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par ClassesBnF Lun 29 Nov - 10:04
Berlioz, un compositeur romantique ?

« Hector Berlioz nous paraît former, avec Hugo et Eugène Delacroix, la trinité de l'art romantique » (Théophile Gautier)

📖 REPÈRES
Passionné et extravagant, Berlioz semble l’archétype de l’artiste romantique, brûlé d'amours malheureuses, déchiré par des aspirations contradictoires, revendiquant sous la bannière de Shakespeare la liberté dans l'art, mais ne cessant de rechercher honneurs et reconnaissance institutionnelle. Dans son écriture musicale, dans ses sources d'inspiration et dans sa pratique orchestrale, il accomplit une véritable révolution musicale, renouvelant avec ampleur les formes traditionnelles et donnant libre cours à l'expression fougueuse des rêveries et des passions amoureuses, de leurs bonheurs fugitifs comme de leurs emportements funèbres. Pourtant, lui-même récuse l’étiquette. « Romantique ? » dit-il, « Je ne sais pas ce que cela signifie. Je suis un classique ».
>> Berlioz et le romantisme musical : http://expositions.bnf.fr/berlioz/dossier/index.htm
>> Berlioz à la BnF : https://gallica.bnf.fr/blog/09042018/berlioz-la-bnf-1

Berlioz est également l’un des maîtres de l’orchestration, qu’il théorise en 1844 dans son « Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes », véritable Bible pour tous les compositeurs jusqu’à nos jours. Recherchant l’équilibre entre les instruments, il donne à chacun sa force, son langage, sa voix, sous la baguette d’un chef d’orchestre qui conduit, ordonne et organise.
>> Berlioz et l’orchestre : http://expositions.bnf.fr/berlioz/dossier/ind_compo.htm
>> Le traité d’orchestration : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9641228f?rk=21459;2

Acerbe ou pleine d’humour, la plume de Berlioz est aussi affûtée que son oreille ; et c’est une vraie délectation que de se plonger dans ses écrits – livrets d’opéra, critiques musicales, mémoires. Une activité rémunératrice, mais qu’il compare parfois à un véritable esclavage, et qui n’est pas sans plonger le compositeur dans des affres de contradiction.
>> Berlioz écrivain : http://expositions.bnf.fr/berlioz/dossier/ind_lettres.htm

🧰 OUTILS UTILISABLES EN COURS
🎧 À écouter
> La phonographie de Berlioz : http://expositions.bnf.fr/berlioz/cabinet/ind_ress.htm
> Quelques enregistrements historiques :
>> La Damnation de Faust : Voici des roses https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1287603?rk=236052;4
>> La symphonie fantastique : https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000000050
>> L’enfance du Christ (air d’Hérode) : https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000366450

📚 À lire
>> Les livrets d’opéra de Berlioz : http://expositions.bnf.fr/berlioz/cabinet/ind_rech.htm
>> Des extraits de sa critique et de sa correspondance : http://expositions.bnf.fr/berlioz/cabinet/ind_extraits.htm
>> Les partitions de Berlioz numérisées sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&exactSearch=false&collapsing=true&version=1.2&query=(dc.creator%20all%20%22Berlioz,%20Hector%22%20or%20dc.contributor%20all%20%22Berlioz,%20Hector%22%20)%20%20and%20(dc.type%20all%20%22partition%22)%20and%20(access%20all%20%22fayes%22)&suggest=10&keywords=Berlioz,%20Hector

👓 À regarder
>> Galerie de compositeurs contemporains : http://expositions.bnf.fr/berlioz/feuille/index.htm
>> Caricatures : http://expositions.bnf.fr/berlioz/borne/caricature/index.htm
>> Mises en scènes et costumes : http://expositions.bnf.fr/berlioz/feuille/index.htm

🧐 ALLER PLUS LOIN

L'exposition virtuelle « Berlioz, la voix du romantisme » : http://expositions.bnf.fr/berlioz/index.htm
La page « Berlioz » de France Musique : https://www.francemusique.fr/personne/hector-berlioz?xtmc=BErlioz&xtnp=1&xtcr=1
Un site très complet sur Berlioz par Michel Austin et Monir Tayeb : http://www.hberlioz.com/BerliozAccueil.html

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 150
Un concert à la mitraille au théâtre de Vienne, Andreas Geiger. Gravure en couleurs, 1846. BnF, bibliothèque-musée de l’Opéra.
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par ClassesBnF Lun 6 Déc - 10:29
[Histoire ; 5e, 2de] La société urbaine au Moyen Âge

📖 REPÈRES
Après les troubles des 9e et 10e siècles (invasions normandes, arabo-berbères et hongroises, effritement des pouvoirs centraux), l’Europe s’engage dans une période de relative prospérité. L’essor du commande engendre un développement des villes, qui prennent progressivement une certaine autonomie, voient leurs statuts juridiques se diversifier, leurs populations croître leurs fonctions sociales s’affirmer.
>> L’essor des villes : http://classes.bnf.fr/ema/ville/ville/index1.htm
>> Foires et marchés : http://classes.bnf.fr/ema/ville/ville/index5.htm

La population urbaine est très minoritaire dans la France médiévale, mais, paradoxalement, nous la connaissons mieux celle des campagnes. La raison en est simple : c’est en milieu urbain que résident et travaillent, à partir du  13e siècle, les écrivains et les artistes ; c’est là que se trouvent les collèges et les universités, ainsi que la majorité des écoles. Toute une société nouvelle émerge dans les villes : peu considérée dans la traditionnelle tripartition en trois ordres, la bourgeoisie marchande prend le pouvoir face aux seigneurs : échevins dans le Nord, capitouls à Toulouse, consuls dans le Midi... Le reste de la population demeure éloigné des instances dirigeantes. Tandis que les artisans s’organisent en corporations, toute une société d’exclus se constitue : prostituées, juifs, lépreux, mais aussi reclus volontaires.
>> La société urbaine : http://classes.bnf.fr/ema/ville/ville/index3.htm
>> L’artisanat : http://classes.bnf.fr/ema/ville/ville/index6.htm
>> Les enfants des villes : http://classes.bnf.fr/ema/ville/enfants/index.htm
>> Les jeux au Moyen Âge, miroir de la société : http://expositions.bnf.fr/jeux/arret/02.htm

À partir du 12e siècle, Paris devient progressivement la capitale du royaume. Le roi y fixe sa cour et une administration centrale de plus en plus élaborée : archives royales, trésor royal, chambre des comptes... Les Capétiens urbanisent la rive droite de la ville, développent ses défenses par la construction de murailles et s’attachent à la rendre plus salubre. Dans le même temps s’y développe une riche vie intellectuelle et économique. Cela n’empêche pas la ville de rester difficile à gouverner, et de véritables insurrections éclatent à la fin du Moyen Âge (insurrection d’Etienne Marcel, révolte des Maillotins, mouvement des Cabochiens….
>> Paris, capitale du royaume : http://classes.bnf.fr/ema/ville/paris/index2.htm
>> La ville universitaire : http://classes.bnf.fr/ema/ville/paris/index5.htm
>> Paris en révolte : http://classes.bnf.fr/ema/ville/paris/index8.htm

🧰 DOCUMENTS UTILISABLES EN CLASSE

👓 Iconographie
>> Un dossier d’images sur la vie en ville : http://classes.bnf.fr/ema/ville/paris/index5.htm
>> Un dossier d’images sur Paris : http://classes.bnf.fr/ema/feuils/paris/index.htm
>> Un dossier d’image sur les métiers artisanaux : http://classes.bnf.fr/ema/feuils/societe/index3.htm

📚 Documents textuels

>> Une anthologie de textes sur la ville : http://classes.bnf.fr/ema/anthologie/ville/index.htm
>> Une anthologie de textes sur Paris ; http://classes.bnf.fr/ema/anthologie/paris/index.htm
>> Chantiers et bâtisseurs de cathédrales : http://classes.bnf.fr/villard/pedago/index.htm

🧑‍🏫 Pistes pédagogiques
>> Ecrire un guide de visite d’une cathédrale : http://classes.bnf.fr/villard/pedago/guide/index.htm
>> Une enquête autour de la construction des cathédrales à partir d’une miniature de Jean Fouquet : http://expositions.bnf.fr/fouquet/pedago/dossiers/84/index84a.htm
>> Une enquête à mener sur la fabrication du livre au Moyen Âge : http://expositions.bnf.fr/fouquet/pedago/dossiers/82/index82b.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> L’exposition virtuelle « Enfance au Moyen Âge » : http://classes.bnf.fr/ema/
>> Une carte interactive sur le Moyen Âge sur le site Lumni : https://www.lumni.fr/jeu/le-moyen-age-carte-interactive
>> Une conférence sur les créations, agrandissements et transformations des villes au Moyen Âge (1000-1450) sur le site de la Cité de l'architecture et du patrimoine par Bernard Gauthiez : https://www.citedelarchitecture.fr/fr/video/creations-agrandissements-et-transformations-des-villes-au-moyen-age-1000-1450

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 001
Jeunes gens apprenant à nager dans les fossés d’une ville, Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, Bruges, 15e siècle. BnF, département des Manuscrits, Français 14, fol. 21
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par ClassesBnF Lun 13 Déc - 11:32
[Français, 4e] La ville, le lieu de tous les possibles ?
« Nous ne pourrons jamais expliquer ou justifier la ville. La ville est là. Elle est notre espace et nous n'en avons pas d'autre. Nous sommes nés dans des villes. Nous avons grandi dans des villes. C'est dans des villes que nous respirons. » (Georges Perec, Espèces d’espaces, 1974)

REPERES
56% des habitants du monde, et plus de 81% des Français habitent en ville. Pour une majorité de la population, la ville est donc le quotidien, la banalité, le tous-les-jours. De ce cadre de vie se sont emparés les auteurs depuis l’Antiquité, le chargeant de rêves et d’imaginaires : poétique, réaliste, utopique, cauchemardesque, la ville est le lieu où l’homme se réalise. Elle conditionne les mouvements, regroupe des sociétés différentes, met au jour les fractures.

Les utopistes de la Renaissance et du 18e siècle la rêvent idéale, fondée sur des principes géométriques, répondant à des soucis d’ordre et d’hygiène, conviviale et sociable. La notion d’espace public naît, tandis que les idées circulent dans les universités, les théâtres, les bibliothèques, les cabinets de lecture et les loges maçonniques.
>> Les cités idéales de la Renaissance (article court) : http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d2/index.htm
>> Espace public et villes des Lumières : http://expositions.bnf.fr/lumieres/arret/03_5.htm

Les écrivains du 19e siècle, de Baudelaire à Zola, aussi en font leur terrain de jeu, mais en s’ancrant davantage dans la réalité. Ils y vivent, s’y promènent, en décrivent les changements spectaculaires liés à la révolution industrielle, y placent une société souvent miséreuse et inégalitaire, s’intéressent aux marginaux, aux exclus et aux bizarres. Une tendance à laquelle continuent de s’attacher, au 20e siècle, les auteurs de romans policiers et de contre-utopies.
>> Littératures urbaines au 19e siècle : https://gallica.bnf.fr/essen.../repere/litteratures-urbaines
>> Métropoles et contre-utopies (article court) : http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d4/index.htm

Mais d’autres voies littéraires s’ouvrent devant la ville du 20e et du 21e siècle. Ainsi, l’OULIPO invente des objets urbains étranges, suggère des parcours contraints, joue avec les signes qui envahissent la ville, modifie les mouvements et le regard… La ville devient lieu de convergence entre politique et poétique, où le collectif se tisse par le langage.
>> L’OULIPO et la ville : http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/ressources/oulipo.htm

OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
1. Des anthologies
>> Une anthologie sur la ville en trois parties : approches, mouvements et signes : http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/textes/index.htm
>> Une anthologie de textes du 19e siècle sur la ville à la fin de cet article : https://gallica.bnf.fr/essen.../repere/litteratures-urbaines
>> Un ensemble de textes très courts (citations) autour de la cité idéales, en 3 périodes : les origines http://expositions.bnf.fr/.../cabinets/extra/mots/index.htm ; la Renaissance http://expositions.bnf.fr/.../cabinets/extra/mots/index.htm et New York au 20e siècle : http://expositions.bnf.fr/.../cabinets/extra/mots/index.htm

2. Des photographies
>> La ville d’Eugène Atget : http://expositions.bnf.fr/atget/expo/salle1/index.htm
Eugène Atget (1857-1927) a transformé, par ses photographies, le regard sur la ville. Trait d'union entre le 19e et le 20e siècle, il a su voir Paris en dehors de l'architecture monumentale, s'intéressant aux vitrines, au mobilier urbain, aux poignées de portes… mais aussi aux intérieurs, aux petits métiers et à ces zones, aux marges de la ville, où sont relégués les exclus du développement urbain.
>> La ville et l’industrie par Michael Kenna : http://expositions.bnf.fr/kenna/arret/05.htm ; http://expositions.bnf.fr/kenna/albums/album1/album.htm
Né en 1953, grand voyageur, Michael Kenna consacre ses photographies à la représentation du paysage. Lignes géométriques et épure à l’extrême sont caractéristiques de ses clichés en noir et blanc où la lumière prend une place prépondérante. Originaire d’une petite ville industrielle anglaise, le photographe saisit l’urbanité à l’heure de la désaffection des usines mais aussi de la modernité de mégapoles en pleine croissance.

3. Des idées d’ateliers d’écriture par François Bon : http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/propos/index.htm
Quinze idées, qui souvent partent de textes littéraires, pour écrire et faire écrire.

