- Laurent_08Niveau 5
Nul ne doute que suite à notre revalorisation HISTORIQUE, cette hémorragie sera très vite stoppée !!!...
- MathadorEmpereur
Pour moi c'est un peu différent vu que les disponibilités n'entraînent pas de radiation.Malavita a écrit:Il manque aussi les disponibilités.
Même si on sait bien que certains ne reviendront pas.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- tAoKHabitué du forum
Il manque les détachements de droit vers un autre ministère ...
- MathadorEmpereur
Je les ai cités, sous l'appellation « titularisations après un concours dans le reste de la FP ».tAoK a écrit:Il manque les détachements de droit vers un autre ministère ...
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JennyMédiateur
Un article du Monde sur le sujet.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la-question-des-conditions-de-travail-est-completement-taboue_6163580_3224.html
Sandrine Garcia est professeure de sociologie à l’université de Bourgogne. Elle publie Enseignants, de la vocation au désenchantement (éditions La Dispute, 256 pages, 17 euros), un ouvrage pour lequel elle a interrogé des professeurs des écoles démissionnaires. Ils restent peu nombreux mais ce phénomène progresse et pose la question plus large de la dégradation des conditions de travail des professeurs. Le tout, écrit-elle, dans un contexte de généralisation du « nouveau management public », à l’œuvre en France depuis les années 2000, qui contracte les moyens alloués en même temps qu’il responsabilise fortement les agents.
Les enseignants travaillent énormément, mais il y a quand même cette idée qu’il faudrait travailler plus, ce qui n’a aucun sens. Leur problème, c’est plutôt la multiplication des petites tâches administratives, de suivi ou de compte-rendu, qu’ils n’effectuaient pas – ou pas seuls – auparavant.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la-question-des-conditions-de-travail-est-completement-taboue_6163580_3224.html
- Lisak40Expert spécialisé
Dire qu'on parle ici et là de la semaine de 4 jours, qui ne concernera jamais les enseignants (déjà jamais passés aux 35h il me semble), puisqu'on ne travaille "que" 18h par semaine (voire 15), et ce même si on a un EdT sur 5 jours, en gruyère et sans véritable possibilité de travailler sur place (pas le matériel, pas le bureau, pas l'ordi, pas la salle, etc.) et encore moins de rentrer chez soi...
- KolmogorovNiveau 5
Jenny a écrit:Un article du Monde sur le sujet.
Sandrine Garcia est professeure de sociologie à l’université de Bourgogne. Elle publie Enseignants, de la vocation au désenchantement (éditions La Dispute, 256 pages, 17 euros), un ouvrage pour lequel elle a interrogé des professeurs des écoles démissionnaires. Ils restent peu nombreux mais ce phénomène progresse et pose la question plus large de la dégradation des conditions de travail des professeurs. Le tout, écrit-elle, dans un contexte de généralisation du « nouveau management public », à l’œuvre en France depuis les années 2000, qui contracte les moyens alloués en même temps qu’il responsabilise fortement les agents.
Les enseignants travaillent énormément, mais il y a quand même cette idée qu’il faudrait travailler plus, ce qui n’a aucun sens. Leur problème, c’est plutôt la multiplication des petites tâches administratives, de suivi ou de compte-rendu, qu’ils n’effectuaient pas – ou pas seuls – auparavant.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la-question-des-conditions-de-travail-est-completement-taboue_6163580_3224.html
Un article de S.GARCIA sur le même sujet, en accès libre:
Quitter l’enseignement : un révélateur des transformations du métier dans le premier degré
Ce qui m'a frappé est la notion de déclassement. Principalement chez les stagiaires issus des classes populaires qui découvrent l'étendue de la supercherie bien qu'ils ont été préalablement plus ou moins informés de la situation dégradée(sic). Pour ceux issus des CSP+, le sentiment de déclassement social est "déjà latent dès l’entrée dans le professorat des écoles" .
- BaldredSage
Jenny a écrit:Un article du Monde sur le sujet.
