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- CasparProphète
Je me répète mais ce "plan social" est accompagné par un changement des mentalités: il me semble que beaucoup de jeunes collègues en âge de passer les concours préfèrent rester contractuels pour pouvoir rester dans leur région, avoir la possibilité de refuser certaines affectations, et ne pas être envoyés loin de chez eux dans des académies où les loyers sont chers et la proportion d'établissements dits difficiles est plus importante. Quand j'ai passé le capes il y a presque trente ans on acceptait davantage les inconvénients d'une affectation nationale liée à l'entrée dans la FPE (et dans le cas contraire on passait le Cafep).
- poutouNiveau 10
Oui, sans doute parce que le salaire était meilleur par rapport au niveau de vie. Ceci compensait sûrement.
- CasparProphète
poutou a écrit:Oui, sans doute parce que le salaire était meilleur par rapport au niveau de vie. Ceci compensait sûrement.
En grande partie sans doute oui.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Solovieï a écrit:Sans généraliser, je pense que c'est le rêve secret d'un certain nombre de personnalités politiques (parfois de premier plan), d'idéologues ou de think tanks.
À ceux qui pensent que l'État français aurait trop à y perdre, puisque déjà confronté à une pénurie d'enseignants, je veux dire qu'il faut se garder de prêter aux décisionnaires le même point de vue que le nôtre sur les choses. Si un réservoir de main-d'œuvre est disponible pour combler le besoin, ne serait-ce qu'en nombre, un brutal changement de statut "à la hongroise" est tout à fait envisageable, la démission en masse étant anticipée. Quand on voit ces milliers d'étudiants désœuvrés au sortir d'une licence ou d'un master inutiles sur le "marché du travail", il n'est pas exagéré de penser que certains mûrissent des projets pour les rentabiliser...
D'autres ici avancent la protection qu'offre le statut de fonctionnaire. De quoi parlons-nous exactement ? Car aujourd'hui, à part la stabilité, je ne vois pas... Ce côté "CDI garantie à vie" peut séduire quand on a connu la précarité (ce fut mon cas), il peut faire rêver quand on a connu, même rapidement, d'autres cultures (je pense aux États-Unis, où le travailleur est réellement disposable). En échangeant régulièrement avec les proches ou les connaissances travaillant dans le privé, ou même dans d'autres corps de la fonction publique, je constate surtout que nous sommes désavantagés à l'EN.
Entre le fonctionnariat "historique" et la privatisation-libéralisation sauvage, il y a des stades intermédiaires, des compromis possibles, comme le rappellent certaines interventions sur ce fil. Bien entendu, ce qui fait peur, c'est ce spectre d'une transformation de l'éducation en un marché ouvert, où chaque enseignant doit se vendre au mieux, dans une concurrence féroce de tout le monde contre tout le monde, au sein de réseau d'établissements eux-mêmes en concurrence. Étant à l'étranger, où la réalité se rapproche de cette description, je sais bien que certains défendent ce fonctionnement, et que le meilleur gagne ! Du darwinisme primaire appliqué à la gestion du personnel enseignant.
Quoi qu'on fasse et malgré nos lamentations, quel que soit le cheval de Troie utilisé (rénovation des statuts, proposition de pactes, recrutement au sortir des études, contrat d'alternance, création d'agences intérim spécialisée dans l'éducation, etc.), je pense que l'évolution (la dévolution plutôt) est inéluctable. L'enseignement est en passe de devenir un job (bullshit job même, selon certains), une tâche pénible, mais passagère, le temps de se retourner, de réfléchir à autre chose, comme l'était auparavant le job de pion, de moniteur de colo, etc. Au mieux verra-t-on s'installer une petite caste de technoprofs, la tablette sous le bras, armé d'un générateur de QCM écrit en python lors d'un projet numérique, et formés à l'école de la communication et des soft skills. Je caricature évidemment, mais ça me fait du bien.
Voyez comme de tous les côtés on ringardise la connaissance, on dénonce la maîtrise disciplinaire comme un élitisme qui ne s'assume pas. Je m'indigne parfois du manque de culture littéraire de certains enseignants que j'accompagne dans leurs premiers pas. On me reproche d'être trop exigeants, d'avoir des attentes excessives au regard de la tâche à accomplir. En somme, je fais le difficile, comme le disait ma mère à table.
