- A TuinVénérable
Prezbo a écrit:roxanne a écrit:Je m'interroge pas mal sur le sens des devoirs donnés à la maison. D'abord, en tant qu'enseignante bien-sûr. Je suis en lycée, je donne du travail d'exercices, plus de devoirs complets maison pour les raisons qu'on connait. Et puis, surtout, le travail réside dans la lecture des œuvres, des cours à reprendre, à compléter. Résultat: en première G (ne parlons même pas des technos), la moitié ce matin n'avait rien fait (il s'agissait de compléter une lecture linéaire avec les procédés, lecture linéaire travaillée en cours par ailleurs), je me suis rendue compte que quasi personne n'avait lu le livre donné dès le premier cours. Donc, j'ai prévu une interro de lecture (sur Olympe de Gouges !), je me fâche mais en Première, je me refuse à punir, à mettre des croix ou autres.
Maintenant, je prends la casquette parents. J'ai un fils en 6e, peu scolaire on va dire, en tout cas pas ravi d'enquiller des heures de devoirs. Parce que oui, en 6e, dans son collège du moins ( petit collège public de petite ville, public hétérogène), on est bien à une heure et demi, deux heures par soir, voire plus quand ça coince (hier, à 22 heures, il y était encore dans les larmes). On est sur deux ou trois évaluations, des trucs costauds en plus. Là, il arrive dans une demi-heure et j'appréhende déjà vu tout ce qui est écrit sur l'ENT même s'il y avait des devoirs prévus dans la semaine. Mais comme il y a évaluation, il faut réviser. Et même, je dois l'avouer, choisir ce qui va être travaillé le plus. Et donc, je lui apprends quoi à mon fils? A bachoter plus qu'à travailler.
Les problèmes que tu soulèves me semblent réels, mais je ne comprends pas ce que tu entends par "bachoter" ici. Il me semble que ce qu'on apprend dans ce genre de situation, c'est à établir des priorités, à choisir ce qui est important, éventuellement à faire des sacrifices, et que cette capacité à choisir, qui fait partie de la capacité à s'organiser, est aussi un critère de réussite scolaire. Le problème est que nous sommes un peu hypocrite puisque nous disons collectivement, en tant qu'institution, que tout le travail est important et doit être fait, alors que les élèves stratèges réussiront peut-être mieux que les plus scolaires, et que cette capacité à être stratège suppose une bonne maîtrise des codes implicites de l'école, qui est aussi socialement sélective.
C'est.une fabrique à injustice, à biais et à triche. Mon fils l'a très bien exprimé avec un exemple : en art, un camarade a recopié une production de l'an dernier en cm2, ne s'est pas foulé, et a récolté des lauriers pendant que tous les autres essayaient de trimer à faire un dessin conforme, en y mettant de l'âme,.et qui également leur plaise à faire. Ils étaient tous dégoûtés. Ce qu'il a retenu, c'est qu'il fallait désormais qu'il apprenne à feinter pour que le dessin "plaise" à sa prof, puisque s'il ne plaisait pas, il aurait une moindre note. Son dessin initial était honorable, et il y avait passé du temps. Bref... Comment dégoûter de la créativité.
- NanouVNiveau 6
Mes collégiens ont un livre à lire par période de vacances, des petits exercices rapides de temps en temps si nous n'avons pas eu le temps de les terminer en classe, mais rien de plus.
Je pars du principe que les collègues ayant le moins d'heures avec eux sont prioritaires pour occuper le temps des devoirs.
Concernant le théâtre, je fournis moi-même les accessoires (achetés par l'établissement) et on fait les répétitions en classe, avant l'évaluation. Ça leur plaît beaucoup et ça évite les "On n'a pas pu se voir en-dehors !" qui peuvent être de plus ou moins bonne foi.
Je pars du principe que les collègues ayant le moins d'heures avec eux sont prioritaires pour occuper le temps des devoirs.
Concernant le théâtre, je fournis moi-même les accessoires (achetés par l'établissement) et on fait les répétitions en classe, avant l'évaluation. Ça leur plaît beaucoup et ça évite les "On n'a pas pu se voir en-dehors !" qui peuvent être de plus ou moins bonne foi.
- chmarmottineGuide spirituel
horribla a écrit:Roxanne, je ne sais pas si ce que je vais te dire va t'aider, mais je me reconnais beaucoup dans tes inquiétudes sur la charge et surtout les modalités de travail demandées à un élève de 6e.
Lorsque mon fils aîné est rentré en 6e (il est aujourd'hui en seconde), j'ai frôle le burn out parental. Entre les affiches à réaliser sur des logiciels que je ne connaissais pas (et lui non plus), les audios à envoyer, les exposés et les dm à rendre, j'ai cru qu'on allait exploser. En gros, une moitié du travail donné nécessitait un équipement à la maison, mais aussi une réelle aide parentale.
Avec le recul, je réalise qu'en fait cela dépend beaucoup des enseignants de la classe : un professeur qui demande une charge lourde ça peut passer , quand ils sont trois ou quatre...
Si cela peut te rassurer, ça c'est calmé en 5e, et au milieu de 4e il est devenu presque autonome.
Mais ces deux années ont été difficiles pour toute la famille, parce que le samedi entier et parfois le dimanche y passaient, au détriment du reste.