Sandrine Garcia est professeure de sociologie à l’université de Bourgogne. Elle publie Enseignants, de la vocation au désenchantement (éditions La Dispute, 256 pages, 17 euros), un ouvrage pour lequel elle a interrogé des professeurs des écoles démissionnaires. Ils restent peu nombreux mais ce phénomène progresse et pose la question plus large de la dégradation des conditions de travail des professeurs. Le tout, écrit-elle, dans un contexte de généralisation du « nouveau management public », à l’œuvre en France depuis les années 2000, qui contracte les moyens alloués en même temps qu’il responsabilise fortement les agents.
Les enseignants travaillent énormément, mais il y a quand même cette idée qu’il faudrait travailler plus, ce qui n’a aucun sens. Leur problème, c’est plutôt la multiplication des petites tâches administratives, de suivi ou de compte-rendu, qu’ils n’effectuaient pas – ou pas seuls – auparavant.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la-question-des-conditions-de-travail-est-completement-taboue_6163580_3224.html
L'article est très intéressant car il dépasse largement la question des démissionnaires pour faire la liste très claire des injonctions contradictoires auxquelles nous sommes confrontés dont certaines ont rang de dogme comme le "redoublement inutile" ou la différenciation..
- KolmogorovNiveau 5
La différentiation avec un t, il faut vraiment ne rien connaître au primaire pour oser dire cela.
- ErgoDevin
Un fil intéressant sur Twitter qui a compté les admissibles dans différents CAPES et le ratio par rapport au nombre de postes. On n'est pas sortis...
Par ex, CAPES d'histoire-géo:
Capes externe d'histoire-géographie : 1145 admissibles pour 587 postes.
Ratio de 1,95, convenable mais tout de même un peu juste, ce qui peut étonner dans une discipline qui recrutait assez facilement jusqu'à présent.
Anglais:
Capes externe d'anglais : 1069 admissibles pour 779 postes.
Ratio de 1,37.
etc. (Allemand, Espagnol, Italien, mathématiques, lettres...)
La publication des résultats d'admissibilité aux concours d'enseignement est désormais bien avancée et offre une première visibilité sur la crise du recrutement en fonction des disciplines.
— Patrick Fournier (@PatricFournier) May 11, 2023
Le concours central pour le 2d degré étant le CAPES externe,voici les chiffres
🧵 évolutif
Par ex, CAPES d'histoire-géo:
Capes externe d'histoire-géographie : 1145 admissibles pour 587 postes.
Ratio de 1,95, convenable mais tout de même un peu juste, ce qui peut étonner dans une discipline qui recrutait assez facilement jusqu'à présent.
Anglais:
Capes externe d'anglais : 1069 admissibles pour 779 postes.
Ratio de 1,37.
etc. (Allemand, Espagnol, Italien, mathématiques, lettres...)
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- olive-in-oilSage
Le ratio a évolué (baissé) ces dernières années mais cela ne reflète en réalité pas la crise des vocations : c'est une volonté ministérielle de convoquer moins de candidats au deuxième tour car cela représente des sommes assez conséquentes économisées (moins de jury pour l'oral, moins de frais etc...).
Il faut surtout regarder le nombre de candidats qui postulent... et c'est effectivement bas !
Il faut surtout regarder le nombre de candidats qui postulent... et c'est effectivement bas !
- frecheGrand sage
On, enfin quand tu as un ratio inférieur à 1,5, c'est quand même très limite.
Sinon, en physique c'est maintenant pire qu'en maths.
Sinon, en physique c'est maintenant pire qu'en maths.
- AscagneGrand sage
Quant aux lettres classiques...
