Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

C'est le fil où on se lâche ici?

Maroussia a écrit:C'est le fil où on se lâche ici?

Il y en a plusieurs comme ça.

J'ai longtemps hésité : cela fait plusieurs annés que je m'incris à l'agrégation "pour voir", mais que je n'y vais pas car je n'arrive pas à même faire semblant de m'y préparer et qu'en plus les épreuves écrites se passent durant les vacances d'hiver (pour ma zone  en tous les cas), vancances dont j'ai réellement besoin pour survivre (non je n'exagère pas). Mais ce matin en allant sur les réseaux sociaux (ou ici), j'ai "découvert" que la date de clôture des inscriptions au concours était ce soir, minuit. J'y ai un peu pensé aujourd'hui dans le métro pour aller au lycéé, puis j'ai été comme toujours happée par le boulot, les élèves, les stages, les réunions, les cours, les notes, les rapports d'incident, les ceci, les cela donc j'ai oublié. Il n'est pas 21h donc officiellement je peux encore m'inscrire, mais j'ai décidé que non : l'agrégation est un super challenge intellectuel, mais le métier restera le même et être devant des élèves, ce ne sera juste plus possible (même devant 2-3 choupinous, hein en LP on en a aussi plein de choupinous), en outre les évolutions du métier (programmées ou envisagées) sentent très mauvais... Donc ben voilà, je ne m'incrirai finalement pas à l'agrégation parce que je n'envisage simplement plus d'être prof. Je ne l'aurais pas obtenue, soyons clairs là dessus, mais je me disais que ce serait un moyen d'évaluer mon niveau d'anglais et donc du travail à accomplir, un but lointain mais un but quand même, même si je ne pense pas qu'avoir 0,223 / 20 car on ne connaît pas tous les noms de "groupes d'animaux" (je dis ça car un agrégé que je connais m'a vanté l'apprentissage de ce genre de listes de mots pour se différencier des autres candidats -je ne critique pas, je suis juste absolument pas intéressée-) atteste réellement de mon niveau en anglais... Donc voilà : il me reste offciellement un peu moins de 3h pour m'inscrire à l'agreg et même au CAPES, mais je ne le ferai pas. Ma 2ème (bon plutôt 6è en vrai) vie ne sera pas dans l'EN ou en tous les cas pas en tant que prof... Je précise que je sais que mon cas n'a rien d'intéressant ou de particulier hein mais il faut se rendre compte que certains profs comme moi ne veulent absolument plus rester prof, en France ou ailleurs d'ailleurs...

« L'Education nationale est "la plus grande enseigne de bricolage de ce pays", a dénoncé vendredi 2 décembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du Snes-FSU, alors les concours enseignants font face à une pénurie de candidats. Les inscriptions à ces concours se clôturent vendredi. Plus de 4 000 postes n'ont pas été pourvus à l'issue des concours de juillet. Le ministère a prolongé de deux semaines les inscriptions dans le premier et le second degré, jusqu'à vendredi. »

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/l-education-nationale-est-la-plus-grande-enseigne-de-bricolage-de-ce-pays-denonce-sophie-venetitay-la-secretaire-generale-du-snes-fsu_5518362.html

