[Nanterre] suspension de 4 mois, pas de motif notifié

Quelqu'un t'as demandé de poster/partager le tract dont tu parles, qu'on puisse le voir.

Alors je n'ai pas le tract mais je confirme, étant nanterrienne et ayant vu passer moultes fois sur Facebook le document en question, clairement l'autorisation des "tenues amples" faisaient partie des revendications des lycéens.

Je me permets de réagir car j'ai exercé dans ce lycée entre 2005 et 2008 en tant que professeur titulaire de mathématiques. À cette époque, ce lycée était "classé" ZEP+APV. J'ai connu Kaï, mais que ma dernière année (ou avant dernière je ne me rappelle plus).
À l'époque, quand je suis arrivé dans ce lycée, des extincteurs étaient lancés depuis le cinquième étage. Le bureau de la proviseur avait été incendié d'un cocktail Molotov.
J'ai assuré mes premiers cours, en tant que prof principal, dans un préfabriqué dans lequel il n'y avait même pas de tableau.
Je pense qu'on peut imaginer pour un Neo-titulaire, de l'époque, que c'est un peu décontenançant.
Depuis NVB, ce lycée a perdu sa "labellisation" ,cependant je doute que les problèmes existants aient disparu.
Par ailleurs la proviseur, de l'époque, n'était que dans le reproche envers les professeurs et n'avait que d'ambition sa promotion: elle est partie au bout de trois ans avec une légion d'honneur  (ou un équivalent...). Ce qui en dit long sur le mérite dans l'administration de l'EN...
Ce lycée où exerce Kaï n'a pas changé et j'y retrouve les mêmes erreurs qu'il y a 14 ans. Il a le mérite d'y être rester et d'y défendre ses opinions en tant que délégué syndical.
L'éducation des enfants mérite mieux que toutes les considérations que j'ai pues lire.
À vous lire.

Chers collègues, lors de mon année scolaire 2020/2021 dans l'académie de Montpellier, j'ai été frappée par une mesure d'éloignement pour "intérêt du service", ma cheffe d'établissement a utilisé l'article R421-12 du code de l'éducation.

On m'a placé en congé maladie forcé et ensuite on m'a demandé de fournir un arrêt de travail.

Malgré que je sois en arrêt de travail, le proviseur adjoint m'a appelé de son bureau avec le téléphone du lycée à 20 h 17, donc en soirée, et m'a laissé un message vocal, je l'ai fait constaté par un huissier de justice, et dans ce message vocal, il se félicite du décès de ma mère, morte seulement 5 mois avant son appel.

La cheffe d'établissement a mandaté l'infirmière du lycée afin de m'appeler et d'obtenir des informations sur ma santé, celle infirmière m'a bien appelé et malgré le secret médical, cette infirmière a fait un rapport à la cheffe.

Le rectorat de Montpellier a été au courant de tout, il n'a rien fait, n'a répondu à aucune de mes demandes d'audience afin que l'on puisse m'expliquer comment une cheffe et son adjoint peuvent agir ainsi en toute impunité. Pire j'ai reçu une lettre d'intimidation disant que je nuisais au bon déroulement du service public...

Aujourd'hui, j'ai fait un recours au tribunal administratif de la mesure d'éloignement et le procès va se tenir surement début 2023.

Et je suis en procès à l'ordre des infirmiers, car eux au moins ils ont bien accepté ma plainte pour violation du secret médical, le procès se tiendra lui aussi début 2023.

Au rectorat de Montpellier, la parole de la cheffe d'établissement fait loi.

Or, 20 ans de carrière avec que des compliments et des félicitations, mais cette année là, j'ai ouvert ma gueule sur un dysfonctionnement causé par la réforme Blanquer.

#Sois prof et tais-toi

Merci de votre témoignage. Malheureusement, il semble très difficile au sein de l'EN de faire cesser et encore plus de sanctionner des comportements indignes et révoltants.
Cependant, j'ai rencontré aussi des personnes intègres et soucieuses de comprendre des situations complexes en vue de faire cesser de tels comportements.
Je vous souhaite que le Tribunal administratif considère favorablement votre demande.
Cela dit, êtes-vous bien sur le bon fil ?

Oui je pense car ma cheffe a utilisé une mesure d eloignement sans utiliser mon droit au debat contradictoire. Et le point commun avec Kai terada est qu'ils prétendent que ce n est pas une sanction disciplinaire.

Et surtout oui il faut soutenir Kai terada !

