Assassinat de notre collègue Samuel Paty

piesco a écrit:Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?

Si j'ai bien compris et en supposant que ce que je crois avoir compris soit avéré : il semble que se soient télescopés plusieurs choses, les exclusions et punitions à répétition de la jeune fille ; une tentative de discussion avec la mère qui était invitée à venir ; l'incident purement mensonger raconté par la jeune fille. Indépendamment de tout, la jeune fille cumulait un grand nombre d'absences en 4 ou 5 semaines et de sanctions : on alerte la mère pour qu'elle vienne en discuter, et en attendant, la fille est exclue par mesure directe 2 jours. Mais au lieu de dire la vérité à ses parents (à sa mère, d'abord, au père ensuite, car les deux sont séparés), la fille raconte son mensonge, sans doute pour s'en tirer.

Par conséquent, la mère arrive furieuse au collège et très remontée (ce qui était probablement le but du mensonge) : que la principale n'ait pas “vérifié” dans l'instant, cela peut se comprendre. D'autant qu'il est vrai que quelques élèves sont sortis (volontairement, et pas du tout comme dans le mensonge) de la classe de S. Paty, une ou deux minutes… Dans cette confusion, que l'on — la principale, mettons une heure ou deux, ou une journée — commence par croire, non pas que S. Paty ait commis une faute, mais que tel ou tel parent prenne très mal quelque chose, et qu'on lui demande d'arrondir les angles (ce que, d'ailleurs, il a commencé par faire, semble-t-il, et en toute bonne foi), cela peut se comprendre. Il semble qu'à ce moment-là, personne n'ait fait le rapport entre cette “histoire” (le mensonge de la fille) et les faits (les absences, punitions et l'exclusion 2 jours de la fille). Encore une fois : nous, nous savons la suite de l'histoire, mais sur le moment, c'était une autre paire de manches.

En revanche, dès que le père intervient, surtout accompagné, et que tout s'aggrave, dès qu'il poste des messages agressifs, de dénonciations, en réclamant des sanctions, voire en faisant des menaces etc., et que tout cela se met à circuler largement sur les réseaux sociaux, on change totalement de registre : et que, comme je l'ai déjà dit, le reste des membres de la hiérarchie de l'EN n'ait pas su voir ce qu'il y avait à voir, y compris en étant sollicité une deuxième fois, ce n'est plus du tout compréhensible. D'autant que S. Paty a dit et répété qu'il n'avait rien fait — et que c'était parfaitement vérifiable (au passage : je ne me remets toujours pas de la présentation du témoignage de l'AESH dans le Rapport de l'IG qui est tout simplement une ignominie).

epekeina.tes.ousias a écrit:

piesco a écrit:Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?

Si j'ai bien compris et en supposant que ce que je crois avoir compris soit avéré : il semble que se soient télescopés plusieurs choses, les exclusions et punitions à répétition de la jeune fille ; une tentative de discussion avec la mère qui était invitée à venir ; l'incident purement mensonger raconté par la jeune fille. Indépendamment de tout, la jeune fille cumulait un grand nombre d'absences en 4 ou 5 semaines et de sanctions : on alerte la mère pour qu'elle vienne en discuter, et en attendant, la fille est exclue par mesure directe 2 jours. Mais au lieu de dire la vérité à ses parents (à sa mère, d'abord, au père ensuite, car les deux sont séparés), la fille raconte son mensonge, sans doute pour s'en tirer.

Par conséquent, la mère arrive furieuse au collège et très remontée (ce qui était probablement le but du mensonge) : que la principale n'ait pas “vérifié” dans l'instant, cela peut se comprendre. D'autant qu'il est vrai que quelques élèves sont sortis (volontairement, et pas du tout comme dans le mensonge) de la classe de S. Paty, une ou deux minutes… Dans cette confusion, que l'on — la principale, mettons une heure ou deux, ou une journée — commence par croire, non pas que S. Paty ait commis une faute, mais que tel ou tel parent prenne très mal quelque chose, et qu'on lui demande d'arrondir les angles (ce que, d'ailleurs, il a commencé par faire, semble-t-il, et en toute bonne foi), cela peut se comprendre. Il semble qu'à ce moment-là, personne n'ait fait le rapport entre cette “histoire” (le mensonge de la fille) et les faits (les absences, punitions et l'exclusion 2 jours de la fille). Encore une fois : nous, nous savons la suite de l'histoire, mais sur le moment, c'était une autre paire de manches.

