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- ZagaraGuide spirituel
J'ai commencé à donner des TD et j'applique la méthode "normale" en histoire, celle que j'ai toujours connue et que je vois tout le monde faire : deux colles orales d'étudiants, chacune assortie d'une reprise, par séance.
Un MCF avec qui je parlais l'autre jour m'a dit qu'il trouvait que tout le monde s'ennuyait dans ce type de dispositif, y compris l'enseignant, et c'est vrai que j'ai de vieux souvenirs de TD assez insupportables à vivre Il m'a dit que depuis qu'il "faisait autrement", c'était beaucoup plus dynamique et sympathique.
Le problème c'est qu'il n'a pas précisé ce que recouvrait ce "faire autrement" en TD. Du coup je me demandais si des gens ici avaient d'autres méthodes et pédagogies pour organiser leurs TD.
Un MCF avec qui je parlais l'autre jour m'a dit qu'il trouvait que tout le monde s'ennuyait dans ce type de dispositif, y compris l'enseignant, et c'est vrai que j'ai de vieux souvenirs de TD assez insupportables à vivre Il m'a dit que depuis qu'il "faisait autrement", c'était beaucoup plus dynamique et sympathique.
Le problème c'est qu'il n'a pas précisé ce que recouvrait ce "faire autrement" en TD. Du coup je me demandais si des gens ici avaient d'autres méthodes et pédagogies pour organiser leurs TD.
- RosanetteEsprit éclairé
Pfff je suis dans le même cas que toi, dans une autre matière.
Cette manière de faire ne m'inspire pas du tout, je n'arrive pas à calibrer le format de ma reprise, mais je vois mal comment on peut faire autrement sachant qu'il faut une note d'oral pour les étudiants (j'en ai 30 et je ne sais pas encore comment je vais caser tout ce monde ).
Le seul vice que j'ai introduit, c'est d'autoriser deux élèves à faire une présentation (séparément) sur le même texte (souvent un poil long, mais c'est de la poésie, je me vois mal charcuter ça). Exercice cruel mais qui sera formateur je pense
Cette manière de faire ne m'inspire pas du tout, je n'arrive pas à calibrer le format de ma reprise, mais je vois mal comment on peut faire autrement sachant qu'il faut une note d'oral pour les étudiants (j'en ai 30 et je ne sais pas encore comment je vais caser tout ce monde ).
Le seul vice que j'ai introduit, c'est d'autoriser deux élèves à faire une présentation (séparément) sur le même texte (souvent un poil long, mais c'est de la poésie, je me vois mal charcuter ça). Exercice cruel mais qui sera formateur je pense
- PhilomèleNiveau 9
Je fais vraiment faire le minimum possible de passages à l'oral (une partie du groupe passe en dehors des cours ou valide sous la forme d'un travail écrit, etc. Je peux décrire un système possible par MP, étant entendu que les différents chargés de TD doivent suivre les mêmes modalités de validation). Les oraux sont souvent plus que médiocres.
Pour ma part, il s'agit d'études d'oeuvres littéraires, l'explication de texte est un exercice de formation et d'évaluation mais je ne peux évidemment pas réduire l'étude d'une oeuvre à ces exercices.
En pratique, je m'autorise pas mal de choses :
- des petits moments de cours magistraux sur des sujets de synthèse, proches de ce qu'est une leçon d'agrégation
- pour des éléments d'information sur le contexte de l'oeuvre ou la vie littéraire de l'auteur, je peux distribuer un extrait d'article ou d'ouvrage de bon niveau (pas un manuel ou des généralités) et faire faire un exercice de prise de notes ou synthèse organisée
- des variantes sur l'exercice de l'explication : de courts entraînements restreints aux premières questions de repérage, celles qui permettent de bâtir l'introduction ; des entraînements sélectifs sur des aspects stylistiques du texte (rhétorique de la période ou versification ; analyses des images) ; des lectures guidées sous la forme de questions portant sur des extraits longs (quelques pages)
- travaux sur des réécritures, des citations postérieures de l'oeuvre, des formes d'intertextualité permettant de travailler sur la réception et l'interprétation
- travaux de lecture d'oeuvres iconographiques, d'écoutes de mises en musique
- exercices divers et variés d'orthographe, de lexique, de grammaire, d'écriture et réécriture, en lien avec la langue de l'oeuvre
- tout ceci peut être combiné sous la forme de travaux par groupe de trois : chacun s'occupe individuellement d'un aspect du texte (sous la forme d'une batterie de questions), puis le groupe doit mettre en commun pour répondre à une dernière question. Reprise par mes soins sous la forme de synthèse collective.
- j'ai parfois fait faire de petits jeux de rôles : travaux individuels sur des personnes réelles ou de fiction, donnant lieu ensuite à une forme de petite conversation à trois ou quatre. Je fais faire des travaux en groupe pour favoriser le "lien social" : il y a toujours quelques étudiants dont l'isolement m'inquiète et j'essaie d'inclure au maximum.
- sur des oeuvres dont la langue est difficile, type Rabelais, il peut m'arriver de faire faire un peu de lecture cursive pendant une demi-heure au cours de la deuxième et de la troisième séance, pour amorcer la lecture en balisant les difficultés.