Avoir un collégien comme fils a transformé radicalement ma vision des devoirs.
Je me retrouve dans ce témoignage. C'est exactement ce que j'ai vécu pour ma grande. J'essaie de ne pas me faire piéger avec ma 2e qui est en 5e.
Pour l'aînée, il fallait tout faire parfaitement ... je laisse plus couler pour la 2e ... même si ça reste parfois très pénible.
J'en suis arrivée à plusieurs conclusions :
1) Dans tout ce travail, un gros pourcentage n'apprend pas grand chose à l'élève.
2) Quand on s'attache à tout faire sérieusement, c'est juste pour la note, pas pour apprendre réellement quelque chose d'essentiel.
3) Seul, c'est impossible pour un élève de tout bien faire.
4) Impossible aussi pour un élève d'étudier ses leçons au jour le jour ... et les évaluations surprises sont d'une grande injustice.
5) Injuste aussi quand un prof s'en prend à élève parce qu'il ne travaille pas au motif qu'il a rendu une affiche d'anglais toute pourrie ...
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:ThomCarver, la masse de travail que tu donnes aux parents de tes élèves me donne des sueurs froides. J'espère qu'il n'y a pas trop de familles nombreuses dans le lot... Je préférerais 1000 fois que le prof donne des exercices réguliers à mes enfants qu'ils puissent faire en autonomie plutôt que tout ça.
C'est vrai que certains élèves aiment coudre, bricoler, etc. C'est le cas de mon aînée. Plus d'une fois il a fallu que je bataille avec elle pour qu'elle fasse les exercices utiles des autres matières ou qu'elle sorte un peu à la lumière du jour plutôt que de passer un week-end entier à faire une maquette pour l'histoire, une page de garde pour l'allemand ou un travail d'arts plastiques. Évidemment elle préfère faire ça que de travailler et même que de sortir ou de faire un peu de sport, mais le temps que ça prend est complètement démesuré par rapport au bénéfice. Sans compter sa colère de voir ceux qui avaient fait faire par les parents avoir de meilleures notes qu'elle (les gens n'ont donc rien à faire ?). C'est pareil pour les travaux de groupe qui prennent des heures pour le moindre truc. Chez nous on a la chance que ça se fasse le plus souvent en visio, ce qui évite de passer le week-end à faire le taxi avec toute la fratrie qui passe un super week-end dans la voiture, mais habituer les enfants à passer leur temps derrière un écran n'est pas non plus l'idée du siècle.
Une remarque qui m'est venue à la lecture : concrètement, ce travail d'accompagnement des gamins pour les travaux qui ne peuvent pas être faits en autonomie (qu'il s'agisse de gérer les rdv avec les copains ou de coudre) sera fait quasi-totalement par les mères.
- SisypheHabitué du forum
Je suis au lycée. Pour les secondes, je donne des livres à lire et l'apprentissage des leçons. Pour les premières, les livres à lire aussi et, pour chaque étude linéaire, l'enregistrement d'un mouvement ou de l'introduction ou la lecture du texte selon le texte que j'ai travaillé. L'objectif pour moi est qu'ils révisent leurs études linéaires et qu'ils les oralisent. C'est un travail rapide pour eux (environ 3 ou 4 minutes d'enregistrement et mes élèves ne le font qu'une fois), chronophage pour moi (j'ai 70 élèves de première) mais que j'espère utile. J'ai cessé tout travail écrit à la maison.
- roxanneOracle
De toute façon, globalement, les devoirs ce sont les mères qui s'y collent.Prezbo a écrit:lene75 a écrit:ThomCarver, la masse de travail que tu donnes aux parents de tes élèves me donne des sueurs froides. J'espère qu'il n'y a pas trop de familles nombreuses dans le lot... Je préférerais 1000 fois que le prof donne des exercices réguliers à mes enfants qu'ils puissent faire en autonomie plutôt que tout ça.
C'est vrai que certains élèves aiment coudre, bricoler, etc. C'est le cas de mon aînée. Plus d'une fois il a fallu que je bataille avec elle pour qu'elle fasse les exercices utiles des autres matières ou qu'elle sorte un peu à la lumière du jour plutôt que de passer un week-end entier à faire une maquette pour l'histoire, une page de garde pour l'allemand ou un travail d'arts plastiques. Évidemment elle préfère faire ça que de travailler et même que de sortir ou de faire un peu de sport, mais le temps que ça prend est complètement démesuré par rapport au bénéfice. Sans compter sa colère de voir ceux qui avaient fait faire par les parents avoir de meilleures notes qu'elle (les gens n'ont donc rien à faire ?). C'est pareil pour les travaux de groupe qui prennent des heures pour le moindre truc. Chez nous on a la chance que ça se fasse le plus souvent en visio, ce qui évite de passer le week-end à faire le taxi avec toute la fratrie qui passe un super week-end dans la voiture, mais habituer les enfants à passer leur temps derrière un écran n'est pas non plus l'idée du siècle.
Une remarque qui m'est venue à la lecture : concrètement, ce travail d'accompagnement des gamins pour les travaux qui ne peuvent pas être faits en autonomie (qu'il s'agisse de gérer les rdv avec les copains ou de coudre) sera fait quasi-totalement par les mères.
