Pap Ndiaye annonce une réforme du collège

Ah d'accord, la demi-heure de sport c'est le nouveau nom de la récré !

Du coup la demi journée de découverte des métiers à partir de la 5e :

- 1h de perm parce que ton prof de techno n'est pas remplacé = découverte d'un métier en tension, professeur de technologie + découverte d'un métier dérogeant au détour droit du travail, AED avec CDD d'un an reconduit 6 fois sans CDIsation
- 1h30 aller-retour pour aller au CIO rencontrer une psyEN car il n'y en a pas dans ton collège = découverte du métier de psyEN avec le moins de contact possible avec le public élève + découverte du poste de directrice de CIO disruptive qui propose au chef d'établissement qui les contacte que les professeurs principaux s'improvisent psyEN + découverte du métier de conducteur de bus
- 1h30 à attendre dans le hall qu'un de tes parents se libère du taf pour venir te chercher car il n'y a pas d'infirmie•re scolaire = découverte d'un autre métier en tension, infirmie•re scolaire + découverte du métier de CPE + découverte du métier d'un de tes parents et du métier de son n+1

Ça tient dans la semaine, 4h de découverte professionnelle. Je ne comprends pas votre attitude critique de "ventilateurs à angoisse"... Positivez un peu, faites comme le recteur/la rectrice, le ministre, Macron qui voit des résultats tangibles à son plan marseillais en deux mois de vacances scolaires.

Prezbo a écrit:

Caspar a écrit:

henriette a écrit:"s'attaquer à un homme malade", quel choix de mots éloquent : tout est dit.

C'est en effet une formulation glaçante.

Si le patient est encore malade, c'est que l'on a pas assez pratiqué la saignée.

Très bien trouvé !

henriette a écrit:Ah d'accord, la demi-heure de sport c'est le nouveau nom de la récré !

J'ai failli m'étouffer ce midi en entendant les détails de l'interview du ministre. Je n'en reviens pas qu'ils n'aient même pas essayer de changer la comm' « collège 2016 » plus que cela. On a « homme malade » à la place du «maillon faible» de NVB, quelques autres substitutions cosmétiques et c'est tout. C'est à en pleurer, ils n'essaient même pas de nous entourlouper en finesse, c'est du très gros sabot taillé dans un mauvais bois.

Et s'ils annulaient les réformes dont la nullité a été allègrement démontrée au lieu de nous aligner sur le même rang de destruction ?

L'après-midi "découverte des métiers" est visiblement pensée par des citadins: un coup de bus et hop on visite une usine où une start-up (je caricature), mais quid des petits collèges ruraux ? Pour la réforme du lycée on nous avait dit que si une spé n'existait pas dans un lycée, les élèves n'auraient qu'à traverser la rue. À Paris peut-être (si on ne tient pas compte des contraintes d'emploi du temps) mais chez moi le lycée général le plus proche est à 35 km.

Caspar a écrit:L'après-midi "découverte des métiers" est visiblement pensée par des citadins: un coup de bus et hop on visite une usine où une start-up (je caricature), mais quid des petits collèges ruraux ? Pour la réforme du lycée on nous avait dit que si une spé n'existait pas dans un lycée, les élèves n'auraient qu'à traverser la rue. À Paris peut-être (si on ne tient pas compte des contraintes d'emploi du temps) mais chez moi le lycée général le plus proche est à 35 km.

Mais surtout, comment remplir 1 après-midi par semaine pendant 3 ans ?!

Un numéro vert ?

Isis39 a écrit:

Caspar a écrit:L'après-midi "découverte des métiers" est visiblement pensée par des citadins: un coup de bus et hop on visite une usine où une start-up (je caricature), mais quid des petits collèges ruraux ? Pour la réforme du lycée on nous avait dit que si une spé n'existait pas dans un lycée, les élèves n'auraient qu'à traverser la rue. À Paris peut-être (si on ne tient pas compte des contraintes d'emploi du temps) mais chez moi le lycée général le plus proche est à 35 km.

Mais surtout, comment remplir 1 après-midi par semaine pendant 3 ans ?!

Effectivement c'est la première pensée qui m'est venue...encore une idée aberrante.

