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- CaballeraNiveau 5
Bonjour à tous,
Je suis prof de français. J'ai commencé l'année en avertissant tous les élèves: internet avec moi c'est sanctionné. (Un emprunt: -2; deux: note divisée par 2; trois: zéro).
Bien sûr, au premier DM des 2nes, j'en prends plusieurs (6 ou 7) la main dans le sac. Je tiens à dire que le devoir n'impliquait pas moult analyses compliquées: choisir, dans une anthologie, trois poèmes, et me dire pourquoi - bref, donner deux-trois détails avec terminologie adéquate, vue en classe. J'applique le barême.
Evidemment, incompréhension de nombre de gamins, voire protestations auxquels je mets vite un terme.
Ce que je n'avais pas prévu (naïve que je suis), c'est que des parents m'ont écrit parce qu'ils ne comprenaient pas pourquoi je sanctionnais "internet, cet outil indispensable". J'ai deux mails comme ça, dont un plutôt agressif (tout en restant dans les formes). J'ai l'impression qu'à part ça, le gros des parents est d'accord, mais... c'est deux de trop.
Or, voilà que je reçois via Pronote un message du chef (que j'avais contacté pour autre chose sur cette classe), disant en substance qu'il avait vu les notes sur Pronote et que c'est mal avisé de mettre 0 si internet est utilisé pendant un DM. "On ne peut pas vraiment les en empêcher", "c'est un outil externe"...... remettant en cause la façon dont les profs du lycée, au moins dans ma discipline (mais pas seulement bien sûr!!!), considèrent internet et les DM... J'ai voulu consulter le règlement intérieur; il est opportunément inaccessible pr le moment.
Je vois venir le moment où ma hiérarchie me jette aux chiens pour apaiser des parents furieux. Où je vais devoir revenir sur une décision qui me paraît fondée sur le bon sens, le souci de l'équité, de l'authenticité, etc., au prix de ma crédibilité, de ma dignité, etc. J'ignore seulement si la cérémonie sacrificielle se passera au conseil de classe ou avant. Que x ou y ne comprennent pas qu'internet n'est pas leur cerveau, ou celui de leur enfant, tant pis pour eux (même si c'est un problème qui monte); mais je suis atterrée de cet avis de mon supérieur.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé? Que me conseillez-vous? (Pour l'instant, je me dis qu'il faut que j'en parle aux collègues, mais c'est bien d'avoir des avis extérieurs.)
Merci par avance pour vos réponses.
Je suis prof de français. J'ai commencé l'année en avertissant tous les élèves: internet avec moi c'est sanctionné. (Un emprunt: -2; deux: note divisée par 2; trois: zéro).
Bien sûr, au premier DM des 2nes, j'en prends plusieurs (6 ou 7) la main dans le sac. Je tiens à dire que le devoir n'impliquait pas moult analyses compliquées: choisir, dans une anthologie, trois poèmes, et me dire pourquoi - bref, donner deux-trois détails avec terminologie adéquate, vue en classe. J'applique le barême.
Evidemment, incompréhension de nombre de gamins, voire protestations auxquels je mets vite un terme.
Ce que je n'avais pas prévu (naïve que je suis), c'est que des parents m'ont écrit parce qu'ils ne comprenaient pas pourquoi je sanctionnais "internet, cet outil indispensable". J'ai deux mails comme ça, dont un plutôt agressif (tout en restant dans les formes). J'ai l'impression qu'à part ça, le gros des parents est d'accord, mais... c'est deux de trop.
Or, voilà que je reçois via Pronote un message du chef (que j'avais contacté pour autre chose sur cette classe), disant en substance qu'il avait vu les notes sur Pronote et que c'est mal avisé de mettre 0 si internet est utilisé pendant un DM. "On ne peut pas vraiment les en empêcher", "c'est un outil externe"...... remettant en cause la façon dont les profs du lycée, au moins dans ma discipline (mais pas seulement bien sûr!!!), considèrent internet et les DM... J'ai voulu consulter le règlement intérieur; il est opportunément inaccessible pr le moment.
Je vois venir le moment où ma hiérarchie me jette aux chiens pour apaiser des parents furieux. Où je vais devoir revenir sur une décision qui me paraît fondée sur le bon sens, le souci de l'équité, de l'authenticité, etc., au prix de ma crédibilité, de ma dignité, etc. J'ignore seulement si la cérémonie sacrificielle se passera au conseil de classe ou avant. Que x ou y ne comprennent pas qu'internet n'est pas leur cerveau, ou celui de leur enfant, tant pis pour eux (même si c'est un problème qui monte); mais je suis atterrée de cet avis de mon supérieur.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé? Que me conseillez-vous? (Pour l'instant, je me dis qu'il faut que j'en parle aux collègues, mais c'est bien d'avoir des avis extérieurs.)
Merci par avance pour vos réponses.
- Clecle78Bon génie
Ce message de ton chef est une honte. Contacte ton syndicat et vois avec tes collègues. Tu n'es pas payée pour noter internet. Franchement ça tourne au grand n'importe quoi.