- HimpyExpert spécialisé
J'hallucine de lire les devoirs demandés en arts !
La seule chose que je demande c'est de finir à la maison pour ceux qui n'ont pas terminé (au bout de deux ou trois séances, et quand une bonne partie de la classe a terminé) et parfois rapporter du matériel disponible dans toutes les maisons (scotch, emballage cartonnné etc...)
Pour la partie privée, mon fils n'est qu'en CE1 et je trouve que ça attaque fort déjà. Surtout pour les élèves en difficultés, cela peut devenir vite long...
La seule chose que je demande c'est de finir à la maison pour ceux qui n'ont pas terminé (au bout de deux ou trois séances, et quand une bonne partie de la classe a terminé) et parfois rapporter du matériel disponible dans toutes les maisons (scotch, emballage cartonnné etc...)
Pour la partie privée, mon fils n'est qu'en CE1 et je trouve que ça attaque fort déjà. Surtout pour les élèves en difficultés, cela peut devenir vite long...
- Hardy-LaclosNiveau 9
Pour les travaux de groupe : je le redis mais je pense que c'est une compétence à travailler. Après, on ne fait pas toujours ce que l'on aime dans la vie mais à un moment donné, il faut bien apprendre à travailler entre pairs. Ce n'est pas mon dada non plus, je dois travailler en îlots une fois dans l'année mais j'estime que deux, trois travaux de groupe (à plus de deux) par an, ce n'est pas la mort non plus.
Lene : tu sais, dans la ville où j'exerce, les fratries sont très nombreuses (4, 5, 6 enfants voire plus)... Si j'avais eu beaucoup de remarques concernant ces fameux DM, je me serais remis en question et aurais sans douté arrêté. Ce n'est pas le cas et je le répète mais les retours que j'ai eus sont très positifs. Les parents sont contents de pouvoir aider leurs enfants pour ces activités parfois plus créatives ou qui demandent justement un investissement familial (comme le dossier moi). Mes 6e étaient même demandeurs et ces travaux de mise en scène restent l'un de leurs meilleurs souvenirs, d'après leur dires. Evidemment que cela demande un engagement plus conséquent qu'un simple test de lecture mais cela les marque bien davantage.
Je le redis encore mais j'ai la chance d'exercer dans un établissement globalement privilégié, dans le privé. Si mes conditions de travail étaient différentes, je me serais évidemment adapté.
Lene : tu sais, dans la ville où j'exerce, les fratries sont très nombreuses (4, 5, 6 enfants voire plus)... Si j'avais eu beaucoup de remarques concernant ces fameux DM, je me serais remis en question et aurais sans douté arrêté. Ce n'est pas le cas et je le répète mais les retours que j'ai eus sont très positifs. Les parents sont contents de pouvoir aider leurs enfants pour ces activités parfois plus créatives ou qui demandent justement un investissement familial (comme le dossier moi). Mes 6e étaient même demandeurs et ces travaux de mise en scène restent l'un de leurs meilleurs souvenirs, d'après leur dires. Evidemment que cela demande un engagement plus conséquent qu'un simple test de lecture mais cela les marque bien davantage.
Je le redis encore mais j'ai la chance d'exercer dans un établissement globalement privilégié, dans le privé. Si mes conditions de travail étaient différentes, je me serais évidemment adapté.
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- lene75Prophète
Quand tu as des retours, tu demandes combien de parents ont été consultés ? C'est presque toujours la minorité de parents "très investis" dans l'établissement qui s'expriment, c'est-à-dire ceux qui ont du temps (beaucoup de mères au foyer) et qui aiment faire les devoirs de leurs enfants (oui il y a toujours des parents pour t'expliquer qu'ils ont adoré faire l'exposé).
La question n'est pas de savoir s'il faut travailler la compétence des travaux de groupe, la question, c'est pourquoi choisir de faire faire ce travail aux parents, qui n'ont d'ailleurs aucune compétence pour encadrer ça, plutôt que de le faire toi-même. Mon aînée a fait une pièce de théâtre en 6e. En effet ils ont adoré. Mais tout le travail a été fait sur place. On nous a juste demandé d’apporter les accessoires qu'on avait à la maison, et ils se sont débrouillés à se partager ça. Le jour de la représentation, la prof nous a expliqué que tout n'était pas parfait parce que les enfants n'avaient pas eu beaucoup de temps pour répéter mais que ça faisait partie du jeu. Finalement c'était très bien et au moins c'était leur travail à eux, pas le costume cousu par maman.
3 travaux de groupe à la maison dans ta matière, avec une dizaine de matières par élève, si tout le monde faisait comme toi, ça ferait 30 travaux de groupes dans l'année, c’est-à-dire tous les week-end de l'année passés sur les routes pour un seul enfant, à multiplier par le nombre d'enfants dans la fratrie. C'est un des problèmes du passage au collège, de ne voir que sa matière sans oublier qu'on n'est pas seul.
