J’ai l’impression de ne plus aimer lire

Je lis plus ou moins par période mais il fut un temps où je n'arrivais plus à me concentrer et à comprendre ce que je lisais et c'était un des effets de la dépression.

Maintenant je lis mais bien moins qu'avant....et pour cause, je m'endors au bout de quelques dizaines de pages. Plus je vieillis et plus je rentre hs du boulot, alors forcément je lis moins.

menerve a écrit:Je lis plus ou moins par période mais il fut un temps où je n'arrivais plus à me concentrer et à comprendre ce que je lisais et c'était un des effets de la dépression.

Maintenant je lis mais bien moins qu'avant....et pour cause, je m'endors au bout de quelques dizaines de pages.  Plus je vieillis et plus je rentre hs du boulot, alors forcément je lis moins.

Quelques dizaines de pages c'est une bonne soirée de lecture pour moi. Une collègue m'a dit ne plus pouvoir lire car elle s'endort au bout de deux pages...

Je suis bien d'accord avec Caspar ! Hier soir, à nouveau résolue à consacrer mon temps avant de dormir à lire, j'ai avancé le Mankell de.. 14 pages.

Mais ! J'ai décidé d'y voir du positif, parce que les derniers soirs c'était moins, et que vous lire hier m'a apaisée dans mon inquiétude fataliste que j'avais perdu une partie de mon identité.

EDIT : correction coquille

Fesseur Pro a écrit:Ca doit aussi beaucoup dépendre de ce qu'on lit.
Je lis peu d'ouvrages professionnels et de plus en plus de fantasy, qui détendent et font rêver et qui ne ramènent pas au travail.
La lecture plaisir !
Courage Lyorane !

Très bien la fantasy en effet !
En même temps s'il ne se passe rien dans le livre, c'est normal de s'ennuyer et d'avoir l'impression de perdre son temps,.pour beaucoup.
Quand on découvre une bonne.intrigue, le marqueur c'est d'y penser la journée et d'avoir hâte de reprendre le livre le soir pour avancer dans l'histoire ! Comme une série qui accroche et dont on veut connaître la suite.

uneodyssée a écrit:Pour celles et ceux qui saturent des romans : tentez les nouvelles !
Ou les novellas : je m’initie à la SF avec la collection Une Heure Lumière et celle des Dyschroniques, ce sont de petits formats (et de jolis livres), et je sais que si ça ne me branche pas plus que ça, au moins ça ne dure pas longtemps.

Ou encore la poésie : les anthologies thématiques sont un bon moyen de découvrir des écritures variées… et on peut vraiment picorer.

Oui, il faut vraiment éviter la fixation sur le roman qui est certes généralisée : elle peut faire passer à côté de plein d'expériences de lecture intéressantes et qui peuvent mieux correspondre aux différentes phases ou périodes du lecteur et à ce qui correspond aux conditions du quotidien. Je vais ajouter une autre idée : les essais, l'histoire, etc. font partie de la lecture...

Vous me rassurez. Je lis bien moins qu'avant mais je lis tous les soirs. Il m'arrive qu'un livre me tombe des mains. Tant pis j'abandonne. Je lis aussi des romans légers sans grand intérêt littéraire mais qui me réconforte ou me font rire.

menerve a écrit:Vous me rassurez. Je lis bien moins qu'avant mais je lis tous les soirs. Il m'arrive qu'un livre me tombe des mains. Tant pis j'abandonne. Je lis aussi des romans légers sans grand intérêt littéraire mais qui me réconforte ou me font rire.

Ne lire que des chefs d'œuvre et des classiques serait de toute façon bien étouffant et contre-productif, c'est très bien aussi de lire de la littérature plus légère et distrayante. J'ai une collègue de philo qui lit des Harlequin dans le train, je trouve ça très rigolo et je la comprends, après une journée passée à se frotter à Heidegger et autres. 

Comme le dit Ascagne, il n'y a pas que le roman dans la vie...Par exemple j'adore les livres sur le désencombrement et le minimalisme (je suis croyant mas pas forcément pratiquant): ils disent tous un peu la même chose mais c'est une lecture très apaisante pour moi. Je feuillette aussi mes livres de recettes alors que je cuisine très peu.

