Le MEN sur le point de "reprendre" les HSE et les IMP restantes ? Édit : il rétropédale

J'ai aussi reçu un mail de notre délégué syndical qui nous annonce la même chose.

Je pense également que les heures sur lesquelles il y a déjà un engagement réglementaire seront payées et qu'il s'agit de ne plus engager de dépenses nouvelles. Au delà du fait que je trouve le fond et la forme de la décision inacceptables, comme d'habitude, qu'en est-il des heures au statut administratif pour le moins bâtard ?

Je m'explique : je donne des heures de cours dans le cadre du SAPADHE (Service d'Assistance Pédagogique à Domicile, à l'Hôpital ou à l'Ecole). Pour ceux qui ne connaissent pas ce sont des heures d'enseignement allouées à des élèves qui rencontrent de lourds problèmes de santé qui les empêchent de poursuivre leur scolarité normalement. Ce dispositif permet d'établir un nombre d'heures hebdomadaire à faire dans telle ou telle discipline. J'ai une élève pour qui il a été décidé de faire 2h de philo par semaine (papier officiel, écrit noir sur blanc et tout et tout). Comme ce sont des élèves qui peuvent ne pas suivre un certain rythme, les heures annoncées officiellement sont indicatives (maximales, on ne peut pas en faire plus) mais dans les faits souvent on en fait un peu moins si l'état de santé est trop fragile et que l'élève ne peut pas suivre.

Bref, on doit donc remplir 2 papiers par mois (!!!) pour attester du nb d'heures effectivement faites. Exemple : au mois d'avril nous n'avons fait que 5h au lieu des 8h prévues théoriquement. Et, bien-sûr, c'est payé en HSE...

Donc pour ces heures-là, ma question est : sont-elles déjà engagées ou pas ?! Elles sont payées en HSE donc je crains le pire. Après, administrativement, les papiers et le parcours administratif n'est pas le même que les HSE "classiques" donc j'espère qu'elles sont considérées comme déjà engagées (je vais interroger la direction jeudi). Mais je ne me vois vraiment pas dire à l'élève qui passe le bac dans 1 mois 1/2 "Je t'abandonne maintenant parce que le ministère ne me paie pas", tout comme je ne me vois pas faire des heures gratuitement ...

Une collègue qui n'a que 4 ans d'ancienneté pose sa démission en fin d'année scolaire. Je lui disais de réfléchir etc ... De telles nouvelles donnent envie d'envoyer tout balader. Cette position de mise en porte à faux permanente est, pour moi, le plus insupportable.

C'est la DSDEN qui débloque aux établissements ces heures d'APADHE au fur et à mesure pour mise en paiement. Donc à mon avis si la DSDEN n'a pas le feu vert, c'est cuit aussi.

Mail de notre CDE (aca de Lyon), plein de colère et d'exaspération, reçu ce soir: c'est officiel, nous devons déclarer en urgence nos heures faites sur le mois d'avril, qui seront donc payées, ainsi que les heures de préparation à l'oral du DNB qui sont déjà inscrites à notre edt pour les quelques heures qui restent encore à faire en mai.

En dehors de ça, rien ne sera plus payé. Youpi.

Notre chef nous en a parlé aussi ce matin (académie de Lyon).

Chez nous, aucune nouvelle du chef mais nous avons reçu le planning du DNB blanc et plein de collègues sont censés être payés en HSE pour la surveillance. Le monde à l'envers !

epekeina.tes.ousias a écrit:En avril, ne te découvre pas d'un fil : on coupe le robinet des crédits de fonctionnement, et toc !
Et en mai ? Fais ce qu'il te plaît ? On commence à prélever des sommes diverses et variables sur les comptes des 892000 profs ?

Cela va être beau s'ils nous font le même coup à l'université où on est payé en juillet ...

D'ailleurs, on est payé de quoi en juillet ? Ah la la, quelle gabegie !
Mais les heures comp', c'est en novembre, soyons sérieux !

