Entente entre collègues

Te faire des remarques sur tes appréciations en conseil de classe est inacceptable se sont tes collègues et sont enseignantes au même titre que toi. Ne t’isole pas et prends sur toi pour aller en SDP, essaye de te «  faire «  une copine, bois un café mais va y sinon on va dire que tu n'intègres pas l’équipe.. personnellement j’ai muté, c’est loin mais tant pis. Apres je suis en lycée, et dans mon nouvel établissement ( depuis 5 ans) nous sommes 190 profs: impression d’être dans un hall de grande gare, mais l’ anonymat c’est top. Il vaut mieux cela que d'être sous anti dépresseur. comme quoi dans notre métier il n’y a pas que les ėlèves.

Dans ce métier, ce ne sont souvent pas les élèves le problème.

roxanne a écrit:Notre proviseur nous a dit qu'il s'agissait aussi de nous.

Eh ben, va y avoir du burnout dans les rectorats... Enfin l'intention politique affichée est toujours un début.

@Lagomorphe : bien sûr, il ne s'agit pas d'injonction à... Mais d'indiquer les outils dont on peut disposer dans ce genre de situations. Complètement d'accord avec toi, avec tout ce que tu dis dans ton message (sauf peut-être la délectation, même si humainement compréhensible, pas forcément très utile, mais qui sait)

Jenny a écrit:

Soirée a écrit:Pas sûr que la réactivité politiquement exigée par le ministre s'agissant des élèves soit également assumée politiquement s'agissant des enseignants. Mais ça ne coûte rien d'essayer.

roxanne a écrit:Notre proviseur nous a dit qu'il s'agissait aussi de nous.

Je suis très très sceptique.

Ne brise pas mes rêves... Ah ah...

Jenny a écrit:Dans ce métier, ce ne sont souvent pas les élèves le problème.

+1

Elyas a écrit:

scot69 a écrit:

menerve a écrit:Comme le dit Clecle, la situation finit parfois par se retourner.

C'est exactement ce qui s'est passé dans mon cas, à un point qui a même dépassé mes espérances. (certains se sont même excusés... c'est pour vous dire)

Maintenant que la situation va beaucoup mieux (depuis une bonne dizaine d'années), je suis très attentif à l'intégration des nouveaux collègues, je ne veux pas qu'ils vivent ce que j'ai vécu. (et avec le recul, je découvre que d'autres étaient passé par là avant moi).

Dans mon ancien collège, ça s'est retourné après la mort d'un collègue. Cependant, malgré cela, il est resté des réflexes mauvais mais ceux-ci sont critiqués ouvertement et s'évanouissent petit à petit mais c'est long.

Tu veux dire qu'il a fallu un suicide lié au harcèlement pour que ça s'arrête ? Ou Soirée a raison, c'est "juste" concomitant ? Parce que dans ce cas, ça peut aussi être concomitant à une mutation d'un collègue.

Hélips a écrit:

Elyas a écrit:

scot69 a écrit:

menerve a écrit:Comme le dit Clecle, la situation finit parfois par se retourner.

C'est exactement ce qui s'est passé dans mon cas, à un point qui a même dépassé mes espérances. (certains se sont même excusés... c'est pour vous dire)

Maintenant que la situation va beaucoup mieux (depuis une bonne dizaine d'années), je suis très attentif à l'intégration des nouveaux collègues, je ne veux pas qu'ils vivent ce que j'ai vécu. (et avec le recul, je découvre que d'autres étaient passé par là avant moi).

Dans mon ancien collège, ça s'est retourné après la mort d'un collègue. Cependant, malgré cela, il est resté des réflexes mauvais mais ceux-ci sont critiqués ouvertement et s'évanouissent petit à petit mais c'est long.

Tu veux dire qu'il a fallu un suicide lié au harcèlement pour que ça s'arrête ? Ou Soirée a raison, c'est "juste" concomitant ? Parce que dans ce cas, ça peut aussi être concomitant à une mutation d'un collègue.

Soirée a raison. Ce n'était pas un suicide mais la disparition a délié les langues et fait comprendre des choses dans la salle des professeurs.

Tu n’as pas l’impression de manipuler les faits et les participants de ce fil là ?

mafalda16 a écrit:Tu n’as pas l’impression de manipuler les faits et les participants de ce fil là ?

Alors là, non. Je ne fais que parler de mon vécu. Je pourrai développer mais la situation serait tellement reconnaissable que je ne peux pas me le permettre. Si tu veux voir si je mens, tu peux m'écrire en DM et je te décrirai les faits et je pense que tu comprendras très vite pourquoi je n'en dis pas plus. En revanche, je peux dire la chose suivante : il y a des établissements où la situation est devenue tellement pernicieuse que seule une tragédie peut changer les choses. Il suffit que des collègues harceleurs y soient depuis 20 ou 30 ans et c'est considéré, pour pas mal de jeunes entrant dans le métier, comme normal, voyant dans les harceleurs le "modèle professionnel" à suivre et dans les rejetés des gens incompétents. Ces gens développent souvent des routines qui sont abominables :
Accueillir les nouveaux - dire qu'ils vont les défendre - un des nouveaux a du mal avec ses classes - les collègues lui donnent des conseils - la situation ne se résout pas - on commence à médire dans son dos qu'il est nul et qu'il le fait exprès malgré leur aide - isolement du collègue en difficulté - la direction lui tombe dessus avec témoignages des collègues qui l'auraient "aidé".