POUR ALLER PLUS LOIN
>> Consultez sur Gallica l’ouvrage de Jean Roudaut, Les villes imaginaires dans la littérature française, Hatier, 1990 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3334556g/f9.item
>> Lisez l'article « Le spleen de Paris et la poétique de la ville » : http://expositions.bnf.fr/baudelaire/le-spleen-de-paris/

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Michael Kenna, Chrysler Building study 2, New York, 2006
(c) Michael Kenna, https://michaelkenna.com
Tournesol
Tournesol
Érudit

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par Tournesol Lun 13 Déc - 21:18
Tout ça semble passionnant ! Merci !

_________________
J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.

(G. Perros)

Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
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par ClassesBnF Lun 3 Jan - 17:28
[Histoire, 5e/2de] Bonne année à tous ! Entamons la nouvelle année par un petit parcours autour de la Renaissance et de l'humanisme...

🎓 REPÈRES

Période d'effervescence intellectuelle et artistique, la Renaissance est contemporaine de deux grands phénomènes : l'humanisme d'une part, qui établit une nouvelle vision de l'homme en puisant dans les valeurs véhiculées par les sources antiques ; la Réforme d'autre part, qui redéfinit les rapports entre Dieu et les hommes, en cherchant là encore à replonger aux racines antiques du christianisme.
>> Mise au point courte sur l'humanisme et la Renaissance : http://classes.bnf.fr/dossitsm/humalumi.htm
>> Album sur la redécouverte d'Homère à la Renaissance : http://expositions.bnf.fr/homere/it/15/09.htm
>> Article sur le développement des sciences sous François Ier : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/arret/05-2.htm

Un mouvement avant tout intellectuel, donc, où les langues anciennes et les textes prennent une place fondamentale, et cela grâce notamment à une invention qui permet de diffuser à grande échelle les connaissances : l'imprimerie à caractères mobiles. Inventée en Corée dans la seconde moitié du 14e siècle (et probablement en Chine encore avant), elle fut également mise au point au milieu du 15e siècle par Gutenberg, sans qu'il semble y avoir de lien entre les deux. Connaissant déjà depuis longtemps l'impression de planches de bois (lithographie), Gutenberg puisa à deux sources pour améliorer le processus : d'un côté, le travail des orfèvres, capables de créer de minuscules caractères, de l'autre, les presses à raisin, qu'il modifie pour en faire des machines capables de presser un papier sur des caractères encrés. Très proches des manuscrits médiévaux, les premiers livres imprimés, ou incunables, ont rapidement laissé place à des ouvrages plus faciles à consulter, et aux typographies plus lisibles.
>> Un dossier autour de l'imprimerie et de sa naissance : http://classes.bnf.fr/livre/arret/histoire-du-livre/imprimerie/01.htm
>> Un dossier sur le livre à la Renaissance : http://classes.bnf.fr/livre/arret/histoire-du-livre/renaissance/01.htm
>> Quelques éléments sur la typographie à la Renaissance : http://classes.bnf.fr/ecritures/arret/signe/typo/04.htm

Un renouveau intellectuel n'est pas un mouvement abstrait : il est porté par quelques fortes personnalités qui créent, en Europe, un véritable réseau : la République des lettres. Parmi eux, Erasme est sans doute la figure la plus remarquable ; "prince des humanistes", il possède un véritable savoir encyclopédique et s'engage dans la réforme religieuse, sans jamais aller aussi loin que Luther ou Calvin, plaidant sans cesse pour une réconciliation. Mais d'autres figures remarquables ornent la République des lettres, comme Guillaume Budé, qui s'enorgueillit d'avoir « rouvert les sépulcres de l'Antiquité », ou Rabelais, qui définit dans Pantagruel les principes d'une éducation humaniste. Hors de France, la figure originale de Conrad Gesner, pionnier de l'alpinisme fait œuvre d'encyclopédiste en cherchant à recenser tous les écrits grecs et latins ou l'ensemble du savoir sur les animaux, tandis que Francis Bacon pose les bases de la pensée rationnelle.
>> Courte biographie d'Erasme : http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-erasme.htm
>> Courte biographie de Guillaume Budé : http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-bude.htm
>> Courte biographie de Rabelais : http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-rabela.htm
>> Courte biographie de Conrad Gesner : http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-gesner.htm
>> Courte biographie de Francis Bacon : http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-baconf.htm

La pratique artistique est également profondément modifiée au cours de la Renaissance par le retour à l'Antique. Tandis que les canons de beautés sont redéfinis selon les normes du goût romain, le voyage à Rome devient un passage obligé pour tous les artistes, qui vont dessiner les ruines et s'imprégner des beautés de la cité papale. Le dessin prend une place centrale dans la pratique artistique, comme le signale Giorgio Vasari, qui en fait le "père des trois arts" que sont l'architecture, la peinture et la sculpture.
>> Exposition virtuelle sur le dessin à la Renaissance : http://expositions.bnf.fr/renais/index.htm
>> Les grandes architectures de la Renaissance : http://passerelles.bnf.fr/chrono/renaissance.php
>> Article sur les arts sous François Ier : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/arret/05.htm

🧰 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
* Quatre images de la Renaissance à décortiquer :
>> Un portrait de François Ier en Minerve : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/explo/deite/index.htm
>> Une représentation de la bataille de Marignan : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/explo/marignan/index.htm
>> La galerie François Ier à Fontainebleau : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/explo/fontainebleau/index.htm
>> Le plan du château de Fontainebleau : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/explo/fontainebleau2/index.htm

* Des vidéos :
>> 7 vidéos sur François Ier et son rapport à la Renaissance  (10' chaque) : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/audiovisuels/index.htm
>> Une vidéo sur la cosmographie universelle de Guillaume Le Testu, remarquable atlas du 16e siècle (2') : https://vimeo.com/532262912

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> L'exposition virtuelle "François Ier" : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/index.htm
>> Une sélection d'ouvrages sur la Renaissance gratuitement disponibles sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/la-renaissance

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 057
Portrait d'Erasme par Albrecht Dürer, 1526.
BnF, département des Estampes et de la pho-tographie, RÉSERVE Ca-4+ (6)-Boîte écu.
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par ClassesBnF Mar 11 Jan - 8:30
[Français 6e] Besoin d'un peu du malice ? Voici quelques éléments sur le Roman de Renart et ses dérivés, dans le cadre de la séquence "Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques"

📖 REPÈRES

Le Roman de Renart appartient au genre de la satire animale, dont relèvent également les fables. La tradition fait d’Esope le créateur du genre, mais celui-ci reprend probablement une pratique orale plus ancienne ; Phèdre, Babrius, Avianus en ont été les continuateurs dans la Méditerranée gréco-romaine, tandis qu’en Inde, le sage Bidpai aurait également composé contes et apologues animaliers. Intitulé Panchatantra, ce recueil n’est désormais connu que par sa traduction arabe, sous le nom de Kalila wa Dimna.
Au Moyen Âge, les fables d’Avianus sont étudiées par tous les écoliers, et celles de Phèdre sont recopiées et adaptées en vers latins. Vers 1180, la poétesse Marie de France rédige le premier recueil de fables en français, à partir de cette matière. Elle est la première à concevoir la fable en tant que genre littéraire autonome.  
>> Fables et satires animales : http://classes.bnf.fr/renart/arret/01.htm ; http://expositions.bnf.fr/bestiaire/arret/6/index.htm
>> Kalila wa Dimna : http://expositions.bnf.fr/livrarab/gros_plan/illustres.htm

Le Roman de Renart est une véritable épopée animale, qui parodie les chansons de geste. Elle raconte l’histoire d’un goupil appelé Renart. Le glissement du nom propre au nom commun de l’animal témoigne du succès de l’œuvre ! Rusé, Renart passe son temps à imaginer des tours pour trouver sa nourriture et chercher querelle aux bêtes de la ferme et de la forêt : le coq Chanteclerc, le corbeau Tiécelin, le chat sauvage Tibert, l’ours Brun, et surtout le loup Ysengrin, que Renart se plaît à ridiculiser. Au fil du temps, le récit comique et parodique prend un tour plus sérieux, devenant une dénonciation des maux de la société, et notamment de l’Église.  
>> Le Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/arret/02.htm

Car le Roman de Renart n’est pas un roman au sens moderne du terme. C’est un ensemble disparate de récits appelés « branches », dont le point commun est de mettre en scène des animaux. Pierre de Saint-Cloud semble avoir été l’auteur du premier récit en français, dans la seconde moitié du 12e siècle. Plusieurs continuateurs, anonymes ou non, s’appuient sur ses écrits. A la fin du 13e siècle, Jacquemart Gielée reprend les mêmes personnages pour écrire une œuvre d’édification morale, Renart le Nouvel, tandis que d’autres ouvrages utilisant la figure de Renart se font plus polémiques, à l’image de Renart le Bestourné de Rutebeuf. Au début du 14e siècle, Gervais du Bus, chapelain d’Enguerrand de Marigny, ministre de Philippe le Bel, réutilise l’idée de la satire animale pour créer une œuvre autonome : le Roman de Fauvel, critique politique d’une rare virulence contre le roi et son conseiller.
>> Les branches du Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/arret/02_1
>> Le Roman de Fauvel : http://classes.bnf.fr/renart/arret/03.htm

Par son caractère narratif et vivant, le Roman de Renart se prête particulièrement bien à la mise en images. Récit populaire, il est fréquemment recopié et parfois enrichi de miniatures qui donnent à voir les personnages et les scènes les plus connus. Les représentations se font de plus en plus anthropomorphiques au fil du temps, Renart montant à cheval en armure ou recevant sur un trône les représentants de l’Église et de la noblesse. Toutefois, les manuscrits illustrés constituent une part relativement faible de l’ensemble des copies réalisées au fil du temps.
>> Les enluminures du Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/feuille/02.htm
>> Les manuscrits enluminés du Roman conservés à la BnF : https://gallica.bnf.fr/html/und/manuscrits/les-manuscrits-de-renart

🧰 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
* 2 pistes pédagogiques :
>> Raconter et écrire : http://classes.bnf.fr/renart/pedago/01.htm
>> Lecture de l’image : http://classes.bnf.fr/renart/pedago/02.htm

* Une anthologie d’extraits du Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/antho/index.htm

* 4 versions de la fable Le Corbeau et le Renard :
>> Esope : http://classes.bnf.fr/renart/antho/10.htm
>> Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/antho/11.htm
>> Marie de France : http://classes.bnf.fr/renart/antho/12.htm
>> Jean de la Fontaine : http://classes.bnf.fr/renart/antho/13.htm

* Une application sur tablette pour créer ses monstres médiévaux : http://editions.bnf.fr/fabricabrac

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN

Une exposition virtuelle sur le Roman de Renart : http://classes.bnf.fr/renart/index.htm
Une exposition virtuelle sur les bestiaires médiévaux : http://expositions.bnf.fr/bestiaire/index.htm
La page de Gallica sur le Roman de Renart : https://gallica.bnf.fr/html/und/manuscrits/le-roman-de-renart
Le livre médiéval : http://classes.bnf.fr/livre/arret/histoire-du-livre/livre_medieval/index.htm

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 Fr_1581_006v
"Renart combattant le covid en classe Ysengrin", Jacquemart Gielée, Renart le Nouvel. Manuscrit copié dans le Nord de la France, vers 1290-1300.
BnF, département des Manuscrits, Français 1581 fol. 6v
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par ClassesBnF Lun 17 Jan - 17:08
[Arts plastiques, éducation musicale, lettres] La Mer, source d’inspiration dans tous les arts

Professeur libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ta séquence, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini des « monsieur ! » et « madame ! »
Là ta séance sera un gouffre moins amer.

📖 REPÈRES
Quelle source d’inspiration que la mer ! Poètes, plasticiens et musiciens se perdent dans sa houle incessante, immortalisent ses tempêtes, s’imprègnent de son rythme.

