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- ZybulkaHabitué du forum
Bonjour,
Suite à une « digression » sur le sujet du sexisme dans les carrières de l’EN, je vous propose ce nouveau fil pour évoquer le sexisme dans nos pratiques professionnelles, parce que c’est un sujet qui me tient à cœur et je me dis que c’est dommage qu’il soit noyé dans un autre sujet de discussion, d’autant que la thématique semblait intéresser plusieurs collègues.
Vous me direz, sexisme dans nos pratiques professionnelles ? N’importe quoi, on n’est plus au XIXe siècle ! Et pourtant, même si on a l’impression de traiter de façon égalitaire les filles et les garçons et d’être tout à fait neutre, en réalité, on est perméable à une société qui n'est elle-même pas très égalitaire, et donc il y a tout un tas de petites choses que l’on fait qui entretiennent involontairement des stéréotypes de genre et incitent les filles et les garçons à se conformer à des modèles genrés.
L’objectif de ce fil est double :
- lister quelques-unes de ces inégalités, parce que souvent on n’a pas conscience de tout ça et cette prise de conscience est le premier pas vers une pédagogie plus égalitaire
- chercher ensemble des solutions, notamment par le partage d’expérience sur des tentatives qu’on a pu mener, individuellement ou en équipe, pour tenter d’atteindre plus d’égalité.
Suite à une « digression » sur le sujet du sexisme dans les carrières de l’EN, je vous propose ce nouveau fil pour évoquer le sexisme dans nos pratiques professionnelles, parce que c’est un sujet qui me tient à cœur et je me dis que c’est dommage qu’il soit noyé dans un autre sujet de discussion, d’autant que la thématique semblait intéresser plusieurs collègues.
Vous me direz, sexisme dans nos pratiques professionnelles ? N’importe quoi, on n’est plus au XIXe siècle ! Et pourtant, même si on a l’impression de traiter de façon égalitaire les filles et les garçons et d’être tout à fait neutre, en réalité, on est perméable à une société qui n'est elle-même pas très égalitaire, et donc il y a tout un tas de petites choses que l’on fait qui entretiennent involontairement des stéréotypes de genre et incitent les filles et les garçons à se conformer à des modèles genrés.
L’objectif de ce fil est double :
- lister quelques-unes de ces inégalités, parce que souvent on n’a pas conscience de tout ça et cette prise de conscience est le premier pas vers une pédagogie plus égalitaire
- chercher ensemble des solutions, notamment par le partage d’expérience sur des tentatives qu’on a pu mener, individuellement ou en équipe, pour tenter d’atteindre plus d’égalité.
- ZybulkaHabitué du forum
Pour commencer, une petite liste (non exhaustive) de différents domaines où on reproduit et entretient souvent (et généralement de façon tout à fait involontaire et inconsciente), via nos pratiques, des différences de genre (que ce soit dans la gestion de classe ou dans les contenus enseignés) :
> Attribution de la parole aux élèves
Dans l’espace sonore de la classe, les garçons vont souvent prendre une part prépondérante :
- Quantitativement : les garçons vont plus parler, en étant à l’origine de plus d’interventions, et d’interventions plus longues et qui respectent moins les règles de prise de parole.
- Qualitativement : souvent, on n’interrogera pas filles et garçons de la même façon. Par exemple, on a plus tendance à interroger les filles pour la lecture et les garçons pour les sciences. Ou encore, on interrogera les filles quand il s’agit de restituer des connaissances, et les garçons quand il s’agit de créer des savoirs nouveaux (ce qui rejoint indirectement l’assignation sociale des femmes à la « reproduction » et des hommes à la « production »).