Il y a d'autres routines contre les collègues indépendants, les collègues travaillant différemment etc. Il doit y avoir des livres sur le monde du travail qui décrivent ces situations.

Ce cycle de domination existe dans quelques bahuts et casser cette "culture d'établissement" est quasi impossible. Il y a une sorte de contagiosité du comportement de domination. Seul un événement exceptionnel parvient à casser le cycle (et ça prend du temps).

Des histoires comme ça de salles des professeurs toxiques, il y en a beaucoup. Les ingrédients sont souvent les mêmes : petite salle des professeurs, présence d'un clan présent depuis au moins 10 ans, passage de chefs peu puissants ayant laissé au clan du pouvoir. L'établissement est souvent tranquille aussi (mais pas toujours dans un exemple que j'ai en tête).

Les faits que présente Prospers ressemblent beaucoup à ces routines d'exclusion/harcèlement par un clan dominateur sur son petit monde.

Je rejoins les conseils donnés et j'insiste sur la possibilité de prendre rendez-vous avec la médecine de prévention du rectorat. Ils peuvent appuyer la demande si une mutation devient nécessaire. Le service RH est aussi une piste, surtout s'il y eu d'autres victimes... ils doivent avoir un dossier sur cette personne.
Pour le moment : repos et accepter un café avec un collègue sympa qui le proposerait !

J'ai la chance de n'avoir jamais connu de salle des profs toxique (sauf mon année de stage mais je n'ai fait que passer et je la fuyais)

D'accord avec ce que tu décris @elyas . Ça me parle et le collège auquel je pense a très exactement ce profil. Avec une connotation raciste sous-jacente (sujet que l'institution n'est carrément pas prête à prendre en charge, même s'il y avait la volonté, il n'y a pas les outils)

Voilà le mien également mais il ne faut pas croire non plus que ce soit toujours les vieux qui persécutent les jeunes. C'est plus complexe que ça . Ça peut aussi être des jeunes un peu arrivistes qui acceptent un tas de trucs en plus et ne comprennent pas que quelqu'un en fin de carrière e soit complètement épuisé et essaye juste de se préserver pour tenir jusqu'à la retraite.

Oui l'aspect générationnel peut exister mais c'est plus complexe qu'une guerre de génération. Pour ce que j'ai pu voir il y a un enjeu de pouvoir quand le pouvoir réglementaire est faible ou lâche. Les collèges ont eu le pouvoir jeunes, l'ont conservé avec du mépris pour les vieux, sauf qu'ils vieillissent aussi et ça peut devenir compliqué de jouer les jeunes quand on ne l'est pas. C'est un peu ridicule quand on pense à la teneur des enjeux de pouvoir mais ça peut causer beaucoup de tort. Ça peut exister dans toutes les unités de travail ceci dit.

Totalement d’accord pour la fin de carrière, vous faire sentir que vous êtes totalement dépassée au niveau numérique par exemple..

Au niveau numérique mais pas que...genre tes cours sont pas funs ou pas assez différenciés ou autre. C'est aussi une façon de se mettre en avant voire de se rassurer soi-même sur ses propres capacités.
Et évidemment la pression du groupe accentue le phénomène avec les moutons qui suivent le leader ou n'osent intervenir. Et chacun fait partie des moutons à un moment ou un autre...on intervient pas car ce ne sont pas nos affaires ou qu'on a peur que le harceleur change de cible.
Et d'ailleurs parfois quand on intervient pour essayer de résoudre un conflit entre deux personnes, cela se retourne contre le médiateur qui voit les 2 personnes s'opposer à lui.

menerve a écrit:Voilà le mien également mais il ne faut pas croire non plus que ce soit toujours les vieux qui persécutent les jeunes. C'est plus complexe que ça . Ça peut aussi être des jeunes un peu arrivistes qui acceptent un tas de trucs en plus et ne comprennent pas que quelqu'un en fin de carrière e soit complètement épuisé et essaye juste de se préserver pour tenir jusqu'à la retraite.

Ou à l'inverse des collègues en fin de carrière qui n'acceptent pas que des plus jeunes aient des missions auxquelles ils estiment avoir le droit à l'ancienneté ou qui s'estiment prioritaires sur certains niveaux.
Ce n'est pas une question d'âge quand on en est à ne pas répondre à un bonjour...

Là c’est de l’impolitesse.

Une collègue, plutôt de ma génération, qui était en poste quand j'ai débarqué il y a pas loin de 15 ans, n'a jamais réussi à prononcer mon prénom, même quand elle m'adresse (rarement) la parole.

