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- SolovieïNiveau 10
Soirée a écrit:Je suis d'accord avec toi @baldred . Je pense que notre pire ennemi c'est nous-mêmes d'une certaine façon, du fait de ce réflexe d'envisager les parents comme des ennemis.
Réflexe en effet dangereux, que nous avons tous je pense. En tout cas, c'est mon cas. J'y ajoute le manque de formation (oui je sais c'est une excuse tournée en dérision) à la communication "sociale" et, dans mon cas personnel, j'y ajoute ma nature et mon caractère propres, absolument pas diplomatiques ou portés sur la compréhension des parents qui m'infligent leur enfant.
C'est d'ailleurs pourquoi je refuse tout net d'être PP, que j'évite par mille ruses les rendez-vous avec les parents alors que c'est une obligation de service (tout à fait légitime par ailleurs).
- MathadorEmpereur
Je pensais plutôt à ce qui nuirait durablement aux apprentissages de mes enfants (comme les méthodes de lecture idéo-visuelles, pour donner l'exemple le plus connu), après étude sérieuse de la situation.Jenny a écrit:Mathador a écrit:Donc oui si j'étais parent je considérerais cela comme quelque chose qu'on m'impose, et me sentirais par conséquent légitime à protester contre, voire saboter, des pratiques manifestement débiles.
pressions de groupes qui refusent l'enseignement de la théorie du genre, du fait islamique en cours d'histoire, l'enseignement de la Shoah, des mémoires de l'esclavage, de l'histoire coloniale ou de la décolonisation.
Donc on retire ces "pratiques manifestement débiles" des programmes ? et on ne fait plus d'éducation à la sexualité ?
L'article ne parle pas de simples protestations non plus...
Ce que tu cites n'en fait pas partie.
Je crois avoir été moi-même suffisamment peu scolaire pour comprendre de quoi tu parles et être attentif à cet écueil.Solovieï a écrit:L'instruction ne se résume pas à envoyer son enfant pourrir au collège ou s'ennuyer sur les bancs du lycée. Il existe la voie de l'apprentissage, le lycée pro, etc. Beaucoup de jeunes n'ont simplement pas envie d'être là, ce refus va bien plus loin que l'habituelle et légitime révolte adolescente, surtout si la famille ajoute de l'huile sur le feu (tout en maintenant l'enfant là où il est, cherchez l'erreur).
Ce qui est désormais soumis à autorisation préalable des services rectoraux (ou de la DSDEN, je ne sais plus) depuis M. Chantilly.Solovieï a écrit:En tant que parent, puisque c'est l'exemple que tu prends, tu peux aussi scolariser ton enfant à distance (CNED ou autre), discuter avec lui d'une voie qui lui convient (ou lui conviendrait mieux s'il est véritablement en souffrance). Si tu n'es pas content, tu peux aussi prendre en charge ton enfant toi-même, plutôt que d'attendre que les autres le fassent à ta place de la façon qui te sied le mieux.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JennyMédiateur
Mathador : les méthodes de lecture ne sont vraiment pas le sujet de l’article.
- SolovieïNiveau 10
Tu es parfaitement clair. C'est une impasse. Le mieux est donc de s'y résigner et d'enseigner à son enfant l'indépendance d'esprit, l'autonomie critique, la prise de recul, afin qu'il traverse cette phase scolaire sans trop de dommages et en espérant qu'il puisse s'épanouir dans les études supérieures et/ou la formation professionnelle qui lui procurera le plus de bonheur. Je ne vois pas d'autre chemin que la résignation. Nous, adultes, en sommes capables, mais un enfant ?
Si j'avais un enfant, je serais plus que réticent à l'idée de le placer à l'école publique française, sauf à viser certains établissements d'exception auxquels il est illusoire de penser que j'aurais accès.
Si j'avais un enfant, je serais plus que réticent à l'idée de le placer à l'école publique française, sauf à viser certains établissements d'exception auxquels il est illusoire de penser que j'aurais accès.
- SoiréeHabitué du forum
J'ai du mal à comprendre comment on peut, étant prof dans le public, être réticent à envoyer son enfant dans le public par crainte du niveau de l'enseignement dispensé, sauf à penser qu'on est soi-même un piètre enseignant.
Je le dis sans provocation. Autant s'agissant de la fameuse "discipline", je comprends le raisonnement tout en ayant la conviction qu'il repose sur l'idéalisation du privé sur ce point.