En littérature, les écrivains ont longtemps adopté une approche descriptive de la houle, des marées, des écueils et des vagues. Ancrés dans une tradition antique ayant pour modèle Homère ou Virgile, ils étaient avant tout spectateurs des mouvements de la mer, à l’image de Joachim Du Bellay. Mais à la fin du 18e siècle, certains auteurs, comme Chateaubriand, évoquèrent les tempêtes de la vie à travers celles de l’océan, se démarquant ainsi du modèle antique. La mer devint alors le miroir de l’âme du poète, rythmée comme une respiration profonde. Avec le symbolisme vint le temps de la restitution du rythme et de la musique marins, que transcrivent, très différemment, Saint-Pol Roux ou Paul Valéry par exemple.
>> Mer et littérature : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index51.htm
>> Chez Victor Hugo : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index511.htm
>> Chez Jules Verne : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index512.htm
>> Chez Jules Michelet : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index513.htm
>> Chez les auteurs américains : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index514.htm

Dans les arts plastiques, la mer a été une source d’inspiration pour les hommes et les artistes dès la plus haute Antiquité. Dans le panthéon gréco-romain, elle prend les traits de Poséidon (Neptune) ou d'Amphitrite, une iconographie remise au goût du jour à la Renaissance. Mais dans le nord de l'Europe à la même époque, d'autres artistes cherchent à produire des paysages plus réalistes, marqués par de lourds nuages et une écume presque palpable. Au 19e siècle, l'océan devient pour les Romantiques – Géricault, Isabey – le lieu d'un théâtre où se mêlent les tragédies et les légendes ; les artistes s’intéressent tout particulièrement aux mouvements des flots, aux détails qui les composent. Mais comment reproduire la tempête ou la vague ? Des peintres comme Turner (1775-1851), Courbet (1819-1877) ou Monet (1840-1926) cherchent à être au plus près de l'océan, à saisir au mieux son mouvement, ses colères et ses paysages. Au même moment arrivent en Europe des estampes japonaises où tourbillons et vagues sont comme figés, intemporels.
>> La représentation des tempêtes : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index521.htm
>> La représentation des vagues : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index523.htm
>> Le paysage dans les estampes japonaises : http://expositions.bnf.fr/japonaises/arret/06.htm

Quel art mieux que la musique saurait rendre les grondements de l’océan ou le doux carillon de la pluie sur la mer ? On pense bien sûr à Debussy et à Ravel, maîtres des sonorités aquatiques, mais ce serait oublier, à la même époque, Henri Duparc, Vincent d’Indy, Edouard Lalo, Ernest Chausson, Albert Roussel, Alfred Bruneau, Paul le Flem, Charles Kœchlin… Pour tous, la mer est un miroir de l’inconscient, de l’imaginaire, des mouvements de l’âme. Par ailleurs, si la période, avec ses accents symbolistes, se prêtait particulièrement aux musiques maritimes, la mer n’a pas inspiré que ces grands compositeurs. Elle semble elle-même produire ses propres mélodies : chants des Sirènes dans l’Odyssée, ou chants de marins, qui rythment le travail. Quant aux tempêtes, elle trouvent leur place aussi bien dans l’opéra baroque, chez Rameau ou Vivaldi, et jusqu’aux chansons de Michel Legrand.
>> Mer et musique : http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/index53.htm
>> Les chants de marins (sur France musique) : https://www.francemusique.fr/emissions/tendez-l-oreille/tendez-l-oreille-du-samedi-20-novembre-2021
>> Gens de mer par Denisa Kerschova (sur France musique) : https://www.francemusique.fr/emissions/allegretto/allegretto-du-mercredi-02-juin-2021-95436

🧰 OUTILS À UTILISER EN CLASSE
• En lettres :
>> Une lecture de « L’Homme et la Mer » de Charles Baudelaire : https://soundcloud.com/user-778489158/l-homme-et-la-mer-master
>> Une anthologie d’une soixantaine de textes littéraires sur la Mer, de la Bible à Virginia Woolf : http://expositions.bnf.fr/lamer/cabinet/anthologie/bibliotheque/index.htm
>> Une filmographie sur la mer : http://expositions.bnf.fr/lamer/cabinet/filmo/index.htm
>> Ecrire la mer : des idées d’ateliers d’écriture proposés par François Bon : http://expositions.bnf.fr/lamer/ecrire/index.htm
>> Un parcours pédagogique sur Moby Dick : http://expositions.bnf.fr/lamer/pedago/moby/index.htm

• En arts plastiques :

>> Un ensemble d’images sur le thème de la mer : http://expositions.bnf.fr/lamer/feuille/index.htm
>> Quinze ateliers créatifs, « de la p(l)age à la planche », « de la navigation à la narration » et « de la carte au paysage » : http://expositions.bnf.fr/lamer/parcours/index.htm
(Pour ces parcours, pensez à cliquer sur le lien « atelier » pour des idées de consignes et d’exercices).

• En éducation musicale :
>> Une sélection de chants de marins (sea shanties) sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/html/enregistrements-sonores/chants-de-marins?mode=desktop

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> L’exposition virtuelle « La Mer, terreur et fascination » : http://expositions.bnf.fr/lamer/index.htm
>> Les sélections de Gallica sur la mer : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/mer

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Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer : Naufrage, BnF, département des Manuscrits, NAF 247451, fol. 116
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par ClassesBnF Mar 25 Jan - 7:37
Deuxième République et Second Empire : entre utopie et répression
[Histoire, 4e & 1re G/T/P]

📖 REPERES
Quelle était belle, cette utopie ! Le 24 février 1848, sous la pression des Républicains, Louis-Philippe abdique et la Deuxième République est proclamée. S’inscrivant dans la lignée de la Révolution, elle en reprend les idéaux libéraux : rétablissement du suffrage universel masculin, abolition de l’esclavage et de la peine de mort pour raisons politiques. Mais la Deuxième République se veut aussi sociale : les Ateliers nationaux doivent permettre de donner du travail à tous.
>> Un court résumé sur la Deuxième République : http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_739.php

Pourtant, rapidement, l’utopie se délite. Dès 1848, la fermeture des Ateliers nationaux provoque des émeutes, réprimées dans le sang. Les tensions entre conservateurs et libéraux, entre bourgeois et ouvriers, affleurent dans un contexte de crise. Le 2 décembre 1851, le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, organise un coup d’État afin de garder le pouvoir, alors que son mandat prend fin. En quelques jours, la résistance est réprimée dans la violence, et les opposants sont tués ou exilés. Un an plus tard, le 2 décembre 1852, jour anniversaire du sacre de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte est sacré empereur.
>> Un court résumé du coup d’État du 2 décembre 1851 et de ses conséquences : http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_689.php

Le Second Empire est quelquefois paradoxal. Régime autoritaire, qui prétend faire taire toute contestation, il musèle la presse et l’opposition, réprime les mouvements ouvriers. Napoléon III, féru de photographie, utilise ce nouveau medium pour faire valoir son règne en mettant en scène les progrès et la grandeur retrouvée de la France. Mais progressivement apparaissent des assouplissements : en 1864, la loi Ollivier supprime le délit de coalition, premier pas vers une reconnaissance du droit de grève ; quatre ans plus tard, la loi sur la liberté de la presse supprime les autorisations préalables et la possibilité de fermer un journal après trois avertissements, ouvrant davantage la libre expression de l’opinion. En 1870, au moment de la guerre contre les Prussiens, la presse ne soutient pas Napoléon III.  
>> La loi Ollivier sur le droit de grève (court) : http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_692.php
>> La loi pour la liberté de la presse (court) : http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_693.php
>> La censure contournée (long) : http://expositions.bnf.fr/presse/arret/03-2.htm
>> Napoléon III et son usage de la photographie (long) : http://expositions.bnf.fr/napol/arret/1/index.htm

Parmi les grands acteurs de cette période se détachent des figures d’écrivains : Lamartine, et surtout Victor Hugo. En juin 1848, il commence sa carrière politique en tant qu’élu conservateur à l’Assemblée constituante, puis législative. Soutien de Louis-Napoléon Bonaparte à ses débuts, il s’en éloigne rapidement et se tourne vers l’opposition. En 1851, le coup d’État le chasse hors de France. Cet exil à Buxelles, puis Jersey et Guernesey lui offre une nouvelle vie. Son œuvre se charge de colère politique. Ayant refusé l’amnistie générale de 1859, ce n’est qu’à la chute du Second Empire qu’il retrouve la France.
>> Une biographie de Hugo : http://gallica.bnf.fr/essentiels/hugo/propos-auteur
>> Une chronologie de la vie de Hugo : http://gallica.bnf.fr/essentiels/hugo/chronologie.htm
>> Le combat contre la peine de mort : http://expositions.bnf.fr/hugo/arret/ind_engag.htm
>> Les autres combats politiques de Hugo pour la paix et la liberté : http://expositions.bnf.fr/hugo/arret/liberte.htm

Autre personnalité majeure du temps, Honoré Daumier, dont la carrière se modèle au rythme de la censure de la presse. Les événements de 1848 lui ouvrent grand les portes de la satire politique, lui permettant d’exprimer avec force ses convictions républicaines. Mais l’avènement du Second Empire signe le retour à la caricature de mœurs, ce qui n’empêche pas son renvoi du Charivari. La libéralisation du régime, à partir de 1868, lui offre cependant un espace pour quelques ultimes attaques politiques.
>> Une biographie de Daumier : http://expositions.bnf.fr/daumier/arret/01.htm
>> Daumier dans l’histoire de France : http://expositions.bnf.fr/daumier/arret/04_1.htm

🧰 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
• Victor Hugo, homme engagé
>> Les combats de Hugo pour la liberté, avec une sélection de textes :
http://expositions.bnf.fr/hugo/pedago/fiches/08.htm
>> Un dossier pédagogique sur Hugo et l’abolition de la peine de mort : http://expositions.bnf.fr/hugo/pedago/dossiers/mort/index.htm
>> Une anthologie de textes de Hugo contre la peine de mort : http://expositions.bnf.fr/hugo/cabinet/extraits/ind_mort.htm
>> Une sélection d’images sur les engagements de Hugo : http://expositions.bnf.fr/hugo/pedago/ress/ind_engage.htm

• Daumier, caricaturiste politique
>> Une sélection de caricatures politiques de Daumier : http://expositions.bnf.fr/daumier/feuille/02.htm
>> Une chronologie de la vie de Daumier, mise en regard avec celle du 19e siècle : http://expositions.bnf.fr/daumier/reperes/chrono/htm
>> Un parcours sur la liberté de la presse s’appuyant notamment sur une analyse d’une image de Daumier : http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/02.htm

• Une période d’avancées sociales et technologiques
>> Un bon pour 15 kg de pains issu des ateliers nationaux : http://classes.bnf.fr/essentiels/grand/ess_2117.htm
>> Une sélection de bâtiments caractéristiques de l’architecture de fer du Second Empire : http://passerelles.bnf.fr/chrono/second_empire.php
>> Les albums photographiques de Napoléon III, sur sa politique de grands travaux ou ses campagnes militaires : http://expositions.bnf.fr/napol/feuille/index3.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> La fiche sur Victor Hugo sur le site « Les Essentiels de la littérature » : https://gallica.bnf.fr/essentiels/hugo
>> Les sélections d’images de Gallica sur l’histoire du 19e siècle : http://gallica.bnf.fr/html/und/images/dun-empire-lautre-1799-1871

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 Ess_2116
Le coup d'Etat de 1851, Lithographie coloriée, 20,4 x 28,3 cm, BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVEFT4-QB-370(131)
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par ClassesBnF Mar 1 Fév - 9:02
[Français, HG, 5e, 4e, 3e] Un voyage vers la Chine

A l’occasion du nouvel an chinois et de l’ouverture des JO de Pékin, petit voyage pédagogique vers l’Empire du milieu…

REPÈRES
Les relations entre l’Europe et la Chine sont anciennes : elles remontent au moins à l’Antiquité, par le biais de relations soit commerciales (la fameuse « route de la soie »), soit diplomatiques. Au Moyen Âge, les voyageurs se dirigent vers la Chine par voie de terre, à l’instar de la famille Polo, mais aussi de missionnaires, tandis que Rabban Bar Sauma serait le premier chinois à avoir fait le voyage inverse, vers Byzance, Rome et Paris, dans un voyage à la fois diplomatique et religieux.
>> Le voyage de Marco Polo : http://expositions.bnf.fr/ciel/catalan/marco/page1.htm
>> La cartographie de l’Océan Indien au Moyen Âge : http://expositions.bnf.fr/marine/arret/11-3.htm
>> L’Atlas catalan, ou la Chine sur une carte médiévale : http://expositions.bnf.fr/marine/arret/01-5-2.htm

C’est cependant à partir du 16e siècle que les voyages se multiplient, grâce à l’ouverture des routes maritimes. La Chine devient un horizon familier, les missions religieuses, diplomatiques et commerciales se multiplient, tandis que naissent, au 17e siècle, les grandes compagnies des Indes orientales, française, mais surtout hollandaise (VOC) et anglaise (EIC). Porcelaines et thé voyagent vers l’Europe : c’est au 18e siècle qu’il devient quasiment la boisson officielle anglaise, afin de remplacer le gin !
>> La VOC et les missionnaires en Chine (cf. fin de l’article) : http://expositions.bnf.fr/marine/arret/06-2.htm

Que trouvent les Européens en Chine ? Une civilisation florissante, un empire puissant quoique soumis à de violents aléas politiques, une tradition lettrée qui se déploie aussi bien dans les sciences que dans la littérature. Dans un monde dominé par des fonctionnaires recrutés par des « examens littéraires », le livre, calligraphié, imprimé, illustré, est une véritable institution.
>> Le livre imprimé en Chine : http://expositions.bnf.fr/chine/reperes/2/index.htm
>> L’Encyclopédisme en Chine : http://classes.bnf.fr/dossitsm/encychin.htm
>> Sciences et arts en Chine (recueil de documents) : https://gallica.bnf.fr/html/und/asie/sciences-et-arts

Se développe alors, à partir de la fin du 17e siècle, un véritable goût oriental en Europe, dont la Chine est une des sources d’inspiration, tout comme l’Istanbul ottomane, l’Arabie des Mille et Une Nuits ou la Perse de Montesquieu. Le système lettré inspire les philosophes des Lumières, nourris de récits de voyages, comme Voltaire. Ainsi, l’auteur de L'Orphelin de la Chine écrit-il, à l’article « Fanatisme » de son Dictionnaire philosophique : « Il n’y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n’ait pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. »
>> Une étude sur la Chine en Europe au 18e siècle : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6204391s/f15.planchecontact
>> Un album sur le goût de l’Orient au 18e siècle : http://classes.bnf.fr/essentiels/albums/orient/

OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
1/ Jardins chinois
En français en 3e, le thème « Regarder le monde, inventer des mondes » se prête bien à l’exploration des microcosmes que constituent les jardins chinois. Le Jardin, en Chine, est un art qui crée un espace artificiel imitant savamment la nature et s’harmonisant avec elle. Conçu souvent par des lettrés, il est un domaine à l’écart du monde réel, véritable ermitage champêtre, qui ouvre les portes de la méditation et de la contemplation émerveillée de la nature, mais donne aussi un cadre aux nobles loisirs de la poésie et de la peinture. Cet idéal érémitique s’imposera jusque dans les domaines impériaux du XVIIIe siècle, immortalisés par les vues du Hameau pour fuir la chaleur accompagnées des poésies de Kangxi ou celles du Palais d’été ornées de vers de Qianlong.
>> Une anthologie de textes chinois (traduits !) sur le jardin : http://expositions.bnf.fr/chine/pavillon/1/4/index1.htm
>> Un article illustré sur la représentation du paysage et du jardin en Chine : http://expositions.bnf.fr/chine/arret/4/index5.htm
>> Une série d’images sur le mont Wu, parc aménagé en périphérie urbaine : http://expositions.bnf.fr/chine/pavillon/4/index5.htm
>> Diverses ressources sur le jardin du palais d’été de Pékin, conçu en partie à l’occidentale, avec des jeux d’eau dignes de Versailles : http://passerelles.bnf.fr/batiments/yuanming_yuan_planche.php

2/ Lettrés et philosophes
Comment les Lumières se sont-elles inspirées de la Chine et des mondes lointains ? Et au contraire, a-t-on vécu une période des Lumières en Chine ?
>> Les Lumières en Chine, la Chine dans les Lumières : un court article et un entretien vidéo d’une dizaine de minutes : http://expositions.bnf.fr/lumieres/arret/06_3.htm
>> Un parcours pédagogique sur « Le monde, un et pluriel », vu par les Lumières : http://expositions.bnf.fr/lumieres/pedago/02.htm
>> L’article « Fanatisme » du Dictionnaire philosophique de Voltaire : https://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/article-fanatisme
>> Rousseau, « Toute la terre est couverte de nations dont nous ne connaissons que le nom » : https://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/terre-couverte-nations-dont-ne-connaissons-noms

POUR ALLER PLUS LOIN
>> Une sélection de documents sur les rapports entre la France et la Chine dans l’histoire : https://gallica.bnf.fr/html/und/asie/france-chine
>> Un article scientifique de Numa Broc sur les jugements occidentaux sur la Chine au 18e siècle : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1990_num_22_1_1739

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 Pas_1430
"Nuage de miséricorde pour la bénédiction universelle", Quarante vues du jardin de la Clarté parfaite, Tang Dai et Shen Yuan, 1744
BNF, Estampes (rés. B 9 rés., format 5) http://passerelles.bnf.fr/grand/pas_1430.htm
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par ClassesBnF Mar 8 Fév - 7:47
🎓 [Arts plastiques, français] Paysages
Levons la tête, regardons par la fenêtre. Que voyons-nous ? Un paysage. Ouvert, verdoyant, champêtre, urbain, industriel, habité, clos, d’hiver, vivant, désolé, ensoleillé… à vous de décider !

📖 REPÈRES
Qu’appelle-t-on un paysage ? Pour le dictionnaire, c’est une « Vue d'ensemble, qu'offre la nature, d'une étendue de pays, d'une région », et par extension, la « vue d'ensemble d'un endroit quelconque (ville, quartier, etc.) ». À ne pas confondre, donc, avec l’idée de nature ou d’environnement : le paysage porte en lui le regard de son observateur. Et en tant que tel, il est toujours subjectif, jamais figé.
>> Définition du paysage sur le CNRTL : https://www.cnrtl.fr/definition/paysage
>> De la nature au paysage : http://expositions.bnf.fr/kenna/arret/01.htm
>> Une histoire artistique du paysage par Anne Cauquelin : http://expositions.bnf.fr/kenna/arret/13.htm

Dans l’histoire de l’art européen, le paysage a longtemps été un fond, un décor, que ce soit dans les peintures romaines de Pompeï ou à l’arrière des miniatures des ouvrages médiévaux, notamment au 15e siècle. Ce n’est qu’au 16e siècle qu’il commence à prendre son autonomie. C’est d’ailleurs aussi à cette date que le mot fait son entrée dans le lexique français. Deux tendances apparaissent bientôt : le paysage classique, composé, de l’école italienne, et le paysage des écoles du Nord, qui cherche davantage à rendre les variations de la nature. Rembrandt en est l’un des grands représentants.
>> Le paysage urbain chez Jean Fouquet : http://expositions.bnf.fr/fouquet/arret/26/index26e.htm
>> Dessins du voyage à Rome : des ruines comme paysage : http://expositions.bnf.fr/renais/arret/2/index.htm
>> Les paysages de Rembrandt : http://expositions.bnf.fr/rembrandt/feuille/03.htm

Hors de l’Europe, le paysage prend une importance toute particulière au Japon, dans les ukiyo-e, « images du monde flottant ». Favorisée par une série d’interdits moraux qui frappent l’estampe au 18e siècle, la représentation de scènes maritimes, de montagnes intemporelles ou de scènes de la vie campagnarde trouve son plein épanouissement avec Hokusai et Hiroshige. Elle entre en résonance avec le renouvellement du shintô, spiritualité japonaise qui donne une grande place à la nature.
>> Le paysage dans l’estampe japonaise : http://expositions.bnf.fr/japonaises/arret/06.htm
>> Les Tente-six vues du Mont Fuji : http://expositions.bnf.fr/japonaises/albums/fuji/index.htm

Avec l’invention de la photographie, le rapport au paysage se transforme. La prise de vue peut donner l’impression d’une plus grande authenticité, voire d’une forme d’objectivité, notamment au 19e siècle, tandis que le dessin, la peinture ou la gravure porteraient davantage la patte de l’artiste. C’est pour cela, notamment que la photographie a été largement utilisée lors des voyages d’exploration. Mais c’est oublier un peu vite qui se tient derrière l’objectif : composition, cadrage, couleurs restent des choix photographiques porteurs d’une vision artistique. C’est ainsi qu’un Michael Kenna donne à ses clichés en noir et blanc l’ether de la brume, tandis qu’un Raymond Depardon pose un regard attendri sur les lieux de son enfance.
>> Gustave Doré paysagiste : http://expositions.bnf.fr/orsay-gustavedore/arret/paysages.htm
>> Paysages photographiques du 19e siècle : http://expositions.bnf.fr/socgeo/feuille/02.htm
>> L’œuvre de Michael Kenna : http://expositions.bnf.fr/kenna/albums/index.htm
>> L’exposition virtuelle « Paysages français » : http://expositions.bnf.fr/paysages-francais/

🧰 OUTILS A UTILISER EN CLASSE
>> Un parcours pédagogique autour du paysage à partir des photographies de la Société de Géographie : http://expositions.bnf.fr/socgeo/pedago/010.htm

>> Analyse d’image : 6 paysages photographiques commentés
http://classes.bnf.fr/paysages-francais/delcour.htm

>> Une anthologie de textes sur le thème du paysage : http://expositions-dev.bnf.fr/kenna/anthologie/index.htm

👩🏫 PISTES PEDAGOGIQUES
En 2017, la BnF et le SNUIPP proposaient un concours intitulé « Vivons le paysage », qui proposait 5 pistes de travail à destination des classes de primaire :
>> « Transformons le paysage » : une approche poétique. À la manière des artistes du Land Art, faites entrer l'insolite dans le paysage, introduisez des objets imprévus, jouez sur les changements d'échelle, inventez des paysages purement imaginaires par dessins, peintures, collages… Accompagnez vos créations de textes poétiques, de haïkus, d'aphorismes...
>> « Démultiplions le paysage » : une approche en série : un même paysage au fil des mois et des saisons, un même cadre à diverses heures de la journée ou des années plus tard. On peut aussi rendre compte des variations du paysage au fil d'un itinéraire : le long d'une route, d'un fleuve, du trajet en train, ou jouer sur les séries thématiques...
>> « Racontons le paysage » : une approche narrative. Introduisons des personnages dans un paysage, ajoutons-y quelques péripéties, que se passe-t-il ? De quelle manière le cadre influence-t-il le scénario ? Le résultat pourra prendre la forme d'une bande dessinée, d'un roman-photo, d'un film d'animation...
>> « Ressentons le paysage » : une approche sensible. Regarder un paysage provoque à coup sûr des émotions. Et l'explorer, c'est entendre ses musiques, ses bruits, ses silences... C'est aussi le sentir avec tous ses éventails d'odeurs. C'est également le toucher dans toutes ses matérialités douces, âpres, rugueuses, froides... Et puis, un paysage se goûte en 1001 saveurs en fonction de sa géographie. Les réalisations multi-sensorielles, proposant des matières, des sons ou des odeurs, sont donc les bienvenues.
>> « Habitons le paysage » : une approche corporelle. Puisque l'homme s'inscrit dans le paysage et le transforme, jouons le jeu jusqu'au bout ! Projeter son corps dans le paysage, photographier son ombre comme une partie intégrante de la composition, laisser sa trace dans le sable, c'est encore une manière de s'inscrire corporellement dans le paysage. Une démarche qui peut aller jusqu'au point où, en jouant sur les zooms et les jeux d'échelles, le corps devient lui-même paysage.
>> Consultez les œuvres réalisées à cette occasion : https://www.snuipp.fr/actualites/posts/vivons-le-paysage-le-palmares

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> Une sélection de ressources sur le paysage : http://classes.bnf.fr/paysages-francais/ressources_bnf.htm
>> L’exposition virtuelle « Paysages français » : http://expositions.bnf.fr/paysages-francais/

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 130
Michael Kenna, Biwa Lake Tree, Study 1 / Arbre du lac Biwa, étude 1, Omi, Honshu, Japan, 2001.
© Michael Kenna, www.michaelkenna.net, à retrouver sur http://expositions.bnf.fr/kenna/grand/130.htm

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par ClassesBnF Lun 14 Fév - 18:16
[Lettres, lycée] Libertinages
C’est la saint Valentin ! Quelle meilleure occasion pour parler libertins ? 😈

😍 REPÈRES
« La Comtesse de *** me prit sans m’aimer, continua Damon : elle me trompa. Je me fâchai, elle me quitta : cela était dans l’ordre. Je l’aimais alors, et, pour me venger mieux, j’eus le caprice de la ravoir, quand à mon tour, je ne l’aimai plus. J’y réussis et lui tournai la tête : c’est ce que je demandais. »
>> Lisez Dominique Vivant-Denon, Point de lendemain : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5832067j?rk=21459;2

L’incipit de Point de lendemain, conte de Dominique Vivant-Denon, est une vivante évocation du libertinage amoureux propre au 18e siècle. Mais à ses origines, le mouvement n’est pas spécifiquement badin. Issu du latin « libertinus », qui désigne un esclave affranchi, le libertinage promeut avant tout la liberté de pensée et d’esprit. Né dans les années 1620 autour de Théophile de Viau, ce mouvement social est le fait de nobles méprisant les conventions d’une société rigide. Libres penseurs, déïstes, athées ou matérialistes, les libertins s’incarnent dans le Dom Juan de Molière, dont les idées sont au moins aussi scandaleuses que la conduite.  
>> Ecoutez deux scènes-phares où Dom Juan expose ses idées libertines :
• « Je crois que deux et deux sont quatre » (III, 1) : https://soundcloud.com/user-778489158/04-je-crois-que-deux-et-deux
•  « La constance n’est bonne que pour les ridicules » (I, 2) : https://soundcloud.com/user-778489158/03-la-constance-nest-bonne-que

Le glissement du refus des normes sociales au libertinage amoureux à l’aube 18e siècle, tandis que la littérature de fantaisie prend une dimension plus badine. L’Orient sert parfois de paravent, surtout après la traduction des contes des Mille et Une Nuits par Antoine Galland. Dans les Lettres persanes (1721), Montesquieu pose un schéma dialectique entre l’objet le plus parfait de la jouissance et l’objet le plus parfait de la connaissance. C’est Crébillon fils qui écarte peu à peu le déguisement du conte oriental pour glisser vers d’habiles stratégies de conquêtes amoureuses et de mécanique du désir pour la jouissance. À partir de ce moment, Diderot, Voltaire, Sade, Choderlos de Laclos, Mirabeau se donnent avec plaisir et succès au genre.  
>> Apprenez-en davantage sur la littérature libertine au 18e siècle : https://gallica.bnf.fr/essentiels/repere/roman-libertin

Dans la seconde moitié du siècle, le genre libertin évolue vers une tension entre intimité et provocation. Rétif de La Bretonne se range nettement dans le premier camp avec Monsieur Nicolas ou le Cœur humain dévoilé (1783). Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) impose un nouveau cadre de pensée, où s'exaltent et se subliment les passions à proportion des obstacles qu'elles rencontrent. Dans l’autre camp, Casanova, s’avoue surpris par les exigences physiologiques de son corps et la dimension irrationnelle de l’existence. Au travers de ses nombreux écrits, Sade incarnera une littérature de l’expression : une pratique de la perversion qui s’aventure aux limites du langage et de l’humanité.
>> Découvrez la vie et l’œuvre de Casanova dans l’exposition virtuelle qui lui est consacrée : http://expositions.bnf.fr/casanova/

💄 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
Il est toujours délicat d’exploiter la littérature libertine avec des classes adolescentes… Certaines œuvres peuvent cependant utilement être exploitées dans le programme de seconde et dans l’entrée sur les « Séductions de la parole » dans le programme de HLP en 1re. Quelques exemples avec analyses et extraits :

>> Le Sopha de Crébillon : https://gallica.bnf.fr/essentiels/crebillon-fils/sopha
Dans un décor des Mille et Une Nuits, le narrateur, Amanzéï, est transformé en sopha par Brama en punition de sa vie déréglée. Il ne retrouvera forme humaine que quand « deux personnes se donneront mutuellement sur lui ». À l’intention du sultan Schah Baham, qui s’ennuie, et de la sultane, il raconte les scènes dont il a été le témoin en faisant défiler sept couples… Un conte libertin sous couvert d’Orient, qui valut quelques mois d’exil à son auteur, accusé d’y avoir portraituré Louis XV…

>>  Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos : https://gallica.bnf.fr/essentiels/choderlos-laclos/liaisons-dangereuses
Roman épistolaire « scandaleux », Les Liaisons dangereuses s’inscrivent dans la tradition du 18e siècle où la fiction des lettres et mémoires retrouvés fait florès. Sous le double jeu de Merteuil et de Valmont s'ourdit le piège infernal dans lequel eux-mêmes tomberont. En une construction dramatique inéluctable, la correspondance croisée crée la troublante ambiguïté du roman, apologie du libertinage ou peinture d'un sentimentalisme à la Rousseau. Dès sa publication, en 1782, Les  Liaisons dangereuses connaissent un succès prodigieux.