- JennyMédiateur
Je fais référence aux textes de lois : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278911
Et je rappelle que le plagiat est considéré comme une fraude aux examens : https://siec.education.fr/mes-outils/dossier-mieux-comprendre-243/la-fraude-aux-examens.html
Et je rappelle que le plagiat est considéré comme une fraude aux examens : https://siec.education.fr/mes-outils/dossier-mieux-comprendre-243/la-fraude-aux-examens.html
- Hervé HervéFidèle du forum
Une solution, arrêter les devoirs maison qui si l'on prend toutes les matières sont très chronophages pour les élèves et nous donnent beaucoup de travail de correction pour un travail dont on ne sait pas qui l'a fait.
_________________
« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- ZybulkaHabitué du forum
Il faudrait que tu sois plus explicite : que veux-tu dire par "internet c'est sanctionné" ?
Est-ce que c'est que les élèves n'ont pas le droit de consulter internet lors des DM ? Si c'est ça, la règle semble intenable, et je ne sais pas trop que te conseiller maintenant que tu t'es engagé là-dedans (ou peut-être une sorte de "bon, allez, comme c'est votre premier devoir vous n'aviez pas bien compris la règle, donc je ne compte pas la note, mais à partir de maintenant ça marchera comme ça").
Ou bien est-ce que c'est le plagiat qui est sanctionné (donc le fait d'avoir recopié un passage d'un autre auteur sans mentionner la source) ? Si tel est le cas, tu n'as pas franchement besoin de l'appui de ton cde ni du règlement intérieur, c'est la loi qui interdit le plagiat. Donc tes élèves peuvent s'estimer heureux de simplement voir leur note réduite à zéro (manquerait plus qu'on les note pour le travail d'autrui !!!) et de ne pas être exposé·es à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende !
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278911
C'est souvent difficile pour les élèves de comprendre le principe du plagiat, il ne faut pas hésiter à leur expliquer précisément comment faire pour que ça ne soit pas du vol de propriété intellectuelle :
- soit s'inspirer de ce qui a été écrit et le réécrire à sa façon
- soit citer avec guillemets et mentionner explicitement la source.
Et évoquer quelques affaires de plagiat avec sanction pour montrer que ça peut être sévèrement puni, en rappelant aussi que les facs par exemple sont désormais dotées d'outils pour détecter assez efficacement le plagiat.
Est-ce que c'est que les élèves n'ont pas le droit de consulter internet lors des DM ? Si c'est ça, la règle semble intenable, et je ne sais pas trop que te conseiller maintenant que tu t'es engagé là-dedans (ou peut-être une sorte de "bon, allez, comme c'est votre premier devoir vous n'aviez pas bien compris la règle, donc je ne compte pas la note, mais à partir de maintenant ça marchera comme ça").
Ou bien est-ce que c'est le plagiat qui est sanctionné (donc le fait d'avoir recopié un passage d'un autre auteur sans mentionner la source) ? Si tel est le cas, tu n'as pas franchement besoin de l'appui de ton cde ni du règlement intérieur, c'est la loi qui interdit le plagiat. Donc tes élèves peuvent s'estimer heureux de simplement voir leur note réduite à zéro (manquerait plus qu'on les note pour le travail d'autrui !!!) et de ne pas être exposé·es à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende !
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278911
C'est souvent difficile pour les élèves de comprendre le principe du plagiat, il ne faut pas hésiter à leur expliquer précisément comment faire pour que ça ne soit pas du vol de propriété intellectuelle :
- soit s'inspirer de ce qui a été écrit et le réécrire à sa façon
- soit citer avec guillemets et mentionner explicitement la source.
Et évoquer quelques affaires de plagiat avec sanction pour montrer que ça peut être sévèrement puni, en rappelant aussi que les facs par exemple sont désormais dotées d'outils pour détecter assez efficacement le plagiat.
- HocamSage
Disons que tout dépend de ce que l'on considère être « un emprunt » à internet, et « deux emprunts », et comment les élèves ont réutilisé « internet ». « Internet c'est sanctionné » me paraît bien vague. À titre personnel, je ne vois pas bien comment appliquer le barème (et non barême) que tu proposes, mais je comprends le problème. Je ne suis pas dans la même matière mais la question se pose bien évidemment en langue. Si c'est un copier-coller intégral, ça pose problème, mais quand le travail de pompage est fait plus « finement », c'est parfois difficile d'appliquer le concept de plagiat. Dans tous les cas, la réponse du chef est à côté de la plaque car j'imagine que lui-même ne sait pas quelle est l'ampleur du problème, et qu'il se permette déjà un commentaire sur ta notation sans en savoir plus me paraît gênant.
- ProtonExpert
Quand on sait que certains collègues utilisent des cours venant d'internet ... :p
Sinon le conseil que l'on donne souvent : redonner en devoir des questions qui ont été faites en DM.
Pour le 0, ça me semble difficile à justifier sauf si tous le DM est constitué d'éléments recopiés de wikipedia et consorts.
Comment fais-tu pour déceler cela ? Tu ne tapes quand même pas dans google tout leur dm ?
