absence totale de ponctuation

Bonjour,
Je suis en train de corriger les rédactions du DNB blanc et viens de tomber sur une rédaction sans aucune ponctuation (juste un point à la fin des 50 lignes d'écriture). Je pense mettre 1/40 avec le commentaire suivant : "Pour être compréhensible, un texte doit être ponctué." Qu'en pensez-vous ?

J’ai écrit exactement le même commentaire sur deux ou trois copies de brevet blanc récemment.

Merci pour ton retour Touby. Tu as mis quelle note ?

Je mets 1/40.

Le professeur dit l'élève est idiot

tAoK a écrit:Le professeur dit l'élève est idiot

nous allons manger les enfants

Ce qui me paraît évident, c'est que l'élève désire une très mauvaise note. Je ne vois pas pourquoi ne pas accéder à ce très légitime désir.

1/40 ?
Sérieusement ?
Qu'il y ait des pénalités pour l'orthographe, soit, mais là ça signifierait que le texte ne respecte absolument aucun autre critère du sujet ?
Que l'absence de ponctuation rende le texte plus difficile à comprendre, cela se conçoit et doit évidemment être pénalisé d'une certaine façon, mais là ...

Le premier critère, c’est tout de même d’être compréhensible, ce que n’est pas un texte non ponctué.

C'est rarement le cas, si ce n'est quelques passages à la marge qui peuvent paraitre plus obscurs, du moins pas suffisamment pour justifier de mettre quasiment un 0 (à mon sens).

Dans ce cas, tu ne comprends pas, tu devines.

NLM76 a écrit:Ce qui me paraît évident, c'est que l'élève désire une très mauvaise note. Je ne vois pas pourquoi ne pas accéder à ce très légitime désir.

C’est pas loin d’être l’interprétation la plus malvenue que j’ai pu lire en terme d’évaluation

Bonjour, moi je constate qu'en lycée, ce qui est le plus préoccupant, c'est qu'ils ne maitrisent absolument pas la ponctuation (c'est pire que l'orthographe). Pourquoi ? Je ne sais pas. Suis-je la seule ?

J'ose à peine intervenir tant je suis extérieur à la discussion (n'enseignant ni au collège, ni en France) mais j'avoue que je suis un peu surpris de ce que je lis. Les 40 points sont-ils le total de la rédaction ou juste un critère "langue" ? Dans les deux cas, ça me semble très raide. C'est certes une faute très problématique mais un seul critère ne peut faire perdre tous les points.
Et franchement, dire qu'un texte est incompréhensible dès lors qu'il n'est ponctué, c'est excessif. (Le texte mentionné par @Caro l'est peut-être, pour d'autres raisons, mais ça n'est mentionné ni dans son message, ni dans le commentaire proposé.)

Provence a écrit:Dans ce cas, tu ne comprends pas, tu devines.

N'enseignant pas le français, je n'ai pas d'avis sur la notation.

Mais la ponctuation évite les bagarres et sauve des vies.  

I like cooking my family and my pets.

Oui, la ponctuation sauve les vies !!

Maupassant a écrit:Bonjour, moi je constate qu'en lycée, ce qui est le plus préoccupant, c'est qu'ils ne maitrisent absolument pas la ponctuation (c'est pire que l'orthographe). Pourquoi ? Je ne sais pas. Suis-je la seule ?

Non, les ponctuations tendent à disparaitre : je bataille beaucoup pour que mes élèves les utilisent, en leur donnant un référentiel explicatif concernant les différents cas dans lesquels on utilise la virgule ( les CC déplacés, les énumérations, la séparation de propositions, le fait d'apostropher quelqu'un, les appositions, etc.) et ils doivent systématiquement écrire en correction l'explication adéquate pour chaque ponctuation oubliée/fautive, ce qui donne à certains pas mal de travail. Mais cela rentre progressivement, du moins en rédaction ou dans des écrits formels. Mais je constate souvent ensuite, dans leur quotidien ou dans leurs copies au sein des autres cours, qu'ils ne les utilisent quasiment plus, ou mal, même quand ils connaissent bien les règles. Dans le meilleur des cas, le point tend à devenir une virgule. J'ai l'impression que certains trouvent que je pinaille, tant parmi les parents, les élèves et les collègues, pour imposer à ce point dans les copies le respect de la ponctuation, qui passe un peu pour une "marotte" personnelle. Toutefois, je n'évalue pas une copie sur ce seul critère, et je réussis heureusement à comprendre les copies qui en utilise peu ou pas.

