Entente entre collègues

C'est de l'acharnement. Tout est prétexte pour te sauter dessus. Et personne pour te soutenir parmi les collègues? Il faudrait trouver de l'aide. Vraiment, dès que tu auras repris des forces, signale dans le registre "hygiène, sécurité, conditions de travail" ce qu'il se passe dans l'établissement. Le cde sera obligé de le signer et de le transmettre au rectorat. Tu peux le faire en ligne directement, c'est encore mieux, pas besoin de se déplacer au secrétariat du collège. En attendant la mutation, prends soin de toi, garde confiance en toi. Consigne tout ce qu'on te fait subir. S'il y a des messages de collègues, enregistre-les. Un syndicat pourrait te dire quoi faire et, potentiellement, intervenir auprès du cde s'il ne fait rien (avec menace d'une plainte pour harcèlement). Cela affecte ta santé, c'est très grave.

Prospers a écrit:C’est peut être une solution, un plus grand établissement…

Je suis dans une cité scolaire et les équipes disciplinaires ou pédagogiques dysfonctionnelles existent aussi. Un plus grand établissement, c'est peut-être une solution, mais ce n'est pas sûr non plus.

Prospers a écrit:J’avais demandé à ne plus être PP, mais la principale m’a dit que tous les autres collègues étaient soit à mi-temps dans d’autres établissements, soit stagiaire et ne pouvaient donc pas assumer cette fonction.

Etre syndiquée, connaître ses droits (par exemple en venant sur Néoprofs), ça aide aussi à résister et à dire non quand il le faut.

scot69 a écrit:Juste une piste: peut-être as tu une personnalité assez solaire et assez ouverte, donc la reine des abeilles voit en toi une concurrente à sa popularité, une rivale qui pourrait lui retirer le plaisir d'être le centre permanent de l'attention?

Mais solaire devant les élèves sans doute, et puis tu es jeune... cela suffit à susciter la jalousie chez certains collègues peu équilibrés.

Clecle78 a écrit:Je note que dans ces cas là il est rarement possible de s'appuyer sur l'équipe qui est soit du côté des harceleurs, soit compatissante, mais de loin.

Clecle78 a écrit:En fait c'est terrible, parce que soit on ne dit rien et le ou les harceleurs s'en donnent à cœur joie, soit on réplique et on  est qualifié de hargneuse ou de fouteuse de merde.

Parfaitement d'accord avec ça. Je rejoins les collègues: il faut se protéger prioritairement, puis apprendre à mieux faire face à ces situations délicates auxquelles, malheureusement et même s'il y a parfois des fragilités qui entrent en ligne de compte, il n'est quand même pas toujours possible d'échapper.

Toutes mes pensées....j'ai dû subir ( et subis encore d'une certaine façon) les agissements d'une collègue qui, en rentrant de vacances il y a plusieurs années, s'est mise soudain à ne plus me saluer. Au bout de quelques jours, j'ai fini par faire de même. Puis cela a été des remarques désagréables sur mon parfum, le volume de mon portable quand il sonnait, des agissements impolis. La cnv n'a rien donné , toujours des choses qui l'excusaient de son comportement.J'ai fini aux urgences avec une sale crise d'angoisse. J'ai dû en parler à mon chef. Ca n'a rien réglé mais elle a arrête de me parler. Je ne lui ai reparlé que face à une division de 3e horrible par tous, dont elle était po.

Aujourd'hui, c'est à peu près au même point.

Je te conseillerai donc de bien conserver toute communication écrite ( ça n'a rien changé dans mon cas car chef qui ne voulait pas s'en mêler et collègue fermée à toute discussion, surtout pour s'expliquer. Mais j'ai toujours des traces. Oser parler m'a redonné de la force.) .Ne pas s'isoler. Penser à sa santé.

Je viens de m'apercevoir en tentant de répondre que j'ai lu tout le fil sans être connectée : est-ce que notre collègue n'est pas un peu trop reconnaissable pour un fil public ?

Cette interrogation posée, @Prospers, ce que tu racontes est effarant... et c'est à ces gens qu'on confie des adolescents ?
Tous les conseils possibles t'ont été donnés, je crois.

Ne cherche plus des relations amicales en sdp, ce n'est pas le lieu : tu as très bien réagi en cherchant ailleurs. Des relations de travail courtoises suffisent largement, et c'est loin d'être le cas. C'est difficile de lire que tu devrais muter, c'est comme si tu étais un élève harcelé : pourtant, la situation est semblable, et je ne suis pas certaine que le conseil soit mauvais, si désespérant soit-il, dans un cas comme dans l'autre. Je te dirais bien d'apprendre à mordre, mais ce n'est pas si facile, évidemment.
Une chose est certaine : il faut te protéger. Tu as bien commencé à le faire, je te souhaite à mon tour de conserver ce courage.

