Une solution de reconversion en lettres modernes ?

Bonjour,

Actuellement en lettres modernes en poste fixe, je recherche des solutions pour me reconvertir. J'ai été mutée cette année dans un établissement (lycée difficile) qui ne me convient pas, et pour un tas de raisons, je ne prends plus du tout de plaisir à enseigner dans ces conditions. Je n'ai pas de points, donc aucune chance de partir et certainement pas de changer d'académie. Je tente de voir du côté des détachements que ce soit dans le privé ou dans le primaire, je pense aussi à repasser le Cafep. Mais tout cela m'épuise car j'ai l'impression que tout est extrêmement compliqué et que tout est fait pour qu'on ne puisse plus "bouger". J'ai vraiment la sensation d'être enfermée dans une cage et de ne pas pouvoir en sortir.
J'ai fortement envie de tout lâcher, car je ne sais même pas comment finir l'année en étant aussi dégoutée. Cependant lorsque je ne sais pas quoi faire d'autre, et lorsque je regarde ce qui pourrait être proposé à un enseignant de lettres, tout est très vague et peu concret.
Alors y-a-t-il ici des personnes qui ont eu la même expérience et qui ont trouvé une voie de sortie, un autre métier intéressant ? Je serais très intéressée par vos retours .

Si tu te limites à ton identité d'enseignante de lettres, tu ne trouveras en effet pas grand chose, car le secteur privé et les administrations hors MEN et MESR s'intéressent rarement aux savoirs fondamentaux, même les sacro-saintes mathématiques-moyen-de-sélection.
Moi-même, ancien enseignant de mathématiques, je ne fais plus de mathématiques du tout dans mon nouvel emploi.
Je te conseillerais plutôt, si tu privilégies un maintien dans le secteur public, de regarder ce qu'on fait dans les autres administrations, et de voir dans quel concours et carrière tu peux à la fois trouver de l'intérêt et faire valoir les acquis tant de tes études de lettres (compétences rédactionnelles, etc.) que de ta première carrière (autonomie dans l'organisation, capacité à t'adapter à un environnement imprévisible, relations avec les usagers, etc.).
Pour info, et pour te montrer que les pistes ne se limitent pas à l'administratif pur ou à la culture, quelques collègues de lettres (modernes et classiques) du forum se sont reconvertis comme contrôleurs des finances publiques et en ont témoigné sur le fil associé.

Si c'est le côté établissement difficile qui est bloquant mais l'enseignement en tant que tel, dans l'enseignement catholique sous contrat du 92, tous les établissements que je connais vont du favorisé au très favorisé. Je pense qu'il y a des besoins d'enseignants.

Tu peux d'ailleurs essayer d'y aller un peu au culot auprès des établissements sous contrat à proximité qui t’intéressent: Un courriel / lettre demandant un rendez vous au directeur en présentant ta situation ( tu es titulaire dans le public, que tu envisages de passer dans le privé sous contrat éventuellement dans son établissement d'ici 1 ou 2 en repassant le concours) mais que pour éviter de faire une nouvelle erreur tu aimerais découvrir le fonctionnement et les spécificités de son établissement.
Je ne sais pas en lettres, mais en HG je connais un établissement prestigieux d'une ville prestigieuse du 92 qui cherche désespérément des titulaires : vu le prix de l’immobilier et des commerces de luxe du secteur, les titulaires vont plus loin.

Je me permets de te conseiller de rejoindre le groupe Facebook "prof tu veux changer de métier".
C'est une mine d'or d'informations sur les possibles en tous genres, en matière de reconversion. Beaucoup de témoignages de reconversions réussies, d'idées, de conseils...

Et au cas où, info en passant: nous avons tous un conseiller "proxi RH" à proximité de chez nous, qui peut nous recevoir et nous aider dans nos questionnements sur la reconversion.

Il faut aller sur le site place de l'emploi public, à défaut de trouver un détachement (mais ça peut arriver), on trouve des idées. Si l'on est assez jeune, rien n'interdit de se former, d'étudier dans des domaines de connaissance nouveaux ( droit, économie...) qui ouvrent de nombreux concours publics (issue qui permet de ne pas repartir à zéro avec conservation de l'ancienneté, de son indice majoré de traitement).

Czar a écrit:Si c'est le côté établissement difficile qui est bloquant mais l'enseignement en tant que tel, dans l'enseignement catholique sous contrat du 92, tous les établissements que je connais vont du favorisé au très favorisé. Je pense qu'il y a des besoins d'enseignants.

