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Bientôtlesud
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Des enseignants-stagiaires sous pression Empty Des enseignants-stagiaires sous pression

par Bientôtlesud Lun 8 Oct 2012 - 22:14
Depuis la ren­trée, consigne a été don­née aux rec­teurs de libé­rer une jour­née dans l'emploi du temps des sta­giaires du 2nd degré, avec une décharge de 3h par semaine. Objectif : per­mettre aux ensei­gnants inex­pé­ri­men­tés de se for­mer. Dans l'académie de Créteil, la plu­part des sta­giaires se disent épui­sés et regrettent une for­ma­tion « subie ».

http://www.vousnousils.fr/2012/10/08/des-enseignants-stagiaires-sous-pression-535315



Les pro­fes­seurs débu­tants sont à la peine. « Rien n'a vrai­ment changé », regrette Sébastien de Schryver, ensei­gnant dans un lycée de Seine-Saint-Denis et délé­gué SNES.
« L'an passé, tous les enseignants-stagiaires avaient 2h de décharge et cette année c'est 3h. Mais ils sont déjà tous épui­sés car ils ont entre 15h et 18h de cours à assu­rer, ils n'arrivent pas à pro­fi­ter de la jour­née bana­li­sée. » Sébastien de Schryver regrette l'ancien sys­tème, avant la réforme de la « mas­té­ri­sa­tion », lorsque les sta­giaires béné­fi­ciaient de 6 à 8h devant élèves et d'une à deux jour­nées de for­ma­tion par semaine : « l'emploi du temps était allégé, ce qui per­met­tait de pré­pa­rer ses cours et de réflé­chir à ses erreurs. »
« Une entourloupe »

Aurélia (1) vient de décro­cher le CAPES et enseigne pour la pre­mière fois cette année à trois classes de 6e et 5e. « Je n'ai jamais fait de stage ni eu de classe en res­pon­sa­bi­lité », précise-t-elle. « La jour­née de for­ma­tion, qui pour Créteil a lieu le jeudi, est en réa­lité très peu bana­li­sée. Il y a une entour­loupe puisque les 3h de décharge sont rem­pla­cées par une jour­née entière de tra­vail, sou­vent éloi­gnée de notre domi­cile, au milieu d'un emploi du temps haras­sant. On signe une feuille d'émargement, c'est infan­ti­li­sant. Tout le monde se plaint mais per­sonne ne le dit de peur de ne pas être titu­la­risé. » Aurélia recon­naît néan­moins qu'il n'est pas inutile d'être formé à la ges­tion d'une classe : « mais on aurait dû le faire avant ! Là, j'ai sur­tout besoin de dor­mir et de temps pour pré­pa­rer mes cours. 15h ça peut paraître peu mais il faut se rendre compte que sou­vent on a des tra­jets impor­tants, des jour­nées accor­déons avec des cours espa­cés et il n'est pas tou­jours facile de tra­vailler en salle des profs. On a tout à gérer la pre­mière année : la pré­pa­ra­tion, les cours, la cor­rec­tion des copies et la for­ma­tion. Les deux pre­mières semaines je pen­sais à arrê­ter mais avec une impos­si­bi­lité éthique vis-à-vis des enfants qui se retrou­ve­raient sans rem­pla­çant. Mais je me dis que si je dois 'sécher', ce sera la jour­née de for­ma­tion. C'est mal­sain, mais c'est trop fatigant. »
Les anciens contrac­tuels s'estiment lésés

Selon les syn­di­cats ensei­gnants, un autre pro­blème se pose dans l'académie de Créteil. La cir­cu­laire minis­té­rielle sti­pule que les sta­giaires qui « dis­posent d'une forte expé­rience en tant que contrac­tuel » ne béné­fi­cient pas des 3h de décharge. « L'académie de Créteil consi­dère que 'forte expé­rience' cor­res­pond à trois ans d'enseignement », déplore Pablo Krasnopolsky, délé­gué CGT Educ'action. « Cela crée une injus­tice car d'autres aca­dé­mies ne font pas la dis­tinc­tion. Et les anciens contrac­tuels se retrouvent sous l'eau. »

De source syn­di­cale, ils seraient envi­ron 100 sta­giaires sur 900 à être exemp­tés de décharge dans l'académie de Créteil. C'est le cas de Karim, ancien contrac­tuel, ensei­gnant de lettres et his­toire dans un lycée pro­fes­sion­nel du Val-de-Marne. « Je vis très mal d'être privé des 3h de décharge. J'ai 18h de cours, plus une jour­née de for­ma­tion le jeudi, des copies à cor­ri­ger pen­dant l'heure du déjeu­ner... J'ai l'impression de ne pas avoir de vie, d'être noyé sous une tonne de docu­ments. J'aurais pré­féré que cette jour­née de for­ma­tion n'ait lieu qu'une fois par mois. »

Seule amé­lio­ra­tion, selon Sébastien de Schryver du SNES, les heures de décharge seraient davan­tage effec­tives par rap­port à l'an der­nier : « nous avons fait une enquête et 30% des sta­giaires ont des heures sup­plé­men­taires, c'est-à-dire 16h ou 17h de cours au lieu de 15h théo­riques, contre 80% l'an dernier. »

Charles Centofanti
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marx
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Des enseignants-stagiaires sous pression Empty Re: Des enseignants-stagiaires sous pression

par marx Sam 13 Oct 2012 - 23:54
Il faudrait encore préciser que les académies accordent la décharge de 3h aux stagiaires "expérimentés" de manière aléatoire : Versailles et Bordeaux, par exemple, donnent la décharge à tous les stagiaires, anciens contractuels ou novices, peu importe. Amiens accorde uniquement la décharge aux novices et à ceux dont l'expérience dans l'enseignement a duré moins d'un an. Et Créteil, donc, donne la décharge à tout le monde sauf aux anciens contractuels qui ont exercé au moins trois ans.
Cette application à géométrie variable d'une circulaire ministérielle remet en cause le principe de l'égalité de traitement. Chaque recteur semble interpréter la circulaire selon son bon plaisir. Il s'ensuit une discrimination salariale des fonctionnaires stagiaires en fonction de l'académie d'exercice qui est, sur le plan juridique, intenable à mon avis.
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