En revanche, dès que le père intervient, surtout accompagné, et que tout s'aggrave, dès qu'il poste des messages agressifs, de dénonciations, en réclamant des sanctions, voire en faisant des menaces etc., et que tout cela se met à circuler largement sur les réseaux sociaux, on change totalement de registre : et que, comme je l'ai déjà dit, le reste des membres de la hiérarchie de l'EN n'ait pas su voir ce qu'il y avait à voir, y compris en étant sollicité une deuxième fois, ce n'est plus du tout compréhensible. D'autant que S. Paty a dit et répété qu'il n'avait rien fait — et que c'était parfaitement vérifiable (au passage : je ne me remets toujours pas de la présentation du témoignage de l'AESH dans le Rapport de l'IG qui est tout simplement une ignominie).

De quel rapport parles-tu? Celui fait un après?

Oui, celui intitulé : « Enquête sur les évènements survenus au collège du Bois d’Aulne (Conflans-Sainte-Honorine) avant l’attentat du 16 octobre 2020 ». Celui que l'on trouve ici : https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/277562.pdf

epekeina.tes.ousias a écrit:Oui, celui intitulé : « Enquête sur les évènements survenus au collège du Bois d’Aulne (Conflans-Sainte-Honorine) avant l’attentat du 16 octobre 2020 ». Celui que l'on trouve ici : https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/277562.pdf

Désolée, je suis fatiguée donc je crois que je ne comprends pas tout car je viens de relire le rapport le temps que tu répondes et qu'est ce qui pose souci avec le témoignage de l'AESH? (Tellement fatiguée que je suis allée vérifier le sens du mot "ignominie"...)

Marcelle Duchamp a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Oui, celui intitulé : « Enquête sur les évènements survenus au collège du Bois d’Aulne (Conflans-Sainte-Honorine) avant l’attentat du 16 octobre 2020 ». Celui que l'on trouve ici : https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/277562.pdf

Désolée, je suis fatiguée donc je crois que je ne comprends pas tout car je viens de relire le rapport le temps que tu répondes et qu'est ce qui pose souci avec le témoignage de l'AESH? (Tellement fatiguée que je suis allée vérifier le sens du mot "ignominie"...)

Il est morcelé : distribué en trois ou quatre endroits différents — avec à chaque fois des usages différents, et peu accordables entre eux. Et à aucun moment la question n'est posée de savoir si S. Paty avait ou non fait “quelque chose” : or, ce témoignage (et quelques autres) peut l'innocenter. Mais là, non.
À mon avis, le but est probablement de laisser planer le doute, autrement dit, de disculper l'EN ! (Et puis, il y aussi quelque chose de franchement délirant : un rapport de l'IG ficelé, rédigé et rendu en octobre à peine 2 ou 3 semaines après les faits ? sur un événement de cette nature et de cette gravité ? vraiment ?) C'est aussi ce que dit et répète la sœur de S. Paty.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Oui, celui intitulé : « Enquête sur les évènements survenus au collège du Bois d’Aulne (Conflans-Sainte-Honorine) avant l’attentat du 16 octobre 2020 ». Celui que l'on trouve ici : https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/277562.pdf

Désolée, je suis fatiguée donc je crois que je ne comprends pas tout car je viens de relire le rapport le temps que tu répondes et qu'est ce qui pose souci avec le témoignage de l'AESH? (Tellement fatiguée que je suis allée vérifier le sens du mot "ignominie"...)

Il est morcelé : distribué en trois ou quatre endroits différents — avec à chaque fois des usages différents, et peu accordables entre eux. Et à aucun moment la question n'est posée de savoir si S. Paty avait ou non fait “quelque chose” : or, ce témoignage (et quelques autres) peut l'innocenter. Mais là, non.
À mon avis, le but est probablement de laisser planer le doute, autrement dit, de disculper l'EN ! (Et puis, il y aussi quelque chose de franchement délirant : un rapport de l'IG ficelé, rédigé et rendu en octobre à peine 2 ou 3 semaines après les faits ? sur un événement de cette nature et de cette gravité ? vraiment ?) C'est aussi ce que dit et répète la sœur de S. Paty.

Ce que je ne comprends pas dans ce rapport, c’est pourquoi les élèves ont dessiné? Dessiné quoi?! L’AESH n’explique pas grand chose…

A noter que l'AESH est décédée il y a deux ans environ. Elle ne pourra rien ajouter à ce que les IG ont demandé.

C'est aussi ce que j'ai en tête quand je dis que je ne me remets pas d'avoir lu ce rapport…

Extrait du livre de Mickaëlle Paty, soeur de Samuel, in Le cours de monsieur Paty, page 71 :




Si ce qui est écrit est vrai, alors c'est gravissime.

Si c'est le même collègue que celui du reportage de l'année dernière, c'est très possible. Il était interrogé après l'assassinat et maintenait son opinion. C'était glaçant.