Sinon le conseil que l'on donne souvent : redonner en devoir des questions qui ont été faites en DM.
Pour le 0, ça me semble difficile à justifier sauf si tous le DM est constitué d'éléments recopiés de wikipedia et consorts.
Comment fais-tu pour déceler cela ? Tu ne tapes quand même pas dans google tout leur dm ?
- JennyMédiateur
Compilatio, ça fonctionne très bien.
Avec un joli pourcentage de plagiat à agrafer à la copie. Je ne retape pas, je leur demande les DM en format numérique.
Avec un joli pourcentage de plagiat à agrafer à la copie. Je ne retape pas, je leur demande les DM en format numérique.
- pseudo-intelloSage
Je pratique aussi le zéro pour plagiat d'internet (j'y suis confronté quand mes élèves doivent résumer une œuvre). Je n'ai pas eu de souci pour l'instant. L'an dernier, toutefois, une maman a soutenu mordicus que non, sa fille n'avait pas utilisé Internet, et j'ai donc joint une capture d'écran (et la copie était de toutes manières assez parlante, entre les bouts de phrases de plagiat sans faute mais intégrés n’importe comment dans des portions de textes très charabiesques et à l'orthographe disons, créative de l'élève).
Tout dépend de l'exercice, mais typiquement, quand un élève pompe tout ou partie d'un résumé d’œuvre sur le net, c'est qu'il ne fait pas son travail (ça signifie souvent qu'il n'a pas lu l’œuvre).
Tes élèves ne seront pas connectés à Internet quand ils passeront le bac, ce n'est pas incongru de leur interdire l'usage de l'outil lorsqu'ils s'entraînent.
Contacte ton syndicat pour qu'un représentant aguerri sollicite un rendez-vous avec ton CDE.
Et puis si ta hiérarchie te lâche, arrête les DM, ça te fera moins de travail (ça te prendra une à deux heures de cours, ce qui te fera une à deux heures en moins à préparer).
Tout dépend de l'exercice, mais typiquement, quand un élève pompe tout ou partie d'un résumé d’œuvre sur le net, c'est qu'il ne fait pas son travail (ça signifie souvent qu'il n'a pas lu l’œuvre).
Tes élèves ne seront pas connectés à Internet quand ils passeront le bac, ce n'est pas incongru de leur interdire l'usage de l'outil lorsqu'ils s'entraînent.
Contacte ton syndicat pour qu'un représentant aguerri sollicite un rendez-vous avec ton CDE.
Et puis si ta hiérarchie te lâche, arrête les DM, ça te fera moins de travail (ça te prendra une à deux heures de cours, ce qui te fera une à deux heures en moins à préparer).
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- Ajonc35Sage
J'avais abandonné les DM quand je m'étais aperçue que je passais plus de temps à chercher sur quel site tel ou tel élève avait trouvé une aide ( un devoir tout fait ou plutôt un morceau). Le plus souvent les réponses se trouvaient dans le livre et le cours. Les DM étaient censés les aider à la fois sur le fond et la forme , ils en faisaient n'importe quoi, donc inutiles. Allez basta, j'avais arrêté de me prendre le chou.
- EnaecoVénérable
Personnellement, j'ai rendu les DMs facultatifs et avec un faible poids dans la moyenne générale.
(En revanche, indirectement, ils rapportent beaucoup aux élèves qui jouent le jeu car c'est un entrainement indispensable aux progrès et ça correspond à ce que j'attends d'eux en DS.)
Je ne m'inflige plus des paquets de copies ultra-chronophages et la galère de la notation (comment gérer l'équité entre A qui a "fait son DM avec l'aide de" B par rapport à C qui s'est débrouillé tout seul mais n'a pas tout réussi).
Ca n'est pas l'idéal car amplificateur d'inégalités mais cette solution a l'avantage d'être incontestablement la plus rentable pour moi...
(Ceux qui y perdent sont les flemmards qui se secouaient pour la note et qui n'avaient pas de copain meilleur qu'eux sur qui recopier. Pour les autres, rien ne change)
(En revanche, indirectement, ils rapportent beaucoup aux élèves qui jouent le jeu car c'est un entrainement indispensable aux progrès et ça correspond à ce que j'attends d'eux en DS.)
Je ne m'inflige plus des paquets de copies ultra-chronophages et la galère de la notation (comment gérer l'équité entre A qui a "fait son DM avec l'aide de" B par rapport à C qui s'est débrouillé tout seul mais n'a pas tout réussi).
Ca n'est pas l'idéal car amplificateur d'inégalités mais cette solution a l'avantage d'être incontestablement la plus rentable pour moi...