Quelques références :
Brophy & Good 1970, « Teachers' communication of differential expectations for children's classroom performance: Some behavioral data », Journal of Educational Psychology : https://psycnet.apa.org/record/1971-03017-001
Mosconi 2001, « Comment les pratiques enseignantes fabriquent-elles de l’inégalité entre les sexes ? », Les dossiers des sciences de l’éducation : https://www.persee.fr/doc/dsedu_1296-2104_2001_num_5_1_953
Jarlégan, Tazouti & Flieller 2011, « L’hétérogénéité des élèves en classe : effets de genre sur les attentes des enseignant(e)s et les interactions verblaes enseignant(e)-élève », Les dossiers des sciences de l’éducation : https://journals.openedition.org/dse/1073#tocto1n5
Collet 2015, « Faire vite et surtout le faire savoir. Les interactions verbales en classe sous l’influence du genre », Revue internationale d’ethnographie : https://archive-ouverte.unige.ch/files/downloads/0/0/0/8/2/5/8/0/unige_82580_attachment01.pdf (vraiment passionnant, au-delà de la réflexion sur la socialisation genrée, notamment sur le thème du cours dialogué)
> Appréciations sur les copies et bulletins
Les appréciations (et même les notes d’ailleurs) sur les copies et les bulletins seront différentes selon que l’élève est une fille ou un garçon : souvent, on va considérer que les bons résultats des filles sont dus à leur travail (on aura tendance à les percevoir comme sérieuses et consciencieuses) alors qu les bons résultats des garçons sont dus à leur talent (on aura tendance à les percevoir comme prometteurs et doués bien que souvent paresseux). Cela a un effet important sur le sentiment d’efficacité personnelle (les élèves filles vont avoir tendance à se dévaloriser et à avoir moins confiance dans leur potentiel).
Une référence :
Demoulin & Daniel 2013, « Bulletins scolaires et orientation au prisme du genre », OSP : https://journals.openedition.org/osp/4168
> Tolérance différente aux écarts de comportement
En classe, souvent, on ne va pas traiter de la même façon les écarts de comportement de la part des garçons et de la part des filles. Ce phénomène, qui se produit très tôt (dès la crèche, où on va considérer qu’il est normal que les petits garçons soient plus bruyants et agités) va avoir une influence très importante sur le comportement réel des élèves (une sorte de prophétie autoréalisatrice), engendrant un cercle vicieux.
Une référence :
Duru-Bellat 2010, « Ce que la mixité fait aux élèves », Revue de l'OFCE : https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2010-3-page-197.htm
> Occupation des espaces communs (cour, couloirs…)
Le partage des espaces communs au sein du bâti scolaire est souvent très inégalitaire (à l’instar de l’espace public dans les villes d’ailleurs), avec une suroccupation masculine des espaces centraux et une relégation des filles en périphérie.
Quelques références :
Maruejouls 2014, Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe (Thèse de géographie) : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01131575/document
Pasquier 2015, « La cour de récréation au prisme du genre, lieu de transformation des responsabilités des enseignant-e-s à l’école primaire », Revue des sciences de l’éducation : https://www.erudit.org/en/journals/rse/2015-v41-n1-rse01953/1031473ar.pdf
> Représentations genrées dans les manuels scolaires
Dans les manuels scolaires (comme dans la société en général), il y a une surreprésentation du masculin (dans les textes, les images, les documents…). Au-delà de ce déséquilibre numérique, les manuels ont tendance à présenter les femmes et les hommes dans des rôles très genrés, se conformant très largement aux stéréotypes et à une division genrée de la société (les femmes sont tenues éloignées des rôles de prestige, des domaines sportif, politique, économique, scientifique et sont souvent cantonnées à des activité intérieures, domestiques, parentales, de « care »…). Cela contribue à renforcer l’image genrée des activités et des métiers ainsi que le sentiment de compétence ou d’incompétence selon le domaine, d’autant que la légitimité des manuels est importante aux yeux des enseignant·es et des élèves.
Quelques références :
Centre Hubertine Auclert 2012, Égalité femmes-hommes dans les manuels de mathématiques, une équation irrésolue ? : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/cha-etude-manuels-math-web_1.pdf
Brugeilles & Cromer 2005, Analyser les représentations du masculin et du féminin dans les manuels scolaires : https://www.ceped.org/IMG/pdf/les_clefs_pour_brugeilles.pdf
> Invisibilisation des femmes dans le contenu enseigné
Dans le contenu des programmes (même si ça progresse ces dernières années) et dans l’application que l’on en fait, il y a souvent très peu de femmes convoquées, que ce soit parmi les auteur·es des œuvres étudié·es, parmi les personnes qui font l’histoire, parmi les expert·es convoqué·es sur tel ou tel sujet pointu, parmi les artistes… Cette question rejoint celle des manuels : ce manque d’incarnation empêche l’identification des filles à des femmes ayant une place prestigieuse au sein de la société (alors même que l’on sait que l’exposition à des modèles peut contribuer à ouvrir les perspectives, par exemple des filles à qui on a présenté des femmes scientifiques vont avoir plus tendance à choisir une orientation scientifique). Ce faisant, on contribue à inciter les élèves à une orientation genrée et à s’astreindre à perpétuer une société dans laquelle les places respectives des femmes et des hommes ne sont pas équilibrées.