>> Montesquieu, Le temple de Gnide : https://gallica.bnf.fr/essentiels/montesquieu/temple-de-gnide
Au temple de Vénus à Gnide, les amours d’Aristée et sa bergère répondent à celles d’Antiloque et son amante. Ce poème aux accents libertins, censément traduit du grec, fut d’abord publié sans nom d’auteur, avec scandale et succès. Son ambition : faire « voir que nous sommes heureux par les sentiments du cœur et non pas par les plaisirs des sens. »

>> Une série de citations et courts textes illustrés de Casanova : http://expositions.bnf.fr/casanova/reperes/citations.htm

😽 POUR ALLER PLUS LOIN
Une bibliographie sur tous les aspects du libertinage : https://enfilade18thc.files.wordpress.com/2014/08/internetbibli_libertinages.pdf
Les classiques de la littérature du 18e siècle par Gallica : https://gallica.bnf.fr/html/und/litteratures/les-classiques-de-la-litterature-du-xviiie-siecle

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Philibert-Louis Debucourt, La Croisée, Gravure au pointillé, 1791 (42,3 x 33,2 cm)
BNF, Estampes, Rés. AA-4 DEBUCOURT (Philibert-Louis)
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par NLM76 Mar 15 Fév - 21:07
ClassesBnF a écrit:Dans les Lettres persanes (1721), Montesquieu pose un schéma dialectique entre l’objet le plus parfait de la jouissance et l’objet le plus parfait de la connaissance.
Mon lointain souvenir des Lettres Persanes ne me permet pas de comprendre ça... Quelqu'un pour m'expliquer ?

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par ClassesBnF Mer 16 Fév - 7:33
Bonjour,
C'est une thèse défendue par Michel Delon, spécialiste du libertinage au 18e siècle. Vous trouverez sans soute des éléments de réponse dans son allocution "Montesquieu et le voile des femmes" à l'Académie Montesquieu : https://www.academie-montesquieu.fr/allocution-de-m-michel-delon-laureat-du-grand-prix-de-lacademie-montesquieu-2015/
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par ClassesBnF Lun 21 Fév - 17:08
[Histoire, 5e, 2de ] Le monde de Soliman le Magnifique
Aujourd’hui, décentrons le regard et observons le monde de la Renaissance avec des yeux turcs : ceux du souverain Soliman le Magnifique.

📖 REPÈRES
Surnommé Kanuni (« le législateur ») en turc, Soliman est en Europe vu comme « Le Magnifique » : un protecteur des arts et des lettres, qui a porté l’empire ottoman à son apogée et dialogué avec les grands princes de la Renaissance, ses contemporains.
>> L’empire ottoman : http://passerelles.bnf.fr/dossier/mosquee_bleue_01.php
>> La dynastie ottomane parmi les dynasties islamiques : http://expositions.bnf.fr/islam/reperes/dynasties.htm

Aux côtés de François Ier, Charles Quint ou Henry VIII, Soliman est en effet l’un des grands princes de la première moitié du 16e siècle. Né vers 1494-1496, mort en 1566, il a succédé en 1520 à son père Selim Ier, conquérant de l’Égypte et vainqueur des Perses. L’empire ottoman est alors en pleine expansion. Fini, la petite principauté turkmène d’Anatolie : un demi-siècle plus tôt, en 1453, Mehmet II s’était emparé de Constantinople, mettant fin à un empire byzantin pluriséculaire, mais nettement affaibli. Soliman place ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, et poursuit leurs conquêtes. Pas moins de 13 « campagnes augustes » le mènent en Europe et en Asie : Balkans, Rhodes, Hongrie, Bagdad tombent dans son giron. La bataille de Mohács, en 1526, voit l’anéantissement des cavaliers hongrois, mais Vienne se refuse au sultan lors du siège de 1529.
>> Le règne de Soliman dans l’histoire islamique : http://expositions.bnf.fr/islam/reperes/chronologie.htm
>> Carte de l’empire ottoman sous Soliman le Magnifique : https://www.qantara-med.org/public/show_carte.php?carte=carte-09

Le règne de Soliman ne peut toutefois se résumer à des campagnes militaires. Se voulant souverain universel, il commande à son chancelier Jelalzadeh Mustafa un code de lois qui compile les règles existantes et les systématise à l’échelle de l’empire. Son règne marque un renforcement de la centralisation du pouvoir. Sunnite, héritier de la charge califale et protecteur des lieux saints de La Mecque et Médine, Soliman se pose aussi en protecteur de la religion face à son ennemi héréditaire : l’Iran, où vient de s’installer une dynastie chiite. Le grand mufti d’Istanbul, Ebu Suud Efendi, est l’artisan de cette politique : réforme du clergé, construction de mosquées, persécution des mouvances musulmanes considérées comme dissidentes. Chrétiens et juifs, relevant de statut de « dhimmi », restent protégés ; ils subissent cependant les campagnes de devchirmé, razzia destinées à fournir au pouvoir une élite militaire servile.  
>> Un recueil de lois de Soliman pour gouverner l’Égypte : https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc929682
>> Besoin de quelques repères sur l’islam ? http://expositions.bnf.fr/parole/arret/05.htm

Grand politique, Soliman est aussi fin diplomate, et préfère à l’affrontement idéologique des alliances pragmatiques. C’est ainsi qu’il accueille favorablement les ambassades françaises destinées à nouer des liens commerciaux, mais aussi politiques et militaire, contre l’ennemi commun qu’est Charles Quint. Néanmoins, si la flotte ottomane est autorisée, en 1526, à hiverner à Toulon, les plans de campagne des deux hommes divergent et leur grande attaque conjointe est abandonnée.
>> François Ier, de la croisade à l’alliance : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/arret/03-3.htm
>> Pourquoi Soliman écrit-il à François Ier ? https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=231924574807245  

Enfin, Soliman éblouit l’Europe par le faste de sa cour et la richesse de ses arts. Les ateliers palatiaux d’Istanbul sont secondés par des ateliers commerciaux répartis en Anatolie et qui produisent en grande quantité et en grande qualité des céramiques (Iznik), des soieries, des tapis (Ouchak), des pierres dures… Toutes ces productions circulent dans toute la Méditerranée, où elles sont commercialisées et copiées, notamment à Venise.
>> La mosquée bleue, un modèle de mosquée ottomane : http://passerelles.bnf.fr/batiments/mosquee_bleue_planche.php
>> Une sélection de manuscrits turcs et ottomans : http://expositions.bnf.fr/islam/gallica/turc1.htm

🧰 DOCUMENTS UTILISABLES EN CLASSE
* Piri Reis et la cartographie de la Méditerranée
Corsaire, nommé grand amiral en 1547, Piri Reis connaît la Méditerranée par la pratique, et en maîtrise les principales langues. On le considère comme le premier cartographe turc, qui s’appuie sur des sources arabes, grecques, espagnoles et portugaises. Son étude permet de mesurer les différents contacts qui ont lieu pendant la période en Méditerranée, à la fois militaires, commerciaux et culturels.
>> Une fiche pédagogique sur plusieurs cartographes, dont Piri Reis : http://classes.bnf.fr/pdf/parole_voyageurs.pdf
>> La carte de la Corse par Piri Reis : http://expositions.bnf.fr/marine/grand/por_058.htm
>> Un ensemble de cartes méditerranéennes du 16e siècle : http://expositions.bnf.fr/marine/gallica/mediteranee3.htm

* Portraits de Soliman le Magnifique
La comparaison de différents portraits de Soliman le Magnifique permet d’interroger la question de la représentation politique. Lorsqu’il est dépeint avec sa famille, voire dans un arbre généalogique, la légitimité dynastique s’impose. Mais Soliman peut aussi être représenté la barbe blanche, seul sur son destrier, incarnant alors la sagesse d’un sultan toujours actif. Bien connu des Européens, Soliman est aussi l’objets de portraits en France ou en Italie, où ses traits s’estompent pour laisser place à des représentations imaginaires.  
>> Soliman (en rouge) et son père Selim (en vert) dans une histoire du règne de Selim Ier : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8414992x/f470.item
>> Bayazid II, Selim Ier et Soliman : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84150108/f42.item
>> Soliman âgé à cheval : http://expositions.bnf.fr/francoisIer/grand/fra_339.htm
>> Un portrait européen de Soliman : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9065118j/f215.item

* La lettre de Soliman à François Ier constitue un exemple des relations diplomatiques entretenues au sein de la Méditerranée. Elle peut permettre d’introduire la situation politique de la Renaissance et de réfléchir sur les identités religieuses face à la construction des États.  
>> http://expositions.bnf.fr/francoisIer/grand/fra_222.htm
>> https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/histoire/le-monde-arabe-et-l-empire-ottoman/pourquoi-soliman-le-magnifique-et-francois-ier-etaient-ils-allies

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN

>> L’exposition virtuelle « Enluminures en terres d’Islam » :  http://expositions.bnf.fr/islam/
>> La fiche sur l’empire ottoman sur le site « Qantara » : https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=606

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 F2
Lettre de Soliman le Magnifique à François Ier, envoyée de Constantinople en 1533 (détail de la tughra ou signature impériale)
BnF, département des Manuscrits, Supplément Turc 822 http://expositions.bnf.fr/francoisIer/grand/fra_222.htm
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par NLM76 Lun 21 Fév - 19:45
ClassesBnF a écrit:Bonjour,
C'est une thèse défendue par Michel Delon, spécialiste du libertinage au 18e siècle. Vous trouverez sans soute des éléments de réponse dans son allocution "Montesquieu et le voile des femmes"  à l'Académie Montesquieu : https://www.academie-montesquieu.fr/allocution-de-m-michel-delon-laureat-du-grand-prix-de-lacademie-montesquieu-2015/
Merci.

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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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par ClassesBnF Lun 28 Fév - 12:07
🎓 Spécial Ukraine 🇺🇦
Aujoud'hui, quelques éléments pour parler de la guerre d’Ukraine aux élèves avec du recul.

📖 L’UKRAINE : UN PAYS RÉCENT ?
Terre des « Rus », population slave constituée en État du 9e au 12e siècle, l’Ukraine a, depuis cette date, toujours été un territoire divisé et dominé. En 1667, le traité d’Androusso entérine ainsi son partage entre la Pologne catholique (à l’ouest) et la Russie orthodoxe (à l’est), tandis que les Ottomans en occupent une partie. Ce n’est, paradoxalement, que grâce au pacte germano-soviétique que le territoire ukrainien se rassemble, après l’annexion par Staline des terres appartenant à la Pologne en 1939.
Cette situation, cependant, n’est pas sans susciter à l’intérieur même du pays des velléités d’indépendance, notamment, dès le 16e siècle, de la part des Cosaques, population slave et guerrière. Au 18e siècle, l’un de leurs chefs, Mazeppa, cherche à constituer un état uni et indépendant, mais est défait à la bataille de Poltava. Plus tard, au 19e siècle, la région connaît le développement d’un nationalisme s’appuyant sur l’étude du folklore et de la langue. La révolution de 1905, puis celle de 1917, renforcent ce sentiment national ; après son adhésion à l’URSS fin 1922, le pays (du moins sa partie orientale), est marqué par une politique d’« ukrainisation » destinée à faciliter l’implantation du communisme. L’ukrainien devient alors officiellement la langue de l’administration et de l’enseignement. Mais ce n’est que le 24 août 1991 que la République ukrainienne naît réellement en tant que pays souverain et indépendant.

🧰 Documents :
>> Un portulan de 1339, où l’Ukraine est signalée sous le nom « Rutenia », un nom dérivé de « Rus » : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52503220z/f1.item
>> Une carte de l’Europe où l’Ukraine apparaît divisée au 16e siècle : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55010185x/f14.item
>> Mazeppa, héros du nationalisme ukrainien : http://classes.bnf.fr/essentiels/grand/ess_2032.htm
>> Une carte de l’Ukraine, « terre des cosaques », en 1724 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531921061/f1.item
>> Une carte de la Crimée lors de la guerre de 1853-1856, qui opposa (déjà) la Russie à une coalition entre la France, la Grande-Bretagne et l’Empire ottoman : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53099639n?rk=450646;0
>> Un incroyable document nationaliste de 1919 présentant une Ukraine immense « suivant le principe ethnographique », et où l’ennemi déclaré est déjà russe : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84464168
>> Un manuel de 1920 sur l’histoire de l’Ukraine, marqué par le nationalisme : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3728582
>> Une carte de l’Ukraine en 1947, en tant que membre de l’URSS : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53195355f

Sad LA GUERRE : UN PHENOMENE ANCIEN…
Pourquoi fait-on la guerre ? Qu’est-ce qui pousse l’homme, tout au long de l’histoire, à envahir, tuer, agresser ses voisins ?
Phénomène qui remonte au moins au Néolithique, la guerre est intrinsèquement liée à la structuration des sociétés humaines. Elle oppose deux entités sociales – pays, groupes de populations – dans un affrontement violent. On oppose généralement deux types de conflits : les conflits interétatiques, qui mettent aux prises des États, souvent sur des questions frontalières, et les guerres civiles ou asymétriques, qui opposent un État à des combattants organisés, souvent mus par une idéologie. Si ces dernières années, cette forme de guerre, marquée par les actions terroristes notamment, semblait avoir pris le pas sur les conflits plus traditionnels, le conflit russo-ukrainien démontre le maintien d’une forme d’opposition classique entre deux États pour des questions de territoire.
Mais par-delà la définition, la guerre est avant tout une pratique – des armes, des combattants, des combats – qui s’ancre dans une histoire et une culture spécifiques. Longtemps, le soldat est perçu comme une figure héroïque et glorieuse, porteuse de valeurs civiques et aristocratiques : honneur, vertu, bravoure, abnégation, dévotion au roi ou à la patrie. Critiqué dès le 17e siècle, ce n’est qu’avec la Première Guerre mondiale que ce modèle semble réellement battu en brèche ; cependant, d’aucun continuent de le perpétuer, dans une exaltation viriliste, à l’instar de Vladimir Poutine.