Il faut en prendre notre parti. Nous pouvons nous rassurer : les "anciens" comme nous gardent une certaine valeur. Il est probable qu'on nous mobilise de plus en plus comme "personne-ressource" pour former ou même encadrer les "nouveaux" statuts. Au pire, on nous confiera la création de contenus et de supports de cours pour redistribuer (oh la jolie formule humaniste : redistribution des savoirs !) à des répétiteurs (d'ailleurs, là aussi, c'est la tendance qui se dessine à l'étranger). On ne jette pas le citron avant de l'avoir pressé.
Un commentaire très intéressant et, je crois, très lucide, qui n'incite pas à l'optimisme malheureusement. Merci @Solovieï pour ces réflexions.
- Clecle78Bon génie
C'est le cas de mon fils qui a parfaitement intégré cette nouvelle donne. Il veut pouvoir bouger en France et ne pense pas faire toute une carrière même s'il adore l'enseignement. Trop de contraintes et pas assez de reconnaissance institutionnelle et financière. Je trouve ça triste mais compréhensible (voir aussi Monsieur le prof qui vient de démissionner)Caspar a écrit:Je me répète mais ce "plan social" est accompagné par un changement des mentalités: il me semble que beaucoup de jeunes collègues en âge de passer les concours préfèrent rester contractuels pour pouvoir rester dans leur région, avoir la possibilité de refuser certaines affectations, et ne pas être envoyés loin de chez eux dans des académies où les loyers sont chers et la proportion d'établissements dits difficiles est plus importante. Quand j'ai passé le capes il y a presque trente ans on acceptait davantage les inconvénients d'une affectation nationale liée à l'entrée dans la FPE (et dans le cas contraire on passait le Cafep).
- CasparProphète
Le ministre l'a dit lui-même: "On n'est pas professeur pour attendre son pot de retraite pendant 40 ans", c'est un métier qu'on fera quelques années avant de trouver mieux.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Caspar a écrit:Le ministre l'a dit lui-même: "On n'est pas professeur pour attendre son pot de retraite pendant 40 ans", c'est un métier qu'on fera quelques années avant de trouver mieux.
Un peu comme ministre, en somme...
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Caspar a écrit:Le ministre l'a dit lui-même: "On n'est pas professeur pour attendre son pot de retraite pendant 40 ans", c'est un métier qu'on fera quelques années avant de trouver mieux.
Un peu comme ministre, en somme...
Avec un moins bon salaire et de moins bonnes perspectives de reconversion, même si Blanquer a un peu galéré quand même.
- CamilleCCNiveau 1
Quoi qu'on fasse et malgré nos lamentations, quel que soit le cheval de Troie utilisé (rénovation des statuts, proposition de pactes, recrutement au sortir des études, contrat d'alternance, création d'agences intérim spécialisée dans l'éducation, etc.), je pense que l'évolution (la dévolution plutôt) est inéluctable. L'enseignement est en passe de devenir un job (bullshit job même, selon certains), une tâche pénible, mais passagère, le temps de se retourner, de réfléchir à autre chose, comme l'était auparavant le job de pion, de moniteur de colo, etc. Au mieux verra-t-on s'installer une petite caste de technoprofs, la tablette sous le bras, armé d'un générateur de QCM écrit en python lors d'un projet numérique, et formés à l'école de la communication et des soft skills. Je caricature évidemment, mais ça me fait du bien.
Merci @Solovieï pour tes réflexions. Je ne suis pas très fière de l'admettre, mais c'est exactement ce que je vis. Travaillant auparavant dans le secteur privé et arrivée dans une nouvelle académie en suivant mon conjoint, j'ai dû me reconvertir (ce n'était pas forcément un choix). J'ai préparé pendant un an le Capes (j'ai adoré cette année de préparation), et j'ai vite déchanté durant l'année de stage et les deux suivantes. Je prépare donc la suite, en me disant que ces quelques années à l'EN ne sont qu'une "tâche pénible, mais passagère, le temps de se retourner, de réfléchir à autre chose"
Merci @Solovieï pour tes réflexions. Je ne suis pas très fière de l'admettre, mais c'est exactement ce que je vis. Travaillant auparavant dans le secteur privé et arrivée dans une nouvelle académie en suivant mon conjoint, j'ai dû me reconvertir (ce n'était pas forcément un choix). J'ai préparé pendant un an le Capes (j'ai adoré cette année de préparation), et j'ai vite déchanté durant l'année de stage et les deux suivantes. Je prépare donc la suite, en me disant que ces quelques années à l'EN ne sont qu'une "tâche pénible, mais passagère, le temps de se retourner, de réfléchir à autre chose"
- SolovieïNiveau 10
Merci à vous. Je confirme : je rencontre de plus en plus d'enseignants qui souhaitent rester contractuels (ou en contrat local à l'étranger). Je peine de plus en plus à convaincre de préparer les concours. La pénurie fait que l'emploi est déjà quasiment assuré, les collègues ne voient pas l'avantage à passer le concours, ils n'en retiennent que les inconvénients, qui sont plutôt lourds.