Tu peux d'ailleurs essayer d'y aller un peu au culot auprès des établissements sous contrat à proximité qui t’intéressent: Un courriel / lettre demandant un rendez vous au directeur en présentant ta situation ( tu es titulaire dans le public, que tu envisages de passer dans le privé sous contrat éventuellement dans son établissement d'ici 1 ou 2 en repassant le concours) mais que pour éviter de faire une nouvelle erreur tu aimerais découvrir le fonctionnement et les spécificités de son établissement.
Je ne sais pas en lettres, mais en HG je connais un établissement prestigieux d'une ville prestigieuse du 92 qui cherche désespérément des titulaires : vu le prix de l’immobilier et des commerces de luxe du secteur, les titulaires vont plus loin.

Conseil donné justement par un directeur du 92, il faut un CDE qui a le bras long et lui demander cash jusqu'où il est prêt à aller pour t'avoir : même des CDE qui l'ont fait par le passé ne sont plus prêts à se battre avec le rectorat de Versailles, qui refuse systématiquement les demandes d'affectation dans le privé (il ne s'agit pas d'un détachement). La procédure fait que les recours sont devenus plus compliqués aussi, parce que les délais sont très contraints. D'ailleurs au rectorat on m'a expliqué qu'il n'y avait pas de procédure de recours officielle, puisque cette demande d'affectation dérogatoire n'entre pas dans les actes officiels (enfin je ne sais plus quel vocabulaire a été employé, mais en gros, pas de recours ni de TA possible, ni quoi que ce soit de ce genre, on peut juste demander à ce que la demande soit réétudiée à l'amiable). L'IG m'a également expliqué que ni l'IG ni les IPR n'avaient de pouvoir là-dessus pour le secondaire (pour les CPGE un peu plus), de manière générale et plus particulièrement dans l'académie de Versailles. Bref, il faut avoir ses entrées au rectorat ou qu'un directeur qui y a ses entrées veuille te recruter.

Ah, et c'est pas trop la peine de blablater les directeurs : AUCUN de tous ceux qui m'ont répondu, y compris celle qui m'a donné son accord pour mon recrutement (mais c'est tombé à l'eau), ne m'ont demandé pourquoi je voulais quitter le public. Je crois que c'est une évidence pour eux.

Bonjour,

Mon conseil serait premièrement de temporiser pour te permettre de faire le point sur là où tu en es par rapport à ce métier. Tu évoques toi même des difficultés liées au contexte d'exercice où tu te trouves, et le blocage que tu ressens des mutations. Je pense que ces deux problèmes ont des solutions. Quand on est bloqué dans un lycée pourri, on a l'impression que l'enseignement public est pourri dans son ensemble. En vrai, c'est facile à dire, mais ne laisse pas ce lycée pourri grignoter toutes tes précédentes expériences positives. (Si tu en as eu :-). ) quand aux mutations, il y a des solutions, comme le rapprochement de conjoint . Ce n'est pas une honte, un système est fait pour être contourné. Et bcp de profs s'en vantent, d'ailleurs.

Et si vraiment tu penses à la reconversion, je te conseille de prendre ton temps.

Bon courage à toi en tout cas

Merci Anouck

Chloé92 a écrit:Bonjour,

Actuellement en lettres modernes en poste fixe, je recherche des solutions pour me reconvertir. J'ai été mutée cette année dans un établissement (lycée difficile) qui ne me convient pas, et pour un tas de raisons, je ne prends plus du tout de plaisir à enseigner dans ces conditions. Je n'ai pas de points, donc aucune chance de partir et certainement pas de changer d'académie. Je tente de voir du côté des détachements que ce soit dans le privé ou dans le primaire, je pense aussi à repasser le Cafep. Mais tout cela m'épuise car j'ai l'impression que tout est extrêmement compliqué et que tout est fait pour qu'on ne puisse plus "bouger". J'ai vraiment la sensation d'être enfermée dans une cage et de ne pas pouvoir en sortir.
J'ai fortement envie de tout lâcher, car je ne sais même pas comment finir l'année en étant aussi dégoutée. Cependant lorsque je ne sais pas quoi faire d'autre, et lorsque je regarde ce qui pourrait être proposé à un enseignant de lettres, tout est très vague et peu concret.
Alors y-a-t-il ici des personnes qui ont eu la même expérience et qui ont trouvé une voie de sortie, un autre métier intéressant  ? Je serais très intéressée par vos retours .

j’ai vécu la même chose que vous: surtout la sensation d’être prisonnière et sans points pour partir. J’ai trouvé une solution que je ne sais pas s’il est vous conviendra : partir dans les lycées AEFE ( agence enseignement français pour l’étranger) pour enseigner à l’étranger( c’est comme l’éducation nationale mais pour l’étranger). Il y en a en Europe et ailleurs partout sur la planète. Le recrutement pour les USA c’est en ce moment et cela se fait directement avec les établissements. Sinon l’aefe  publie les postes début décembre. Si ça vous intéresse inscrivez vous sur les groupes Facebook ( ou vous trouverez une mine d’information). Pour les points ce sont les commissions de l’aefe qui vous classent ( ils ont leur propre barème) et vous aurez donc des points. On peut discuter en privé si vous le souhaitez. Bon courage.

