La présidente du jury de CAPES externe de philo. non renouvelée

Cela fait un petit moment que cela tourne chez les professeurs de philosophie, mais je ne crois pas avoir vu l'information ici : la DGRH a demandé au ministère de ne pas reconduire la présidente du jury de CAPES externe de philosophie (derrière les motifs avancés, il faut voir que l'enjeu est essentiellement le sens donné à l'épreuve d'entretien).

Réactions des associations de professeurs de philosophie et sociétés savantes (avec aussi la réaction de la 17e section CNU et la conférence des directeurs de département de philosophie) :

https://www.appep.net/eviction-de-la-presidente-du-capes-externe-de-philosophie-une-decision-arbitraire-pour-imposer-une-reforme-inacceptable/

https://www.sofrphilo.fr/en-soutien-a-la-presidente-du-jury-du-capes-de-philosophie/

Réaction syndicale aussi du côté de la FSU :

https://www.snes.edu/article/le-sui-fsu-et-le-snes-fsu-apportent-leur-soutien-a-la-presidente-du-jury-du-capes-de-philosophie/

Un billet dans l'école des Lettres :

https://www.ecoledeslettres.fr/lindigne-eviction-de-sylvia-giocanti/

Merci Ruthven, c'est très révélateur des changements voulus par le ministère. Dans la nature du métier et le management.

Merci. Je viens de le recevoir et m’apprêtais à le poster ici. Si j'ai bien compris la date limite pour signer est ce soir.

Merci pour cette information et les liens donnés. Il y a clairement une mise au pas qui n'épargne personne.

Et j'en remets une couche en conseillant vraiment la lecture de la motion de la section 17 du cnu, qui dit très clairement ce qui sans aucun doute se joue. Elle est en pj sur la page de l'appep.
Cela a été pas mal évoqué à Langres ces derniers jours.

Je me souviens qu'il y a une dizaine d'années, les collègues de philosophie avaient déjà neutralisé la sous-épreuve de didactique que le MESR avait tenté d'introduire à l'oral des agrégations externes, en attribuant la même note à tous les candidats (et la rédaction du rapport du jury était sur ce point une merveille d'intelligence et d'ironie). On ne peut, une nouvelle fois, que leur apporter un total soutien et un témoignage d'admiration.

J'ai lu la page de l'Appep.
C'est peu de dire que les bras m'en tombent. Je n'avais pas suivi cette réforme du capes de philosophie. Sidérant.

e-Wanderer a écrit:Je me souviens qu'il y a une dizaine d'années, les collègues de philosophie avaient déjà neutralisé la sous-épreuve de didactique que le MESR avait tenté d'introduire à l'oral des agrégations externes, en attribuant la même note à tous les candidats (et la rédaction du rapport du jury était sur ce point une merveille d'intelligence et d'ironie). On ne peut, une nouvelle fois, que leur apporter un total soutien et un témoignage d'admiration.

Tu veux parler de « Agir en fonctionnaire de l'État de façon éthique et responsable » ?

Là, il s’agit de la nouvelle épreuve d’entretien. Le jury de philo est le seul à avoir contourné la nouvelle épreuve.

Jenny a écrit:Non, la nouvelle épreuve d’entretien. Le jury de philo est le seul à avoir contourné la nouvelle épreuve.

courageux de leur part

Oui, si vous avez le temps de jeter un œil à l’épreuve en question. C’est… intéressant.

kai002 a écrit:

Jenny a écrit:Non, la nouvelle épreuve d’entretien. Le jury de philo est le seul à avoir contourné la nouvelle épreuve.

courageux de leur part

Et comme l'indique le dernier lien posté dans le premier message:

Si Sylvia Giocanti a déjà reçu le soutien de l’ensemble de la communauté des enseignants de philosophie, il est à espérer que, sans tarder, les présidents de tous les Capes manifestent à leur tour leur indignation et leur désapprobation d’une décision qui va bien au-delà d’une affaire de personne. C’est la conception du métier de professeur qui est en cours de remodelage à travers les concours et c’est cette tentative de redéfinition qu’il faut combattre.

https://www.ecoledeslettres.fr/lindigne-eviction-de-sylvia-giocanti/

La conception du métier de professeur, et la conception de la souveraineté des jurys également...

ceciledeVolanges a écrit:J'ai lu la page de l'Appep.
C'est peu de dire que les bras m'en tombent. Je n'avais pas suivi cette réforme du capes de philosophie. Sidérant.