À l'étranger, un professeur des écoles (CRPE) avec un peu de bouteille et de réseau peut facilement terminer "faisant fonction de" chef d'établissement de tout un groupe scolaire, damant le pion à des PERDIR titulaires convoitant le même poste. Cela n'incite pas au sacrifice, même pour les postes à responsabilité.
C'est tout le paysage qui est en train de changer. Tout cela se fait dans l'indifférence générale. Pourtant les familles ne sont pas dupes et les plaintes sont nombreuses face à la dégradation de l'école publique. A ce stade d'incurie, le phénomène est voulu. Par pure hasard, j'ai découvert le montant des frais de scolarité du (prestigieux) collège-lycée privé de ma ville d'enfance, une mienne cousine venant d'y scolariser son fils : 43€/mois, auquels s'ajoutent les frais d'inscription annuel de 100€ (dégressifs si fratrie) et la demi-pension au choix. J'étais étonné. Le tarif me parait très contenu et à moins d'être au chômage et en précarité économique, tout foyer avec des parents qui travaillent (quel que soit l'emploi) peut consentir cet effort. Difficile de lutter contre ça ! Tout est-il mieux dans le "privé" ? Ce n'est pas mon idée, mais force est de constater que certains établissements tournent bien et qu'on y trouve pas certains problèmes endémiques du public. J'ai trouvé tout cela très effrayant, pour l'avenir de l'école publique, dont les principes devraient, dans l'idéal, nous être chers.
À l'étranger, un professeur des écoles (CRPE) avec un peu de bouteille et de réseau peut facilement terminer "faisant fonction de" chef d'établissement de tout un groupe scolaire, damant le pion à des PERDIR titulaires convoitant le même poste. Cela n'incite pas au sacrifice, même pour les postes à responsabilité.
C'est tout le paysage qui est en train de changer. Tout cela se fait dans l'indifférence générale. Pourtant les familles ne sont pas dupes et les plaintes sont nombreuses face à la dégradation de l'école publique. A ce stade d'incurie, le phénomène est voulu. Par pure hasard, j'ai découvert le montant des frais de scolarité du (prestigieux) collège-lycée privé de ma ville d'enfance, une mienne cousine venant d'y scolariser son fils : 43€/mois, auquels s'ajoutent les frais d'inscription annuel de 100€ (dégressifs si fratrie) et la demi-pension au choix. J'étais étonné. Le tarif me parait très contenu et à moins d'être au chômage et en précarité économique, tout foyer avec des parents qui travaillent (quel que soit l'emploi) peut consentir cet effort. Difficile de lutter contre ça ! Tout est-il mieux dans le "privé" ? Ce n'est pas mon idée, mais force est de constater que certains établissements tournent bien et qu'on y trouve pas certains problèmes endémiques du public. J'ai trouvé tout cela très effrayant, pour l'avenir de l'école publique, dont les principes devraient, dans l'idéal, nous être chers.
- maikreeeesseGrand sage
Je ne comprends pas le lien (s'il y en a un ?) entre ta première idée, la non nécessité de passer un concours, et le fait que des PE lauréats de concours donc, puissent passer devant des perdirs à l’étranger. Il y a plus de 20 ans déjà un PE directeur et ayant le cafipemf pouvait être directeur d’établissement (équivalent perdir) à l'étranger et s'en acquittait plutôt honnêtement. Je ne sais pas s'il passait devant les perdis titulaires et si c'était le cas, qu'elle en était la raison ?