- CzarNiveau 9
A noter que la crise de recrutement ne touche pas autant le privé par rapport au public
Dans le 1er degré, on a beaucoup parlé de Versailles et Créteil
45 places dans le concours externe privé du 1er degré dans l'académie de Versailles: 92 admissibles
Sources:
résultats :https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE1/A25/admis?contexte=Q0UxLEEyNSwyMDIzOkE6Q0UxLTEuNSwxLEVYVFBSWFhYOlBFRVRTOlhYWDE6QTpDRTEtMS41LCws
Nombres de postes: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98667/postes-contrats-offerts-aux-concours-recrutement-professeurs-des-ecoles.html
59 places dans le concours externe privé du 1er degré dans l'académie de Créteil: 63 admissibles
https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE1/A24/admis?contexte=Q0UxLEEyNCwyMDIzOkE6Q0UxLTEuNSwxLEVYVFBSWFhYOlBFRVRTOlhYWDE6QTpDRTEtMS41LCws
Nombres de postes: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98667/postes-contrats-offerts-aux-concours-recrutement-professeurs-des-ecoles.html
Les postes disponibles dans le 2nde degré public / privé : https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98493/postes-capes-session-2023.html
Concernant les lettres classiques pour le CAFEP
22 admissibles pour 15 postes (47 admissibles pour 135 postes dans le public)
https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE2/admis?contexte=Q0UyLE5BVCwyMDIzOkE6Q0UyLTIuMCwxLEVCRjAyMDFFOkNFMjpYWFgxOkE6Q0UyLTIuMCwsLA%3D%3D
CAFEP de Mathémtiques
329 admissibles pour 188 postes (1169 admissibles pour 1040 postes pour le CAPES)
Sources: https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE2/admis?contexte=Q0UyLE5BVCwyMDIzOkE6Q0UyLTIuMCwxLEVCRjEzMDBFOkNFMjpYWFgxOkE6Q0UyLTIuMCwsLA%3D%3D
CAFEP de Lettres modernes
211 admissibles pour 135 postes (761 admissibles pour 755 postes pour le CAPES)
CAFEP d'Allemand
35 admissibles pour 25 postes (101 admissibles pour 205 postes pour le CAPES)
CAFEP de Physique Chimie
118 admissibles pour 78 postes (440 admissibles pour 429 postes pour le CAPES)
Dans le 1er degré, on a beaucoup parlé de Versailles et Créteil
45 places dans le concours externe privé du 1er degré dans l'académie de Versailles: 92 admissibles
Sources:
résultats :https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE1/A25/admis?contexte=Q0UxLEEyNSwyMDIzOkE6Q0UxLTEuNSwxLEVYVFBSWFhYOlBFRVRTOlhYWDE6QTpDRTEtMS41LCws
Nombres de postes: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98667/postes-contrats-offerts-aux-concours-recrutement-professeurs-des-ecoles.html
59 places dans le concours externe privé du 1er degré dans l'académie de Créteil: 63 admissibles
https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE1/A24/admis?contexte=Q0UxLEEyNCwyMDIzOkE6Q0UxLTEuNSwxLEVYVFBSWFhYOlBFRVRTOlhYWDE6QTpDRTEtMS41LCws
Nombres de postes: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98667/postes-contrats-offerts-aux-concours-recrutement-professeurs-des-ecoles.html
Les postes disponibles dans le 2nde degré public / privé : https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98493/postes-capes-session-2023.html
Concernant les lettres classiques pour le CAFEP
22 admissibles pour 15 postes (47 admissibles pour 135 postes dans le public)
https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE2/admis?contexte=Q0UyLE5BVCwyMDIzOkE6Q0UyLTIuMCwxLEVCRjAyMDFFOkNFMjpYWFgxOkE6Q0UyLTIuMCwsLA%3D%3D
CAFEP de Mathémtiques
329 admissibles pour 188 postes (1169 admissibles pour 1040 postes pour le CAPES)
Sources: https://cyclades.education.gouv.fr/candidat/publication/CE2/admis?contexte=Q0UyLE5BVCwyMDIzOkE6Q0UyLTIuMCwxLEVCRjEzMDBFOkNFMjpYWFgxOkE6Q0UyLTIuMCwsLA%3D%3D
CAFEP de Lettres modernes
211 admissibles pour 135 postes (761 admissibles pour 755 postes pour le CAPES)
CAFEP d'Allemand
35 admissibles pour 25 postes (101 admissibles pour 205 postes pour le CAPES)
CAFEP de Physique Chimie
118 admissibles pour 78 postes (440 admissibles pour 429 postes pour le CAPES)
- BaldredSage
L'article de France Info
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/penurie-d-enseignants-le-choc-d-attractivite-tant-promis-par-le-ministre-ne-sera-pas-la-deplore-le-snuipp-fsu_5823968.html
La chasse aux contractuels va rester ouverte, au vu et au su de tout le monde, pour le résultat qu'on connait. Tout va bien....
