Un enseignant se suicide dans un collège en banlieue de Nancy

Abraxas a écrit:Quelles que soient les déraisons de son geste, qu'il se soit suicidé dans son collège ne peut pas être anodin.
Mais voilà : nous ne sommes pas France Telecom…

tout à fait d'accord!

roxanne a écrit:

John a écrit:Imaginez si un chauffeur de bus avait été agressé au couteau, et que deux jours plus tard un chauffeur de bus de la même région se suicide.

Il y a deux semaines, le président de la République était avec les chauffeurs de bus...

Ceci dit , je n'envie pas du tout les chauffeurs de bus ....
et ma mère m'a raconté que lorsqu'elle était élève (on parle donc des années 60) , une prof de son lycée s'était jetée par la fenêtre devant ses élèves.....

dans le lycé où j'étais élève un CPE s'était jeté de la fenêtre (dernier étage) de son logement dans la cour bitumée (mais c'était des raisons "privées")

nuages a écrit:C'est terrible que ce professeur en soit arrivé à un désespoir si irrémédiable et, se suicider dans la salle des professeurs me semble le reflet d'une grande déception face à une aide qu'il aurait espérée de ses collègues et qu'il n'a pas reçue ou n'a pas été en mesure de percevoir. Si un collègue se suicidait dans notre salle des professeurs je me reprocherais de n'avoir pas été assez réceptive à sa souffrance, sans doute en partie liée à des difficultés professionnelles...

je dirais plutôt de l'institution qui nous méprise ouvertement...

Que voulez-vous qu'on nous dise d'autre que "c'était lié à sa vie privée..."

Abraxas a écrit:Quelles que soient les déraisons de son geste, qu'il se soit suicidé dans son collège ne peut pas être anodin.
Mais voilà : nous ne sommes pas France Telecom…

exactement, ça ne changera rien à la situation du corps enseignant...

Esméralda a écrit:Que voulez-vous qu'on nous dise d'autre que "c'était lié à sa vie privée..."

Rien, ne pas faire de vague, tout va bien, collège tranquille sans probl.

Frisouille a écrit:

nateka a écrit: si je ne venais pas sur néoprofs je n'en aurais pas entendu parler. Pourtant j'écoute les infos sur France Inter et je reçois des newletters d'info quotidiennes.

Pareil... Et ça m'inquiète un peu...

J'ai découvert l'article sur voila.fr

Je suis effarée par l'inertie des syndicats... A quand remontent les dernières actions de dénonciation de la violence scolaire et des conditions de travail des enseignants qui sont devenues moralement insupportables ?! La dernière fois que j'ai contacté un syndicat parce qu'un élève m'avait menacée de mort (plus exactement, de me brûler devant le collège !), on m'a rétorqué qu'il ne fallait pas prendre les mots des adolescents au premier degré et qu'il y avait un monde entre la provocation et l'acte (sic !!). Quelle lâcheté !
Quelle école voulons-nous pour nos enfants ? Quelles valeurs leur transmettons-nous ? J'ai honte d'appartenir à ce système.

Ysabel je comprends tout à fait ta rectification à mon message quand tu parles de "l'institution qui nous méprise". Je voulais juste dire que parfois un professeur compte sur le soutien de ses collègues , justement parce qu'il se sent dévalorisé par l'institution, et ce soutien ne se manifeste pas toujours de façon assez évidente , tout simplement parce que les collègues qui ont des difficultés professionnelles les masquent . Il y a quelques années une jeune stagiaire faisait quelques heures au lycée . Du jour au lendemain personne ne l'a plus vue. On a appris ensuite qu'elle était arrêtée pour dépression car les élèves avaient été irrespectueux avec elle. Elle ne l'avait pas dit et nous pensions qu'elle ne rencontrait pas de problèmes. Nous avons beaucoup regretté de ne pas avoir pu la soutenir. Elle n'avait pas osé en parler au professeur principal de la classe en question.

Cette nouvelle est vraiment triste

nuages a écrit: Il y a quelques années une jeune stagiaire faisait quelques heures au lycée . Du jour au lendemain personne ne l'a plus vue. On a appris ensuite qu'elle était arrêtée pour dépression car les élèves avaient été irrespectueux avec elle. Elle ne l'avait pas dit et nous pensions qu'elle ne rencontrait pas de problèmes. Nous avons beaucoup regretté de ne pas avoir pu la soutenir. Elle n'avait pas osé en parler au professeur principal de la classe en question.

En même temps, quand un prof a l'audace de confier ses problèmes à ses collègues, ceux-ci en viennent à l'éviter comme s'il avait la peste, alors...

Certes, je n'ai fait que 2 établissements (enfin, le 2e, ce n'était pas vraiment ça non plus), et c'est un peu léger pour faire une généralité, mais d'après les témoignages que je lis, ce comportement n'est pas rare...

nateka a écrit:si je ne venais pas sur néoprofs je n'en aurais pas entendu parler. Pourtant j'écoute les infos sur France Inter et je reçois des newletters d'info quotidiennes.

Je l'ai entendu à la radio.

nuages a écrit:Il y a quelques années une jeune stagiaire faisait quelques heures au lycée . Du jour au lendemain personne ne l'a plus vue. On a appris ensuite qu'elle était arrêtée pour dépression car les élèves avaient été irrespectueux avec elle. Elle ne l'avait pas dit et nous pensions qu'elle ne rencontrait pas de problèmes.

Du jour au lendemain, une stagiaire a aussi été arrêtée pour dépression dans un de mes anciens établissements. Mais on connaissait ses difficultés. Elle se faisait traiter de "salope" et l'administration lui reprochait d'exclure les fautifs.