Mais pour le niveau je ne pige pas du tout.
Je le dis sans provocation. Autant s'agissant de la fameuse "discipline", je comprends le raisonnement tout en ayant la conviction qu'il repose sur l'idéalisation du privé sur ce point.
Mais pour le niveau je ne pige pas du tout.
- MathadorEmpereur
Le prof, aussi compétent soit-il, s'adapte au niveau de toute la classe, pas spécifiquement celui de Monchérimoncœur.
La différenciation pédagogique, quand elle est faite dans une classe et avec les moyens du bord, ne fait pas de miracle.
La différenciation pédagogique, quand elle est faite dans une classe et avec les moyens du bord, ne fait pas de miracle.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- SoiréeHabitué du forum
Moui alors j'ai pu examiner de près, en donnant des cours particuliers, des cours de ma discipline dans un collège et lycée privé catholique.
Bilan :
_ un lycéen en seconde qui avait des cours corrects, un peu old school sur le contenu, et du néant pour la méthode ce qui m'a permis de lui faire doubler ses notes en quelques séances
_ un collégien de 4e paumé, avec des cours indigents ("la 4eZ c'est la classe des nuls") et le néant sur la méthode, même remède et même résultat.
Donc l'illusion du privé de meilleur niveau...
Si on parle d'établissement élitiste ben c'est surtout le niveau social des parents hein, et ça se trouve dans le privé et le public.
Par ailleurs dans certaines disciplines la différenciation est loin d'être complexe pour impossible. En lettres par exemple il suffit de poser des questions ouvertes à développer. Et de barèmer pour éviter un massacre. Etc.
Bilan :
_ un lycéen en seconde qui avait des cours corrects, un peu old school sur le contenu, et du néant pour la méthode ce qui m'a permis de lui faire doubler ses notes en quelques séances
_ un collégien de 4e paumé, avec des cours indigents ("la 4eZ c'est la classe des nuls") et le néant sur la méthode, même remède et même résultat.
Donc l'illusion du privé de meilleur niveau...
Si on parle d'établissement élitiste ben c'est surtout le niveau social des parents hein, et ça se trouve dans le privé et le public.
Par ailleurs dans certaines disciplines la différenciation est loin d'être complexe pour impossible. En lettres par exemple il suffit de poser des questions ouvertes à développer. Et de barèmer pour éviter un massacre. Etc.
- SolovieïNiveau 10
Soirée a écrit:J'ai du mal à comprendre comment on peut, étant prof dans le public, être réticent à envoyer son enfant dans le public par crainte du niveau de l'enseignement dispensé, sauf à penser qu'on est soi-même un piètre enseignant.
Je le dis sans provocation. Autant s'agissant de la fameuse "discipline", je comprends le raisonnement tout en étant convaincu qu'il repose sur l'idéalisation du privé sur ce point.
Mais pour le niveau je ne pige pas du tout.
Je n'avais pas vraiment la question du niveau en tête. J'ai confiance, et quoi qu'on en dise, dans le "niveau" de la plupart des professeurs, si on entend par "niveau" la maîtrise disciplinaire. D'ailleurs, et malgré la dégradation de certaines conditions, c'est encore un des avantages du système éducatif français. Je connais des pays où les professeurs, y compris du secondaire, ne sont que de simples animateurs, sans aucun bagage dans la matière enseignée, qui est tout au plus une vague étiquette sur leur casier.
Le fait d'être enseignant nous place justement dans une position privilégiée pour savoir et comprendre que le système dysfonctionne profondément, c'est du moins mon expérience et mon avis.
