Vie de prof et vie personnelle : comment mettre une frontière ?

Tâche à déléguer à Bob !

@Ha@_x : le smiley c'est compréhensible, mais je ne suis pas d'accord. Il y a le travail à la maison qui est subi, où tu es obligé de travailler (où tu te sens obligé, par rapport à ta conscience) et celui que tu veux bien faire parce que ça ne te dérange pas. Lire mes mails me prend en général quelques minutes, la majorité ne nécessitent pas de réponse, et je le fait sur un temps "perdu" : pub, le même dessin animé que je regarde pour faire plaisir à mon fils ...

Pardon je vais faire dévier le fil.
Mais l'ingérence de certaines familles est en effet chronophage en plus d'être insupportable.

Rickety : Il faut mieux éviter l’affectation en lycée dans ce cas en HG.
Je trouve que la journée de cours y est moins fatigante (excepté quand on a un service quasi-intégral en série techno), mais les journées sont longues.

angelxxx a écrit:Il y a le travail à la maison qui est subi, où tu es obligé de travailler (où tu te sens obligé, par rapport à ta conscience) et celui que tu veux bien faire parce que ça ne te dérange pas. Lire mes mails me prend en général quelques minutes, la majorité ne nécessitent pas de réponse, et je le fait sur un temps "perdu" : pub, le même dessin animé que je regarde pour faire plaisir à mon fils ...

Donc comme nous sommes sur un forum public et potentiellement lisible par le monde extérieur on va énoncer quelques faits hein...

- Enseignant, du premier, du second degré et du supérieur (presque pire pour eux ) est une profession intellectuelle dont le temps de travail est difficilement quantifiable et dont la quantité de travail s'effectue souvent hors présence devant élèves/étudiants.
- Enseignant, professeur, chercheur, instit, toussa, sont des métiers à charge mentale importante, la sphère privée est souvent envahie de fait. Le travail à la maison n'est pas subi, il est souvent la règle : le paquet de copies, le cours à corriger/préparer/le CC à préparer, etc...donc compter les heures ...
- La plupart des enseignants ne rédigent pas leurs mails en regardant le dernier épisode de x, affalés sur leur canapé dans leur salon....

Le dernier point est pour la forme...

Hum, c'était donc dans ce sens là. Bon, alors à mon tour : on peut très bien décider qu'enseigne est un travail, et que vu la rémunération, on peut se limiter doit même à 35h : je les dépasse amplement, rien que sur mon lei de travail, alors si j'ai envie de consulter mes mails affalé sur mon canapé, je m'en fiche que ça dérange le pilier de bar du coin.

Pour ce qui est de la charge mentale, c'est très vrai, mais justement, je coupe en rentrant à la maison, si ce n'est les petits mails. Cependant je n'ai pas le temps de les lire ailleurs, et si je les ouvre au travail durant la récréation par exemple, et si un mail à besoin d'un attention particulière, je n'aurais pas le temps, et en rentrant, j'aurai oublié. Le faire chez moi une fois les enfants au lit me simplifie la vie, et de manière peut être contre intuitive, réduit ma charge mentale. (Puisque sinon je me demanderai si j'ai bien répondu au mail, si je n'ai rien oublié...)

angelxxx a écrit:Hum, c'était donc dans ce sens là. Bon, alors à mon tour : on peut très bien décider qu'enseigne est un travail, et que vu la rémunération, on peut se limiter doit même à 35h : je les dépasse amplement, rien que sur mon lei de travail, alors si j'ai envie de consulter mes mails affalé sur mon canapé, je m'en fiche que ça dérange le pilier de bar du coin.

Tu consultes tes mails comme tu veux. Et oui le pilier de bar du coin ou le pilier de SDP à la grande bouche on s'en fiche intégralement. Par contre il serait souhaitable de ne pas martyriser la langue. Et puisque tu causes rémunération, les commentaires dans ceux de ton genre sont du pain bénit pour ceux qui aimeraient nous voir continuer à toucher la portion congrue. Tu t'en fiches depuis un certain temps mais ça c'est un autre problème.

