- sensiferNiveau 5
Bonjour à tous,
Depuis le début des vacances, je reprends quelques livres de grammaire et de stylistique, dans le but de «muscler mes cours» ( et envisager à long terme de retenter l'agrégation externe de lettres modernes).
Je me demandais sur quel plan de l'analyse de la phrase pouvait-on faire une différence entre le «sujet» et l'«agent». Si je reprends ce que je trouve dans la GMF, l'agent c'est:
En ce qui concerne la définition du sujet, je trouve chez Le Goffic (Grammaire de la phrase française)
Depuis le début des vacances, je reprends quelques livres de grammaire et de stylistique, dans le but de «muscler mes cours» ( et envisager à long terme de retenter l'agrégation externe de lettres modernes).
Je me demandais sur quel plan de l'analyse de la phrase pouvait-on faire une différence entre le «sujet» et l'«agent». Si je reprends ce que je trouve dans la GMF, l'agent c'est:
(GMF 7e édition, celle de 2018, p237)être animé instigateur et contrôleur du procès, qui n'aurait pas lieu sans son intervention: L'enfant caresse le chien – Et Dieu créa la femme
En ce qui concerne la définition du sujet, je trouve chez Le Goffic (Grammaire de la phrase française)
Le sujet est le terme qui donne ses marques au verbe […]Le sujet est nécessaire (tout verbe à un mode personnel doit avoir un sujet) et unique: dans le cas d'une coordination (Pierre et Paul sont revenus), il y a fonctionnellement un seul groupe sujet composé de deux parties
[…[i]je passe sur la question de l'accord entre le sujet et le verbe]
Le sujet est également l'actant premier de la phrase, le point de départ de la construction sémantique.
[/i]
- henrietteMédiateur
Je ne suis pas sûre de comprendre ta question, en fait.
Le sujet en tout cas n'est effectivement pas forcément l'agent. Il l'est à la voix active, mais pas à la voix passive - d'où la fonction "complément d'agent".
Le sujet en tout cas n'est effectivement pas forcément l'agent. Il l'est à la voix active, mais pas à la voix passive - d'où la fonction "complément d'agent".
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- sensiferNiveau 5
En fait, je cherche simplement à savoir ce qu'est un agent et ce qui permet de distinguer les deux notions le plus clairement possible.
- trompettemarineMonarque
Le sujet est une fonction purement syntaxique.
L'actant est à voir du point de vue sémantique.
Sujet et actant vont de pair, c'est la façon de les considérer qui change.
Au début de la grammaire de Le Goffic se trouve un tableau très bien fait des différentes façons de considérer la phrase (logique, purement syntaxique, etc.)
Elle est devenue ma grammaire de référence, j'ai laissé tomber la GMF, mais je ne sais pas ce qu'il en est des concours.
L'actant est à voir du point de vue sémantique.
Sujet et actant vont de pair, c'est la façon de les considérer qui change.
Au début de la grammaire de Le Goffic se trouve un tableau très bien fait des différentes façons de considérer la phrase (logique, purement syntaxique, etc.)
Elle est devenue ma grammaire de référence, j'ai laissé tomber la GMF, mais je ne sais pas ce qu'il en est des concours.
- Panta RheiExpert
Les actants sont les êtres ou les choses qui participent à un procès.
Pierre mange une pomme. Pierre est le prime actant (le sujet grammatical, l’agent étymologiquement)
La pomme est le second actant (COD).
Cela m’évoque également la valence des verbes avec la notation C° C1 C2 (mais cette dernière est peut-être réservée aux études anglaises .
Pierre mange une pomme. Pierre est le prime actant (le sujet grammatical, l’agent étymologiquement)
La pomme est le second actant (COD).
Cela m’évoque également la valence des verbes avec la notation C° C1 C2 (mais cette dernière est peut-être réservée aux études anglaises .
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- NLM76Grand Maître
Mais pourquoi parlez-vous des actants pour distinguer sujet et agent ? Ça complique l'affaire.
Le sujet, c'est ce dont parle le verbe. [@trompettemarine : je ne dirais pas que c'est une affaire " purement" syntaxique, parce qu'il n'y pas de pureté en matière de linguistique...]
L'agent, c'est celui qui accomplit l'action exprimée par le verbe.
Le plus souvent, en français, le sujet est l'agent ; mais quand le verbe est à la voix passive, le sujet est le patient. Quand le verbe est un verbe d'état, le sujet n'est ni le patient ni l'agent.
Le sujet, c'est ce dont parle le verbe. [@trompettemarine : je ne dirais pas que c'est une affaire " purement" syntaxique, parce qu'il n'y pas de pureté en matière de linguistique...]
L'agent, c'est celui qui accomplit l'action exprimée par le verbe.
