Attaque au couteau dans un lycée à Arras

Yanso a écrit:

Matteo a écrit:Le Président à parlé : nous ne cédons pas, comme le montre la "belle décision" du proviseur de rester ouvert demain. Circulez il n'y a rien à voir. Mon dégoût est infini. J'espère que ni élèves ni enseignants ne seront là.

J'ai regardé la scène 10 minutes avant l'intervention de Macron. Les huiles étaient filmées de loin. Elles  ne semblaient pas choquées avec leurs rires et sourires entre eux. 10 mn après derrière Macron, les visages se figent, tous veulent être sur la photo.

Et pas un professeur présent.

Vieux_Mongol a écrit:J'ai vu la confirmation de l'ouverture du lycée lundi. Ça va me parait quand même plus que difficile compte-tenu de l'état de choc dans lequel doivent être les collègues.

Le lycée est même ouvert demain. Vous avez peut-être entendu saluer la "décision courageuse" du chef d'établissement qui envoie son équipe de profs au boulot sans égard pour le traumatisme éprouvé. J'imagine que bien des parents garderont leurs enfants à la maison demain.

chmarmottine a écrit:

fanette a écrit:Si ce qu'écrit BFM est avéré, c'est encore plus grave...
Mais c'est en totale contradiction avec l'interview d'un prof d'EPS du lycée, qui disait avoir eu l'agresseur en terminale, et que c'était un élève lambda, très discret.

A confirmer ...

https://www.bfmtv.com/politique/on-se-disait-entre-nous-ceux-la-ils-passeront-un-jour-a-l-acte-et-ils-seront-sur-bfmtv-les-propos-d-anciens-membres-de-l-equipe-pedagogique-du-lycee-gambetta-d-arras-sur-la-fratrie-de-l-assaillant_VN-202310130758.html

La réalité est complexe. Toute la fratrie a été scolarisée du collège au lycée à Gambetta. Tous n'ont pas toujours eu le même comportement à différentes périodes.

Angua a écrit:Je crois que je ne réalise pas encore...

Et en parcourant la presse en ligne, je tombe là-dessus : https://www.liberation.fr/politique/attaque-a-arras-rendue-responsable-du-drame-sur-les-reseaux-sociaux-une-enseignante-menacee-par-lextreme-droite-20231013_JYBWKG75NNAAZIAPD5HCTC7O3I/

Après avoir été menacée de mort pour avoir fait son travail, Sophie Djigo, professeure de philosophie dans le Nord, est désormais accusée par l’extrême droite d’être responsable de l’attaque du lycée Gambetta à Arras où, ce vendredi 13 octobre, un homme de nationalité russe a tué un enseignant.

... mais... Mais ?

Qu'est-ce que c'est que cela... J'espère que le gouvernement sera à la hauteur. Pensées à notre collègue Sophie Djigo aussi.

Vieux_Mongol a écrit:J'ai vu la confirmation de l'ouverture du lycée lundi. Ça va me parait quand même plus que difficile compte-tenu de l'état de choc dans lequel doivent être les collègues.

Que le lycée soit ouvert, à la limite (même si, en fait non ! Notre collègue connaissait peut-être des agents, du personnel administratif) !

Qu'on oblige les professeurs à être présents et/ou à faire cours, là non !

Le deuil se vit selon chacun. Dans la solitude ou dans la nécessité d'être ensemble.

Ils auraient pu dire qu'un accueil aurait lieu au lycée pour les élèves ou les personnels qui souhaitent se retrouver, ça aurait été sage et mesuré.

C'est surtout le fait que le lycée soit ouvert dès demain matin qui me rend perplexe, même si ce n'est que pour les élèves et les membres du personnel qui le souhaitent. La cour est une scène de crime, tout de même. Lundi, avec un recul de quelques jours, je peux comprendre qu'on accueille les membres de la communauté éducative qui le souhaitent, mais comment revenir dès demain matin alors que le sang de notre collègue a à peine eu le temps de sécher ?

Dans tous les cas, pensées à tous les proches, amis, famille, collègues, élèves, voisins de Dominique Bernard.

pseudo-intello a écrit:Ils auraient pu dire qu'un accueil aurait lieu au lycée pour les élèves ou les personnels qui souhaitent se retrouver, ça aurait été sage et mesuré.

Oui. Mais en fait il s'agit peut-être simplement de quelque chose dans le genre.

Vieux_Mongol a écrit:

pseudo-intello a écrit:Ils auraient pu dire qu'un accueil aurait lieu au lycée pour les élèves ou les personnels qui souhaitent se retrouver, ça aurait été sage et mesuré.