Mon problème est plutôt l'hétérogénéité de mes groupes : un tout petit nombre d'étudiants ayant le niveau (un quart, environ) et le reste très largué (qui validera son année par les UE optionnelles, le C2i, etc.). J'essaie de tirer et pousser tout le monde en variant les exercices et les supports, en essayant de faire écrire et faire parler.
J'ai eu du mal à me détacher des modèles que j'avais connus, en particulier en prépa : dans mon souvenir, nous grattions beaucoup, sans avoir la parole. Je trouve que le cours me paraît moins artificiel depuis que je verrouille moins la prise de parole, notamment en faisant travailler en petits groupe (pas plus de trois, sinon la discussion quitte l'exercice). Comme ils prennent peu de notes lors que je fais du magistral et ne me paraissent pas vraiment les relire, il me semble préférable de leur soumettre des documents divers et variés. Ils travaillent également beaucoup moins entre les cours que ce que j'ai connu lorsque j'étais étudiante, mais il me semble que le volume horaire en licence est aussi plus élevé, d'où la nécessité d'inclure dans les séances des travaux de lecture dont j'attendais au début qu'ils soient fait en temps libre. Toutes ces activités me permettent aussi de court-circuiter le problème des ordinateurs : il leur est plus difficile de surfer discrètement lorsque je passe entre les groupes répondre aux questions, par exemple. J'ai probablement beaucoup "secondarisé" mes pratiques mais je vois mal comment faire autrement avec des étudiants qui ont eu l'habitude de travailler dans cet esprit au lycée. J'essaie de trouver un compromis entre un enseignement qui continue à mener aux concours du Capes et de l'agreg et un enseignement plus généraliste, qui mettra les étudiants de lettres sur le marché du travail avec leur seule licence, sans spécialisation, donc.
Pour le dire très vite, j'ai eu l'impression de faire des cours plus formateurs lorsque j'ai cessé de me concentrer sur la question "Qu'est-ce que je vais dire ?" pour me concentrer plutôt sur les questions : "Sur quoi est-ce que je veux les faire réfléchir ?" et "Qu'est-ce que je vais leur faire faire? ".
Pour ma part, il s'agit d'études d'oeuvres littéraires, l'explication de texte est un exercice de formation et d'évaluation mais je ne peux évidemment pas réduire l'étude d'une oeuvre à ces exercices.
En pratique, je m'autorise pas mal de choses :
- des petits moments de cours magistraux sur des sujets de synthèse, proches de ce qu'est une leçon d'agrégation
- pour des éléments d'information sur le contexte de l'oeuvre ou la vie littéraire de l'auteur, je peux distribuer un extrait d'article ou d'ouvrage de bon niveau (pas un manuel ou des généralités) et faire faire un exercice de prise de notes ou synthèse organisée
- des variantes sur l'exercice de l'explication : de courts entraînements restreints aux premières questions de repérage, celles qui permettent de bâtir l'introduction ; des entraînements sélectifs sur des aspects stylistiques du texte (rhétorique de la période ou versification ; analyses des images) ; des lectures guidées sous la forme de questions portant sur des extraits longs (quelques pages)
- travaux sur des réécritures, des citations postérieures de l'oeuvre, des formes d'intertextualité permettant de travailler sur la réception et l'interprétation
- travaux de lecture d'oeuvres iconographiques, d'écoutes de mises en musique
- exercices divers et variés d'orthographe, de lexique, de grammaire, d'écriture et réécriture, en lien avec la langue de l'oeuvre
- tout ceci peut être combiné sous la forme de travaux par groupe de trois : chacun s'occupe individuellement d'un aspect du texte (sous la forme d'une batterie de questions), puis le groupe doit mettre en commun pour répondre à une dernière question. Reprise par mes soins sous la forme de synthèse collective.
- j'ai parfois fait faire de petits jeux de rôles : travaux individuels sur des personnes réelles ou de fiction, donnant lieu ensuite à une forme de petite conversation à trois ou quatre. Je fais faire des travaux en groupe pour favoriser le "lien social" : il y a toujours quelques étudiants dont l'isolement m'inquiète et j'essaie d'inclure au maximum.
- sur des oeuvres dont la langue est difficile, type Rabelais, il peut m'arriver de faire faire un peu de lecture cursive pendant une demi-heure au cours de la deuxième et de la troisième séance, pour amorcer la lecture en balisant les difficultés.
Mon problème est plutôt l'hétérogénéité de mes groupes : un tout petit nombre d'étudiants ayant le niveau (un quart, environ) et le reste très largué (qui validera son année par les UE optionnelles, le C2i, etc.). J'essaie de tirer et pousser tout le monde en variant les exercices et les supports, en essayant de faire écrire et faire parler.
