- roxanneOracle
Sur le groupe WhatsApp des profs, c'est la seule question..
- MajuFidèle du forum
Je n'ai pas cours lundi en début de matinée, ni à l'heure de la minute de silence.Esméralda a écrit:
Échange de SMS il y a cinq minutes avec une collègue qui râle parce qu'elle commence à 9h seulement le lundi et qui me demande ce que ça va changer qu'on se réunisse. Je ne sais que lui répondre.
Je suis complètement retournée par ce meurtre, je sens que, pour l'instant, je serais incapable d'échanger à ce sujet sans être complètement envahie par l'émotion. Si je suis encore dans cet état demain soir, je pense que je déciderai de ne pas participer à ce temps d'échange, pas par indifférence, mais par besoin de me protéger.
- LadyOlennaModérateur
@roxanne, @Esméralda : et donc quoi ? Ils s'imaginent qu'on va leur déduire un trentième ?
- ProflambdadaHabitué du forum
Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
- valleExpert spécialisé
@LadyOlenna, les CDE ont des façons de punir les collègues autrement (et avec de pires conséquences) qu'en essayant de retirer un 30e.
- valleExpert spécialisé
Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.Proflambdada a écrit:Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
Il est bien sûr possible que quelques collègues souhaitent aborder cette question, sur laquelle ils peuvent avoir des angoisses ou inquiétudes légitimes.
- ProflambdadaHabitué du forum
valle a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.Proflambdada a écrit:Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
Je ne trouve pas cela idiot au contraire. On est tous isolé avec notre minute de silence devant 30 élèves... Cela ne me dérange pas, mais l'organiser, pourquoi pas. Seul en classe ? Tous dans la cour ? On en parle. Cela ne peut faire de mal. On est un établissement scolaire pas un prof seul face à un tel événement.
- valleExpert spécialisé
Ça, je l'entends (j'ai édité mon message avant que tu ne publies celui-ci). Mais ça ne fait pas de ce moment une réunion de travail pour organiser l'acte institutionnel, comme s'il s'agissait d'organiser la visite des 3C au musée local.Proflambdada a écrit:valle a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.Proflambdada a écrit:Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
Je ne trouve pas cela idiot au contraire. On est tous isolé avec notre minute de silence devant 30 élèves... Cela ne me dérange pas, mais l'organiser, pourquoi pas. Seul en classe ? Tous dans la cour ? On en parle. Cela ne peut faire de mal. On est un établissement scolaire pas un prof seul face à un tel événement.
- JennyMédiateur
LadyOlenna a écrit:Je pense qu'il s'agit davantage de savoir si l'équipe préfère organiser la minute de silence collectivement dans la cour ou chacun dans sa salle, avec quel encadrement, déterminer ce qu'on dit aux élèves, permettre à ceux qui le souhaitent d'exprimer des craintes face aux réactions et questions des élèves, que de faire une cellule psychologique. Et cela me paraît absolument nécessaire, même si j'aurais souhaité davantage que cette pauvre banalisation.
Je suis même très gênée que les agents et les AED ne puissent prendre part à ce temps d'échange.
C'est ça dans mon lycée, histoire de ne pas prendre les élèves sans aucune organisation.
Pourquoi les agents et les AED ne peuvent pas y assister ?
- TrucOuBiduleHabitué du forum
LadyOlenna a écrit:@roxanne, @Esméralda : et donc quoi ? Ils s'imaginent qu'on va leur déduire un trentième ?
Si je puis me permettre, j'ai perdu 1/30è le jour de la reprise des vacances de Toussaint 2020, comme 11 de mes collègues pour "service non fait".valle a écrit:@LadyOlenna, les CDE ont des façons de punir les collègues autrement (et avec de pires conséquences) qu'en essayant de retirer un 30e.
J'étais présente, comme mes autres collègues mais nous avions refusé de prendre nos classes comme si de rien n'était.
Je ne l'oublierais jamais (pas pour les thunes mais pour le service non fait).
- ProflambdadaHabitué du forum
valle a écrit:Ça, je l'entends (j'ai édité mon message avant que tu ne publies celui-ci). Mais ça ne fait pas de ce moment une réunion de travail pour organiser l'acte institutionnel, comme s'il s'agissait d'organiser la visite des 3C au musée local.Proflambdada a écrit:valle a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.Proflambdada a écrit:Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
Je ne trouve pas cela idiot au contraire. On est tous isolé avec notre minute de silence devant 30 élèves... Cela ne me dérange pas, mais l'organiser, pourquoi pas. Seul en classe ? Tous dans la cour ? On en parle. Cela ne peut faire de mal. On est un établissement scolaire pas un prof seul face à un tel événement.