Tu peux venir me chercher des poux mais j'ai un certain nombre d'années aussi été REP+/primé/HSé, gagnant parfois plus de 1000 balles que le/la collègue d'échelon équivalent.
Des salaires qui devraient être la norme en début de carrière, pas l'exception, encore un autre débat tiens...

Juste pour détendre un peu l'atmosphère, n'importe quelle personne qui a déjà télétravaillé avec un PC portable a déjà consulté ses mails sur son canapé et je ne vois pas pourquoi ça amoindrirait la qualité du travail...
Ça m'arrive de prendre part à des visioconférences pro depuis mon canapé et ni ma participation ni ma pertinence n'en sont affectées ^^
Bien sûr que ça n'enlève pas le fait que le prof passe beaucoup de temps à son bureau chez lui, contrairement aux autres professions (avant que tout le monde se mette à télétravailler dans les jobs de bureau).

@Ha@_x : c'est toujours agréable la diffamation. Je passe un certain temps à aller convaincre les collègues pour que nous luttions pour nos salaires, et de manière plus générale, pour faire vivre le syndicalisme. Quand au reste, la profession n'a pas besoin de moi pour justement ne pas arriver à se défendre. Elle se débrouille parfaitement toute seule, entre les 50% qui crachent sur le syndicalisme, les autres qui n'ont aucune idée de ce que c'est, et les consommateurs pour les mutations/autres, ceux qui considèrent que c'est très bien payé parce que le revenu du foyer est cinq fois celui de notre salaire, et ceux qui continuent de raser gratis... Bref.


Et ne t'inquiètes pas, notre gouvernement sait très bien fabriquer de fake news tout seul : ils n'ont pas besoin de moi. Ils seraient totalement capables de poster de faux messages, voire d'embaucher des professeurs pour témoigner dans les médias pour nous desservir.

Quand à te chercher des poux, j'ai franchement autre chose à faire. Je venais simplement sur ce topic pour regarder l'avis de mes collègues, et je me suis dis que le mien n'était pas représenté, j'ai donc posté un message.

Et tant qu’à ne pas martyriser la langue, on écrit « pain bénit ».

J'avais compté ma dernière année par curiosité et j'étais effectivement à environ 35h en moyenne (bon, difficile de dire précisément si c'était plutôt proche de 35 ou de 38 et c'était une moyenne lissée à la louche entre les semaines calmes et celles où tu reçois quatre paquets de copies dont deux de rédactions et où il y a des réunions tous les soirs). Mais :
- c'était ma huitième année dans le même bahut et les parents et les élèves me fichaient à peu près la paix (collège relativement calme en plus, enfin disons avec pas plus de pénibles qu'ailleurs)
- j'ai toujours refusé d'être PP ou référente machintruc (j'étais coordo, mais on se partageait la tâche avec les collègues, et élue CA, mais on se répartissait les réunions)
- je suis une éternelle insatisfaite de mes cours mais à force d'avoir les 3 niveaux en latin depuis 8 ans + les 3e en français depuis sept ans sur les huit (à mon grand désespoir, je n'aime pas trop le niveau et j'aime bien varier mais on ne voulait pas me laisser changer), je commençais quand même à avoir pas mal de quoi tenir sans crouler sous les préparations
- un seul nouveau niveau donc (les 4e en français, jamais eus avant) mais j'avais bien avancé mes préparations pendant les grandes vacances
- trois classes en latin, c'est beaucoup moins de corrections qu'en français (copies bien plus courtes et groupes plus réduits)
- je suis agrégée mais en collège (pas tellement par choix d'ailleurs) : donc moins de corrections que les collègues au lycée et une classe de moins que mes collègues au collège.