Oui. Mais en fait il s'agit peut-être simplement de quelque chose dans le genre.

C'est comme cela que j'ai compris l'info.Le lycée est ouvert " pour les enseignants et les élèves qui le souhaitent " (source : fil en direct du Monde), je ne pense pas que quelqu'un puisse faire cours, ou demander à quelqu'un de faire cours.

Pardon, je n'ai pas tout lu.
Mais une question me taraude : au delà du peu de sens moral d'ouvrir un établissement qui a été une scène de crime, comment cela peut-il être permis par la police ?
Pour des raisons de sécurité, ça m'interpelle fortement.

Zoé a écrit:Nicétas a proposé une réaction digne, sensée, exprimant notre union et volonté, cette fois-ci, de ne pas nous limiter aux messages éplorés (croyez-vous réellement que la famille lise en ce moment ce fil?).
Je ne comprends pas qu'on l'ait renvoyé dans les filets.

Je suis d'accord. Les fleurs et les bougies, ça va 5 minutes.

Untitled a écrit:

Zoé a écrit:Nicétas a proposé une réaction digne, sensée, exprimant notre union et volonté, cette fois-ci, de ne pas nous limiter aux messages éplorés (croyez-vous réellement que la famille lise en ce moment ce fil?).
Je ne comprends pas qu'on l'ait renvoyé dans les filets.

Je suis d'accord. Les fleurs et les bougies, ça va 5 minutes.

Entièrement d'accord.

J'ai lu ailleurs que les syndicats étaient reçus ce soir. J'aimerais qu'ils organisent au moins une journée "école morte" lundi, du primaire au supérieur. Nous ne pouvons pas nous contenter d'une minute de silence, d'un mini débat (!!!) confié aux collègues d'histoire-géographie, et repartir travailler comme si tout allait bien. Il faut débrayer. S'ils nous lisent, je voudrais leur passer ce message.

J’aimerais bien qu’au moins, on ait un peu de temps pour nous avant de reprendre les élèves… Ça a été dur de faire cours cette semaine et encore plus cet après-midi avec cette terrible nouvelle. Le contexte est triplement lourd.

Baldred a écrit:

Vieux_Mongol a écrit:

pseudo-intello a écrit:Ils auraient pu dire qu'un accueil aurait lieu au lycée pour les élèves ou les personnels qui souhaitent se retrouver, ça aurait été sage et mesuré.

Oui. Mais en fait il s'agit peut-être simplement de quelque chose dans le genre.

C'est comme cela que j'ai compris l'info.Le lycée est ouvert " pour les enseignants et les élèves qui le souhaitent " (source : fil en direct du Monde), je ne pense pas que quelqu'un puisse faire cours, ou demander à quelqu'un de faire cours.

Je suis assez sidérée par la façon dont la chose a été dite par le président. On dirait qu'il y a ce côté "la boutique reste ouverte ". Je comprends mais c'est maladroit. Il n'a pas parlé de cellule psy, de cercles de parole, de recueillement. Après , difficile de juger un proviseur ; quand la sidération est là on fait parfois n'importe quoi.

Oui et on ne sait pas ce qui est exactement prévu. Je m’abstiendrais de le juger.

Bah, on va évoquer des "discussions", des "débats" et encore tout mettre sur le dos des profs d'HG comme il y a 3 ans. Chez nous c'est déjà lourd, donc notre chef comptait juste faire un discours pour l'hommage à Samuel Paty, pas de minute de silence, pour que nous ne soyons pas mis en difficulté avec certains élèves. Là il est hors de question qu'on organise quelque chose pour que les collègues soient seuls face à certains élèves hostiles.

Je pense qu'il faut se tenir à distance des infos ce week end. Aujourd'hui j'ai commencé à entendre n'importe quoi, mais n'importe quoi sur BFM. Du style "faudrait il faire une formation pour les profs ?" . Krav Maga pour tout le monde. Ils ne comprennent pas que la violence peut s'abattre sur tout le monde ; et nous ne sommes là que pour détecter les problèmes psychiatriques en bout de chaîne malheureusement

Le monde roule sur des roues carrées. Je ne sais quoi dire. C'est horrible.

Si on nous demande quelque action que ce soit, face aux élèves, dans la précipitation, je ne pense pas que je pourrai y aller. Pas pour des questions de "danger", mais parce que je n'ai pas envie, je ne m'en sens pas capable, je suis triste et affaiblie. J'en ai marre qu'on nous oblige à faire des choses pour lesquelles nous ne sommes ni formés ni soutenus.