Si vous avez d’autres idées et références, n’hésitez pas à poster, je pourrai éditer ce message !
> Attribution de la parole aux élèves
Dans l’espace sonore de la classe, les garçons vont souvent prendre une part prépondérante :
- Quantitativement : les garçons vont plus parler, en étant à l’origine de plus d’interventions, et d’interventions plus longues et qui respectent moins les règles de prise de parole.
- Qualitativement : souvent, on n’interrogera pas filles et garçons de la même façon. Par exemple, on a plus tendance à interroger les filles pour la lecture et les garçons pour les sciences. Ou encore, on interrogera les filles quand il s’agit de restituer des connaissances, et les garçons quand il s’agit de créer des savoirs nouveaux (ce qui rejoint indirectement l’assignation sociale des femmes à la « reproduction » et des hommes à la « production »).
Quelques références :
Brophy & Good 1970, « Teachers' communication of differential expectations for children's classroom performance: Some behavioral data », Journal of Educational Psychology : https://psycnet.apa.org/record/1971-03017-001
Mosconi 2001, « Comment les pratiques enseignantes fabriquent-elles de l’inégalité entre les sexes ? », Les dossiers des sciences de l’éducation : https://www.persee.fr/doc/dsedu_1296-2104_2001_num_5_1_953
Jarlégan, Tazouti & Flieller 2011, « L’hétérogénéité des élèves en classe : effets de genre sur les attentes des enseignant(e)s et les interactions verblaes enseignant(e)-élève », Les dossiers des sciences de l’éducation : https://journals.openedition.org/dse/1073#tocto1n5
Collet 2015, « Faire vite et surtout le faire savoir. Les interactions verbales en classe sous l’influence du genre », Revue internationale d’ethnographie : https://archive-ouverte.unige.ch/files/downloads/0/0/0/8/2/5/8/0/unige_82580_attachment01.pdf (vraiment passionnant, au-delà de la réflexion sur la socialisation genrée, notamment sur le thème du cours dialogué)
> Appréciations sur les copies et bulletins
Les appréciations (et même les notes d’ailleurs) sur les copies et les bulletins seront différentes selon que l’élève est une fille ou un garçon : souvent, on va considérer que les bons résultats des filles sont dus à leur travail (on aura tendance à les percevoir comme sérieuses et consciencieuses) alors qu les bons résultats des garçons sont dus à leur talent (on aura tendance à les percevoir comme prometteurs et doués bien que souvent paresseux). Cela a un effet important sur le sentiment d’efficacité personnelle (les élèves filles vont avoir tendance à se dévaloriser et à avoir moins confiance dans leur potentiel).
Une référence :
Demoulin & Daniel 2013, « Bulletins scolaires et orientation au prisme du genre », OSP : https://journals.openedition.org/osp/4168
> Tolérance différente aux écarts de comportement
En classe, souvent, on ne va pas traiter de la même façon les écarts de comportement de la part des garçons et de la part des filles. Ce phénomène, qui se produit très tôt (dès la crèche, où on va considérer qu’il est normal que les petits garçons soient plus bruyants et agités) va avoir une influence très importante sur le comportement réel des élèves (une sorte de prophétie autoréalisatrice), engendrant un cercle vicieux.
Une référence :
Duru-Bellat 2010, « Ce que la mixité fait aux élèves », Revue de l'OFCE : https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2010-3-page-197.htm
> Occupation des espaces communs (cour, couloirs…)
Le partage des espaces communs au sein du bâti scolaire est souvent très inégalitaire (à l’instar de l’espace public dans les villes d’ailleurs), avec une suroccupation masculine des espaces centraux et une relégation des filles en périphérie.