La question n'est pas de savoir s'il faut travailler la compétence des travaux de groupe, la question, c'est pourquoi choisir de faire faire ce travail aux parents, qui n'ont d'ailleurs aucune compétence pour encadrer ça, plutôt que de le faire toi-même. Mon aînée a fait une pièce de théâtre en 6e. En effet ils ont adoré. Mais tout le travail a été fait sur place. On nous a juste demandé d’apporter les accessoires qu'on avait à la maison, et ils se sont débrouillés à se partager ça. Le jour de la représentation, la prof nous a expliqué que tout n'était pas parfait parce que les enfants n'avaient pas eu beaucoup de temps pour répéter mais que ça faisait partie du jeu. Finalement c'était très bien et au moins c'était leur travail à eux, pas le costume cousu par maman.
3 travaux de groupe à la maison dans ta matière, avec une dizaine de matières par élève, si tout le monde faisait comme toi, ça ferait 30 travaux de groupes dans l'année, c’est-à-dire tous les week-end de l'année passés sur les routes pour un seul enfant, à multiplier par le nombre d'enfants dans la fratrie. C'est un des problèmes du passage au collège, de ne voir que sa matière sans oublier qu'on n'est pas seul.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Hardy-LaclosNiveau 9
lene75 a écrit:Quand tu as des retours, tu demandes combien de parents ont été consultés ? C'est presque toujours la minorité de parents "très investis" dans l'établissement qui s'expriment, c'est-à-dire ceux qui ont du temps (beaucoup de mères au foyer) et qui aiment faire les devoirs de leurs enfants (oui il y a toujours des parents pour t'expliquer qu'ils ont adoré faire l'exposé).
La question n'est pas de savoir s'il faut travailler la compétence des travaux de groupe, la question, c'est pourquoi choisir de faire faire ce travail aux parents, qui n'ont d'ailleurs aucune compétence pour encadrer ça, plutôt que de le faire toi-même. Mon aînée a fait une pièce de théâtre en 6e. En effet ils ont adoré. Mais tout le travail a été fait sur place. On nous a juste demandé d’apporter les accessoires qu'on avait à la maison, et ils se sont débrouillés à se partager ça. Le jour de la représentation, la prof nous a expliqué que tout n'était pas parfait parce que les enfants n'avaient pas eu beaucoup de temps pour répéter mais que ça faisait partie du jeu. Finalement c'était très bien et au moins c'était leur travail à eux, pas le costume cousu par maman.
3 travaux de groupe à la maison dans ta matière, avec une dizaine de matières par élève, si tout le monde faisait comme toi, ça ferait 30 travaux de groupes dans l'année, c’est-à-dire tous les week-end de l'année passés sur les routes pour un seul enfant, à multiplier par le nombre d'enfants dans la fratrie. C'est un des problèmes du passage au collège, de ne voir que sa matière sans oublier qu'on n'est pas seul.
Dans mon établissement, si les parents ne sont pas contents, ils le font savoir, crois-moi et ne se gênent pas. Je ne fais pas de sondages pour les retours non mais cela a toujours été positif jusqu'à présent.
J'ai dit dans un autre message que je prévoyais toujours une séance au CDI pour lancer le travail et débroussailler le terrain. En sortant, les élèves savent ce qu'ils doivent faire et ont déjà commencé à travailler.
Concernant les costumes, je n'ai jamais dit qu'ils étaient obligatoires... Les élèves peuvent venir avec ou sans, ou bien juste avec un accessoire. Mais pas mal veulent très bien faire et peuvent sortir le grand jeu. S'ils en ont envie, pourquoi le leur interdirais-je ?
Avec des "Si" on refait le monde aussi : cette année, en 6e, il y aura UN travail de groupe à l'oral et UN travail solo à l'oral. Et j'ai mes 6e 5h par semaine donc c'est normal que je doive les évaluer plus régulièrement que dans la plupart des matières puisque j'ai un volume horaire plus important. Ces travaux plus créatifs sont à la marge dans mon processus d'évaluation des élèves.
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- DanskaProphète
ThomCarver a écrit:
Fabriquer j'exagère un peu mais certains élèves adorent coudre ou sont manuels alors bon. Et "costume" est un grand mot, cela peut être suggéré par un accessoire ou deux pour créer l'illusion.
Je pense qu'il faut de temps en temps faire des travaux de groupe mais cela n'engage que moi. Pouvoir échanger avec les autres, communiquer entre pairs, ce sont aussi des compétences que nous devons évaluer. Dans un groupe, il y aura toujours des élèves qui travailleront plus que d'autres, d'autres qui se reposeront sur les autres pour ne rien faire. C'est le risque bien sûr et cela continuera d'exister. Mais ce n'est pour autant que j'ai envie de me priver de ce type d'approche ponctuel.
Et les autres, ceux qui n'aiment pas ça ou n'ont pas le matériel nécessaire, ils font comment ?
Moi aussi je serais horrifiée de voir un de mes enfants rentrer avec ce type de travail à faire - parce qu'il ne faut pas rêver, le costume, l'accessoire ou même le matériel pour bricoler ou coudre, c'est l'argent des parents qui va le financer (et bien souvent le temps des parents qui va y passe !).
- Hardy-LaclosNiveau 9
Danska a écrit:ThomCarver a écrit:
Fabriquer j'exagère un peu mais certains élèves adorent coudre ou sont manuels alors bon. Et "costume" est un grand mot, cela peut être suggéré par un accessoire ou deux pour créer l'illusion.
