- EnnaNiveau 10
+1000Ilona a écrit:
Les enseignants savent apprendre, ils peuvent se former à bien d'autres métiers, pourquoi ne pas envisager de se former à un métier technique ?
Nous sommes très qualifiés et nos compétences sont transversales,comme ils disent... il faut de l'audace que
ce métier émousse hélas . Si on a une idée, un congé formation peut permettre de sauter le pas, non? Une collègue angliciste de prépa très lasse a osé il ya 2ans( 51 ans ) elle s'en félicite. Délicat financièrement au début et elle a dû écrire un mémoire mais elle travaille désormais ds un hôpital,service DRH,. Ravie de disposer de ses soirées et week-ends.
- Clecle78Bon génie
- JacqGuide spirituel
mgb35 a écrit:Je ne crois pas qu'il y ait une volonté d'un espece de deep state qui essaierai de rendre les hommes plus bêtes donc plus docile. Cette défiance envers les profs et l'école en général est très française. Nous sommes une exception dans l'OCDE. D'ailleurs, cette dernière à plusieurs fois reprit la France en l'alertant sur les conséquences alarmistes à moyen et long terme de sa politique d'éducation. Le Medef aussi demande des efforts sur l'école et notamment sur les maths.
45 minutes de français par semaine pour les classes de CAP, je n'ai pas entendu le Medef protester. Il ne reste plus rien (ou presque, juste pour faire croire que...) non plus en math-sciences. Il me reste trois heures de cours de Français-Histoire-Géographie-EMC en terminale bac pro au lieu de il y a trois ans 4.5h, je n'ai pas entendu le Medef protester. On souhaite augmenter les périodes de stages en entreprise pour supprimer des heures de cours, je n'entends pas non plus le Medef protester.
mgb35 a écrit:Ok, la world company donc... Mais une world company qui aurait décidé que les PE français devraient travailler bien plus que les autres et être bien moins payé.Balthazaard a écrit:Pour moi tout argumentaire qui contient "très français" est nul et non avenu, il y a bien longtemps que le projet libéreral est supranational
Par contre la World Compagny Total énergie peut maintenant se verser ses propres impôts dédiés à l'origine à l'Enseignement professionnel, maintenant dédiés à la Voie professionnelle et ouvrir son propre centre de formation avec des apprentis payés par l'Etat, elle même payée par l'Etat puisque formatrice, et l'ouvrir à des apprentis qui ne sortiront pas de troisième.
Je te confirme par contre que Total se fiche totalement des PE, de leurs heures et de leur traitement.
- EdithWGrand sage
Clecle78 a écrit:Tu sembles avoir pas mal de compétences, Edith. Il n'y a vraiment rien de susceptible de te convenir dans ta région ?
Je suis flattée Clecle… ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais je pense que mon cv est un peu atypique, que j’ai dépassé 50 ans et que le copinage / préférence locale est très fort ici. J’ai postulé l’an dernier à un boulot pile dans mes compétences (médiation culturelle dans un ciné-théâtre à 10 minutes), mais ils ont préféré une plus jeune déjà dans le circuit local, mais qui n’a pas pris l’intégralité du job alors que j’aurais été capable de cocher toutes les cases (il fallait assurer des cours de théâtre dans la liste des tâches). Même pas un entretien. Parfois je me dis qu’un boulot d’assistante lambda pourrait m’aller mais mon cv risque d’être rédhibitoire. Mon boulot actuel me convient mais je suis sur un siège éjectable : les docs sont dans le viseur de l’enseignement privé et je suis déjà à 75% imposés. Si mon poste saute ou est réduit vu qu’on ne nous doit rien (si, un poste dans l’académie voire en France…).
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Ah bah non hein! Pour la révolution STI2D ( le mot " réforme" n'est pas approprié : il arrive que les collègues disent " et alors? Nous aussi on a des réformes"), on a pas touché un euro. Là, avec le pacte, il est question pour le moment de donner un peu d'argent...bon ok, " pour le moment" je dis bien. Quand on a vécu la révolution sti on se méfie...Wanaka a écrit:Le passage en force de la réforme sti2d a fait passer tous les collègues concernés en SSI. Meme ceux comme moi qui n'ont pas signé le changement de discipline, l'année suivante sur iprof c'était réglé automatiquement sans notre accord. Donc devenus polyvalent du jour au lendemain.