📚 Références :
>> Le modèle aristocratique du héros, ou le soldat héroïsé : http://classes.bnf.fr/heros/arret/02.htm
>> La Première Guerre mondiale, ou la remise en cause du héros-soldat : http://expositions.bnf.fr/guerre14/arret/03_3.htm
>> La guerre dans le cinéma soviétique : https://www.retronews.fr/arts/chronique/2022/01/24/images-de-la-guerre-dans-le-cinema-sovietique

📰 Comment appréhende-t-on la guerre ? Comment la connaît-on, la décrit-on ? Depuis le 19e siècle, l’un des rôles du journaliste est de témoigner et d’expliquer, en allant directement sur le terrain des conflits. D’abord dessinée et pleine, le champ de bataille est, à partir des années 1930, est photographié. C’est à l’occasion la guerre d'Espagne qu’on assiste au changement du rôle et de la place du reporter-photographe. Mais à partir de la guerre du Golfe de 1991, l’image du conflit, filmée, est confisquée en partie par les militaires. De plus en plus, les médias apparaissent comme des armes de guerre, essentiels à l’information ou à la désinformation. À l’heure où les télévisions russes sont expulsées de l’Union Européenne, faut-il craindre cet appauvrissement du spectre médiatique ou au contraire se réjouir d’une victoire contre la propagande ?

📚 Références :
>> Photographier la guerre : http://expositions.bnf.fr/presse/arret/10.htm
>> Un parcours pédagogique sur le reporter, avec une partie sur le reporter de guerre et ses limites : http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/04.htm
>> Une exposition sur les fake news  en 10 affiches : http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/07.htm  

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> La sélection de Gallica sur l’Ukraine : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/ukraine
>> Le magazie Diplomatie met gratuitement à disposition son dernier numéro sur la Russie : https://fr.calameo.com/read/003039428f92f1a1c60b8?authid=U0f9tf0eIFHg

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 F1
L'Ukraine dans ses frontières suivant le principe ethnographique, 1919, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84464168
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par ClassesBnF Mar 8 Mar - 8:49
[Français, 3e] Satires et critiques sociales

Puisque la période appelle aux larmes, rions-en ! Quelques ressources aujourd’hui sur le thème de la satire.

📖 REPÈRES
La satire peut se définir comme un genre littéraire, et plus largement artistique, où l’auteur critique de manière virulente les mœurs, la politique, les figures de son époque par la moquerie, la raillerie et le ridicule. Un genre qui n’est pas nouveau ! Le terme même dérive du latin « satura », attesté chez Tite Live notamment, qui désignait une danse parodiant les ludions, chorégraphies guerrières étrusques.
>> Une définition de la satire dans le Cnrtl : https://www.cnrtl.fr/definition/satire

De Juvénal aux antihéros de bande dessinée, le spectre de la satire est large, tant dans ses formes que dans ses objets. Quelques éléments la caractérisent cependant : l’usage du comique, le caractère volontairement outrancier et passionné, la posture polémique au service d’une juste cause. Ses procédés sont ceux du comique : effets de décalage, excès, caricature, jeux sur les mots et sur les situations, voire grivoiseries. Le recours à des personnages animaux est fréquent, comme dans le roman de Fauvel, rédigé entre 1310 et 1314 par Gervais du Bus, véritable charge contre Philippe le Bel et son ministre, Enguerrand de Marigny. Âne devenu roi, entouré de flatteurs et d’hommes corrompus, Fauvel châtie les innocents et récompense les hypocrites. Jean de la Fontaine dans ses Fables ou George Orwell dans la Ferme des Animaux reprennent le procédé.
>> La satire animale : http://classes.bnf.fr/renart/arret/01.htm
>> Un court article sur le Roman de Fauvel : http://expositions.bnf.fr/bdavbd/feuil/index1.htm
>> Le roman de Fauvel en images : http://expositions.bnf.fr/bdavbd/feuil/index1.htm
>> Une biographie de George Orwell : http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/rep/bio/3.htm

Au 17e et au 18e siècles, le genre littéraire satirique connaît quelques-unes de ses œuvres les plus marquantes, avec des auteurs comme Boileau, Molière, La Bruyère, Voltaire ou Jonathan Swift. L’époque le favorise sans doute, avec ses lourdeurs, son absolutisme et la naissance d’idées progressistes. La satire fonctionne en effet comme une soupape de sécurité sociale, libérant les tensions et permettant l’expression d’une agressivité sans dommages. Les auteurs utilisent fréquemment l’effet de décalage, plaçant leurs protagonistes dans des lieux ou des époques éloignés ou imaginaires afin de mieux dénoncer. C’est le procédé qu’emploie aussi bien l’auteur des Lettres Persanes que ceux du Voyage de Gulliver ou de Zadig.
>> Les Voyages de Gulliver, un roman satirique sur l’Angleterre du 18e siècle : https://gallica.bnf.fr/essentiels/swift/voyages-gulliver
>> Zadig ou la destinée, une satire de la société des Lumières : https://gallica.bnf.fr/essentiels/voltaire/zadig
>> Les lettres persanes, description satirique de la France : https://gallica.bnf.fr/essentiels/montesquieu/lettres-persanes/espece-roman

Avec la libéralisation de la presse au 19e siècle, la satire s’invite dans les journaux, sous la forme de critiques, de feuilletons ou de caricatures. Daumier transforme la satire en image, et inaugure un genre encore bien vivant : le dessin de presse. Le choc de la Première Guerre mondiale rend le rire encore plus nécessaire, et nombre de journaux de tranchées jouent sur cette veine comique et satirique. Le Canard Enchaîné en descend. Héritière de cette tradition du dessin humoristique, la bande dessinée franco-belge joue largement de l’humour de situation ou de mots pour rendre de manière humoristique les travers de la société.
>> Les caricatures politiques et sociales de Daumier : http://expositions.bnf.fr/daumier/feuille/01.htm
>> Caricature et censure dans la presse au 19e siècle : http://expositions.bnf.fr/presse/albums/02/index.htm
>> Les journaux de tranchées : http://expositions.bnf.fr/presse/albums/06/index.htm
>> Le anti-héros en BD : http://expositions.bnf.fr/bd/arret/anti.htm

🧰 OUTILS A UTILISER EN CLASSE
>> Un album sur la caricature ou le pouvoir de la dérision : http://classes.bnf.fr/candide/albums/caricature/
Dessin polémique, la caricature déforme, parodie, charge, ridiculise, dénonce une situation. Satire visuelle, elle s’accompagne souvent d’un texte, dont il est intéressant d’analyser le rapport à l’image : décalage, description grotesque, jeu de mots y trouvent une place privilégiée.

>> La critique musicale de Berlioz http://expositions.bnf.fr/berlioz/cabinet/ind_extraits.htm ;
http://expositions.bnf.fr/berlioz/cabinet/ind_extraits.htm
Dans le domaine musical, Berlioz s’illustre par ses textes féroces, pleins de verve et d’humour, publiés en feuilleton puis regroupés en plusieurs volumes. Ces extraits, véritables petites nouvelles de tailles diverses, permettent d’aborder les différents procédés comiques de la satire – absurde, exagération, décalage, ironie – sans s’attarder exagérément sur un contexte politique ou social.

>> Les satires de Boileau
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5469682b/f14.item.texteImage
Dans une langue parfaite, Boileau crée dans ses Satires un genre à part entière, inspiré d’Horace et de Juvénal. Il s’attaque aussi bien à la ville de Paris qu’aux femmes ou aux auteurs contemporains.

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
Mardi 8 mars, la BnF propose une conférence autour du Roman de Fauvel, retransmise sur sa page Facebook : https://www.bnf.fr/fr/agenda/le-roman-de-fauvel-ou-la-satire-mise-en-musique-au-xive-siecle
Un article sur la satire chez Villiers de l’Isle-Adam, qui propose une définition du genre : https://www.cairn.info/revue-poetique-2006-4-page-423.htm
Un article sur la poétique de la satire chez Boileau : https://boileau.hypotheses.org/147
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par ClassesBnF Lun 14 Mar - 18:20
[arts plastiques, primaire & collège] Traces

Qui ne s’est jamais retourné pour regarder ses pas sur la neige immaculée ? Marque d’une présence passée, la trace porte souvent en elle une forme de nostalgie, témoignant, d’un temps révolu proche ou lointain, de ce qui était et de ce qui n’est plus.
Mais des traces, il en existe des milliers, éphémères ou pérennes, volontaires ou laissée là par inadvertance, minuscules ou immenses. Petit panorama en trois thèmes phares…

GRAFFITI
Par nature, le graffito est l’indication d’une présence à un endroit et à un moment donné, dont on a voulu garder la trace. Attestée depuis l’Antiquité (la ville de Pompéi en est remplie, et les visiteurs des pyramides les plus anciens n’hésitent à signaler leur passage dans la pierre…), la pratique, souvent subversive, peut revêtir plusieurs significations. Lorsque deux amoureux gravent leurs initiales dans l’écorce d’un arbre, elle se fait intîme, afin de donner à l’expression de sentiments naissant un support pérenne. Au contraire, sur les murs de la Sorbonne en mai 1968, les inscriptions tracées à la bombe mêlent idéologie et politique, rêves sociaux et revendications matérielles.

>> 5 images emblématiques de graffiti
« Statuette avec inscription en étrusque sur la jambe droite », 460 av. J.-C. : http://passerelles.bnf.fr/grand/pas_2583.htm
« Une femme jouant de la harpe », vers 1385, au château de Mehun sur Yèvres : http://expositions.bnf.fr/bdavbd/grand/grafitti.htm
« Grand choix de piano, neufs et d’occasion » : http://classes.bnf.fr/atget/grand/6_663.htm
« Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux » : http://expositions.bnf.fr/mai68/grand/221.htm
« Graffiti 101. La magie. Tête aztèque » par Brassaï : http://expositions.bnf.fr/portraits/grand/067.htm

>> 2 parcours pédagogiques :
« Signes, tags et graffiti » propose, à partir de photographies de graffitis et de pochoirs, de travailler le photomontage : http://classes.bnf.fr/atget/pistes/13_3.htm
« L’histoire et la mémoire du lieu » invite à une sortie pédagogique pour travailler la photographie autour des inscriptions et des graffiti : http://classes.bnf.fr/atget/pistes/13_4.htm

ÉPHÉMÈRE OU DURABLE ?
« La mer efface sur le sable / les pas des amants désunis », écrit Prévert. Chez les Touaregs, le sable est bien souvent le support des jeux écrits : un support fugace, rapide, fait pour disparaître. Au contraire, les tifinagh, ou caractères d’écriture, peuvent également être portés sur des matériaux durables : les parois rocheuses, les arbres, les armes, les poteries… Alors quel support choisit-on pour laisser une trace ? A chacun correspondent des instruments et une technique différents.
>> En apprendre davantage sur l’écriture touarègue : http://classes.bnf.fr/dossisup/usages/2touare.htm ; http://classes.bnf.fr/dossisup/usages/art8sa.htm

>> Un dossier pédagogique : http://classes.bnf.fr/dossisup/usages/index.2.htm

ESTAMPES ET EMPREINTES
S’il existe une technique emblématique lorsqu’on évoque la trace, c’est celle de l’impression. En effet, imprimer n’est jamais que laisser la trace d’un objet, la matrice, sur un support quelconque : souvent sur papier, mais aussi de la cire ou de l’argile. La pratique traverse les âges et les frontières : à Sumer, l’usage d’un roseau taillé imprimé dans de l’argile donne naissance à l’une des premières formes d’écriture, encore proche du dessin : le cunéiforme ; en Chine, l’estampage d’un sceau revête parfois une symbolique magique, et sert toujours de nos jours à signer des documents officiels ; en Europe, la gravure sur bois ou sur cuivre permet d’imprimer des œuvres d’une grande complexité. Hugo, lui, utilise des motifs de dentelles pour créer les fonds ou les formes de certains dessins. Et pour Giuseppe Penone, il n’est pas étrange d’imprimer les formes d’un acacia sur une fine toile de lin de plus de 30 m de long !

>> 5 exemples d’empreintes bien différentes :
L’écriture cunéiforme, une empreinte dans l’argile : http://classes.bnf.fr/ecritures/arret/lesecritures/cuneiforme/index.htm
L’importance du sceau en Chine : http://expositions.bnf.fr/chine/reperes/2/2_3.htm
Les techniques de la gravure : http://expositions.bnf.fr/bosse/reperes/index2.htm
Victor Hugo, un artiste qui fait dans la dentelle : http://expositions.bnf.fr/hugo/feuilleter/empreintes/index.htm
Guiseppe Penone et l’action d’imprimer la nature : https://www.bnf.fr/fr/il-y-un-esprit-de-la-matiere

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Technique d'écriture digitale sur le sol en contexte touareg, Afrique, Cliché J. Drouin, 1975
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par ClassesBnF Lun 21 Mar - 16:50
[Primaire] C’est le printemps !

