- lene75Prophète
Je ne vois pas non plus ce qu'il y a d'humiliant, enfin disons ce qu'il y a de plus humiliant que de s'entendre dire devant tout le monde qu'on a une heure de colle, mais je ne le ferais pas non plus, parce qu'il y a des gens à qui ça ne plaît pas et que ça pourrait faire des histoires. J'ai toutefois des collègues qui le font, mais ils ont la personnalité qui va avec (des hommes pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, ni par les élèves ni par la direction).
- BaldredSage
C'est humiliant pour des 4e dans la mesure où c'est une punition jadis utilisée en Primaire, et donc une manière de les infantiliser. Je pense qu'il y a un risque de faire dégénérer la situation plutôt que de la calmer.
- lene75Prophète
Baldred a écrit:C'est humiliant pour des 4e dans la mesure où c'est une punition jadis utilisée en Primaire, et donc une manière de les infantiliser. Je pense qu'il y a un risque de faire dégénérer la situation plutôt que de la calmer.
Je ne vois pas le lien de causalité entre les deux affirmations. Si on va par là, on ne peut pas donner d'exercice supplémentaire parce que c'est une punition utilisée en primaire.
Il n'en reste pas moins que, sauf à avoir la personnalité qui va avec, il vaut mieux éviter une punition pour laquelle on ne sera pas soutenu. Quand on demande poliment à un élève de changer de place ou qu'on lui donne une quelconque punition, ou même qu'on lui demande de se taire, ça dégénère bien souvent, mais on a plus de chances d'être soutenu. L'exclusion de cours, ça dépend vraiment des établissements.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BaldredSage
lene75 a écrit:Baldred a écrit:C'est humiliant pour des 4e dans la mesure où c'est une punition jadis utilisée en Primaire, et donc une manière de les infantiliser. Je pense qu'il y a un risque de faire dégénérer la situation plutôt que de la calmer.
Je ne vois pas le lien de causalité entre les deux affirmations. Si on va par là, on ne peut pas donner d'exercice supplémentaire parce que c'est une punition utilisée en primaire.
Il n'en reste pas moins que, sauf à avoir la personnalité qui va avec, il vaut mieux éviter une punition pour laquelle on ne sera pas soutenu. Quand on demande poliment à un élève de changer de place ou qu'on lui donne une quelconque punition, ou même qu'on lui demande de se taire, ça dégénère bien souvent, mais on a plus de chances d'être soutenu. L'exclusion de cours, ça dépend vraiment des établissements.
Pourquoi faire semblant de ne pas comprendre ?
- lene75Prophète
Parce que je ne comprends réellement pas ? Et que tout le monde présente ça comme une évidence mais personne n'explique pourquoi il est évident que c'est plus humiliant que d'être exclu, envoyé au tableau pour s'y trouver en échec, de devoir revenir en heure de colle ou toute autre punition. J'ai connu le piquet, jusqu'au lycée, à la fin des années 90 (enfin à l'époque on appelait ça le "coin"), on ne trouvait ça ni mieux ni pire qu'autre chose, enfin si, beaucoup de mes copains qui craignaient leurs parents trouvaient ça plus sympa qu'un mot dans le carnet.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- mambouNiveau 2
Effectivement il faut avoir la personnalité qui va avec. Quand je pense que j'aurai pu tout simplement exclure.
- mimiNiveau 9
Dans l' absolu, je suis ok avec toi mais dans les faits, surtout au collège, ça fait punition antédiluvienne, type hussard noir de la République, associée à la règle sur les doigts, le bonnet d âne etc. etc.
Je suis bien plus vieille que toi et je n'ai jamais connu le coin au collège, ni n' ai jamais vu quiconque le pratiquer parmi mes collègues.
J'ajoute que sur du gros dur bien armé, coller au piquet peut être l'occasion de déclencher diverses pitreries bien croquignolettes.
Je suis bien plus vieille que toi et je n'ai jamais connu le coin au collège, ni n' ai jamais vu quiconque le pratiquer parmi mes collègues.
J'ajoute que sur du gros dur bien armé, coller au piquet peut être l'occasion de déclencher diverses pitreries bien croquignolettes.