Caspar ...moi je lis des articles sur le bonheur, sur les rapports humains et j'adore feuilleter les revues de déco et les conseils de rangement que je ne suis pas du tout.

Je lis aussi pas mal de littérature jeunesse pour le boulot, histoire de pouvoir conseiller mes collégiens. Et récemment je me suis lancée dans la littérature slave contemporaine.

Je lis aussi des romans pour la jeunesse, il y a l'embarras du choix en anglais. 

Pour relancer la machine, relire ses livres préférés est aussi une bonne idée je pense.

Ou bien lire des BD, parfois ça remet en selle
Je lis beaucoup plus d'essais (socio, psycho, société, éducation, dev perso blabla) et de BD que de romans ces dernières années. Mais en restant dans le flow j'en lis parfois, des faciles ! Les derniers étant écrits par des médecins haha Serge Marquis et Baptiste Beaulieu.

J'aime bien Beaulieu aussi. Même si je n'ai pas lu grand chose de lui.

Je me rends compte que, quand je ne lis pas, je lis en fait, mais pas de "vraie" littérature : je lis des magazines, des bd, des livres pour la jeunesse ou pour enfants (cela ayant été particulièrement vrai quand mes enfants étaient petits), des livres de recettes (j'adore les livres de cuisine, bien plus que la cuisine...), des manuels pour le boulot... Mais j'ai quand même l'impression que pendant ces périodes, je n'ai pas lu, tant ce que m'apporte la littérature est d'un autre ordre que toutes ces lectures.

Les défis lecture m'ont bien aidée. Je pense que le travail joue pour beaucoup : manque de temps, d'espace mental, moins d'envie après les études de textes.

J'ai été dégoûtée de la lecture après mes études de Lettres et la tentative du CAPES de Lettres. Après je suis devenue prof doc, et affectée en lycée, j'ai repris goût à la lecture avec les bandes dessinées du CDI que je dévorais. Je me suis mise à fréquenter la médiathèque de la ville, j'habitais à 500m, et chaque semaine j'en sortais avec un cabas entier de livres, souvent en alternance : des BD ou des romans adultes. Je butinais dans les rayons et je n'étais jamais bredouille.

Puis j'ai déménagé, maintenant la médiathèque est près de mon bahut alors je n'ai pas envie d'y traîner sur mon temps libre (pas envie de croiser des élèves ou autres), et puis je n'ai pas pris mes habitudes là-bas, je l'aime moins cette médiathèque, rien ne m'inspire. J'ai tenté plusieurs fois de prendre des romans, mais tout me tombait des mains, rien ne me plaisait. La sensation d'avoir tout lu : j'ai fait le tour des polars, j'adore la SF mais je la trouve souvent mal écrite et décevante, je n'accroche pas à la fantasy, les classiques me rebutent pour la plupart, les contemporains ne captent que peu mon intérêt. J'ai eu une grosse période de témoignages historiques (guerres mondiales, Hiroshima, Tchernobyl, ce genre de choses) mais au bout d'un moment c'est lourd, j'ai aussi avalé pas mal d'essais (sociologie, psychologie notamment) mais j'ai épuisé les thèmes qui m'intéressent, j'ai tenté les magazines (nature, psycho, société) mais sans plus...

Et depuis un an, le miracle ! Je me suis remise à lire intensivement, même si je me considère encore en panne. Dans mon collège j'ai un très beau budget, alors je me suis mis en tête de lire tout ce que j'achète. Cette semi-contrainte que je m'impose m'oblige à lire, et paradoxalement, même si parfois je n'aime pas ce que je lis, à la fin de ma lecture je suis satisfaite car au moins, j'ai rempli mon objectif. En plus, j'alterne les genres : du roman, puis de la BD, et des albums (tellement bien pour se détendre !), puis de la poésie, des mangas, des contes, des documentaires... Cette variété me permet de coller toujours à ce qui m'inspire en fonction des jours. Puis le fait que ce soit des lectures faciles pour la plupart, et rapides : parfois, en trente minutes, le bouquin est fini, et psychologiquement, ça motive de savoir qu'on va pas y passer des semaines. Quand j'en ai marre des trucs simplistes de 6e, je lis des livres de fin collège, un peu plus consistants, parfois des classiques jeunesse, et c'est chouette.