J'ajoute que je lis vite, que j'ai une bonne mémoire et que autant je suis capable de suer sang et eau sur un paquet de rédacs en rédigeant des commentaires trop longs que les élèves ne prendront pas le temps de lire, autant les préparations ne me prennent pas trop de temps en général (je n'ai pas besoin de rédiger un truc détaillé).

J'ajoute aussi qu'après avoir terminé une thèse de doctorat en même temps que je commençais mes premières années d'enseignement avec un service trop lourd (la première année : 2,5HSA, pas de tutorat, 2 niveaux en français et 3 en latin, et un emploi du temps gruyère - ça s'est un peu arrangé après), j'ai fini sur les rotules et au bord du burn out et j'ai appris à me ménager un peu, et j'ai aussi appris que mettre quinze jours à corriger un paquet de 29 rédactions anorthographiques, ce n'est pas un crime contre l'humanité. (J'ai de nouveau fini au bord du burn out quand même, mais c'était la faute de la chef.)

Tout ça pour dire que ça fait énormément de conditions très peu habituelles pour arriver à un temps de travail "normal".

Merci DROW de veiller à la correction de mes messages (mais pas à ceux des autres ), c'est corrigé.

@angelxxx

Aucune diffamation cher collègue, divergence de vues, c'est tout. Sur le temps de travail des collègues, entre autres, nous ne travaillons manifestement pas aux mêmes endroits ni dans les mêmes conditions.

Sphinx a écrit: et j'ai aussi appris que mettre quinze jours à corriger un paquet de 29 rédactions anorthographiques, ce n'est pas un crime contre l'humanité.

Je trouve cette remarque très juste. J'ai connu des collègues pour qui tout était grave : dire tel mot au lieu de tel autre en classe était grave, mettre trop de temps à corriger les copies était grave, mettre le petit b) à la place du petit c) était grave...

Je fais partie des très nombreux enseignants qui prennent leur travail au sérieux et qui considèrent qu'il faut le faire correctement. Cependant, je crois aussi qu'il savoir rester mesuré. Au risque de froisser l'égo de quelques-uns, il me semble opportun de rappeler de temps en temps qu'un enseignant ne risque ni l'erreur médicale ni de faire couler la boîte.

Cochonou a écrit:Je fais partie des très nombreux enseignants qui prennent leur travail au sérieux et qui considèrent qu'il faut le faire correctement. Cependant, je crois aussi qu'il savoir rester mesuré. Au risque de froisser l'égo de quelques-uns, il me semble opportun de rappeler de temps en temps qu'un enseignant ne risque ni l'erreur médicale ni de faire couler la boîte.

Le bon sens...

Tu dis clairement que je m'en fiche de nos revendications salariales. C'est pourtant parfaitement faux.

Pour le reste, j'ai apporté mon témoignage, et je n'ai à aucun moment prétendu généraliser. Si tu veux des vraies stats, cela existe, mais il ne faut pas venir sur un topic qui représente 0,0001% de ma profession. D'ailleurs, on peut encore une fois remercier les collègues de certaines matières qui eux "travaillent", contrairement à ceux d'autres disciplines.

Quand au reste, j'ai fait le choix de ne pas aller au lycée, et j'ai fait le choix d'aller en rep+ et d'y rester, de faire un peu de route aussi. Je vais prendre le devant car sinon ça ne va pas louper : je sais bien que ce choix n'est qu'une solution personnelle et ne peut pas s'étendre au reste de la profession. Tout comme celui de passer l'agrégation.

angelxxx a écrit:Tu dis clairement que je m'en fiche de nos revendications salariales. C'est pourtant parfaitement faux.

Tu as entièrement raison, tu as seulement tendance à poster trop de messages sur ton gros salaire, ton faible temps de travail et Ô comment tant pourraient faire comme toi (alors qu'ils ne le peuvent pas en fait, ton dernier paragraphe est à ce titre magnifique).

Donc mea culpa maxima.

Jenny a écrit:Merci de rester respectueux, malgré les divergences.