- joebar69Fidèle du forum
J'ai des craintes (fondées depuis quelques temps) que la même chose arrive en France, plus vite que certain.e.s ne le pensent :
https://www.cafepedagogique.net/2023/07/10/macron-a-leducation-nationale/
Extrait : "Dans un article publié dans les colonnes du Figaro le 8 juillet, on apprend qu’à l’Élysée on veut reprendre en main le dossier de l’Éducation nationale en le renationalisant. On réfléchirait aussi à la désétatisation de l’École et à la fin du concours de recrutement des professeurs… L’article qui se fonde sur des confidences de ministres et proches du chef de l’État sonne le glas du statut des professeurs mais aussi de Pap Ndiaye. Pour le remplace, plusieurs noms circulent déjà … aucun de rassurant pour le monde enseignant."
https://www.cafepedagogique.net/2023/07/10/macron-a-leducation-nationale/
Extrait : "Dans un article publié dans les colonnes du Figaro le 8 juillet, on apprend qu’à l’Élysée on veut reprendre en main le dossier de l’Éducation nationale en le renationalisant. On réfléchirait aussi à la désétatisation de l’École et à la fin du concours de recrutement des professeurs… L’article qui se fonde sur des confidences de ministres et proches du chef de l’État sonne le glas du statut des professeurs mais aussi de Pap Ndiaye. Pour le remplace, plusieurs noms circulent déjà … aucun de rassurant pour le monde enseignant."
- ModuloHabitué du forum
Extarit ( ) numéro 2 du lien précédent :
Bien que ce ne soit que des suppositions, la liste est terrible.
Le Café Pédagogique a écrit:Plusieurs noms [de nouveau ministre de l'Éducation Nationale] circulent : Édouard Philippe, [...] , Jean Castex, [...], Olivier Véran, Gabriel Attal [...] ou encore Aurore Bergé.
Bien que ce ne soit que des suppositions, la liste est terrible.
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Essayons d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
joebar69 a écrit:J'ai des craintes (fondées depuis quelques temps) que la même chose arrivent en France, plus vite que certain.e.s ne le pensent :
https://www.cafepedagogique.net/2023/07/10/macron-a-leducation-nationale/
Extarit : "Dans un article publié dans les colonnes du Figaro le 8 juillet, on apprend qu’à l’Élysée on veut reprendre en main le dossier de l’Éducation nationale en le renationalisant. On réfléchirait aussi à la désétatisation de l’École et à la fin du concours de recrutement des professeurs… L’article qui se fonde sur des confidences de ministres et proches du chef de l’État sonne le glas du statut des professeurs mais aussi de Pap Ndiaye. Pour le remplace, plusieurs noms circulent déjà … aucun de rassurant pour le monde enseignant."
Merci pour le lien @joebar69. Ce qui est rapporté dans cet article est hallucinant. Mais comme souvent avec le site cafepedagogique, ça manque un peu de clarté. Pourquoi ne donnent-ils pas le lien vers l'article du Figaro? Je ne parviens pas à le trouver.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Le Figaro qui rapporte des propos de "proches de Macron", résumé par cafepedagogique a écrit:«Il y a une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet, nouveau domaine réservé du chef de l’État, au même titre que les relations internationales ou l’armée».
Les motifs d’une telle reprise en main ? Les émeutes. Le Président estime qu’elles sont de la responsabilité de l’École qui aurait failli dans sa mission. « L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine » indique un ministre. «l’Éducation nationale est un naufrage. Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser. Le drame de l’Éducation nationale, c’est que lorsque le président de la République ou la première ministre dit quelque chose, les syndicats n’en ont rien à faire. Ils empilent les circulaires en attendant la suite. Il y a un vrai sujet d’exécution en France. Or, sans exécution, la parole publique est discréditée… Le corps enseignant est malade. Il faut lui redonner de la vigueur et du prestige »
... une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet... + L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine... --> Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser.
S'ils ont vraiment tenu de tels propos, ils ne se préoccupent même plus de donner une apparence de logique à leurs raisonnements. Nous prendre ouvertement pour des demeurés ne leur pose pas problème.
- ylmExpert spécialisé
Je ne crois pas que ce soit une volonté de nous prendre ouvertement pour des demeurés, je crois que Macron, qui nous a été vendu comme un intellectuel, est en réalité très limité intellectuellement, et que la logique ça n'est pas son truc.Aperçu par hasard a écrit:Le Figaro qui rapporte des propos de \"proches de Macron", résumé par cafepedagogique a écrit:«Il y a une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet, nouveau domaine réservé du chef de l’État, au même titre que les relations internationales ou l’armée».
Les motifs d’une telle reprise en main ? Les émeutes. Le Président estime qu’elles sont de la responsabilité de l’École qui aurait failli dans sa mission. « L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine » indique un ministre. «l’Éducation nationale est un naufrage. Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser. Le drame de l’Éducation nationale, c’est que lorsque le président de la République ou la première ministre dit quelque chose, les syndicats n’en ont rien à faire. Ils empilent les circulaires en attendant la suite. Il y a un vrai sujet d’exécution en France. Or, sans exécution, la parole publique est discréditée… Le corps enseignant est malade. Il faut lui redonner de la vigueur et du prestige »
... une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet... + L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine... --> Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser.