S'il n'y a absolument aucune ponctuation, c'est alors un cas extrême où le texte n'est plus compréhensible. Dans ce cas, en effet, le barème qu'on peut avoir prévu ne peut s'appliquer. C'est le même souci qu'on a lorsque le texte fait 10 lignes, ou qu'il est hors sujet.
Pour ma part, je mets maximum 5/40.

Par contre dire que l'élève qui est dans ce cas "désire une très mauvaise note" me semble lunaire.

Je ne suis pas en lettres, mais même en HG, c'est vraiment le truc qui rend la copie illisible. Quand c'est 3/4 pages, sans ponctuation, ni majuscules, saut saut de lignes, sans alinéa (voir sans sujets ou sans verbes) c'est l'enfer à déchiffrer. Tant pis pour l'élève qui a une très sale note.

Je pense qu'il faut faire comprendre l'idée que la communication,  au sens le plus large, obéit à certaines règles admises par les participants. Que ce soit la façon de saluer quelqu'un, de lui adresser la parole, ou d'écrire dans le but de se faire comprendre.

Quelqu'un qui ne respecte pas ces règles est mal vu, et cela peut causer des malentendus ou être interprété comme un manque de respect. Alors que parfois c'est tout simplement de l'ignorance - il y a de nombreux exemples en recherche en interculturalité. Par exemple, le signe de la main pour dire "Salut." à quelqu'un en Europe occidentale, les cinq doigts de la main écartés, signifie "Je te maudis jusqu'à la cinquième génération." en Grèce. Ou la manière de saluer quelqu'un dans une culture étrangère, que tous les diplomates doivent apprendre, et les touristes feraient bien de les appliquer également...

Donc faire admettre que non, on ne fait pas ce qu'on veut en orthographe ou ponctuation car cela peut donner des difficultés d'interprétation, et signifie que l'on ne connaît pas, ou ne respecte pas, le cadre commun.

Que certaines règles soient contestables et mériteraient des réformes est une autre histoire.

Bon. Alors vous supposez que l'élève ne sait pas qu'il faut ponctuer un texte. Il ne l'a pas fait exprès. Soit.

Une question pratique d'un novice : y a-t-il une grille d'évaluation pour ce travail ?
Si oui, combien de points pour le critère de la langue ?

La ponctuation est un vrai problème dans mon établissement aussi.  Au brevet blanc,  pour des copies sans points ou presque,  j'ai mis moins 10 sur 40. Mais sans doute plus parce que presque rien ne m'énerve davantage. Mais en effet il faut insister,  insister sur son importance,  et dans la mesure du possible avant que les élèves ne rendent leurs copies. Je fais sans cesse semblant de ne pas comprendre quand ils me montrent leurs textes mal ponctués.
Pour l' essentiel, ce qu'ils ne savent pas,  ce n'est pas tant leur emploi que leur importance.  C'est comme les accents (bon là ils maîtrisent encore moins les emplois).

Taillevent a écrit:Une question pratique d'un novice : y a-t-il une grille d'évaluation pour ce travail ?
Si oui, combien de points pour le critère de la langue ?

On peut suivre une grille mais ça n’a rien d’obligatoire. Et ce serait curieux de considérer que tous les critères se valent, sans les hiérarchiser. Traiter le sujet dans une langue compréhensible, ce n’est pas un plus à valoriser, c’est une exigence incompressible.