- CleroliDoyen
J'ai puni un élève, dans un passé lointain, non en le mettant debout face au mur mais assis, avec sa table tournée face au mur du fond. Cela avait bien fait rigoler ses copains et il s'était calmé définitivement. Je prends conscience que c'était une autre époque car je n'aurais pas l'idée de le refaire.mimi a écrit:Dans l' absolu, je suis ok avec toi mais dans les faits, surtout au collège, ça fait punition antédiluvienne, type hussard noir de la République, associée à la règle sur les doigts, le bonnet d âne etc. etc.
Je suis bien plus vieille que toi et je n'ai jamais connu le coin au collège, ni n' ai jamais vu quiconque le pratiquer parmi mes collègues.
J'ajoute que sur du gros dur bien armé, coller au piquet peut être l'occasion de déclencher diverses pitreries bien croquignolettes.
- BaldredSage
lene75 a écrit:Parce que je ne comprends réellement pas ? Et que tout le monde présente ça comme une évidence mais personne n'explique pourquoi il est évident que c'est plus humiliant que d'être exclu, envoyé au tableau pour s'y trouver en échec, de devoir revenir en heure de colle ou toute autre punition. J'ai connu le piquet, jusqu'au lycée, à la fin des années 90 (enfin à l'époque on appelait ça le "coin"), on ne trouvait ça ni mieux ni pire qu'autre chose, enfin si, beaucoup de mes copains qui craignaient leurs parents trouvaient ça plus sympa qu'un mot dans le carnet.
Précisément pour la raison indiquée : la punition est en général proportionnée à l'âge, certaines sont donc plus humiliantes en jouant sur ce décalage. J'ai moi-même reçu l'éducation des "bons pères" qui savaient jouer à la perfection de tous les registres de l'humiliation publique. Sécher au tableau fait partie du jeu scolaire, "normal" quand c'est un simple constat, mais qui peut devenir humiliant si le prof en joue pour dévaloriser ou humilier publiquement. Jusqu'à quel âge as-tu trouvé normal d'ête envoyé au coin ? A quel âge ne l'aurais-tu plus supporté?
Tu as tout a fait le droit de ne pas voir les choses comme moi mais ton argument Si on va par là, on ne peut pas donner d'exercice supplémentaire parce que c'est une punition utilisée en primaire. me parait un peu court.
La punition est un vrai sujet : que cherchons nous à faire par quel moyen ?
- LemmyKHabitué du forum
Surtout si cela permet à l'autre partie de la classe de travailler dans le calme.trompettemarine a écrit:J'avoue qu'il m'est arrivé de franchir la ligne. C'est arrivé rarement, mais au bout d'un moment quand les punitions et les exclusions s'accumulent inutilement (malgré le soutien sans faille des cpe qui m'ont bien aidée), il m'est arrivé de mettre un élève dans le couloir avec sa table, porte ouverte pour que je le voie. Le CDE est passé par hasard et il lui a passé une sacrée semonce.
L'élève tourné vers le mur...je l'ai pratiqué quelquefois : l'élève fait l'imbécile pour se faire virer... et bien non, il copiera face au mur jusqu'à ce qu'il se calme. C'est rare, je le répète, mais je le referai si c'était à refaire.
J'ai de rares fois vidé un cartable ou jeté un classeur dans le couloir au collège comme au lycée (les élèves ont passé ensuite l'heure à ranger leurs affaires
correctement). C'était après de multiples rappels à l'ordre.
Je n'en suis pas fière, mais c'était ça où je quittais le cours. Avec l'expérience et une équipe soudée, cela ne m'arrive plus.
Mais il y a aussi des élèves en telle crise qu'on peut être à bout : l'élève qui se frappe ou frappe le mur, qui fait exprès d'être bruyant, qui hurle, qui crache (pour des raisons de détresse psychologique, certes, mais il a 28 élèves qui voudraient aussi avoir la paix).
J'ai toujours eu la chance d'être soutenue et comprise par les parents, eux-mêmes dépassés.
Lorsqu'on envoie un élève chez un collègue, on peut considérer qu'on l'humilie aussi. Mais qui ne le fait pas de temps en temps, pour au moins finir une fois le cours sans avoir à crier après un élève toutes les cinq minutes.
L'idéal est d'empêcher que le conflit ne survienne. On y parvient avec l'expérience.
Mais de là à vouer aux gémonies un professeur qui met exceptionnellement un élève debout quelques minutes au fond de la classe, il y a un pas.