Concernant le collègue je n'ai pas assez d'éléments. La seule chose que j'ai appris de source sûre, c'est que dans son cas ce n'est pas le chef d'établissement qui est à l'origine de la mesure.

Moulin a écrit:Concernant le collègue je n'ai pas assez d'éléments. La seule chose que j'ai appris de source sûre, c'est que dans son cas ce n'est pas le chef d'établissement qui est à l'origine de la mesure.

Et comment alors le rectorat a-t-il été informé de son caractère "perturbateur" et "gênant" pour l'ambiance au lycée ? Je serais curieux de savoir... D'autant qu'il a manifestement osé contester l'administration du lycée. C'est quoi votre "source sûre" ? La parole de l'administration du lycée ?

https://twitter.com/debatdecole1/status/1580604579653115904

Je voudrais rétablir quelques vérités sur les revendications des élèves du lycée Joliot-Curie aujourd’hui jetés en pâture par l’extrême-droite sur la base de propos tronqués et instrumentalisés
La première demande des élèves est le rétablissement des heures de soutien scolaire. L’enveloppe de 150 heures a été retirée au lycée alors que tout le monde s’accordait sur son utilité. Les enseignants assumaient ces heures. Les élèves en ont besoin.
Leur seconde revendication est le retour de Kai Terada suspendu puis muté de manière totalement arbitraire alors qu’il exerce au lycée depuis 2006, qu’il en est un pilier et que les élèves et collègues lui sont très attachés.
Leur troisième demande n’est pas du tout de pouvoir aller au lycée avec une abaya. C’est une demande de clarification car la nouvelle direction n’est pas capable d’avoir une position claire sur les tenues autorisées ou pas. Les élèves demandent la même règle pour toutes et tous.

MUTIS a écrit:Et comment alors le rectorat a-t-il été informé de son caractère "perturbateur" et "gênant" pour l'ambiance au lycée ?

Il y a eu une enquête administrative de l'IG, au cours de laquelle une grande partie des enseignants, parents, élèves, équipe administrative, a été auditionnée.
Cela permet d'entendre plusieurs sons de cloche, et pas seulement celui de la propagande syndicale.

Justement pour éviter toute propagande, on demande une justice, avec son débat contradictoire. Son dossier administratif était vide, aucun témoignage à charge, car si c était le cas alors qu on lui donne l occasion de se défendre et de présenter à son tour des témoignages en sa faveur. Kai terada n a reçu ni avertissement ni blâme, or si c était une terreur dans son lycée alors le rectorat a en sa possession toute une batterie de sanctions pour les enseignants fautifs. Mais ici on l a considéré comme un nuisible et on lui a signifié tout simplement de "nuire ailleurs"...

Ganache, bon courage pour faire valoir tes droits... Es-tu accompagné·e syndicalement ? Ce sont des procédures très lourdes, pas facile à mener seul·e...

Et heureusement qu un syndicat était là pour m aider psychologiquement et m indiquer toutes les démarches pour faire valoir mes droits ! Le rectorat de Montpellier qui était au courant de tout et qui était même à l origine de certaines decisions tel que l arrêté d eloignement ne m ont apporté aucune aide, que de l'indifférence et du mépris. Or pendant 20 ans, on m avait toujours loué mon professionnalisme.

288 a écrit:

MUTIS a écrit:Et comment alors le rectorat a-t-il été informé de son caractère "perturbateur" et "gênant" pour l'ambiance au lycée ?

Il y a eu une enquête administrative de l'IG, au cours de laquelle une grande partie des enseignants, parents, élèves, équipe administrative, a été auditionnée.
Cela permet d'entendre plusieurs sons de cloche, et pas seulement celui de la propagande syndicale.

De quelle enquête parles tu ?
De celle dont les conclusions sont secrètes ? Celles qui ne mentionnent pas le nom du collègue d'après les auteurs de cette enquête ?

Et s'il faut sanctionner le caractère "perturbateur" et "gênant", on appelle ça justement "sanction" et cela doit suivre les protocoles. Ici le rectorat a rappelé plusieurs fois au collègue que ce n'était pas une sanction, d'ailleurs son dossier ne fait mention d'aucun élément d'après l'intéressé.

288 a écrit:

MUTIS a écrit:Et comment alors le rectorat a-t-il été informé de son caractère "perturbateur" et "gênant" pour l'ambiance au lycée ?

Il y a eu une enquête administrative de l'IG, au cours de laquelle une grande partie des enseignants, parents, élèves, équipe administrative, a été auditionnée.
Cela permet d'entendre plusieurs sons de cloche, et pas seulement celui de la propagande syndicale.