🌹 Le printemps revient ! Voilà l’occasion d’observer la nature… ou de faire un tour du monde des traditions liées à la belle saison.

📚 REPERES : Le printemps, c’est quoi ?
Contrairement à ce que l’on pense parfois, ce n’est pas la distance entre la Terre et le Soleil qui fait les saisons, mais l’inclinaison de notre planète. La Terre n’est en effet pas rigoureusement verticale : l’axe qui traverse le pôle nord et le pôle sud est incliné de 23° 26’ par rapport à l’orbite de la Terre. De ce fait, elle n’est pas toujours exposée de la même manière au soleil, et la longueur des jours et des nuits varie. C’est cela qui entraîne le phénomène des saisons.
>> Tout comprendre en vidéo : https://vimeo.com/323223596

Au printemps, les jours s’allongent et les températures augmentent. On considère généralement le jour de l’équinoxe comme le début du printemps : c’est le 21 mars que le jour et la nuit durent exactement aussi longtemps. Dans l’hémisphère sud, où les saisons sont inversées, c’est le 21 septembre. Cette définition du printemps est dite « cosmique », car elle est liée au mouvement des planètes et à l’activité solaire. Elle ne correspond pas exactement au printemps « concret », ou « météorologique », qui englobe les mois de mars, avril et mai, semblables par leur hygrométrie (les pluies) et leurs températures. C’est pour cela que, dans certaines cultures comme en Russie, le printemps commence le 1er mars, ou le 1er septembre en Australie.

Dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, l’arrivée du printemps donne souvent lieu à des fêtes et à des réjouissances afin de célébrer la renaissance de la nature. Les paysages verdissent, les arbres bourgeonnent, les fleurs s’épanouissent, les animaux entrent dans la saison des amours. Dans l’Europe du Moyen Âge, l’année commence au moment de Pâques, fête qui célèbre la mort et la résurrection du Christ : c’est le moment du carnaval et du carême. Dans le monde persan, la fête de nowruz, le 21 mars, introduit la nouvelle année. On fait germer des grains de blé, on saute par-dessus le feu pour en prendre la force vitale… Chez les hindous, plusieurs fêtes correspondent à la date de l’équinoxe. Dans le monde chinois, la fête du printemps coïncide également avec le nouvel an, mais sa date varie chaque année. Enfin, au Japon, le printemps prend une coloration poétique : c’est le moment d’aller observer les cerisiers en fleurs (« hanami »).
>> Contempler des estampes japonaises : http://expositions.bnf.fr/japonaises/
>> Se promener dans la nature persane : http://expositions.bnf.fr/splendeurs/flore/index.htm
>> Une représentation hindoue du printemps : http://expositions.bnf.fr/inde/grand/cgm_150_05.htm
>> Le littoral français au printemps : http://expositions.bnf.fr/lamer/albums/littoral_printemps_ete/index.htm

🔧 ACTIVITÉS à faire en classe
1/ Réaliser un calendrier
Au Moyen Âge, en Occident, se développe l’iconographie des travaux des mois. En partant du modèle du calendrier de Marguerite d’Orléans, on fait associer à chaque mois un état naturel (le temps qu’il fait, les fleurs et les arbres…), une activité humaine et un symbole. Puis, par groupes, les élèves réalisent une page pour chaque mois, en collant ou en dessinant.
>> Le calendrier de Marguerite d'Orléans commenté : http://classes.bnf.fr/ema/feuils/marguerite/1.htm
>> Le manuscrit avec des images en plus haute définition : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502614h/f9.item
>> D’autres exemples de travaux des champs : http://classes.bnf.fr/ema/feuils/crescens/index.htm

1bis/ Le même exercice peut être réalisé à partir de représentations des quatre saisons.
>> Les quatre saisons dans des manuscrits médiévaux : http://classes.bnf.fr/ema/grands/675.htm ; http://classes.bnf.fr/ema/grands/123.htm
>> Les quatre saisons par le graveur Abraham Bosse (dernière ligne) : http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/151.htm ; http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/152.htm ; http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/153.htm ; http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/154.htm

2/ Composer des œuvres à la manière d’Arcimboldo
Après avoir étudié des œuvres composites, les élèves réalisent des portraits à partir de matériaux très divers : fruits, pétales de fleurs, cailloux, coquillages, sable… mais aussi empreintes, éléments de jeux de construction, allumettes… Les éléments utilisés doivent avoir un sens par rapport au portrait final. Ainsi Arcimboldo ne va pas composer ses portraits avec les mêmes ingrédients selon qu’il cherche à représenter l’eau ou le feu, le printemps ou l’hiver.
>> Portraits de Carnaval et de Carême : http://classes.bnf.fr/portrait/grande/aj43.htm ; http://classes.bnf.fr/portrait/grande/aj47.htm
>> Animaux composites dans des miniatures indiennes : http://expositions.bnf.fr/inde/expo/salle1/06.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN

Les conseils printaniers de Gallica : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/printemps

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 4
Mois d'avril, Livre d'heures de Marguerite d'Orléans, Paris, vers 1430
BnF, département des manuscrits, Latin 1156B, fol. 4
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par ClassesBnF Lun 28 Mar - 15:53
[6e, Histoire ; EMC] Le judaïsme et le livre

Né dans un monde polythéiste, le judaïsme se distingue par son rapport au livre, fondement de la croyance.

📖 REPÈRES
Invention récente, le monothéisme marque une véritable révolution dans les relations entre les dieux et les hommes. Loin des représentations anthropomorphes, parfois capricieuses et arbitraires, des différents polythéismes antiques, le dieu biblique est transcendant, impossible à représenter et lié aux hommes par un pacte d’alliance. Il ne s’incarne pas dans des statues et des lieux, mais dans une parole et un tétragramme, YHWH, dont l’un des sens se rapporte au verbe être dans tous ses modes : « je suis qui je suis », « je suis qui je serai », « je serai qui je suis ».
>> La naissance des monothéismes : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/02.htm

Historiquement, d’autres religions ont fait profession de n’adorer qu’un seul dieu : le culte d’Aton, au 14e siècle av. J.-C., reste un phénomène passager, fortement lié à une situation politique ; mais sous les Perses achéménides, chaque ethnie était également invitée à rendre un culte à son propre dieu séculaire et unique, selon ses rites spécifiques. On distingue généralement ces « hénothéismes », ou « monolâtries », du monothéisme abrahamique, plus exigeant de la part du fidèle, qui doit être convaincu que seul son propre dieu peut être qualifié de divin.
>> Polythéisme, hénothéisme, monothéisme : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/02_1.htm

Le monothéisme juif s’appuie sur un double enseignement, écrit et oral : la Torah, dont la racine signifie « enseignement » et le Talmud, commentaire oral du texte biblique, transmis de génération en génération. Cette distinction entre loi orale et loi écrite est explicitement mentionnée dans l’Exode : lorsqu’il reçoit les tables de la Loi, deux fois gravées du doigt même de Dieu, Moïse est le récipiendaire à la fois de la « Loi écrite » et de la « Loi orale ». Ainsi, le texte est par nature inachevé, et seule la lecture et l’interprétation qu’en font les croyants peuvent lui octroyer tout son sens. Les juifs peuvent ainsi être considérés comme le « peuple de l’interprétation du Livre ».
>> Moïse, loi écrite et loi orale : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/02_3.htm
>> L’interprétation : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/03_4.htm

Qu’appelle-t-on la Torah ? Le terme peut recouvrir plusieurs sens, mais désigne toujours un ensemble de livres. Dans son acception la plus restreinte, la Torah est l’équivalent du Pentateuque (Houmach en hébreu), c’est-à-dire les cinq livres écrits par Moïse : la Genèse ; l’Exode ; le Lévitique, ou loi des prêtres ; les Nombres et enfin le Deutéronome, qui reprend les thèmes précédemment énoncés. Mais on peut aussi utiliser le terme de Torah pour désigner l’ensemble des textes de la Bible hébraïque : outre le Deutéronome, les livres de Prophètes (Neviim en hébreu) et les Hagiographes (ketouvim), qui ne racontent pas l’histoire du peuple hébreu, mais sont plutôt des récits de sagesse.
>> Les livres de la Bible hébraïque : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/03_2.htm
>> Tableau récapitulatif (en page 2) : http://expositions.bnf.fr/parole/pedago/fiche_1.pdf

🔧 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE
1/ Travail sur la figure de Moïse, entre mythe et réalité.
Selon la Bible, Moïse est à l’origine du pacte entre Dieu et les hommes et le récipiendaire du texte de la Torah : c’est donc une figure particulièrement fondamentale, reconnue comme telle par les trois religions du Livre, considérée comme un précurseur de Jésus ou Mahomet. Son existence historique est pourtant loin d’être prouvée : si des propositions d’identification à des personnages présents dans les sources égyptiennes ont pu être émises, aucune ne fait consensus et la plupart des chercheurs considèrent qu’il s’agit d’une reconstruction mémorielle.
>> Moïse en images dans les trois traditions monothéistes : http://expositions.bnf.fr/parole/it/15/02.htm

2/ La Bible et sa transmission

Les plus anciens textes bibliques ont été trouvés en 1947, à Qumran, dans une grotte par un berger qui cherchait une bête égarée… Ces manuscrits dits « de la Mer Morte », conservés dans des jarres de terre cuite sont liés à la présence d’une communauté juive dans les alentours, celle des Esseniens. Écrit sur parchemin en alphabet phénicien, ils remontent au 1er siècle ap. J.-C., soit plus d’un millénaire après la rédaction supposée des textes mosaïques. Cet exemple engage à poser la question de la constitution et de la transmission du texte biblique, du rapport entre la parole et l’écrit.
>> Image d’une jarre de Qumran : http://expositions.bnf.fr/parole/grand/016.jpg
>> Images de fragments des manuscrits de la Mer Morte : http://expositions.bnf.fr/parole/grand/017.jpg ; http://expositions.bnf.fr/parole/grand/hebr_1427_3_7.jpg
>> Manuscrit en hébreu datable des 7e-9e siècles retrouvé en Chine : http://expositions.bnf.fr/parole/grand/018.jpg
>> La transmission en images : http://expositions.bnf.fr/parole/it/54/01.htm
>> Mise au point sur la transmission du texte biblique : http://expositions.bnf.fr/parole/arret/03_3.htm

3/ Les religions monothéistes en 10 affiches et 4 fiches pédagogiques :
>> http://expositions.bnf.fr/parole/pedago/01.htm

4/ Des repères :
>> Une chronologie : http://expositions.bnf.fr/parole/reperes/01.htm
>> Un glossaire : http://expositions.bnf.fr/parole/reperes/03.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> L’exposition virtuelle « Livres de paroles. Torah, Bible, Coran » : http://expositions.bnf.fr/parole
>> Un compte-rendu d’une conférence donnée au festival de l’histoire de Blois en 2018 : « Païens, chrétiens et juifs : polythéisme et monothéisme dans l’Antiquité », avec des propositions d’application pédagogique : https://www.clionautes.org/paiens-chretiens-et-juifs%E2%80%89-polytheisme-et-monotheisme-dans-lantiquite.html

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 Hebr_1427_3_7
Copie de Samuel après que son chien l'a mangée, dite aussi Fragments bibliques de la mer Morte (Lévitique et Livres de Samuel), Qumran, début du 1er siècle après J.-C., écriture phénicienne sur parchemin
BNF, département des Manuscrits, hébreu 1427 (3) pl. 7
Adren
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par Adren Lun 28 Mar - 16:02
Oh, la copie de Samuel, je connais cet élève je l'ai en classe !
Plus sérieusement, merci beaucoup pour ces ressources. Pour le point n°3, si on habite loin et qu'on téléphone, on peut avoir les affiches, c'est bien ça ? C'est Noël ? Parce qu'elles sont très belles et je les vois bien dans ma salle, au-dessus de Samuel...
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par ClassesBnF Lun 28 Mar - 16:07
C'est un autre service que le mien qui gère les envois d'affiches papier. Je ne sais pas s'ils en ont encore, mais je vais me renseigner et je vous tiens au courant par MP.
Adren
Adren
Fidèle du forum

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par Adren Lun 28 Mar - 16:23
C'est vraiment très aimable, merci beaucoup.
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par ClassesBnF Mar 5 Avr - 6:35
[3e, Français ; EMC] Rêves et cauchemars scientifiques

📖 REPÈRES
Au 19e siècle, avec les révolutions industrielles, le temps semble tout à coup s’accélérer. Dans tous les domaines, prenant appui sur les fondements des Lumières, sciences et techniques se développent : machines à vapeur, vélos, engins aéronautiques, photographie, cinéma, téléphone, télégraphe, éclairage au gaz ou à l’électricité… Ces progrès technologiques, poussés par une féroce concurrence nationaliste, sont célébrés de manière retentissante dans des expositions universelles, et envahissent le quotidien.
>> Les techniques, entre quotidien et spectacle : http://expositions.bnf.fr/sciencespourtous/techniques/exposer-la-science/

