- ayoNiveau 6
Bonjour,
J'ai été absente presque trois ans. Je découvre donc depuis septembre le travail sur la nouvelle mouture du bac français. Et je suis un peu perplexe. L'approche linéaire des textes me semble monotone, les analyses fastidieuses. Je garde le souvenir d'un exercice bien plus dynamique lorsqu'on travaillait sur des problématiques et des plans différents. Mais c'était avant mes trois années de maladie. J'ignore donc si cette impression de "ramer" en classe aujourd'hui vient de moi ou de l'approche linéaire.
Pourriez-vous me donner des conseils pour varier un peu l'approche des textes? Nous délimitons toujours ensemble les mouvements du texte mais après je vis l'analyse linéaire comme un pensum. Peut-être que je m'y prends mal ou alors j'ai perdu mon allant, ce qui est malheureusement possible.
Merci de vos conseils si vous en avez.
Ayo
J'ai été absente presque trois ans. Je découvre donc depuis septembre le travail sur la nouvelle mouture du bac français. Et je suis un peu perplexe. L'approche linéaire des textes me semble monotone, les analyses fastidieuses. Je garde le souvenir d'un exercice bien plus dynamique lorsqu'on travaillait sur des problématiques et des plans différents. Mais c'était avant mes trois années de maladie. J'ignore donc si cette impression de "ramer" en classe aujourd'hui vient de moi ou de l'approche linéaire.
Pourriez-vous me donner des conseils pour varier un peu l'approche des textes? Nous délimitons toujours ensemble les mouvements du texte mais après je vis l'analyse linéaire comme un pensum. Peut-être que je m'y prends mal ou alors j'ai perdu mon allant, ce qui est malheureusement possible.
Merci de vos conseils si vous en avez.
Ayo
- Thierry75Niveau 10
Pourquoi l'analyse linéaire serait-elle un "pensum" ? Elle est ce qu'on en fait. En revanche, qu'elle nous soit IMPOSEE, c'est absurde, stupide et incompréhensible.
Et chronophage.
Et chronophage.
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Le moi est haïssable.
- NLM76Grand Maître
Je n'ai jamais compris cette idée que l'analyse linéaire serait un pensum. Les textes littéraires sont passionnants, et les analyser est fort intéressant. Je ne vois pas pourquoi le faire en suivant le mouvement du texte le serait moins.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
C’est vrai qu’on approche, on approche, mais ce serait bien de passer juste au texte, lui même, en fait.
- trompettemarineMonarque
L'explication linéaire évite de transformer l'explication en un pseudo puzzle qui illuminerait le texte. Certes, certains textes s'y prêtent moins bien que d'autres mais ils sont peu nombreux.
Chaque idée, chaque phrase, chaque ensemble de phrases ou de vers est une découverte, découverte chaque fois renouvelée par ce qui suit. Une explication linéaire est pour.moi comme la découverte d'un trésor qu'on prend le temps de découvrir parce que l'auteur l'a écrit ainsi. Peut-être qu'en l'envisageant ainsi, tu prendras plus de plaisir dans ce type d explication qui contraint davantage à s'appuyer sur ce que le texte dit que sur l'utilisation des outils formalistes qui finissaient par obscurcir le texte et le plaisir de sa lecture.
J'avoue pour ma.part que c'est la.lecture analytique qui ne me convenait pas.
Chaque idée, chaque phrase, chaque ensemble de phrases ou de vers est une découverte, découverte chaque fois renouvelée par ce qui suit. Une explication linéaire est pour.moi comme la découverte d'un trésor qu'on prend le temps de découvrir parce que l'auteur l'a écrit ainsi. Peut-être qu'en l'envisageant ainsi, tu prendras plus de plaisir dans ce type d explication qui contraint davantage à s'appuyer sur ce que le texte dit que sur l'utilisation des outils formalistes qui finissaient par obscurcir le texte et le plaisir de sa lecture.
J'avoue pour ma.part que c'est la.lecture analytique qui ne me convenait pas.
- Charles-MauriceNiveau 10
C'est le relevé des outils linguistiques, pratique qui a été plus ou moins imposée aussi, qui dénature le sens. Un texte n'existe souvent que comme partie d'un ensemble plus ample, l'œuvre, et, selon les cas la lecture purement linéaire ne permet pas toujours d'en rendre compte. En ce sens, toute pratique imposée a priori est formaliste, si elle est appliquée au pied de la lettre, sans jeu de mots...
- NLM76Grand Maître
Voilà le problème : "purement linéaire"... Évidemment qu'une lecture linéaire doit lire le texte comme une partie d'un ensemble, en particulier quand il est étudié dans le cadre de l'étude d'une œuvre complète. Mais évidemment, rien n'empêche, dans une lecture linéaire, de rapporter le texte au reste de l'œuvre, au contraire.Charles-Maurice a écrit:C'est le relevé des outils linguistiques, pratique qui a été plus ou moins imposée aussi, qui dénature le sens. Un texte n'existe souvent que comme partie d'un ensemble plus ample, l'œuvre, et, selon les cas la lecture purement linéaire ne permet pas toujours d'en rendre compte. En ce sens, toute pratique imposée a priori est formaliste, si elle est appliquée au pied de la lettre, sans jeu de mots...