Lisak40 a écrit:J'ai longtemps hésité : cela fait plusieurs annés que je m'incris à l'agrégation "pour voir", mais que je n'y vais pas car je n'arrive pas à même faire semblant de m'y préparer et qu'en plus les épreuves écrites se passent durant les vacances d'hiver (pour la zone  en tous les cas), vancances dont j'ai réellement besoin pour survivre (non je n'exagère pas). Mais ce matin en allant sur les réseaux sociaux (ou ici), j'ai "découvert" que la date de clôture des inscriptions au concours était ce soir, minuit. J'y ai un peu pensé aujourd'hui dans le métro pour aller au lycéé, puis j'ai été comme toujours happée par mon boulot, les élèves, les stages, les réunions, les cours, les notes, les rapports d'incident, les ceci, les cela donc j'ai oublié. Il n'est pas 21h donc officiellement je peux encore m'inscrire, mais j'ai décidé que non : l'agrégation est un super challenge intellectuel, mais le métier restera le même et être devant des élèves, ce ne sera juste plus possible (même devant 2-3 choupinous, hein en LP on en a aussi plein de choupinous), en outre les évolutions du métier (programmées ou envisagées) sentent très mauvais... Donc ben voilà, je ne m'incrirai finalement pas à l'agrégation parce que je n'envisage simplement plus d'être prof. Je ne l'aurais pas obtenue, soyons clairs là dessus, mais je me disais que ce serait un moyen d'évaluer mon niveau d'anglais, sauf qu'en fait je ne pense pas qu'avoir 0,223 / 20 car on ne connaît pas tous les noms de "groupes d'animaux" (je dis ça car un agrégé que je connais m'a vanté l'apprentissage de ce genre de listes de mots pour se différencier des autres candidats -je ne critique pas, je suis juste absolument pas intéressée-) atteste réellement de mon niveau en anglais... Donc voilà : il me reste offciellement un peu moins de 3h pour m'inscrire à l'agreg et même au CAPES, mais je ne le ferai pas. Ma 2ème (bon plutôt 6è en vrai) vie ne sera pas dans l'EN ou en tous les cas pas en tant que prof... Je précise que je sais que mon cas n'a rien d'intéressant ou de particulier hein mais il faut se rendre compte que certains profs de LP comme moi ne veulent absolument plus rester prof, en France ou ailleurs d'ailleurs...

Tu peux devenir agrégée sans connaître les noms des groupes d'animaux, j'en suis la preuve (mais il faut se farcir pas mal de vocabulaire "au cas où" pour la traduction c'est sûr). En ce qui me concerne les groupes d'animaux m'intéressent plus que les différentes parties d'une voiture mais chacun son truc. Bon courage qu'oi qu'il en soit, que tu t'inscrives avant minuit ou pas.

La stagiaire rencontrée hier lors d’une visite d’école (3 classes, hyper ruralité), nous a dit que l’essentiel de ce qu’on leur disait à son lieu de formation tenait en une phrase : apprendre à gérer les parents. J’étais
Que l’inspe (ou son équivalent du privé) admette que l’éducation parentale et les relations avec les familles sont ce qu’il y a de plus difficile dans le métier de PE… ça en dit beaucoup sur l’état de notre métier et ça explique la désaffection.

Rue89 Strasbourg a écrit: Dans l’académie de Strasbourg, environ 20% des enseignants sont contractuels et n’ont pas eu de formation avant leur embauche. Face à l’immense charge de travail et à la difficulté du métier, beaucoup sont en souffrance et craignent que les élèves subissent leur manque d’expérience.

Un article de Rue89strasbourg en libre accès :
https://www.rue89strasbourg.com/celia-enseignante-cache-parents-contractuelle-semblant-maitriser-251730

VicomteDeValmont a écrit:« L'Education nationale est "la plus grande enseigne de bricolage de ce pays", a dénoncé vendredi 2 décembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du Snes-FSU, alors les concours enseignants font face à une pénurie de candidats. Les inscriptions à ces concours se clôturent vendredi. Plus de 4 000 postes n'ont pas été pourvus à l'issue des concours de juillet. Le ministère a prolongé de deux semaines les inscriptions dans le premier et le second degré, jusqu'à vendredi. »

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/l-education-nationale-est-la-plus-grande-enseigne-de-bricolage-de-ce-pays-denonce-sophie-venetitay-la-secretaire-generale-du-snes-fsu_5518362.html

Et surtout, ne copions pas ce qui fonctionne ailleurs:

La représentante du Snes-FSU souligne par ailleurs l'importance de garder un niveau master pour recruter les candidats, alors que le ministre Pap Ndiaye a récemment évoqué la possibilité de "pré-recruter à Bac +3 et rémunérer une formation en alternance, avec une forte pratique professionnelle de deux années supplémentaires". "Le fait de placer le concours en master permet quand même de s'assurer d'une bonne préparation disciplinaire, c'est à dire de maîtrise de la discipline que vous allez enseigner. C'est quand même ça le cœur de notre métier quand on se retrouve face aux élèves", insiste Sophie Vénétitay. "On ne s'improvise pas enseignant", ajoute la syndicaliste. "On l'a vu d'ailleurs en début d'année à travers toutes les opérations de job dating. On ne s'improvise pas enseignant, ça nécessite une formation solide et assez longue."

Quand on a des master MEEF qui élèvent le niveau de diplôme sans élever grand chose d'autre, la maîtrise de la discipline on l'assure en s'assurant qu'il y a de la concurrence au concours, pas en exigeant le grade de master qu'on n'exige que rarement dans les corps équivalents aux certifiés, dont voici quelques exemples:
- capitaine de police: concours à bac+3, 1 an et demi de formation;
- inspecteurs des finances publiques: concours à bac+3, un an de formation;
- attaché INSEE: concours à bac+2, deux ans de formation;
- ingénieurs des travaux (météo, publics de l'État, etc.): concours à bac+2, 3 ans de formation.
Pourquoi s'aligner sur les grades équivalents lorsqu'on peut à la place revendiquer, en tant que représentant syndical, un minimum de 6 ans de précarité après le bac ?

Lisak40 a écrit:J'ai longtemps hésité : cela fait plusieurs annés que je m'incris à l'agrégation "pour voir", mais que je n'y vais pas car je n'arrive pas à même faire semblant de m'y préparer et qu'en plus les épreuves écrites se passent durant les vacances d'hiver (pour ma zone  en tous les cas), vancances dont j'ai réellement besoin pour survivre (non je n'exagère pas).

L'agrégation interne a toujours lieu fin janvier, pour toutes les matières. Les épreuves écrites n'ont jamais lieu pendant les vacances.

emily4ever a écrit:

stench a écrit:

Maroussia a écrit:très bien, je prends note;  pour ma part, préparant des étudiant.e.s à des concours qui n'acceptent pas cette évolution orthographique et qui le font savoir, je signale, lorsque je rencontre cette orthographe modernisée, qu'elle n'est pas la plus académique (même si vous dites qu'elle est acceptée par l'Académie)

"étudiant.e.s" en revanche est une modernisation acceptée ?  



EXCELLENT!!! Merci ...c'est dur avec les Stalins en couches...la poutre dans l'oeil, toussa .....et ça prépare des étudiants en plus, pas étonnant que leur niveau est catastrophique avec des guides suprêmes de la sorte!

Emily4ever , "Stalins en couches...la poutre dans l'oeil" "ca prépare des étudiants en plus, pas étonnant que leur niveau est catastrophique avec des guides suprêmes de la sorte" , tout cela m'est destiné parce que j'ai signalé une orthographe non conventionnelle et non acceptée aux concours? Ce signalement t'amène à la conclusion que la chute du niveau des étudiants , niveau que tu juges "catastrophique", m'est imputable? Tu as bien fait de t'inscrire sur le forum dis donc!

Cette idée fait partie des légendes urbaines.
Nul besoin de connaître tous les taxons.
Un mot étant substituable par un mot de la même famille.
Tu ne sais pas dire " hibou" tu dis "chouette" ou "rapace".

