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- gnafron2004Grand sage
*Hildegarde* a écrit:Le lycée de ma ville dont je parlais hier est maintenant constamment surveillé par une trentaine de soldats en armes. C'est... je ne trouve même pas les mots. Je n'arrive pas à croire qu'on en soit là... que les menaces soient si réelles qu'on en arrive à ça.
sympa l'ambiance, ça doit être dur de se concentrer!
- nicole 86Expert spécialisé
*Hildegarde* a écrit:zigmag17 a écrit:chmarmottine a écrit:Je vous lis depuis ce matin ... je ne sais pas comment vous faites .... je n'arrive pas à regarder tout ça ...
J'ai regardé Public Sénat. La soeur de Samuel Paty est remarquable et son allocution puis ses réponses aux questions font enfin entendre le vrai. Pour ma part , si le contexte n'est pas rassurant ( ça on le sait déjà), cela m'a réconfortée de sentir qu'une parole est entendue et crue.
Et puis j'ai mieux compris soudain la distorsion qu'il peut y avoir entre les discours des "anciens" profs et ceux des "jeunes" qui défendent une laïcité qu'elle qualifie d'"ouverte".
J'ai enfin eu l'impression qu'un voile se déchirait et que c'était la fin d'une certaine omerta.
Maintenant je vais tâcher de trouver le lien relatif à ce qui est évoqué à la fin du document, à savoir l'audition des enseignants. Ca m'intéresse.
Merci Nicole pour le lien
J'ai cherché le lien de l'audition des enseignants, je ne l'ai malheureusement pas trouvé. Si quelqu'un le trouve, merci d'avance pour le partage !
L'audition a-t-elle eu lieu ? Sera-t-elle publique ?
D'autre part j'ai lu (mais où ?) que G. Attal sera aussi entendu.
- ThalieGrand sage
Je crois que tu confonds. Celui qui a repris le travail c'est celui qui est tombé à terre car il se défendait avec une chaise; il n'a pas été blessé. Son chef lui a porté secours et c'est le chef de cet agent qui a été blessé et je crois qu'il est hors de danger.Caspar a écrit:Ajonc35 a écrit:Je valide tout ce que tu écris.Elyas a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:
Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.
Je vais sans doute dénoter mais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.
Cet "ordre moral" qui veut qu'on renomme immédiatement le collège ne pense pas aux plus fragiles qui étaient là, ont toujours été là et seront encore là. Le rapport de l'IGENSR ne les a pas interrogés. Pourtant, ils ont soutenu Samuel mais ils n'existent pas dans le débat et dans les beaux discours des offusqués que le collège du Bois d'Aulne se nomme toujours le Bois d'Aulne.
Bref, on a invisibilisé les petites mains du collège et personne ne pense à eux.
( Dans ma commune, le conseil municipal a rendu hommage ce lundi, en réunion, à Dominique Bernard. A la fin de ce conseil, les élus de l'opposition ont faite remarquer qu'un ancien maire, 3 mandats, n'avait rien à son nom sur la commune. J'ai trouvé cette intervention indécente, pas le moment.
Pour revenir au message, une pensée aussi aux 2 blessés graves , un anseignant d'EPS et, justement, un agent d'entretien. Quelqu'un à des nouvelles?
L'agent d'entretien a été interviewé par RTL je crois et a tenu à reprendre le travail lundi, pour éviter de cogiter tout seul chez lui (je le cite de mémoire).
- CasparProphète
C'est bien possible en effet, désolé pour cette méprise.
- JennyMédiateur
J’ai posté des nouvelles sur l’autre fil, il se remet doucement.
- VerduretteModérateur
*Hildegarde* a écrit:Le lycée de ma ville dont je parlais hier est maintenant constamment surveillé par une trentaine de soldats en armes. C'est... je ne trouve même pas les mots. Je n'arrive pas à croire qu'on en soit là... que les menaces soient si réelles qu'on en arrive à ça.
C'est ce que vivent les établissements privés juifs, leurs élèves et leurs familles, depuis plus de dix ans, et c'est renforcé en ce moment. Établissements que les parents ne choisissent pas forcément pour des raisons religieuses mais pour protéger leurs enfants du harcèlement antisémite qu'ils vivaient parfois dans un précédent établissement, alors qu'ils auraient, pour certains, souhaité rester dans un établissement laïc. On n'en parle pas beaucoup,, mais c'est aussi une atteinte grave à la laïcité mêlée d'une forme de racisme.
- CasparProphète
Elyas a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Hermione0908 a écrit:Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mickaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.
Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.
C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.
Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.
Je vais sans doute détonnermais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.