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/penurie-d-enseignants-le-choc-d-attractivite-tant-promis-par-le-ministre-ne-sera-pas-la-deplore-le-snuipp-fsu_5823968.html
La chasse aux contractuels va rester ouverte, au vu et au su de tout le monde, pour le résultat qu'on connait. Tout va bien....
- MaroussiaHabitué du forum
si on lit les commentaires (ce qu'il ne faudrait jamais faire), c'est notre faute, nous sommes des fainéants gauchos syndicalisés hirsutes et mal habillés et si nous voulons gagner plus, nous n'avons qu'à en plus assurer les centres aérés et colonies de vacances.
- CzarNiveau 9
Maroussia a écrit:si on lit les commentaires (ce qu'il ne faudrait jamais faire), c'est notre faute, nous sommes des fainéants gauchos syndicalisés hirsutes et mal habillés et si nous voulons gagner plus, nous n'avons qu'à en plus assurer les centres aérés et colonies de vacances.
Je suis d'accord la partie en gras.
Vivement que l'on soit payé pour chaque heure passée à organiser / accompagner une visite (c'est bien un rôle des centres aérés? ). Pareil pour les voyages scolaires (c'est bien ça une colonie de vacances? ). Ces missions sont déjà assurées par nombres d'enseignants. Où est l'argent?
- DanskaProphète
La plupart des commentaires sont plutôt en notre faveur au contraire, pour une fois. Ce qui d'ailleurs n'a pas tellement plus de signification ni de valeur que les commentaires débiles qu'on lit souvent vu le faible échantillon que ça représente, mais ça reste toujours plus agréable à lire.
- SolovieïNiveau 10
On trouve toujours des gens dénigrant les professeurs, avec force clichés et stéréotypes, probablement parce qu'ayant un compte à régler avec l'école...
Pour le reste, les commentaires de l'article sont, pour une fois, plutôt éclairés et favorables aux enseignants.
En bref, la pénurie continue d'augmenter. Plus personne ne croient aux promesses et aux effets du gouvernement, car tout le monde sent bien que l'intention n'est pas là. Le projet n'est pas, et n'a jamais été, de sauver, défendre ou améliorer l'éducation. Pour personne, sauf les enseignants (et encore, pas tous...).
Pour ma part, la question à poser n'est pas "Que faire ?", mais "Comment me sortir de ce pétrin et obtenir de meilleures conditions, si toutefois je veux poursuivre ce métier ?". La société française a depuis longtemps laissé tomber ses enseignants, pourquoi devrions-nous nous soucier du devenir des élèves ? On a l'école qu'on mérite. C'est un travail comme un autre, nul besoin de le grimer d'une "mission" ou d'un idéal. Je préfère parler de valeurs morales et d'éthique, qui peuvent tout à fait s'exercer dans d'autres cadres. Pour ma part, le choix fut fait depuis longtemps : je décide de travailler dans des conditions respectueuses (sans être parfaites, évidemment), avec un public motivé, soucieux d'apprendre, au moins de progresser.
En d'autres termes, je pense que cette "baisse d'attractivité" fut voulue, puis entretenue, afin de justifier la sape de l'enseignement public. J'ai apprécié un des commentaires de l'article, qui explique que l'éducation et la santé sont vues comme des "coûts" et non des "investissements" (dans l'avenir, dans le bien-être des citoyens, autant d'aspects qui pourraient garantir l'intérêt de la nation, dans une perspective humaniste et éclairée, bien sûr).
