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- Clayd34Niveau 5
Bonjour à tous !
Voilà, tout est dans le titre, je ne comprends pas ce qu'on attend pour faire valoir nos revendications sérieusement. Quand je vois les résultats dans les autres pays :
Roumanie +25% (5 semaines de grève)
Québec +16.7% au moins (grève non terminée)
Allemagne +5,5% + 3k€ (pour l'inflation) + accélération carrière
Écosse +14,6% (+33% depuis 2018)
Angleterre +6.5%
Maroc +1500DH (soit chez eux, 44% du SMIC)
Il est évident qu'une grève reconductible serait bien plus efficace que les grèves perlées proposées actuellement. Il suffit de voir durant le confinement : sans nous, les parents se retrouvent bloqués avec leurs enfants. Sans nous, compliqué de préparer les examens, etc. Il suffirait de quelques semaines.
Mais en attendant, on accepte le pacte, on accepte TOUT ce qu'on nous impose sans résistance (j'ai d'ailleurs fait grève aujourd'hui en soutien aux lycées pro même si ça n'aura aucun impact, je le sais, mes élèves de 3e vont pour certains en pro !).
Alors, pourquoi ? Pourquoi avec autant de poids, nous ne faisons rien ?
Voilà, tout est dans le titre, je ne comprends pas ce qu'on attend pour faire valoir nos revendications sérieusement. Quand je vois les résultats dans les autres pays :
Roumanie +25% (5 semaines de grève)
Québec +16.7% au moins (grève non terminée)
Allemagne +5,5% + 3k€ (pour l'inflation) + accélération carrière
Écosse +14,6% (+33% depuis 2018)
Angleterre +6.5%
Maroc +1500DH (soit chez eux, 44% du SMIC)
Il est évident qu'une grève reconductible serait bien plus efficace que les grèves perlées proposées actuellement. Il suffit de voir durant le confinement : sans nous, les parents se retrouvent bloqués avec leurs enfants. Sans nous, compliqué de préparer les examens, etc. Il suffirait de quelques semaines.
Mais en attendant, on accepte le pacte, on accepte TOUT ce qu'on nous impose sans résistance (j'ai d'ailleurs fait grève aujourd'hui en soutien aux lycées pro même si ça n'aura aucun impact, je le sais, mes élèves de 3e vont pour certains en pro !).
Alors, pourquoi ? Pourquoi avec autant de poids, nous ne faisons rien ?
- zigmag17Guide spirituel
Il y aura sûrement des avis éclairés sur la question ( et au passage merci pour ton soutien , je suis gréviste aujourd'hui mais tu vois par exemple dans notre LP sur 90 profs nous ne sommes qu'une douzaine à être en grève. Je suis la première à dire que cette forme d'action telle qu'elle est menée c'est-à-dire comme tu le dis, pas en continu mais parcellaire, n'a aucun impact , cela ne sert qu'à laisser de l'argent à l'État et à nous délester d'une journée de salaire ce dont nous n'avons pas besoin ; mais j'ai estimé que pour une fois que ce mouvement est ciblé, il était de bon ton de marquer son mécontentement).
Non je n'ai pas de réponse à ta question, je me pose la même depuis des décennies : force d'inertie? Naïveté de croire en des jours meilleurs? Individualisme forcené ? Culture de l'obéissance ? Indifférence à son propre sort? Peur des réactions des parents? Syndrome du bon élève ? Peur de déranger ?( on a déjà vu sur ce forum des discussions géniales où quand était soulevée l'idee de faire grève un jour de rentrée ou pendant les examens certains poussaient des hauts cris " parce que ça pourrait déranger "). Tout ça à la fois? Aucune idée.
En tout cas vu notre mollesse le gouvernement aurait bien tort de se priver.