Je comprends bien que l'équipe administrative se soit plaint alors... Mais visiblement ce ne sont ni les parents, ni les élèves qui se plaignaient de cet enseignant. Et si j'en crois les réactions, ses collègues le soutiennent massivement. Ce que tu racontes ressemble bien, en fait, à une façon de couvrir l'administration du lycée qui peut ainsi se dédouaner de toute responsabilité. Très étrange.

L'arrêté dit en substance "comme ce que l'on reproche à Kai Terada ne peut faire l'objet d'une sanction, nous procédons à une mutation dans l'intérêt du service". Ce qui pose deux problèmes :
- l'administration reconnaît qu'il n'y a pas de faute à reprocher;
- l'administration conçoit la mutation dans l'intérêt du service comme un échelon de sanction inférieur aux sanctions officielles.

La combinaison des deux rend la situation intenable logiquement pour le rectorat.

En bonne logique, si Kai Terada avait un comportement non-professionnel, de nature à perturber le travail dans son établissement, il aurait dû recevoir un avertissement, puis un blâme, puis une radiation du tableau d'avancement et puis une mutation d'office. C'est pour des cas plus graves qu'on peut envisager la rétrogradation d'échelon, voire la radiation ou la mise à la retraite d'office.

Là tout ce produit comme s'il subissait une mutation d'office (soit une sanction lourde de 2^e catégorie) sans passer par une procédure disciplinaire normale.

beaverforever a écrit:L'arrêté dit en substance "comme ce que l'on reproche à Kai Terada ne peut faire l'objet d'une sanction, nous procédons à une mutation dans l'intérêt du service". Ce qui pose deux problèmes :
- l'administration reconnaît qu'il n'y a pas de faute à reprocher;
- l'administration conçoit la mutation dans l'intérêt du service comme un échelon de sanction inférieur aux sanctions officielles.

La combinaison des deux rend la situation intenable logiquement pour le rectorat.

En bonne logique, si Kai Terada avait un comportement non-professionnel, de nature à perturber le travail dans son établissement, il aurait dû recevoir un avertissement, puis un blâme, puis une radiation du tableau d'avancement et puis une mutation d'office. C'est pour des cas plus graves qu'on peut envisager la rétrogradation d'échelon, voire la radiation ou la mise à la retraite d'office.

Là tout ce produit comme s'il subissait une mutation d'office (soit une sanction lourde de 2^e catégorie) sans passer par une procédure disciplinaire normale.

On pourrait alors rétorquer que l'intérêt du service est de conserver un enseignant expérimenté qui connaît parfaitement le contexte du lycée et qui est reconnu comme bon enseignant par ses collègues et les élèves. D'où ma suspicion : cela vient de rumeurs, de ragots ou d'une attitude critique qui a dérangé l'administration du lycée. Comment sinon le rectorat serait-il informé d'une gêne pour le service ?

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/15/au-lycee-joliot-curie-de-nanterre-les-raisons-d-une-escalade-du-conflit-entre-les-eleves-et-l-administration_6145903_3224.html

Très bon article dans lequel on apprend que l'ancienne proviseure a écrit pour soutenir l'enseignant déplacé.

En fait c'est bien la nouvelle direction du lycée qui semble à l'origine de cette mutation forcée parce qu'elle trouvait cet enseignant gênant et contestataire... Une direction qui réclame visiblement docilité et soumission, ce qui s'obtient en général assez facilement dans l'EN    sauf de la part de quelques moutons noirs comme cet enseignant courageux visiblement (et ceux qui le soutiennent dans ce lycée).

"La décision a été prise à l’issue d’une mission de l’inspection générale de l’éducation, diligentée en mars et dont Le Monde a pu lire la synthèse. Elle fait état d’un climat dégradé au lycée, dont la direction se dit « soumise à des pressions continuelles d’un groupe d’enseignants ». Les professeurs sont décrits comme « exposés, mais soudés », bien qu’une partie se déclare « en souffrance ». Il n’y est pas fait mention de Kai Terada.
Selon une source à l’inspection générale, sa mutation n’a pas été suggérée par les inspecteurs. (...)  Le rectorat n’a pas souhaité mettre Le Monde en contact avec la proviseure."
(...)
Dans la synthèse de la mission d’inspection présentée en septembre aux enseignants, il était fait mention d’une gestion « hésitante » à « tous les échelons » des atteintes à la laïcité.

