Réforme de la voie professionnelle : pire que prévu "virage alarmant" selon le Café pédagogique

chmarmottine a écrit:

Jacq a écrit:

Valenny a écrit:
Chez nous, ambiance étrange : les profs de pro effectivement très choqués ont vraiment du mal à maintenir une réelle motivation. Par contre, pas mal de collègues d’enseignement général (pas tous heureusement) assez cools, ils pensent qu’ils pourront facilement se recaser, intouchables quoi, pas comme les pauvres profs de pro.
[...]

Si c'est le cas ils n'ont rien compris.

Dans mon ancien lycée, beaucoup de collègues du LP n'en peuvent plus et pensent qu'il est plus difficile d'enseigner en LP qu'ailleurs (ce qui est partie vrai). Je ne serais pas surprise que certains voient cette réforme comme une opportunité de changer d'air.

Ils pensent que leurs élèves leur ont été apportés par des cigognes venues d'Alsace ou ils savent que ces élèves sont passés par les collèges locaux auparavant et écoles encore avant ? Si dans certains secteurs les élèves sont affreux en LP c'est qu'ils l'ont été avant durant leur scolarité et que d'autres collègues en ont fait les frais.
Lorsque j'ai reproché leur attitude à des classes de LP les élèves m'ont toujours dit "on était pires avant".

Si leurs collègues espèrent peut-être des cours plus approfondis au collège par rapport à nos programmes de LP, ils vont vite déchanter. S'ils se portent volontaires, qu'ils aillent boucher les trous ailleurs ! Je leur cède ma place sans problème.

Bonsoir,
Je fais remonter sciemment le sujet dans le fil d’actualité.
N’étant pas au lycée aujourd’hui, j’ai demandé, entre autres, à une collègue si elle avait des informations sur « tout se qu’il se passe au LP en ce moment ».
Elle m’a répondu : sur quoi ?? Il se passe quelque chose ?

Valenny a écrit:Bonsoir,
Je fais remonter sciemment le sujet dans le fil d’actualité.
N’étant pas au lycée aujourd’hui, j’ai demandé, entre autres, à une collègue si elle avait des informations sur « tout se qu’il se passe au LP en ce moment ».
Elle m’a répondu : sur quoi ?? Il se passe quelque chose ?

Ouii pareil ! Une collègue qui n'avait rien entendu et n'était pas au courant. Heureusement j'ai l'impression que la majorité avait eu connaissance de la chose car cela a beaucoup fait parler. Comment font certains pour passer entre les mailles de l'information ?

Je ne suis pas certaine que beaucoup de collègues se tiennent au courant de l'actualité. Sur Néoprofs, nous sommes toujours sur le qui-vive (presque trop en ce qui me concerne). Après, il y a les heures syndicales, les mails et les affiches en salle des professeurs, si certains ne veulent rien voir... au bout d'un moment...
Sans compter que la solidarité ou l'esprit de solidarité dans un établissement relève aujourd'hui parfois du mythe.

HIS mardi midi chez nous... J'espère qu'il y aura du monde... Cette histoire de pacte non sécable est désolante. Mais bon, s'ils veulent jouer à ça, très bien... Je ne signerai pas et me contenterai désormais d'assurer mes cours. Plus de projets, plus de promotion de nos filières sur les salons de l'orientation, plus prof principal non plus tiens, pourquoi pas. Sérieux c'est du délire.

trompettemarine a écrit:
Sans compter que la solidarité ou l'esprit de solidarité dans un établissement relève aujourd'hui parfois du mythe.

Tout à fait. La solidarité n’existe pratiquement plus (ou en façade).

Chez nous une HIS devrait être déposée mais pas pour la semaine prochaine trop amputée (pour le début de semaine il est trop tard) donc pour le mardi de la suivante. Mais je trouve une fois de plus dingue que les plus concernés, les prof de matières pro (tout le monde est concerné, mais eux plus) ne se lancent pas. Il va encore falloir qu'un collègue de  matière générale aille demander (nous ne sommes pas les seuls syndiqués, bon-sang de bonsoir !). Passons.

