Et quels sont les livres que vous avez détestés, vomis, honnis, abhorrés ?

scot69 a écrit:Dubliners, jamais réussi à dépasser la 3e page.

Il fallait commencer par la fin, et la dernière nouvelle The Dead, la plus belle. En revanche je n'ai aucune envie de m'attaquer à Ulysse ou pire Finnegans Wake, la vie est trop courte. 

Cette année pour le défi-lecture ici-même j'ai lu le premier volume des Chroniques de Narnia de C.S. Lewis, que des générations de petits Britanniques ont lu et adoré...eh bien j'ai détesté. Les personnages n'ont aucun intérêt et sont interchangeables, l'allégorie chrétienne m'a paru bien simplette (et de toute façon je ne suis pas du tout bon public pour ce genre de chose). Bon au moins c'était court mais je ne vais pas lire la suite c'est sûr.

Le Père Goriot, mais de manière générale Balzac. 40 pages pour décrire un pied de chaise, c’est pas possible.

kiwi a écrit:Le Père Goriot, mais de manière générale Balzac. 40 pages pour décrire un pied de chaise, c’est pas possible.

Je suis soulagé de ne pas être le seul à le penser. Balzac, même quand c'est court, ça paraît long. A la fin, j'avais envie d'entrer dans le roman pour achever ce pauvre vieux à coups de pelle et qu'on en finisse. Le pire et que je ne l'avais pas lu au lycée, c’était un acte volontaire.

kiwi a écrit:Le Père Goriot, mais de manière générale Balzac. 40 pages pour décrire un pied de chaise, c’est pas possible.

Le pire c’est « Le lys dans la vallée ». J’ai bien aimé « Eugénie Grandet » et « Le père Goriot » malgré les lenteurs.

Ça me rappelle le jeu de la honte décrit par David Lodge où des universitaires marquent des points quand ils n'ont pas lu un incontournable. L'un d'eux finit par perdre son poste en avouant n'avoir pas lu un Shakespeare.
Alors pour moi  je suis incapable de terminer un Balzac ou un Modiano, je suis même incapable de les commencer.

J'avais détesté en 4ème "Une vie" de Maupassant. Je n'y ai jamais retouché depuis mais ma fille s'appelle Jeanne.

Catalunya a écrit:

EdithW a écrit:Les Chouans. Il m’est sorti par les yeux! J’ai fini par y arriver (je lis toute la Comédie Humaine dans l’ordre, pas possible de passer à autre chose), franchement, quelle purge! J’ai vraiment détesté les personnages, été totalement indifférente au contexte politique et je ne suis pas du tout entrée dans les histoires d’amour. Pourtant j’aime Balzac, les 18 premiers tomes étaient bien passés, avec des variantes. Quand je me souviens qu’un de mes frères, vraiment pas scolaire, a dû lire ça en 4e (vers 1992 il a eu une prof de français totalement perchée… Les Chouans et Madame Bovary en lecture intégrale dans un collège de garçons en 4e   ) ça explique sans doute en partie son aversion pour la lecture qui dure encore.

Pire encore, Séraphîta, du même Balzac, illisible (et incompréhensible souvent).

Seraphita, c’est très très court (une centaine de pages) à côté des 400 des Chouans ( j’ai honte… je fais comme les élèves qui regardent l’épaisseur du bouquin ). Mais c’est un des derniers et donc je verrai ça dans quelque temps. J’aime plutôt Balzac, certaines nouvelles sont extrêmement drôles, de vraies gravures de Daumier couchées sur papier, d’autres poignantes mais si on n’éprouve aucune sympathie ou attirance pour le thème et/ou les personnages, c’est vraiment pénible. J’ai adoré Eugénie Grandet, Le Père Goriot, César Birotteau et eu énormément de mal avec Les Illusions perdues…

Sinon, lire trop tôt un livre peut dégoûter. Proust m’endormait à 20 ans et j’ai dévoré La Recherche à 40 en 6 mois, idem pour Flaubert, ça me tombait des mains en prépa et 10 ans plus tard, Un Coeur simple Lu par Luchini m’a convaincue de m’y remettre.

La Femme de trente ans, j'avais trouvé ça looooong....

