- NLM76Grand Maître
Sur un sujet qui me tient à cœur : le lien indéfectible entre une langue écrite de qualité et la voix humaine vivante... qui a, je crois, des conséquences très importantes sur la pédagogie de la langue et de la littérature.
N'hésitez pas à critiquer !
- https://www.lettresclassiques.fr/2023/06/01/langue-ecrite-langue-orale/
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- sinanNiveau 9
J'ai hâte de lire ce texte ... Bigre, 16 pages ! Merci beaucoup pour ce partage ...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
NLM76 a écrit:si l’on reprend le schéma de Jacobson
Jakobson, non ?
(Je lirai la suite, mais je me suis promis de corriger mes copies. Cette question me tient à cœur.)
- NLM76Grand Maître
En fait, comme son nom, à l'origine, s'écrit en alphabet cyrillique, on trouve les deux transcriptions. Mais, tu as raison, généralement c'est "Jakobson". Cela dit, ça m'a amusé de faire réfléchir ainsi à ce qui fait la sacralité de l'écrit...
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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
NLM76 a écrit:En fait, comme son nom, à l'origine, s'écrit en alphabet cyrillique, on trouve les deux transcriptions. Mais, tu as raison, généralement c'est "Jakobson". Cela dit, ça m'a amusé de faire réfléchir ainsi à ce qui fait la sacralité de l'écrit...
Je me doutais qu'il y avait là quelque diablerie76
- sinanNiveau 9
Petite coquille à la page 1 : "est réalité" me semble être "en réalité"
- NLM76Grand Maître
Merci !
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- HarknessNiveau 1
Comment envisagez-vous d'enseigner la littérature à un élève sourd-muet ?
- NLM76Grand Maître
Question très très intéressante. S'y atteler montrera sans aucun doute encore une fois l'importance de la présence en chair et en os, de l'espace de la parole.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MarceloNiveau 1
Bonjour
D'abord bravo pour votre recours au verbe "emberlificoter".
À la lecture de votre article me vient immédiatement à l'esprit "Le théâtre et son double" d'Artaud, notamment sa critique de la dictature occidentale du langage, que l'on pourrai entendre aujourd'hui comme système de signifiance, ou "langue écrite". Au théâtre, il fustige la réduction du jeu au dialogue, et cherche dans le théâtre oriental une langue "physique", qui face sens synesthesiquement. Je me rappelle de passages sur l'incantation de corps comme "hiéroglyphes vivants", producteurs de rythme et de musicalité. Outre certains orientalismes un peu datés, cette (re)lecture pourrait vous intéresser.
Et si la pensée d'Artaud vous intéresse effectivement, ses prolongements chez Deleuze quant à l'infralangagier et à la vie informe du Corps-sans-organes le pourraient aussi ( Deleuze conçoit d'ailleurs la littérature, à partir de là, comme une matière agissante sur tout l'organisme, productrice d'affects physiques, mais je n'ai plus en tête de développements sur l'oralité de l'écrit)
Merci pour votre partage.
D'abord bravo pour votre recours au verbe "emberlificoter".
À la lecture de votre article me vient immédiatement à l'esprit "Le théâtre et son double" d'Artaud, notamment sa critique de la dictature occidentale du langage, que l'on pourrai entendre aujourd'hui comme système de signifiance, ou "langue écrite". Au théâtre, il fustige la réduction du jeu au dialogue, et cherche dans le théâtre oriental une langue "physique", qui face sens synesthesiquement. Je me rappelle de passages sur l'incantation de corps comme "hiéroglyphes vivants", producteurs de rythme et de musicalité. Outre certains orientalismes un peu datés, cette (re)lecture pourrait vous intéresser.
Et si la pensée d'Artaud vous intéresse effectivement, ses prolongements chez Deleuze quant à l'infralangagier et à la vie informe du Corps-sans-organes le pourraient aussi ( Deleuze conçoit d'ailleurs la littérature, à partir de là, comme une matière agissante sur tout l'organisme, productrice d'affects physiques, mais je n'ai plus en tête de développements sur l'oralité de l'écrit)
Merci pour votre partage.