Ben moi, je n'ai jamais été aussi seule de ma vie. Jamais croisé autant d'humains, pourtant.
J'aurais bien aimé qu'on me tende la main, j'ai demandé de l'aide, je me suis débattue pour rien.

Bref... à vous dégoûter du genre humain.

Carabas a écrit:Ben moi, je n'ai jamais été aussi seule de ma vie. Jamais croisé autant d'humains, pourtant.
J'aurais bien aimé qu'on me tende la main, j'ai demandé de l'aide, je me suis débattue pour rien.

Bref... à vous dégoûter du genre humain.

C'est vraiment dommage.

Trente secondes sur l'événement, sur France 2, avec bien sûr la précision : un geste dû à des problèmes personnels...

Mais c'est affreux!
Et très inquiétant.

Lorsque qq'un se suicide sur son lieu de travail, il est évident que son acté est en relation avec... son travail, non?

Je trouve néanmoins la démarche surprenante

Lisez le livre Ces profs qu'on assassine...

Victoria a écrit:
Je suis effarée par l'inertie des syndicats... A quand remontent les dernières actions de dénonciation de la violence scolaire et des conditions de travail des enseignants qui sont devenues moralement insupportables ?! La dernière fois que j'ai contacté un syndicat parce qu'un élève m'avait menacée de mort (plus exactement, de me brûler devant le collège !), on m'a rétorqué qu'il ne fallait pas prendre les mots des adolescents au premier degré et qu'il y avait un monde entre la provocation et l'acte (sic !!). Quelle lâcheté !
Quelle école voulons-nous pour nos enfants ? Quelles valeurs leur transmettons-nous ? J'ai honte d'appartenir à ce système.

Là tu abordes un sujet très sensible... et c'est une des inerties que ne je comprends pas...

je regrette, Carabas, que tu n'aies pas été soutenue comme tu aurais aimé l'être

Dépêche AFP sur VousNousIls:

Suicide d'un enseignant dans un collège lorrain: émotion du Snalc-Csen

Le syndicat enseignant Snalc-Csen (collèges, lycées) exprime sa "profonde émotion" après le suicide par balle vendredi d'un enseignant d'éducation physique et sportive de 55 ans dans la salle des professeurs du collège Haut-de-Penoy à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Dans un communiqué diffusé vendredi, le Snalc (minoritaire) "s'étonne de l'empressement avec lequel des voix officielles ont affirmé qu'il (ce suicide) n'avait aucun lien avec sa vie professionnelle".

"Se donner la mort dans la salle des professeurs a puissance de symbole" souligne le syndicat qui dénonce "le scandale que constitue la minoration systématique de tout acte de violence concernant l'institution scolaire".

Le Snalc précise qu'il demandera dès lundi à être reçu par le ministre de l'Education nationale et par le président de la République.

Enfin un syndicat qui bouge sur la question...
Et les autres, ils attendent quoi?
Parce qu'il s'agit d'un sujet qui pourrait être, pour une fois, consensuel...

Chocolat a écrit:Enfin un syndicat qui bouge sur la question...
Et les autres, ils attendent quoi?
Parce qu'il s'agit d'un sujet qui pourrait être, pour une fois, consensuel...

Je cite le Nouvel Obs :

Dans un communiqué, le Syndicat national de l'éducation physique (SNEP-FSU) et le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES-FSU) ont fait part de leur "émotion", évoquant "un drame personnel qui a choqué la communauté éducative". AP

John a écrit:
Je cite le Nouvel Obs :

Dans un communiqué, le Syndicat national de l'éducation physique (SNEP-FSU) et le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES-FSU) ont fait part de leur "émotion", évoquant "un drame personnel qui a choqué la communauté éducative". AP

Merci John

Mais je parlais d'actions; parce que faire part de leur émotion, c'est la moindre des choses...

voilà ce que dit le snalc, comme c'est tristement juste
"
Suicide d'un enseignant dans un collège lorrain: émotion du Snalc-Csen




Le syndicat enseignant Snalc-Csen (collèges, lycées) exprime sa "profonde émotion" après le suicide par balle vendredi d'un enseignant d'éducation physique et sportive de 55 ans dans la salle des professeurs du collège Haut-de-Penoy à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Dans un communiqué diffusé vendredi, le Snalc (minoritaire) "s'étonne de l'empressement avec lequel des voix officielles ont affirmé qu'il (ce suicide) n'avait aucun lien avec sa vie professionnelle".
"Se donner la mort dans la salle des professeurs a puissance de symbole" souligne le syndicat qui dénonce "le scandale que constitue la minoration systématique de tout acte de violence concernant l'institution scolaire".
Le Snalc précise qu'il demandera dès lundi à être reçu par le ministre de l'Education nationale et par le président de la République"

zoorah a écrit:
"Se donner la mort dans la salle des professeurs a puissance de symbole" souligne le syndicat qui dénonce "le scandale que constitue la minoration systématique de tout acte de violence concernant l'institution scolaire".
Le Snalc précise qu'il demandera dès lundi à être reçu par le ministre de l'Education nationale et par le président de la République"

A 100% d'accord!

Et si j'ai bien lu la citation de la réaction des autres syndicats, ils parlent bien d'un drame personnel. Que veulent ils dire par là ? On a bien compris que quand une personne se suicide, c'est elle qui se tue, elle même personnellement ( se suicider étant déjà une sorte de pléonasme...), et que c'est un acte personnel. Ou que ça va surtout toucher ses proches.

Mais parler de violence, c'est faire le jeu du méchant Sarkozy ...comme si on ne pouvait pas être à la fois de gauche, et pour une prise en compte réaliste et sans complaisance des problèmes de violences.