Non je n'ai pas de réponse à ta question, je me pose la même depuis des décennies : force d'inertie? Naïveté de croire en des jours meilleurs? Individualisme forcené ? Culture de l'obéissance ? Indifférence à son propre sort? Peur des réactions des parents? Syndrome du bon élève ? Peur de déranger ?( on a déjà vu sur ce forum des discussions géniales où quand était soulevée l'idee de faire grève un jour de rentrée ou pendant les examens certains poussaient des hauts cris " parce que ça pourrait déranger "). Tout ça à la fois? Aucune idée.
En tout cas vu notre mollesse le gouvernement aurait bien tort de se priver.
- Lili22Niveau 4
Bonjour à tous ,
Je suis totalement d accord .Je travaille en lycée professionnel , je suis en grève aujourd hui comme en octobre et je suis effarée par cette réforme qui maltraite les élèves, les professeurs ,tous les personnels ainsi que par le manque de réactions de mes collègues. Peu seront en grève, je pense .Néanmoins, ils seront les premiers à râler quand ils auront plus de classes,plus d heures , plus de charges .
Je suis totalement d accord .Je travaille en lycée professionnel , je suis en grève aujourd hui comme en octobre et je suis effarée par cette réforme qui maltraite les élèves, les professeurs ,tous les personnels ainsi que par le manque de réactions de mes collègues. Peu seront en grève, je pense .Néanmoins, ils seront les premiers à râler quand ils auront plus de classes,plus d heures , plus de charges .
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je me pose aussi la question depuis un moment.
Quand j'en parle à ma sœur, aussi prof, je constate que nos opinions divergent radicalement. Pour elle, faire grève n'a plus d'impact, elle n'a pas d'argent à perdre, c'est abandonner les élèves etc...
Il y a aussi le syndrome du bon élève qui rentre en jeu.
Je me souviens qu'en 1995, j'étais en CM2, la maitresse de ma sœur a fait grève quasiment tous les jours du mouvement. Elle revenait de manière sporadique un ou deux jours puis repartait en grève pendant des jours. Moi, j'avais classe normalement et ma sœur restait à la maison. On ne se posait pas la question des parents qui travaillent, qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants etc. Mes parents n'ont jamais évoqué la moindre contrariété face à cette situation, c'était un droit indiscutable donc il fallait composer avec. Cette maitresse a eu des c*** de tenir bon pendant si longtemps, je n'ose même pas imaginer la perte financière subie.
Quand j'en parle à ma sœur, aussi prof, je constate que nos opinions divergent radicalement. Pour elle, faire grève n'a plus d'impact, elle n'a pas d'argent à perdre, c'est abandonner les élèves etc...
Il y a aussi le syndrome du bon élève qui rentre en jeu.
Je me souviens qu'en 1995, j'étais en CM2, la maitresse de ma sœur a fait grève quasiment tous les jours du mouvement. Elle revenait de manière sporadique un ou deux jours puis repartait en grève pendant des jours. Moi, j'avais classe normalement et ma sœur restait à la maison. On ne se posait pas la question des parents qui travaillent, qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants etc. Mes parents n'ont jamais évoqué la moindre contrariété face à cette situation, c'était un droit indiscutable donc il fallait composer avec. Cette maitresse a eu des c*** de tenir bon pendant si longtemps, je n'ose même pas imaginer la perte financière subie.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- Clayd34Niveau 5
Oui, c'est vrai que l'argument du "bien-être des élèves" revient souvent, mais quand on sait qu'on fait grève pour nous mais aussi pour eux, je trouve cet argument paradoxal.
Marcelle, je me demande vraiment, quand on voit les autres pays, comment on peut dire ouvertement que la grève n'a pas d'impact. Les élèves sont déjà abandonnés par le ministère. Quand on voit la réforme pro, la réforme du lycée et maintenant la réforme du collège, toutes ces réformes annoncées sans réelle réflexion, sans test au préalable et sans consulter les enseignants, premiers concernés, on se demande à quel moment les élèves ne sont pas abandonnés.