Ce sont d'autres paramètres qui motivent ce refus. En vrac :
- la nécessité pour le professeur, en effet, de se mettre au niveau du profil de la classe et/ou de l'établissement. C'est le fameux nivellement par le bas, la médiocrité érigée en dénominateur commun par l'incurie, l'inertie et le dogmatisme qui ont pesé sur l'école pendant des années ;
- les programmes, que je trouve trop ambitieux (pour ne pas dire prétentieux) et largement contredits par la complaisance de l'évaluation ;
- la mentalité, la vision du monde et de l'humain, d'un grand nombre de professeurs, qui contredit mes valeurs ;
- le fait d'être mélangé avec des gens qui n'ont rien à faire ici, pour le collège et, de plus en plus, pour le lycée ;
- la passation de diplômes et autres certifications qui n'ont plus de valeur et sont de moins en moins reconnus à l'international ;
- un examen final de la scolarité (le bac) vidé de sa substance, avec seulement 4 épreuves finales (Français, Philosophie, 2 EDS, ne me parlez pas du GO...) et où les langues vivantes (entre autres aberrations) sont absentes, alors que toutes les publications s'accordent à souligner l'importance des langues vivantes non seulement dans une perspective d'opportunités académiques et professionnelles, mais aussi au niveau du développement de l'individu ;
- un élève dont le dossier scolaire, la réussite à l'examen et le parcours sont soumis aux lubies et petits arrangements en vogue dans chaque établissement (à cause d'une réforme du lycée qui a délocalisé un certain nombre de choses auprès des établissements eux-mêmes) ;
- un enseignement des langues vivantes indigent, qui n'est que la manifestation d'un rapport vicié à l'altérité ;
- une organisation du temps scolaire aberrante et contre-productive ;
- un système éducatif qui passe sous silence un ensemble de potentialités qui me semblent à moi essentielles au développement de l'individu sensible et éclairé, à savoir les capacités créatives ;
- un système qui, selon tous les indicateurs, échoue désormais à accomplir ses missions les plus fondamentales, tant au niveau des compétences scolaires stricto sensu qu'au niveau des valeurs communes nécessaires à la saine construction du lien social ;
- un système éducatif qui dans l'ensemble ne me correspond pas, au moins pour l'enseignement primaire et secondaire (le supérieur est si varié qu'il n'est guère possible de faire des généralités) ;
Quand j'exprimais mon refus de placer mon éventuel enfant dans l'éducation publique, cela ne signifie pas pour autant que j'idéalise le privé. Pour avoir travaillé plusieurs années dans le "privé" comme vous dites (quelqu'un ici avait très bien démontré l'inanité du terme "privé" pour englober toutes les structures et tous les statuts existants), je crois être au fait des réalités. Certains établissements pourraient peut-être me satisfaire, aussi bien publics que privés, ou du côté des systèmes alternatifs, etc. franchement je n'en sais rien et ne m'intéresse absolument pas à la question ! J'ai vraiment répondu en vrac et sans trop réfléchir. La vérité nue, c'est que je m'en contrefiche. Que les parents fassent le choix qu'ils veulent, du moment qu'ils l'assument ! Moi, cela ne me concerne pas vraiment.
- BaldredSage
Solovieï a écrit:Tu es parfaitement clair. C'est une impasse. Le mieux est donc de s'y résigner et d'enseigner à son enfant l'indépendance d'esprit, l'autonomie critique, la prise de recul, afin qu'il traverse cette phase scolaire sans trop de dommages et en espérant qu'il puisse s'épanouir dans les études supérieures et/ou la formation professionnelle qui lui procurera le plus de bonheur. Je ne vois pas d'autre chemin que la résignation. Nous, adultes, en sommes capables, mais un enfant ?
Si j'avais un enfant, je serais plus que réticent à l'idée de le placer à l'école publique française, sauf à viser certains établissements d'exception auxquels il est illusoire de penser que j'aurais accès.
Pourquoi, ce n'est pas ce que tu enseignes à tes élèves ? Quel rapport avec la résignation ? Déjà pour un adulte c'est une position, ou un état très discutable, mais l'imaginer pour un enfant...
Il n'est pas besoin d'avoir un enfant pour être prof et pour comprendre les enfants, et travailler avec eux.
En revanche quelque chose ne va pas dans l'énoncé : "si j'avais un enfant" qui ne conduit généralement à pas grand chose d'intéressant parce que cet enfant hypothétique ne te changera jamais, ce que fait un enfant réel, c'est d'ailleurs ce qui en fait aussi l'intérêt, accepter qu'avec cet enfant les "si" ne sont plus que de pauvres artifices.
J'ai eu accès à un de ces établissement d'exception, je suis ravi d'avoir mis mes enfants à l'école puis au collège du village.
Pas sûr d'avoir compris ton dernier message...
Le système dysfonctionne dis-tu. Scoop... je l'avais compris en entrant en 6e.
Tu fais la liste des dysfonctionnements, sans doute plus pour toi que pour nous, on est de la maison aussi.