(Ceux qui y perdent sont les flemmards qui se secouaient pour la note et qui n'avaient pas de copain meilleur qu'eux sur qui recopier. Pour les autres, rien ne change)
- roxanneOracle
Oui. Là, j'ai donné un travail sur le carpe diem en poésie à partir d'une anthologie, une première partie sur les poèmes la deuxième plus personnelle. Bon, sans surprise, beaucoup de pompes sur la première. Mais, de la mauvaise pompe en plus, ou du grand n'importe quoi (l'élève qui prend un poème du XVIe et qui tape le nom sur google et tombe sur une pièce de théâtre du même nom du vingtième et recopie sans vergogne et sans réfléchir le truc avant de conclure sur le poète). Bon, je corrige ça vite, ça compense d'autres notes. Mais fini de jouer les détectives et de m'en prendre plein la tête par les parents. De toute faon, le devoir maison, c'est mort, ils trichent d'une façon ou d'une autre. Une collègue qui persiste à donner des commentaires à la maison "qui ne sont pas sur Internet" vient d'en faire l'expérience avec une partie des devoirs identiques et une crise d'hystérie de la classe le jour du rendu. On fait moins de devoirs, ou plus courts et c'est tout. Et on gagne en sérénité. Honnêtement, ton système me semble difficile à tenir. Mais tu n'aurais pas dû être désavoué. Compte de le devoir avec un petit coeff, tu leur expliques que ce sera le dernier . ou tu le comptes normalement et tu fais refaire une partie en classe avec une autre note. Trouve un truc pour garder la main tout en "cédant" sur ce devoir-là.
- lene75Prophète
Rien qu'à lire les commentaires des collègues, on voit que ces histoires de DM sont ingérables.
Une fraude est extrêmement facile à repérer, dans ma matière en tout cas.
L'élève pas malin recopie textuellement, c'est facile, il n'y a qu'à taper la phrase dans un moteur de recherche et prouver la fraude serait très facile si on ne nous sortait pas des arguments lunaires du type il a révisé sur Internet et appris par cœur.
L'élève pas malin mais qui se croit malin change l'ordre des mots ou essaie de mettre des synonymes. C'est encore plus flagrant parce que ses phrases ne tiennent pas debout.
L'élève un peu plus malin se contente de piller les idées, qu'il reformule à sa manière. C'est tout aussi facile à repérer mais beaucoup plus difficile à prouver dans la mesure où l'autorité et la compétence de prof ne sont pas reconnues. Si le sujet est traité en accès libre, on retombe dessus en tapant le sujet, s'il est en accès payant ou envoyé directement à l'élève, on ne pourra rien prouver. La fraude ne fait aucun doute mais elle sera remise en doute et on s'embarque dans un truc infernal.
Inutile de taper des copies entières dans des moteurs de recherche. Il suffit de le faire quand on a un doute, et bingo ! En fait, s'il n'y avait pas de preuve à apporter, ce ne serait même pas la peine d'aller vérifier. Ça crève les yeux. En 15 ans de carrière je n'ai encore jamais été confrontée à une erreur de la part du prof. Ma précédente collègue a été à deux doigts d'être frappée par un père d'élève dans une histoire de ce type. L'élève a fini par reconnaître qu'il avait "évidemment" triché... 5 ans plus tard.
Nous perdons toute crédibilité dans ces histoires, les élèves nous prennent vraiment pour des imbéciles, simplement parce que notre profession est déjà décrédibilisée. Ces affaires sont une excellente illustration de la considération qu'on a pour les enseignants et de leur autorité : n'importe quel pékin qui n'y connaît rien est considéré comme aussi apte que l'enseignant spécialiste de sa discipline à juger de l'authenticité ou non du travail des élèves.
Reste la dernière catégorie de fraude dont je ne peux pas mesurer l'ampleur : l'élève qui sait tricher intelligemment et qu'on ne repère pas. Ma collègue avait fait un sondage dans l'une de ses classes. Exaspérée par le nombre de copies inauthentiques, elle avait dit aux élèves que ceux qui pensaient avoir triché pouvaient refaire une travail et ne seraient pas sanctionnés. 25 élèves sur 35 ont déclaré avoir "au moins un peu" triché.
Un sujet non traité sur Internet n'existe pas. Un corrigé sur mesure, c'est 10€ pour peu qu'on ait 48h devant soi. Si 20 élèves se cotisent, ça fait 50cts chacun. Ça veut dire aussi que les techniques que nous proposent les inspecteurs, comme imposer des références, outre qu'elles dévoient l'épreuve, sont inefficaces. L'élève envoie le sujet et les références, textes ou autres, et il reçoit son corrigé clés en mains.
Bilan des courses, on ne fait plus de DM. Et comme avec la réforme il est devenu impossible de dégager des créneaux de 4h, voire des créneaux de 2h pour certaines classes, eh bien on se contente d'un ou deux bacs blancs dans l'année. Les élèves passent donc une épreuve à laquelle ils n'ont pas été préparés. Dont acte.
Une fraude est extrêmement facile à repérer, dans ma matière en tout cas.
L'élève pas malin recopie textuellement, c'est facile, il n'y a qu'à taper la phrase dans un moteur de recherche et prouver la fraude serait très facile si on ne nous sortait pas des arguments lunaires du type il a révisé sur Internet et appris par cœur.
L'élève pas malin mais qui se croit malin change l'ordre des mots ou essaie de mettre des synonymes. C'est encore plus flagrant parce que ses phrases ne tiennent pas debout.