C'est clair que le syndrome du bon élève est l'une des causes, mais n'est-ce pas être un "bon élève" que de se battre pour ses convictions, pour de meilleures conditions de travail, et nous permettre ainsi d'enseigner correctement ? Un travailleur heureux est un bon travailleur !
Marcelle, je me demande vraiment, quand on voit les autres pays, comment on peut dire ouvertement que la grève n'a pas d'impact. Les élèves sont déjà abandonnés par le ministère. Quand on voit la réforme pro, la réforme du lycée et maintenant la réforme du collège, toutes ces réformes annoncées sans réelle réflexion, sans test au préalable et sans consulter les enseignants, premiers concernés, on se demande à quel moment les élèves ne sont pas abandonnés.
C'est clair que le syndrome du bon élève est l'une des causes, mais n'est-ce pas être un "bon élève" que de se battre pour ses convictions, pour de meilleures conditions de travail, et nous permettre ainsi d'enseigner correctement ? Un travailleur heureux est un bon travailleur !
- HocamSage
Par pitié, « d'autres pays », pas « LES autres pays »...
Quand bien même il y aurait 10 ou 15 autres pays où ça bouge un peu plus, on en trouvera toujours autant où ça se passe plus ou moins comme en France. Les données sont par ailleurs à relativiser pour certains pays : en Angleterre, la revalorisation est toujours assez dérisoire comparée à l'inflation, et surtout, elle se fait à budget constant, donc merci bien, mais c'est à chacun de se débrouiller pour trouver les sou-sous (voir ici).
Quand bien même il y aurait 10 ou 15 autres pays où ça bouge un peu plus, on en trouvera toujours autant où ça se passe plus ou moins comme en France. Les données sont par ailleurs à relativiser pour certains pays : en Angleterre, la revalorisation est toujours assez dérisoire comparée à l'inflation, et surtout, elle se fait à budget constant, donc merci bien, mais c'est à chacun de se débrouiller pour trouver les sou-sous (voir ici).
- LyoraneNiveau 7
Le fameux "bien-être des élèves". Il suffit de voir combien d'entre nous refusent un arrêt même malades comme un chien parce que "je sais que je ne serai pas remplacé / je n'ai pas assez de temps pour la progression et ils n'auront pas vu ça pour l'an prochain, etc etc".
La semaine dernière, le personnel non enseignant de mon bahut a fait grève.. à midi. Donc pas de cantine. Eh bien en salle des profs, beaucoup de collègues de sont offusqués, arguant "qu'on ne peut pas empêcher des enfants de manger quand même, ça ne se fait pas."
Donc, étant en contact d'enfants, on est donc condamnés à ne rien faire, parce que c'est par définition monstrueux ? On n'est pas sortis des ronces.
Je comprends d'un côté l'argument financier. 100 balles la journée, c'est rude. Mais en voyant plus loin : une semaine de grève pour obtenir gain de cause permettrait en quelques mois de rattraper la perte. A côté de ça, les journées perlées, c'est toujours dans le vent.
Pour finir, je pense que c'est la fatigue du regard sur nous qui fait reculer. Je ne sais pas si le regard sur les profs est aussi empoisonné dans les autres pays, mais en cas de grève illimitée, je n'ose imaginer le prof bashing, tant des politiques (Macron qui nous traite de preneurs d'otages), des médias que de la société en général.
La semaine dernière, le personnel non enseignant de mon bahut a fait grève.. à midi. Donc pas de cantine. Eh bien en salle des profs, beaucoup de collègues de sont offusqués, arguant "qu'on ne peut pas empêcher des enfants de manger quand même, ça ne se fait pas."
Donc, étant en contact d'enfants, on est donc condamnés à ne rien faire, parce que c'est par définition monstrueux ? On n'est pas sortis des ronces.