Finalement tu dis que tu t'en fiches, que ça ne t'intéresse pas et que tu n'es pas concerné...
C'est étonnant comment en 2 jours, 2 fils portant sur les contre-vérités de l'extrême-droite se transforment en un procès non pas seulement de l'institution, mais finalement de nous-mêmes.
- henrietteMédiateur
Cette défiance généralisée explose dans mon collège depuis la rentrée, à un point jamais atteint.
Pour donner un exemple, désormais les CPE reçoivent les élèves problématiques à deux, suite à des mises en cause par des parents et des récits mensongers faits par des élèves, suivi de judiciarisation des faits.
L'une des CPE me parlaient aussi de l'émergence de certains influenceurs dont le fonds de commerce est le dézingage en règle de l'école à un point de désinformation hallucinant, et qu'elle a de plus en plus affaire à des parents qui gobent ces fakes et qu'elle a énormément de mal à convaincre que c'est n'importe quoi. Il y a là à l'oeuvre un vrai travail de sape sur certains réseaux sociaux.
Je n'entre volontairement pas dans les détails mais au final, c'est allé si loin que suite à une accumulation de problèmes avec un certain nombre de parents d'élèves, il a été voté en HMIS que les PP remettraient tous leur charge au CDE lors du prochain CA, et une majorité de profs va couper les discussions Pronote aux parents et aux élèves. De leur côté, les AED n'animeront plus d'activités sur la pause méridienne, et la vie scolaire se désinvestit de toutes sortes de choses non obligatoires mais populaires auprès des élèves et des familles.
Pourtant c'est un établissement où il avait toujours fait bon vivre jusque-là. Mais une minorité de parents très virulents est en train de tout pourrir.
Pour donner un exemple, désormais les CPE reçoivent les élèves problématiques à deux, suite à des mises en cause par des parents et des récits mensongers faits par des élèves, suivi de judiciarisation des faits.
L'une des CPE me parlaient aussi de l'émergence de certains influenceurs dont le fonds de commerce est le dézingage en règle de l'école à un point de désinformation hallucinant, et qu'elle a de plus en plus affaire à des parents qui gobent ces fakes et qu'elle a énormément de mal à convaincre que c'est n'importe quoi. Il y a là à l'oeuvre un vrai travail de sape sur certains réseaux sociaux.
Je n'entre volontairement pas dans les détails mais au final, c'est allé si loin que suite à une accumulation de problèmes avec un certain nombre de parents d'élèves, il a été voté en HMIS que les PP remettraient tous leur charge au CDE lors du prochain CA, et une majorité de profs va couper les discussions Pronote aux parents et aux élèves. De leur côté, les AED n'animeront plus d'activités sur la pause méridienne, et la vie scolaire se désinvestit de toutes sortes de choses non obligatoires mais populaires auprès des élèves et des familles.
Pourtant c'est un établissement où il avait toujours fait bon vivre jusque-là. Mais une minorité de parents très virulents est en train de tout pourrir.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PoupoutchModérateur
C'est exactement ce qu'est le réseau "Parents vigilants". Et je me souviens avoir posté sensiblement le même message l'an dernier au moment de l'affaire de la sortie annulée à Valenciennes, période où je m'étais un peu penchée sur ce réseau et sur Twitter.Phylia a écrit:C'est sympa d'être traités au même rang que les malfaiteurs, cambrioleurs et rôdeurs en tout genre (cf. le dispositif "Voisins vigilants").
Quelle sera la prochaine étape ? Une milice de surveillance parentale au sein du collège pour scruter tous les propos et gestes des enseignants ?
La profession a de beaux jours devant elle ! Hâte de voir ça !
- Spoiler:
... En fait, je le vois déjà... avec un CDE qui n'hésite pas changer de classe une élève à la demande de la mère, parce que M. Untel est trop trop méchant, ou à supprimer une observation d'un enseignant, toujours à la demande des parents, sans même prendre la peine d'en discuter avec le dit enseignant.
Mais sinon, tout va bien !
Ou plutôt, j'espère voir tout cela de loin, très bientôt...
L'objectif de ce truc est on ne peut plus clair : il s'agit d'inviter des parents d'élèves à dénoncer des pratiques qu'ils jugent militantes, et donc de dresser une sorte de blacklist des enseignants soupçonnés de vouloir embrigader les jeunes esprits.