Dernier rappel avant clôture du fil pour la nuit, le temps que les esprits se calment...

Bonsoir, néo-titulaire à l'appel.

Je me fixe plusieurs règles :

- Ne pas apporter de copies à corriger à la maison. Je les corrige systématiquement dans mon établissement. Après dans ma matière je mets pas plus d'une minute par copie donc ça va vite. Il y a aussi l'astuce de corriger les contrôles pendant les contrôles des autres classes. J'utilise également la pause déjeuner extrêmement longue (je trouve) d'1h30 et mes heures de trous.
- Ne pas récupérer d'exercices ou de DM (je n'en fais pas).
- Néo-titulaire oblige, je dois préparer mes cours. Je prépare tout pendant les vacances pour être libre durant la période de "travail".
- Ne regarder ni Pronote ni ma boite mail le week-end et pendant les vacances.

Mathieu000 a écrit:Bonsoir, néo-titulaire à l'appel.

Je me fixe plusieurs règles :

- Ne pas apporter de copies à corriger à la maison. Je les corrige systématiquement dans mon établissement. Après dans ma matière je mets pas plus d'une minute par copie donc ça va vite.

Collège, j'imagine ?

Oui je suis au collège.

Mais pendant mon année de stage j'étais au lycée avec des classes de seconde et je ne prenais pas vraiment plus de temps. Contrairement à certains collègues, je ne corrige pas les copies. Je les évalue uniquement. La correction se fait en classe entière.

Mathieu000 a écrit:Oui je suis au collège.

Mais pendant mon année de stage j'étais au lycée avec des classes de seconde et je ne prenais pas vraiment plus de temps. Contrairement à certains collègues, je ne corrige pas les copies. Je les évalue uniquement. La correction se fait en classe entière.

Aha ! L'insolent...
Si je n'avais pas 3 tas-de-copies-en-retard-à-corriger-pendant-les-vacances-mais-voilà-c'est-déjà-dimanche, je relancerai bien la guerre des profs de Lettres vs le reste du monde, mais voilà je n'ai plus le temps.

Bâcler, ça va toujours vite.
Enfin, c'est raccord avec le traitement que nous touchons.

Mathieu000 a écrit:Oui je suis au collège.

Mais pendant mon année de stage j'étais au lycée avec des classes de seconde et je ne prenais pas vraiment plus de temps. Contrairement à certains collègues, je ne corrige pas les copies. Je les évalue uniquement. La correction se fait en classe entière.

Qu'est-ce que tu appelles "ne pas corriger les copies, mais les évaluer" ?

Baldred a écrit:

Mathieu000 a écrit:Oui je suis au collège.

Mais pendant mon année de stage j'étais au lycée avec des classes de seconde et je ne prenais pas vraiment plus de temps. Contrairement à certains collègues, je ne corrige pas les copies. Je les évalue uniquement. La correction se fait en classe entière.

Aha ! L'insolent...
Si je n'avais pas 3 tas-de-copies-en-retard-à-corriger-pendant-les-vacances-mais-voilà-c'est-déjà-dimanche, je relancerai bien la guerre des profs de Lettres vs le reste du monde, mais voilà je n'ai plus le temps.

Une minute par copie ??? J'ai envie de pleurer quand je lis ça ! Quel diable m'a poussée vers l'enseignement des lettres, je me le demande !!!!

Danska a écrit:

Mathieu000 a écrit:Oui je suis au collège.

Mais pendant mon année de stage j'étais au lycée avec des classes de seconde et je ne prenais pas vraiment plus de temps. Contrairement à certains collègues, je ne corrige pas les copies. Je les évalue uniquement. La correction se fait en classe entière.

Qu'est-ce que tu appelles "ne pas corriger les copies, mais les évaluer" ?

Ah mais moi aussi, je peux t'evaluer une copie de 3e rien qu'en la flairant, mais après faut justifier...