Je comprends d'un côté l'argument financier. 100 balles la journée, c'est rude. Mais en voyant plus loin : une semaine de grève pour obtenir gain de cause permettrait en quelques mois de rattraper la perte. A côté de ça, les journées perlées, c'est toujours dans le vent.
Pour finir, je pense que c'est la fatigue du regard sur nous qui fait reculer. Je ne sais pas si le regard sur les profs est aussi empoisonné dans les autres pays, mais en cas de grève illimitée, je n'ose imaginer le prof bashing, tant des politiques (Macron qui nous traite de preneurs d'otages), des médias que de la société en général.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Clayd34 a écrit:Oui, c'est vrai que l'argument du "bien-être des élèves" revient souvent, mais quand on sait qu'on fait grève pour nous mais aussi pour eux, je trouve cet argument paradoxal.
Marcelle, je me demande vraiment, quand on voit les autres pays, comment on peut dire ouvertement que la grève n'a pas d'impact. Les élèves sont déjà abandonnés par le ministère. Quand on voit la réforme pro, la réforme du lycée et maintenant la réforme du collège, toutes ces réformes annoncées sans réelle réflexion, sans test au préalable et sans consulter les enseignants, premiers concernés, on se demande à quel moment les élèves ne sont pas abandonnés.
C'est clair que le syndrome du bon élève est l'une des causes, mais n'est-ce pas être un "bon élève" que de se battre pour ses convictions, pour de meilleures conditions de travail, et nous permettre ainsi d'enseigner correctement ? Un travailleur heureux est un bon travailleur !
Je pense que le "ça n'a pas d'impact" c'est qu'on se rend bien compte que ça ne fonctionne plus aujourd'hui et que nos politiques s'en cognent face aux grèves même massives. Regarde pour la réforme des retraites... Il y a un côté défaitiste.
Je trouve que nos élèves sont abandonnés par nos divers ministres de l'éducation depuis bien longtemps. J'en parlais avec mon ancienne prof principale de collège, qui a aujourd'hui 84 ans, et elle me disait que pour elle, tout a foiré à partir de Claude Allègre. Selon elle, ça fait donc 23 ans qu'on tente de sa battre pour du vent et elle est dégoutée.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- LefterisEsprit sacré
C'est un des aspects les plus scandaleux, choquants et décevants de cette profession, cette culture de la soumission mêlée d'un peu d'esprit scout ou dame de charité ( affiché souvent et parfois réel, parfois hypocrite) auquel je ne m'attendais franchement pas quand je me suis reconverti, sans doute prisonnier d'une image ancienne et dépassée. Il y a bien entendu le côté matériel, mais aussi un peu tout ce qui est évoqué plus haut, en vrac : individualisme croissant de la profession qui n'échappe pas à la tendance générale, regard des autres, idée de ne pas gêner, syndrome de l'ancien fayot (je ne dis même plus bon élève, les bons font maintenant autre chose) devenu prof, peur parfois de la hiérarchie qui n'aime pas les grèves, absence de culture politique et syndicale...
En tout cas, ne pas bouger dégrade aussi l'intérédesnenfants, pour ceux qui en ont plein la bouche, puisque les seules solutions restantes sont individuelles : ne plus passer les concours, se reconvertir quand on le peut, faire la grève de la bonne volonté et se retirer de tout extra-pro, ou pire pour beaucoup déprimer en silence en serrant les dents.
En tout cas, ne pas bouger dégrade aussi l'intérédesnenfants, pour ceux qui en ont plein la bouche, puisque les seules solutions restantes sont individuelles : ne plus passer les concours, se reconvertir quand on le peut, faire la grève de la bonne volonté et se retirer de tout extra-pro, ou pire pour beaucoup déprimer en silence en serrant les dents.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Lyorane a écrit:Le fameux "bien-être des élèves". Il suffit de voir combien d'entre nous refusent un arrêt même malades comme un chien parce que "je sais que je ne serai pas remplacé / je n'ai pas assez de temps pour la progression et ils n'auront pas vu ça pour l'an prochain, etc etc".