Je préfère devancer les remarques : oui, je suis cynique, désabusé (ça va ensemble ?) et alarmiste. Cela ne m'empêche pas de faire correctement mon travail, en essayant d'incarner les valeurs morales en lesquelles je crois et que l'Éducation Nationale ne me permettait pas d'exprimer et de promouvoir par l'action.
Pour le reste, les commentaires de l'article sont, pour une fois, plutôt éclairés et favorables aux enseignants.
En bref, la pénurie continue d'augmenter. Plus personne ne croient aux promesses et aux effets du gouvernement, car tout le monde sent bien que l'intention n'est pas là. Le projet n'est pas, et n'a jamais été, de sauver, défendre ou améliorer l'éducation. Pour personne, sauf les enseignants (et encore, pas tous...).
Pour ma part, la question à poser n'est pas "Que faire ?", mais "Comment me sortir de ce pétrin et obtenir de meilleures conditions, si toutefois je veux poursuivre ce métier ?". La société française a depuis longtemps laissé tomber ses enseignants, pourquoi devrions-nous nous soucier du devenir des élèves ? On a l'école qu'on mérite. C'est un travail comme un autre, nul besoin de le grimer d'une "mission" ou d'un idéal. Je préfère parler de valeurs morales et d'éthique, qui peuvent tout à fait s'exercer dans d'autres cadres. Pour ma part, le choix fut fait depuis longtemps : je décide de travailler dans des conditions respectueuses (sans être parfaites, évidemment), avec un public motivé, soucieux d'apprendre, au moins de progresser.
En d'autres termes, je pense que cette "baisse d'attractivité" fut voulue, puis entretenue, afin de justifier la sape de l'enseignement public. J'ai apprécié un des commentaires de l'article, qui explique que l'éducation et la santé sont vues comme des "coûts" et non des "investissements" (dans l'avenir, dans le bien-être des citoyens, autant d'aspects qui pourraient garantir l'intérêt de la nation, dans une perspective humaniste et éclairée, bien sûr).
Je préfère devancer les remarques : oui, je suis cynique, désabusé (ça va ensemble ?) et alarmiste. Cela ne m'empêche pas de faire correctement mon travail, en essayant d'incarner les valeurs morales en lesquelles je crois et que l'Éducation Nationale ne me permettait pas d'exprimer et de promouvoir par l'action.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Le dénigrement des profs est une histoire aussi ancienne que… les profs.
Depuis un an ou deux, il semble toutefois qu'une partie de l'opinion publique s'aperçoive que le problème en vient à concerner l'existence même d'un service public de l'éducation nationale. Ça se voit moins que l'hôpital, les pompiers ou la médecine de ville, parce qu'à l'évidence cela cause des dégâts moins immédiats, mais cela commence à se voir. La preuve en est que même une partie de la presse commence à le dire, ce qui est tout de même nouveau (même si la question serait de savoir si c'est seulement une mode éphémère pour les journalistes).
Reste que cela ne change pas grand-chose au problème. Pour que quelque chose commence à changer, il faudrait que les responsables politiques et les hauts fonctionnaires de l'administration (quels qu'ils soient ou presque) cessent de considérer les services publics comme un machin aussi coûteux qu'inutile. Et pour cela, il faudrait qu'ils renient non seulement l'ensemble de leurs études, mais aussi l'ensemble de toutes leurs déclarations, idées et croyances solidement ancrées depuis des dizaines d'années, et qu'en plus, une fois cela fait, ils décident d'agir en répudiant tout ce qu'ils ont pu faire depuis les mêmes dizaines d'années (donc admettre qu'ils se sont égarés pendant tout ce temps). On voit très rarement ce genre de retournement — et jamais à ma connaissance sans une situation de catastrophe complète.
Encore vingt ou trente à ce rythme et tout le monde le saura — peut-être sous la forme d'un souvenir sans objet, certes…
Depuis un an ou deux, il semble toutefois qu'une partie de l'opinion publique s'aperçoive que le problème en vient à concerner l'existence même d'un service public de l'éducation nationale. Ça se voit moins que l'hôpital, les pompiers ou la médecine de ville, parce qu'à l'évidence cela cause des dégâts moins immédiats, mais cela commence à se voir. La preuve en est que même une partie de la presse commence à le dire, ce qui est tout de même nouveau (même si la question serait de savoir si c'est seulement une mode éphémère pour les journalistes).