J'ai eu du mal à me détacher des modèles que j'avais connus, en particulier en prépa : dans mon souvenir, nous grattions beaucoup, sans avoir la parole. Je trouve que le cours me paraît moins artificiel depuis que je verrouille moins la prise de parole, notamment en faisant travailler en petits groupe (pas plus de trois, sinon la discussion quitte l'exercice). Comme ils prennent peu de notes lors que je fais du magistral et ne me paraissent pas vraiment les relire, il me semble préférable de leur soumettre des documents divers et variés. Ils travaillent également beaucoup moins entre les cours que ce que j'ai connu lorsque j'étais étudiante, mais il me semble que le volume horaire en licence est aussi plus élevé, d'où la nécessité d'inclure dans les séances des travaux de lecture dont j'attendais au début qu'ils soient fait en temps libre. Toutes ces activités me permettent aussi de court-circuiter le problème des ordinateurs : il leur est plus difficile de surfer discrètement lorsque je passe entre les groupes répondre aux questions, par exemple. J'ai probablement beaucoup "secondarisé" mes pratiques mais je vois mal comment faire autrement avec des étudiants qui ont eu l'habitude de travailler dans cet esprit au lycée. J'essaie de trouver un compromis entre un enseignement qui continue à mener aux concours du Capes et de l'agreg et un enseignement plus généraliste, qui mettra les étudiants de lettres sur le marché du travail avec leur seule licence, sans spécialisation, donc.
Pour le dire très vite, j'ai eu l'impression de faire des cours plus formateurs lorsque j'ai cessé de me concentrer sur la question "Qu'est-ce que je vais dire ?" pour me concentrer plutôt sur les questions : "Sur quoi est-ce que je veux les faire réfléchir ?" et "Qu'est-ce que je vais leur faire faire? ".
- Marie LaetitiaBon génie
Zagara a écrit:J'ai commencé à donner des TD et j'applique la méthode "normale" en histoire, celle que j'ai toujours connue et que je vois tout le monde faire : deux colles orales d'étudiants, chacune assortie d'une reprise, par séance.
Un MCF avec qui je parlais l'autre jour m'a dit qu'il trouvait que tout le monde s'ennuyait dans ce type de dispositif, y compris l'enseignant, et c'est vrai que j'ai de vieux souvenirs de TD assez insupportables à vivre Il m'a dit que depuis qu'il "faisait autrement", c'était beaucoup plus dynamique et sympathique.
Le problème c'est qu'il n'a pas précisé ce que recouvrait ce "faire autrement" en TD. Du coup je me demandais si des gens ici avaient d'autres méthodes et pédagogies pour organiser leurs TD.
C'est qui ce collègue?
Un bon TD est un TD exigeant, bourré de connaissances et d'astuces de méthode, où tu vas leur apprendre à faire face à n'importe quel sujet de dissert. Le reste, c'est du vent.
- Spoiler:
- ah non mais m**de les supposés experts à la noix ne vont pas aller jusqu'aux TD de fac, qu'ils fassent dans leurs TD ce qu'ils veulent et qu'ils lâchent les autres!
Tu peux tenter des fiches d'auto-évaluation, mais enfin, les étudiants que j'avais n'ont jamais accroché à ça...
En revanche, je leur donnais tout un programme de lectures (une biblio précise, avec pages tant à tant) chaque semaine pour chaque thème étudié.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Merci Philomèle, c'est passionnant!
J'ai des groupes de TD à 50, alors il faut aussi sortir du modèle "colle/reprise", ce que tu proposes est vraiment très intéressant (bien qu'assez difficilement applicable également à 50).
J'ai des groupes de TD à 50, alors il faut aussi sortir du modèle "colle/reprise", ce que tu proposes est vraiment très intéressant (bien qu'assez difficilement applicable également à 50).
- ElyasEsprit sacré
Marie Laetitia a écrit:Zagara a écrit:J'ai commencé à donner des TD et j'applique la méthode "normale" en histoire, celle que j'ai toujours connue et que je vois tout le monde faire : deux colles orales d'étudiants, chacune assortie d'une reprise, par séance.
Un MCF avec qui je parlais l'autre jour m'a dit qu'il trouvait que tout le monde s'ennuyait dans ce type de dispositif, y compris l'enseignant, et c'est vrai que j'ai de vieux souvenirs de TD assez insupportables à vivre Il m'a dit que depuis qu'il "faisait autrement", c'était beaucoup plus dynamique et sympathique.
Le problème c'est qu'il n'a pas précisé ce que recouvrait ce "faire autrement" en TD. Du coup je me demandais si des gens ici avaient d'autres méthodes et pédagogies pour organiser leurs TD.
C'est qui ce collègue?
Un bon TD est un TD exigeant, bourré de connaissances et d'astuces de méthode, où tu vas leur apprendre à faire face à n'importe quel sujet de dissert. Le reste, c'est du vent.
- Spoiler:
ah non mais m**de les supposés experts à la noix ne vont pas aller jusqu'aux TD de fac, qu'ils fassent dans leurs TD ce qu'ils veulent et qu'ils lâchent les autres!
Tu peux tenter des fiches d'auto-évaluation, mais enfin, les étudiants que j'avais n'ont jamais accroché à ça...
En revanche, je leur donnais tout un programme de lectures (une biblio précise, avec pages tant à tant) chaque semaine pour chaque thème étudié.