Je crois que la réforme et l'épreuve d'entretien concernent tous les CAPES.

Je confirme. Les autres jurys ont appliqué. Ceux d’HG sont particulièrement piégeux.

lene75 a écrit:Merci. Je viens de le recevoir et m’apprêtais à le poster ici. Si j'ai bien compris la date limite pour signer est ce soir.

Je n'ai rien trouvé à signer. Où est-ce ?

Prezbo a écrit:

ceciledeVolanges a écrit:J'ai lu la page de l'Appep.
C'est peu de dire que les bras m'en tombent. Je n'avais pas suivi cette réforme du capes de philosophie. Sidérant.

Je crois que la réforme et l'épreuve d'entretien concernent tous les CAPES.

Ce sont même tous les concours externes autres que l'agrégation qui ont récupéré cette bouse qui infestait déjà la plupart des concours non enseignants.

Et ça remplace une épreuve disciplinaire.

Alors, juste ne passant, je dis ça, je dis rien, mais le premier numéro de la revue Journal of Applied Psychology portait déjà sur la pertinence de l'entretien d'embauche... en 1917 ! Et le sujet a été labouré en long et en large par la littérature depuis plus d'un siècle.

Si je devais faire un résumé, ce serait "Les entretiens d'embauche sont inutiles. Ils ne permettent pas de prédire l'efficacité professionnelle du candidat".

Voili, voilou... Nous avons donc une administration qui s'entête à mettre en place une pratique connue comme inefficace au nom de... l'efficacité et de la rationalité. Splendide.

beaverforever a écrit:Alors, juste ne passant, je dis ça, je dis rien, mais le premier numéro de la revue Journal of Applied Psychology portait déjà sur la pertinence de l'entretien d'embauche... en 1917 ! Et le sujet a été labouré en long et en large par la littérature depuis plus d'un siècle.

Si je devais faire un résumé, ce serait "Les entretiens d'embauche sont inutiles. Ils ne permettent pas de prédire l'efficacité professionnelle du candidat".

Voili, voilou... Nous avons donc une administration qui s'entête à mettre en place une pratique connue comme inefficace au nom de... l'efficacité et de la rationalité. Splendide.

Si tu as des références sur le point en gras (quelles méthodes sont les mieux adaptées), tu voudras bien les partager ? Merci !

NLM76 a écrit:

lene75 a écrit:Merci. Je viens de le recevoir et m’apprêtais à le poster ici. Si j'ai bien compris la date limite pour signer est ce soir.

Je n'ai rien trouvé à signer. Où est-ce ?

Même question !

Je signerai aussi

Mathador a écrit:

e-Wanderer a écrit:Je me souviens qu'il y a une dizaine d'années, les collègues de philosophie avaient déjà neutralisé la sous-épreuve de didactique que le MESR avait tenté d'introduire à l'oral des agrégations externes, en attribuant la même note à tous les candidats (et la rédaction du rapport du jury était sur ce point une merveille d'intelligence et d'ironie). On ne peut, une nouvelle fois, que leur apporter un total soutien et un témoignage d'admiration.

Tu veux parler de « Agir en fonctionnaire de l'État de façon éthique et responsable » ?