Caspar a écrit:L'après-midi "découverte des métiers" est visiblement pensée par des citadins: un coup de bus et hop on visite une usine où une start-up (je caricature), mais quid des petits collèges ruraux ? Pour la réforme du lycée on nous avait dit que si une spé n'existait pas dans un lycée, les élèves n'auraient qu'à traverser la rue. À Paris peut-être (si on ne tient pas compte des contraintes d'emploi du temps) mais chez moi le lycée général le plus proche est à 35 km.

J'imagine bien tous les élèves de 5ème (environ 230 personnes) se rendre en bus pour visiter la petite PME du coin... Quel bordel? Quelle entreprise va vouloir accueillir tous ces gosses régulièrement et perdre son temps? (car bien sûr tous les autres collèges du coin vont aussi vouloir visiter la même PME à un autre moment de l'année)

Je me demande si ce n'est pas tout simplement de la com. On dit qu'on va faire une demi-journée d'orientation par semaine, mais en fait on en fera deux par an. Un peu que les 54 heures d'orientation pour les élèves au lycée, nombre magique dont personne ne sait à quoi il correspond et qui n'est associé à aucun financement.

Chaque rectorat peut inscrire sur son site "54 par an consacré à l'orientation" et puis... rien.

Caspar a écrit:

Isis39 a écrit:

Caspar a écrit:L'après-midi "découverte des métiers" est visiblement pensée par des citadins: un coup de bus et hop on visite une usine où une start-up (je caricature), mais quid des petits collèges ruraux ? Pour la réforme du lycée on nous avait dit que si une spé n'existait pas dans un lycée, les élèves n'auraient qu'à traverser la rue. À Paris peut-être (si on ne tient pas compte des contraintes d'emploi du temps) mais chez moi le lycée général le plus proche est à 35 km.

Mais surtout, comment remplir 1 après-midi par semaine pendant 3 ans ?!

Effectivement c'est la première pensée qui m'est venue...encore une idée aberrante.

Une idée de personnes n'ayant pas mis le pied dans un collège depuis l'âge de 15 ans.

beaverforever a écrit:Je me demande si ce n'est pas tout simplement de la com. On dit qu'on va faire une demi-journée d'orientation par semaine, mais en fait on en fera deux par an. Un peu que les 54 heures d'orientation pour les élèves au lycée, nombre magique dont personne ne sait à quoi il correspond et qui n'est associé à aucun financement.

Chaque rectorat peut inscrire sur son site "54 par an consacré à l'orientation" et puis... rien.

Peut-être que c'est de la com mais cela se fera en diminuant les heures de cours disciplinaires... En LP, on a des heures de chefs d’œuvre et des heures de co-enseignement dans lesquelles les professeurs d'enseignement généraux en binôme avec les collègues de matières professionnelles, doivent intervenir pour faire le programme dans ces heures... Dans les faits, c'est du blabla. Avec mes collègues souvent, les élèves travaillent sur des exposés car cela ne nous demande pas de concertation ou très peu car c'est ingérable surtout quand tu as un quart à un tiers de ton emploi du temps qui relèvent de ces heures. Par ailleurs, nous sommes tous bien contents quand notre binôme est absent car nous pouvons travailler notre matière ! Bien évidemment, ces heures ont été pris sur les heures disciplinaires.
Pour revenir ce projet d'orientation permettra de recaser les PLP car le LP c'est terminé... En fait, c'est une réponse au plan social prévu en LP.

beaverforever a écrit:Je me demande si ce n'est pas tout simplement de la com. On dit qu'on va faire une demi-journée d'orientation par semaine, mais en fait on en fera deux par an. Un peu que les 54 heures d'orientation pour les élèves au lycée, nombre magique dont personne ne sait à quoi il correspond et qui n'est associé à aucun financement.

Chaque rectorat peut inscrire sur son site "54 par an consacré à l'orientation" et puis... rien.

Comme les 30 minutes de sport quotidiennes en primaire. Ne doivent pas être prises sur le temps d'eseignement de l'EPS. Ni sur les autres disciplines. Un CPD EPS a fini par lâcher (oralement) : "ils ont 2 x 15 minutes de récré par jour ? Bon, bin voilà les 30 minutes".
Ça sera du même ordre pour ce truc là.
Quelques collèges un peu lèche-bottes essaieront de faire des trucs par-ci par-là pour la première rentrée puis plus rien.

beaverforever a écrit:Je me demande si ce n'est pas tout simplement de la com. On dit qu'on va faire une demi-journée d'orientation par semaine, mais en fait on en fera deux par an. Un peu que les 54 heures d'orientation pour les élèves au lycée, nombre magique dont personne ne sait à quoi il correspond et qui n'est associé à aucun financement.