En soi, ça pourrait être risible : j'ai vu passer des tweets, notamment, pour dénoncer le choix de Colette en 1ere parceque c'est faire l'apologie de l'homosexualité. Mais dans certains cas, cela peut mener à des pressions fortes sur les enseignants, voire à des menaces sérieuses, et peut-être, un jour, à pire.
C'est d'autant plus pernicieux que très bien organisé : le parti, lui, dresse seulement un état des lieux. Il laisse ensuite la fachosphère faire le sale boulot (outer les collègues en divulguant des informations personnelles sur eux, voire sur leurs familles ; organiser des rassemblements (illégaux car non-declarés, etc.).
Le tout en se réappropriant des éléments de langage propres à notre métier, et en les dévoyant.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- BaldredSage
henriette a écrit:Cette défiance généralisée explose dans mon collège depuis la rentrée, à un point jamais atteint.
Pour donner un exemple, désormais les CPE reçoivent les élèves problématiques à deux, suite à des mises en cause par des parents et des récits mensongers faits par des élèves, suivi de judiciarisation des faits.
L'une des CPE me parlaient aussi de l'émergence de certains influenceurs dont le fonds de commerce est le dézingage en règle de l'école à un point de désinformation hallucinant, et qu'elle a de plus en plus affaire à des parents qui gobent ces fakes et qu'elle a énormément de mal à convaincre que c'est n'importe quoi. Il y a là à l'oeuvre un vrai travail de sape sur certains réseaux sociaux.
Je n'entre volontairement pas dans les détails mais au final, c'est allé si loin que suite à une accumulation de problèmes avec un certain nombre de parents d'élèves, il a été voté en HMIS que les PP remettraient tous leur charge au CDE lors du prochain CA, et une majorité de profs va couper les discussions Pronote aux parents et aux élèves. De leur côté, les AED n'animeront plus d'activités sur la pause méridienne, et la vie scolaire se désinvestit de toutes sortes de choses non obligatoires mais populaires auprès des élèves et des familles.
Pourtant c'est un établissement où il avait toujours fait bon vivre jusque-là. Mais une minorité de parents très virulents est en train de tout pourrir.
Ah oui, mesures radicales... l'ambiance doit être vraiment bien lourde. Sans trop dévoiler si c'est possible, de quel genre sont ces parents, des "vigilants" politiques et/ou religieux ?
- SoiréeHabitué du forum
Eh bien, bon courage à vous @henriette . A titre personnel, intuitivement, je ne suis pas très favorable au "ghosting" comme solution de désescalade, et pas pour des raisons "morales" : ça me semble contre-productif et susceptible d'engendrer des effets négatifs dangereux (imprévisibilité des crises).
Mais si c'est votre choix collectif, on ne peut que croiser les doigts pour vous.
Ah Kevin le tiktokeur anti école ... J'ai découvert ça. Bonne saleté. Qui s'appuie cependant sur la réalité de l'échec scolaire des élèves défavorisés... Évidemment ce triste sire n'y apporte aucune solution.
Mais si c'est votre choix collectif, on ne peut que croiser les doigts pour vous.
Ah Kevin le tiktokeur anti école ... J'ai découvert ça. Bonne saleté. Qui s'appuie cependant sur la réalité de l'échec scolaire des élèves défavorisés... Évidemment ce triste sire n'y apporte aucune solution.
- elisa18Neoprof expérimenté
henriette a écrit:Cette défiance généralisée explose dans mon collège depuis la rentrée, à un point jamais atteint.
Pour donner un exemple, désormais les CPE reçoivent les élèves problématiques à deux, suite à des mises en cause par des parents et des récits mensongers faits par des élèves, suivi de judiciarisation des faits.
L'une des CPE me parlaient aussi de l'émergence de certains influenceurs dont le fonds de commerce est le dézingage en règle de l'école à un point de désinformation hallucinant, et qu'elle a de plus en plus affaire à des parents qui gobent ces fakes et qu'elle a énormément de mal à convaincre que c'est n'importe quoi. Il y a là à l'oeuvre un vrai travail de sape sur certains réseaux sociaux.