Visiblement on est plusieurs à vivre des situations similaires. C'est dingue d'en arriver à ne pas se dire bonjour ou à le dire sur un ton des plus méprisant. L'attitude de certains en salle des profs me blesse toujours autant.

Poupoutch a écrit:Prospers, il y a plusieurs choses qui me font réagir dans tes posts...
Ma psychiatre disait, quand je me trouvais dans ce type de situation, qu'il faut être deux pour danser. En clair : si un ou des collègues te traitent mal et continuent, c'est aussi parce que tu leur donnes du pouvoir.

Pas forcément, ce genre d'équipe peut très bien s'en prendre au prochain nouvel arrivant qui ne leur reviendra pas.

Oui, c’est toujours blessant les remarques des collègues, que ce soit justifié ou non. En arrivant je pensais naïvement qu’on se soutiendrait les uns les autres, puisqu’on doit agir en équipe mais bon…
Effectivement, ayant parlé à l’infirmier scolaire (il m’a appelé ce matin), ce genre de comportement de leur part est déjà arrivé plusieurs fois, quand un nouveau collègue même de passage, ne leur plaisait pas…
Pour l’instant, je suis arrêtée pour le mois. Je vais réfléchir à ma situation, mon psychiatre me disant que la démission (et vous aussi vous me le dites) n’est pas la seule solution. C’est juste que tout ce qui est associé au collège pour l’instant génère du stress pour moi, je vais attendre d’avoir un peu pris du recul.

Reine Margot a écrit:

Poupoutch a écrit:Prospers, il y a plusieurs choses qui me font réagir dans tes posts...
Ma psychiatre disait, quand je me trouvais dans ce type de situation, qu'il faut être deux pour danser. En clair : si un ou des collègues te traitent mal et continuent, c'est aussi parce que tu leur donnes du pouvoir.

Pas forcément, ce genre d'équipe peut très bien s'en prendre au prochain nouvel arrivant qui ne leur reviendra pas.

Oui, mais justement qu'est ce qui fait que quelqu'un leur revient ou pas ? Ils pressentent une vulnérabilité et s'en emparent. Certains ne seront jamais harcelés quoi qu'ils fassent. D'autres le seront plusieurs fois.

Prospers a écrit:Oui, c’est toujours blessant les remarques des collègues, que ce soit justifié ou non. En arrivant je pensais naïvement qu’on se soutiendrait les uns les autres, puisqu’on doit agir en équipe mais bon…
Effectivement, ayant parlé à l’infirmier scolaire (il m’a appelé ce matin), ce genre de comportement de leur part est déjà arrivé plusieurs fois, quand un nouveau collègue même de passage, ne leur plaisait pas…
Pour l’instant, je suis arrêtée pour le mois. Je vais réfléchir à ma situation, mon psychiatre me disant que la démission (et vous aussi vous me le dites) n’est pas la seule solution. C’est juste que tout ce qui est associé au collège pour l’instant génère du stress pour moi, je vais attendre d’avoir un peu pris du recul.

Une chose qui me frappe dans ce que tu dis, c'est que tu n'es pas aussi isolé que tu le penses. Tu parles de messages de collègues, de l'appel de l'infirmier. Sans que tu t'en rendes compte, il se pourrait qu'il y ait dans ton établissement des gens qui, certes, ne sont pas intervenus, mais voient ce qui se passe et ne te sont pas hostiles. Cela ne resoud pas tout, mais tu peux te dire que l'hostilité à ton égard et l'adhésion au comportement du groupe de pestes sont loin d'être généralisées. 
Bon courage

Exact. En revanche, que cet élan positif se retourne contre les dites pestes ( par des témoignages, par exemples, par une remarque aux personnes concernées) est moins sûr.
Tu peux te dire que tu es apprécié, tu n'es pas seul.

Bon courage et prends soin de toi.

Ménerve: ça, c'est bien dit. Je n'ai jamais compris cette "ambiance de cours de récré", surtout entre gens qui devons gérer du harcèlement entre élèves.

Je comprends...les gens vont vers ceux qui les font rire. ...donc pas moi qui ai un fonds dépressif. Or souvent on fait rire au dépends des autres...c'est insidieux au départ, puis les plaisanteries deviennent de plus en plus blessantes. Et quand la goutte d'eau fait déborder le vase, les fauteurs de trouble ne comprennent pas..."ben quoi, on est sympa, c'est pour rigoler".

Et on en arrive à être blacklisté des conversations...les suiveurs suivent et les autres se taisent. On pourrait se dire "ça va se se tasser, nouvelle année , on fait table rase des histoires anciennes" et bien non.