Chez nous tout ce qui nécessitait des HSE a été brutalement annulé: oraux blancs du brevet et du bac, devoirs faits annulés le matin pour l’après-midi, plus tout ce qui était projets payés en HSE. Nous ne pourrons pas non plus faire passer des épreuves certificatives aux élèves n’ayant pas assez de notes pour valider le contrôle continu en première et terminale, sauf à annuler les cours pour faire passer un ou deux élèves.
En dehors de la technique de gestion du budget peu orthodoxe, le fait d’avertir les personnels de direction le soir pour le lendemain dénote un amateurisme pour le moins inquiétant. Et demain, des chirurgiens devront-ils arrêter une opération en cours parce qu’on s’est aperçu qu’on n’avait pas le budget pour?
Je suggère que nous fassions la quête dans le métro pendant les Jeux Olympiques afin d’avertir le monde sur le triste sort de l’école publique française.

dandelion a écrit:Je suggère que nous fassions la quête dans le métro pendant les Jeux Olympiques afin d’avertir le monde sur le triste sort de l’école publique française.

Ne fais pas ce genre de suggestions, elles pourraient être entendues…

Ils ne savent plus quoi inventer pour être effrayants ? De l'amateurisme, oui, et surtout l'impression que le bateau coule complètement...

Dans le même temps, je crois que mon IMP, oubliée depuis septembre, a été payée en double. Ce bazar qu'est l'institution tout de même.  Mais ce coup là, c'est vraiment le bateau qui coule sur un air de Sirtakis.

Dans  mon établissement où certains se gavent d'heures supplémentaires (pendant les grèves si possible), cela va leur faire tout drôle. Plus sérieusement, on n'a toujours pas de messagerie et ce sont les vacances scolaires, nos chefs vont devoir avoir bien du courage pour annoncer et gérer tout cela (surtout le proviseur qui revient à peine d'un long congé maladie pour burnout/dépression, j'espère que cela ne va pas achever de le démolir).

almuixe a écrit:Dans le même temps, je crois que mon IMP, oubliée depuis septembre, a été payée en double. Ce bazar qu'est l'institution tout de même.  Mais ce coup là, c'est vraiment le bateau qui coule sur un air de Sirtakis.

Dans  mon établissement où certains se gavent d'heures supplémentaires (pendant les grèves si possible), cela va leur faire tout drôle. Plus sérieusement, on n'a toujours pas de messagerie et ce sont les vacances scolaires, nos chefs vont devoir avoir bien du courage pour annoncer et gérer tout cela (surtout le proviseur qui revient à peine d'un long congé maladie pour burnout/dépression, j'espère que cela ne va pas achever de le démolir).

AH bon, et les chefs laissent passer en pensant que c'est en toute légalité ?

Sinon, c'était annoncé, et bien c'est avancé.

Chacun sait le fruit de ce qu'il récolte.

Si je n'ai pas la preuve que l'HSE que j'ai effectuée ce jour me sera payée, elle sera rattrapée (par moi) par une absence.

Par contre, je suis rassurée, mon collègue de vente pacté pourra ne rien foutre deux heures jeudi matin (c'est prévu, "vous serez devant les ordinateurs") et être payé environ 70 euros de l'heure. Le système fonctionne au mieux ! Et il est cautionné par certains. Pour les sorties scolaires, les accompagnements, tout ce que l'on fait en plus, et bien, ils pourront en faire ce qu'ils veulent l'année prochaine.

Je me répète, c'était prévu, c'était prévisible, et cela a été cautionné.

Mail envoyé aujourd'hui par mon CDE  qui nous informe d'une mise en paiement anticipée de plusieurs HSE, et ce dans la crainte d'une coupe budgétaire...

Ananké : j’ai le même genre d’interrogation… sans réponse pour l’instant.

D'après mon chef d'établissement, qui a été reçu par la rectrice de l'académie de Créteil, l'application est suspendue pour plusieurs jours (réouverture après le pont de l'Ascension a priori), les rectorats vont opérer des coupes dans les HSE mais ils ne les supprimeront pas entièrement : chaque établissement découvrira lors de la réouverture ce qui lui reste et donc ce qu'il peut encore financer jusqu'à la fin de l'année.
En tous cas, belle pagaille, grosse inquiétude (légitime) et surtout, une nouvelle fois, très forte défiance de l'institution vis à vis de ses personnels.