AsarteLilith a écrit:Les défis lecture m'ont bien aidée.  Je pense que le travail joue pour beaucoup : manque de temps, d'espace mental, moins d'envie après les études de textes.

Je me rends compte que je lis beaucoup moins depuis la fin du défi, vivement le mois de decembre. 

@Lisette Vive les livres courts en effet, je n'aime plus me plonger dans de gros pavés ou il y aura forcément des longueurs.

Yep....hélas, le livre de 800 pages m' a un peu achevée. Je n'ai bizarrement plus toujours l'envie de lire depuis que plus de transports en commun ( mutation en region).

Je regrette le temps de la fac un peu....

J'ai besoin d'avoir l'esprit disponible pour lire. Je tiens la liste des livres que je lis par année et on peut facilement identifier mes trois grosses ruptures qui m'ont tellement affectée que je ne parvenais plus à lire.

En ce moment je lis beaucoup beaucoup de théâtre et moins de romans. Cette année, je n'ai lu que 14 romans, tous de plus de 600 pages. Et 60 pièces.
Je me rends compte en regardant ma liste que je m'interromps davantage que plus jeune et que je n'hésite plus à abandonner un livre, même 50 pages avant la fin (ça a été le cas pour le dernier lu Les nuits de la peste, de Pamuk). Je suis plus difficile.
Je me suis dit que j'allais essayer d'attaquer des romans plus courts. Bon là, je viens de commencer Le Seigneur des porcheries et il fait 600 pages.

Entre Menerve qui ne lit "que" quelques dizaines de pages le soir et toi qui n'a lu "que" 14 romans assez épais, on voit qu'on n'a pas tous la même notion de ce que veut dire "lire beaucoup". 

Il m'est arrivé aussi de ne plus pouvoir lire. La première fois, c'était la mort d'une personne proche qui m'avait ôté toute ma concentration. Je parvenais à lire de petits formats, comme des articles de magazines (magazines légers, pas des publications sérieuses), mais deux pages étaient le maximum qui passait.

C'est revenu, avec le temps.

Les autres fois, c'est souvent venu d'une surcharge de travail, que ce soit du travail professionnel, ou du travail lié à la vie quotidienne. Quand l'esprit est absorbé par "les choses à faire", il ne se laisse pas aisément emporter par une lecture.

Mais il m'arrive aussi d'avoir des passages à vide de lecture tout simplement parce que les livres me déçoivent. C'est souvent le cas lors de la rentrée littéraire : j'entends parler d'un roman, les critiques me mettent en appétit... et je le trouve finalement verbeux, faussement intellectuel...

Et puis il y a les livres que je n'aime plus lire, alors que je les dévorais plus jeune. Changement de goût.

Vous me rassurez: moi aussi je ne rentre plus aussi facilement dans les romans, en particulier les "littéraires". Je vois des ficelles, je trouve cela boursouflé, à s'écouter écrire, à ne pas voir où veut en venir l'auteur. Possible aussi que je ne lise pas de oeuvres à mon goût tout simplement. Autant je peux me replonger avec délice dans certains livres lus et relus (effet de simple exposition, souvenirs liés) autant, pour les nouveaux, je rame. Il est probable également que l'obligation, dans le cadre de mon boulot actuel, de lire beaucoup (pas de la littérature), en moyenne 4 heures par jour, explique que je préfère me délasser avec des écrans (séries, films) ou avec la lecture de fora (associée à l'interaction possible). Mais c'est vrai que je m'interroge. J'ai une Billy en guise de "pile à lire", ma famille me presse de me débarrasser de ces livres puisque je ne lis pas, et moi qui ai dévoré adolescente les Rougons Macart en 10 jours, je ne me reconnais pas. En vacances seulement, grâce à la liseuse, je retrouve mon appétit.