Je pense alors que ce pacte sera le statut de tous, signé ou pas et il en découlera les obligations de service qui vont avec. Ca prendra 2 ou 3 ans , la destruction est bien enclenchée.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Et n'oubliez pas, les plus gros gagnants de cette révolution Sti en vrai sont...les profs de techno !!!Graisse-Boulons a écrit:Ah bah non hein! Pour la révolution STI2D ( le mot " réforme" n'est pas approprié : il arrive que les collègues disent " et alors? Nous aussi on a des réformes"), on a pas touché un euro. Là, avec le pacte, il est question pour le moment de donner un peu d'argent...bon ok, " pour le moment" je dis bien. Quand on a vécu la révolution sti on se méfie...Wanaka a écrit:Le passage en force de la réforme sti2d a fait passer tous les collègues concernés en SSI. Meme ceux comme moi qui n'ont pas signé le changement de discipline, l'année suivante sur iprof c'était réglé automatiquement sans notre accord. Donc devenus polyvalent du jour au lendemain.
Je pense alors que ce pacte sera le statut de tous, signé ou pas et il en découlera les obligations de service qui vont avec. Ca prendra 2 ou 3 ans , la destruction est bien enclenchée.
Interdits de droit à mutation depuis au moins 10 ans avec des barres artificiellement scandaleuses, car à défaut d'être polyvalents comme nos chers collègues de Sti ou S2i, on n'est même pas compétents pour pourvoir nos propres postes disciplinaires à l'inter.
On m'a déjà dit de passer le Capet S2i pr sortir du bourbier. Euh, passer un autre Capet quand on a déjà un Capet techno...pour pourvoir un poste de techno ?!?
Et tout ca, personne n'en a jamais rien eu à f...
- JacqGuide spirituel
EdithW a écrit:[...] Mon boulot actuel me convient mais je suis sur un siège éjectable : les docs sont dans le viseur de l’enseignement privé et je suis déjà à 75% imposés. Si mon poste saute ou est réduit vu qu’on ne nous doit rien (si, un poste dans l’académie voire en France…).
Nous sortons un peu du sujet mais cette partie de ton message m’interpelle.
Je suis curieux et preneur d'informations à propos de ce que tu suggères.
Public, privé (je parle des établissements classiques, conventionnés), nous sommes dans la même galère et parfois dans le privé c'est pire.
Un ami et collègue du LP, concurrent et voisin du mien, me disait que s'il le pouvait il partirait dans le public tellement il en a marre. C'est la première année que je vois des collègues du privé à une réunion départementale de la CGT et ils ont monté une section syndicale dans leur LP.
Tous ensemble.
- MathadorEmpereur
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- EdithWGrand sage
Jacq a écrit:EdithW a écrit:[...] Mon boulot actuel me convient mais je suis sur un siège éjectable : les docs sont dans le viseur de l’enseignement privé et je suis déjà à 75% imposés. Si mon poste saute ou est réduit vu qu’on ne nous doit rien (si, un poste dans l’académie voire en France…).
Nous sortons un peu du sujet mais cette partie de ton message m’interpelle.
Je suis curieux et preneur d'informations à propos de ce que tu suggères.
Public, privé (je parle des établissements classiques, conventionnés), nous sommes dans la même galère et parfois dans le privé c'est pire.
Un ami et collègue du LP, concurrent et voisin du mien, me disait que s'il le pouvait il partirait dans le public tellement il en a marre. C'est la première année que je vois des collègues du privé à une réunion départementale de la CGT et ils ont monté une section syndicale dans leur LP.
Tous ensemble.
L’an dernier, 17 postes rendus par le privé dans l’académie, 12 en premier degré, 5 en doc. Trois CDI ont FERMÉ. Il y a désormais des postes à 9h (soit un quart de temps). Et ça ne fait que commencer.