Cet "ordre moral" qui veut qu'on renomme immédiatement le collège ne pense pas aux plus fragiles qui étaient là, ont toujours été là et seront encore là. Le rapport de l'IGENSR ne les a pas interrogés. Pourtant, ils ont soutenu Samuel mais ils n'existent pas dans le débat et dans les beaux discours des offusqués que le collège du Bois d'Aulne se nomme toujours le Bois d'Aulne.
Bref, on a invisibilisé les petites mains du collège et personne ne pense à eux.
C'est ce que disent les élèves interrogés dans le documentaire diffusé sur France 2 (que j'ai trouvé passionnant). Ils expliquent aussi l'envie de ne pas oublier et le besoin d'aller de l'avant.
- lene75Prophète
Je n'aurais pas dû regarder le débat qui suit le documentaire. La solution ce sont des "modules laïcité" et des gadgets pédagogiques.
Mais quand comprendra-t-on : 1) que l'école ne peut pas tout et qu'aucun cours n'empêchera un jeune ou moins jeune déscolarisé de faire un attentat, mais pas non plus un jeune scolarisé fanatisé qui ferme les oreilles, 2) que pour les autres la guerre de la croyance est perdue d'avance, et qu'elle est même dangereuse, parce qu'aucun catéchisme républicain ne pourra surpasser le pouvoir d’endoctrinement de réseaux intégristes, et que même ce n'est pas souhaitable. Quand bien même les "valeurs de la République" gagneraient la bataille de l'endoctrinement, ce serait un échec peut-être pire que le mal. Je ne comprends même pas comment la collègue peut à la fois prétendre enseigner les Lumières et la raison et défendre ce genre de dispositifs totalement antinomiques avec l'esprit des Lumières. On ne développe pas la raison en 3h prises sur le temps d'enseignement, mais pas non plus en 100h à parler de laïcité, car on ne la développe pas de façon directe.
Le meilleur rempart contre le fanatisme et l'endoctrinement, c'est le décentrement, la mise en perspective, la culture et la compréhension du monde, qui pourra à un moment s'accompagner de construction par l'argumentation. Autrement dit, pour faire advenir une vraie laïcité, la littérature est bien plus puissante que n'importe quel PowerPoint sur la laïcité. L'histoire, la philo aussi, bien sûr, mais tout autant les langues, les arts, les mathématiques, la logique qu'on n'enseigne plus directement, la physique, etc. Le problème, c'est que ce n'est pas spectaculaire et que les progrès sont lents. Ce sont des années de travail méticuleux, qui commence en petite section de maternelle par l'outil qui conditionne tout le reste : la maîtrise de la langue. Tous ces gadgets, toutes ces heures perdues à vouloir faire rentrer de force dans la tête des élèves des "valeurs" comme on voudrait tracer des cercles carrés sont des entraves à ce travail de fond. Heures perdues pour les élèves et temps perdu pour leurs professeurs qui n'en ont plus pour l'essentiel.
Le hasard du calendrier a fait qu'il m'a sauté aux yeux lundi que Hobbes, qui n'a rien d'un démocrate, posait mieux les jalons de la démocratie et de la laïcité que les "ressources" sur la laïcité de notre cher Eduscol. Mais il ne peut le faire que pour des esprits avertis. Le détour est nécessaire : ce n'est pas en pointant la flèche droit sur le 1000 qu'on atteint le 1000. Ce dont souffre l'école, ce n'est pas d'un manque d'empilement de dispositifs dépareillés, mais du manque de temps, du temps long pour construire des fondations solides, humaines et intellectuelles. Ce qui manque c'est de construire tout court, plutôt que de livrer du produit industriel pré-mâché et pré-emballé.
Mais quand comprendra-t-on : 1) que l'école ne peut pas tout et qu'aucun cours n'empêchera un jeune ou moins jeune déscolarisé de faire un attentat, mais pas non plus un jeune scolarisé fanatisé qui ferme les oreilles, 2) que pour les autres la guerre de la croyance est perdue d'avance, et qu'elle est même dangereuse, parce qu'aucun catéchisme républicain ne pourra surpasser le pouvoir d’endoctrinement de réseaux intégristes, et que même ce n'est pas souhaitable. Quand bien même les "valeurs de la République" gagneraient la bataille de l'endoctrinement, ce serait un échec peut-être pire que le mal. Je ne comprends même pas comment la collègue peut à la fois prétendre enseigner les Lumières et la raison et défendre ce genre de dispositifs totalement antinomiques avec l'esprit des Lumières. On ne développe pas la raison en 3h prises sur le temps d'enseignement, mais pas non plus en 100h à parler de laïcité, car on ne la développe pas de façon directe.