Laotzi : j’ai le même son de cloche auprès de mon RAD. Rétablissement prévu le 6 mai.

Comment semer le chaos et le désordre avec trois fois rien… Et le pire c'est que l'année n'est pas finie, il reste encore deux bons mois…

epekeina.tes.ousias a écrit:Comment semer le chaos et le désordre avec trois fois rien… Et le pire c'est que l'année n'est pas finie, il reste encore deux bons mois…

Oh oui moi j'ai plein d'idées pour faire des économies :
- décaler d'un an tous les passages d'échelon
- supprimer la hors classe et la classe exceptionnelle, avec effet rétroactif pour ceux qui y sont déjà
- ne servir qu'un repas sur deux à la cantine
- faire passer tous les 3e directement en Tle, et hop, deux ans d'économisés
- demander aux élèves d'amener leurs copies et leurs brouillons aux examens et revendre le surplus sur Le Bon Coin
- mettre en location Airbnb les logements de fonction vides (et les chambres non occupées des logements de fonction habités)
- supprimer les derniers PsyEN, assistantes sociales, enseignants référents et infirmières et les remplacer par des intelligences artificielles
- fermer les postes de secrétaire et reporter la charge de travail en l'intégrant dans les obligations de service des enseignants, qui seraient redevables d'une demi-journée de secrétariat à tour de rôle
- fusionner progressivement les postes de CDE et d'adjoint pour ne maintenir à terme qu'un perdir par EPLE

Pfffff j'ai envie de pleurer...

epekeina.tes.ousias a écrit:

dandelion a écrit:Je suggère que nous fassions la quête dans le métro pendant les Jeux Olympiques afin d’avertir le monde sur le triste sort de l’école publique française.

Ne fais pas ce genre de suggestions, elles pourraient être entendues…

Tu veux dire que dans l'espace l'éducation nationale, quelqu'un nous entendrait crier?

LadyOlenna : chuuuut, ils en sont capables.

Mais oui, en écrivant ce tissu d'absurdités je me dis que le pire, c'est que c'est possible. Il faut s'attendre à tout désormais.

Jenny a écrit:LadyOlenna : chuuuut, ils en sont capables.

Probablement... mais rassurons-nous, ils n'ont pas besoin de nous lire pour trouver ce genre d'idées géniales.

Le secrétaire général du SNPDEN, Bruno Bobkiewicz, a déclaré à l'AEF que "toutes les conditions sont réunies pour que la profession se mobilise" et annonce qu'il va "réunir ses instances en urgence pour organiser les réponses locales et nationales".

Même son de cloche chez ID-FO : Agnès Andersen, secrétaire générale, parle d'un "phénomène inédit de reprise de moyens octroyés", "d’une nouvelle étape dans la désagrégation du lien de confiance entre personnels et ministère", et étudie "la réponse à apporter en termes d’action, si cette décision n’était pas levée".
https://www.aefinfo.fr/depeche/711586

BOU74 a écrit:Mail envoyé aujourd'hui par mon CDE  qui nous informe d'une mise en paiement anticipée de plusieurs HSE, et ce dans la crainte d'une coupe budgétaire...

Compte-tenu des rectorats parfois en sous-service, des gestions de budget difficiles, et de l'effet de foule lié à une annonce subite, n'y a-t-il pas un risque que les rectorats se retrouvent avec un volume très conséquent d'HSE à traiter en un court laps de temps, causant des retards et erreurs dans les paiements (en plus de ceux habituels) ?

ça vient de passer aux infos sur France Inter.

Je viens de l'entendre aussi. Le MEN fête le 1er mai en beauté !

J'imagine que les HSE déjà effectuées mais non mises en paiement sont aussi concernées.

Vive le travail gratuit, l'incompétence et la désorganisation !