Que celui qui n'a jamais jeté la première pierre, etc.
Des situations réellement humiliantes, j'en ai connu et je suis bien heureuse qu'elle soient interdites (un professeur nous mettait sur deux rangées, l'élève puni devait être frappé par tous les élèves).
Franchement, dans le public aujourd'hui, je ne connais plus de collègues qui humilient volontairement les élèves. Mais il arrive que l'on soit à la limite. L'idéal reste, je le répète, que l'élève soit géré par toute une équipe (aed, cpe, cde, infirmière, parents).
La théorie, c'est bien beau... mais l'art est difficile.
Je n'ai jamais frappé un élève (ma tutrice si !), je n'ai jamais dit à un élève qu'il était nul. Mais des coups de colère, j'en ai eus et j'en ai encore pour remettre certains élèves à leur place. Les mettre à l'écart le temps qu'ils se calment, ce n'est pas la fin du monde.
- CzarNiveau 9
Il y a une 10aine d'années, quand j'étais à l'université, master prépa concours j'étais en stage d'observation / mise en situation pendant un mois dans un collège public chic des beaux quartiers. Ma "tutrice" envoyait les élèves pénibles au coin ou debout dans le couloir porte ouverte. Cette dernière option était redouté par les élèves car il y avait le risque de croiser le CPE qui faisait des rondes dans le couloir et qui allait leur passer une soufflante.
- zigmag17Guide spirituel
Cleroli a écrit:J'ai puni un élève, dans un passé lointain, non en le mettant debout face au mur mais assis, avec sa table tournée face au mur du fond. Cela avait bien fait rigoler ses copains et il s'était calmé définitivement. Je prends conscience que c'était une autre époque car je n'aurais pas l'idée de le refaire.mimi a écrit:Dans l' absolu, je suis ok avec toi mais dans les faits, surtout au collège, ça fait punition antédiluvienne, type hussard noir de la République, associée à la règle sur les doigts, le bonnet d âne etc. etc.
Je suis bien plus vieille que toi et je n'ai jamais connu le coin au collège, ni n' ai jamais vu quiconque le pratiquer parmi mes collègues.
J'ajoute que sur du gros dur bien armé, coller au piquet peut être l'occasion de déclencher diverses pitreries bien croquignolettes.
Ah eh bien je le fais! Rarement mais c'est efficace. Je choisis plutôt l'option table calée contre le mur à hauteur du bureau. Radical. Les élèves détestent se trouver dos à la classe mais ils sont bien obligés de travailler puisqu'ils n'ont plus de public et se retrouvent avec le mur en face d'eux comme seul compagnon ( et le prof on ne peut plus près).
Le "piquet" je ne le ferais jamais. Je considère que c'est ajouter à la punition une dimension de grotesque et d' infantilisation dont les ados n'ont pas besoin vis-à-vis de leur pairs et je trouve cette posture dérangeante ( mes élèves sont âgés de 15 à 18 ans environ).
- sookieGrand sage
Cleroli a écrit:J'ai puni un élève, dans un passé lointain, non en le mettant debout face au mur mais assis, avec sa table tournée face au mur du fond. Cela avait bien fait rigoler ses copains et il s'était calmé définitivement. Je prends conscience que c'était une autre époque car je n'aurais pas l'idée de le refaire.mimi a écrit:Dans l' absolu, je suis ok avec toi mais dans les faits, surtout au collège, ça fait punition antédiluvienne, type hussard noir de la République, associée à la règle sur les doigts, le bonnet d âne etc. etc.
Je suis bien plus vieille que toi et je n'ai jamais connu le coin au collège, ni n' ai jamais vu quiconque le pratiquer parmi mes collègues.
J'ajoute que sur du gros dur bien armé, coller au piquet peut être l'occasion de déclencher diverses pitreries bien croquignolettes.
Ça je le fais régulièrement, c’est la table des « vilains » ou des « pas beaux » quand je dis ça au 3e, ils se marrent mais ils n’ont pas envie d’y aller. Ça peut permettre d’avoir un peu la paix rapidement, sans être obligé de s’arrêter pour rédiger la fiche d’exclusion, d’avoir l’élève exclu qui fait le malin en sortant et d’être dérangé par l’accompagnateur qui revient.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- sookieGrand sage
LemmyK a écrit:trompettemarine a écrit:J'avoue qu'il m'est arrivé de franchir la ligne. C'est arrivé rarement, mais au bout d'un moment quand les punitions et les exclusions s'accumulent inutilement (malgré le soutien sans faille des cpe qui m'ont bien aidée), il m'est arrivé de mettre un élève dans le couloir avec sa table, porte ouverte pour que je le voie. Le CDE est passé par hasard et il lui a passé une sacrée semonce.