Les candidats s'amusent souvent à faire peur aux autres candidats en racontant ce genre dhistoires complètement fantaisistes ( de nos jours en tout cas)

Mathador a écrit:

Et surtout, ne copions pas ce qui fonctionne ailleurs:

La représentante du Snes-FSU souligne par ailleurs l'importance de garder un niveau master pour recruter les candidats, alors que le ministre Pap Ndiaye a récemment évoqué la possibilité de "pré-recruter à Bac +3 et rémunérer une formation en alternance, avec une forte pratique professionnelle de deux années supplémentaires". "Le fait de placer le concours en master permet quand même de s'assurer d'une bonne préparation disciplinaire, c'est à dire de maîtrise de la discipline que vous allez enseigner. C'est quand même ça le cœur de notre métier quand on se retrouve face aux élèves", insiste Sophie Vénétitay. "On ne s'improvise pas enseignant", ajoute la syndicaliste. "On l'a vu d'ailleurs en début d'année à travers toutes les opérations de job dating. On ne s'improvise pas enseignant, ça nécessite une formation solide et assez longue."

Quand on a des master MEEF qui élèvent le niveau de diplôme sans élever grand chose d'autre, la maîtrise de la discipline on l'assure en s'assurant qu'il y a de la concurrence au concours, pas en exigeant le grade de master qu'on n'exige que rarement dans les corps équivalents aux certifiés, dont voici quelques exemples:
- capitaine de police: concours à bac+3, 1 an et demi de formation;
- inspecteurs des finances publiques: concours à bac+3, un an de formation;
- attaché INSEE: concours à bac+2, deux ans de formation;
- ingénieurs des travaux (météo, publics de l'État, etc.): concours à bac+2, 3 ans de formation.
Pourquoi s'aligner sur les grades équivalents lorsqu'on peut à la place revendiquer, en tant que représentant syndical, un minimum de 6 ans de précarité après le bac ?

Totalement d'accord. Le Master MEEF n'a que très lointains rapports avec l'excellence disciplinaire, il aurait même tendance à organiser la chute du niveau par ses exigences hallucinantes et décalées, comme je l'ai vu avec mes stagiaires, ou avec d'autres que je rencontre ça et là. Quand le concours était à bac+ 3 acquis, et qu'il y avait de la concurrence avant que ce métier ne soit délaissé, qu'une partie des candidats était du nombre des "bons" diplômés, certains bossaient apparemment comme des malades, et dans leur discipline, pour décrocher le concours. Je n'ai pas vécu ça car je l'ai passé en candidat libre, étant déjà fonctionnaire, mais c'est l'impression que j'ai eue. D'ailleurs par certaines notes lamentables qui furent les miennes (sauf les épreuves "techniques" où j'ai largement compensé), j'en déduis que la préparation était nécessaire.
Maintenant, les concours que tu cites sont d'un autre niveau réel que le capes, d'une tout autre tenue. Je les ai vus de l'intérieur comme de l'extérieur, un membre m'a confirmé ça par MP. C'st là qu'on voit que Vénétitay pédale à côté du vélo. Et ça ne nuit en rien aux carrières, Les Ifip terminent au premier grade à l'indice terminal de la HC. Les corps ouverts aux échelles lettres vont minimum à l'échelle B, sans barrage comme les agrégés, qui quoique jalousés dans le Landerneau sont quand même des traîne-savates dans ce domaine. Un major de police, cat B avec les 28% d'indemnités comptées pour la retraite touche un traitement d'agrégé HC. Il faudrait vraiment que les enseignants n'ayant jamais quitté l'école observent le vaste monde, il y a des choses à apprendre.

stench a écrit:

Maroussia a écrit:très bien, je prends note;  pour ma part, préparant des étudiant.e.s à des concours qui n'acceptent pas cette évolution orthographique et qui le font savoir, je signale, lorsque je rencontre cette orthographe modernisée, qu'elle n'est pas la plus académique (même si vous dites qu'elle est acceptée par l'Académie)

"étudiant.e.s" en revanche est une modernisation acceptée ?   ?