Oui, voilà ! J'avais déjà chassé ce jargon de ma mémoire…
En lettres modernes, on avait transformé ça en une sorte d'épreuve de culture générale en demandant au candidat de prévoir un groupement de textes en phase avec le texte étudié dans le cadre de l'explication hors programme. Ce n'était pas si inintéressant, du moins quand il n'y avait pas de malentendu (certains candidats, déjà formatés par les sciences de l'éduk, nous parlaient d'organiser des "cercles de profération" ou je ne sais quelles salades pédago-délirantes). Mais on avait eu aussi des réflexions vraiment pertinentes.
En tout cas, le jury avait aussi complètement court-circuité le projet du MESR.

Je n'ai pas d'avis autorisé sur ce sujet, mais je voudrais nuancer l'affirmation qu'avance Pascal Caglar dans le lien de l'Ecole des Lettres cité plus haut, et qui semble corroborée par plusieurs contributeurs, selon laquelle le jury de philo serait le seul à avoir "aménagé" l'épreuve d'entretien à l'oral du CAPES externe.

J'ai passé le CAPES externe de lettres modernes cette année, et l'épreuve d'entretien était structurée en trois temps : une présentation de son parcours par le candidat, une ou deux questions de pédagogie spécifiques à l'enseignement des lettres (on m'a demandé ce que je pensais de la dictée, ou comment je réagirais face à un élève refusant de lire un texte à haute voix), enfin une ou deux questions relatives aux devoirs de l'enseignant, plus largement (j'ai dû expliquer quelles mesures je prendrais face à un cas de harcèlement).

Je n'ai pas vraiment d'avis sur l'évolution de la structuration du CAPES (en toute honnêteté, je l'ai eu donc je suis satisfait) mais il m'a semblé que cette épreuve était intéressante et qu'elle mobilisait, sinon des savoirs disciplinaires, du moins une certaine curiosité de l'enseignement des lettres - et spécifiquement des lettres.

Prezbo a écrit:

ceciledeVolanges a écrit:J'ai lu la page de l'Appep.
C'est peu de dire que les bras m'en tombent. Je n'avais pas suivi cette réforme du capes de philosophie. Sidérant.

Je crois que la réforme et l'épreuve d'entretien concernent tous les CAPES.

On sent bien que l'idée est en effet de faire un clin d'œil appuyé en direction de ce qui est peu à peu admis dans les autres disciplines (cf ici la tribune publiée ce jour dans l'Obs) :

Caracol93 a écrit:Je n'ai pas d'avis autorisé sur ce sujet, mais je voudrais nuancer l'affirmation qu'avance Pascal Caglar dans le lien de l'Ecole des Lettres cité plus haut, et qui semble corroborée par plusieurs contributeurs, selon laquelle le jury de philo serait le seul à avoir "aménagé" l'épreuve d'entretien à l'oral du CAPES externe.

J'ai passé le CAPES externe de lettres modernes cette année, et l'épreuve d'entretien était structurée en trois temps : une présentation de son parcours par le candidat, une ou deux questions de pédagogie spécifiques à l'enseignement des lettres (on m'a demandé ce que je pensais de la dictée, ou comment je réagirais face à un élève refusant de lire un texte à haute voix), enfin une ou deux questions relatives aux devoirs de l'enseignant, plus largement (j'ai dû expliquer quelles mesures je prendrais face à un cas de harcèlement).

Je n'ai pas vraiment d'avis sur l'évolution de la structuration du CAPES (en toute honnêteté, je l'ai eu donc je suis satisfait) mais il m'a semblé que cette épreuve était intéressante et qu'elle mobilisait, sinon des savoirs disciplinaires, du moins une certaine curiosité de l'enseignement des lettres - et spécifiquement des lettres.

La question sur le harcèlement, c'est parce que tu es passé le matin. L'après-midi, c'était la question sur l'abaya (à laquelle il suffisait de répondre "abayapu" pour avoir 20).

Je ne sais pas ce qui me sidère le plus : la vacuité de cette épreuve ou le fait que tu l'aies trouvée intéressante. Pour rappel, cette épreuve a un coefficient 3 (contre un coefficient 2 pour la dissertation de l'écrit).