Le plus souvent, en français, le sujet est l'agent ; mais quand le verbe est à la voix passive, le sujet est le patient. Quand le verbe est un verbe d'état, le sujet n'est ni le patient ni l'agent.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- sensiferNiveau 5
Attendez @NLM76 , je crois que je suis perdu: en quoi le sujet est «ce dont parle le verbe» ? Si vous avez une référence en grammaire à me conseiller, je suis preneur !
@trompettemarine je viens de trouver le tableau qui me semble très clair! Merci !
@trompettemarine je viens de trouver le tableau qui me semble très clair! Merci !
- trompettemarineMonarque
Oui, nous sommes bien d'accord.NLM76 a écrit:Mais pourquoi parlez-vous des actants pour distinguer sujet et agent ? Ça complique l'affaire.
Le sujet, c'est ce dont parle le verbe. [@trompettemarine : je ne dirais pas que c'est une affaire " purement" syntaxique, parce qu'il n'y pas de pureté en matière de linguistique...]
L'agent, c'est celui qui accomplit l'action exprimée par le verbe.
Le plus souvent, en français, le sujet est l'agent ; mais quand le verbe est à la voix passive, le sujet est le patient. Quand le verbe est un verbe d'état, le sujet n'est ni le patient ni l'agent.
Tout s'entrelace.
- NLM76Grand Maître
Vous trouvez que ça ne marche pas comme définition ? J'ai fini par trouver ça (tout seul), en rédigeant un cours de latin. Le sujet du verbe, c'est, comme son nom l'indique, ce dont parle le verbe. Le sujet d'un livre, c'est ce dont parle le livre.sensifer a écrit:Attendez @NLM76 , je crois que je suis perdu: en quoi le sujet est «ce dont parle le verbe» ? Si vous avez une référence en grammaire à me conseiller, je suis preneur !
Après, en français, il est clair de décliner cette définition générale en : 1. l'agent, pour les verbes d'action à la voix active. 2. le patient, pour les verbes à la voix passive 3. Autre chose pour les verbes d'état (ce qui est décrit, ce qui est dans l'état... )
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- henrietteMédiateur
C'est exactement ce que j'explique à mes élèves moi aussi.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- sensiferNiveau 5
Je crois que je ne l'ai jamais entendu ni lu de cette manière, je suis seulement surpris.
J'ai fait quelques tests et cela fonctionne:
J'ai fait quelques tests et cela fonctionne:
- Tentatives pour insérer tout cela dans ma pédagogie impertinente de la grammaire:
- Mon chat dort «dort» parle bien de ce que fait le chat, pas de souci.
Je suis perplexe «suis» traite bien de mon cas, tout est bon.
Il pleut des cordes «pleut» nous éclaire bien sur le «il» impersonnel (on a vraiment l'impression qu'elles viennent de nulle part quand on est en dessous)
- NLM76Grand Maître
Eh bien ça fait plaisir que ce soit utile !
Attention à bien rappeler "sujet DU verbe" = "ce dont parle LE VERBE". Ainsi on échappe à la confusion avec le thème de la proposition, qui est souvent le sujet du verbe, mais pas toujours.
Et pour ce qui est des tournures impersonnelles, il est bon de s'y attarder un peu pour en étudier la complexité (sujet apparent/grammatical et sujet réel).
@henriette :
Attention à bien rappeler "sujet DU verbe" = "ce dont parle LE VERBE". Ainsi on échappe à la confusion avec le thème de la proposition, qui est souvent le sujet du verbe, mais pas toujours.
Et pour ce qui est des tournures impersonnelles, il est bon de s'y attarder un peu pour en étudier la complexité (sujet apparent/grammatical et sujet réel).
@henriette :
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- e-WandererGrand sage
En fait, il y a tout un tas de cas de figures où le sujet n'est pas à proprement parler un agent.
Par ex. :
L'autoroute contourne la ville. (le verbe exprime une localisation, pas une action, donc il n'y a pas d'agent). Idem : la porte ferme mal etc.
La clé ouvre la porte. (c'est l'instrument, mais l'agent serait celui qui actionne la clé).
Louis XIV a construit Versailles. (le roi est le commanditaire, pas le maçon !).
Pierre a reçu un cadeau. (bénéficiaire).
etc.
Mais comme dit NLM76, le sujet-agent correspond à la configuration sémantique la plus typique ou la plus fréquente.
Par ex. :
L'autoroute contourne la ville. (le verbe exprime une localisation, pas une action, donc il n'y a pas d'agent). Idem : la porte ferme mal etc.
La clé ouvre la porte. (c'est l'instrument, mais l'agent serait celui qui actionne la clé).
Louis XIV a construit Versailles. (le roi est le commanditaire, pas le maçon !).
