Suicide de Pauline au collège Jean Jaurès de Lens : la mère affirme que sa fille était harcelée au collège

AFP 04.01.2012

Suicide d'une ado: la mère affirme que sa fille était harcelée au collège

La mère de la jeune fille de 12 ans qui s'est donné la mort lundi soir avec un fusil de chasse près de Lens (Pas-de-Calais) a affirmé mercredi que sa fille avait commis ce geste car elle était "harcelée" par des camarades au collège.
Jointe au téléphone par l'AFP, Béatrice Fourment a dit attendre de la justice "qu'on reconnaisse que c'est à cause de ça que ma fille s'est donné la mort et que ça ne se reproduise plus. Qu'une gamine soit tellement harcelée, telle­ment mise à bout qu'elle en vienne à mettre fin à ses jours".
La mère de famille a déclaré avoir porté plainte contre le principal du collège Jean-Jaurès.
Brigitte Lamy, procureur de la République de Béthune, a quant à elle indiqué que la mère de famille, entendue mercredi par les enquêteurs de la brigade des mineurs, avait fait part de son désir de porter plainte, mais ne l'avait pas encore fait formellement.
Béatrice Fourment a affirmé à l'AFP que l'encadrement du collège avait été alerté à "cinq ou six" reprises par la famille. Les responsables de l'établissement n'ont pas souhaité communiquer mercredi, mais le principal Pascal Decaix a affirmé mardi que la jeune fille ne s'était jamais plainte de faits de cette nature auprès des adultes de l'établissement.
"Il y a des gamins qui l'ont traînée par terre, ils lui ont craché au visage, ils la bousculaient dans les escaliers, lui tiraient sa chaise à la cantine. Il y a eu énormément de choses", a affirmé la mère de la collégienne, indiquant avoir produit un certificat médical daté du 8 novembre mettant en évidence des traces dans le dos.
La mère de famille a affirmé vouloir lancer un "appel pour que les enfants qui ont eu ce problème-là en parlent, n'aient pas peur d'en parler".
Lors de sa seconde visite au collège, en novembre, l'encadrement aurait dit à la mère de la victime qu'un "briefing" avait eu lieu dans la classe et "que les enfants avaient dit qu'ils allaient arrêter de l'agresser", a-t-elle ajouté.

Instructeurpublic a écrit:Malheureusement, rien pour surprendre tant ce genre de fait divers devient monnaie courante. Quand les adultes n'assument plus leur rôle en matière d'autorité (tous les adultes et l'institution au premier chef), les enfants installent leur propre système de "régulation sociale" au sein de l'établissement. Cette "loi de la jungle" prend des proportions qui deviennent à mon avis sans précédent, et s'aggrave progressivement, à la mesure exacte de notre démission collective.

Bravo.

sand a écrit:L'école ne protège plus les enfants, on le savait déjà.

Audrey a écrit:Dans mon établissement, deux élèves, en 3è et 5è, ont quitté l'établissement à la rentrée car toutes deux étaient harcelées et humiliées par des élèves.

La 3è s'en est plainte à plusieurs reprises à notre adjoint, qui lui a dit qu'elle était "grande", que c'étaient des "gamineries" qu'elle pouvait gérer seule. Se faire insulter, tirer sa chaise et jeter des choses dessus,et ce tous les jours, bien sûr, ça n'est pas un problème...

Audrey a écrit:La 3è s'en est plainte à plusieurs reprises à notre adjoint, qui lui a dit qu'elle était "grande", que c'étaient des "gamineries" qu'elle pouvait gérer seule. Se faire insulter, tirer sa chaise et jeter des choses dessus,et ce tous les jours, bien sûr, ça n'est pas un problème...

Audrey a écrit:Dans mon établissement, deux élèves, en 3è et 5è, ont quitté l'établissement à la rentrée car toutes deux étaient harcelées et humiliées par des élèves.

neomath a écrit:Si je résume la position des médias dominants :

* Les jours pairs nous sommes d'abominables bourreaux d'enfants qui passent leur temps à humilier les pauvres petinenfants à coup de punitions humiliantes et injustifiées. Et de te faire des grands coup de pub à l'ouvrage d'une avocate expliquant aux parent comment obtenir juridiquement l'impunité pour leur progéniture.

* Les jours impairs nous sommes d'affreux laxistes qui laissent les barbares persécuter leurs tendre victimes en ricanant de plaisir sadique.

Spoiler:

Instructeurpublic a écrit:Malheureusement, rien pour surprendre tant ce genre de fait divers devient monnaie courante. Quand les adultes n'assument plus leur rôle en matière d'autorité (tous les adultes et l'institution au premier chef), les enfants installent leur propre système de "régulation sociale" au sein de l'établissement. Cette "loi de la jungle" prend des proportions qui deviennent à mon avis sans précédent, et s'aggrave progressivement, à la mesure exacte de notre démission collective.

Bravo.

Instructeurpublic a écrit:Bien vu. Mais à tout prendre, mieux vaut être bourreau d'enfants ça fait moins de morts.

Thalia de G a écrit:Et on peut difficilement agir contre eux si une certaine limite n'est pas franchie.

Dhaiphi a écrit:

Instructeurpublic a écrit:Bien vu. Mais à tout prendre, mieux vaut être bourreau d'enfants ça fait moins de morts.

Ce n'est pas un choix que proposait neomath. Quand bien même voudrais-tu encore l'être que tu ne le pourrais plus.

Instructeurpublic a écrit:je crois en l'autorité bienveillante, et même que j'ai la faiblesse de croire que je l'applique d'une manière plutôt efficace avec mes classes. Seulement voilà, il y a une certitude : aucun laxisme, aucune démagogie, aucune faiblesse ne peut être bienveillante dans notre métier.

Dhaiphi a écrit:

Instructeurpublic a écrit:je crois en l'autorité bienveillante, et même que j'ai la faiblesse de croire que je l'applique d'une manière plutôt efficace avec mes classes. Seulement voilà, il y a une certitude : aucun laxisme, aucune démagogie, aucune faiblesse ne peut être bienveillante dans notre métier.

L'autorité bienveillante, j'y suis naturellement favorable mais je la crois réservée à des classes "normales" dont les élèves acceptent plus ou moins consciemment les règles.