Oui Stench, même étonnement. C'est contradictoire de prôner à la fois "Au temps pour moi", et "étudiant.e.s"

Le plus aligné serait de prôner " Au temps pour moi", et "étudiant(e)s". C'est aussi plus sain, pas fan des évolutions récentes à tous niveaux.
D'autant que derrière parfois se cachent des lobbies et des volontés idéologiques pas toujours très claires - je ne crois pas du tout que ce soit le cas pour Maroussia du reste - mais ces évolutions posent un peu question pour plein de raisons.

Notons que la période de 2 semaines supplémentaires à pris fin et que nous n'avons pas eu de communiqués triomphants du ministère annonçant un raz de marée citoyen & bienveillant pour former nos chers apprenants. 2 hypothèses:

-L'augmentation des inscrits est insignifiante.
-Une grande humilité face au succès de cette mesure.

Éternel optimisme, je salue donc le ministère pour son humilité.

Czar a écrit:Notons que la période de 2 semaines supplémentaires à pris fin et que nous n'avons pas eu de communiqués triomphants du ministère annonçant un raz de marée citoyen & bienveillant pour former nos chers apprenants. 2 hypothèses:

-L'augmentation des inscrits est insignifiante.
-Une grande humilité face au succès de cette mesure.

Éternel optimisme, je salue donc le ministère pour son humilité.

De toute manière le ministère s'en tape. Il ne faut pas confondre effet d'annonce et volonté réelle. En réalité, le plan de saccage du métier fonctionne à merveille, la plus grosse administration du pays va s'effondrer. Que d'économies ...

Je me demande quand même combien ont coûté les publicités radio admirables que j’ai pu entendre.

Oui,moi aussi!

Lefteris a écrit:

Czar a écrit:Notons que la période de 2 semaines supplémentaires à pris fin et que nous n'avons pas eu de communiqués triomphants du ministère annonçant un raz de marée citoyen & bienveillant pour former nos chers apprenants. 2 hypothèses:

-L'augmentation des inscrits est insignifiante.
-Une grande humilité face au succès de cette mesure.

Éternel optimisme, je salue donc le ministère pour son humilité.

De toute manière le ministère s'en tape. Il ne faut pas confondre effet d'annonce et volonté réelle. En réalité, le plan de saccage du métier fonctionne à merveille, la plus grosse administration du pays va s'effondrer. Que d'économies ...

Ça commence à le chiffonner un peu, quand même, maintenant qu'il se rend compte que les fonctionnaires captifs ne peuvent pas se permettre de faire défection, plutôt que des contractuels qui peuvent retourner contre lui le jeu du bouche-trou (pour pécresser un peu, un contractuel, ça va, ça vient, c’est comma la queue du chien ).

pseudo-intello a écrit:
Ça commence à le chiffonner un peu, quand même, maintenant qu'il se rend compte que les fonctionnaires captifs ne peuvent pas se permettre de faire défection, plutôt que des contractuels qui peuvent retourner contre lui le jeu du bouche-trou (pour pécresser un peu, un contractuel, ça va, ça vient, c’est comma la queue du chien ).

Ca ne le chiffonne pas vraiment sur le fond, ils se tape complètement de l'avenir de l'EN, de la Nation, et comme tous les autres il gère son destin et sa carrière personnels. C'est seulement sur ce dernier point que ça peut coincer, car le consommateur-électeur, pas content, peut raccourcir ladite carrière. D'où la guerre de la communication, des éléments de langage, pour dire que ça marche, que ça va marcher, qui remplace tout.

Lefteris a écrit:

pseudo-intello a écrit:
Ça commence à le chiffonner un peu, quand même, maintenant qu'il se rend compte que les fonctionnaires captifs ne peuvent pas se permettre de faire défection, plutôt que des contractuels qui peuvent retourner contre lui le jeu du bouche-trou (pour pécresser un peu, un contractuel, ça va, ça vient, c’est comma la queue du chien ).