C'en est presque risible.

Jenny a écrit:

menerve a écrit:Voilà le mien également mais il ne faut pas croire non plus que ce soit toujours les vieux qui persécutent les jeunes. C'est plus complexe que ça . Ça peut aussi être des jeunes un peu arrivistes qui acceptent un tas de trucs en plus et ne comprennent pas que quelqu'un en fin de carrière e soit complètement épuisé et essaye juste de se préserver pour tenir jusqu'à la retraite.

Ou à l'inverse des collègues en fin de carrière qui n'acceptent pas que des plus jeunes aient des missions auxquelles ils estiment avoir le droit à l'ancienneté ou qui s'estiment prioritaires sur certains niveaux.
Ce n'est pas une question d'âge quand on en est à ne pas répondre à un bonjour...

Oui ça fonctionne dans les deux sens, bien sûr.
Ce n'est pas une question d'âge mais bien une question de pouvoir et d'ego.

Elyas a écrit:

mafalda16 a écrit:Tu n’as pas l’impression de manipuler les faits et les participants de ce fil là ?

Alors là, non. Je ne fais que parler de mon vécu. Je pourrai développer mais la situation serait tellement reconnaissable que je ne peux pas me le permettre. Si tu veux voir si je mens, tu peux m'écrire en DM et je te décrirai les faits et je pense que tu comprendras très vite pourquoi je n'en dis pas plus. En revanche, je peux dire la chose suivante : il y a des établissements où la situation est devenue tellement pernicieuse que seule une tragédie peut changer les choses. Il suffit que des collègues harceleurs y soient depuis 20 ou 30 ans et c'est considéré, pour pas mal de jeunes entrant dans le métier, comme normal, voyant dans les harceleurs le "modèle professionnel" à suivre et dans les rejetés des gens incompétents. Ces gens développent souvent des routines qui sont abominables :
Accueillir les nouveaux - dire qu'ils vont les défendre - un des nouveaux a du mal avec ses classes - les collègues lui donnent des conseils - la situation ne se résout pas - on commence à médire dans son dos qu'il est nul et qu'il le fait exprès malgré leur aide - isolement du collègue en difficulté - la direction lui tombe dessus avec témoignages des collègues qui l'auraient "aidé".

Il y a d'autres routines contre les collègues indépendants, les collègues travaillant différemment etc. Il doit y avoir des livres sur le monde du travail qui décrivent ces situations.

Ce cycle de domination existe dans quelques bahuts et casser cette "culture d'établissement" est quasi impossible. Il y a une sorte de contagiosité du comportement de domination. Seul un événement exceptionnel parvient à casser le cycle (et ça prend du temps).

Des histoires comme ça de salles des professeurs toxiques, il y en a beaucoup. Les ingrédients sont souvent les mêmes : petite salle des professeurs, présence d'un clan présent depuis au moins 10 ans, passage de chefs peu puissants ayant laissé au clan du pouvoir. L'établissement est souvent tranquille aussi (mais pas toujours dans un exemple que j'ai en tête).

Les faits que présente Prospers ressemblent beaucoup à ces routines d'exclusion/harcèlement par un clan dominateur sur son petit monde.

Je connais très bien ce type d'établissement...Comme Issoire, je suis maintenant dans un gros bahut avec salle des profs type "hall de gare" et ça me convient très bien.

J'ai connu ça aussi, mon premier bahut en tant que TZR à l'année, collège rural assez isolé avec une bande de 3-4 profs pensant être les meilleurs et faisant un petit clan à part, méprisant les autres profs plus âgés et proches de la retraite, pas assez bons, pas assez engagés selon eux. Ils étaient en guerre contre la CDE et cherchaient quelques alliés, ils m'ont vite mis dans le camp des profs nuls indignes de leur compétence, et ça m'allait très bien.

Est-ce que c'est courant ces phénomènes de clan ou ça reste marginal selon vous ?

Parce que déjà j'ai peur en trouvant un nouvel établissement de tomber sur des classes plus difficiles, alors si en plus on risque de tomber sur des collègues difficiles...

C'est sans doute assez courant dans les petits établissements. Mais il y a aussi toujours des collègues sympas, avec qui faire "contre-clan" !

Je trouve ça fréquent dans les petits établissements. Ca fait partie des raisons pour lesquelles je préfère travailler dans des grands établissements.

Pareil que Jenny et aussi j'ai moins rencontré ça dans le Val de Marne durant mes années de tzriat sauf durant ma suppléance à Vincennes. Dans les Yvelines ça semble plus répandu. Et en effet dans les petits collèges. En lycée on jouit généralement d'un anonymat relatif. En outre il y a beaucoup moins d'interactions avec la direction en lycée, or c'est souvent l'enjeu de reconnaissance par la direction qui structure ces luttes d'influence. Quand cela se produit la direction en est le plus souvent responsable ou co-responsable, soit qu'elle l'organise, soit qu'elle laisse faire par intérêt ou lâcheté ou les deux.