J'ai rarement vu ce que tu pratiquais, M-L. Quand j'étais à l'université, du DEUG à la maîtrise, l'apport de connaissances était toujours extérieur au TD (lecture et CM). Le TD était uniquement des exposés sur des thèmes. C'était l'ennui mortel. Aucun apport méthodologique, juste une heure tranquille pour le chargé de TD à écouter et évaluer des exposés soporifiques. Et c'était la pédagogie commune de tous les TD. Alors, une chargée de TD comme toi, de mon expérience, c'est l'exception.
- Marie LaetitiaBon génie
Je ne sais pas. J'ai repris ce que faisais mon directeur qui était excellent dans ce domaine et qui nous a, vraiment, appris à faire une dissert et un commentaire. Une autre ATER en ancienne faisait quelque chose de similaire. Les deux étaient normaliens, il y a peut-être une explication là-dedans.
Mais il faut du temps pour que les étudiants pigent le truc. En général, ça se débloquait chez eux en fin de semestre, vers la 9e ou 10e séance. Les années suivantes, leurs productions étaient incomparablement meilleures.
Mais il faut du temps pour que les étudiants pigent le truc. En général, ça se débloquait chez eux en fin de semestre, vers la 9e ou 10e séance. Les années suivantes, leurs productions étaient incomparablement meilleures.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Marcel Khrouchtchev a écrit:Merci Philomèle, c'est passionnant!
J'ai des groupes de TD à 50, alors il faut aussi sortir du modèle "colle/reprise", ce que tu proposes est vraiment très intéressant (bien qu'assez difficilement applicable également à 50).
alors qu'on nous demande de faire de la méthodologie... (qui est utile, cela dit).
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ElyasEsprit sacré
Marie Laetitia a écrit:Je ne sais pas. J'ai repris ce que faisais mon directeur qui était excellent dans ce domaine et qui nous a, vraiment, appris à faire une dissert et un commentaire. Une autre ATER en ancienne faisait quelque chose de similaire. Les deux étaient normaliens, il y a peut-être une explication là-dedans.
Mais il faut du temps pour que les étudiants pigent le truc. En général, ça se débloquait chez eux en fin de trimestre, vers la 9e ou 10e séance. Les années suivantes, leurs productions étaient incomparablement meilleures.
L'exception comme je te dis. J'étais atterré par ces TD. Je devais y aller pour ma bourse mais je m'en serais bien passé tellement c'était vide et creux. Cela m'a joué des tours et apporté un lot d'anecdotes savoureuses mais je n'ai rien appris en TD et c'est l'une des choses qui a créé de la désillusion chez moi sur la république des lettres et des sciences que devait être pour moi l'université.
Heureux que ça ne soit pas toujours ça, voire de moins en moins ça. J'ai gardé de cette période une aversion pour les exposés.
- Marie LaetitiaBon génie
Je sais qu'il y avait des TD peu intéressants. Mais souvent, j'ai cru constater que pas mal d'enseignants dans le sup n'accordent pas assez d'importance au travail sur les documents ou sur les sujets. Moi, j'adore ça, donc ce n'était pas un problème. Et le TD apportait un éclairage sur des points que le professeur chargé du CM n'a pas toujours le temps d'approfondir, mais qui peuvent être passionnants.
Mais, de toute façon, dans les TD auxquels tu assistais, il y avait bien une reprise par l'enseignant, non? Bon, il est vrai qu'une reprise insuffisante, c'est ch****t, aussi.
Ce que j'ai fait, à un moment donné, en début de semestre, je demandais aux étudiants de ne présenter que l'intro et le plan. Si l'intro est mauvaise, inutile d'aller plus loin. Une fois qu'ils savaient bien décortiquer un sujet, ils pouvaient présenter tout l'exposé.
Non mais je sais, je suis irrécupérable. Je suis capable de m'amuser énormément avec n'importe quel commentaire de texte ou n'importe quel un sujet de dissert... (et le pire, c'est que visiblement, les étudiants s'en rendaient compte ). Même au collège, j'adore faire travailler les élèves là-dessus, leur tendre des pièges, les bousculer de questions dans tous les sens... C'est tout à fait le même principe.
Mais, de toute façon, dans les TD auxquels tu assistais, il y avait bien une reprise par l'enseignant, non? Bon, il est vrai qu'une reprise insuffisante, c'est ch****t, aussi.
Ce que j'ai fait, à un moment donné, en début de semestre, je demandais aux étudiants de ne présenter que l'intro et le plan. Si l'intro est mauvaise, inutile d'aller plus loin. Une fois qu'ils savaient bien décortiquer un sujet, ils pouvaient présenter tout l'exposé.
Non mais je sais, je suis irrécupérable. Je suis capable de m'amuser énormément avec n'importe quel commentaire de texte ou n'importe quel un sujet de dissert... (et le pire, c'est que visiblement, les étudiants s'en rendaient compte ). Même au collège, j'adore faire travailler les élèves là-dessus, leur tendre des pièges, les bousculer de questions dans tous les sens... C'est tout à fait le même principe.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ElyasEsprit sacré
Marie Laetitia a écrit:Je sais qu'il y avait des TD peu intéressants. Mais souvent, j'ai cru constater que pas mal d'enseignants dans le sup n'accordent pas assez d'importance au travail sur les documents ou sur les sujets. Moi, j'adore ça, donc ce n'était pas un problème. Et le TD apportait un éclairage sur des points que le professeur chargé du CM n'a pas toujours le temps d'approfondir, mais qui peuvent être passionnants.
