Re: Pénurie d’enseignants à la rentrée, des chiffres

muon a écrit:J'espère qu'il y aura bientôt un speedy dating pour pallier le manque de médecins dans le coin, avec formation accélérée de 4 jours . J'ai toutes mes chances: j'écris mal, je prends du paracétamol tous les jours , je sais utiliser un tensiomètre et j'ai déjà mis des suppositoires à mes gosses quand ils étaient petits. Je me sens par conséquent compétent ,j'apporterai un regard nouveau sur la pratique, ça changera un peu de tous ces médecins qui exercent depuis la fin de leurs études et qui n'ont jamais rien faire d'autre de leur vie.

Tout à fait.

muon a écrit:J'espère qu'il y aura bientôt un speedy dating pour pallier le manque de médecins dans le coin, avec formation accélérée de 4 jours . J'ai toutes mes chances: j'écris mal, je prends du paracétamol tous les jours , je sais utiliser un tensiomètre et j'ai déjà mis des suppositoires à mes gosses quand ils étaient petits. Je me sens par conséquent compétent ,j'apporterai un regard nouveau sur la pratique, ça changera un peu de tous ces médecins qui exercent depuis la fin de leurs études et qui n'ont jamais rien faire d'autre de leur vie.

on y est

Excellent, tout est dit

Les médecins n’accepteront pas , ils défendent très bien le numerus clausus déjà pour protéger leur rémunération, ils savent se faire entendre contrairement a nous, maintenant tout le monde crois que n’importe qui peut être prof, pour l’instant il y a encore du respect pour le généraliste, je suis aussi la reine de la débrouille (une caisse de médicaments, fait les piqûres…) mais bon je préfère encore un diagnostic.

Et si, et si, et si la plupart des contractuels s'en sortent car mis dans des berceaux++ et que relativement bien accompagnés, ils finissent l'année. Quelle sera la réaction des médias ?
Réponse : tout le monde peut être prof, ils n'est pas nécessaire de les augmenter, ça sera un métier de passage.
D'ailleurs, recrutons ces contractuels sur un nouveau statut qui leur permettra de basculer dans le privé après 5 ans.

Dans des établissements huppés, avec peu de connaissances disciplinaires, ça peut être compliqué aussi.

Les contractuels s’en sortiront et nous serons chargé(e)s de leur formation pour pas un rond. Bizarrement cette année je suis en co-enseignement avec ma collègue.

La formation des collègues n'est pas notre métier, nous ne sommes pas rétribués pour cela, nous ne le ferons pas. C'est tout.

Honchamp a écrit:Sur le sujet :

Perso, je ne me serais pas vue ne pas aider un contractuel, si je le sentais demandeur.

Par ailleurs, il y a des contractuels assez vite efficaces, qui tiennent les classes.
Je crois un peu à l'autorité naturelle et au rayonnement. Ou du moins, il en faut un minimum. (Ne me tapez pas ! )
Ce qui ne veut pas dire être un ou une g.eularde, ou une stature façon rugby. On peut être calme et placide, de petit gabarit, et respecté.

Bonjour,

Je ne pense pas que le sujet soit d'aider ou ne pas aider les contractuels... Beaucoup d'entre nous avons été contractuels avant d'être titulaires... On nous a tous aidé, et on aide facilement à notre tour...

Cependant ce cycle 'vertueux' semble montrer ses limites. On penserait presque que l'on scie la branche sur laquelle on est assis.

En effet, pourquoi augmenter le salaire dans le métier pour le rendre attractif par concours puisqu'on peut facilement recruter par contrat ? Pourquoi former les enseignants puisqu'il semble qu'il y ait une forme d'auto-apprentissage par les paires qui bon an mal an semble marcher..?

A cela s'ajoute, le tabou que semble être le sujet du salaire dans les SDP... Je retiens encore la remarque que j'ai eu lors d'une discussion à ce sujet : "...on ne vient pas dans l'éducation nationale pour le salaire...."

Second point, avec l'accélération fulgurante cette année de la contractualisation, le terme contractuel ne semble plus recouvrir la réalité que nous connaissons auparavant... On a l'impression que les contractuels (des derniers jours) sont plus des surveillants que des enseignants... Je ne pense pas me trompé en disant que c'est le ressenti général.

Voila mon petit grain de sel.. Rolling Eyes

Txia a écrit:On a l'impression que les contractuels (des derniers jours) sont plus des surveillants que des enseignants... Je ne pense pas me tromper en disant que c'est le ressenti général.

Spoiler:

Un lama, ce serait sympa, l'ambiance serait bonne et distrayante.

Charles-Maurice a écrit:La formation des collègues n'est pas notre métier, nous ne sommes pas rétribués pour cela, nous ne le ferons pas. C'est tout.

Absolument,je plussoie Pénurie d’enseignants à la rentrée, des chiffres - Page 24 1482308650

Serge le lama?

Qu'est-ce qu'il devient au fait???!