Ca ne le chiffonne pas vraiment sur le fond, ils se tape complètement de l'avenir de l'EN, de la Nation, et comme tous les autres il gère son destin et sa carrière personnels. C'est seulement sur ce dernier point que ça peut coincer, car le consommateur-électeur, pas content, peut raccourcir ladite carrière. D'où la guerre de  la communication, des éléments de langage, pour dire que ça marche, que ça va marcher,  qui remplace tout.

Je pense, sincèrement et à de rares exeptions près, que devenir ministre n'est qu'un tremplin pour un ailleurs. Avec un carnet d'adresses, le pouvoir est de leur côté. Regardez ceux qui ont juste " appeler " l'Elysée sans même traverser la rue, pour trouver un nouveau job. Et si les " seniors", licenciés de leur entreprise, ont du mal à trouver un travail, ce n'est pas leur cas, même pour les plus âgés.

Lefteris a écrit:

pseudo-intello a écrit:
Ça commence à le chiffonner un peu, quand même, maintenant qu'il se rend compte que les fonctionnaires captifs ne peuvent pas se permettre de faire défection, plutôt que des contractuels qui peuvent retourner contre lui le jeu du bouche-trou (pour pécresser un peu, un contractuel, ça va, ça vient, c’est comma la queue du chien ).

Ca ne le chiffonne pas vraiment sur le fond, ils se tape complètement de l'avenir de l'EN, de la Nation, et comme tous les autres il gère son destin et sa carrière personnels. C'est seulement sur ce dernier point que ça peut coincer, car le consommateur-électeur, pas content, peut raccourcir ladite carrière. D'où la guerre de  la communication, des éléments de langage, pour dire que ça marche, que ça va marcher,  qui remplace tout.

Il y a le discours affiché et le plan à peine secret. Officiellement, on veut recruter. In petto, on pense plutôt que ce serait bien de nous rajouter une troisième hsa obligatoire et qu'une armée de contractuels prennent notre place (sauf, poste prestigieux).
J'écoutais France Inter cette semaine. On interviewait des candidats aux concours: ce n'est pas l'argent qui les attire. Ils le disent ! J'étais stupéfait. Savent-ils ce qu'ils loueront avec à peine 2000 balles ? Sont-ce des moines ? N'ont-ils aucun désir de voyager, de consommer -tant mieux pour la planète, remarquez ? Comptent-ils sur leurs parents ou leur conjoint ? Je m'interroge sur le profil de ceux qui passeront les épreuves au printemps.

Ce n’est pas le profil des nombreux stagiaires affectés dans mon établissement. Le salaire les inquiète beaucoup, les fait hésiter (alors que les miens sont intéressés par leur stage, ont hâte de prendre des classes en main). Ils me posent des questions sur les heures supp, l’évolution de carrière. Ils sont bien conscients qu’ils vont avoir des difficultés à se loger.

J'ai dit à une collègue que j'avais été absent pour concours, maintenant j'ai des collègues de tous âges à qui je n'en ai pas parlé qui viennent me demander la démarche et si c'est dur...

Je crois surtout que le gouvernement espérait que sa campagne fonctionnerait, car ils ont du mal à recruter des contractuels également, et que ça doit aussi craquer dans les Rectorats, parce que ce n’est pas une sinécure de recruter des contractuels. Le problème du manque de cadres et d’employés qualifiés dans les métiers de service public devient difficilement à gérer. Je viens de lire un article de Que Choisir expliquant qu’une réforme des cotisations retraites des médecins visait à leur faire reprendre du service. La réforme des retraites aura aussi pour effet de retarder le départ d’une partie des enseignants, des soignants et des conducteurs de métro, entre autres, ça peut aussi expliquer l’urgence avec laquelle on la met en place. Mais en effet, qui se voit enseigner encore à 67 ans? Cela risque aussi de faire partir un certain nombre d’enseignants par peur de se retrouver bloqués. Mais tout le monde ne pourra pas partir non plus.