Mais, de toute façon, dans les TD auxquels tu assistais, il y avait bien une reprise par l'enseignant, non? Bon, il est vrai qu'une reprise insuffisante, c'est ch****t, aussi.
Ce que j'ai fait, à un moment donné, en début de semestre, je demandais aux étudiants de ne présenter que l'intro et le plan. Si l'intro est mauvaise, inutile d'aller plus loin. Une fois qu'ils savaient bien décortiquer un sujet, ils pouvaient présenter tout l'exposé.
Non mais je sais, je suis irrécupérable. Je suis capable de m'amuser énormément avec n'importe quel commentaire de texte ou n'importe quel un sujet de dissert... (et le pire, c'est que visiblement, les étudiants s'en rendaient compte ). Même au collège, j'adore faire travailler les élèves là-dessus, leur tendre des pièges, les bousculer de questions dans tous les sens... C'est tout à fait le même principe.
Ah oui, une reprise de 5 mn sur 1h... Je n'appelle pas ça un apport de connaissances et de méthodes nécessaires. Franchement, tu aurais détonné dans mon université à l'époque où j'étais étudiant. Heureusement, il y avait les CM et la BU sinon j'aurais pensé que les études supérieures étaient une escroquerie (la preuve, après, j'ai passé plus de temps en auditeur libre à l'EPHE qu'à ma propre fac et là, c'était bien plus stimulant). Pourtant, je viens d'une université réputée parmi les meilleures de l'époque.
- ZagaraGuide spirituel
Merci Philomèle ce sont de belles pistes ça fait réfléchir
Effectivement, peut être qu'il faut un peu "secondariser" sa pratique, surtout en L1 où il y a beaucoup de pertes une fois lâchés dans la fosse aux lions.
Je ne pense pas avoir le temps cette annéee de modifier ce qui est lancé, mais je profiterais bien de l'été pour réfléchir à comment dynamiser les TD de l'année prochaine.
C'est vrai que les exposés sont globalement médiocres, et souvent ce sont l'expression orale et le langage qui sont défaillants. Le problème central des TD, me semble-t-il, est qu'on demande aux étudiants de faire des exposés oraux alors qu'on ne leur laisse par ailleurs que très peu la parole. Du coup, ils n'ont aucune maîtrise de l'oral mais sont évalués là dessus :/ c'est un peu trop paradoxal à mon goût.
@Elyas : tu es mal tombé :/ j'ai plutôt connu ~20 mins de colle // ~40 mins de reprise où les élèves sont invités à poser des questions & participer. C'est le schéma que j'essaye de tenir.
Effectivement, peut être qu'il faut un peu "secondariser" sa pratique, surtout en L1 où il y a beaucoup de pertes une fois lâchés dans la fosse aux lions.
Je ne pense pas avoir le temps cette annéee de modifier ce qui est lancé, mais je profiterais bien de l'été pour réfléchir à comment dynamiser les TD de l'année prochaine.
C'est vrai que les exposés sont globalement médiocres, et souvent ce sont l'expression orale et le langage qui sont défaillants. Le problème central des TD, me semble-t-il, est qu'on demande aux étudiants de faire des exposés oraux alors qu'on ne leur laisse par ailleurs que très peu la parole. Du coup, ils n'ont aucune maîtrise de l'oral mais sont évalués là dessus :/ c'est un peu trop paradoxal à mon goût.
@Elyas : tu es mal tombé :/ j'ai plutôt connu ~20 mins de colle // ~40 mins de reprise où les élèves sont invités à poser des questions & participer. C'est le schéma que j'essaye de tenir.
- RosanetteEsprit éclairé
Côté chargé de TD, il y a aussi tous les à-côtés logistiques qui sont fort pénibles. En vrac dans mon cas, se voir proposer un TD littérature 4 jours avant qu'il ne débute (avec deux œuvres à répartir sur le semestre), ou encore composer avec des effectifs incertains et des gros problèmes de comprenette (de la part des étudiants, qui en plus n'ont pas le même statut) quant aux modalités d'évaluation qui me font perdre un temps fou à chaque fois (ce n'est que le début, j'espère que tout va se fluidifier par la suite).
Je compte aussi faire passer des étudiants hors des plages horaires du TD comme on me l'a conseillé, mais enfin ce n'est pas très transparent, et surtout c'est du bénévolat. Je préfèrerais qu'on ne m'impose pas une note d'oral mais juste une note de TD.
Je compte aussi faire passer des étudiants hors des plages horaires du TD comme on me l'a conseillé, mais enfin ce n'est pas très transparent, et surtout c'est du bénévolat. Je préfèrerais qu'on ne m'impose pas une note d'oral mais juste une note de TD.
- PhilomèleNiveau 9
Marcel Khrouchtchev a écrit:Merci Philomèle, c'est passionnant!