Une chose est sûre : la motivation de la mutation, "apaiser le climat", est plus qu'absurde puisque la décision n'a fait qu'envenimer la situation et l'a dégradée encore.
Bon courage aux enseignants de ce lycée dont la gestion semble pour le moins hasardeuse et arbitraire.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/160922/soutien-kai-terada-contre-la-repression-anti-syndicale-dans-l-education-nationale

Autre extrait de l'article

Trois autres mutations ont été décidées à l’issue de cette mission, mais elles ne font pas l’objet de contestations, car il s’agissait de réels problèmes « relationnels », explique-t-on dans l’équipe pédagogique.

Ça ressemble à une histoire du genre:
La direction de ce Lycée est en confrontation avec les profs, elle appelle au secours le rectorat — qui diligente une enquête. Puis la hiérarchie décide de muter trois enseignants (sans que cela soit contesté). Mais, au passage, en profite pour virer le syndicaliste de service…

epekeina.tes.ousias a écrit:Autre extrait de l'article

Trois autres mutations ont été décidées à l’issue de cette mission, mais elles ne font pas l’objet de contestations, car il s’agissait de réels problèmes « relationnels », explique-t-on dans l’équipe pédagogique.

Ça ressemble à une histoire du genre:
La direction de ce Lycée est en confrontation avec les profs, elle appelle au secours le rectorat — qui diligente une enquête. Puis la hiérarchie décide de muter trois enseignants (sans que cela soit contesté). Mais, au passage, en profite pour virer le syndicaliste de service…

Oui, c'est tout à fait ça ! Et en plus, la direction se défend en renvoyant la responsabilité sur le rectorat, en disant qu'ils n'y sont pour rien pour se protéger. Avec l'accord évidemment du rectorat pour la couvrir... On comprend que la proviseure ne soit pas autorisée à s'exprimer !!!
Vu de l'extérieur, tout cela paraît consternant et même invraisemblable !
Bonne ambiance assurée dans ce lycée. Et tout cela pour "apaiser le climat !"

Je venais aussi poster le lien vers l'article ! Encore un autre extrait :

Le Monde a écrit:Comment le lycée Joliot-Curie a-t-il pu atteindre, en quelques jours, un tel niveau de tension ? Pour le comprendre, il faut remonter à la rentrée de septembre, lorsque Kai Terada, un enseignant en mathématiques en poste depuis longtemps dans l’établissement, a appris sa suspension, puis sa mutation « dans l’intérêt du service ». Il est un membre actif du syndicat SUD-Education, dont il est le représentant pour les Hauts-de-Seine.

Très vite, Kai Terada reçoit des soutiens contre cette mutation dont les motifs restent à ce jour peu clairs. L’ensemble des syndicats d’enseignants – y compris le SGEN-CFDT et l’UNSA – font part de leur inquiétude en comité technique ministériel, le 23 septembre. Une tribune signée de personnalités, dont des députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et l’écrivaine Annie Ernaux – pas encore prix Nobel –, circule en ligne, dénonçant le ciblage d’un enseignant « figure reconnue du syndicalisme local » et de son lycée « en première ligne des mobilisations sociales ».

C'est tout de même beaucoup plus clair et plus crédible qu'une sombre histoire de complot syndicaliste contre lequel il aurait fallu virer un prof par mutation d'office parce qu'il mettait le binz, mais d'une manière telle qu'on ne pouvait pas le sanctionner.

Lu l'article. Ça éclaire une question que je me posais sur les autres collègues écartés dont curieusement on ne parlait pas. Si je résume ce que je crois comprendre, on avait effectivement des tensions en SDP. Pour ces collègues la procédure a été appliquée dans son esprit, d'où le fait qu'il n'y pas eu contestation et que personne n'en parle mais l'occasion était belle pour la direction et le rectorat d'inclure Kai Terada dans l'histoire pour s'en débarrasser. Vous comprenez comme moi?

Vieux_Mongol a écrit:Lu l'article. Ça éclaire une question que je me posais sur les autres collègues écartés dont curieusement on ne parlait pas. Si je résume ce que je crois comprendre, on avait effectivement des tensions en SDP. Pour ces collègues la procédure a été appliquée dans son esprit, d'où le fait qu'il n'y pas eu contestation et que personne n'en parle mais l'occasion était belle pour la direction et le rectorat d'inclure Kai Terada dans l'histoire pour s'en débarrasser. Vous comprenez comme moi?

Nous ne connaissons pas le lycée, mais si on lit entre les lignes cela semble probable.