Un livre que de nombreux néos ont encensé : Betty de Tiffany McDaniel, je n'ai même pas pu le déposer dans une boite à livres, je l'ai déchiré en mille morceaux tellement il me mettait dans un terrible état d'angoisse, je ne pouvais envisager de le transmettre.

Baldred a écrit:Ça me rappelle le jeu de la honte décrit par David Lodge où des universitaires marquent des points quand ils n'ont pas lu un incontournable. L'un d'eux finit par perdre son poste en avouant n'avoir pas lu un Shakespeare.
Alors pour moi  je suis incapable de terminer un Balzac ou un Modiano, je suis même incapable de les commencer.

Je me sens moins seule. Quand Modiano a eu le prix Nobel, je me suis dit que je passais à côté de quelque-chose. J'ai acheté et lu " place de l'étoile" mais que ce fut difficile.
J'ai lu  le Clezio aussi et pas de bons souvenirs. Entre autres  " déserts" ( livre dans la liste de première de mon fils) et récidivé avec " quarantaine". Stop.

Isis39 a écrit:

kiwi a écrit:Le Père Goriot, mais de manière générale Balzac. 40 pages pour décrire un pied de chaise, c’est pas possible.

Le pire c’est « Le lys dans la vallée ». J’ai bien aimé « Eugénie Grandet » et « Le père Goriot » malgré les lenteurs.

+1
Je pense que si on fait un palmarès du livre le plus cité depuis le début du fil, c'est celui qui gagne.

bénou a écrit:

Isis39 a écrit:

kiwi a écrit:Le Père Goriot, mais de manière générale Balzac. 40 pages pour décrire un pied de chaise, c’est pas possible.

Le pire c’est « Le lys dans la vallée ». J’ai bien aimé « Eugénie Grandet » et « Le père Goriot » malgré les lenteurs.

+1
Je pense que si on fait un palmarès du livre le plus cité depuis le début du film, c'est celui qui gagne.

« Le lys dans la vallée » est mon premier Balzac, lu pour le plaisir à 14 ans, jamais relu mais c'est un vrai bon souvenir de lecture, enfin une lecture de "grande" (la bibliothèque familiale était squelettique) !

kioupsPBT a écrit:J'avais détesté en 4ème "Une vie" de Maupassant. Je n'y ai jamais retouché depuis mais ma fille s'appelle Jeanne.

Moi, c'est La parure de Maupassant, également.
Ce couple qui s'endette , qui perd sa vie pour un collier finalement faux . En fait, j'ai aimé le lire. Mais l'histoire me terrifiait.

Je pense que Balzac est abhorré sur ce fil car on le lisait beaucoup en français à une époque, incontournable en 1ère, et souvent Le père Goriot.
On nous aurait fait lire autant de Flaubert ou de Stendhal, on les citerait tout autant, non ?

Sinon, dans le genre pas arrivé au bout, "La vie mode d'emploi" de Perec. J'en avait déduit que le formalisme, ça marche mieux en mathématiques qu'en littérature.

Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais les Robbe-Grillet en général, je lisais à marche forcée, insupportable d'ennui.
Le Grand Cahier d'Agota Kristof, le genre de livre que tout le monde encense mais qui te traumatise par ses scènes choquantes.
Je suis très triste de ne pas réussir à avancer dans les livres de Salman Rushdie, que j'apprécie en dehors de ça. Je les ai tous laissés tomber.

J'ai bien aimé Balzac et Zola (lus au collège et lycée et certains après) et les Confessions de Rousseau sont mon classique préféré (JJ est impayable et en fait ça tient au fait de s'identifier ou non à lui).

Je viens de relire ce fil et je vois qu'on a tous des goûts très différents.
Personnellement j'ai adoré Le Grand Meaulnes et La Princesse de Clèves, j'ai bien apprécié Le Rouge et le Noir que j'ai dû lire en première ou Terminale après avoir vu le film avec Danielle Darrieux et Gérard Philippe, je pense que ça a joué.
Par contre j'ai trouvé La Chartreuse de Parme beaucoup plus indigeste.
Camus et Sartre j'ai détesté, je n'ai lu que ce qui m'était imposé dans mon parcours scolaire et balancé ensuite. Honnêtement c'était d'un chi... !

