les beaux gestes de nos chefs d'établissement

Pas de souvenirs de geste particulier pour ma part, mais j'ai en tête le principal de mes premières années de néotit à Bobigny. Ce chef savait que ce n'était pas facile pour nous qui débutions et qui étions souvent éloignés de nos proches de plusieurs centaines de kilomètres (nous étions une dizaine de néotit venus des quatre coins de la France). Il nous couvait un peu, prenait le temps de nous écouter, de nous conseiller, de nous remonter le moral, d'organiser régulièrement des "moments de convivialité" comme on dit aujourd'hui (à l'époque on disait tout simplement "apéro"   ). Il nous a permis de tenir le coup, clairement.

LadyOlenna a écrit:Pas de souvenirs de geste particulier pour ma part, mais j'ai en tête le principal de mes premières années de néotit à Bobigny. Ce chef savait que ce n'était pas facile pour nous qui débutions et qui étions souvent éloignés de nos proches de plusieurs centaines de kilomètres (nous étions une dizaine de néotit venus des quatre coins de la France). Il nous couvait un peu, prenait le temps de nous écouter, de nous conseiller, de nous remonter le moral, d'organiser régulièrement des "moments de convivialité" comme on dit aujourd'hui (à l'époque on disait tout simplement "apéro"   ). Il nous a permis de tenir le coup, clairement.

J'ai connu un CDE, à Creil, qui recevait, en début d'année (mi/fin-septembre), tous les nouveaux arrivants dans son établissement pour s'assurer que tout allait bien dans nos vies perso (installation, trajets pour rejoindre nos terres d'attache, du coup emploi du temps, etc.).

J'ai le même souvenir que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour mon premier principal de T1 à Creil et Mme PA adorée que je mentionnais souvent à l'époque. Il y avait effectivement les discussions, soutiens, les choses anormales où eux-mêmes surveillaient des fois la cour en cas de sous-effectif AED, faisaient des rondes dans les couloirs pour vérifier que tout allait bien -- et surtout le protocole d'accueil des nouveaux arrivants avec réunions régulières, formations spécifiques (utiles !), débriefing etc., les repas...

J'ai toujours dit que l'université m'avait formée disciplinairement, mais que Mme PA adorée m'a appris une grande partie de mon métier cette année-là. Parmi les nombreuses discussions que j'ai eues avec elle, une m'a particulièrement marquée après un cours de classe relais assez compliqué où il y avait eu un problème avec une autre adulte présente (qui n'en était pas à son coup d'essai). J'étais quasi mutique tellement je pensais que ma carrière allait s'arrêter pile là pour n'avoir pas su réagir comme il fallait, et elle avait su me faire sortir de ma transe (j'entends encore son "Parlez-moi, Mme Ergo"). Bien sûr, ç'avait été possible aussi parce que la confiance et la vraie bienveillance m'avaient semblé au cœur de leur direction d'établissement.

LadyOlenna a écrit:Je retiens donc de ce fil qu'un bon perdir est un perdir qui nourrit ses ouailles (crêpes, cassoulet, repas à domicile...)
Or à mon grand désespoir je suis une bien piètre cuisinière

Il suffit de savoir faire des EDT aux petits oignons.

J’ai eu un principal qui avait proposé de se charger personnellement d’un élève particulièrement ingérable, en attendant de lui trouver une meilleure solution. Cet élève passait donc ses journées dans son bureau, sauf lors de certains cours où les collègues se déclaraient prêts à l’accueillir.

Une adjointe organisait un goûter (pain d'épices, clémentines, chocolat chaud) chaque année à la St Nicolas. Une femme adorable et très humaine qui nous a malheureusement quittés beaucoup trop tôt.
Un CDE s'érigeait littéralement en rempart dès qu'on avait un problème avec un élève ou un parent d'élève.
Un autre adjoint s'arrangeait pour accorder à tout le monde les 2 voeux d'EDT. Jamais compris comment il y parvenait.

Mais ça, c'était il y a longtemps. Ces dernières années (depuis la réforme du collège, j'ai l'impression), j'ai malheureusement vu des CDE et des adjoints avec des méthodes de management plus que discutables.

Un jour où j'ai téléphoné en larmes en disant que je me sentais incapable de venir, j'ai déballé au téléphone l'enfer que me faisait vivre mon conjoint et le principal m'a soutenue et m'a incitée à aller dénoncer les faits à la justice. Sans son aide, je crois que je ne l'aurais jamais fait et je ne ferais peut-être partie des statistiques de feminicides.