Le meilleur rempart contre le fanatisme et l'endoctrinement, c'est le décentrement, la mise en perspective, la culture et la compréhension du monde, qui pourra à un moment s'accompagner de construction par l'argumentation. Autrement dit, pour faire advenir une vraie laïcité, la littérature est bien plus puissante que n'importe quel PowerPoint sur la laïcité. L'histoire, la philo aussi, bien sûr, mais tout autant les langues, les arts, les mathématiques, la logique qu'on n'enseigne plus directement, la physique, etc. Le problème, c'est que ce n'est pas spectaculaire et que les progrès sont lents. Ce sont des années de travail méticuleux, qui commence en petite section de maternelle par l'outil qui conditionne tout le reste : la maîtrise de la langue. Tous ces gadgets, toutes ces heures perdues à vouloir faire rentrer de force dans la tête des élèves des "valeurs" comme on voudrait tracer des cercles carrés sont des entraves à ce travail de fond. Heures perdues pour les élèves et temps perdu pour leurs professeurs qui n'en ont plus pour l'essentiel.
Le hasard du calendrier a fait qu'il m'a sauté aux yeux lundi que Hobbes, qui n'a rien d'un démocrate, posait mieux les jalons de la démocratie et de la laïcité que les "ressources" sur la laïcité de notre cher Eduscol. Mais il ne peut le faire que pour des esprits avertis. Le détour est nécessaire : ce n'est pas en pointant la flèche droit sur le 1000 qu'on atteint le 1000. Ce dont souffre l'école, ce n'est pas d'un manque d'empilement de dispositifs dépareillés, mais du manque de temps, du temps long pour construire des fondations solides, humaines et intellectuelles. Ce qui manque c'est de construire tout court, plutôt que de livrer du produit industriel pré-mâché et pré-emballé.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Je suis assez d’accord. L’explicitation de ces «valeurs» est très certainement nécessaire, mais sans le reste, ce n’est, comme tu le dis, qu’un catéchisme, très certainement moins puissant que d’autres — parce qu’aucun d’entre nous ne souhaite endoctriner.
- CasparProphète
Je n'ai pas regardé le débat, on dirait que la télévision n'a pas évolué depuis Les dossiers de l'écran : il faut faire suivre le film d'un débat pour bien s'assurer que le public pas très futé à tout compris, mais bref. .
En effet il y a déjà les cours d'EMC et des autres matières, pas besoin de module truc ou de dispositif machin dont il va falloir "s'emparer" mais c'est la réponse habituelle, prévisible et automatique, tout comme "il faut former les profs".
En effet il y a déjà les cours d'EMC et des autres matières, pas besoin de module truc ou de dispositif machin dont il va falloir "s'emparer" mais c'est la réponse habituelle, prévisible et automatique, tout comme "il faut former les profs".
- Ajonc35Sage
Que tout cela est juste et bien dit.lene75 a écrit:Je n'aurais pas dû regarder le débat qui suit le documentaire. La solution ce sont des "modules laïcité" et des gadgets pédagogiques.
Mais quand comprendra-t-on : 1) que l'école ne peut pas tout et qu'aucun cours n'empêchera un jeune ou moins jeune déscolarisé de faire un attentat, mais pas non plus un jeune scolarisé fanatisé qui ferme les oreilles, 2) que pour les autres la guerre de la croyance est perdue d'avance, et qu'elle est même dangereuse, parce qu'aucun catéchisme républicain ne pourra surpasser le pouvoir d’endoctrinement de réseaux intégristes, et que même ce n'est pas souhaitable. Quand bien même les "valeurs de la République" gagneraient la bataille de l'endoctrinement, ce serait un échec peut-être pire que le mal. Je ne comprends même pas comment la collègue peut à la fois prétendre enseigner les Lumières et la raison et défendre ce genre de dispositifs totalement antinomiques avec l'esprit des Lumières. On ne développe pas la raison en 3h prises sur le temps d'enseignement, mais pas non plus en 100h à parler de laïcité, car on ne la développe pas de façon directe.
Le meilleur rempart contre le fanatisme et l'endoctrinement, c'est le décentrement, la mise en perspective, la culture et la compréhension du monde, qui pourra à un moment s'accompagner de construction par l'argumentation. Autrement dit, pour faire advenir une vraie laïcité, la littérature est bien plus puissante que n'importe quel PowerPoint sur la laïcité. L'histoire, la philo aussi, bien sûr, mais tout autant les langues, les arts, les mathématiques, la logique qu'on n'enseigne plus directement, la physique, etc. Le problème, c'est que ce n'est pas spectaculaire et que les progrès sont lents. Ce sont des années de travail méticuleux, qui commence en petite section de maternelle par l'outil qui conditionne tout le reste : la maîtrise de la langue. Tous ces gadgets, toutes ces heures perdues à vouloir faire rentrer de force dans la tête des élèves des "valeurs" comme on voudrait tracer des cercles carrés sont des entraves à ce travail de fond. Heures perdues pour les élèves et temps perdu pour leurs professeurs qui n'en ont plus pour l'essentiel.