On est d'accord. On en parle... Après, cela dépend du chef, de sa "finesse" et de sa perception de la demande ministérielle.... Et là, avec ma nouvelle chef, je me questionne. On verra cela lundi...
- ProflambdadaHabitué du forum
TrucOuBidule a écrit:LadyOlenna a écrit:@roxanne, @Esméralda : et donc quoi ? Ils s'imaginent qu'on va leur déduire un trentième ?Si je puis me permettre, j'ai perdu 1/30è le jour de la reprise des vacances de Toussaint 2020, comme 11 de mes collègues pour "service non fait".valle a écrit:@LadyOlenna, les CDE ont des façons de punir les collègues autrement (et avec de pires conséquences) qu'en essayant de retirer un 30e.
J'étais présente, comme mes autres collègues mais nous avions refusé de prendre nos classes comme si de rien n'était.
Je ne l'oublierais jamais (pas pour les thunes mais pour le service non fait).
- LadyOlennaModérateur
J'entends ce que tu veux dire @valle, et pourtant je ne vois pas ce que je pourrais offrir de plus ou de mieux. Je n'ai ni l'envie ni les compétences pour faire de ce moment d'échange une cellule psychologique.valle a écrit:Ça, je l'entends (j'ai édité mon message avant que tu ne publies celui-ci). Mais ça ne fait pas de ce moment une réunion de travail pour organiser l'acte institutionnel, comme s'il s'agissait d'organiser la visite des 3C au musée local.Proflambdada a écrit:valle a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.Proflambdada a écrit:Comme l'a dit plus haut, +@ladyolenna, ce n'est pas tant d'échanger sur ce qu'on ressent... Mais d'organiser la minute de silence avec les élèves et d'agir collectivement d'une manière sensée et organisée.
Je ne trouve pas cela idiot au contraire. On est tous isolé avec notre minute de silence devant 30 élèves... Cela ne me dérange pas, mais l'organiser, pourquoi pas. Seul en classe ? Tous dans la cour ? On en parle. Cela ne peut faire de mal. On est un établissement scolaire pas un prof seul face à un tel événement.
@Jenny : les AED seront dehors à surveiller les élèves présents, et les agents seront à la préparation du repas à la cantine.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Pardon @Proflambdada, que signifie ce double "roll" ?Proflambdada a écrit:TrucOuBidule a écrit:LadyOlenna a écrit:@roxanne, @Esméralda : et donc quoi ? Ils s'imaginent qu'on va leur déduire un trentième ?Si je puis me permettre, j'ai perdu 1/30è le jour de la reprise des vacances de Toussaint 2020, comme 11 de mes collègues pour "service non fait".valle a écrit:@LadyOlenna, les CDE ont des façons de punir les collègues autrement (et avec de pires conséquences) qu'en essayant de retirer un 30e.
J'étais présente, comme mes autres collègues mais nous avions refusé de prendre nos classes comme si de rien n'était.
Je ne l'oublierais jamais (pas pour les thunes mais pour le service non fait).
- ProflambdadaHabitué du forum
LadyOlenna a écrit:J'entends ce que tu veux dire @valle, et pourtant je ne vois pas ce que je pourrais offrir de plus ou de mieux. Je n'ai ni l'envie ni les compétences pour faire de ce moment d'échange une cellule psychologique.valle a écrit:Ça, je l'entends (j'ai édité mon message avant que tu ne publies celui-ci). Mais ça ne fait pas de ce moment une réunion de travail pour organiser l'acte institutionnel, comme s'il s'agissait d'organiser la visite des 3C au musée local.Proflambdada a écrit:valle a écrit:
Je ne pense pas qu'il s'agisse principalement d'une réunion d'organisation. Si c'est le cas, c'est simplement répulsif, à mon avis.
Je ne trouve pas cela idiot au contraire. On est tous isolé avec notre minute de silence devant 30 élèves... Cela ne me dérange pas, mais l'organiser, pourquoi pas. Seul en classe ? Tous dans la cour ? On en parle. Cela ne peut faire de mal. On est un établissement scolaire pas un prof seul face à un tel événement.