Pierre a reçu un cadeau. (bénéficiaire).
etc.
Mais comme dit NLM76, le sujet-agent correspond à la configuration sémantique la plus typique ou la plus fréquente.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- NLM76Grand Maître
e-Wanderer a écrit:En fait, il y a tout un tas de cas de figures où le sujet n'est pas à proprement parler un agent.
Par ex. :
L'autoroute contourne la ville. (le verbe exprime une localisation, pas une action, donc il n'y a pas d'agent). Idem : la porte ferme mal etc.
La clé ouvre la porte. (c'est l'instrument, mais l'agent serait celui qui actionne la clé).
Louis XIV a construit Versailles. (le roi est le commanditaire, pas le maçon !).
Pierre a reçu un cadeau. (bénéficiaire).
etc.
Mais comme dit NLM76, le sujet-agent correspond à la configuration sémantique la plus typique ou la plus fréquente.
Il faudra qu'on reparle de tout cela ; mais il me semble que l'essentiel réside dans ce que j'ai placé en gras. En gros : comme il s'agit de sémantique, il est tout naturel qu'une notion soit complexe et recouvre un ensemble de notions proches. En tout cas, c'est bien que tu rappelles ici les objections qu'on trouve régulièrement contre l'interprétation sémantique de la notion de sujet : cela pourrait nous permettre de comprendre, me semble-t-il, pourquoi ces objections ne sont pas de nature à disqualifier réellement ni la notion de verbe d'action, ni la notion d'agent, y compris pour les exemples que tu donnes ici.
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- e-WandererGrand sage
Je n'ai rien contre une lecture sémantique, je dis juste que c'est subtil (je ne pense pas qu'on soit foncièrement en désaccord).
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- NLM76Grand Maître
Au contraire, sur ce point-là, nous sommes foncièrement en accord !e-Wanderer a écrit:Je n'ai rien contre une lecture sémantique, je dis juste que c'est subtil (je ne pense pas qu'on soit foncièrement en désaccord).
D'ailleurs, il me semble que les difficultés sémantiques pour la notion d'action sont plus grandes avec des verbes comme avoir, pouvoir, devoir.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
J'y reviens en réfléchissant à ce qu'on raconte sur le fil de la question de grammaire au bac:NLM76 a écrit:Vous trouvez que ça ne marche pas comme définition ? J'ai fini par trouver ça (tout seul), en rédigeant un cours de latin. Le sujet du verbe, c'est, comme son nom l'indique, ce dont parle le verbe. Le sujet d'un livre, c'est ce dont parle le livre.sensifer a écrit:Attendez @NLM76 , je crois que je suis perdu: en quoi le sujet est «ce dont parle le verbe» ? Si vous avez une référence en grammaire à me conseiller, je suis preneur !
Après, en français, il est clair de décliner cette définition générale en : 1. l'agent, pour les verbes d'action à la voix active. 2. le patient, pour les verbes à la voix passive 3. Autre chose pour les verbes d'état (ce qui est décrit, ce qui est dans l'état... )
la définition du sujet me paraît souffrir d'un rétrécissement extrême du sens donné aux mots: quand on dit "le sujet est celui qui fait l'action" on ne s'occupe que de l'angle de l'action tel qu'exprimé par le verbe:
quand je dis:
le chat mange la souris, le chat fait l'action
et quand je dis:
la souris est mangée par le chat,
ou Jean Moulin est torturé par les nazis,
le sujet fait aussi l'action dans l'angle choisi pour le verbe: qui est mangé? qui est torturé? être torturé, être mangé c'est aussi en soi "une action", c'est même pour cela que JM est un héros, et la souris un complément alimentaire.
Cette façon de voir me paraît s'appliquer à tous les exemples: l'autoroute contourne Paris, la route est bien le sujet de "contourne" même si ce n'est pas un sujet animé.
QUant à César construit le pont", c'est me semble-t-il le verbe qui est un cas particulier, pris dans le sens factitif mais dans ce sens, c'est bien Cesar qui "fait" le pont (sans son ordre, il n'y aurait pas de pont d'ailleurs, sa parole est action..)
prendre la notion de "celui qui fait l'action" comme "l'agent, au sens strict de l'action" est, à mon sens, trop étroit: à ce compte: "un coup d'arbalète, tiré par l'ennemi, le tua net" ne serait plus un sujet non plus, étant plus le moyen que l'agent de l'action?
Enfin je sais que cela ne peut répondre à la question initiale des attentes de l'examen, mais je suis toujours dubitative sur l'apport des complications contemporaines (même si je reconnais qu'elles font réfléchir là où on répondait par réflexe- l'ennui étant pour les élèves qu'ils n'ont plus de réflexe et une réflexion bien embarrassée
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