Je n'entre volontairement pas dans les détails mais au final, c'est allé si loin que suite à une accumulation de problèmes avec un certain nombre de parents d'élèves, il a été voté en HMIS que les PP remettraient tous leur charge au CDE lors du prochain CA, et une majorité de profs va couper les discussions Pronote aux parents et aux élèves. De leur côté, les AED n'animeront plus d'activités sur la pause méridienne, et la vie scolaire se désinvestit de toutes sortes de choses non obligatoires mais populaires auprès des élèves et des familles.
Pourtant c'est un établissement où il avait toujours fait bon vivre jusque-là. Mais une minorité de parents très virulents est en train de tout pourrir.
Je suis horrifiée de ce que je lis. Bon courage à vous tous
- JennyMédiateur
Poupoutch a écrit:En soi, ça pourrait être risible : j'ai vu passer des tweets, notamment, pour dénoncer le choix de Colette en 1ere parceque c'est faire l'apologie de l'homosexualité. Mais dans certains cas, cela peut mener à des pressions fortes sur les enseignants, voire à des menaces sérieuses, et peut-être, un jour, à pire.
Voilà, tout le monde peut être concerné…
Lors d’une formation, on avait vu des cas réels de ce genre et avec vraiment des choses très banales. A la rentrée, on a reçu dans l’académie, un mail complotiste sur l’éducation à la sexualité sur nos boîtes académiques. En SDP, certains collègues en ont gobé le contenu.
Quand on y est confrontés, le dialogue avec ce type de parents d’élèves est impossible, on a affaire à des gens embrigadés, convaincus par des théories du complot… On parle de menaces de mort, de viol, d’adresses personnelles de collègues balancées sur les réseaux… et d’écoles incendiées dans un pays frontalier où la propagande est très similaire. Il ne faut pas tolérer ça ou ramener ça à un manque de dialogue avec les familles. Ça pourrait tourner au drame un jour.
Henriette, vous avez raison de vous protéger. Bon courage.
- pseudo-intelloSage
L'EN est une tellement grosse machine que des loupés, il y en a forcément, mais pour le sujet qui semble hérisser les parents vigilants (et les religieux intégristes de tout poil, en passant par les complotistes de tous bords, et ça commence à faire du monde si on additionne tous ces gens), je n'en ai vu qu'un : il y a une grosse dizaine d'années, une asso est venue dans mon collège faire une intervention sur l’éducation sexuelle et la prévention à nos 3e, en banalisant tellement la sexualité adolescente, que les filles qui ne se sentaient pas prêtes pour le sexe (encore nombreuses en 3e) se sont senties bizarres et coincées. Heureusement, les collègues chargés d'accompagner les classes ont parlé au classe et remis les choses à plat, et cette association n'est plus revenue au collège.
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- henrietteMédiateur
Des messages relayant des fake-news, leurs citations et les commentaires qu'ils ont suscités ont été retirés de ce fil : le forum refuse catégoriquement de servir de point de relai pour ce genre de propos, et de leur donner une quelconque visibilité.
Il a fallu couper assez large, nous nous en excusons auprès des nombreux membres qui avaient pris la peine de poster des messages visant à démonter ces propos.
Il a fallu couper assez large, nous nous en excusons auprès des nombreux membres qui avaient pris la peine de poster des messages visant à démonter ces propos.
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- LadyOlennaModérateur
Les personnels de direction sont dans le viseur de "parents vigilants" eux aussi, j'ai reçu ce matin cette communication syndicale :
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux dénonce les fausses accusations qui ont visé la principale du collège CLERMONT de Pau.
La semaine dernière, la principale et la principale adjointe ont été mises en cause dans un courrier d'un collectif de parents puis dans celui d'un parti politique sur une éventuelle atteinte au principe de la laïcité. L’équipe de direction de ce collège aurait cédé à la pression de parents musulmans en mettant à disposition des salles de prière lors d’un séjour scolaire. Cette fake-news a été diffusée sur les réseaux sociaux puis reprise par plusieurs médias nationaux.
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux dénonce ces pratiques qui relèvent de la diffamation et qui ont livré nos collègues à la vindicte publique. Ce n’est pas la première fois que le comité Parents vigilants s’en prend à une équipe de direction en diffusant de fausses informations à visée politique.
Les personnels de direction doivent être soutenus et défendus dans ce type de situation intolérable. Nous saluons l’intervention de Madame la Rectrice et de Monsieur le Directeur Académique, qui ont très vite apporté leur soutien à l’équipe de direction ainsi qu'à l'ensemble des personnels de l’établissement tout en démentissant formellement ces allégations. Nous ne pouvons pas rester sans réaction lorsque la laïcité est instrumentalisée de la sorte.