Daphné a écrit:Je viens de relire ce fil et je vois qu'on a tous des goûts très différents.
Personnellement j'ai adoré Le Grand Meaulnes et La Princesse de Clèves, j'ai bien apprécié Le Rouge et le Noir que j'ai dû lire en première ou Terminale après avoir vu le film avec Danielle Darrieux et Gérard Philippe, je pense que ça a joué.
Par contre j'ai trouvé La Chartreuse de Parme beaucoup plus indigeste.
Camus et Sartre j'ai détesté, je n'ai lu que ce qui m'était imposé dans mon parcours scolaire et balancé ensuite. Honnêtement c'était d'un chi... !

Alors moi c'est l'exact opposé: j'ai beaucoup aimé la Chartreuse de Parme mais je n'ai jamais pu finir le Rouge et le Noir. 

Le Rouge et le Noir m'est tombé des mains au lycée: ça tombait bien, je n'avais pas à le présenter au bac.
Par contre, maintenant que j'ai vu le ballet par l'Opéra de Paris, j'ai envie de réessayer de le lire.

Caspar a écrit:

Daphné a écrit:Je viens de relire ce fil et je vois qu'on a tous des goûts très différents.
Personnellement j'ai adoré Le Grand Meaulnes et La Princesse de Clèves, j'ai bien apprécié Le Rouge et le Noir que j'ai dû lire en première ou Terminale après avoir vu le film avec Danielle Darrieux et Gérard Philippe, je pense que ça a joué.
Par contre j'ai trouvé La Chartreuse de Parme beaucoup plus indigeste.
Camus et Sartre j'ai détesté, je n'ai lu que ce qui m'était imposé dans mon parcours scolaire et balancé ensuite. Honnêtement c'était d'un chi... !

Alors moi c'est l'exact opposé: j'ai beaucoup aimé la Chartreuse de Parme mais je n'ai jamais pu finir le Rouge et le Noir. 

C'est bien ce que je dis, nous sommes tous très différents.

La vie de Marianne et Paul et Virginie, je n'ai jamais pu les finir.
Pour le théâtre, j'avais essayé de lire Le soulier de satin, mauvaise idée.
Et tout le Nouveau Roman qui me tombe des mains.

Il y en a d'autres, ce sont les premiers auxquels je pense.

slynop a écrit:La vie de Marianne et Paul et Virginie, je n'ai jamais pu les finir.
Pour le théâtre, j'avais essayé de lire Le soulier de satin, mauvaise idée.
Et tout le Nouveau Roman qui me tombe des mains.

Il y en a d'autres, ce sont les premiers auxquels je pense.

Le Nouveau Roman est assez vite passé de mode même si j'imagine qu'il a quand même eu une influence qui se ressent encore parfois aujourd'hui. L'Oulipo a un côté plus rigolo que les nouveaux romanciers qui se prenaient tout de même très au sérieux, mais j'apprécie  Nathalie Sarraute (pas vraiment une lecture de plage non plus).

Ca irait souvent plus vite de dire ce que l'on aime vraiment, ce qui surnage longtemps après, après en avoir lu des dizaines de dizaines. Beaucoup ne laissent pas le souvenir impérissable que la tradition leur attribue, mais se laissent lire (j'ai vu citer La Chartreuse, c'est le cas). Il y a néanmoins qu'on abhorre vraiment, sans doute parce  qu'ils ne nous parlent nullement, ou que leur thème est sans intérêt, ou en raison d'un style rébarbatif, ou pour tout ça à la fois, qu'on n'arrive pas à terminer malgré plusieurs essais, ou qu'on a terminé et même étudiés  de long en large mais qui ne passent vraiment pas. On s'en veut d'avoir perdu du temps et on en veut à l'oeuvre. Parfois chez un auteur on aime telle oeuvre mais telle autre est un somnifère (j'acquiesce pour Balzac, le Lys submerge d'un ennui profond, alors que j'aime d'autres romans).  Pour ma part c'est dans le XXe siècle que je trouve le peloton de tête des  pires purges (parfois des auteurs totalement en concurrence pour le meilleur soporifique) : Robbe-Grillet dans sa totalité, Duras presque tout (avec mention spéciale pour Moderato Cantabile, le Ravissement... , le Vice-Consul), Claude Simon (jamais pu fini ni même avancer sur la Route des Flandres), Sarraute et sa vie passionnante en lice pour l'assommoir d'or. Gracq  à peine moins . Beaucoup de mal avec Gide aussi, j'ai jadis dû me forcer pour en finir.  Dans le  XIXe il y a quelques champions : A Rebours dans les romans célèbres me vient immédiatement à l'esprit, ou chaque page pèse, certains romans d'Hugo, auteur capable de génie qui je pense devait parfois écrire au kilomètre, et donc très inégal.