L'élève un peu plus malin se contente de piller les idées, qu'il reformule à sa manière. C'est tout aussi facile à repérer mais beaucoup plus difficile à prouver dans la mesure où l'autorité et la compétence de prof ne sont pas reconnues. Si le sujet est traité en accès libre, on retombe dessus en tapant le sujet, s'il est en accès payant ou envoyé directement à l'élève, on ne pourra rien prouver. La fraude ne fait aucun doute mais elle sera remise en doute et on s'embarque dans un truc infernal.
Inutile de taper des copies entières dans des moteurs de recherche. Il suffit de le faire quand on a un doute, et bingo ! En fait, s'il n'y avait pas de preuve à apporter, ce ne serait même pas la peine d'aller vérifier. Ça crève les yeux. En 15 ans de carrière je n'ai encore jamais été confrontée à une erreur de la part du prof. Ma précédente collègue a été à deux doigts d'être frappée par un père d'élève dans une histoire de ce type. L'élève a fini par reconnaître qu'il avait "évidemment" triché... 5 ans plus tard.
Nous perdons toute crédibilité dans ces histoires, les élèves nous prennent vraiment pour des imbéciles, simplement parce que notre profession est déjà décrédibilisée. Ces affaires sont une excellente illustration de la considération qu'on a pour les enseignants et de leur autorité : n'importe quel pékin qui n'y connaît rien est considéré comme aussi apte que l'enseignant spécialiste de sa discipline à juger de l'authenticité ou non du travail des élèves.
Reste la dernière catégorie de fraude dont je ne peux pas mesurer l'ampleur : l'élève qui sait tricher intelligemment et qu'on ne repère pas. Ma collègue avait fait un sondage dans l'une de ses classes. Exaspérée par le nombre de copies inauthentiques, elle avait dit aux élèves que ceux qui pensaient avoir triché pouvaient refaire une travail et ne seraient pas sanctionnés. 25 élèves sur 35 ont déclaré avoir "au moins un peu" triché.
Un sujet non traité sur Internet n'existe pas. Un corrigé sur mesure, c'est 10€ pour peu qu'on ait 48h devant soi. Si 20 élèves se cotisent, ça fait 50cts chacun. Ça veut dire aussi que les techniques que nous proposent les inspecteurs, comme imposer des références, outre qu'elles dévoient l'épreuve, sont inefficaces. L'élève envoie le sujet et les références, textes ou autres, et il reçoit son corrigé clés en mains.
Bilan des courses, on ne fait plus de DM. Et comme avec la réforme il est devenu impossible de dégager des créneaux de 4h, voire des créneaux de 2h pour certaines classes, eh bien on se contente d'un ou deux bacs blancs dans l'année. Les élèves passent donc une épreuve à laquelle ils n'ont pas été préparés. Dont acte.
- TailleventFidèle du forum
Je ne donne presque plus de devoirs en français. C'est lié à la surcharge des élèves mais aussi à ma volonté d'éviter de me prendre la tête avec ce genre de problème.
À titre personnel, je trouve le système proposé par @Caballera intéressant, mais difficile à appliquer. (Compter les emprunts me semble assez difficile, comment distingue-t-on un gros emprunt de plusieurs petits.) Comme d'autres l'ont dit, au-delà des cas absolument évidents (où on peut simplement annexer le document pillé), il y a pas de mal de situations plus compliquées à démontrer, même si elles nous semblent évidentes.
J'en suis au stade où presque toutes mes notes sont faites en classe, en autorisant tous les documents aux élèves (annotation du livre, notes et documents de cours). J'en tiens compte en concevant mes travaux écrits et du coup, je n'ai plus beaucoup à me poser ce genre de question. Au final, ça m'économise énormément les nerfs.
À titre personnel, je trouve le système proposé par @Caballera intéressant, mais difficile à appliquer. (Compter les emprunts me semble assez difficile, comment distingue-t-on un gros emprunt de plusieurs petits.) Comme d'autres l'ont dit, au-delà des cas absolument évidents (où on peut simplement annexer le document pillé), il y a pas de mal de situations plus compliquées à démontrer, même si elles nous semblent évidentes.
J'en suis au stade où presque toutes mes notes sont faites en classe, en autorisant tous les documents aux élèves (annotation du livre, notes et documents de cours). J'en tiens compte en concevant mes travaux écrits et du coup, je n'ai plus beaucoup à me poser ce genre de question. Au final, ça m'économise énormément les nerfs.
- Clecle78Bon génie
Je fais pareil. En début d'année quelques travaux maison tout petit coefficient. Ensuite tout en classe avec recours au livre et au cours ainsi qu'aux devoirs précédents annotés par moi.
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:Rien qu'à lire les commentaires des collègues, on voit que ces histoires de DM sont ingérables.
Une fraude est extrêmement facile à repérer, dans ma matière en tout cas.
L'élève pas malin recopie textuellement, c'est facile, il n'y a qu'à taper la phrase dans un moteur de recherche et prouver la fraude serait très facile si on ne nous sortait pas des arguments lunaires du type il a révisé sur Internet et appris par cœur.