Le hasard du calendrier a fait qu'il m'a sauté aux yeux lundi que Hobbes, qui n'a rien d'un démocrate, posait mieux les jalons de la démocratie et de la laïcité que les "ressources" sur la laïcité de notre cher Eduscol. Mais il ne peut le faire que pour des esprits avertis. Le détour est nécessaire : ce n'est pas en pointant la flèche droit sur le 1000 qu'on atteint le 1000. Ce dont souffre l'école, ce n'est pas d'un manque d'empilement de dispositifs dépareillés, mais du manque de temps, du temps long pour construire des fondations solides, humaines et intellectuelles. Ce qui manque c'est de construire tout court, plutôt que de livrer du produit industriel pré-mâché et pré-emballé.
L'enseignement est devenu du saupoudrage et ne permet pas d'asseoir sur le long terme.
Oui, c'est le temps qui manque et en plus tous les élèves ne vont pas au même rythme pour tout, donc le temps est nécessaire pour assimiler, digérer, se poser des questions.
En.lepa, j'avais 1 heure d'HG en seconde et première, 2 heures en terminale. Avec la réforme des bac pro au ministere de l'agriculture, l'emc vient en plus à raison d'un quart d'heure par semaine, de plus en pluridisciplinarité ( co- enseignement si vous préférez). Du saupoudrage.
Oui la laïcité, la tolérance, les libertés, etc. peuvent s'enseigner sur du long terme et dans toutes les disciplines, je dis bien toutes.
(mon dernier petit- fils n'a marché qu'à 21 mois, il a pris son temps, mais fait du vélo, sans petites roues, depuis qu'il a 3 ans et demi. Il a son rythme)
- Clecle78Bon génie
Je suis bien d'accord .Dire que c'est une prof qui propose ça ... C'est bien parti pour des modules pansements urgo le soir ou pendant les vacances et on dira que tout est réglé. Quelle pauvreté et quelle indigence. Mais peut-être manque -t- une personnalité forte pour exprimer ce besoin. Ce matin Sandrine Rousseau que je n'apprécie pas forcément a des paroles très justes sur France Info. Elle critique cette pseudo formation qui n'est qu'une autre façon de rejeter la responsabilité sur les professeurs.lene75 a écrit:Je n'aurais pas dû regarder le débat qui suit le documentaire. La solution ce sont des "modules laïcité" et des gadgets pédagogiques.
Mais quand comprendra-t-on : 1) que l'école ne peut pas tout et qu'aucun cours n'empêchera un jeune ou moins jeune déscolarisé de faire un attentat, mais pas non plus un jeune scolarisé fanatisé qui ferme les oreilles, 2) que pour les autres la guerre de la croyance est perdue d'avance, et qu'elle est même dangereuse, parce qu'aucun catéchisme républicain ne pourra surpasser le pouvoir d’endoctrinement de réseaux intégristes, et que même ce n'est pas souhaitable. Quand bien même les "valeurs de la République" gagneraient la bataille de l'endoctrinement, ce serait un échec peut-être pire que le mal. Je ne comprends même pas comment la collègue peut à la fois prétendre enseigner les Lumières et la raison et défendre ce genre de dispositifs totalement antinomiques avec l'esprit des Lumières. On ne développe pas la raison en 3h prises sur le temps d'enseignement, mais pas non plus en 100h à parler de laïcité, car on ne la développe pas de façon directe.
Le meilleur rempart contre le fanatisme et l'endoctrinement, c'est le décentrement, la mise en perspective, la culture et la compréhension du monde, qui pourra à un moment s'accompagner de construction par l'argumentation. Autrement dit, pour faire advenir une vraie laïcité, la littérature est bien plus puissante que n'importe quel PowerPoint sur la laïcité. L'histoire, la philo aussi, bien sûr, mais tout autant les langues, les arts, les mathématiques, la logique qu'on n'enseigne plus directement, la physique, etc. Le problème, c'est que ce n'est pas spectaculaire et que les progrès sont lents. Ce sont des années de travail méticuleux, qui commence en petite section de maternelle par l'outil qui conditionne tout le reste : la maîtrise de la langue. Tous ces gadgets, toutes ces heures perdues à vouloir faire rentrer de force dans la tête des élèves des "valeurs" comme on voudrait tracer des cercles carrés sont des entraves à ce travail de fond. Heures perdues pour les élèves et temps perdu pour leurs professeurs qui n'en ont plus pour l'essentiel.