@Jenny : les AED seront dehors à surveiller les élèves présents, et les agents seront à la préparation du repas à la cantine.
Je pense que ce que tu proposes est bien. Si ma chef fait pareil, je serai satisfaite ; ce sera utile. Oui, pour le côté cellule psychologique comme tu dis, impossible. Et on n'a pas perdu un collègue, un frère, un père. On n'est pas à Arras dans l'établissement concerné. Eux sont choqués, oui. Nous, nous devons réagir intelligemment et faire passer un message aux élèves, c'est différent.
- SolovieïNiveau 10
En est-on vraiment à parler trentième ici ?
@Proflamdada : tu fais bien de rappeler cette distance nécessaire. Aussi horrible que ce soit, nous ne sommes pas dans le premier cercle. Surtout, se garder de réagir par l'émotion, spécialement devant les élèves.
@Proflamdada : tu fais bien de rappeler cette distance nécessaire. Aussi horrible que ce soit, nous ne sommes pas dans le premier cercle. Surtout, se garder de réagir par l'émotion, spécialement devant les élèves.
- JacqGuide spirituel
Proflambdada a écrit:Esméralda a écrit:
Échange de SMS il y a cinq minutes avec une collègue qui râle parce qu'elle commence à 9h seulement le lundi et qui me demande ce que ça va changer qu'on se réunisse. Je ne sais que lui répondre.
Rien je pense. Vu la teneur de son sms, inutile effectivement qu'elle vienne...
Rien, et sans préjuger non plus, même si son message suivant laisse entendre autre chose. Je ne connais pas la personne, je ne peux juger.
Mais, si on ne veut pas y être, pour d'autres raisons, on a le droit. Pour Charlie il y avait quelque chose d'organisé le jeudi. Je n'avais pas cours. Je n'y suis pas allé. Et je n'avais pas envie d'y aller. J'étais avec moi-même et en pleurs il faut le dire. Ce jour-là je n'avais pas envie de voir du monde.
Esméralda a écrit:A titre personnel, je n'ai cours qu'à 13h30 et je ne sais que penser. Je n'ai aucune envie d'en parler avec les classes. Pas la force.
Si tu ne peux pas, tu ne peux pas et tu le dis aux élèves tout simplement. Après Charlie, lorsque je suis revenu en classe le vendredi, je ne pouvais pas en parler, je ne voulais pas en parler et pas avec eux. C'est comme ça. Je le leur ai dit. Je regrette même mes propos : "je n'ai pas envie d'en parler avec vous". C'est le "avec vous" que je regrette. Mais je ne pouvais pas. Et finalement, le dernier cours ma parole s'est libérée avec la classe pour laquelle je pensais qu'il pourrait y avoir des difficultés. Mais c'est cette classe qui avait le plus besoin d'en parler.
Pour S. Paty, nous étions deux et mon collègue m'a demandé de parler, lui ne pouvait pas (il était à Nice lors de l'attentat, il ne voulait pas prendre la parole).
Nous faisons comme nous pouvons, nous ne sommes pas des machines.
Esméralda a écrit:Je redoute un peu ce "temps d'échange" entre nous ...
J'espère que ce n'est pas le "entre nous" qui pose souci. Une réunion (obligatoire) sur la laïcité dans mon établissement a clairement montré que le "nous" était très relatif.
LadyOlenna a écrit:Je pense qu'il s'agit davantage de savoir si l'équipe préfère organiser la minute de silence collectivement dans la cour ou chacun dans sa salle, avec quel encadrement, déterminer ce qu'on dit aux élèves, permettre à ceux qui le souhaitent d'exprimer des craintes face aux réactions et questions des élèves, que de faire une cellule psychologique. Et cela me paraît absolument nécessaire, même si j'aurais souhaité davantage que cette pauvre banalisation.
Je suis même très gênée que les agents et les AED ne puissent prendre part à ce temps d'échange.
Vous n'avez pas la possibilité de les faire venir au moins un temps ?
Personnellement je ne sais pas si j'irai à 8h à l'invitation. Je serai au lycée comme d'habitude à cette heure.
J'ai juste besoin de rencontrer la collègue qui aura le groupe 1 à 10h pendant que j'aurai le groupe 2, pour nous concerter et savoir si elle préfère que que nous prenions la classe ensemble ou chacun dans son coin (d'autant plus qu'elle est contractuelle débutante, le sent-elle, toute seule ?).