La semaine dernière, le personnel non enseignant de mon bahut a fait grève.. à midi. Donc pas de cantine. Eh bien en salle des profs, beaucoup de collègues de sont offusqués, arguant "qu'on ne peut pas empêcher des enfants de manger quand même, ça ne se fait pas."
Donc, étant en contact d'enfants, on est donc condamnés à ne rien faire, parce que c'est par définition monstrueux ? On n'est pas sortis des ronces.
Je comprends d'un côté l'argument financier. 100 balles la journée, c'est rude. Mais en voyant plus loin : une semaine de grève pour obtenir gain de cause permettrait en quelques mois de rattraper la perte. A côté de ça, les journées perlées, c'est toujours dans le vent.
Pour finir, je pense que c'est la fatigue du regard sur nous qui fait reculer. Je ne sais pas si le regard sur les profs est aussi empoisonné dans les autres pays, mais en cas de grève illimitée, je n'ose imaginer le prof bashing, tant des politiques (Macron qui nous traite de preneurs d'otages), des médias que de la société en général.
Dans ma commune, les dames de cantine font grève minimum une fois par mois et ce depuis minimum 3 ans (je ne sais pas avant car mon fils n'est à l'école que depuis 2020). De tous les parents d'élèves que je connais (et je connais tout ceux de la génération de mon fils), pas un ne remet en question ces grèves. On s'entraide, on se garde mutuellement les enfants (enfin bcp moi car je bosse de la maison), on se prévient en amont du nombre de places dispo chez chacun etc. On ne considère pas que les personnels de la mairie nous prennent en otage!!
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- monseigneurHabitué du forum
Prof en collège, PP de 3e, je comptais être gréviste aujourd'hui... J'ai lu les appels des différents syndicats et je les ai trouvés bien timides, voire très mous... De plus ils ne semblaient s'adresser qu'aux collègues des lycées pros. Je ne suis donc pas en grève, pour la 1ere fois depuis longtemps, sur un sujet pourtant très important !
A mon avis, la stratégie syndicale actuelle ne peut conduire qu'à des défaites.
A mon avis, la stratégie syndicale actuelle ne peut conduire qu'à des défaites.
- GanbatteHabitué du forum
Cela fait plusieurs décennies que les mots d'ordre de mobilisation sont des grèves d'un jour, éventuellement renouvelées dix jours après, ce qui a fait la preuve de son inefficacité. Pourtant, ça continue.
J'imagine sans peine que ça décourage tout le monde.
J'imagine sans peine que ça décourage tout le monde.
- DeliaEsprit éclairé
Bon à savoir : non une grève de la fonction publique ne peut être selon la loi illimitée : elle ne peut pas dépasser quarante-cinq jours. Au quarante sixième, c'est la révocation
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Clayd34Niveau 5
Delia a écrit:Bon à savoir : non une grève de la fonction publique ne peut être selon la loi illimitée : elle ne peut pas dépasser quarante-cinq jours. Au quarante sixième, c'est la révocation
Ne suffit-il pas de reprendre le travail un jour et de recommencer ?
- ErgoDevin
Des spécialistes des structures syndicales et des mouvements sociaux dans les pays concernés pourraient aussi nous éclairer.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Reine MargotDemi-dieu
Clayd34 a écrit:Bonjour à tous !
Voilà, tout est dans le titre, je ne comprends pas ce qu'on attend pour faire valoir nos revendications sérieusement. Quand je vois les résultats dans les autres pays :
Roumanie +25% (5 semaines de grève)
Québec +16.7% au moins (grève non terminée)
Allemagne +5,5% + 3k€ (pour l'inflation) + accélération carrière
Écosse +14,6% (+33% depuis 2018)
Angleterre +6.5%
Maroc +1500DH (soit chez eux, 44% du SMIC)
Il est évident qu'une grève reconductible serait bien plus efficace que les grèves perlées proposées actuellement. Il suffit de voir durant le confinement : sans nous, les parents se retrouvent bloqués avec leurs enfants. Sans nous, compliqué de préparer les examens, etc. Il suffirait de quelques semaines.