Le hasard du calendrier a fait qu'il m'a sauté aux yeux lundi que Hobbes, qui n'a rien d'un démocrate, posait mieux les jalons de la démocratie et de la laïcité que les "ressources" sur la laïcité de notre cher Eduscol. Mais il ne peut le faire que pour des esprits avertis. Le détour est nécessaire : ce n'est pas en pointant la flèche droit sur le 1000 qu'on atteint le 1000. Ce dont souffre l'école, ce n'est pas d'un manque d'empilement de dispositifs dépareillés, mais du manque de temps, du temps long pour construire des fondations solides, humaines et intellectuelles. Ce qui manque c'est de construire tout court, plutôt que de livrer du produit industriel pré-mâché et pré-emballé.
- Isis39Enchanteur
- WilhelmNiveau 1
lene75 a écrit: Le meilleur rempart contre le fanatisme et l'endoctrinement, c'est le décentrement, la mise en perspective, la culture et la compréhension du monde, qui pourra à un moment s'accompagner de construction par l'argumentation. Autrement dit, pour faire advenir une vraie laïcité, la littérature est bien plus puissante que n'importe quel PowerPoint sur la laïcité. L'histoire, la philo aussi, bien sûr, mais tout autant les langues, les arts, les mathématiques, la logique qu'on n'enseigne plus directement, la physique, etc. Le problème, c'est que ce n'est pas spectaculaire et que les progrès sont lents. Ce sont des années de travail méticuleux, qui commence en petite section de maternelle par l'outil qui conditionne tout le reste : la maîtrise de la langue.
Je ne saurais mieux dire. C'est ce qui fait de l'école une école réellement émancipatrice. En te lisant, je pense à la philosophe américaine Martha Nussbaum, dont je fais lire l'extrait suivant en débuté d'année, en spécialité HLP :
De profonds changements affectent ce que les sociétés démocratiques enseignent aux jeunes, et ces changements n’ont pas été suffisamment examinés. Avides de profit national, les États et leurs systèmes éducatifs bradent avec insouciance des atouts indispensables à la survie des démocraties. Si la tendance se prolonge, les États du monde entier produiront bientôt des générations de machines efficaces, mais non des citoyens complets capables de penser par eux-mêmes, de critiquer la tradition et de comprendre ce que signifient les souffrances et les succès d’autrui. L’avenir des démocraties mondiales est en jeu.
Quels sont donc ces changements profonds ? Dans presque tous les pays du monde, les arts et les humanités sont amputés, à la fois dans le cycle primaire, le cycle secondaire et à l’université. Les décideurs politiques y voient des fioritures futiles, à un moment où les pays doivent se débarrasser de tous les éléments inutiles pour rester compétitifs sur le marché mondial ; arts et humanités perdent rapidement leur place dans le cursus éducatif, et simultanément dans l’esprit et le cœur des parents et des enfants. De fait, ce qu’on peut désigner comme les aspects humanistes de la science et des sciences sociales – l’imagination, la créativité, la pensée critique rigoureuse – perd également du terrain au fur et à mesure que les États préfèrent poursuivre un profit à court terme en cultivant les qualifications techniques hautement spécialisées qui répondent à cet objectif.
[…]
Nous recherchons les biens qui protègent, plaisent, réconfortent, ceux que Tagore [écrivain indien (1861-1941)] désignait comme notre « couverture » matérielle. Mais nous oublions apparemment l’« âme », c’est-à-dire ce que cela signifie que d’ouvrir l’âme et de donner à une personne les clés d’accès à un monde riche, subtil, complexe ; ce que c’est que de rencontrer une autre personne comme une âme, plutôt que comme un simple instrument utile ou un obstacle pour ses propres projets ; ce que c’est que de parler en personne dotée d’une âme à une autre personne que l’on considère comme tout aussi profonde et complexe que soi-même.
Pour beaucoup de personnes, le mot « âme » est porteur de connotations religieuses, et mon intention n’est ni de les souligner ni de les rejeter. À chacun de décider s’il veut leur prêter l’oreille ou les ignorer. Ce que je veux souligner en revanche, c’est ce que Tagore et Alcott [philosophe américain (1799-1888)] entendaient tous les deux par là : les capacités de pensée et d’imagination qui nous rendent humains et font de [15] nos relations des relations humaines riches, plutôt que des relations de simple usage et manipulation. Lorsque nous nous rencontrons en société, si nous n’avons pas appris à voir à la fois nous-même et autrui de cette manière, en imaginant en l’autre les facultés intérieures de pensée et d’émotion, la démocratie est vouée à l’échec. Car la démocratie est construite sur le respect et l’attention, et ces qualités dépendent à leur tour de la capacité de voir les autres comme des êtres humains et non comme de simples objets.
Parce que tous les pays recherchent si avidement la croissance l’économique, surtout en temps de crise, on ne s’est pas suffisamment interrogé sur la direction à donner à l’éducation et, partant, aux sociétés démocratiques. Avec la ruée vers le profit sur le marché mondial, des valeurs précieuses pour l’avenir de la démocratie, en particulier dans une époque d’angoisse religieuse et économique, risquent d’être perdues.