L'élève pas malin mais qui se croit malin change l'ordre des mots ou essaie de mettre des synonymes. C'est encore plus flagrant parce que ses phrases ne tiennent pas debout.
L'élève un peu plus malin se contente de piller les idées, qu'il reformule à sa manière. C'est tout aussi facile à repérer mais beaucoup plus difficile à prouver dans la mesure où l'autorité et la compétence de prof ne sont pas reconnues. Si le sujet est traité en accès libre, on retombe dessus en tapant le sujet, s'il est en accès payant ou envoyé directement à l'élève, on ne pourra rien prouver. La fraude ne fait aucun doute mais elle sera remise en doute et on s'embarque dans un truc infernal.
Inutile de taper des copies entières dans des moteurs de recherche. Il suffit de le faire quand on a un doute, et bingo ! En fait, s'il n'y avait pas de preuve à apporter, ce ne serait même pas la peine d'aller vérifier. Ça crève les yeux. En 15 ans de carrière je n'ai encore jamais été confrontée à une erreur de la part du prof. Ma précédente collègue a été à deux doigts d'être frappée par un père d'élève dans une histoire de ce type. L'élève a fini par reconnaître qu'il avait "évidemment" triché... 5 ans plus tard.
Nous perdons toute crédibilité dans ces histoires, les élèves nous prennent vraiment pour des imbéciles, simplement parce que notre profession est déjà décrédibilisée. Ces affaires sont une excellente illustration de la considération qu'on a pour les enseignants et de leur autorité : n'importe quel pékin qui n'y connaît rien est considéré comme aussi apte que l'enseignant spécialiste de sa discipline à juger de l'authenticité ou non du travail des élèves.
Reste la dernière catégorie de fraude dont je ne peux pas mesurer l'ampleur : l'élève qui sait tricher intelligemment et qu'on ne repère pas. Ma collègue avait fait un sondage dans l'une de ses classes. Exaspérée par le nombre de copies inauthentiques, elle avait dit aux élèves que ceux qui pensaient avoir triché pouvaient refaire une travail et ne seraient pas sanctionnés. 25 élèves sur 35 ont déclaré avoir "au moins un peu" triché.
Un sujet non traité sur Internet n'existe pas. Un corrigé sur mesure, c'est 10€ pour peu qu'on ait 48h devant soi. Si 20 élèves de cotisent, ça fait 50cts chacun. Ça veut dire aussi que les techniques que nous proposent les inspecteurs, comme imposer des références, outre qu'elles dévoient l'épreuve, sont inefficaces. L'élève envoie le sujet et les références, textes ou autres, et il reçoit son corrigé clés en mains.
Bilan des courses, on ne fait plus de DM. Et comme avec la réforme il est devenu impossible de dégager des créneaux de 4h, voire des créneaux de 2h pour certaines classes, eh bien on se contente d'un ou deux bacs blancs dans l'année. Les élèves passent donc une épreuve à laquelle ils n'ont pas été préparés. Dont acte.
Mais que signifie "au moins un peu triché" ? Si l'élève recopie ou paraphrase des paragraphes entiers, il y a plagiat, mais si l'élève lit une ou deux copies-type avant de rédiger la sienne, ou placer la frontière entre fraude et préparation ?
Pour les DM, je ne sais pas ce qu'il est possible de faire en lettres ou philo, mais personnellement je donne des DM non notés, mais corrigés (plus précisément je note avec un lettre globale type A., B...que je ne convertis pas en nombre). J'ai beaucoup moins de copies d'un élève sur l'autre comme ça, et si je constate qu'une copie est identique à une autre, je peux arrêter de corriger sans remord. Par contre, dès que le DM est noté, on incite l'élève à chercher le moyen d'obtenir la bonne note avec le moins d'effort possible plutôt qu'à réfléchir et travailler.
J'ai moins de contestation sur les copies de DM que je rends, mais régulièrement des élèves faibles qui me demandent de remettre des DM notés "pour remonter la moyenne", ce qui montre aussi comment est compris le but de l'exercice.
- menerveOracle
La solution est de rendre les dm facultatifs et de mettre une note indicative qui ne compte pas dans la moyenne ou pas de note du tout.
Comme ça il n'y a plus d'intérêt à tricher et on fait le travail pour s'entraîner et progresser.
Déjà il y a 15 ans, je ne donnais plus de rédactions à faire à la maison car une bonne partie était faite par quelqu'un d'autre que l'élève.
Comme ça il n'y a plus d'intérêt à tricher et on fait le travail pour s'entraîner et progresser.
Déjà il y a 15 ans, je ne donnais plus de rédactions à faire à la maison car une bonne partie était faite par quelqu'un d'autre que l'élève.
- AdéliaNiveau 1
1. C'est une honte.
2. Tu es dans ton bon droit.
3. Fais une capture d'écran du message du chef. Sur le coup, ça ne sert à rien, mais à la longue, ça pourrait. Qui sait comment évoluera la situation ?