Je prends ces deux heures comme des heures accordées ("octroyées", comme écrit plus haut) pour se concerter si besoin et pas comme une obligation.
J'espère juste ne pas entendre des collègues dire une fois de plus "c'est aux prof d'histoire-géo de...". Ça, ça me gonfle. Nous sommes tous enseignants.
- Isis39Enchanteur
LadyOlenna a écrit:Je pense qu'il s'agit davantage de savoir si l'équipe préfère organiser la minute de silence collectivement dans la cour ou chacun dans sa salle, avec quel encadrement, déterminer ce qu'on dit aux élèves, permettre à ceux qui le souhaitent d'exprimer des craintes face aux réactions et questions des élèves, que de faire une cellule psychologique. Et cela me paraît absolument nécessaire, même si j'aurais souhaité davantage que cette pauvre banalisation.
Je suis même très gênée que les agents et les AED ne puissent prendre part à ce temps d'échange.
Je suis aussi gênée que la vie scolaire doive gérer les élèves et ne puisse participer à ce temps.
- VioletEmpereur
Nous ne sommes pas dans le premier cercle, non…
Nous ne sommes pas à Arras…
Mais j’y ai pensé toute la nuit.
Et j’appréhende lundi.
Nous ne sommes pas à Arras…
Mais j’y ai pensé toute la nuit.
Et j’appréhende lundi.
- lene75Prophète
La CDE que j'avais lors du Bataclan avait été très humaine. Elle s'était montrée présente à nos côtés, dans tous les sens du terme, propre et figuré. Elle avait laissé chacun libre de venir ou pas. Chacun libre de discuter avec les collègues ou pas. Chacun libre de faire ou pas la minute de silence, ou de se faire accompagner pour la faire à deux si besoin. Ceux qui s'en sentaient capables avaient pris en charge les élèves de ceux qui ne s'en sentaient pas capables. Elle-même avait pris en charge des élèves pour des collègues. Peut-être l'organisation était-elle facilitée par l'absence d'heure imposée nationalement pour l'hommage et donc la possibilité pour un même adulte de se charger de la minute de silence dans plusieurs classes, je ne sais plus. Tout ce que je sais, c'est qu'il en avait été de même dans d'autres circonstances plus personnelles et que ce type d'absence n'apparaissait nulle part. J'ignore si les CDE ont encore la latitude pour agir ainsi, si c'est une question de personne ou d’institution qui a changé.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ProflambdadaHabitué du forum
Isis39 a écrit:LadyOlenna a écrit:Je pense qu'il s'agit davantage de savoir si l'équipe préfère organiser la minute de silence collectivement dans la cour ou chacun dans sa salle, avec quel encadrement, déterminer ce qu'on dit aux élèves, permettre à ceux qui le souhaitent d'exprimer des craintes face aux réactions et questions des élèves, que de faire une cellule psychologique. Et cela me paraît absolument nécessaire, même si j'aurais souhaité davantage que cette pauvre banalisation.
Je suis même très gênée que les agents et les AED ne puissent prendre part à ce temps d'échange.
Je suis aussi gênée que la vie scolaire doive gérer les élèves et ne puisse participer à ce temps.
Je te comprends et peut être le CPE ou un responsable de la vie scolaire viendra je pense. Mais certaine élèves (beaucoup) chez nous viendront à 8h par bus scolaire (zone rurale) et il faut bien les garder si les profs ne les prennent pas...
- SolovieïNiveau 10
Pourquoi appréhender ?
Je crois que nous avons encore la liberté de ne pas en parler, spécialement avec les élèves. Ce n'est pas une obligation de service. Chacun en parlera s'il le souhaite, avec qui il veut et quand il veut. Aucun dispositif commun (minute de silence, temps d'échange, etc.) ne saurait résorber ce fait humain : chacun réagit différemment et se cherche, souvent à l'intuition, les interlocuteurs adaptés. Beaucoup se taisent, tout simplement, ruminant tout cela dans l'obscurité des profondeurs...
Je suis convaincu qu'on ne peut rien faire. Nous n'avons pas ou plus notre rôle à jouer dans cette folie.