J'ai des groupes de TD à 50, alors il faut aussi sortir du modèle "colle/reprise", ce que tu proposes est vraiment très intéressant (bien qu'assez difficilement applicable également à 50).
Il est vrai que j'ai la chance d'avoir des TD autour de 30 étudiants. Je commence toujours par utiliser la première demi-heure d'attention pour du magistral : des connaissances, un exemple de raisonnement et d'analyse, etc. Par contre, comme l'attention faiblit ensuite, j'essaie de faire faire des exercices individuels, éventuellement en autorisant le travail à deux s'ils le souhaitent. Lorsqu'il m'est arrivé d'avoir des groupes à 40 ou 50, c'était l'autorisation du travail en binôme qui me semblait canaliser le mieux l'attention et l'énergie.
Pour revenir sur ce qui se dit sur le fil, la question de la fin visée est effectivement cruciale :
- entraîner aux exercices canoniques, type explication, dissertation, en vue des concours ?
- ou autre chose : dérouiller l'interprétation, élargir toujours davantage la culture et le désir d'expression, affiner le regard sur le monde, etc. ?
De mon côté, après deux-trois années de désespoir, pendant lesquels j'ai pensé que j'étais vraiment une mauvaise enseignante, je me suis rendue compte que je n'avais pas le public pour pratiquer les cours comme je les avais connus en prépa ou dans les universités parisiennes (des cours très magistraux). En fait, au début, je préparais un cours d'agreg pour mes L1. Mes étudiants viennent plutôt pour la communication, l'orthophonie, le travail dans les ressources humaines (je sais, c'est vague), le professorat des écoles, j'en oublie. Ils n'ont pas du tout l'esprit bachotage en vue des concours. Au niveau licence, notamment L1 et L2, j'ai renoncé à leur demander de préparer vraiment des choses d'une séance sur l'autre, parce que le travail n'est pas fait. Globalement, au fur et à mesure que j'expérimente autour des exercices canoniques, je note des améliorations dans les travaux écrits : meilleure relecture, analyses plus fines. Actuellement, au sujet d'un cours en L3, je cherche un moyen d'ouvrir davantage le travail des étudiants vers la recherche. J'ai l'impression de les canaliser un peu trop avec des exercices scolaires.
Il y a deux choses qui m'ont aidée à sortir du moule dans lequel je me suis formée : un cours intensif de langue vivante (langue et culture) que j'ai suivi à l'étranger, et l'échange avec mes collègues de littérature comparée (qui sont moins enfermés dans les exercices explication-dissertation que les collègues de française).
Un conseil biblio : Markus Brauer, Enseigner à l'université. Conseils pratiques, astuces, méthodes pédagogiques, Armand Colin, 2011.
- ElyasEsprit sacré
Zagara a écrit:Merci Philomèle ce sont de belles pistes ça fait réfléchir
Effectivement, peut être qu'il faut un peu "secondariser" sa pratique, surtout en L1 où il y a beaucoup de pertes une fois lâchés dans la fosse aux lions.
Je ne pense pas avoir le temps cette annéee de modifier ce qui est lancé, mais je profiterais bien de l'été pour réfléchir à comment dynamiser les TD de l'année prochaine.
C'est vrai que les exposés sont globalement médiocres, et souvent ce sont l'expression orale et le langage qui sont défaillants. Le problème central des TD, me semble-t-il, est qu'on demande aux étudiants de faire des exposés oraux alors qu'on ne leur laisse par ailleurs que très peu la parole. Du coup, ils n'ont aucune maîtrise de l'oral mais sont évalués là dessus :/ c'est un peu trop paradoxal à mon goût.
@Elyas : tu es mal tombé :/ j'ai plutôt connu ~20 mins de colle // ~40 mins de reprise où les élèves sont invités à poser des questions & participer. C'est le schéma que j'essaye de tenir.
Je ne crois pas. C'est une question de génération. Nous avons 13 ans d'écart et quand on m'explique le marasme qu'est devenu l'université, il était urgent de changer ce qui se faisait à mon époque. Enfin, je ne connais pas assez l'université, je m'y suis prodigieusement ennuyé ce qui m'a permis de faire autre chose qui me servent énormément encore actuellement. Heureusement, j'avais mes cours d'espagnol, de grec ancien et de paléographie latine médiévale pour sauver la mise aussi.
- PhilomèleNiveau 9
Zagara a écrit:Merci Philomèle ce sont de belles pistes ça fait réfléchir
Effectivement, peut être qu'il faut un peu "secondariser" sa pratique, surtout en L1 où il y a beaucoup de pertes une fois lâchés dans la fosse aux lions.
Je ne pense pas avoir le temps cette annéee de modifier ce qui est lancé, mais je profiterais bien de l'été pour réfléchir à comment dynamiser les TD de l'année prochaine.
C'est vrai que les exposés sont globalement médiocres, et souvent ce sont l'expression orale et le langage qui sont défaillants. Le problème central des TD, me semble-t-il, est qu'on demande aux étudiants de faire des exposés oraux alors qu'on ne leur laisse par ailleurs que très peu la parole. Du coup, ils n'ont aucune maîtrise de l'oral mais sont évalués là dessus :/ c'est un peu trop paradoxal à mon goût.