Dans le lycée tout le monde cause mais si on ne les réunis pas, ils ne vont pas le faire. Les rumeurs : dans tel lycée de l'ouest du département ils pensent que telle section fermeraient à la rentrée. Une collègue de vente me dit que les AGORA seraient fusionnés avec les Accueil. Une autre pense qu'un lycée du centre de la plaine du département fermerait une (ou deux) sections tertiaires pour ouvrir de l'industriel en accord avec le secteur économique proche. Ca cause mais personne n'a lu les docs envoyés par les syndicats, notamment le SNUEP.

J'ai discuté cette AM avec la présidente de la FCPE de mon département qui n'était pas surprise d'entendre qu'on allait revenir vers elle (on l'avait déjà fait en début d'année scolaire). Demain les collègues du département vont faire passer des examens dans le lycée du "centre" du département. Il y aura des collègues de tous les établissements. J'ai demandé qu'ils établissent entre eux une liste de diffusion pour que nous puissions être au courant de la situation de chaque établissement et pouvoir coordonner ce qu'on pourrait transmettre aux asso de parents et nous coordonner. Par contre nous avons loupé, avec cette rencontre de tous les collègues d'une discipline, issus de tout le département, de convoquer la presse pour faire une déclaration commune. Il ne faut pas hésiter lorsque vous serez convoqués.

Rien de plus.
Rien de plus si ce n'est que, contrairement à ce que me disait un collègue (qui fait office de représentant syndical sans l'être) : "il faut attendre les précisions". Non, il ne faut pas attendre les précisions, il faut les devancer et alarmer.

Quand Radio France s'intéresse au lycée pro.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-territoriaux/lycees-professionnels-la-fausse-promesse-d-un-emploi-local-5371127
Je n'ai pas encore écouté mais l'émission met en doute la réussite de cette réforme partulierement en milieu rural, et second problème l'assignation d'une partie de la population à une carrière dont il sera difficile de sortir. C'est le résumé.
Edit: je viens d'écouter et je trouve que même en 15 minutes, elle réussit à montrer la complexité du lep, entre diplômes peu valorisés, jeune âge des diplômés, difficulté à trouver des stages, envies ou rêves des élèves, etc...
Intéressant. Et la ce n'est pas un syndicat ou des syndicalistes qui disent que le lep va dans le mur.

Ajonc35 a écrit:Quand Radio France s'intéresse au lycée pro.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-territoriaux/lycees-professionnels-la-fausse-promesse-d-un-emploi-local-5371127
Je n'ai pas encore écouté mais l'émission met en doute la réussite de cette réforme partulierement en milieu rural, et second problème l'assignation d'une partie de la population à une carrière dont il sera difficile de sortir. C'est le résumé.
Edit: je viens d'écouter et je trouve que même en 15 minutes, elle réussit à montrer la complexité du lep, entre diplômes peu valorisés, jeune âge des diplômés, difficulté à trouver des stages, envies ou rêves des élèves, etc...
Intéressant. Et la ce n'est pas un syndicat ou des syndicalistes qui disent que le lep va dans le mur.

Quelques éléments, en fin d'interview : "Sentiment que l'on ne va faire que les accroitre ces déterminismes" et "assignation territoriale"  puis une remarque  rappelant que le LP est une "formation intellectuelle et technique" [...], élément "absent du discours du président".

Je me pose une question. Qui , en dehors de EM  est à l'origine de ces idées? Le Medef, les présidents de région, un député qui veut montrer qu'il a des idées? Quelqu'un le sait- il?
On a besoin de sous. Diminution des apl. Durcissement des droits au chômage, maintenant c'est le lep. Et tout ce que j'ai oublié. Il est plus facile de s'attaquer aux plus fragiles.

Je suis désolée, j'arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, mais j'en discutais cet après-midi avec un ami, et on se demandait si les filières touchées par ces fermetures étaient déjà déterminées. Existe-t-il une carte, une liste, si possible par département de ce qui va disparaître ? Je pense à tous nos collègues, à tous nos élèves, passés et actuels, touchés par cette "réforme" sidérante, et ça me met dans une colère noire.

Non, rien encore.
Ça paraît compromis pour septembre, les dhg étant déjà tombées.

Cath a écrit:Non, rien encore.
Ça paraît compromis pour septembre, les dhg étant déjà tombées.

Merci Cath. Franchement, les DHG ont beau être tombées, je m'attends à tout venant de ce gouvernement, et surtout, de ce président.