Anouck Rivière a écrit:Bonjour,

Mon conseil serait premièrement de temporiser pour te permettre de faire le point sur là où tu en es par rapport à ce métier. Tu évoques toi même des difficultés liées au contexte d'exercice où tu te trouves, et le blocage que tu ressens des mutations. Je pense que ces deux problèmes ont des solutions. Quand on est bloqué dans un lycée pourri, on a l'impression que l'enseignement public est pourri dans son ensemble. En vrai, c'est facile à dire, mais ne laisse pas ce lycée pourri grignoter toutes tes précédentes expériences positives. (Si tu en as eu :-). ) quand aux mutations, il y a des solutions, comme le rapprochement de conjoint . Ce n'est pas une honte, un système est fait pour être contourné. Et bcp de profs s'en vantent, d'ailleurs.

Et si vraiment tu penses à la reconversion, je te conseille de prendre ton temps.

Bon courage à toi en tout cas

Le rapprochement de conjoint, ça n’est pas un contournement du système… vu la manière dont tu en parles, tu évoques certainement les cas (effectivement nombreux) de PACS blancs, mais c’est illégal et à ce titre je ne suis pas sure que ce soit très autorisé de le conseiller sur un forum…

Non, le système n'est pas "fait pour être contourné" et si certains s'en vantent ils devraient avoir honte. Je suis désolé mais en effet, donner ce genre de conseil à une jeune collègue sur un forum public....

A titre personnel, je me garderais bien de jeter la pierre à ceux qui « contournent » de cette manière (mais effectivement s’en vanter n’est pas forcément très malin). Par contre, encore une fois, le conseiller sur un forum public, c’est très problématique, et il me semble que la charte l’interdit de toute façon.

Caspar a écrit:Non, le système n'est pas "fait pour être contourné" et su certains s'en vantent ils devraient avoir honte. Je suis désolé mais en effet, donner ce genre de conseil à une jeune collègue sur un forum public....

Complètement d'accord - mais venant d'une collègue qui conseille de "se mettre en arrêt" pour tout et n'importe quoi, ce conseil n'a rien de surprenant. Disons que la collègue a au moins le mérite de la cohérence, à défaut d'avoir celui de l'intégrité.

Chloé92 a écrit:Bonjour,

Actuellement en lettres modernes en poste fixe, je recherche des solutions pour me reconvertir. J'ai été mutée cette année dans un établissement (lycée difficile) qui ne me convient pas, et pour un tas de raisons, je ne prends plus du tout de plaisir à enseigner dans ces conditions. Je n'ai pas de points, donc aucune chance de partir et certainement pas de changer d'académie. Je tente de voir du côté des détachements que ce soit dans le privé ou dans le primaire, je pense aussi à repasser le Cafep. Mais tout cela m'épuise car j'ai l'impression que tout est extrêmement compliqué et que tout est fait pour qu'on ne puisse plus "bouger". J'ai vraiment la sensation d'être enfermée dans une cage et de ne pas pouvoir en sortir.
J'ai fortement envie de tout lâcher, car je ne sais même pas comment finir l'année en étant aussi dégoutée. Cependant lorsque je ne sais pas quoi faire d'autre, et lorsque je regarde ce qui pourrait être proposé à un enseignant de lettres, tout est très vague et peu concret.
Alors y-a-t-il ici des personnes qui ont eu la même expérience et qui ont trouvé une voie de sortie, un autre métier intéressant  ? Je serais très intéressée par vos retours .

Je ne sais pas si tu considères toujours de te réorienter, néanmoins si c'est le cas, je te conseille effectivement de regarder du côté des autres concours de la fonction publique. Avoir réussi le CAPES lettres modernes prouve que tu aurais certainement les capacités avec un peu de travail de réussir des concours qui demandent un de bonnes compétences rédactionnelles, comme l'IRA par exemple. Tu peux aussi t'orienter vers des métiers de la culture (ils intéressent souvent les littéraires) même si les places sont moins nombreuses.
Autrement, il est vrai qu'un changement d'établissement peut faire des merveilles sur le moral.
Quoi qu'il en soit, bon courage à toi !