@Elyas : tu es mal tombé :/ j'ai plutôt connu ~20 mins de colle // ~40 mins de reprise où les élèves sont invités à poser des questions & participer. C'est le schéma que j'essaye de tenir.
Deux choses :
- les conditions de travail à l'université sont mauvaises : flottements lié aux changements de salle ou d'emploi du temps inopinés, photocopies pas faites ou perdues, video-projecteur récalcitrant, arrivées et départs d'étudiants pendant plusieurs semaines, investissement très variable des étudiants dans le cours selon le coefficient ou leur intérêt pour le domaine, problèmes psycho-sociaux divers et variés chez les étudiants, ta propre fatigue. C'est un fait. Tu fais ce que tu peux dans des conditions globalement hostiles.
- de ma courte expérience, je constate que la première fois que l'on me confie un cours nouveau (oeuvre, niveau, voire cours dans une autre UFR), je ne suis jamais très satisfaite de ce que je fais. Cela va toujours beaucoup mieux la deuxième année après ajustement. Je me prépare toujours à faire un cours "qui passe", sans plus, lorsque je le fais pour la première fois et ne m'en formalise pas davantage (et parfois j'ai de bonnes surprises, lorsque je vois que les étudiants accrochent bien).
- NihtFidèle du forum
Pas de conseils à donner (je suis en sciences et nos séances de TD sont en fait des séances d'exercices), mais il est très intéressant de vous lire, je me suis toujours demandé à quoi pouvait bien ressembler une séance de TD en lettres ou sciences humaines (surtout à 50 étudiants).
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Burnt me at the stake, you thought I was a witch
Centuries ago, now you just call me a bitch
Man's world, Marina
- User5899Demi-dieu
Marie Laetitia a écrit:Non mais je sais, je suis irrécupérable. Je suis capable de m'amuser énormément avec n'importe quel commentaire de texte ou n'importe quel un sujet de dissert... (et le pire, c'est que visiblement, les étudiants s'en rendaient compte ). Même au collège, j'adore faire travailler les élèves là-dessus, leur tendre des pièges, les bousculer de questions dans tous les sens... C'est tout à fait le même principe.
J'adore ça aussi, mais ça m'est venu de la prépa. Je n'ai pas l'impression qu'en LC, les copains à la fac avaient cette alternance CM/TD.
- JennyMédiateur
J'ai eu aussi des reprises de 5-10 minutes, comme Elyas.
- RogerMartinBon génie
Je suis en anglais, donc la problématique c'est surtout d'éviter le gloubi-boulga en exposé.
J'utilise une méthode un peu bizarre mais qui marche pour moi. Lorsque les étudiants passent à l'oral, je suis au tableau et je prends des notes comme si j'étais en cours ; je les interromps quand je ne comprends pas ce qu'ils disent, ou quand le contenu ne va pas (erreur ou hors-sujet), donc il n'y a que des choses "justes" au tableau. Je fais les compléments nécessaires au fil de l'exposé, en leur demandant rapidement avant s'ils vont évoquer le point plus loin ou pas avant -- et là je ne note plus au tableau, je parle!
Points positifs:
- les autres peuvent suivre et noter un cours sans âneries
- ils apprennent des tonnes d'abréviations utiles, et l'orthographe de certains mots
- cela évite la reprise avec redites (ou sans), à toute vitesse, si je fais une reprise c'est plutôt un point de méthode ou un complément de contenu
- je n'éprouve pas moi l'envie de me jeter par la fenêtre d'ennui, et j'ai l'impression que le TD avance
- j'ai beaucoup moins d'exposés bidons dits d'enfumage puisqu'à tout moment je peux leur demander où il sont aller piocher tel ou tel élément, ou exiger qu'ils expliquent un terme savant.
Points négatifs:
- je ne garde pas de trace de ce qu'a fait l'étudiant à moins de relever ses notes, il faut donc juste après la séance que je prenne le temps de rédiger une appréciation et de noter (je leur communique le tout à la dernière séance du semestre)
- ils n'ont pas la parole en autonomie complète pendant 20/30 minutes comme dans la méthode traditionnelle
J'utilise une méthode un peu bizarre mais qui marche pour moi. Lorsque les étudiants passent à l'oral, je suis au tableau et je prends des notes comme si j'étais en cours ; je les interromps quand je ne comprends pas ce qu'ils disent, ou quand le contenu ne va pas (erreur ou hors-sujet), donc il n'y a que des choses "justes" au tableau. Je fais les compléments nécessaires au fil de l'exposé, en leur demandant rapidement avant s'ils vont évoquer le point plus loin ou pas avant -- et là je ne note plus au tableau, je parle!