S'ils ont vraiment tenu de tels propos, ils ne se préoccupent même plus de donner une apparence de logique à leurs raisonnements. Nous prendre ouvertement pour des demeurés ne leur pose pas problème.
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- BaldredSage
Étonnante analyse... enfin, analyse...ylm a écrit:Je ne crois pas que ce soit une volonté de nous prendre ouvertement pour des demeurés, je crois que Macron, qui nous a été vendu comme un intellectuel, est en réalité très limité intellectuellement, et que la logique ça n'est pas son truc.Aperçu par hasard a écrit:Le Figaro qui rapporte des propos de \"proches de Macron", résumé par cafepedagogique a écrit:«Il y a une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet, nouveau domaine réservé du chef de l’État, au même titre que les relations internationales ou l’armée».
Les motifs d’une telle reprise en main ? Les émeutes. Le Président estime qu’elles sont de la responsabilité de l’École qui aurait failli dans sa mission. « L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine » indique un ministre. «l’Éducation nationale est un naufrage. Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser. Le drame de l’Éducation nationale, c’est que lorsque le président de la République ou la première ministre dit quelque chose, les syndicats n’en ont rien à faire. Ils empilent les circulaires en attendant la suite. Il y a un vrai sujet d’exécution en France. Or, sans exécution, la parole publique est discréditée… Le corps enseignant est malade. Il faut lui redonner de la vigueur et du prestige »
... une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet... + L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine... --> Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser.
S'ils ont vraiment tenu de tels propos, ils ne se préoccupent même plus de donner une apparence de logique à leurs raisonnements. Nous prendre ouvertement pour des demeurés ne leur pose pas problème.
Il y a un truc qui s'appelle l'idéologie et qui permet d'éviter les jugements simples. Les hommes politiques, hors QI et sens logique, sont volontiers guidés par une idéologie, laquelle a pour caractéristique d'avoir sa propre logique, de constituer un système clos qui se justifie lui -même, et c'est d'autant plus redoutable quand l'homme politique idéologue est intelligent.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
ylm a écrit:Je ne crois pas que ce soit une volonté de nous prendre ouvertement pour des demeurés, je crois que Macron, qui nous a été vendu comme un intellectuel, est en réalité très limité intellectuellement, et que la logique ça n'est pas son truc.Aperçu par hasard a écrit:Le Figaro qui rapporte des propos de \"proches de Macron", résumé par cafepedagogique a écrit:«Il y a une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet, nouveau domaine réservé du chef de l’État, au même titre que les relations internationales ou l’armée».
Les motifs d’une telle reprise en main ? Les émeutes. Le Président estime qu’elles sont de la responsabilité de l’École qui aurait failli dans sa mission. « L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine » indique un ministre. «l’Éducation nationale est un naufrage. Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser. Le drame de l’Éducation nationale, c’est que lorsque le président de la République ou la première ministre dit quelque chose, les syndicats n’en ont rien à faire. Ils empilent les circulaires en attendant la suite. Il y a un vrai sujet d’exécution en France. Or, sans exécution, la parole publique est discréditée… Le corps enseignant est malade. Il faut lui redonner de la vigueur et du prestige »
... une volonté du président de renationaliser son plan pour l’Éducation… Cela se traduit concrètement par une reprise en main du sujet... + L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine... --> Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser.
S'ils ont vraiment tenu de tels propos, ils ne se préoccupent même plus de donner une apparence de logique à leurs raisonnements. Nous prendre ouvertement pour des demeurés ne leur pose pas problème.
Personnellement je trouve plus intéressant de ne pas parier sur la simple bêtise des gens - fussent-ils président de la République. Je dirais que là, il y a au moins une logique d'opportunisme en arrière-plan. Affirmer que la faillite de l'éducation nationale serait l'une des principales causes des émeutes et proposer en conséquence sa "desétatisation" présente au moins deux avantages:
- Cela détourne l'attention, et évite de reconnaître ses responsabilités dans des domaines complexes qui nécessiteraient d'être investis avec ambition et clairvoyance, comme la politique de la ville. Il vaut mieux que l'on ne se souvienne pas trop qu'en 2018, Macron a mis le rapport Borloo a la poubelle. Alors parlons de la responsabilité de l'école.