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux a apporté son soutien total et son accompagnement à l’équipe de direction et à l’ensemble de la communauté éducative de cet établissement.
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux dénonce les fausses accusations qui ont visé la principale du collège CLERMONT de Pau.
La semaine dernière, la principale et la principale adjointe ont été mises en cause dans un courrier d'un collectif de parents puis dans celui d'un parti politique sur une éventuelle atteinte au principe de la laïcité. L’équipe de direction de ce collège aurait cédé à la pression de parents musulmans en mettant à disposition des salles de prière lors d’un séjour scolaire. Cette fake-news a été diffusée sur les réseaux sociaux puis reprise par plusieurs médias nationaux.
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux dénonce ces pratiques qui relèvent de la diffamation et qui ont livré nos collègues à la vindicte publique. Ce n’est pas la première fois que le comité Parents vigilants s’en prend à une équipe de direction en diffusant de fausses informations à visée politique.
Les personnels de direction doivent être soutenus et défendus dans ce type de situation intolérable. Nous saluons l’intervention de Madame la Rectrice et de Monsieur le Directeur Académique, qui ont très vite apporté leur soutien à l’équipe de direction ainsi qu'à l'ensemble des personnels de l’établissement tout en démentissant formellement ces allégations. Nous ne pouvons pas rester sans réaction lorsque la laïcité est instrumentalisée de la sorte.
Le SNPDEN-UNSA Bordeaux a apporté son soutien total et son accompagnement à l’équipe de direction et à l’ensemble de la communauté éducative de cet établissement.
- BaldredSage
J'ai eu le même genre d'expérience sur d'autres sujets ( c'était un policier...) Pour cette raison, la présence d'un prof est indispensable lors de ces interventions pour juger de la forme comme du fond. Nous avons nous aussi cessé de recourir à une association à cause du manque d'expérience et de la maladresse des intervenants, mais jamais parce qu'elles semblaient le sous marin d'une cause. Dans la grande majorité des cas, ces interventions sont très bien faites, y compris le théâtre forum qui peut facilement déraper. La Grande Manipulation est un fantasme, et une stratégie qui n'existe que pour ceux qui la voit partout.pseudo-intello a écrit:L'EN est une tellement grosse machine que des loupés, il y en a forcément, mais pour le sujet qui semble hérisser les parents vigilants (et les religieux intégristes de tout poil, en passant par les complotistes de tous bords, et ça commence à faire du monde si on additionne tous ces gens), je n'en ai vu qu'un : il y a une grosse dizaine d'années, une asso est venue dans mon collège faire une intervention sur l’éducation sexuelle et la prévention à nos 3e, en banalisant tellement la sexualité adolescente, que les filles qui ne se sentaient pas prêtes pour le sexe (encore nombreuses en 3e) se sont senties bizarres et coincées. Heureusement, les collègues chargés d'accompagner les classes ont parlé au classe et remis les choses à plat, et cette association n'est plus revenue au collège.
- JennyMédiateur
L'enseignement de l'histoire de Islam ou de la loi sur l'IVG est aussi très contesté par certaines familles par exemple, cela concerne aussi les cours, particulièrement en HG.
- henrietteMédiateur
Question aux collègues d'histoire : y a-t-il une entrée ou un thème "migrations" ou équivalent dans les programmes, et si oui, à quel(s) niveau(x) ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- M le MauditNiveau 9
Oui en quatrième un chapitre entier est consacré aux migrations dans le monde.
- henrietteMédiateur
As-tu l'intitulé exact ? On est attaqué sur ce sujet justement...
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- M le MauditNiveau 9
Le chapitre s'intitule "un monde de migrants". Ci-dessous un lien sur le livre scolaire 4ème consultable gratuitement en ligne.
https://www.calameo.com/read/000596729a16ac469613f
https://www.calameo.com/read/000596729a16ac469613f
- M le MauditNiveau 9
Le but est de montrer la diversité des mouvements migratoires et la diversité des motifs de migrations.
- henrietteMédiateur
Merci beaucoup, @M le Maudit !
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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- Rythmes - Le SNUipp-FSU appelle à un rassemblement devant le ministère le 20 novembre, et à une grève nationale unitaire début décembre !
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