Chaque rectorat peut inscrire sur son site "54 par an consacré à l'orientation" et puis... rien.

Tu as raison, c'est si hors-sol que ça ressemble en effet à un coup de com' qui disparaitra comme tant d'autres, sauf si :
— Des heures sont prises ailleurs pour la faire vivre, comme les défuntes EPI (dont les heures n'ont jamais été rendues) ;
— c'est intégré aux programmes disciplinaires, chacun devant trouver dans sa matière un truc génial sur l'orientation comme le défunt B2i (ce qui est doit être fait par tout le monde n'est en réalité fait par personne).

Espérons donc que ce ne soit qu'un coup de com'. Le suspense est insoutenable  

Vous êtes optimistes. Quand on voit le massacre que ces idéologues ont accompli en lycée général et technologique avec la réforme du lycée, ou en lycée pro, je suis bien moins amusé par l'annonce de ce projet de réforme du collège...

Je suis très agacé par les propos de notre Ministre qui qualifie le collège de maillon faible, d'homme malade du système scolaire. Non, le collège n'est pas cela. En revanche, cela fait plus de vingt ans qu'il est asphyxié, qu'on y instille une petite musique sur ce qu'il doit faire et qui est contraire à ses missions et qu'on dit que les élèves doivent y passer le moins de temps possible (légitimant au passage les amputations horaires colossales, je me souviens des 2h en plus pour projet au début des années 2000 qu'on avait encore, les élèves de 6e avaient facilement 30h de cours, pas 26).

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Il faut enlever le slash de la première balise.

Baldred a écrit:
c'est intégré aux programmes disciplinaires, chacun devant trouver dans sa matière un truc génial sur l'orientation

Je pencherai pour cette version......
Perso j'ai vraiment très peur pour le niveau Sixième que j'ai beaucoup en HG, il est hors de question que je fasse du Français !

S'il est malade, c'est à cause des réformes ineptes opérées depuis plus de 20 ans par ses prédécesseurs dont la dernière en 2016 aurait pu être fatale si certains Gaulois réfractaires ne s'y étaient pas opposés corps et bien. A tel point que "réforme" de l'EN sonne très proche de destruction. Les mesures qui ont filtré ne sentent pas bon du tout : rapprocher les 6èmes de l'école primaire et cette absurdité sur l'orientation qui va encore amputer des heures sur quelques malheureuses matières et qui, comme vous l'avez signalé, ne pourra être opérationnelle que dans les zones urbaines. Et surtout qui va se coltiner ce bousin ? Ceux qui auront vendu leur âme signé pour 10 % de gain supplémentaire... Engagez vous qu'il disait !

10%...vous rêvez... Ça sera sous forme d'imp et on ne donnera pas assez d'imp... Et donc on aura des pressions comme actuellement dans mon collège... On charge les profs qui n'osent dire non et quand on dit non, on revient à la charge... Arguments mensongers à la clé...
Je suis écœurée.

Pour meubler la demi-journée en zone rurale, on a la solution testée et validée par feue la réforme des rythmes scolaires : les retraités. Y'en a partout, y'a qu'à traverser la rue, et ça coûte pas un rond.

Pour meubler les fameux TAP quand tu n'avais ni infrastructures culturelles ou sportives suffisantes à proximité sans devoir louer un bus, tu demandais aux retraités d'animer des ateliers qui macramé, qui peinture, qui pâte à sel. C'était gratuit, et tu pouvais en plus dire que ça s'inscrivait dans un projet civique de lien social avec nos aînés.

Ben là, tu fais pareil : tu organises des rencontres avec des retraités des différents secteurs que tu as sous la main, qui viendront directement sur place, et bénévolement, parler de leur ancienne profession aux élèves.
Il doit même être possible dans pas mal de villages de mettre en place un partenariat avec les maisons de retraite.

Et si ça suffit pas, dans le cadre de l'ouverture des collèges aux parents, tu leur proposes à eux aussi de venir parler de leur métier.

Ben c'est ça, Henriette, donne-leur donc des idées.