La recherche du profit incite de nombreux dirigeants à penser que la science et la technologie sont d’une importance cruciale pour la santé future des pays. Il n’y a pas de raison de s’opposer à une bonne éducation scientifique et technique, et je ne veux pas suggérer que les États devraient cesser de vouloir progresser sur ce plan. Mais je redoute que d’autres capacités, tout aussi cruciales, des capacités essentielles pour la santé interne de toute démocratie et pour la création d’une culture mondiale décente, capable d’affronter de manière constructive les problèmes internationaux les plus pressant, ne se perdent dans le tourbillon de la compétition.
Ces capacités – la pensée critique ; la capacité à dépasser les intérêts locaux pour affronter les problèmes [16] mondiaux en « citoyen du monde » ; enfin la capacité à imaginer avec empathie les difficultés d’autrui (2) – dépendent de l’étude des humanités et des arts.
— Martha NUSSBAUM [philosophe américaine (1947- )], Les Émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIe siècle ? [Not for profit. Why Democracy Needs the Humanities] (2010), traduction de l’anglais (États-Unis) par Solange Chavel, Paris, Flammarion, « Champs essais », 2020, chapitre premier « La crise silencieuse », p. 10-16.
Elle critique le capitalisme et l'économisme, mais ce qu'elle met en avant me semble pertinent pour lutter contre le fanatisme, en se décentrant par les humanités, du moins selon elle. Après, comme cela a pu être montré pour le complotisme, les arguments rationnels ne peuvent pas grand chose, voire rien. Il faut un "déclic". Mais par quel moyen ? Il n'y a pas de réponses générales... Confronter ces personnes à des situations concrètes, à des personnes... Se décentrer comme tu le dis. Cela semble bien plus efficace pour des élèves, et ce dès le plus jeune âge. Cela permettrait aussi de régler bien d'autres problèmes, comme le harcèlement...
Enfin, je suis peut-être trop idéaliste... Et cela supposerait aussi que tous se remettent en question : politiques, journalistes, adultes, parents...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Tout enseignement et toute éducation se situe en amont : avant. Et non pas après. Par conséquent, ils ne peuvent relever d'une forme de “remède” — que l'on présente de manière fallacieuse comme une sorte de “prévention” (comme un vaccin).
de plus, comme ni l'enseignement ni l'éducation ne relèvent d'une (ou plusieurs) science(s), mais tout au plus de savoirs variés et réflexifs, ils ne peuvent en aucun cas se présenter comme des “ingénieries”, avec chaîne de production et contrôle de qualité en sortie d'usine.
Donc, “saisir l'école” du problème en lui enjoignant de le résoudre est une erreur (répétée) et, politiquement, une faute : car, que ce soit intentionnel ou non, cela transforme l'enseignement et l'éducation en des sortes de procédés (dits) “sociétaux” chargés de traiter des problèmes (dits) “sociétaux” et de résoudre ces problèmes. Ce qui interdit d'aborder ces problèmes comme il le faudrait : politiquement.
de plus, comme ni l'enseignement ni l'éducation ne relèvent d'une (ou plusieurs) science(s), mais tout au plus de savoirs variés et réflexifs, ils ne peuvent en aucun cas se présenter comme des “ingénieries”, avec chaîne de production et contrôle de qualité en sortie d'usine.
Donc, “saisir l'école” du problème en lui enjoignant de le résoudre est une erreur (répétée) et, politiquement, une faute : car, que ce soit intentionnel ou non, cela transforme l'enseignement et l'éducation en des sortes de procédés (dits) “sociétaux” chargés de traiter des problèmes (dits) “sociétaux” et de résoudre ces problèmes. Ce qui interdit d'aborder ces problèmes comme il le faudrait : politiquement.
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Si tu vales valeo.
- lene75Prophète
La prof invitée sur le plateau n'a en effet que le mot "formation" à la bouche et cette forme de mépris et de sentiment de supériorité de ceux qui se prennent pour des hussards de la République face à des collègues incompétents. Ce qui donne une caution de terrain pour que les autres interlocuteurs, et notamment la présentatrice, enfoncent le clou. Il y a quand même de temps en temps un bémol, heureusement, notamment de la part je crois de celui qui est spécialiste de questions de sécurité, qui rappelle que l'école ne peut pas tout et aussi justement que ce discours laisse entendre que si les profs se font tuer, c'est parce qu'ils sont incompétents. Également je crois d'un journaliste spécialiste de ces questions (désolée si j'identifie mal les interlocuteurs) qui répéte plusieurs fois que les enseignants ne sont pas des soldats.