Points positifs:
- les autres peuvent suivre et noter un cours sans âneries
- ils apprennent des tonnes d'abréviations utiles, et l'orthographe de certains mots
- cela évite la reprise avec redites (ou sans), à toute vitesse, si je fais une reprise c'est plutôt un point de méthode ou un complément de contenu
- je n'éprouve pas moi l'envie de me jeter par la fenêtre d'ennui, et j'ai l'impression que le TD avance
- j'ai beaucoup moins d'exposés bidons dits d'enfumage puisqu'à tout moment je peux leur demander où il sont aller piocher tel ou tel élément, ou exiger qu'ils expliquent un terme savant.
Points négatifs:
- je ne garde pas de trace de ce qu'a fait l'étudiant à moins de relever ses notes, il faut donc juste après la séance que je prenne le temps de rédiger une appréciation et de noter (je leur communique le tout à la dernière séance du semestre)
- ils n'ont pas la parole en autonomie complète pendant 20/30 minutes comme dans la méthode traditionnelle
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
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Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- RosanetteEsprit éclairé
Ah, RogerMartin, je sens que je vais m'inspirer de ta prise de note au tableau, mais en essayant de ne pas les interrompre, quitte à avoir mon calepin en même temps pour noter les points de l'exposé à discuter. En faisant une reprise derrière, sous forme de complément.
- Marie LaetitiaBon génie
Jenny a écrit:J'ai eu aussi des reprises de 5-10 minutes, comme Elyas.
Ça me suprend et m'attriste un peu qu'Elyas et toi (et bien d'autres encore) aient pu avoir un souvenir aussi mitigé de la fac. En repensant à la majorité des cours (CM et TD) (bon, heu, pas ceux de contemporaine, c'était pas possib'), j'en garde le souvenir d'avoir enfin eu l'impression d'être vivante et de recevoir enfin des enseignements d'une grande qualité, tellement au-dessus de ce que j'avais pu entendre dans le secondaire...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Cripure a écrit:Marie Laetitia a écrit:Non mais je sais, je suis irrécupérable. Je suis capable de m'amuser énormément avec n'importe quel commentaire de texte ou n'importe quel un sujet de dissert... (et le pire, c'est que visiblement, les étudiants s'en rendaient compte ). Même au collège, j'adore faire travailler les élèves là-dessus, leur tendre des pièges, les bousculer de questions dans tous les sens... C'est tout à fait le même principe.
J'adore ça aussi, mais ça m'est venu de la prépa. Je n'ai pas l'impression qu'en LC, les copains à la fac avaient cette alternance CM/TD.
La qualité des prépas varie sans doute pas mal aussi, d'une ville à l'autre. Celle qui se trouvait dans la Grande Ville où j'étais étudiante n'était pas réputée, en tout cas. Et puis entre les filières à la fac, les différences peuvent être importantes.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- PhilomèleNiveau 9
RogerMartin a écrit:
Points négatifs:
- je ne garde pas de trace de ce qu'a fait l'étudiant à moins de relever ses notes, il faut donc juste après la séance que je prenne le temps de rédiger une appréciation et de noter (je leur communique le tout à la dernière séance du semestre)
Et en prenant le tableau en photo (grâce à la technologie moderne des smartphones et tablettes, ou en apportant l'appareil photo de vacances) ?
Je suis sûre que le geste ferait forte impression…
Ou carrément, en prenant des notes sur ordinateur (enregistrées), projetées au mur avec un vidéo-projecteur ? Chez moi, les salles équipées sont peu nombreuses et prises d'assaut. Par contre, on peut réserver des vidéos-projecteurs portatifs rapides à brancher et à connecter en début de cours et je n'ai pas encore eu de mauvaise surprise technique avec ces machines.
- CatheloseNiveau 3
Bonjour,
Voilà...je suis prof, en collège, depuis 30 ans. Comme je m'ennuyais, je me suis lancée dans un M2 de médiévale que je vais soutenir sous peu (je flippe).
J'ai 55 ans. Ma prof me propose de prendre en charge des TD de médiévale l'an prochain en L1 : je flippe. Je ne sais pas si je vais accepter. Quel est le niveau d'un L1 ? Qu'elle charge de travail pour le prof ? Que proposer ?
La proposition est valorisante, mais j'aurais besoin des conseils éclairés de ceux qui pratiquent ces TD pour parvenir à faire mon choix. Je vous avoue que je me noie dans mon verre d'eau, mais que j'ai aussi conscience qu'il s'agit d'une expérience à vivre, bien que cela sans doute me demande, du moins j'en ai l'impression, une montagne de travail.
Voilà...je suis prof, en collège, depuis 30 ans. Comme je m'ennuyais, je me suis lancée dans un M2 de médiévale que je vais soutenir sous peu (je flippe).
J'ai 55 ans. Ma prof me propose de prendre en charge des TD de médiévale l'an prochain en L1 : je flippe. Je ne sais pas si je vais accepter. Quel est le niveau d'un L1 ? Qu'elle charge de travail pour le prof ? Que proposer ?
La proposition est valorisante, mais j'aurais besoin des conseils éclairés de ceux qui pratiquent ces TD pour parvenir à faire mon choix. Je vous avoue que je me noie dans mon verre d'eau, mais que j'ai aussi conscience qu'il s'agit d'une expérience à vivre, bien que cela sans doute me demande, du moins j'en ai l'impression, une montagne de travail.
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