- Les émeutes fournissent un prétexte tout trouvé à la réalisation d'un vieux rêve libéral: démonter définitivement l'école publique pour en faire une école au rabais (on y gardera/occupera/domptera les enfants à défaut de vraiment les instruire), qui côtoiera une éducation privée exigeante réservée aux plus aisés. L'abasourdissement que les émeutes ont produit dans la population et l'image abîmée d'une école publique dont on a déjà travaillé à dégrader le fonctionnement constituent une conjonction idéale pour mettre en œuvre un tel projet sans qu'une résistance puisse se faire entendre du côté des enseignants.
- MatteoNiveau 10
Il ne faut jamais gâcher une bonne crise disait Lénine. Ça a toujours été la stratégie de Macron, utiliser le contexte pour faire passer ce qui a toujours été son programme pour la solution au problème du jour.
"Renationaliser" dans sa bouche ça veut dire faire passer l'éducation dans le domaine réservé du Président. Si on est cynique on peut dire que c'est une avancée, au moins il y aura quelqu'un au volant plutôt que personne.
"Renationaliser" dans sa bouche ça veut dire faire passer l'éducation dans le domaine réservé du Président. Si on est cynique on peut dire que c'est une avancée, au moins il y aura quelqu'un au volant plutôt que personne.
- BaldredSage
Sinon les ministrables seront des technos sans état d'âme, Aurore Bergé risque juste d'ajouter sa " Magic touch" dont je frémis d'avance. Les préconisations de la cour des comptes comme feuille de route...
Pap, reviens !...
Pap, reviens !...
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Baldred a écrit:Sinon les ministrables seront des technos sans état d'âme, Aurore Bergé risque juste d'ajouter sa " Magic touch" dont je frémis d'avance. Les préconisations de la cour des comptes comme feuille de route...
Pap, reviens !...
Un nom qui prédestinerait pourtant à suivre la direction du nord plutôt que celle de la cour des comptes. C'est dommage.
- BaldredSage
Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Sinon les ministrables seront des technos sans état d'âme, Aurore Bergé risque juste d'ajouter sa " Magic touch" dont je frémis d'avance. Les préconisations de la cour des comptes comme feuille de route...
Pap, reviens !...
Un nom qui prédestinerait pourtant à suivre la direction du nord plutôt que celle de la cour des comptes. C'est dommage.
Dans tous les cas on se trouvera à l'ouest
- joebar69Fidèle du forum
Quand j'annonçais, sur un autre fil de discussion lié au supérieur, que le "reboot" post-réforme des retraites, pour la rentrée, allait être violent, je ne croyais pas si bien dire.
Entre ce qu'il y a dans les cartons, concernant l'Educ (en passant de la maternelle au supérieur et en n'oubliant pas la sep) et les délires de la cour des contes ( ), on se prépare, jusqu'à 2027 à minima, des jours bien sombres.
Entre ce qu'il y a dans les cartons, concernant l'Educ (en passant de la maternelle au supérieur et en n'oubliant pas la sep) et les délires de la cour des contes ( ), on se prépare, jusqu'à 2027 à minima, des jours bien sombres.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
joebar69 a écrit:Quand j'annonçais, sur un autre fil de discussion lié au supérieur, que le "reboot" post-réforme des retraites, pour la rentrée, allait être violent, je ne croyais pas si bien dire.
Entre ce qu'il y a dans les cartons, concernant l'Educ (en passant de la maternelle au supérieur et en n'oubliant pas la sep) et les délires de la cour des contes ( ), on se prépare, jusqu'à 2027 à minima, des jours bien sombres.
"A minima", tu fais bien de le préciser, parce que pour la perspective d'un retour de la lumière à partir de 2027, comment dire...
- ylmExpert spécialisé
Je suis de nature optimiste que veux-tu. Je préfère croire qu'il est stupide plutôt que de croire qu'il est volontairement nuisible, que c'est en toute conscience qu'il casse tout et qu'il fait du mal.Baldred a écrit:Étonnante analyse... enfin, analyse...ylm a écrit:Je ne crois pas que ce soit une volonté de nous prendre ouvertement pour des demeurés, je crois que Macron, qui nous a été vendu comme un intellectuel, est en réalité très limité intellectuellement, et que la logique ça n'est pas son truc.Baldred a écrit:S'ils ont vraiment tenu de tels propos, ils ne se préoccupent même plus de donner une apparence de logique à leurs raisonnements. Nous prendre ouvertement pour des demeurés ne leur pose pas problème.
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