Je crois que nous avons encore la liberté de ne pas en parler, spécialement avec les élèves. Ce n'est pas une obligation de service. Chacun en parlera s'il le souhaite, avec qui il veut et quand il veut. Aucun dispositif commun (minute de silence, temps d'échange, etc.) ne saurait résorber ce fait humain : chacun réagit différemment et se cherche, souvent à l'intuition, les interlocuteurs adaptés. Beaucoup se taisent, tout simplement, ruminant tout cela dans l'obscurité des profondeurs...
Je suis convaincu qu'on ne peut rien faire. Nous n'avons pas ou plus notre rôle à jouer dans cette folie.
- lene75Prophète
Solovieï a écrit:Pourquoi appréhender ?
Je crois que nous avons encore la liberté de ne pas en parler, spécialement avec les élèves. Ce n'est pas une obligation de service. Chacun en parlera s'il le souhaite, avec qui il veut et quand il veut. Aucun dispositif commun (minute de silence, temps d'échange, etc.) ne saurait résorber ce fait humain : chacun réagit différemment et se cherche, souvent à l'intuition, les interlocuteurs adaptés. Beaucoup se taisent, tout simplement, ruminant tout cela dans l'obscurité des profondeurs...
Je suis convaincu qu'on ne peut rien faire. Nous n'avons pas ou plus notre rôle à jouer dans cette folie.
On ne peut pas choisir de ne pas en parler quand les élèves en parlent... et pas toujours dans le sens qu'on voudrait. On ne sait pas non plus forcément qui on a en face de soi. L'an dernier j'ai fait la minute de silence avec un élève fiché S. Je l'ignorais à ce moment-là. Ce que j'ai dit ce jour-là a-t-il été un déclencheur de ce qui s'est passé par la suite entre cet élève et moi ? Je ne le saurai jamais, mais ce que je sais, c'est que ce ne sont pas des choses à prendre à la légère.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
C'est de ce que j'ai relevé dont tu parles Solovieï ?Solovieï a écrit:En est-on vraiment à parler trentième ici ?
@Proflamdada : tu fais bien de rappeler cette distance nécessaire. Aussi horrible que ce soit, nous ne sommes pas dans le premier cercle. Surtout, se garder de réagir par l'émotion, spécialement devant les élèves.
Sûr que je ne suis pas non plus à Arras, mais dans le 93.
- Et si c'est de moi dont tu parles...:
Et j'y étais déjà en janvier 2015 et même avec un confinement (j'habitais non loin de Dammartin-en-Goële) puis avec les "moi Mdame, je suis pas Charlie" en cours à tenter de "déconstruire" sans imposer.
Et en novembre 2015 où là, des élèves avaient été touchés par les morts du Stade de France (plutôt que par ceux du Bataclan, normal c'est sociologique). Déjà à ce moment-là, on nous avait un peu dit aussi "démerdez-vous" avec vos classes.
Alors qu'il s'agissait de l'assassinat d'un collègue dans l'exercice de ses fonctions, le 1/30è perdu comme dit auparavant, pour un refus de se soumettre à une prise de service totalement seul(e) en classe face aux élèves en 2020, prendre un service non fait sans être resté chez soi ou en manif mais en étant sur place cherchant à organiser qqch de correct et pas un "circulez y a rien à faire", desolée mais...
Je l'ai dit, c'est bien plus pour le symbole que pour les thunes que c'est à gerber.
- ProflambdadaHabitué du forum
Violet a écrit:Nous ne sommes pas dans le premier cercle, non…
Nous ne sommes pas à Arras…
Mais j’y ai pensé toute la nuit.
Et j’appréhende lundi.
Un terroriste peut tuer n'importe qui, n'importe où. Un bar, un restau, un train, un lieu de culte,un centre commercial, un cinéma.... Et j'en passe. Là c'est chez nous et cela fait mal et cela réveille chez certains beaucoup d'angoisses. Mais nous sommes enseignants ("en-saignant"...) et responsables de jeunes. On n'est pas dans le premier cercle, oui qui, lui, est réellement sous le choc. Moi, je n'ai pas perdu un collègue ni un membre de ma famille et les élèves n'ont pas perdu un de leur prof. J'étais au moins aussi choquée (voire plus) quand il y a eu un massacre au Bataclan. Oui là, c'est l'éducation nationale, et on se sent plus touché, mais il faut savoir raison garder. On doit surtout trouver un discours sensé à tenir aux élèves. Collectivement.
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