- Pauline-AgatheNiveau 2
Une partie non-négligeable des "vieux" titulaires (plus de quarante ans) est à temps partiel (accordés avant le Covid, je ne sais pas si ça serait accepté maintenant), pourtant il y a des célibataires dans le tas, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et se serrent donc drastiquement la ceinture. Deux arrêts longue durée. Deux autres suivent des formations intensives pour se reconvertir aussi. Quant à moi, je tenterais le coup si j'avais dix ans de moins ou me mettrais à temps partiel si je n'avais pas besoin, financièrement, de mon temps plein.
Et nous ne sommes a priori pas les plus mal lotis dans notre collège de centre-ville. Pourtant, le nombre d'enseignants au bout du rouleau est vraiment impressionnant.
- Charles-MauriceNiveau 10
Pardon de la cruauté de ce que je vais dire, mais peut-être que, si les parents des élèves du privé se réveillent, ils seront entendus, plus que nous. Ils sont sans doute sensibles à la qualité de l'éducation de leurs enfants, seule leur voix peut encore porter. Nous, les journaux, et même les députés ne sont plus entendus. Mais là on va couler l'avenir de l'électorat. Attendons que les passagers tirent la sonnette d'alarme.Pauline-Agathe a écrit:En ce qui concerne le privé, ce que je peux dire, c'est que, dans mon établissement, en fin d'année dernière, trois enseignants sont partis en reconversion. Les trois dans la quarantaine, titulaires.
Une partie non-négligeable des "vieux" titulaires (plus de quarante ans) est à temps partiel (accordés avant le Covid, je ne sais pas si ça serait accepté maintenant), pourtant il y a des célibataires dans le tas, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et se serrent donc drastiquement la ceinture. Deux arrêts longue durée. Deux autres suivent des formations intensives pour se reconvertir aussi. Quant à moi, je tenterais le coup si j'avais dix ans de moins ou me mettrais à temps partiel si je n'avais pas besoin, financièrement, de mon temps plein.
Et nous ne sommes a priori pas les plus mal lotis dans notre collège de centre-ville. Pourtant, le nombre d'enseignants au bout du rouleau est vraiment impressionnant.
Ou envisageons une grève unitaire et totale, public et privé, il est plus que temps.
- EnnaNiveau 10
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Enna
- Pauline-AgatheNiveau 2
Charles-Maurice a écrit:
Pardon de la cruauté de ce que je vais dire, mais peut-être que, si les parents des élèves du privé se réveillent, ils seront entendus, plus que nous. Ils sont sans doute sensibles à la qualité de l'éducation de leurs enfants, seule leur voix peut encore porter. Nous, les journaux, et même les députés ne sont plus entendus. Mais là on va couler l'avenir de l'électorat. Attendons que les passagers tirent la sonnette d'alarme.
Ou envisageons une grève unitaire et totale, public et privé, il est plus que temps.
Je n'en suis vraiment pas sûre. Ce que je retire avec l'expérience des parents de mes élèves, c'est qu'ils sont surtout très contents que la garderie soit assurée coûte que coûte. Quant à l'instruction, ils sont comme les autres, finalement : ce qu'ils veulent, ce sont de bonnes notes. Peu importe que, finalement, les résultats soient vastement surévalués (comme partout ailleurs), l'essentiel, c'est que leur enfant ait les notes pour aller en seconde générale. Si jamais les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, et ce quels que soient les efforts de l'élève, tous aux abris, d'autant plus qu'ils sont persuadés d'être nos employeurs directs, et que l'attitude consumériste est particulièrement prégnante.
Pour ma part, je suis syndiquée, et, quand j'ai enfin ouvert les yeux sur tout ce qui se passe (très tardivement, je l'avoue), j'ai commencé à faire grève aussi. Mais je représente une infime minorité. Si la passivité et l'à-quoi-bonisme paraissent très répandus dans le public, c'est bien, bien pire dans le privé. Il y en a même pour pousser à la roue et toujours applaudir les réformes mortifères qui s'empilent. J'ai des souvenirs émus de l'effervescence presque enthousiaste, sans aucun recul critique, durant Collège 2016.
- PrezboGrand Maître
chmarmottine a écrit:C'est assez étrange cette vision des choses ...