4. Tu seras sacrifiée et personne ne bougera.
5. Si tu veux marquer le coup, un bon arrêt maladie ?
2. Tu es dans ton bon droit.
3. Fais une capture d'écran du message du chef. Sur le coup, ça ne sert à rien, mais à la longue, ça pourrait. Qui sait comment évoluera la situation ?
4. Tu seras sacrifiée et personne ne bougera.
5. Si tu veux marquer le coup, un bon arrêt maladie ?
- zigmag17Guide spirituel
Adélia a écrit:1. C'est une honte.
2. Tu es dans ton bon droit.
3. Fais une capture d'écran du message du chef. Sur le coup, ça ne sert à rien, mais à la longue, ça pourrait. Qui sait comment évoluera la situation ?
4. Tu seras sacrifiée et personne ne bougera.
5. Si tu veux marquer le coup, un bon arrêt maladie ?
J'aime toujours les conseils du genre "un arrêt maladie"? Comme si on pouvait se les délivrer soi-même. Et en premier lieu il faut un médecin ( par exemple j'en cherche un depuis des mois et avant que j'en trouve un car le mien n'a pas été remplacé, j'ai le temps de mourir debout cinquante mille fois).
Je comprends l'idée mais ça m'agace.
Pour le reste je suis d'accord avec ton message.
- DanskaProphète
Adélia a écrit:1. C'est une honte.
2. Tu es dans ton bon droit.
3. Fais une capture d'écran du message du chef. Sur le coup, ça ne sert à rien, mais à la longue, ça pourrait. Qui sait comment évoluera la situation ?
4. Tu seras sacrifiée et personne ne bougera.
5. Si tu veux marquer le coup, un bon arrêt maladie ?
L'arrêt maladie comme mesure de représailles contre une lubie d'un chef, il fallait l'oser... N'importe quoi !
- piescoModérateur
La modération rappelle qu'en effet un arrêt maladie est prescrit par un médecin, que Neoprofs est un forum professionnel et que les conseils ici prodigués doivent être légaux.
Merci d'en tenir compte.
Merci d'en tenir compte.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- lene75Prophète
Menerve, oui, c'était la solution quand on avait un nombre raisonnable d'élèves. Quand on croule déjà sous les copies, les rattrapages à organiser, etc., il est intenable de faire double boulot : corriger les copies notées et encore les copies non notées.
Édit : si l'élève lit une ou deux copies type avant de rédiger la sienne, il s'épargne tout le travail d'analyse du sujet (ou de compréhension du texte et de ses enjeux en explication de texte), de construction de l'argumentation, de recherche de références, de construction du plan. Il ne lui reste plus qu'à rédiger, mais je n'enseigne pas le français, j'évalue l'analyse, pas la rédaction (dont d'ailleurs on nous demande de ne pas trop tenir compte). À ce tarif, j'ai aussi vite fait de leur faire le corrigé en classe avant de leur donner le DM, au moins je serai sûre de la qualité de ce qu'ils pomperont.
Pour clarifier les choses. C'est un peu comme si en maths l'élève regardait "juste" le corrigé de l'exercice 2 min avant de le faire. Du même exercice, pas d'un exercice similaire. Ou plutôt, pour coller à la réalité, comme s'il faisait l'exercice avec le corrigé sous les yeux mais en changeant la présentation dans sa copie : tout va bien, il a souligné le résultat en vert dans sa copie alors que c'était encadré en noir sur le corrigé, on ne peut donc pas vraiment dire qu'il a triché, il s'est réapproprié le contenu du corrigé.
Édit : si l'élève lit une ou deux copies type avant de rédiger la sienne, il s'épargne tout le travail d'analyse du sujet (ou de compréhension du texte et de ses enjeux en explication de texte), de construction de l'argumentation, de recherche de références, de construction du plan. Il ne lui reste plus qu'à rédiger, mais je n'enseigne pas le français, j'évalue l'analyse, pas la rédaction (dont d'ailleurs on nous demande de ne pas trop tenir compte). À ce tarif, j'ai aussi vite fait de leur faire le corrigé en classe avant de leur donner le DM, au moins je serai sûre de la qualité de ce qu'ils pomperont.
Pour clarifier les choses. C'est un peu comme si en maths l'élève regardait "juste" le corrigé de l'exercice 2 min avant de le faire. Du même exercice, pas d'un exercice similaire. Ou plutôt, pour coller à la réalité, comme s'il faisait l'exercice avec le corrigé sous les yeux mais en changeant la présentation dans sa copie : tout va bien, il a souligné le résultat en vert dans sa copie alors que c'était encadré en noir sur le corrigé, on ne peut donc pas vraiment dire qu'il a triché, il s'est réapproprié le contenu du corrigé.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Cela fait des années que j’ai arrêté les DM, pour toutes ces raisons. J’ai gagné en sérénité. Une fois, dans des circonstances très particulières, j’ai cédé et accepté que les élèves fassent (finissent) un devoir à la maison (l’heure avait été perturbée). Je l’ai amèrement regretté. Je ne le ferai plus jamais.