L'élève tourné vers le mur...je l'ai pratiqué quelquefois : l'élève fait l'imbécile pour se faire virer... et bien non, il copiera face au mur jusqu'à ce qu'il se calme. C'est rare, je le répète, mais je le referai si c'était à refaire.
J'ai de rares fois vidé un cartable ou jeté un classeur dans le couloir au collège comme au lycée (les élèves ont passé ensuite l'heure à ranger leurs affaires
correctement). C'était après de multiples rappels à l'ordre.
Je n'en suis pas fière, mais c'était ça où je quittais le cours. Avec l'expérience et une équipe soudée, cela ne m'arrive plus.
Mais il y a aussi des élèves en telle crise qu'on peut être à bout : l'élève qui se frappe ou frappe le mur, qui fait exprès d'être bruyant, qui hurle, qui crache (pour des raisons de détresse psychologique, certes, mais il a 28 élèves qui voudraient aussi avoir la paix).
J'ai toujours eu la chance d'être soutenue et comprise par les parents, eux-mêmes dépassés.
Lorsqu'on envoie un élève chez un collègue, on peut considérer qu'on l'humilie aussi. Mais qui ne le fait pas de temps en temps, pour au moins finir une fois le cours sans avoir à crier après un élève toutes les cinq minutes.
L'idéal est d'empêcher que le conflit ne survienne. On y parvient avec l'expérience.
Mais de là à vouer aux gémonies un professeur qui met exceptionnellement un élève debout quelques minutes au fond de la classe, il y a un pas.
Que celui qui n'a jamais jeté la première pierre, etc.
Des situations réellement humiliantes, j'en ai connu et je suis bien heureuse qu'elle soient interdites (un professeur nous mettait sur deux rangées, l'élève puni devait être frappé par tous les élèves).
Franchement, dans le public aujourd'hui, je ne connais plus de collègues qui humilient volontairement les élèves. Mais il arrive que l'on soit à la limite. L'idéal reste, je le répète, que l'élève soit géré par toute une équipe (aed, cpe, cde, infirmière, parents).
La théorie, c'est bien beau... mais l'art est difficile.
Je n'ai jamais frappé un élève (ma tutrice si !), je n'ai jamais dit à un élève qu'il était nul. Mais des coups de colère, j'en ai eus et j'en ai encore pour remettre certains élèves à leur place. Les mettre à l'écart le temps qu'ils se calment, ce n'est pas la fin du monde.
Surtout si cela permet à l'autre partie de la classe de travailler dans le calme.
Tout à fait d’accord, Trompettemarine, j’aurais pu écrire tout pareil.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- MalagaModérateur
Pour moi, le côté humiliant vient du fait que mettre un élève ou un enfant au coin est une punition que l'on fait quand ils sont petits (jusqu'à 7/8 ans dans mon esprit). D'autre part, contrairement au fait de donner un exercice supplémentaire ou une heure de retenue, l'élève puni reste à la vue des autres pendant plusieurs minutes (alors que lorsqu'on annonce une heure de colle ou une croix dans le carnet, cela dure dix secondes et ensuite on passe à autre chose).
A titre personnel, ce n'est donc pas une punition que je donnerai à un élève.
A titre personnel, ce n'est donc pas une punition que je donnerai à un élève.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- SisypheHabitué du forum
Je ne punis pas non plus les élèves de cette façon parce que je trouve le risque de me le voir reproché en oubliant la cause, l'attitude de l'élève pénible, trop important. Je fais comme zigmag17 (habitude de LP ?), j'isole l'élève sur une table tout près de moi, face au mur. Il est assis, il peut voir le tableau, il bénéficie de ma présence, bref il est privilégié pour ses apprentissages. Je ne vois pas ce qu'on pourrait me reprocher. Je n'emploie pas l'expression "table des punis".