Mais ce que le grand public entend, c'est que s'il y a des attentats, c'est parce que les profs sont nuls, et ce qu'on sent venir, ce sont des formations absconses le mercredi après-midi et des heures dédiées à l'enseignement de la laïcité, au même niveau que et à côté de la sécurité routière, du tri des déchets et autres joyeusetés de ce genre, le tout au détriment d'un vrai enseignement, condition de possibilité de la laïcité et de la liberté de penser. Et ce qui m'achève, c'est que, sur ce plateau, ceux qui défendent cette idée des formations et des bidules, ce sont les deux de l'EN : la prof, qui n'a que le mot "raison" et "Lumières" à la bouche pour se donner une légitimité, et le "spécialiste" qui va avoir le pouvoir de mettre en place ces formations et qui a donc un important pouvoir de nuisance.
Ça gâche le documentaire qui était très bien, je trouve.
Édit : je ne crois pas au pouvoir de la raison ni de l'école sur les fanatisés. C'est en ce sens que je dis que l'école ne peut pas tout. Je crois en revanche au pouvoir de l'obscurantisme si on organise l'école autour de ces fanatiques en abêtissant ceux qui ne le sont pas.
Mais ce que le grand public entend, c'est que s'il y a des attentats, c'est parce que les profs sont nuls, et ce qu'on sent venir, ce sont des formations absconses le mercredi après-midi et des heures dédiées à l'enseignement de la laïcité, au même niveau que et à côté de la sécurité routière, du tri des déchets et autres joyeusetés de ce genre, le tout au détriment d'un vrai enseignement, condition de possibilité de la laïcité et de la liberté de penser. Et ce qui m'achève, c'est que, sur ce plateau, ceux qui défendent cette idée des formations et des bidules, ce sont les deux de l'EN : la prof, qui n'a que le mot "raison" et "Lumières" à la bouche pour se donner une légitimité, et le "spécialiste" qui va avoir le pouvoir de mettre en place ces formations et qui a donc un important pouvoir de nuisance.
Ça gâche le documentaire qui était très bien, je trouve.
Édit : je ne crois pas au pouvoir de la raison ni de l'école sur les fanatisés. C'est en ce sens que je dis que l'école ne peut pas tout. Je crois en revanche au pouvoir de l'obscurantisme si on organise l'école autour de ces fanatiques en abêtissant ceux qui ne le sont pas.
- musaNeoprof expérimenté
Merci pour ton intelligence Lene75. Enfin, c'est plutôt le créateur qu'il faut remercier , mais ton discours me réconforte vraiment après tous les propos énervants que j'ai entendus ces derniers jours dans les medias et de la part de certains collègues.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
La partie documentaire de cette émission m'a parue excellente, voire exemplaire. Je dirai à mes étudiantes de la regarder si elles en ont le temps — et la force.
En revanche, la partie débat était médiocre pour ce qui concerne les “solutions”, comme très souvent dans ce genre d'émission et sur ce type de sujet. Mais ce consensus sur “problème = formation = solution” n'en est pas moins très largement imprégné (vraiment très largement), non pas seulement dans la société, chez les politiques, mais aussi chez les profs eux-mêmes. Ce n'était pas le cas il y a encore 25 ou 30 ans. À force de le répéter sur tous les tons, à tous les temps et sur tous les modes, c'est devenu le cas.
En revanche, la partie débat était médiocre pour ce qui concerne les “solutions”, comme très souvent dans ce genre d'émission et sur ce type de sujet. Mais ce consensus sur “problème = formation = solution” n'en est pas moins très largement imprégné (vraiment très largement), non pas seulement dans la société, chez les politiques, mais aussi chez les profs eux-mêmes. Ce n'était pas le cas il y a encore 25 ou 30 ans. À force de le répéter sur tous les tons, à tous les temps et sur tous les modes, c'est devenu le cas.
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Si tu vales valeo.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Avez-vous écouté le Grand Bien vous Fasse de mercredi matin? Je l'ai trouvé très intéressant. Je vous le conseille.
J'ai commencé à écouter l'intervention de Mickaelle Paty au Sénat. Quelle dignité.
Je trouve que chacun de ses mots est très juste et sensé.
Je trouve très intéressant le passage où elle parle de l'entrisme de l'islamisme radical dans les écoles. Perso, je ne le vis pas et ne l'ai jamais vécu mais je connais quelqu'un qui le subit chaque jour dans son collège avec la consigne de jeter un voile pudique dessus en minimisant les faits et je trouve ça révoltant. Certains faits racontés sont hallucinants et je ne comprends pas qu'on accepte ça.
J'ai commencé à écouter l'intervention de Mickaelle Paty au Sénat. Quelle dignité.
Je trouve que chacun de ses mots est très juste et sensé.
