose à la narration et je me régalais à  en étudier des extraits. Je l'ai infligé chaque année aux élèves et j'ai parfois, trop rarement, réussi à en convertir quelques uns.
J'aime aussi beaucoup Les chouans, dans un autre style. Bref. J'aime Balazac, même quand il est un peu ennuyeux.

+1 pour Balzac là  où  Stendhal et Flaubert me tombent des mains.

J'aime bien Balzac aussi, même s'il y a des longueurs (c'est de son temps)... Pour les allergiques il faut essayer ses œuvres courtes, contes et nouvelles, il était capable de faire dans la concision aussi.

Flaubert: Madame Bovary: oui, L'Éducation sentimentale: non (avis très objectif et argumenté)

Reine Margot a écrit:Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais les Robbe-Grillet en général, je lisais à marche forcée, insupportable d'ennui.

Ce nom était enfoui au fond de ma mémoire, et voilà... je lis ce fil : même chose pour moi, çà ravive des choses plutôt désagréables...
De même, "à marche forcée" (en prépa) j'ai dû me coltiner Marguerite Duras (Lol V Stein), et ai fini par sauter des pages... ce qui m'a fait gagner du temps sans rien perdre par rapport à l'histoire

Zetitcheur a écrit:

Reine Margot a écrit:Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais les Robbe-Grillet en général, je lisais à marche forcée, insupportable d'ennui.

Ce nom était enfoui au fond de ma mémoire, et voilà... je lis ce fil : même chose pour moi, çà ravive des choses plutôt désagréables...
De même, "à marche forcée" (en prépa) j'ai dû me coltiner Marguerite Duras (Lol V Stein), et ai fini par sauter des pages... ce qui m'a fait gagner du temps sans rien perdre par rapport à l'histoire

Et dis-toi que tous ces titres sont régulièrement servis aux agreg de lettres, qui deviennent ainsi également des épreuves de résistance à la souffrance et à l'ennui. le XXe siècle est une mine, mais les jurys arrivent à trouver des purges dans tous les siècles.

Détesté, pas forcément — à part Au Château d'Argol (et encore, disons que ça m'a incité à sauter tellement de pages que ça ne valait pas la peine de l'acheter), et vu ce que j'ai pu lire dans les 20/30 premières pages d'autres de ses livres, probablement tout Julien Gracq.
Mais profondément ennuyé, oui. À commencer par Nothomb : j'en ai lu une dizaine (pour être sûr), et franchement, en restant poli, j'ai trouvé ça sans intérêt. Même chose pour Houellebecq (en pire que Nothomb alors que je n'aurais pas cru cela possible) : alors oui, je sais, son “style” est voulu, ce sont des fables, une peinture de la modernité, etc., mais en dehors du fait qu'il n'y a chez lui aucune originalité stylistique, cette manie d'intervenir toutes les deux pages pour asséner ses aphorismes au lecteur et cette façon de faire 250 pages là où 120 suffirait, et plus de 700 là où 200 suffiraient amplement… Même chose pour Beigbeder, Marc Levy, A. Ernaux, Christine Angot, Echenoz, V. Despentes : au mieux ce n'est pas trop mal écrit, mais quel ennui et quelle purge ! Même verdict pour Robbe-Grillet, Duras et Butor (à la rigueur Sarraute), à part comme somnifères…

epekeina.tes.ousias a écrit:Détesté, pas forcément — à part Au Château d'Argol (et encore, disons que ça m'a incité à sauter tellement de pages que ça ne valait pas la peine de l'acheter), et vu ce que j'ai pu lire dans les 20/30 premières pages d'autres de ses livres, probablement tout Julien Gracq.
Mais profondément ennuyé, oui. À commencer par Nothomb : j'en ai lu une dizaine (pour être sûr), et franchement, en restant poli, j'ai trouvé ça sans intérêt. Même chose pour Houellebecq (en pire que Nothomb alors que je n'aurais pas cru cela possible) : alors oui, je sais, son “style” est voulu, ce sont des fables, une peinture de la modernité, etc., mais en dehors du fait qu'il n'y a chez lui aucune originalité stylistique, cette manie d'intervenir toutes les deux pages pour asséner ses aphorismes au lecteur et cette façon de faire 250 pages là où 120 suffirait, et plus de 700 là où 200 suffiraient amplement… Même chose pour Beigbeder, Marc Levy, A. Ernaux, Christine Angot, Echenoz, V. Despentes : au mieux ce n'est pas trop mal écrit, mais quel ennui et quelle purge ! Même verdict pour Robbe-Grillet, Duras et Butor (à la rigueur Sarraute), à part comme somnifères…

Echenoz ? Butor ? Oh...