Je ressens la même chose.

On nous demande de le faire, je viens de répondre que c’était au delà de mes forces après une semaine de propos intolérables… être seuls à nouveau en première ligne, là tout de suite, je ne peux plus. J’aimerais bien au moins un temps en équipe pour réfléchir à ce qu’on fait. Il y a trois ans, dans mon lycée de l’époque. on avait eu le droit à ce temps d’échange et on était intervenus toujours à deux, j’avais trouvé ça pas mal…

Peut-être que lundi finalement, ça ira mais là, je suis triste, fatiguée et découragée.

Jenny a écrit:On nous demande de le faire, je viens de répondre que c’était au delà de mes forces après une semaine de propos intolérables… être seuls à nouveau en première ligne, là tout de suite, je ne peux plus. J’aimerais bien au moins un temps en équipe pour réfléchir à ce qu’on fait. Il y a trois ans, dans mon lycée de l’époque. on avait eu le droit à ce temps d’échange et on était intervenus toujours à deux, j’avais trouvé ça pas mal…

Peut-être que lundi finalement, ça ira mais là, je suis triste, fatiguée et découragée.

 
Qui "on" ?

Oxford a écrit:

Untitled a écrit:

Zoé a écrit:Nicétas a proposé une réaction digne, sensée, exprimant notre union et volonté, cette fois-ci, de ne pas nous limiter aux messages éplorés (croyez-vous réellement que la famille lise en ce moment ce fil?).
Je ne comprends pas qu'on l'ait renvoyé dans les filets.

Je suis d'accord. Les fleurs et les bougies, ça va 5 minutes.

Entièrement d'accord.

De même

Jenny a écrit:On nous demande de le faire, je viens de répondre que c’était au delà de mes forces après une semaine de propos intolérables… être seuls à nouveau en première ligne, là tout de suite, je ne peux plus. J’aimerais bien au moins un temps en équipe pour réfléchir à ce qu’on fait. Il y a trois ans, dans mon lycée de l’époque. on avait eu le droit à ce temps d’échange et on était intervenus toujours à deux, j’avais trouvé ça pas mal…

Peut-être que lundi finalement, ça ira mais là, je suis triste, fatiguée et découragée.

C'est ce qu'on avait fait dans mon bahut lors de l'assassinat de Samuel Paty. Groupe de travail en distanciel le week-end pour caler la démarche, l'organisation du lundi et des éléments d'intervention commun. Rentrée des élèves le lundi décalée à 10 heures. De 8 À 10h AG des collègues pour partager le contenu des interventions. De 10 à 12 h séance avec les élèves, pour ceux qui se sentaient seuls et pour les autres en binômes. Ça demande un énorme coup d'énergie et une administration qui tient très bien la route.

Madame_Prof a écrit:Si on nous demande quelque action que ce soit, face aux élèves, dans la précipitation, je ne pense pas que je pourrai y aller. Pas pour des questions de "danger", mais parce que je n'ai pas envie, je ne me sens pas capable, je suis triste et affaiblie. J'en ai marre qu'on nous oblige à faire des choses pour lesquelles nous ne sommes ni formés ni soutenus.

Tout à fait !! J'en ai marre qu'on nous demande de servir à tout, en toutes circonstances, sans prendre en compte nos propres émotions, nos propres peurs ou autres et alors que le discours ambiant sur les profs c'est que de toutes les façons on sert à rien / on est limite des débiles mentaux / on est de gros flemmards surpayés à ne rien f***e. Quant à moi, je n'ai pas peur pour moi mais pour ma mère dont je suis la seule famille restante : j'ai dû la rassurer ce soir en lui disant que je ne risquais rien (sauf que je mentais et qu'elle le sait : être prof est un métier dangereux) car je ne veux pas qu'elle se rende malade...
A part ça, que dire ? Je suis comme tout le monde ici horrifiée et atterrée, et vraiment catastrophée...

Dans mon collège, on maintient la journée portes ouvertes prévue demain matin. Je ne comprends plus rien, je suis juste fatigué.

Je vous rejoins...je ne sais que répondre à mes élèves qui répètent des propos entendus..." C'est la fautes des étrangers, on ne devrait pas les accepter en France". Mes élèves ne sont pas méchants, mais ils véhiculent des idées nauséabondes d'extrême droite. Je me sens désemparée...comment expliquer la montée du terrorisme à des élèves de 6e?comment les rassurer alors qu'on a nous même peur? Je ne suis pas psychologue et même avec la meilleure volonté du monde, j'ai peur de faire pire que mieux.