D'une manière générale, je trouve que la punition est un moment de plus en plus dangereux pour l'enseignant. Les élèves refusent de s'y soumettre, soutenus par leurs parents bien souvent. Quand les élèves oublient leur livre par exemple, je leur demande de recopier le texte pour la fois suivante. Un bras de fer s'engage alors. L'élève ne vient pas à l'heure suivante, comptant sur mon oubli plus tard. Je n'oublie pas. La fois suivante, voyant la punition non faite, je la double et j'appelle les parents. La fois suivante (après qu'ils aient séchés un ou deux cours espérant toujours que j'oublie), je les colle. La vie scolaire exige cette procédure (deux avertissements et un appel aux parents). Ils ne vont pas en colle. Celle-ci est reportée. Ils n'y vont toujours pas. Quand, le nombre d'heures de colle dépasse la demi-journée, elles sont fusionnées parce que "tu comprends, 6 heures de colle, ça n'a plus de sens." Bref, ils n'y vont pas et quand j'en parle à la direction, on me dit qu'il y a d'autres méthodes pour punir les élèves.
Alors si cette punition a fonctionné cette heure-là, réjouis-toi.
D'une manière générale, je trouve que la punition est un moment de plus en plus dangereux pour l'enseignant. Les élèves refusent de s'y soumettre, soutenus par leurs parents bien souvent. Quand les élèves oublient leur livre par exemple, je leur demande de recopier le texte pour la fois suivante. Un bras de fer s'engage alors. L'élève ne vient pas à l'heure suivante, comptant sur mon oubli plus tard. Je n'oublie pas. La fois suivante, voyant la punition non faite, je la double et j'appelle les parents. La fois suivante (après qu'ils aient séchés un ou deux cours espérant toujours que j'oublie), je les colle. La vie scolaire exige cette procédure (deux avertissements et un appel aux parents). Ils ne vont pas en colle. Celle-ci est reportée. Ils n'y vont toujours pas. Quand, le nombre d'heures de colle dépasse la demi-journée, elles sont fusionnées parce que "tu comprends, 6 heures de colle, ça n'a plus de sens." Bref, ils n'y vont pas et quand j'en parle à la direction, on me dit qu'il y a d'autres méthodes pour punir les élèves.
Alors si cette punition a fonctionné cette heure-là, réjouis-toi.
- BaldredSage
Il y a sûrement des études sur la punition, mais nous qui sommes au front en avons une pratique quotidienne, et l'arsenal n'est pas illimité : la douleur physique, le pilori, le pensum et le bannissement, avec tous les croisements possibles : l'heure de colle par exemple qui peut relever des 4 catégories. Les deux premiers relèvent de la maltraitance. Le pensum, arme traditionnelle est interdite sous la forme traditionnelle des lignes mais peut être habillé d'un vernis pédagogique qui passe encore, au collège en tout cas. Reste la mise au ban, la dernière arme, très bien décrite sous sa forme symbolique par @Sysiphe. Certains élèves ont besoin de faire l'expérience, non de la honte publique qu'ils pratiquent largement entre eux, mais de l'exclusion réelle ou symbolique du groupe. La table mise de côté ou dans le couloir peut jouer un rôle secondaire de pilori mais est surtout efficace par l'expérience de la limite : ici élève de la classe, là individu écarté de l'action, du groupe. C'est la punition utilisée sur ce forum.
Bien sûr, la punition s'use quand on s'en sert et l'exclusion peut être recherchée, c'est un métier où l'on ne s'ennuie jamais...
Bien sûr, la punition s'use quand on s'en sert et l'exclusion peut être recherchée, c'est un métier où l'on ne s'ennuie jamais...
- gnafron2004Grand sage
Je pense que les punitions sont comme la façon d'enseigner, ça dépend beaucoup de la personnalité du prof, et de celle des élèves concernés.
J'enseigne au collège, et il m'arrive de temps en temps de mettre un élève debout au fond de la classe (mais pas retourné) quand il ne cesse de se retourner et de s'agiter. J'exprime alors le pourquoi: tu vas aller te mettre au fond de la classe puisque ça a l'air de t'intéresser et tu vas rester debout puisque tu as besoin de bouger. Si ils ne sont pas vexables je peux le faire sur le ton de l'humour, mais je connais bien mes élèves, que j'ai souvent depuis deux ou trois ans, et ils me connaissent bien.