Je pense qu'il faut de temps en temps faire des travaux de groupe mais cela n'engage que moi. Pouvoir échanger avec les autres, communiquer entre pairs, ce sont aussi des compétences que nous devons évaluer. Dans un groupe, il y aura toujours des élèves qui travailleront plus que d'autres, d'autres qui se reposeront sur les autres pour ne rien faire. C'est le risque bien sûr et cela continuera d'exister. Mais ce n'est pour autant que j'ai envie de me priver de ce type d'approche ponctuel.
Et les autres, ceux qui n'aiment pas ça ou n'ont pas le matériel nécessaire, ils font comment ?
Moi aussi je serais horrifiée de voir un de mes enfants rentrer avec ce type de travail à faire - parce qu'il ne faut pas rêver, le costume, l'accessoire ou même le matériel pour bricoler ou coudre, c'est l'argent des parents qui va le financer (et bien souvent le temps des parents qui va y passe !).
Lis mes derniers messages concernant ces costumes qui semblent cristalliser des tensions incroyables. Je n'ai jamais demandé à TOUS les élèves de coudre. Ceux qui aiment cela peuvent le faire, ce n'est pas une obligation. La question financière est un argument certes mais encore une fois des solutions existent : les élèves peuvent emprunter des accessoires à la fratrie, des bouts de bois peuvent faire illusion. Arrêtons un peu la mauvaise foi aussi. Et puis, le costume n'est pas OBLIGATOIRE, je le répète.
Vous réagissez tous de manière personelle avec des Et moi "si mon enfant avait à faire ce genre de travail". Eh bien peut-être que pour VOUS, c'est "horrible" mais pas pour tout le monde. Moi je retiens la joie des enfants le jour J lorsqu'ils présentent leur mise en scène. Je vais arrêter de perdre mon énergie à répondre.
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2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- lene75Prophète
Ce n'est peut-être pas horrible pour tout le monde, mais quand c'est imposé par le prof, ça s'impose bien à tous les parents. C'est là le problème. On n'est pas dans le cadre d'un club facultatif. De manière générale, indépendamment de ces projets très particuliers, je suis totalement opposée aux devoirs que les enfants ne peuvent pas faire seuls. Donc, forcément, aux travaux de groupe réalisés hors de l'établissement pour des enfants qui ne sont pas autonomes pour leurs déplacements. Qu'on soit dans un milieu majoritairement privilégié n'est pas une justification à mes yeux, sauf si n’attirer dans l'établissement que des familles privilégiées (enfin un certain profil de familles privilégiées) est le but recherché.
- IridianeFidèle du forum
Pardon mais c'est quoi cette histoire de "dossier moi" dont parle ThomCarver? C'est un vrai truc?
Sinon, je n'ai pas d'enfant, mais soutien aux parents qui doivent se farcir les activités créatives et autres joyeusetés. Quand j'étais au collège, je n'ai JAMAIS eu à me faire aider par mes parents (bon, d'accord, j'étais bonne élève, ce qui aide) mais la SEULE fois, c'était pour un exposé en histoire sur la guerre froide, on avait juste notre cours et notre manuel, il fallait rendre un dossier tapé à l'ordinateur, on n'avait aucune consigne... Et autant vous dire qu'en 2001, sans ordinateur, sans internet, c'était pas triste. Mon père, qui était PE, avait pu récupérer une vieille bécane de la salle info de son école pour le WE et j'ai péniblement tapé mon truc en tapant des crises en plus - j'étais en pleine crise d'ado - je pense que mes parents s'en souviennent encore et ils étaient furax contre la prof (pourtant, profs eux-mêmes, ils n'étaient pas du genre à me donner raison face aux enseignants ou à faire du prof-bashing). Et je ne sais pas comment avaient fait mes camarades qui n'avaient pas ou peu d'aide parentale.
Sinon, je n'ai pas d'enfant, mais soutien aux parents qui doivent se farcir les activités créatives et autres joyeusetés. Quand j'étais au collège, je n'ai JAMAIS eu à me faire aider par mes parents (bon, d'accord, j'étais bonne élève, ce qui aide) mais la SEULE fois, c'était pour un exposé en histoire sur la guerre froide, on avait juste notre cours et notre manuel, il fallait rendre un dossier tapé à l'ordinateur, on n'avait aucune consigne... Et autant vous dire qu'en 2001, sans ordinateur, sans internet, c'était pas triste. Mon père, qui était PE, avait pu récupérer une vieille bécane de la salle info de son école pour le WE et j'ai péniblement tapé mon truc en tapant des crises en plus - j'étais en pleine crise d'ado - je pense que mes parents s'en souviennent encore et ils étaient furax contre la prof (pourtant, profs eux-mêmes, ils n'étaient pas du genre à me donner raison face aux enseignants ou à faire du prof-bashing). Et je ne sais pas comment avaient fait mes camarades qui n'avaient pas ou peu d'aide parentale.
- ElaïnaDevin
ThomCarver a écrit:[justify]Pour les travaux de groupe : je le redis mais je pense que c'est une compétence à travailler. Après, on ne fait pas toujours ce que l'on aime dans la vie mais à un moment donné, il faut bien apprendre à travailler entre pairs.