- NLM76Grand Maître
Merci Marcelo pour ces remarques.Marcelo a écrit:
À la lecture de votre article me vient immédiatement à l'esprit "Le théâtre et son double" d'Artaud, notamment sa critique de la dictature occidentale du langage, que l'on pourrait entendre aujourd'hui comme système de signifiance, ou "langue écrite". Au théâtre, il fustige la réduction du jeu au dialogue, et cherche dans le théâtre oriental une langue "physique", qui face sens synesthesiquement. Je me rappelle de passages sur l'incantation de corps comme "hiéroglyphes vivants", producteurs de rythme et de musicalité. Outre certains orientalismes un peu datés, cette (re)lecture pourrait vous intéresser.
Et si la pensée d'Artaud vous intéresse effectivement, ses prolongements chez Deleuze quant à l'infralangagier et à la vie informe du Corps-sans-organes le pourraient aussi ( Deleuze conçoit d'ailleurs la littérature, à partir de là, comme une matière agissante sur tout l'organisme, productrice d'affects physiques, mais je n'ai plus en tête de développements sur l'oralité de l'écrit)
Merci pour votre partage.
Je lus Le théâtre et son double voilà bien longtemps. Mais je ne critique aucunement une "dictature occidentale du langage". Je pense qu'il y a beaucoup de non-langage, de non-système de signifiance, qui n'est pas la langue écrite, la langue écrite étant de la langue. Mais il existe une non-langue, c'est-à-dire un simulacre de langue, qui peut être aussi bien écrite qu'orale. Et si les corps sont des hiéroglyphes vivants, c'est bien qu'ils le sont dans leur articulation à la langue : le rythme et la musicalité sont inhérents à la langue, et la langue, même quand elle est écrite, recèle ces potentialités. Il faudrait que j'essaie à nouveau Deleuze, mais mes premières tentatives m'ont rebuté, tant je n'y comprenais que pouic.
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- sinanNiveau 9
Merci beaucoup pour ce partage : cet article est très intéressant, et convaincant (com.me toujours !)
Il m'a fait penser à l'ouvrage de Jean-Pierre Terrail, De l'oralité (https://www.cairn.info/revue-francaise-de-pedagogie-2011-3-page-140.htm?contenu=resume). Le sociologue y étudie l'articulation de l'oral et de l'écrit.
Ce qui me pousse à te demander, NLM, quand rédigeras-tu la deuxième partie : comment faire vivre/ construire/ transmettre cette même langue vivante dans le cours ? [j'ai ma petite idée sur la question au vu de tes interventions sur le fil qui concerne l'enseignement du français hors des théories littéraires, mais je pense qu'il y aurait matière à un article, entre autres sur la question de l'écriture]
Il m'a fait penser à l'ouvrage de Jean-Pierre Terrail, De l'oralité (https://www.cairn.info/revue-francaise-de-pedagogie-2011-3-page-140.htm?contenu=resume). Le sociologue y étudie l'articulation de l'oral et de l'écrit.
Ce qui me pousse à te demander, NLM, quand rédigeras-tu la deuxième partie : comment faire vivre/ construire/ transmettre cette même langue vivante dans le cours ? [j'ai ma petite idée sur la question au vu de tes interventions sur le fil qui concerne l'enseignement du français hors des théories littéraires, mais je pense qu'il y aurait matière à un article, entre autres sur la question de l'écriture]
- NLM76Grand Maître
En fait, je ne pensais pas encore à de la pédagogie directement ; il s'agissait pour moi de réfléchir aux rapports entre la littérature dite écrite et la littérature dite orale, et en particulier de la question de l'épopée. Mais cela a évidemment à voir avec la pédagogie. Je vais réfléchir à ta question. Je rappelle quand même qu'à ce sujet il y a le livre de Christian Monteil, La haute langue orale.sinan a écrit:Merci beaucoup pour ce partage : cet article est très intéressant, et convaincant (com.me toujours !)
Il m'a fait penser à l'ouvrage de Jean-Pierre Terrail, De l'oralité (https://www.cairn.info/revue-francaise-de-pedagogie-2011-3-page-140.htm?contenu=resume). Le sociologue y étudie l'articulation de l'oral et de l'écrit.
Ce qui me pousse à te demander, NLM, quand rédigeras-tu la deuxième partie : comment faire vivre/ construire/ transmettre cette même langue vivante dans le cours ? [j'ai ma petite idée sur la question au vu de tes interventions sur le fil qui concerne l'enseignement du français hors des théories littéraires, mais je pense qu'il y aurait matière à un article, entre autres sur la question de l'écriture]
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- Écriture-lecture : "Identification abusive de la langue orale et de la langue écrite".
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