Mais en attendant, on accepte le pacte, on accepte TOUT ce qu'on nous impose sans résistance (j'ai d'ailleurs fait grève aujourd'hui en soutien aux lycées pro même si ça n'aura aucun impact, je le sais, mes élèves de 3e vont pour certains en pro !).
Alors, pourquoi ? Pourquoi avec autant de poids, nous ne faisons rien ?
Les enseignants français sont loin d'être passifs, il y a une longue tradition de grève notamment, qui ont un vrai impact puisque les parents doivent garder leurs enfants. Seulement les mouvements successifs ont échoué depuis 20 ans. Je me souviens de ma première rentrée en sdp en tant que stagiaire en 2003, les collègues comptaient leurs pertes de salaire lors du mouvement contre (déjà) la réforme des retraites de l'époque. Beaucoup y ont laissé des plumes et de moins en moins de collègues sont capables de perdre un mois de salaire (le cas de certains que je connaissais, en 2009, encore pour les retraites), on s'en remet difficilement financièrement. Je pense que la vraie raison ce sont les politiques menées depuis plusieurs décennies par les gouvernements de tous bords, cassant le service public. Les gens se sont épuisés en 20 ans.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- DeliaEsprit éclairé
Clayd34 a écrit:Delia a écrit:Bon à savoir : non une grève de la fonction publique ne peut être selon la loi illimitée : elle ne peut pas dépasser quarante-cinq jours. Au quarante sixième, c'est la révocation
Ne suffit-il pas de reprendre le travail un jour et de recommencer ?
Non : quarante-cinq jours par année civile.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Les enseignants fonctionnaires allemands n'ont même pas le droit de grève, ce sont les contractuels qui font grève et la dernière augmentation a été obtenue comme ça mais elle concerne tout le service public. Les augmentations sont obtenues pour tous et pas juste pour les profs. Ils n'ont pas de mobilisation morcelée comme chez nous.
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- Not a PandaHabitué du forum
Delia a écrit:Clayd34 a écrit:Delia a écrit:Bon à savoir : non une grève de la fonction publique ne peut être selon la loi illimitée : elle ne peut pas dépasser quarante-cinq jours. Au quarante sixième, c'est la révocation
Ne suffit-il pas de reprendre le travail un jour et de recommencer ?
Non : quarante-cinq jours par année civile.
Pourrais-tu sourcer cette affirmation ?
- BardamuNiveau 5
Clayd34 a écrit:
Roumanie +25% (5 semaines de grève)
Québec +16.7% au moins (grève non terminée)
Allemagne +5,5% + 3k€ (pour l'inflation) + accélération carrière
Écosse +14,6% (+33% depuis 2018)
Angleterre +6.5%
Maroc +1500DH (soit chez eux, 44% du SMIC)
France, entre 1982 et 2007 : -20% en 25 ans, en francs/euros constants :
B. Bouzidi a écrit: Cette baisse, qui se poursuit maintenant depuis plus de 25 ans, nous amène à nous demander comment les fonctionnaires considérés ont bien pu l’accepter et la supporter ! Une décroissance de 20 % sur 25 ans correspond à une érosion lente de l’ordre de 0,88 % par an
L'étude, qui commence à dater, avance quelques hypothèses sociologiques sur la profession pour justifier cette lente paupérisation.
Les traitements des enseignants français, 1960-2004 : La voie de la démoralisation ?
On retiendra qu'à défaut d'avoir été contestée par un mouvement social puissant, la lente et inexorable baisse des salaires est finalement venue buter sur le manque de candidats au concours. La désertion des candidats aura été plus efficace pour enrayer la baisse des rémunérations...que ne l'ont été les enseignants eux-mêmes.