epekeina.tes.ousias a écrit:Détesté, pas forcément — à part Au Château d'Argol (et encore, disons que ça m'a incité à sauter tellement de pages que ça ne valait pas la peine de l'acheter), et vu ce que j'ai pu lire dans les 20/30 premières pages d'autres de ses livres, probablement tout Julien Gracq.
Mais profondément ennuyé, oui. À commencer par Nothomb : j'en ai lu une dizaine (pour être sûr), et franchement, en restant poli, j'ai trouvé ça sans intérêt. Même chose pour Houellebecq (en pire que Nothomb alors que je n'aurais pas cru cela possible) : alors oui, je sais, son “style” est voulu, ce sont des fables, une peinture de la modernité, etc., mais en dehors du fait qu'il n'y a chez lui aucune originalité stylistique, cette manie d'intervenir toutes les deux pages pour asséner ses aphorismes au lecteur et cette façon de faire 250 pages là où 120 suffirait, et plus de 700 là où 200 suffiraient amplement… Même chose pour Beigbeder, Marc Levy, A. Ernaux, Christine Angot, Echenoz, V. Despentes : au mieux ce n'est pas trop mal écrit, mais quel ennui et quelle purge ! Même verdict pour Robbe-Grillet, Duras et Butor (à la rigueur Sarraute), à part comme somnifères…

A peu près la même liste (du moins dans ceux que j'ai lus), sauf Houellebecq, très inégal certes mais dont les meilleurs ont à mon avis un génie digne d'un Céline, par la vision du monde qu'ils nous présentent. Et Houellebecq sait aussi faire rire (chose qui m'arrive rarement) , je pense à La carte et le territoire. Ernaux, je suis d'accord, prix Nobel de l'ennui. Un bonne tisane là-dessus et c'est une bonne nuit si l'on a du mal à s'endormir.

Houellebecq, j'ai tous ses romans (pas ses poésies, il ne faut tout de même pas exagérer) — que j'ai lu. Justement parce qu'on me dit souvent que c'est un génie… J'ai des doutes…

DesolationRow a écrit:Echenoz ? Butor ? Oh...

Eh oui… Je suis irrécupérable : j'aime encore mieux visiter un musée du papier peint que de lire ces choses, que je trouve infiniment barbantes.

Ça me fait bizarre de voir ici des titres de romans que j'ai dévorés façon page-turner...
En tant que professeure de lettres, je ne sais d'ailleurs pas toujours exactement comment on fait pour évaluer la difficulté d'une oeuvre à destination des élèves.

En revanche, je n'ai même pas réussi à ouvrir le livre de certaines stars de ce topic, comme L'Astrée, La Nouvelle Héloïse ou La Modification. Je crains d'avance l'ennui. Ça me paraît quand même une lacune par rapport à ma profession (bon, L'Astrée, on peut se contenter d'extraits, non ?).

Bien évidemment, ce n'est pas exactement réel, mais c'est quand même vrai : Le Château de Kafka me rend littéralement malade en me déclenchant de bons gros rhumes à la lecture. Mais je l'aime beaucoup quand même.
Et rien que de penser à Thomas Bernhard ou à Robert Walser me provoque une sensation étrange dans les gencives et les dents, comme des fourmillements. J'aime beaucoup ce qu'ils écrivent, pourtant.
Bref, je remarque à l'occasion que ces trois auteurs qui ont un effet physique sur moi sont tous de langue allemande (en plus d'un style qu'ils ont en commun).   Si quelqu'un a une explication...?

Sinon, je n'ai jamais réussi à terminer Les Métamorphoses d'Ovide. Trop répétitif ? à lire en VO, peut-être ^^...
J'ai lu Le Roman comique de Scarron pour l'agrégation. C'est passé, mais je ne pense pas le relire un jour.
J'avais aussi laissé de côté La Route des Flandres, il faudrait que je réessaie pour voir.
Je me souviens avoir été abominablement déçue par Ravage de Barjavel que j'avais trouvé vraiment réactionnaire dans le propos.
Oh, et alors que j'adore Mme Bovary et L'Éducation sentimentale, je n'ai pas terminé Bouvard et Pécuchet. Une fois qu'on a compris la structure et le propos, bon...

@ Clecle : ma professeure en 2de m'avait convertie au Père Goriot. Je n'avais pas du tout senti les descriptions comme un poids.

Je trouve Ernaux intéressante dans sa peinture de l'après-guerre et des changements sociaux, et dans son appréhension des rapports de classe.
S'il n'y en a qu'un, je dirais les années. Son style est très sobre (c'est le moins qu'on puisse dire) mais il ya quelque chose de puissant dans cette rage à "venger sa race".
Je suis d'accord, Houellebecq est intéressant dans sa critique sociale, le style moins. Il peut aussi me faire rire (le personnage du looser dans extension du domaine de la lutte).
Butor, jamais lu, j'ai été un peu intimidée je pense, c'est comme Claude Simon, je dois tenter un jour.