Il y a notre monde (le réel) et le sien ...— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) November 20, 2022
Ndiaye a une certaine vision du métier de prof et ne s'interroge pas sur ce qui les fait fuir :
« On entre plus dans le métier enseignant pour que ça se termine par un pot de retraite 40 ans plus tard. Mais on veut pouvoir être enseignant 10 ans, et puis faire autre chose. » pic.twitter.com/8kWUisUTDB
Une analyse assez juste lue sur Twitter : Ndiaye parle en fait de lui-même. Son parcours est celui d'un universitaire qui a passé l'agrégation par obligation ou sécurité avant de fuir l'enseignement le plus vite possible pour des postes plus prestigieux, plus politiques aussi. Consciemment ou inconsciemment, il méprise sans doute un peu ceux qui sont restés sur le navire par incapacité de le quitter ou par choix. Il n'est peut-être pas si différent d'un Allégre ou d'un Blanquer, derrière une façade plus cool.
- Charles-MauriceNiveau 10
- EnnaNiveau 10
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- EnnaNiveau 10
un ministre qui ait réellement enseigné assez longtemps pour connaître notre métier de l'intérieur et savoir ce qu' il faut aux élèves pour être élevés.
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- TailleventFidèle du forum
De manière générale, ce que tu dis est exact. Toutefois, c'est un peu plus complexe que ça.Balthazaard a écrit:De toute façon c'est la société idéale, une grande masse amorphe qui ira de job en job au gré des besoins...rien de nouveau.
Hier j'ai encore eu une altercation avec un quidam qui vantait la souplesse de l'emploi en suisse (en fait pas de code du travail dixit Alain Supiot) quand je lui ai rappelé qu'à force de petits jobs un retraité sur 4 était là bas sous le seuil de pauvreté contre 1 sur 11 chez nous...malgré une retraite à 65 chez eux.
Une part non-négligeable du problème est aussi liée à des lacunes passées ou présentes dans le système de retraite.
D'abord, le système de retraite ne procure pas un taux fixe du dernier salaire. Si l'argent manque, les retraites aussi (ce qui est d'ailleurs le contraire de ce qui avait été promis lors des votations sur la question).
Ensuite, en-dessous d'un certain salaire, il n'est obligatoire de cotiser, ce qui tend à pénaliser les bas salaires et les temps partiels (ce qui évidemment touche plus les femmes).
Enfin, durant les premières décennies du système (jusqu'au début des années 1990), un employé qui changeait d'employeur perdait son avoir retraite.
Tout cela aboutit à renforcer le fait que le système de retraite en Suisse est un système par capitalisation, qui renforce les inégalités.
Concernant la question du droit du travail, il est vrai qu'il est plus facile de renvoyer quelqu'un mais c'est au moins en partie compensé par un taux de chômage beaucoup plus faible et les allocations chômage sont plus généreuses.
Je ne défends pas cette approche du droit travail, elle me semble souvent lacunaire, mais dans les faits ça semble assez bien fonctionner.
- EdithWGrand sage
Pauline-Agathe a écrit:En ce qui concerne le privé, ce que je peux dire, c'est que, dans mon établissement, en fin d'année dernière, trois enseignants sont partis en reconversion. Les trois dans la quarantaine, titulaires.
Une partie non-négligeable des "vieux" titulaires (plus de quarante ans) est à temps partiel (accordés avant le Covid, je ne sais pas si ça serait accepté maintenant), pourtant il y a des célibataires dans le tas, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et se serrent donc drastiquement la ceinture. Deux arrêts longue durée. Deux autres suivent des formations intensives pour se reconvertir aussi. Quant à moi, je tenterais le coup si j'avais dix ans de moins ou me mettrais à temps partiel si je n'avais pas besoin, financièrement, de mon temps plein.
Et nous ne sommes a priori pas les plus mal lotis dans notre collège de centre-ville. Pourtant, le nombre d'enseignants au bout du rouleau est vraiment impressionnant.