Plus récemment :
Monter un escalator qui descend Comment le gel du point et la politique de primes neutralisent la progression de carrière des enseignants
Reine Margot a écrit: Les enseignants français sont loin d'être passifs, il y a une longue tradition de grève notamment, qui ont un vrai impact puisque les parents doivent garder leurs enfants.[...]
Article sur le livre de Laurent Frajerman, la grève enseignante, en quête d'efficacité :
Aujourd’hui encore, « la culture étatiste et légaliste des enseignants, qui oscillent entre souci de protection syndicale et réflexes de bons élèves », rassure les classes dirigeantes, poursuit l’historien. Les grèves routinières de vingt-quatre heures, aussi. « La grève ritualisée — ponctuelle et motivée par des revendications nationales — reste un marqueur fort d’identité professionnelle »
https://16.snuipp.fr/IMG/pdf/Les_enseignants_entre_combativite_apathie_et_sirenes_mageriales_pdf.pdf
Le livre de Laurent Frajerman est publié par l'institut de recherche de la FSU, qui a donc conscience des limites de la "grève ritualisée" mais ne voit peut-être pas comment il serait possible de faire autrement...
- Dame JouanneÉrudit
Je pense qu'il y a un peu de tout cela.Reine Margot a écrit:Clayd34 a écrit:Bonjour à tous !
Voilà, tout est dans le titre, je ne comprends pas ce qu'on attend pour faire valoir nos revendications sérieusement. Quand je vois les résultats dans les autres pays :
Roumanie +25% (5 semaines de grève)
Québec +16.7% au moins (grève non terminée)
Allemagne +5,5% + 3k€ (pour l'inflation) + accélération carrière
Écosse +14,6% (+33% depuis 2018)
Angleterre +6.5%
Maroc +1500DH (soit chez eux, 44% du SMIC)
Il est évident qu'une grève reconductible serait bien plus efficace que les grèves perlées proposées actuellement. Il suffit de voir durant le confinement : sans nous, les parents se retrouvent bloqués avec leurs enfants. Sans nous, compliqué de préparer les examens, etc. Il suffirait de quelques semaines.
Mais en attendant, on accepte le pacte, on accepte TOUT ce qu'on nous impose sans résistance (j'ai d'ailleurs fait grève aujourd'hui en soutien aux lycées pro même si ça n'aura aucun impact, je le sais, mes élèves de 3e vont pour certains en pro !).
Alors, pourquoi ? Pourquoi avec autant de poids, nous ne faisons rien ?
Les enseignants français sont loin d'être passifs, il y a une longue tradition de grève notamment, qui ont un vrai impact puisque les parents doivent garder leurs enfants. Seulement les mouvements successifs ont échoué depuis 20 ans. Je me souviens de ma première rentrée en sdp en tant que stagiaire en 2003, les collègues comptaient leurs pertes de salaire lors du mouvement contre (déjà) la réforme des retraites de l'époque. Beaucoup y ont laissé des plumes et de moins en moins de collègues sont capables de perdre un mois de salaire (le cas de certains que je connaissais, en 2009, encore pour les retraites), on s'en remet difficilement financièrement. Je pense que la vraie raison ce sont les politiques menées depuis plusieurs décennies par les gouvernements de tous bords, cassant le service public. Les gens se sont épuisés en 20 ans.
C'est un mix de grèves qui n'ont jamais abouti, de salaires qui ne permettent plus des grèves longues et surtout une vingtaine d'année de prof bashing (depuis Alègre en fait).
J'ai remarqué, lors des "micro trottoirs" faits lors de grève autres que celles d' enseignants, que les gens se disent gênés par la grève mais globalement soutiennent ou restent philosophes. Alors que les grèves dans les écoles montrent quasi uniquement des gens qui se plaignent de leurs problèmes de garde sans un mot de compréhension pour les grévistes. Comme si toute grève dans les écoles était une attaque en règle contre un truc sacré : l'enfance et les parents. Et les politiques ont bien joué la dessus.