Il m'arrive aussi de mettre une table face au mur pour un élève ingérable qui ne fait rien à part le clown (mais c'est un cas, il devrait être en segpa et comme il s'ennuie à ne rien comprendre, il enquiquine tout le monde).
J'ai une collègue, retraitée, qui mettait les élèves à la porte- littéralement: ils devaient sortir, fermer la porte, et maintenir la poignée baissée pour qu'elle soit sûre qu'ils n'aillent pas se promener.
Je pense que l'humiliation ne vient pas tellement de la punition elle-même mais de la façon dont elle est imposée.
J'enseigne au collège, et il m'arrive de temps en temps de mettre un élève debout au fond de la classe (mais pas retourné) quand il ne cesse de se retourner et de s'agiter. J'exprime alors le pourquoi: tu vas aller te mettre au fond de la classe puisque ça a l'air de t'intéresser et tu vas rester debout puisque tu as besoin de bouger. Si ils ne sont pas vexables je peux le faire sur le ton de l'humour, mais je connais bien mes élèves, que j'ai souvent depuis deux ou trois ans, et ils me connaissent bien.
Il m'arrive aussi de mettre une table face au mur pour un élève ingérable qui ne fait rien à part le clown (mais c'est un cas, il devrait être en segpa et comme il s'ennuie à ne rien comprendre, il enquiquine tout le monde).
J'ai une collègue, retraitée, qui mettait les élèves à la porte- littéralement: ils devaient sortir, fermer la porte, et maintenir la poignée baissée pour qu'elle soit sûre qu'ils n'aillent pas se promener.
Je pense que l'humiliation ne vient pas tellement de la punition elle-même mais de la façon dont elle est imposée.
- lene75Prophète
J'ai aussi l'impression que c'est une affaire de personnes, professeur, élèves, mais aussi équipe, plus qu'autre chose.
Dans mon lycée, les collègues de STI (qui mettent les élèves au coin en terminale) nous préparent le terrain en jouant de leur virilité (ils en ont conscience) et rendent ainsi possible pour toute l'équipe une certaine relation avec leurs élèves qui apaise les relations : en gros ces élèves ont l'habitude d'être un peu bousculés et de ne pas mal le prendre. Au contraire, c'est un moyen d'obtenir leur respect, leur confiance... et leur sourire. Mais ça fonctionne aussi parce que ce sont des élèves qui se prêtent bien à ce genre de discipline : joueurs mais fair play. Tant qu'ils sentent qu'on est dans le "tu veux jouer, ça tombe bien moi aussi je suis joueur", avec un côté un peu paternaliste et sans méchanceté, ça fonctionne très bien, avec toutefois des différences entre ce que nous, enseignantEs de tronc commun et leurs profs hommes de matières techniques peuvent se permettre. C'est clairement un mode de relation qui ne fonctionne pas du tout avec les STMG.
Dans mon lycée, les collègues de STI (qui mettent les élèves au coin en terminale) nous préparent le terrain en jouant de leur virilité (ils en ont conscience) et rendent ainsi possible pour toute l'équipe une certaine relation avec leurs élèves qui apaise les relations : en gros ces élèves ont l'habitude d'être un peu bousculés et de ne pas mal le prendre. Au contraire, c'est un moyen d'obtenir leur respect, leur confiance... et leur sourire. Mais ça fonctionne aussi parce que ce sont des élèves qui se prêtent bien à ce genre de discipline : joueurs mais fair play. Tant qu'ils sentent qu'on est dans le "tu veux jouer, ça tombe bien moi aussi je suis joueur", avec un côté un peu paternaliste et sans méchanceté, ça fonctionne très bien, avec toutefois des différences entre ce que nous, enseignantEs de tronc commun et leurs profs hommes de matières techniques peuvent se permettre. C'est clairement un mode de relation qui ne fonctionne pas du tout avec les STMG.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- FlorentGDGNiveau 5
lene75 a écrit:Je pense que l'humiliation ne vient pas tellement de la punition elle-même mais de la façon dont elle est imposée.
Idem.
Quand j'en arrive a mettre un collégien au coin. Je le préviens avant "Attention, si tu te comportes encore comme un petit, tu sera sanctionné comme un petit!"
- mimiNiveau 9
Mouais...Méfiance. J'ai eu un jour un pataquès démentiel avec un parent . J'avais juste dit à son môme qui passait toutes ses heures à faire des piles de stabilo qu'il avait passé l'âge des duplos.