On peut dire qu'une vie de lecture(s) mène à ceci: connaissance et assimilation de milliers d' auteurs classiques et contemporains, connaissance et assimilation de certaines ficelles , je suis d'accord avec ponocrates ( ficelles d'écriture dans pas mal de romans anglo-saxons contemporains, pratique des ateliers d'écriture oblige et maintenant les auteurs français s'y mettent), connaissance et assimilation de tout un tas de formes d'écriture différentes... Cela ajouté aux œuvres ou aux extraits à faire étudier en classe et à la disponibilité mentale réduite quand on vieillit ( basses tâches laterielles à gérer, charge mentale plus lourde, soucis éventuellement) font que sans doute l'esprit fait un tri. On sait assez vite si tel ou tel ouvrage va nous plaire et pourquoi, et on est je pense obligé de chercher des respirations pour éviter de saturer.
Je lis de tout, tout le temps. Mais dans les périodes de fatigue ou de stress parfois je n'arrive pas à lire " vraiment" ( c'est-à-dire en continu des romans longs ou des essais) , ça donne donc plutôt de la lecture de BD ou de romans graphiques, ou des ouvrages "cool". Mais si je n'arrive même plus à ne concentrer sur un polar c'est que mon cerveau est saturé d'autres choses et tant pis.
En ce moment j'ai un polar sur le feu, au lieu de le dévorer, je vais de vingt pages en vingt pages car je ne peux pas faire plus. Mais ça reviendra. Parce que ma nature c'est de lire.
Et qu'en général je lis vite et beaucoup.
Il est normal de saturer au bout d'un moment.
So don't panic!!

Je n’ai pas perdu le goût de la lecture, mais je lis surtout de l’histoire. La littérature revient périodiquement : je la quitte un long moment, elle finit par me manquer, je la retrouve, m’y adonne quelques semaines, un mois, et la délaisse à nouveau.

Ma sensibilité ne s’est pas émoussée, pourtant. Quand je lis en classe, j’ai quelquefois des frissons, les yeux qui picotent, la voix qui chancelle, choses inconnues naguère. Les textes aimés depuis longtemps me touchent autrement et plus profondément, et sont plus lourds de souvenirs.

Ce qui peut aider à se motiver pour lire est de ne pas avoir de forfait internet sur son téléphone. Cela permet, lorsqu'on a des temps morts comme des trajets en transports en commun, de l'attente dans la salle d'attente d'un médecin ou pendant une activité où l'on accompagne son enfant etc, de dégainer avec plaisir son livre

Ou de ne pas avoir de télé.

Quand j'étais gamine je lisais beaucoup et j'adorais cela. Je lis beaucoup moins maintenant, j'en ai conscience et j'essaie de vaincre ce phénomène. La cause essentielle : l'ordinateur/le smartphone, et l'addiction qu'ils génèrent. Quand je suis stressée (c'est-à-dire souvent), mon réflexe c'est de me connecter et de scroller. Parfois je voudrais lire mais je me dis que je n'ai pas le temps, j'ai des copies, j'ai ceci ou cela. Et plutôt que d'aller faire ce boulot, je scrolle.
J'ai repris la lecture petit à petit et quand je suis dedans, c'est un vrai plaisir.
Je me suis lancé un défi : c'est essayer de lire au moins 1h par jour. Je vais essayer de m'y tenir.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je n’ai pas perdu le goût de la lecture, mais je lis surtout de l’histoire. La littérature revient périodiquement : je la quitte un long moment, elle finit par me manquer, je la retrouve, m’y adonne quelques semaines, un mois, et la délaisse à nouveau.

Je suis comme toi, je lis des tas de choses autres que de la "littérature" (essais, histoire...)  à laquelle je me suis remis avec intensité en me reconvertissant, et encore plus en préparant l'agreg. Il m'a fallu beaucoup simuler, je l'avoue, tant je me suis souvent ennuyé  parfois dans les oeuvres  elles-mêmes, imposées ( et avec  des raffinements de cruauté, voir le fil ad hoc) et encore plus souvent dans ce que je pense hélas souvent être du blabla autour.  D'autre part, avec l'âge, la réflexion personnelle, le nombre de lectures, la comparaison, on devient de plus en plus difficile, on est un moins bon public, on "entre' moins comme dit plus haut (Ponocrates je crois) dans l'oeuvre. Je compare ça avec la télé (où je tiens quelques minutes généralement) ou le cinoche, où je ne vais même plus du tout après y être allé à reculons parfois pur faire plaisir, alors que jeune, j'y allais régulièrement et étais capable de tenir jusqu'au bout, voire aimer des trucs devant lesquels il faudrait maintenant m'enchaîner. Et l'on se dit souvent que l'on a perdu la chose la plus précieuse, le temps, déjà bouffé par le boulot.