Ces progrès techniques alimentent largement la littérature, donnant naissance à un genre nouveau : le roman scientifique. Ses représentants sont Jules Verne, Henry de Graffigny, Albert Robida, qui inventent des voyages extraordinaires, dans la lune ou sous les mers, toujours permis par d’incroyables technologies. Si la vraisemblance n’est pas toujours de mise, tous ont à cœur de promouvoir les connaissances physiques, astronomiques, géologiques ou géographiques de l’époque. Ce sont les pionniers de la littérature de science-fiction.
>> Voyages ordinaires et extraordinaires : http://expositions.bnf.fr/sciencespourtous/voyage/littérature-et-voyage/

L’idée de progrès est porteuse d’une véritable utopie, qu’Ernest Renan décrit en ces termes dans « L’Avenir de la science » : « Organiser scientifiquement l’humanité, tel est donc le dernier mot de la science moderne, telle est son audacieuse mais légitime prétention ». Cette véritable « religion du progrès », portée par l’école Saint-Simonienne, rejoint parfois les utopies sociales qui rêvent d’égalité et de fraternité entre les hommes, de démocratie universelle, tandis que se développe une classe ouvrière porteuse de revendications plus immédiates.
>> Les utopies au 19e siècle : http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d3/index.htm

Au 20e siècle, l’idée d’une société gouvernée par la machine transforme peu à peu le rêve en cauchemar, l’utopie en dystopie. Si les artistes futuristes peuvent, dans les années 1920, célébrer la beauté d’une voiture et appeler à une « Nouvelle religion-morale de la vitesse », dès 1920, la pièce de l’écrivain tchèque Karel Capeck, « R. U. R. » met en scène une révolte de robots, tandis qu’en 1926, dans « Metropolis », Fritz Lang figure des machines mangeuses d’hommes. Les totalitarismes, fondés sur des idéologies en partie eugénistes, donnent le coup de grâce à l’utopie du progrès. Du roman « Nous Autres », écrit par Zamiatine en 1920, au « 1984 » de George Orwell, les écrivains s’appliquent à décrire des mondes sombres, où une puissance étatique s’attache à détruire les liens sociaux.
>> Utopies et contre-utopies au 20e siècle : http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d4/index.htm

🔧 OUTILS UTILISABLES EN CLASSE

1/ Une série de vidéos très courtes (1’) sur la révolution scientifique au 19e siècle : https://vimeo.com/showcase/4922493
Celles sur le roman scientifique ou sur la vie sur Mars en particulier peuvent servir d’accroche à une séquence sur la science-fiction.
2/ Des films des frères Lumière, pour évoquer les débuts du cinéma : https://vimeo.com/showcase/4923707
3/ Quatre courts extraits autour du rêve technologique et de l’utopie du web : http://expositions.bnf.fr/utopie/pistes/indexmo.htm
4/ Une anthologie de la littérature utopique au 19e siècle : http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/extra/indeanth.htm
5/ Un album de vignettes réalisées en 1910 sur l’an 2000, vision d’un monde où le confort a été gagné par la technique : http://expositions.bnf.fr/utopie/feuill/index.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> La sélection « Science-Fiction » de Gallica : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/science-fiction

[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 3_95b1
L'école en l'an 2000 (à peu de choses près...), Villemard, 1910.
BnF, département des Estampes et de la photographie.
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par ClassesBnF Lun 25 Avr - 15:51
[Histoire, Lettres classiques] Lisez-vous l’égyptien ?

Aujourd’hui, à l’occasion de l’exposition « L’aventure Champollion, dans le secret des hiéroglyphes », un petit point sur le déchiffreur de l’écriture égyptienne et ses possibles utilisations dans un cadre pédagogique.
[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 20220228165928000000_cha_051

📖 REPÈRES
Qui était le déchiffreur des hiéroglyphes ? Né pendant la Révolution, Jean-François Champollion est avant tout un savant, nourri des Lumières, passionné de langues anciennes et travailleur acharné. Fils d’un colporteur-libraire de Figeac, installé tôt à Grenoble, le jeune homme se tourne dès son plus jeune âge vers l’étude des langues disparues, sous le mentorat de son frère. Alors que la découverte de la Pierre de Rosette pendant la Campagne d’Égypte a ravivé la curiosité de toute la communauté scientifique, il se livre pendant des années à un minutieux travail de recoupement jusqu’en 1822, date où il peut enfin expliquer le fonctionnement de l’écriture des anciens Égyptiens, et la méthode qu’il a suivie pour la comprendre dans une lettre à M. Dacier, son protecteur. Toutefois ce n’est que bien plus tard, en 1828-29, que Champollion met le pied sur sa Terre promise : l’Égypte. Un voyage en forme d’apothéose, qui lui permet de vérifier ses hypothèses, mais signe aussi sa perte. Affaibli, Champollion meurt peu de temps après son retour, en 1832, à l’âge de 42 ans. C’est son frère, Jacques-Joseph, qui met en ordre ses papiers, les fait acquérir par la Bibliothèque royale, et publie la plupart de ses œuvres.
>> La biographie de Jean-François Champollion : https://essentiels.bnf.fr/fr/article/821b45ab-2f95-4a47-9c43-cbc4583b7f51-jean-francois-champollion-pere-legyptologie
>> Quelques dates-clés de la vie des frères Champollion : https://essentiels.bnf.fr/fr/article/5f3af451-9165-4977-bece-db69e82de25e-dates-cles-la-vie-freres-champollion  
>> La vie de Champollion en podcast : https://essentiels.bnf.fr/fr/histoires-courtes/portraits/audio/e34f3f35-cf56-4dec-b9e2-8dcd0232af95-jean-francois-champollion-et-naissance-legyptologie

Pourquoi les hiéroglyphes ont-ils été si difficiles à déchiffrer ? Alors que d’autres écritures oubliées, comme l’alphabet phénicien, ont été comprises dès le 18e siècle, les hiéroglyphes ont donné du fil à retordre aux savants des Lumières. En effet, le système d’écriture des anciens égyptiens est mixte : les signes peuvent désigner des sons ou des idées, ou avoir un rôle purement grammatical.
>> Tout comprendre aux écritures égyptiennes :
>> en article : https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/article/2288ac58-f9de-4172-8805-738b31a17d94-ecritures-egyptiennes-principes-et-styles
>> en vidéo : https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/video/84f9ae3d-7ab7-46d2-9dc9-9e43069ca48e-ecritures-egyptiennes

Quel rôle a joué la Pierre de Rosette ? Écrite en deux langues (grec et égyptien) et trois écritures (grecque, démotique et hiéroglyphique), ce décret découvert à Rashid par un officier de Bonaparte a constitué une clé de déchiffrement fondamentale, permettant de comprendre les correspondances entre signes et sons grâce à l’étude des noms propres, notamment celui de Ptolémée. Mais la Pierre n’a été qu’un document parmi d’autres pour permettre le déchiffrement : Champollion s’est aussi appuyé sur l’obélisque de Philae, qui lui a permis de comparer les cartouches de Ptolémée et de Cléopâtre dont les noms étaient écrits également en grec. Il a ainsi confirmé la valeur phonétique de leurs quatre signes communs P, T, O, L et est parvenu à attribuer aux autres leur valeur phonographique correcte. Cette première identification a servi de base solide pour la suite du déchiffrement.
>> En apprendre davantage sur l’histoire de la Pierre de Rosette : https://essentiels.bnf.fr/fr/article/c2b8437c-4dbb-4446-9e35-143137c85d61-pierre-rosette-cle-pour-dechiffrer-hieroglyphes
>> Parcourir les inscriptions de la Pierre de Rosette : https://essentiels.bnf.fr/fr/image-explorer/383ab143-5ecd-4d9e-9f72-b12a9ebea3cc-mysterieuses-inscriptions-la-pierre-rosette

🔧 OUTILS UTILISABLES EN COURS
1/ Deux vidéos à caractère pédagogique :
>> Une introduction à l’écriture hiéroglyphique (utilisable en primaire et en 6e) : https://essentiels.bnf.fr/fr/jeunesse/voir/video/4cbe02d7-d016-4b12-8751-4dcc3432ae9f-comment-dechiffrer-hieroglyphes
>> Une introduction à la vie de Champollion (tous niveaux) : https://essentiels.bnf.fr/fr/video/71f259dd-a8d8-4130-ae7c-54411b7bd9e5-comment-champollion-dechiffre-hieroglyphes

2/ Deux parcours pédagogiques
>> Un en lettres autour de l’au-delà grec et égyptien (collège-lycée) : https://essentiels.bnf.fr/fr/enseignants/856b2d92-c174-4434-87ca-d37655fc2f50-voyages-dans-au-dela  
>> Un en histoire-géographie sur les écritures dans l’Égypte antique, qui propose trois activités autour de l’écriture égyptienne et de Champollion (primaire-6e) : https://essentiels.bnf.fr/fr/enseignants/480e945d-05ff-46d2-a8f1-710ddf545a52-ecritures-dans-egypte-antique

3/ Un atelier « petit scribe » pour des enfants d’âge primaire : https://essentiels.bnf.fr/fr/jeunesse/creer/article/b7f393a9-b604-4555-b5e6-2f9b71f8c658-atelier-petit-scribe

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> Un dossier numérique complet sur Champollion : https://champollion.essentiels.bnf.fr
>> Toutes les informations sur l’exposition : https://www.bnf.fr/fr/agenda/laventure-champollion
>> L’exposition du Louvre « Pharaon des deux terres, l’épopée africaine des rois de Napata » : https://www.louvre.fr/en-ce-moment/expositions/pharaon-des-deux-terres
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par ClassesBnF Lun 2 Mai - 16:36
🎓 [Arts plastiques] On se tape l’affiche !

Colorée, frappante ou revendicatrice, l’affiche a depuis longtemps envahi notre quotidien et les pratiques des artistes. Quelques pistes pédagogiques à exploiter…


[Ressources pédagogiques] La BnF vous propose... - Page 4 043
Oui à la révolution, Affiche, 64 x 47 cm - Comité d'action des publicitaires
BnF, Département des Estampes et de la photographie, ENT QB-(1968) /W3831


📖 REPÈRES

Qu’est-ce qu’une affiche ? Etymologiquement, c’est un objet qu’on épingle, qu’on accroche, sur un vêtement tout d’abord, puis sur des piquets de bois, « fichés » en terre. Dès l’Antiquité, les pouvoirs publics ont éprouvé le besoin d’exposer des textes importants, dont la connaissance publique était nécessaire. Mais avec le développement de l’imprimerie, l’affiche, ou placard, prend une nouvelle dimension.

Facilement reproduite, l’affiche s’expose dans la rue : parole royale publiée en cérémonie, mais aussi parole de contestation collée rapidement la nuit ou au petit matin, lue ou résumée par un passeur d’opinion et d’information auprès de « pelotons » de passants analphabètes ou non, qui en répètent le contenu aux autres situés trop loin pour voir ou entendre. Dès 1537, par la mise en place du dépôt légal, François Ier oblige les imprimeurs à déposer un exemplaire de chaque tirage auprès du Garde de la Librairie, une mesure ans les faits peu appliquée, elle est à l’origine du fonds d’affiches anciennes conservées à la BnF.
>> L’opinion publique et la rue dans l’Ancien Régime : http://expositions.bnf.fr/presse/arret/02-2.htm

A partir de 1866, Jules Chéret combine la lithographie en couleurs à ses talents de dessinateur et de coloriste pour lancer le développement de l’affiche illustrée. Les exigences commerciales et publicitaires nouvelles, l’« industrialisation » des spectacles, l’expansion et la restructuration des espaces urbains favorisent, voire appellent ce développement. Certains artistes se spécialisent dans l’affiche, comme Steinlen ou Mucha à la fin du 19e siècle, Cappiello, Cassandre ou Villemot quelques décennies plus tard.
>> L’affiche, « estampe des murs au musée populaire de la rue » : https://gallica.bnf.fr/blog/01012013/laffiche-estampe-des-murs-au-musee-populaire-de-la-rue

Aux 20e et 21e siècles, l’affiche n’a perdu ni son caractère contestataire, ni ses spécificités artistiques. Révolutionnaire dans la Russie communistes, déchirée et lacérées par Jacques de la Villeglé, remise au goût du jour par les étudiants des Beaux-Arts en mai 68, elle se décline désormais en bornes multimédias et en mouvement, continuant de colorer l’espace public.

🔧 OUTILS UTILISABLES EN COURS
1/ Quelques corpus de référence :
>> Les affiches de mai 68 : http://expositions.bnf.fr/mai68/expo/non/index.htm
>> Des feuilletoirs thématiques : http://expositions.bnf.fr/graphis/feuilletoirs01/index12o12.htm
>> Les affiches de Gallica classées par sujets : https://gallica.bnf.fr/html/und/images/affiches-acces-par-sujet
… ou par artistes : https://gallica.bnf.fr/html/und/images/affiches-acces-par-auteur
>> Les littoraux s’affichent, en été : http://expositions.bnf.fr/lamer/albums/littoral_printemps_ete/index.htm
… ou en hiver : http://expositions.bnf.fr/lamer/albums/littoral_automne_hiver/index.htm
>> Mille et une teintes de chocolat : les différentes déclinaisons des affiches Menier : http://passerelles.bnf.fr/albums/affiches_menier/

2/ Des parcours pédagogiques
>> Autour du graphisme : http://expositions.bnf.fr/graphis/pistes/index.htm
>> Autour de l’affiche dans la ville : http://classes.bnf.fr/atget/pistes/13_2.htm

🧐 POUR ALLER PLUS LOIN
>> Les collections d’affiches à la BnF : https://www.bnf.fr/fr/les-collections-daffiches
>> Histoire de l’affiche au musée des arts décoratifs : https://madparis.fr/petite-histoire-de-l-affichage
>> Une histoire de l’affiche publicitaire : http://www.alienor.org/publications/affiches/index.htm
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