Ah bon ? pourquoi ? J'ai haï les travaux de groupe comme élève, je déteste toujours autant ça, je n'impose jamais (quand je propose de travailler en groupe, je dis toujours qu'il est possible de faire seul). Et je ne travaille pas avec mes pairs qui sont bien assez grands pour faire leurs cours tout seuls. Et je connais des tas de gens qui ont un boulot qui ne demande pas à travailler en groupe.
Sinon ici je suis encore assez épargnée pour mon fils aîné qui est entré en sixième : peu de devoirs écrits sauf un gros DM de maths par quinzaine (mais qui ne prend pas des plombes non plus). Les leçons à apprendre sont assez légères pour le moment et, s'il me dit qu'il sait, je lui fais confiance pour le moment. On verra ses premières vraies notes... Mais il n'a pas de difficultés particulières et c'est bien pratique car je vais devoir lui caser des séances de graphothérapie (sûrement pas beaucoup mais nécessaires car il ne sait pas écrire vite et bien).
Je suis comme Danska, je n'ai jamais enseigné en collège (et Dieu merci parce qu'un collégien ça fait PEUR) mais plus le temps passe et moins je donne de travail à la maison, d'abord parce que ça me saoule de vérifier et d'avoir en effet des séances reloues où la moitié de la classe a fait le taf et pas l'autre. Je donne en général un DM bonus pendant les vacances avec un temps très large (du genre donné avant les vacances de la Toussaint à rendre avant fin novembre) pour se rattraper si on a planté un contrôle. Et c'est tout. Apprendre correctement ses leçons, c'est déjà bien assez chronophage comme ça.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- chmarmottineGuide spirituel
Elaïna a écrit:ThomCarver a écrit:[justify]Pour les travaux de groupe : je le redis mais je pense que c'est une compétence à travailler. Après, on ne fait pas toujours ce que l'on aime dans la vie mais à un moment donné, il faut bien apprendre à travailler entre pairs.
Ah bon ? pourquoi ? J'ai haï les travaux de groupe comme élève, je déteste toujours autant ça, je n'impose jamais (quand je propose de travailler en groupe, je dis toujours qu'il est possible de faire seul). Et je ne travaille pas avec mes pairs qui sont bien assez grands pour faire leurs cours tout seuls. Et je connais des tas de gens qui ont un boulot qui ne demande pas à travailler en groupe.
Sinon ici je suis encore assez épargnée pour mon fils aîné qui est entré en sixième : peu de devoirs écrits sauf un gros DM de maths par quinzaine (mais qui ne prend pas des plombes non plus). Les leçons à apprendre sont assez légères pour le moment et, s'il me dit qu'il sait, je lui fais confiance pour le moment. On verra ses premières vraies notes... Mais il n'a pas de difficultés particulières et c'est bien pratique car je vais devoir lui caser des séances de graphothérapie (sûrement pas beaucoup mais nécessaires car il ne sait pas écrire vite et bien).
Je suis comme Danska, je n'ai jamais enseigné en collège (et Dieu merci parce qu'un collégien ça fait PEUR) mais plus le temps passe et moins je donne de travail à la maison, d'abord parce que ça me saoule de vérifier et d'avoir en effet des séances reloues où la moitié de la classe a fait le taf et pas l'autre. Je donne en général un DM bonus pendant les vacances avec un temps très large (du genre donné avant les vacances de la Toussaint à rendre avant fin novembre) pour se rattraper si on a planté un contrôle. Et c'est tout. Apprendre correctement ses leçons, c'est déjà bien assez chronophage comme ça.
Voilà.
Pour l'histoire du travail en groupe qui serait "une compétence à travailler" ... comment dire ... faut vraiment avoir que ça à faire ... ou alors ... faut vraiment pas avoir envie de faire cours pour refiler le bébé aux élèves sous ce prétexte ... ou alors, c'est pour se faire mousser ...
Mon aînée garde un souvenir amer de ces travaux de groupe et moi aussi ...
- IridianeFidèle du forum
Même remarque sur les travaux en groupe : non ça n’est pas une compétence à travailler nécessairement - sauf évidemment dans certaines disciplines techniques avec des projets de groupe en guise d’évaluation au bac, c’était le cas en STI2D quand j’y enseignais -, et idem j’ai toujours haï les travaux de groupe pour la bonne raison que c’était moi qui faisais tout et que les autres branleurs récoltaient les bénéfices de la note (souvenir ému des trois nunuches qui ont eu 20 au TPE grâce à mon boulot…) Alors, que certains élèves aiment travailler en groupe et que certains groupes fonctionnent bien, c’est possible, et pourquoi pas laisser parfois cette possibilité, mais sans l’imposer. Enfin, il ne faut pas oublier que tout travail de groupe qu’on donne en dehors de l’établissement peut déboucher sur des situations de harcèlement. C’est très fréquent.