Pour écouter au téléphone ou en vrai, des maîtres du privé dans le cadre de mes activités syndicales, je confirme ! Le nombre de PE notamment, en fin de carrière (à moins de 10 ans de la retraite), qui sont épuisées, dépressives, en burn out, cherchant à tout prix à ne plus retourner en classe, est impressionnant (proportionnellement à la population totale des PE dans mon département). La plupart se sont arrêtées pour élever leurs enfants et du coup n'ont pas droit au départ anticipé (pour lequel il faut 15 ans de service effectif et 3 enfants nés avant le 01/01/2012). Là, en ce moment, j'aide une collègue qui hésite entre dispo, démission et demande de rupture conventionnelle pour pouvoir s'occuper de sa maman malade à plein temps; Elle est usée, épuisée, bien qu'elle adore son boulot et ses élèves, ça ne va plus. Si on ajoute les pressions des CDE (dans son cas, c'est une dispo de droit donc aucune raison que la CDE fasse du chantage pour qu'elle reste en lui disant qu'elle refusera sa demande de dispo), voire des parents... Et là on parle de titulaires.
- LefterisEsprit sacré
Sujet souvent abordé, mais répéter ne fait pas de mal. La solution la plus évidente pour ne pas repartir à zéro est en effet de passer un concours dans le secteur public, si possible à catégorie égale pour ne pas se retrouver bloqué en gardant son indice à tire uniquement personnel et en passant un bon nombre d'années dans celui-ci avant de le rattraper . Il vaut mieux quoi qu'il en soit, le faire avant 40 -45 ans, pour cette raison, même en catégorie A on se retrouve au dernier échelon du 1er grade ( qui correspond à la fin de classe normale) sans pouvoir accéder immédiatement au grade supérieur.Un prof d'Histoire a écrit:
Pas du tout. Je passe pour ma part les concours des impôts. Une fois reçu, le détachement est de droit et la formation est rémunérée. Aucune perte de salaire puisque notre indice de traitement est repris.
Tu ne l'entendras pas, il fait partie de ceux qui sont à la manoeuvre, quand il était encore CNPF. En 1998, ils ont fait le forcing pour faire entrer les "compétences" dans l'école, après avoir longtemps milité pour les formations maison contre les diplômes nationaux. Ces derniers engendrent des "rigidités" insupportables, traduire : "Des conventions collectives et les droits qui vont avec". En 2001, nouvelles attaques combinées pour faire admettre que l'école doit être au service de l'entreprise (Table ronde etc.). Tout ce travail de sape, paie. En 2015, le MEDEF signe avec l'administration et les syndicats dans son orbite que l'on sait la réforme du collège, qui massacre aussi les fondamentaux (et les matières inutiles). Maintenant, "ils" récupèrent enfin la formation pro, strictement limitée aux postes de travail offerts hic et nunc.Jacq a écrit: Il me reste trois heures de cours de Français-Histoire-Géographie-EMC en terminale bac pro au lieu de il y a trois ans 4.5h, je n'ai pas entendu le Medef protester. On souhaite augmenter les périodes de stages en entreprise pour supprimer des heures de cours, je n'entends pas non plus le Medef protester.
D'ailleurs, c'est vrai, on s'en fout de savoir de savoir si Auguste était un chef d'Etat plutôt qu'un type de clown, et on ne retournera pas vivre sous Sésostris, Charlemagne, ou Louis XIV
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
Taillevent a écrit:De manière générale, ce que tu dis est exact. Toutefois, c'est un peu plus complexe que ça.Balthazaard a écrit:De toute façon c'est la société idéale, une grande masse amorphe qui ira de job en job au gré des besoins...rien de nouveau.
Hier j'ai encore eu une altercation avec un quidam qui vantait la souplesse de l'emploi en suisse (en fait pas de code du travail dixit Alain Supiot) quand je lui ai rappelé qu'à force de petits jobs un retraité sur 4 était là bas sous le seuil de pauvreté contre 1 sur 11 chez nous...malgré une retraite à 65 chez eux.
Une part non-négligeable du problème est aussi liée à des lacunes passées ou présentes dans le système de retraite.
D'abord, le système de retraite ne procure pas un taux fixe du dernier salaire. Si l'argent manque, les retraites aussi (ce qui est d'ailleurs le contraire de ce qui avait été promis lors des votations sur la question).
Ensuite, en-dessous d'un certain salaire, il n'est obligatoire de cotiser, ce qui tend à pénaliser les bas salaires et les temps partiels (ce qui évidemment touche plus les femmes).
Enfin, durant les premières décennies du système (jusqu'au début des années 1990), un employé qui changeait d'employeur perdait son avoir retraite.