Et Bernard ?

issoire a écrit:Les médecins n’accepteront pas , ils défendent très bien le numerus clausus déjà pour protéger leur rémunération, ils savent se faire entendre contrairement a nous, maintenant tout le monde crois que n’importe qui peut être prof, pour l’instant il y a encore du respect pour le généraliste, je suis aussi la reine de la débrouille (une caisse de médicaments, fait les piqûres…) mais bon je préfère encore un diagnostic.

C’est ironique ?

Charles-Maurice a écrit:La formation des collègues n'est pas notre métier, nous ne sommes pas rétribués pour cela, nous ne le ferons pas. C'est tout.

0,5 IMP pour ceux qui accepteraient d'être tuteur, avec une ou deux réunions de briefing (faisable en visio même)
Il suffirait que 10% des collègues veuillent se faire mousser auprès des inspecteurs (moins si on peut cumuler) et on a de quoi couvrir les besoins.

On ne trouverait pas partout mais je sais déjà que chez nous ça se bousculerait pour être l'élu à qui on confie la mission

slynop a écrit:Et Bernard ?

Et Lama Delon, bien sûr, plutôt pour enseigner l'histoire, ou en section Hôtellerie-Restauration, spécialité service. Very Happy

Mais attention, comme dit Hergé, quand Lama fâché, Lama cracher...

Sinon, extrait d'une tribune dans Le Monde : Xavier Pons, sciences de l'Education à Lyon.

"Ce discours (1) permet d’engendrer un certain type de réponse politique d’urgence fondée sur une flexibilité accrue du système et empêche de construire des solutions plus pérennes pour sécuriser les parcours professionnels. L’embauche accrue de personnels contractuels en France, depuis une dizaine d’années, revient ainsi non comme un symptôme des problèmes existants, mais comme un remède possible."

(1) sur la pénurie d'enseignants.

Provence a écrit:

issoire a écrit:Les médecins n’accepteront pas , ils défendent très bien le numerus clausus déjà pour protéger leur rémunération, ils savent se faire entendre contrairement a nous, maintenant tout le monde crois que n’importe qui peut être prof, pour l’instant il y a encore du respect pour le généraliste, je suis aussi la reine de la débrouille (une caisse de médicaments, fait les piqûres…) mais bon je préfère encore un diagnostic.

C’est ironique ?

Sans aucun doute ...
Mais en attendant,.c'est axactement ce qui se passe pour notre métier, et dans l'indifférence ....

Jenny a écrit:Dans des établissements huppés, avec peu de connaissances disciplinaires, ça peut être compliqué aussi.

Une amie enseigne dans un établissement privé huppé du 15e arrondissement de Paris ; elle me dit que dans certaines matières, il y a des contractuels qui en savent beaucoup moins que les bons élèves de lycée et que les parents râlent beaucoup. La différence à mes yeux c'est que ces familles-là peuvent compenser l'absence ou les insuffisances d'un enseignant. En revanche, cela tue le métier de l'intérieur, car ces profils jettent le discrédit sur toute la profession. On est détruit de l'extérieur et de l'intérieur ; j'ajouterais volontiers qu'on se détruit nous-mêmes de l'intérieur aussi.

Ma fille en cinquième a appris l'an dernier à son prof de maths que 1 n'est pas un nombre premier...

Eliette a écrit:Ma fille en cinquième a appris l'an dernier à son prof de maths que 1 n'est pas un nombre premier...

Peut-être qu'il avait fait ses études au 19ème siècle quand la definition différait légèrement et que la convention n'était pas faite pour le 1? ;-)

Il y a juste 20 ans j’étais comme un de ces contractuels mais les temps ont bien changé. Et j’avais tenté (et raté) le CAPES externe de documentation. Là, j’attends de voir les profs qui vont manquer dans le collège et le lycée des enfants. L’an dernier, une demi-douzaine au lycée (je ne vous parle pas de ceux qui ont fini par arriver après plusieurs semaines, à part un prof d’espagnol natif), la plupart en seconde. Dans la classe de ma fille seuls français, HG, SPC et EPS étaient assurés par de bons titulaires, le reste… ça pose aussi la question des classes qu’on attribue aux suppléants. Est-ce pertinent de les mettre en seconde, classe où cohabitent les élèves refusés en CAP tellement leur dossier est mauvais et de futurs médecins /cadres sup, etc, donc tellement hétérogène que déjà les profs chevronnés galèrent (surtout à 30 élèves ou plus)? Mais si on les met en première, en spé notamment, élèves et parents paniquent. Je n’envie pas les chefs en ce moment…

https://twitter.com/KleszewskiG/status/1564351729298296835
(concernant la formation en 4 jours)

Eliette a écrit:Ma fille en cinquième a appris l'an dernier à son prof de maths que 1 n'est pas un nombre premier...

Quand j'étais en première (il y a pas mal d'années), un prof maintenait cela à ses élèves.
Cela m'avait marqué.

Vidéo d'un entretien.
"Vous êtes à l'aise avec les fractions ?"

Pénurie de profs: regardez comment se passent les entretiens pic.twitter.com/okaBtzJsCK
— BFMTV (@BFMTV) August 29, 2022