Je trouve très intéressant le passage où elle parle de l'entrisme de l'islamisme radical dans les écoles. Perso, je ne le vis pas et ne l'ai jamais vécu mais je connais quelqu'un qui le subit chaque jour dans son collège avec la consigne de jeter un voile pudique dessus en minimisant les faits et je trouve ça révoltant. Certains faits racontés sont hallucinants et je ne comprends pas qu'on accepte ça.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- LefterisEsprit sacré
J'ai écouté une partie de l'audition de Mickaëlle Paty. On peut dire qu'elle comprend très bien les pratiques filandreuse de l'EN et la langue de bois, mais elle, elle ne la pratique pas.
Moi non plus je crois comme Voltaire que "Ces gens là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre. Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?"
En revanche, on doit sans relâche les isoler, les discréditer, empêcher l'effet tache d'huile.
lene75 a écrit:
Édit : je ne crois pas au pouvoir de la raison ni de l'école sur les fanatisés. C'est en ce sens que je dis que l'école ne peut pas tout. Je crois en revanche au pouvoir de l'obscurantisme si on organise l'école autour de ces fanatiques en abêtissant ceux qui ne le sont pas.
Moi non plus je crois comme Voltaire que "Ces gens là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre. Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?"
En revanche, on doit sans relâche les isoler, les discréditer, empêcher l'effet tache d'huile.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ThalieGrand sage
Merci Lene pour ces propos que je partage entièrement.
- Clecle78Bon génie
J'ai connu dans les années 90 à Lille. Et on n'a rien fait, bien au contraire. Ma chef avait peur des grands frères qui venaient menacer à l'entrée du collège. On se taisait et on subissait. Certains approuvaient au nom de l'antiracisme. Et nous étions lâchés au plus haut niveau avec un Jospin Ponce Pilate.Marcelle Duchamp a écrit:Avez-vous écouté le Grand Bien vous Fasse de mercredi matin? Je l'ai trouvé très intéressant. Je vous le conseille.
J'ai commencé à écouter l'intervention de Mickaelle Paty au Sénat. Quelle dignité.
Je trouve que chacun de ses mots est très juste et sensé.
Je trouve très intéressant le passage où elle parle de l'entrisme de l'islamisme radical dans les écoles. Perso, je ne le vis pas et ne l'ai jamais vécu mais je connais quelqu'un qui le subit chaque jour dans son collège avec la consigne de jeter un voile pudique dessus en minimisant les faits et je trouve ça révoltant. Certains faits racontés sont hallucinants et je ne comprends pas qu'on accepte ça.
- VoltaireNiveau 10
Si l'école suffisait à éradiquer le problème, le grand frère de l'assassin d'Arras, qui a été un (bon) élève de Dominique Bernard, ne serait pas radicalisé ...
Je croyais naïvement que ma discipline (mathématiques) était à l'abri des préjugés religieux, mais même pas : en probabilités, on est classiquement amené à parler de jeux qui font intervenir des mises, et les jeux d'argent, c'est maaaal. Je n'ai jamais cédé, mais j'ai des collègues qui se sont convertis (euh ... est ce le bon terme ?) aux mises en haricots secs.
Je croyais naïvement que ma discipline (mathématiques) était à l'abri des préjugés religieux, mais même pas : en probabilités, on est classiquement amené à parler de jeux qui font intervenir des mises, et les jeux d'argent, c'est maaaal. Je n'ai jamais cédé, mais j'ai des collègues qui se sont convertis (euh ... est ce le bon terme ?) aux mises en haricots secs.
- UntitledNiveau 8
mamieprof a écrit:Darxa a écrit:Reportage très émouvant. J’ai l’impression que la collègue professeur de lettres est très « seule ». Je ne m’étais pas rendue compte de l’implication des élèves dans ce qui s’est passé.
Moi non plus, je pensais qu'une minorité d'élèves était impliquée, la petite menteuse et ceux qui ont désigné le professeur, je n'imaginais pas l'ampleur de la cabale.
Je viens de regarder le documentaire, très émouvant en effet. Il m'a permis de lâcher des larmes salutaires après une semaine de colère rentrée... Comme d'autres l'ont souligné avant moi, l'absence de témoignage émanant de la hiérarchie est édifiante...
Pour en revenir à la responsabilité des élèves dans cette affaire, je trouve que l'influence néfaste des réseaux sociaux est insuffisamment pointée du doigt. On sait pourtant désormais à quel point ils encouragent et renforcent les comportement humains les plus méprisables ! On a pu l'observer encore récemment, lors des violences qui ont suivi la mort du jeune Nahel... À quel moment va-t-on enfin s'attaquer à ce problème ? À quel moment va-t-on enfin protéger nos enfants de ce fléau ? Vraiment, ça m'exaspère de ne voir personne soulever davantage ce problème dans les média mainstream.
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« Los pájaros nacidos en jaula creen que volar es una enfermedad. »
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