Je rejoint Nestya... C'était il y a longtemps.

A mes débuts en région parisienne, le principal adjoint vérifiait les horaires des trains vers mon Sud-Ouest natal pour caler mon dernier cours du vendredi.
30 ans plus tard, ce n'est pas un geste particulier, mais l'enthousiasme sans faille et l'humanité de ma CDE, qui a su me redonner confiance et envie. Cette femme a changé ma vie.

J'ai eu un accident de voiture 3 jours avant les vacances d'été. Pas de blessures visibles mais des douleurs aux cervicales, dos... Voiture abimée et peur de conduire. Je n'ai pas participé au pot de départ de fin d'année (Trop fatiguée et sous le choc suite à l'accident). Quelques jours après, au début des vacances, j'ai reçu un appel très gentil de mon CDE pour prendre de mes nouvelles (mon état de santé physique, psychologique et l'état de ma voiture) . Mon CDE m' a aussi aidé pour rédiger mon dossier accident (car accident sur le temps de trajet du travail) .

Un ancien pro adjoint qui nous disait, quand on évoquait un élève ingerable: mais envoyez le moi, ça va me détendre.
. Il est proviseur maintenant, hâte qu'il revienne.

Premier enfant, parcours compliqué, travail très long avec des contractions depuis le début de la semaine.  Alors que j'avais déjà manqué un jour et demi de travail, pour emmener à deux reprises mon épouse aux urgences maternité en début de semaine ("faux travail" est l'expression consacrée), ma chef m'a dit de ne pas venir le vendredi pour pouvoir  l'emmener au CCT.

Mon épouse a beaucoup apprécié car elle était effrayée à l'idée d'y aller seule. Et moi à l'idée de la laisser y aller seule.

On a une adjointe juste géniale. Gentille et compétente,
c'est vraiment un bonheur de travailler avec elle. Je crois que sur 109 profs pas un n'a quelque chose de négatif à dire, pas un ... Elle va bientôt bouger et il y en a qui auront de la chance d'avoir de chouettes emplois du temps et toujours un sourire !

Merci pour ce fil qui me permets de remercier un CDE que je n'oublierai jamais.
J'ai subi une fausse couche, j'étais mortifiée à l'idée de ne pas revenir en cours... Il m'a appelée, m'a rassurée, ayant vécu un drame similaire. Me rassurant, me conseillant de prendre mon temps. L'année suivante, je suis devenue maman. Allaitant mon enfant, il m'a facilité l'accès à une salle intime où je pouvais tirer mon lait.
Un CDE humain, je mesure la chance que j'ai eue à ce moment là de ma vie de le trouver .

Quand mon père est tombé gravement et brutalement malade, et que j'étais seule à pouvoir accompagner aux RDV médicaux jusqu'à son hospitalisation en soins palliatifs... Même si ma tante essayait de prendre le relai, elle ne pouvait pas accompagner mon père tous les jours... J'essayais de caser les rdv sur mon temps libre... difficile... et j'allais bosser...
Le chef d'établissement m'a convoquée dans son bureau, me demandant ce que je faisais là...
"votre place est auprès de votre père... "
"oui, mais et mes cours ? je dois les assurer..."
"Allez prendre soin de votre père, je m'occupe de vos élèves..." Il m'a littéralement accompagnée à la porte du bahut !
Avec le CPE, il prenait en charge mes élèves quand les rdv médicaux divers ou avec le chef de service de l'hôpital pour les suites des soins se faisaient sur temps scolaire...
Un chef d'établissement particulièrement humain comme on a dû mal en rencontrer aujourd'hui...
Les larmes remontent de repenser à ce soutien qui m'a permis d'accompagner mon père pour ses derniers jours en toute sérénité...

Je suis dans un établissement vraiment sans histoire et en plus on a toujours eu la chance d'avoir des CDE compétents et ouverts. C'est peut-être parce qu'on est un établissement de fin de carrière et les CDE problématique ne vont pas jusque là.
Récemment, le proviseur adjoint :
- a réussi à me faire un EDT sur 2 jours en me laissant 2 jours de libre pour pouvoir gérer la tutelle de ma mère à 800 km
- a fait composer dans son bureau les 3 élèves qui ne s'étaient pas présentées 2 fois de suite au rattrapage du devoir
Il y a un peu plus longtemps, la proviseure m'a trouvé des heures supplémentaires quand mon mari a failli se retrouver au chômage.

Et pourtant, dans l'établissement, on ne parle pas toujours en bien de nos CDE. Il y a des collègues qui pleurent la bouche pleine.