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- IphigénieProphète
Ce qui me frappe ce sont ces interrogations récurrentes sur la « méthode » d’étude des textes et le besoin de son « renouvellement » pour « varier » les « approches » etc: il fut un temps décidément très lointain où on s’interrogeait sur les textes, pas sur les méthodes: c’est vraiment ça qui frappe. J’aurais tendance à dire que l’important n’est pas d’avoir « la » méthode mais d’apprécier les textes: tant qu’on focalise les élèves ( et les enseignants) sur « la »méthode c’est que les textes sont finalement juste le prétexte à l’application de la méthode qui fera plaisir à l’IPR.
Sinon effectivement le « purement » linéaire concentre bien le problème « d’approche » et son malentendu. Un peu comme la lecture « purement » méthodique, « purement » par axes ou « purement » composée : elle oublie le texte comme système global, organisé et cohérent dans son organisation pour en faire un puzzle façon tonton .
Sinon effectivement le « purement » linéaire concentre bien le problème « d’approche » et son malentendu. Un peu comme la lecture « purement » méthodique, « purement » par axes ou « purement » composée : elle oublie le texte comme système global, organisé et cohérent dans son organisation pour en faire un puzzle façon tonton .
- NLM76Grand Maître
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- IphigénieProphète
Voilà ce serait plus passionnant en effet .
- roxanneOracle
En plus, je me rends compte que varier les approches avec les élèves actuels, c'est ce qui marche le moins, ça les perd. C que je fais (et que je ne faisais pas avant), c'est que je guide beaucoup, beaucoup au début, puis de moins en moins. Là, ils ont un support qu'ils travaillent en groupe, puis ils se lancent (et j'ai de plus en plus de volontaires), on reprend, on complète. Et j'avoie qu'à la fin, je leur donne une lecture rédigée qui synthétise l'ensemble. Je sais que c'st discutable mais je me suis rendue compte que de toute façon, ils ne prennent plus en notes, il faut dicter, ça prend des plombes. Là, ils sont plus libérés, ils participent bien plus finalement. Mais, bon, ce n'est pas forcément idéal.
- IphigénieProphète
C’est certain Roxane j’observe que c’est une nécessité de plus en plus répandue aujourd’hui: il serait temps que les thuriféraires de « la » méthode se rendent compte que le seul problème est le niveau des élèves, pas la méthode quelle qu’elle soit ni ses variations de diktat au fil des ans, qui ne sont que le cache- misère peu efficace de ce délitement .
- roxanneOracle
Après, ils arrivent à des réflexions assez fines sur les textes je trouve, mais il leur manque une vision plus globale du texte.
- IphigénieProphète
il y a toujours heureusement des élèves très fins et qui s'en sortent, dans toutes les méthodes.roxanne a écrit:Après, ils arrivent à des réflexions assez fines sur les textes je trouve, mais il leur manque une vision plus globale du texte.
Moi mon constat était que bcp d'élèves arrivaient par tous ces efforts à intégrer une méthode de discours sur les textes.
Très peu à comprendre les textes, encore moins à les aimer ou les admirer.
Dans la très grande majorité des commentaires de bac qui "tournaient" correctement (je ne parle pas des trucs informes et immondes) j'étais bien incapable de savoir si le texte avait été compris ou pas: c'est dire qu'on parlait autour du texte, à son propos, mais on ne parlait jamais du texte. Dans toutes les méthodes.
- ayoNiveau 6
Merci beaucoup à ceux d'entre vous qui m'ont répondu. Je ne voulais lancer aucun débat juste vous faire part de mes difficultés à aborder mes explications de texte depuis ma reprise du travail. J'ai une classe de première serieuse mais faisant preuve d'une grande passivité. Et je m'interrogeais : cette passivité de mes élèves de 1re est-elle le fait de ma grande fatigue et de ma reprise toute récente du travail ou le résultat de l'approche linéaire de l'explication des textes pour l'oral. Vos réponses m'orientent malheureusement vers la première réponse.
J'appréciais aussi la réflexion sur les différentes problématiques et axes de réponse que supposaient les épreuves précédentes. Je trouvais cette "gymnastique" stimulante.
J'appréciais aussi la réflexion sur les différentes problématiques et axes de réponse que supposaient les épreuves précédentes. Je trouvais cette "gymnastique" stimulante.
- trompettemarineMonarque
Peut-être qu'ils écoutent... et là c'est une bonne chose.
Quand j'étais élève au lycée en français, on ne prenait jamais la parole, ce qui ne voulait pas dire que nos cerveaux ne fonctionnaient pas à plein régime.
Je me régalais.
Quand j'étais élève au lycée en français, on ne prenait jamais la parole, ce qui ne voulait pas dire que nos cerveaux ne fonctionnaient pas à plein régime.
Je me régalais.
- trompettemarineMonarque
C'est une bonne idée en effet.
Au collège que je redécouvre, les explications sont linéaires (en atteste aussi l'épreuve du brevet).
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