Reste que cela ne change pas grand-chose au problème. Pour que quelque chose commence à changer, il faudrait que les responsables politiques et les hauts fonctionnaires de l'administration (quels qu'ils soient ou presque) cessent de considérer les services publics comme un machin aussi coûteux qu'inutile. Et pour cela, il faudrait qu'ils renient non seulement l'ensemble de leurs études, mais aussi l'ensemble de toutes leurs déclarations, idées et croyances solidement ancrées depuis des dizaines d'années, et qu'en plus, une fois cela fait, ils décident d'agir en répudiant tout ce qu'ils ont pu faire depuis les mêmes dizaines d'années (donc admettre qu'ils se sont égarés pendant tout ce temps). On voit très rarement ce genre de retournement — et jamais à ma connaissance sans une situation de catastrophe complète.
Encore vingt ou trente à ce rythme et tout le monde le saura — peut-être sous la forme d'un souvenir sans objet, certes…
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Si tu vales valeo.
- Ramanujan974Érudit
Czar a écrit:
CAFEP de Lettres modernes
211 admissibles pour 135 postes (761 admissibles pour 755 postes pour le CAPES)
Heureusement que tous les postes ne seront pas pourvus.
Imaginez la honte pour les 6 admissibles qui ne seraient pas admis !
- Clecle78Bon génie
Nous faisons un échange avec les professeurs d'un lycée public turc (très bon lycée ). Eh bien figurez vous qu'ils sont effrayés de nos conditions de travail. Ils sont très heureux et leur chef leur fait entièrement confiance dans leur enseignement. Aucun d'eux n'envisage de quitter le métier avant longtemps. Ils sont aussi satisfaits de leurs conditions matérielles et vivent
assez confortablement malgré la crise. Ce n'est certainement pas le cas partout ceci dit mais ça en dit long.
assez confortablement malgré la crise. Ce n'est certainement pas le cas partout ceci dit mais ça en dit long.
- TornadoNiveau 6
Chez nous, les gains à espérer d'une hausse de la qualité du système éducatif sont à long terme, quand ce qui intéresse généralement les décideurs, c'est au mieux la réélection avec un horizon de 5 ans (mais vu que même cinq ans, les électeurs semblent oublier...) , au pire de boucler le budget pour l'année. Par ailleurs, cela ne semble pas être une préoccupation majoritaire de la population à l'heure actuelle d'investir massivement dans l'éducation: soit on ne voit pas le problème, l'école servant au pire de garderie, au mieux peu importe, soit on voit le problème et il suffit de mettre ses enfants dans le privé sous contrat. Bien sûr certains "jouent le jeu" du public et déplorent la baisse de qualité du service (à commencer par les absences non remplacées), mais ils me semblent perdus dans un océan d'indifférence. Voila pourquoi, à mon humble avis, on n'est pas prêt de voir du changement.
- trompettemarineMonarque
Etant donné que les contractuels coûtent moins cher à l'Etat, et qu'ils sont facilement "éjectables", celui-ci, étant donné sa ligne néo-libérale, se frotte plutôt les mains.
Il me semble bien, mais c'est à vérifier, que notre président considère que le métier d'enseignant ne devrait durer qu'une dizaine d'années.
Il me semble bien, mais c'est à vérifier, que notre président considère que le métier d'enseignant ne devrait durer qu'une dizaine d'années.
- RogerMartinBon génie
Je n'ai qu'une info très partielle, mais une candidate à l'agrég d'anglais a reçu le témoignage effaré des appariteurs de son centre de passation, qui lui ont dit que sur les 200 inscrits prévus pour composer, ils n'avaient accueilli que 100 candidats, et qu'ils n'avaient jamais vu ça. Ça promet.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
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