- PrezboGrand Maître
Je crois qu'on en vient vraiment à des conceptions différentes du métier. Pour moi, travailler en groupe, c'est une compétence que doit apprendre la famille, la société, au pire les écoles de formations professionnelles lorsque l'orientation professionnelle se dessine. Je trouverais préférable que les enseignants de français et de mathématiques du secondaire fassent prioritairement du français et des mathématiques. J'ajoute que donner un travail de groupe n'est pas apprendre le travail en groupe, on sait que sauf si le groupe est homogène, s'entend bien et est formé d'éléments déjà autonomes et sachant s'organiser, cela peut vite tourner à le bon fait et les autres écrivent, ou bien à on papote interminablement autour d'une table sans rien décider (j'ai détesté en tant qu'élève). Je ne m'étonne pas que ça soit plébiscité par les parents CSP+, ceux pour qui la réussite scolaire des enfants n'est déjà pas un problème vu l'imprégnation familiale, et qui pensent pouvoir calquer le fonctionnement de l'entreprise (ou plutôt le discours sur l'entreprise) sur l'école.
- InvitéInvité
Oui, c'est un "vrai truc". L'expression est sacrément méprisante.Iridiane a écrit:Pardon mais c'est quoi cette histoire de "dossier moi" dont parle ThomCarver? C'est un vrai truc?
Ou être convaincu de son intérêt ?Pour l'histoire du travail en groupe qui serait "une compétence à travailler" ... comment dire ... faut vraiment avoir que ça à faire ... ou alors ... faut vraiment pas avoir envie de faire cours pour refiler le bébé aux élèves sous ce prétexte ... ou alors, c'est pour se faire mousser ...
Quels jugements violents vous vous permettez, ici. Je ne suis pas du tout un adepte des travaux de groupe mais si ThomCarver y trouve sincèrement son compte, ma foi.
- gnafron2004Grand sage
Je trouve aussi que certains avis sont très tranchés. Je vois l'interêt de faire des travaux de groupes, parfois, pour que chacun apporte ses idées et ouvre un peu l'esprit des autres, mais en même temps j'en vois bien les écueils, notamment le fait que certains se retrouvent à travailler pour d'autres plutôt qu'avec d'autres... Et je pense que c'est pour cela que je n'en fais faire qu'en classe: je peux contrôler, organiser, vérifier...Et souvent, je n'oblige pas un élève qui veut travailler seul à se mettre en groupe, sauf évidemment si le travail le nécessite (par exemple lorsqu'il s'agit de faire jouer des saynètes en anglais, seul c'est... ben non, ça ne peut pas.)
- musaNeoprof expérimenté
Je pointe à la team de la mère pas favorable aux travaux de groupe et aux tâches finales créatives. Pour les travaux de groupe, le summum a été atteint par mon fils il y a deux ans en 4è. Il devait réaliser, avec 4 camarades, un exposé en technologie pendant la période des vacances de la Toussaint. Comme ils ne pouvaient pas se voir, j'ai prêté mon téléphone et mon ordinateur pour de laborieuses séances de visio (on en a même eu une au cours d'une rando familiale, n'importe nawak) au cours desquelles il ne se passait pas grand-chose entre les bugs divers et variés et l'inertie de ceux qui avaient plutôt envie de tchatcher que de faire avancer le schmilblik. J'ai même été réveillée à 3 heures du matin une nuit par une notification (oui j'aurais dû éteindre mon portable). J'ai vitupéré contre les ados sans surveillance avec leur portable, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que la fille était en vacances en Guadeloupe... La qualité finale du travail a été moyenne, au grand désespoir de mon fils très consciencieux et je ne suis pas sûre de l'intérêt pédagogique du dispositif.
Quant aux divers bricolages et œuvres artistiques, c'est ma bête noire, d'autant que je suis nulle et avais déjà horreur de ça élève (mais on ne m'a jamais demandé de faire des trucs pareils à la maison, ma mère en aurait aussi fait des cauchemars).
La semaine dernière, ma fille (5è) devait fabriquer pour les arts plastiques, un jeu de société. Il fallait inventer la règle et tout réaliser. Elle y a passé tout son mercredi. Ma contribution s'est limitée -mais c'est déjà pas mal- à chercher une boîte conforme au cahier des charges et à prodiguer mes encouragements à toutes les étapes cruciales du processus qui a évidemment connu des hauts et des bas. Elle est beaucoup plus douée que moi et j'ai trouvé le résultat final vraiment pas mal. Elle est partie toute guillerette et est rentrée le soir en pleurs. Pendant le cours, ils ont tous montré leurs jeux et joué et par groupes, ils devaient noter le travail de leurs camarades. Le groupe qui a noté le jeu de ma fille lui a mis 10/20. Elle était ultra vexée ("c'est normal c'est des gens qui m'aiment pas et puis comme ils sont cons, ils ont rien compris à la règle etc etc"). Puis, la prof l'a notée et lui a mis 16. Sa note finale est donc 13 (la moyenne des deux), soit la note la plus basse de la classe. Elle a crié à l'injustice et était prête à en découdre. J'ai réussi à la calmer et lui ai demandé d'attendre les explications (pour l'instant, elle a juste vu sa note sur Pronote)...
Au-delà du principe discutable de notation, j'espère vraiment que ce genre de travail ne va pas se multiplier dans l'année au détriment de la sérénité de petits et grands.