Daphné a écrit:

Caspar a écrit:

Daphné a écrit:Je viens de relire ce fil et je vois qu'on a tous des goûts très différents.
Personnellement j'ai adoré Le Grand Meaulnes et La Princesse de Clèves, j'ai bien apprécié Le Rouge et le Noir que j'ai dû lire en première ou Terminale après avoir vu le film avec Danielle Darrieux et Gérard Philippe, je pense que ça a joué.
Par contre j'ai trouvé La Chartreuse de Parme beaucoup plus indigeste.
Camus et Sartre j'ai détesté, je n'ai lu que ce qui m'était imposé dans mon parcours scolaire et balancé ensuite. Honnêtement c'était d'un chi... !

Alors moi c'est l'exact opposé: j'ai beaucoup aimé la Chartreuse de Parme mais je n'ai jamais pu finir le Rouge et le Noir. 

C'est bien ce que je dis, nous sommes tous très différents.

C'était pour appuyer ton propos.

Ce fil n'aurait-il pas plutôt sa place dans la case "Livres et lecture" ?

EdithW a écrit:

Catalunya a écrit:

EdithW a écrit:Les Chouans. Il m’est sorti par les yeux! J’ai fini par y arriver (je lis toute la Comédie Humaine dans l’ordre, pas possible de passer à autre chose), franchement, quelle purge! J’ai vraiment détesté les personnages, été totalement indifférente au contexte politique et je ne suis pas du tout entrée dans les histoires d’amour. Pourtant j’aime Balzac, les 18 premiers tomes étaient bien passés, avec des variantes. Quand je me souviens qu’un de mes frères, vraiment pas scolaire, a dû lire ça en 4e (vers 1992 il a eu une prof de français totalement perchée… Les Chouans et Madame Bovary en lecture intégrale dans un collège de garçons en 4e   ) ça explique sans doute en partie son aversion pour la lecture qui dure encore.

Pire encore, Séraphîta, du même Balzac, illisible (et incompréhensible souvent).

Seraphita, c’est très très court (une centaine de pages) à côté des 400 des Chouans ( j’ai honte… je fais comme les élèves qui regardent l’épaisseur du bouquin ). Mais c’est un des derniers et donc je verrai ça dans quelque temps. J’aime plutôt Balzac, certaines nouvelles sont extrêmement drôles, de vraies gravures de Daumier couchées sur papier, d’autres poignantes mais si on n’éprouve aucune sympathie ou attirance pour le thème et/ou les personnages, c’est vraiment pénible. J’ai adoré Eugénie Grandet, Le Père Goriot, César Birotteau et eu énormément de mal avec Les Illusions perdues…

Sinon, lire trop tôt un livre peut dégoûter. Proust m’endormait à 20 ans et j’ai dévoré La Recherche à 40 en 6 mois, idem pour Flaubert, ça me tombait des mains en prépa et 10 ans plus tard, Un Coeur simple Lu par Luchini m’a convaincue de m’y remettre.

Grosso modo, j'ai beaucoup aimé ceux qui se passent à Paris (Cesar Birotteau on est d'accord, mais aussi les Illusions perdues qui pour moi est le meilleur, Splendeurs et misères des courtisanes, la cousine Bette, le cousin Pons).

Et certains livres de Nabokov, comme Brisure à Senestre ou le Don, sont bien trop alambiqués à mon sens. Pareil pour Pasternak, à part Le Docteur Jivago, qui s'améliore en deuxième partie, le reste de son œuvre est très dispensable. Je déteste également le Procès, comme je déteste tous les romans dans lesquels le protagoniste n'agit pas "logiquement". Et enfin, Moby dick, à mourir d'ennui.