Bon moi ça me fait trop de peine de voir que certains n'aiment pas Balzac. Moi je lis ça façon page turner comme dit Sei.

Sinon le nouveau roman beurk. J'ai lu ça en prépa parce que bon apparemment c'était important pour notre culture, mais franchement il n'y a rien à sauver là-dedans, tout ça au feu et les romans de Robbe Grillet au milieu.

Zetitcheur a écrit:

Reine Margot a écrit:Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais les Robbe-Grillet en général, je lisais à marche forcée, insupportable d'ennui.

Ce nom était enfoui au fond de ma mémoire, et voilà... je lis ce fil : même chose pour moi, çà ravive des choses plutôt désagréables...
De même, "à marche forcée" (en prépa) j'ai dû me coltiner Marguerite Duras (Lol V Stein), et ai fini par sauter des pages... ce qui m'a fait gagner du temps sans rien perdre par rapport à l'histoire

Ah ! oui, Lol V Stein, dans le genre, c'est une vraie caricature. Ça me faisait presque rire, à force.

Sei a écrit:
Et rien que de penser à Thomas Bernhard ou à Robert Walser me provoque une sensation étrange dans les gencives et les dents, comme des fourmillements. J'aime beaucoup ce qu'ils écrivent, pourtant.
Bref, je remarque à l'occasion que ces trois auteurs qui ont un effet physique sur moi sont tous de langue allemande (en plus d'un style qu'ils ont en commun).   Si quelqu'un a une explication...?
.

Tu parles bien de Robert Walser, pas de Martin Walser?

Oui, Maroussia, Robert.

*Ombre* a écrit:

Zetitcheur a écrit:

Reine Margot a écrit:Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais les Robbe-Grillet en général, je lisais à marche forcée, insupportable d'ennui.

Ce nom était enfoui au fond de ma mémoire, et voilà... je lis ce fil : même chose pour moi, çà ravive des choses plutôt désagréables...
De même, "à marche forcée" (en prépa) j'ai dû me coltiner Marguerite Duras (Lol V Stein), et ai fini par sauter des pages... ce qui m'a fait gagner du temps sans rien perdre par rapport à l'histoire

Ah ! oui, Lol V Stein, dans le genre, c'est une vraie caricature. Ça me faisait presque rire, à force.

Le choix de “LOL” comme prénom était certainement prémonitoire (à l’insu de son plein gré!)

Sei a écrit:Oui, Maroussia, Robert.

Merci. Je vois peu les similitudes entre Robert Walser et Thomas Bernhard ou alors justement dans leur côté obscur commun

J'ai une passion pour Martin Eden.
Et quand je perds un peu le goût de vivre, je relis Ce que la vie signifie pour moi.

Ah mince. J'ai lu "adorés". Tant pis. Je laisse.

Pour les livres que je n'aime pas, la détestation dure peu. Je les lâche, tout simplement.

Guerre et Paix. J'ai tenté 2 fois mais je n'ai pas pu aller très loin. Même la série m'a été insupportable. Je ne comprends pas pourquoi, c'est une de mes périodes historiques préférées (en France, pas en Russie).

Du côté de ceux que plus personne ne lit, je ne suis jamais parvenu à apprécier Gide et Montherlant, entre autres. En revanche, je n'ai pas détesté Anatole France (bon je n'en ai lu qu'un seul, juste pour savoir de quoi il retournait, et je ne me souviens plus lequel )

Reine Margot a écrit:Je trouve Ernaux intéressante dans sa peinture de l'après-guerre et des changements sociaux, et dans son appréhension des rapports de classe.
S'il n'y en a qu'un, je dirais les années. Son style est très sobre (c'est le moins qu'on puisse dire) mais il ya quelque chose de puissant dans cette rage à "venger sa race".
Je suis d'accord, Houellebecq est intéressant dans sa critique sociale, le style moins. Il peut aussi me faire rire (le personnage du looser dans extension du domaine de la lutte).
Butor, jamais lu, j'ai été un peu intimidée je pense, c'est comme Claude Simon, je dois tenter un jour.

Je suis d'accord avec toi pour Ernaux: Les Années c'est vraiment bien (pas du tout ennuyeux en tout cas).

Maroussia a écrit:

Sei a écrit:Oui, Maroussia, Robert.

Merci. Je vois peu les similitudes entre Robert Walser  et Thomas Bernhard ou alors justement dans leur côté obscur commun

Il faut que tu poses la question à mes gencives.
Quelque chose de l'ordre de la logorrhée ? un humour tragique un brin similaire ?