Prospers, je t'adresse tout mon soutien, ce que tu racontes est terrifiant !
Tes collègues ne sont pas seulement impolis, ils sont ouvertement hostiles.

Je comprends très bien que tu te sentes mal qu'on t'exclue des festivités : ça n'est pas un dû, un cadeau, évidemment, mais quand on est la seule personne à qui on ne souhaite jamais l'anniversaire, c'est une volonté de nuire.

Que des adultes se comportent comme ça est déjà particulièrement minable, mais en plus, des adultes censés encadrer des élèves et donc... les protéger du harcèlement, ça me patafiole !

Tout mon soutien pour toi, personne ne devrait aller au travail la boule au ventre.
Y a-t-il un groupe pHARe dans ton établissement? Si c'est le cas, rapproche-toi des collègues en faisant partie. Tu trouveras a minima une oreille attentive et sensibilisée à ces problématiques de harcèlement et peut-être mettront-ils quelque chose en place pour désamorcer la situation.
Ne te laisse surtout pas culpabiliser, tu n'es en RIEN responsable de ce qui t'arrive.

Le groupe phare c'est pour les élèves pas pour le personnel.

Il y a des enjeux de pouvoir lorsque l'on parle de harcèlement, il est absolument dangereux de transposer au personnel un dispositif conçu pour les élèves.

C'est à déconseiller formellement.

Bonjour, dans le nouveau ministère que je viens de rejoindre, le simple fait de ne pas dire bonjour passe au choix, suivant à qui on le fait, pour de la désobéissance hiérarchique ou du harcèlement. Il n'y a donc même pas à examiner le reste - que je trouve au passage proprement hallucinant, de la remarque franchement déplacée, à la dénonciation calomnieuse pour l'histoire de la tablette, fait relevant du pénal tout de même- pour caractériser les faits de harcèlement. Voilà pour la culpabilité personnelle et le fait que ce serait lié à toi ...

A partir de là, que faire , en particulier au vu du fait que ton cde sembles lâche et ne fera rien?
Tu judiciarises le truc ce qui va te demander une énergie folle et te faire vivre le harcèlement jusque sur ton temps  libre pour tout consigner , sans aucune garantie de succès - personnellement ce ne serait pas mon choix- ou tu prends tes distances.

Dans un cas comme dans l'autre, la mutation me paraît difficilement évitable si tu veux te préserver et d'ici là, prends tes distances sans vergogne avec cette équipe malfaisante, fais ton boulot du mieux possible pour limiter les critiques - étant entendu que certaines critiques faites sur un ton professionnel peuvent être justifiées et sont a prendre en compte mais certainement pas quand le ton n'y est pas et que par ailleurs on a tous le droit à l'erreur- rapproche toi de celles et ceux qui ne t'ostracisent pas ou prend tes distances avec tte l'équipe si ce n'est le cas de personne en étant prêt à dégainer si on t'en fait la remarque (ex: allons, vous faites tout pour m'exclure, ne venez pas me reprocher ensuite que je vous évite, bonne journée) et mène ta vie en dehors de l'établissement en ne fréquentant l'équipe que quand tu y es obligé par les réunions ou conseils où tu garderas un silence poli ( ou un " j'en prends bonne note" systématiquement adressé à toute remarque désagréable, traduisible au choix pour l'interlocuteur en " je m'en tamponne le coquillard " ou " j'ai bien noté pour le dossier que je monte sur toi" ce qui devrait calmer les ardeurs)

Y'a des endroits comme ça ou y'a que des nocs, ce n'est heureusement pas le cas partout.
Bon courage, pour avoir vécu le harcèlement je sais à quel point c'est difficile à vivre. Ne reste surtout pas isolé : si tu ne fréquentes personne de l'équipe, fais toi un réseau en dehors via une activité x ou y.

Et pour gérer cela il faudrait des personnes hors établissement scolaire qui interviendraient. Car les collègues même les non problématiques jouent un rôle ...témoins muets qui ne réagissent pas et qui cautionnent par leur silence.

Et parfois la mésentente entre profs arrangent bien la direction. Diviser pour mieux régner, ça fonctionne.

Pour ma part j'essaye de survivre en me raccrochant aux moments sympas que j'ai avec les élèves et à une vie en dehors (même si là aussi c'est difficile vue que je suis célibataire et que mes seuls amis étaient les profs du collège). Mais la roue a tourné et je n'ai plus d'amis. Sans doute depuis que je me suis affirmée et que j'ai refusé de faire des tâches qu'on voulait m'imposer. J'ai fini de rendre service et de vouloir faire plaisir à tout le monde quand j'ai compris que ce n'était pas réciproque. Forcément, ça ne plaît pas.