@Hildegarde, J'ai vu passer une carte :



La carte est issue de ce dossier de presse du ministère : file:///C:/Users/user/Downloads/dossier-de-presse---r-former-les-lyc-es-professionnels-faire-du-lyc-e-professionnel-un-choix-d-avenir-pour-les-jeunes-et-les-entreprises-155246.pdf (p. 21)

Dans ce dossier ils évoquent bien septembre 2023 pour la fermeture de ces formations (-2600 places), et l'ouverture de 3000 places pour des formations plus proches des besoins actuels.

Aucun signe dans les établissements. Les voeux d'affectation des élèves de 3e sont en cours (ou 4e pour les troisièmes prépa pro qui ne s'appellent plus ainsi), les mutations intra en cours aussi, cette carte est une synthèse de ce qui est déjà annoncé pour la rentrée, je suppose.
Le "je suppose" est le problème. Nous n'avons jamais vu une communication aussi désastreuse d'un président qui dans sa démesure habituelle effectue des annonces tonitruantes et hypocrites (n'oublions pas que les sections les plus visées sont les sections AGORA et qu'il ne les mentionne pas parce qu'il est dans un lycée où il y a des AGORA), annonces suivies d'un SAV totalement défectueux qu'illustre bien le ministre.

Déjà cette carte présente les fermetures par régions et pas par académies.

Dans le Grand Est est indiquée la fermeture de 236 places élèves en "Comptabilité et Gestion". Ah bon ? Il resterait donc dans le Grand Est des bac pro ou CAP "comptabilité et gestion" ?  Faudrait-il croire que le "Grand Est" serait Jurassic  World, un lieu étrange où subsisteraient des sections qui n'existent plus... Que veulent-ils dire ? Ce sont des bacs ? Des BTS ?

AURA : 73 places en "emploi polyvalent dans le secteur tertiaire"... C'est super précis comme dénomination ! En plus 73 places c'est l'équivalent de 2 classes et 1/2 (si on imagine des classes de 30, en gros) et ce sur trois académies !

En Nouvelle Aquitaine, la carte évoque un nombre important de suppressions en "Support à l'action managériale". Là encore ce sont des BTS, pas des bac professionnels !

En PACA, là encore plusieurs académies, on indique la fermeture en majorité dans les "Métiers de la mode"... Formations pourtant très minoritaires. Est-ce à dire que dans ces académies il en reste plus qu'ailleurs ?

Val-Centre Val de Loire... 30 places en moins en "Emploi polyvalent dans le secteur tertiaire" (là encore, c'est super précis)... 30 places en moins ? Cela ne représente même pas une classe ! Ou deux classes de 15 élèves ?

Cette carte c'est du grand n'importe quoi. Un dossier de presse destiné donc à des journalistes qui sont sans doute les seuls à ne pas s'interroger sur sa fiabilité !

J'ai le même "je suppose" que Jacq. Je suppose aussi que des fermetures avaient déjà été prévues (et annoncées aux établissements concernés) pour la rentrée 2023. Je suppose aussi que cela était déjà le cas l'année dernière, du "comme d'habitude" quoi.
Enfin, je suppose que le gros des fermetures sera pour l'année prochaine afin que ce soit totalement terminé pour la rentrée 2026.

Petit ajout : dans mon établissement il y a 8 places au mouvement intra (plus même je crois, on doit atteindre la dizaine), dont trois créations de postes.
On imagine le mouvement s'effectuer et que finalement après le mouvement on indique "ah ben non, votre poste n'existe plus".

Je ne connais pas bien les formations de l'EN, mais cette carte m'a aussi interpellée et certaines dénominations me faisaient penser davantage à des BTS en effet.
J'ai aussi été interpellée par la création de " 3000 places". Déjà le nombre, mais aussi par le nombre d'enseignants nécessaires dans des cursus nouveaux. Même si tous les enseignants concernés par une disparition de leur poste souhaitaient se former à une nouvelle discipline, ils ne vont pas le faire en 2 mois ( de vacances, quand les centres de formation sont fermés, etc...). Tout cela manque de sérieux sauf... si les places concernées sont confiées aux cfa qui emploieront des professionnels dans les entreprises locales ( si elles peuvent les libérer) ou des professionnels reconvertis pour une part de leur travail dans la formation. Mais la aussi j'ai des doutes.
En fait pour EM, élèves, enseignants, professionnels sont des pions. ON s'asseoit autour d'une table et ON décide que tel pion va avancer, reculer. Sauf qu'EM n'a pas des pions en face de lui et que l'organisation est plus compliquée qu'un jeu d'échecs. Encore un manque de liens avec la base.
Ces jours derniers j'ai plutôt lu des articles, d'origine variée, défavorables à ces annonces sauf celui d'un directeur de MFR.