Tout cela aboutit à renforcer le fait que le système de retraite en Suisse est un système par capitalisation, qui renforce les inégalités.
Concernant la question du droit du travail, il est vrai qu'il est plus facile de renvoyer quelqu'un mais c'est au moins en partie compensé par un taux de chômage beaucoup plus faible et les allocations chômage sont plus généreuses.
Je ne défends pas cette approche du droit travail, elle me semble souvent lacunaire, mais dans les faits ça semble assez bien fonctionner.
N'oublions pas qu'il y a aussi 340 000 frontaliers qui arrangent bien les choses, j'ai vécu à la frontière luxembourgeoise et maintenant à la frontière suisse..
Les emplois que les suisses ne veulent pas (typiquement l'hotellerie et la restauration par ex mais pas seulement) sont bien souvent le lot des frontaliers.
Là bas on ne lèverait pas le petit doigt pour nos salaires, le Canton de Genève, sauf erreur ,a un semblant de salaire minimal à 4000 euros.
Après bien sûr le seuil de pauvreté est à plus de 2000 euros!
5 millions d'actifs pour 340 000 cela fait quand même environ 7%...je pense que les statistiques du chômage ne reflètent pas la réalité du monde du travail en Suisse. Par contre je suis absolument sûr d'une chose c'est que ce phénomène, ne serait-ce que par le chiffre 7%, n'est pas marginal et que le modèle n'est absolument pas transposable.
C'est un modèle de fausse immigration purgé de tous ses inconvénients (je précise pour celui qui arrive et celui qui reçoit, pas de xénophobie ici)
- TailleventFidèle du forum
Je suis d'accord avec presque tout ce que tu dis. C'est clair que les frontaliers jouent un rôle de soupape qui n'est absolument pas négligeable.Balthazaard a écrit:Taillevent a écrit:De manière générale, ce que tu dis est exact. Toutefois, c'est un peu plus complexe que ça.Balthazaard a écrit:De toute façon c'est la société idéale, une grande masse amorphe qui ira de job en job au gré des besoins...rien de nouveau.
Hier j'ai encore eu une altercation avec un quidam qui vantait la souplesse de l'emploi en suisse (en fait pas de code du travail dixit Alain Supiot) quand je lui ai rappelé qu'à force de petits jobs un retraité sur 4 était là bas sous le seuil de pauvreté contre 1 sur 11 chez nous...malgré une retraite à 65 chez eux.
Une part non-négligeable du problème est aussi liée à des lacunes passées ou présentes dans le système de retraite.
D'abord, le système de retraite ne procure pas un taux fixe du dernier salaire. Si l'argent manque, les retraites aussi (ce qui est d'ailleurs le contraire de ce qui avait été promis lors des votations sur la question).
Ensuite, en-dessous d'un certain salaire, il n'est obligatoire de cotiser, ce qui tend à pénaliser les bas salaires et les temps partiels (ce qui évidemment touche plus les femmes).
Enfin, durant les premières décennies du système (jusqu'au début des années 1990), un employé qui changeait d'employeur perdait son avoir retraite.
Tout cela aboutit à renforcer le fait que le système de retraite en Suisse est un système par capitalisation, qui renforce les inégalités.
Concernant la question du droit du travail, il est vrai qu'il est plus facile de renvoyer quelqu'un mais c'est au moins en partie compensé par un taux de chômage beaucoup plus faible et les allocations chômage sont plus généreuses.
Je ne défends pas cette approche du droit travail, elle me semble souvent lacunaire, mais dans les faits ça semble assez bien fonctionner.
N'oublions pas qu'il y a aussi 340 000 frontaliers qui arrangent bien les choses, j'ai vécu à la frontière luxembourgeoise et maintenant à la frontière suisse..
Les emplois que les suisses ne veulent pas (typiquement l'hotellerie et la restauration par ex mais pas seulement) sont bien souvent le lot des frontaliers.
Là bas on ne lèverait pas le petit doigt pour nos salaires, le Canton de Genève, sauf erreur ,a un semblant de salaire minimal à 4000 euros.
Après bien sûr le seuil de pauvreté est à plus de 2000 euros!