- EnaecoVénérable
Prezbo a écrit:lene75 a écrit:Rien qu'à lire les commentaires des collègues, on voit que ces histoires de DM sont ingérables.
Une fraude est extrêmement facile à repérer, dans ma matière en tout cas.
L'élève pas malin recopie textuellement, c'est facile, il n'y a qu'à taper la phrase dans un moteur de recherche et prouver la fraude serait très facile si on ne nous sortait pas des arguments lunaires du type il a révisé sur Internet et appris par cœur.
L'élève pas malin mais qui se croit malin change l'ordre des mots ou essaie de mettre des synonymes. C'est encore plus flagrant parce que ses phrases ne tiennent pas debout.
L'élève un peu plus malin se contente de piller les idées, qu'il reformule à sa manière. C'est tout aussi facile à repérer mais beaucoup plus difficile à prouver dans la mesure où l'autorité et la compétence de prof ne sont pas reconnues. Si le sujet est traité en accès libre, on retombe dessus en tapant le sujet, s'il est en accès payant ou envoyé directement à l'élève, on ne pourra rien prouver. La fraude ne fait aucun doute mais elle sera remise en doute et on s'embarque dans un truc infernal.
Inutile de taper des copies entières dans des moteurs de recherche. Il suffit de le faire quand on a un doute, et bingo ! En fait, s'il n'y avait pas de preuve à apporter, ce ne serait même pas la peine d'aller vérifier. Ça crève les yeux. En 15 ans de carrière je n'ai encore jamais été confrontée à une erreur de la part du prof. Ma précédente collègue a été à deux doigts d'être frappée par un père d'élève dans une histoire de ce type. L'élève a fini par reconnaître qu'il avait "évidemment" triché... 5 ans plus tard.
Nous perdons toute crédibilité dans ces histoires, les élèves nous prennent vraiment pour des imbéciles, simplement parce que notre profession est déjà décrédibilisée. Ces affaires sont une excellente illustration de la considération qu'on a pour les enseignants et de leur autorité : n'importe quel pékin qui n'y connaît rien est considéré comme aussi apte que l'enseignant spécialiste de sa discipline à juger de l'authenticité ou non du travail des élèves.
Reste la dernière catégorie de fraude dont je ne peux pas mesurer l'ampleur : l'élève qui sait tricher intelligemment et qu'on ne repère pas. Ma collègue avait fait un sondage dans l'une de ses classes. Exaspérée par le nombre de copies inauthentiques, elle avait dit aux élèves que ceux qui pensaient avoir triché pouvaient refaire une travail et ne seraient pas sanctionnés. 25 élèves sur 35 ont déclaré avoir "au moins un peu" triché.
Un sujet non traité sur Internet n'existe pas. Un corrigé sur mesure, c'est 10€ pour peu qu'on ait 48h devant soi. Si 20 élèves de cotisent, ça fait 50cts chacun. Ça veut dire aussi que les techniques que nous proposent les inspecteurs, comme imposer des références, outre qu'elles dévoient l'épreuve, sont inefficaces. L'élève envoie le sujet et les références, textes ou autres, et il reçoit son corrigé clés en mains.
Bilan des courses, on ne fait plus de DM. Et comme avec la réforme il est devenu impossible de dégager des créneaux de 4h, voire des créneaux de 2h pour certaines classes, eh bien on se contente d'un ou deux bacs blancs dans l'année. Les élèves passent donc une épreuve à laquelle ils n'ont pas été préparés. Dont acte.
Mais que signifie "au moins un peu triché" ? Si l'élève recopie ou paraphrase des paragraphes entiers, il y a plagiat, mais si l'élève lit une ou deux copies-type avant de rédiger la sienne, ou placer la frontière entre fraude et préparation ?
C'est bien là le problème.
De mes souvenirs d'élève, je compilais plusieurs sites que je paraphrasais.
Les gens sont peu au courant d'où commence le plagiat et de ses conséquences (théoriques).
Si on rajoute les parents qui défendent coûte que coûte leur enfant (qu'ils soient réellement conscients du plagiat ou qu'ils se fassent embobinner par leur enfant).
Bref, un bourbier "juridique" pour ce qui devait être un simple entraînement pour l'élève.
Non, la charge de l'enseignant (correction, vérification, gestion des cas, retours élèves, retour parents) est beaucoup trop importante
- EnaecoVénérable
lene75 a écrit:À ce tarif, j'ai aussi vite fait de leur faire le corrigé en classe avant de leur donner le DM, au moins je serai sûre de la qualité de ce qu'ils pomperont.
Et pourquoi ne pas donner un sujet qui n'existe pas et créer une correction que tu mets en vente en ligne ?
Tu récupères un peu d'argent et tu sais directement ce que ça vaut.
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- suspicion de fraude au bac dans trois à quatre établissements franciliens
- peut-on raconter sur internet ce qui se passe dans nos établissements?
- [Le Monde] Des peines de prison avec sursis requises dans l’affaire de la fuite aux épreuves du bac 2011
- Moocs - Communiqué d'ouverture de la plate-forme France Université Numérique.
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