Je me souviens aussi des "actes artistiques" que mon fils devait rendre chaque semaine en 6è (quelques séances de pleurs mémorables le dimanche soir) et du dossier autobiographique en 3è ; pas inintéressant au demeurant, mais les parents devaient écrire une page pour décrire leur enfant. Je me suis prêtée au jeu parce que je n'aime pas trop faire d'histoires quand ça n'en vaut pas la peine, mais j'ai trouvé ça quand même assez énervant et intrusif. Si j'ai envie de faire un petit texte spécial ou un poème sur et/ou pour mon fils, ça ne regarde que nous.
Quant aux divers bricolages et œuvres artistiques, c'est ma bête noire, d'autant que je suis nulle et avais déjà horreur de ça élève (mais on ne m'a jamais demandé de faire des trucs pareils à la maison, ma mère en aurait aussi fait des cauchemars).
La semaine dernière, ma fille (5è) devait fabriquer pour les arts plastiques, un jeu de société. Il fallait inventer la règle et tout réaliser. Elle y a passé tout son mercredi. Ma contribution s'est limitée -mais c'est déjà pas mal- à chercher une boîte conforme au cahier des charges et à prodiguer mes encouragements à toutes les étapes cruciales du processus qui a évidemment connu des hauts et des bas. Elle est beaucoup plus douée que moi et j'ai trouvé le résultat final vraiment pas mal. Elle est partie toute guillerette et est rentrée le soir en pleurs. Pendant le cours, ils ont tous montré leurs jeux et joué et par groupes, ils devaient noter le travail de leurs camarades. Le groupe qui a noté le jeu de ma fille lui a mis 10/20. Elle était ultra vexée ("c'est normal c'est des gens qui m'aiment pas et puis comme ils sont cons, ils ont rien compris à la règle etc etc"). Puis, la prof l'a notée et lui a mis 16. Sa note finale est donc 13 (la moyenne des deux), soit la note la plus basse de la classe. Elle a crié à l'injustice et était prête à en découdre. J'ai réussi à la calmer et lui ai demandé d'attendre les explications (pour l'instant, elle a juste vu sa note sur Pronote)...
Au-delà du principe discutable de notation, j'espère vraiment que ce genre de travail ne va pas se multiplier dans l'année au détriment de la sérénité de petits et grands.
Je me souviens aussi des "actes artistiques" que mon fils devait rendre chaque semaine en 6è (quelques séances de pleurs mémorables le dimanche soir) et du dossier autobiographique en 3è ; pas inintéressant au demeurant, mais les parents devaient écrire une page pour décrire leur enfant. Je me suis prêtée au jeu parce que je n'aime pas trop faire d'histoires quand ça n'en vaut pas la peine, mais j'ai trouvé ça quand même assez énervant et intrusif. Si j'ai envie de faire un petit texte spécial ou un poème sur et/ou pour mon fils, ça ne regarde que nous.
- IannaNiveau 7
Il faudrait surtout que les élèves sachent lire et écrire. Les amusettes chronophages sont nocives.
- IridianeFidèle du forum
Nizab a écrit:Oui, c'est un "vrai truc". L'expression est sacrément méprisante.Iridiane a écrit:Pardon mais c'est quoi cette histoire de "dossier moi" dont parle ThomCarver? C'est un vrai truc?
Mais donc, c’est quoi ? (Je n’ai pas de mépris pour la chose puisque je ne sais pas de quoi il retourne, en revanche oui la dénomination me paraît grotesque…)
- DanskaProphète
musa a écrit: les parents devaient écrire une page pour décrire leur enfant.
Super pour les parents pas à l'aise avec l'écriture, l'orthographe, qui n'ont simplement pas le temps ou l'envie, ou encore les élèves en famille d'accueil, en foyer ou que sais-je encore... Un travail idéal pour bien appuyer sur les inégalités familiales ! L'école française me désespère parfois. Je ne sais pas si les pratiques sont différentes ailleurs, mais il y aurait vraiment une très grosse réflexion à mener sur le travail en dehors de la classe.
- IridianeFidèle du forum
Ok je viens de relire les messages précédents à propos de ce « dossier moi » qui donc est un dossier autobiographique et pardon mais ça me révulse tellement je trouve ça intrusif. Depuis quand on est obligé de parler de soi à l’école ??? Le prof n’est pas un psy et les autres élèves encore moins !! Quant aux parents qui doivent participer à la chose, sans commentaire. Tout ça est extrêmement malsain.
- DanskaProphète
Iridiane a écrit:Ok je viens de relire les messages précédents à propos de ce « dossier moi » qui donc est un dossier autobiographique et pardon mais ça me révulse tellement je trouve ça intrusif. Depuis quand on est obligé de parler de soi à l’école ??? Le prof n’est pas un psy et les autres élèves encore moins !! Quant aux parents qui doivent participer à la chose, sans commentaire. Tout ça est extrêmement malsain.
Dans le même registre lon fils, en MS, va devoir ramener à l'école sa chanson préférée, un jouet qu'il aime, son livre préféré et une photo de sa famille pour présenter le tout devant sa classe... Je comprends la finalité (les faire s'exprimer à l'oral, à cet âge ce n'est pas absurde), mais je trouve ça terriblement intrusif moi aussi. Et mon fils n'a aucune envie de ramener un de ses jouets à l'école, ça ne va pas être évident de le convaincre (quant à la photo c'est hors de question, il fera un dessin et il faudra bien que ça suffise).
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