5 millions d'actifs pour 340 000 cela fait quand même environ 7%...je pense que les statistiques du chômage ne reflètent pas la réalité du monde du travail en Suisse. Par contre je suis absolument sûr d'une chose c'est que ce phénomène, ne serait-ce que par le chiffre 7%, n'est pas marginal et que le modèle n'est absolument pas transposable.
C'est un modèle de fausse immigration purgé de tous ses inconvénients (je précise pour celui qui arrive et celui qui reçoit, pas de xénophobie ici)
Ceci dit, c'est aussi à mettre en parallèle avec le solde migratoire de la population étrangère qui est à plus de 130 000 personnes depuis bien des années. (source : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/migration-integration/migration-internationale.html) Ce qui est aussi loin d'être marginal. La présence des frontaliers est certes très forte dans quelques régions frontalières (Genève, Bâle, Tessin principalement) et dans des secteurs à bas salaire mais il y a aussi, plus simplement, comme dans de nombreux pays, une immigration qui permet de combler les manques du marché du travail et qui partiraient si le marché du travail était nettement plus difficile que ce que disent les chiffres.
Mais nous sommes d'accord que ce modèle n'est pas "entièrement" transposable ailleurs, il repose en partie sur une aspiration de richesses issues d'ailleurs, en particulier par le domaine bancaire et l'industrie du luxe et implique aussi une forme d'achat de la paix sociale par un niveau de vie élevé.
- CasparProphète
Prezbo a écrit:chmarmottine a écrit:C'est assez étrange cette vision des choses ...
Il y a notre monde (le réel) et le sien ...— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) November 20, 2022
Ndiaye a une certaine vision du métier de prof et ne s'interroge pas sur ce qui les fait fuir :
« On entre plus dans le métier enseignant pour que ça se termine par un pot de retraite 40 ans plus tard. Mais on veut pouvoir être enseignant 10 ans, et puis faire autre chose. » pic.twitter.com/8kWUisUTDB
Une analyse assez juste lue sur Twitter : Ndiaye parle en fait de lui-même. Son parcours est celui d'un universitaire qui a passé l'agrégation par obligation ou sécurité avant de fuir l'enseignement le plus vite possible pour des postes plus prestigieux, plus politiques aussi. Consciemment ou inconsciemment, il méprise sans doute un peu ceux qui sont restés sur le navire par incapacité de le quitter ou par choix. Il n'est peut-être pas si différent d'un Allégre ou d'un Blanquer, derrière une façade plus cool.
Je me souviens que Laurent Fabius avait dit en interview ne pas avoir voulu devenir professeur (il a fait Normale Sup je crois) pour ne pas "refaire le même cours pendant 40 ans" (en attendant son pot de retraite sans doute): quel mépris dans ces propos également.
- BalthazaardVénérable
- gnafron2004Grand sage
Charles-Maurice a écrit:Exactement, le cursus honorum conduit désormais hors du métier de professeur. Reste que, de nombreux professeurs, parlent et pensent mieux que le ministre, et sont, sans comparaison aucune, bien plus utiles.
Tellement vrai que pendant l'évaluation PPCR il m'a été clairement reproché de ne pas avoir d'autre ambition que d'essayer d'enseigner l'anglais à mes élèves de REP... Un comble il me semble quand on évalue la capacité d'un enseignant à faire son métier...
Et si ils veulent vraiment qu'on aille faire autre chose, il faudrait commencer par nous accorder les démissions...
- BalthazaardVénérable
gnafron2004 a écrit:Charles-Maurice a écrit:Exactement, le cursus honorum conduit désormais hors du métier de professeur. Reste que, de nombreux professeurs, parlent et pensent mieux que le ministre, et sont, sans comparaison aucune, bien plus utiles.
Tellement vrai que pendant l'évaluation PPCR il m'a été clairement reproché de ne pas avoir d'autre ambition que d'essayer d'enseigner l'anglais à mes élèves de REP... Un comble il me semble quand on évalue la capacité d'un enseignant à faire son métier...
Et si ils veulent vraiment qu'on aille faire autre chose, il faudrait commencer par nous accorder les démissions...
Misérable ambition...tu es un looser, l'EN en est remplie!