Il y a aussi une sorte de culture syndicaliste enseignante qui fait qu'on a longtemps refusé de se battre pour simplement la paye. Les effectifs, les conditions de travail, les causes générales, le bien des élèves, les réformes, oui. Notre salaire de fin de mois, non, ou juste un alinéa en fin d'une longue liste de revendications.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
On pourrait aussi bien tenir le raisonnement inverse. Les enseignants ont eu le droit de grève en 1946 — sous certaines conditions (préavis, obligation de négocier, voire pré-déclaration de mise en grève dans le primaire, etc.).
Il se trouve qu'ils font de moins en moins grève — surtout depuis que leurs revenus ont baissé : ce qui n'est pas étonnant si l'on y songe, moins on gagne bien sa vie, plus il est difficile de faire grève, et plus difficile de faire grève longtemps. Faire baisser les rémunérations des enseignants comme l'ont fait tous les gouvernements et tous les partis politiques au pouvoir depuis 30 ans, ce n'est pas seulement faire des économies : c'est également tenir les profs dans une position subordonnée et, si possible, de dépendance et de soumission.
La dernière grève qui a été pas mal suivie, contre la réforme des retraites en 2003, a réellement fait mal au compte en banque : l'ayant faite et y ayant laissé pas mal d'argent, le tout en ayant perdu la bataille, j'en garde un certain souvenir. Mais au fait, c'est quand la dernière fois qu'une grève de profs a obtenu quelque chose ? C'est pourquoi jeter la pierre à ceux qui, actuellement, sont démoralisés et hésitent à perdre le peu d'argent qu'il gagne dans des grèves dont les chances de réussite ne sont pas élevées ne me viendrait pas à l'idée.
Il se trouve qu'ils font de moins en moins grève — surtout depuis que leurs revenus ont baissé : ce qui n'est pas étonnant si l'on y songe, moins on gagne bien sa vie, plus il est difficile de faire grève, et plus difficile de faire grève longtemps. Faire baisser les rémunérations des enseignants comme l'ont fait tous les gouvernements et tous les partis politiques au pouvoir depuis 30 ans, ce n'est pas seulement faire des économies : c'est également tenir les profs dans une position subordonnée et, si possible, de dépendance et de soumission.
La dernière grève qui a été pas mal suivie, contre la réforme des retraites en 2003, a réellement fait mal au compte en banque : l'ayant faite et y ayant laissé pas mal d'argent, le tout en ayant perdu la bataille, j'en garde un certain souvenir. Mais au fait, c'est quand la dernière fois qu'une grève de profs a obtenu quelque chose ? C'est pourquoi jeter la pierre à ceux qui, actuellement, sont démoralisés et hésitent à perdre le peu d'argent qu'il gagne dans des grèves dont les chances de réussite ne sont pas élevées ne me viendrait pas à l'idée.
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Si tu vales valeo.
- Reine MargotDemi-dieu
Ce n'est pas tant que les enseignants sont moins payés, c'est que leur traitement a été gelé et que pendant ce temps, l'inflation a continué à courir...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Reine Margot a écrit:Ce n'est pas tant que les enseignants sont moins payés, c'est que leur traitement a été gelé et que pendant ce temps, l'inflation a continué à courir...
Cela revient strictement au même : être payé au même montant en monnaie dévaluée, c'est tout un.
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Si tu vales valeo.
- Reine MargotDemi-dieu
epekeina.tes.ousias a écrit:Reine Margot a écrit:Ce n'est pas tant que les enseignants sont moins payés, c'est que leur traitement a été gelé et que pendant ce temps, l'inflation a continué à courir...
Cela revient strictement au même : être payé au même montant en monnaie dévaluée, c'est tout un.
La conséquence est la même, la baisse du pouvoir d'achat, en effet.
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