Il a oublié un facteur important : la force d'inertie du système...

Comme vous l'avez relevé, cette carte est issue du "dossier de presse". De même le président et le ministre ont avant tout communiqués dans la presse. Bref, pour la rentrée 2023, il y a beaucoup de com', car cette séquence fait partie de la stratégie présidentielle pour sortir de celle sur les retraites.
Ca ne préjuge rien pour la rentrée 2024, mais pour 2023, il s'agit probablement que de formations dont il était déjà prévu qu'elles fermeraient (avec un nombre de places modeste par rapport aux 650 000 lycées professionnels).

Vous remarquerez par ailleurs que les DROM ne sont pas représentés sur cette carte, et qu'il n'y a pas d'effet d'annonce pour la Corse

@Laotzi : tout à fait d'accord. Aujourd'hui, les DGM sont déjà attribuées (depuis janvier) par les rectorats. Les postes sont déjà figés pour la rentrée 2023. L'orientation des jeunes de 3e sont déjà dans les tuyaux. Les IEN IO ont déjà lancé les travaux d'affectation.
Cette carte publie ce qui était déjà annoncé. Par contre, les annonces présidentielles et les effets de fermeture/création concernent la rentrée 2024.

J'aimerais bien savoir qui (professeurs, élèves, filières...) était présent lors de la déblatération du Président à Saintes.

Nous avons ici sans doute des collègues de cette académie ou même cette ville. Qui était présent ? Quel public ? Sélectionné comment ? C'est un lycée polyvalent. Qui était là ? La SEP ? Les collègues d'AGORA (puisqu'il y a une filière AGORA dans cet établissement) étaient-ils conviés alors qu'ils savent que leur filière est la plus ciblée par les réductions de postes depuis des années ?

Il n’empêche qu'il est urgent de se mobiliser et pas seulement pour les filières mais aussi pour les annonces techniques de la réforme, notamment les annonces sur l'organisation de l'année de terminale et du soutien en groupes pour les classes de seconde en math et français. D'où sont tirées ces heures dédoublées ? De la DHG pour passer dans le "pacte" ?

Quid de la fameuse "autonomie de établissements" si ces heures sont prises sur la DHG ? Quid de l'autonomie des établissements pour la gestion des stages si on nous impose cette stupidité du bac en mars et des stages de terminale en fin d'année (bloquant les stages des autres niveaux de formation) ? Un stage n'est pas une période de mise à disposition des entreprises d'une main-d’œuvre formée gratuite mais bien une période de formation par l'entreprise de personne en cours de formation, pas en fin de formation.

zigmag17 a écrit:Vous remarquerez par ailleurs que les DROM ne sont pas représentés sur cette carte, et qu'il n'y a pas d'effet d'annonce pour la Corse  

Ils avaient déjà sortis les fusils, nos amis corses. Je sors...

B.astien a écrit:@Laotzi : tout à fait d'accord. Aujourd'hui, les DGM sont déjà attribuées (depuis janvier) par les rectorats. Les postes sont déjà figés pour la rentrée 2023. L'orientation des jeunes de 3e sont déjà dans les tuyaux. Les IEN IO ont déjà lancé les travaux d'affectation.
Cette carte publie ce qui était déjà annoncé. Par contre, les annonces présidentielles et les effets de fermeture/création concernent la rentrée 2024.

Par contre ces annonces sont tellement mal faites qu'elles sont catastrophiques pour les parents qui légitimement s'affolent car le système est peu connu pour eux et la peur persiste. Il est catastrophique aussi pour les mutations en cours et les collègues qui veulent ou doivent participer au mouvement intra.

Oui, pour l'année prochaine.
Les DGM seront impactées pour sept 2024.