Ça a crié à l'humiliation, au traumatisme etc, etc.
Ça a crié à l'humiliation, au traumatisme etc, etc.
- Lord StevenExpert
"Humiliation" est un terme qui me semble des plus flous dans la mesure où une situation ne sera pas vécue identiquement par deux personnes. Ce postulat posé, on s'interdit tout... ou on s'autorise tout. L'un comme l'autre sont impossibles. Nous ne pouvons qu'être notre propre référentiel, et dans la mesure où il n'y a pas contact physique, nous gérons bien comme nous pouvons. Je n'enverrais pas un élève au piquet, non parce que c'est soi-disant humiliant, mais parce que contraindre à une station debout peut générer des problèmes.
En tout cas j'espère que personne ne viendra vous chercher des poux dans la tête parce que franchement il n'y a pas mort d'homme, et je trouve que être envoyer au piquet est moins humiliant que recevoir une note de 1/20. Mon référentiel.
En tout cas j'espère que personne ne viendra vous chercher des poux dans la tête parce que franchement il n'y a pas mort d'homme, et je trouve que être envoyer au piquet est moins humiliant que recevoir une note de 1/20. Mon référentiel.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- Aed2022Niveau 9
Franchement, je vois pas en quoi c’est grave. Ni humiliant. Si des élèves se moquent, faut les envoyer avec.
J’ai déjà mis des chaises devant pour que des élèves se calment. Il y a aussi l’option du couloir mais c’est plus risqué on ne peut pas réellement surveiller les élèves ... avec mes 5emes, le couloir ils vont surtout mettre le bazar dans les cours. Et les heures de retenues, tig ils. S’en fichent. Le seul moyen c’est de les isoler / crier / privé d’activité.
J’ai déjà mis des chaises devant pour que des élèves se calment. Il y a aussi l’option du couloir mais c’est plus risqué on ne peut pas réellement surveiller les élèves ... avec mes 5emes, le couloir ils vont surtout mettre le bazar dans les cours. Et les heures de retenues, tig ils. S’en fichent. Le seul moyen c’est de les isoler / crier / privé d’activité.
- Aed2022Niveau 9
Virer des élèves. C’est bien beau en théorie. En pratique, Mais on fait comment quand nos perms sont pleines, que la moitié des collègues sont absents, les cpes en réunion,etc.
Pour récupérer ces élèves ?
Merci aux professeurs qui comprennent ça !
Pour récupérer ces élèves ?
Merci aux professeurs qui comprennent ça !
- mimiNiveau 9
Je dis simplement qu'avec des parents procéduriers, toute punition qui sort des clous ( et le piquet en est une)peut devenir un réel problème.
Et ,nous aussi notre classe est pleine. Quand je vire, ce qui doit m'arriver une fois tous les 3 ans, c'est que je considère que je n'ai plus de temps à perdre avec un individu qui fait perdre celui des 29 autres.
Et ,nous aussi notre classe est pleine. Quand je vire, ce qui doit m'arriver une fois tous les 3 ans, c'est que je considère que je n'ai plus de temps à perdre avec un individu qui fait perdre celui des 29 autres.
- Aed2022Niveau 9
Le fait est que pour des raisons évidentes de sécurité un élève ne peut théoriquement pas être seul. Mais là Théorie et la pratique sont deux choses différentes.
Et que la vie scolaire doit aider les profs, mais l’exclusion doit être en dernier recours. Si je suis toute seule au bureau (oui, ça peut arriver), que mes cpes ont des réunions (ça arrive souvent) , et que les permanences sont pleines (version collège du coup), l’élève exclu sera en autonomie. Et que si il se blesse à ce moment, faute de moyen de surveillance, c’est la responsabilité de la vie sco qui est mis en cause !
Après oui c’est un point de vue égoïste mais c’est la réalité du terrain.
Et que la vie scolaire doit aider les profs, mais l’exclusion doit être en dernier recours. Si je suis toute seule au bureau (oui, ça peut arriver), que mes cpes ont des réunions (ça arrive souvent) , et que les permanences sont pleines (version collège du coup), l’élève exclu sera en autonomie. Et que si il se blesse à ce moment, faute de moyen de surveillance, c’est la responsabilité de la vie sco qui est mis en cause !
Après oui c’est un point de vue égoïste mais c’est la réalité du terrain.
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