Quelques références :
Maruejouls 2014, Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe (Thèse de géographie) : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01131575/document
Pasquier 2015, « La cour de récréation au prisme du genre, lieu de transformation des responsabilités des enseignant-e-s à l’école primaire », Revue des sciences de l’éducation : https://www.erudit.org/en/journals/rse/2015-v41-n1-rse01953/1031473ar.pdf
> Représentations genrées dans les manuels scolaires
Dans les manuels scolaires (comme dans la société en général), il y a une surreprésentation du masculin (dans les textes, les images, les documents…). Au-delà de ce déséquilibre numérique, les manuels ont tendance à présenter les femmes et les hommes dans des rôles très genrés, se conformant très largement aux stéréotypes et à une division genrée de la société (les femmes sont tenues éloignées des rôles de prestige, des domaines sportif, politique, économique, scientifique et sont souvent cantonnées à des activité intérieures, domestiques, parentales, de « care »…). Cela contribue à renforcer l’image genrée des activités et des métiers ainsi que le sentiment de compétence ou d’incompétence selon le domaine, d’autant que la légitimité des manuels est importante aux yeux des enseignant·es et des élèves.
Quelques références :
Centre Hubertine Auclert 2012, Égalité femmes-hommes dans les manuels de mathématiques, une équation irrésolue ? : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/cha-etude-manuels-math-web_1.pdf
Brugeilles & Cromer 2005, Analyser les représentations du masculin et du féminin dans les manuels scolaires : https://www.ceped.org/IMG/pdf/les_clefs_pour_brugeilles.pdf
> Invisibilisation des femmes dans le contenu enseigné
Dans le contenu des programmes (même si ça progresse ces dernières années) et dans l’application que l’on en fait, il y a souvent très peu de femmes convoquées, que ce soit parmi les auteur·es des œuvres étudié·es, parmi les personnes qui font l’histoire, parmi les expert·es convoqué·es sur tel ou tel sujet pointu, parmi les artistes… Cette question rejoint celle des manuels : ce manque d’incarnation empêche l’identification des filles à des femmes ayant une place prestigieuse au sein de la société (alors même que l’on sait que l’exposition à des modèles peut contribuer à ouvrir les perspectives, par exemple des filles à qui on a présenté des femmes scientifiques vont avoir plus tendance à choisir une orientation scientifique). Ce faisant, on contribue à inciter les élèves à une orientation genrée et à s’astreindre à perpétuer une société dans laquelle les places respectives des femmes et des hommes ne sont pas équilibrées.
Si vous avez d’autres idées et références, n’hésitez pas à poster, je pourrai éditer ce message !
- ZybulkaHabitué du forum
Quelques outils pour tenter de renverser cette tendance :
Diverses grilles d’observation pour analyser sa propre pratique, éventuellement en y associant les élèves (moi j’ai fait ça et ça a été passionnant même si pas toujours évident), par exemple :
http://www.egalite-filles-garcons.ac-creteil.fr/spip.php?article136
https://bdper.plandetudes.ch/uploads/ressources/7596/Brochure_2019_Cycle2_5-6_p263-266_Grilles_observation.pdf
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/Plan_egalite_filles-garcons/OEFG_Introduction_grille_analyse.pdf
Le rapport du Haut Conseil à l’Égalité sur le rôle des enseignant·es dans l’égalité filles-garçons, avec une synthèse intéressante mais aussi beaucoup de pistes et de ressources :
https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_formation_a_l_egalite_2017_02_22_vf-2.pdf
Le collectif Matilda : un site plein de vidéos antisexistes classées par discipline :
https://matilda.education/
Le site du Centre Hubertine Auclert, par exemple ce mémento, mais l’ensemble du site est vraiment très riche :
https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/egalite-filles-garcons-memento.pdf
Un répertoire de liens pour une éducation non-sexiste :
https://www.sudeducation66.org/dossiers-education/education-non-sexiste/article/education-non-sexiste
Là encore, n'hésitez pas à compléter, je pourrai éditer cette petite liste !
Diverses grilles d’observation pour analyser sa propre pratique, éventuellement en y associant les élèves (moi j’ai fait ça et ça a été passionnant même si pas toujours évident), par exemple :
http://www.egalite-filles-garcons.ac-creteil.fr/spip.php?article136
https://bdper.plandetudes.ch/uploads/ressources/7596/Brochure_2019_Cycle2_5-6_p263-266_Grilles_observation.pdf
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/Plan_egalite_filles-garcons/OEFG_Introduction_grille_analyse.pdf
Le rapport du Haut Conseil à l’Égalité sur le rôle des enseignant·es dans l’égalité filles-garçons, avec une synthèse intéressante mais aussi beaucoup de pistes et de ressources :
https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_formation_a_l_egalite_2017_02_22_vf-2.pdf
Le collectif Matilda : un site plein de vidéos antisexistes classées par discipline :
https://matilda.education/
Le site du Centre Hubertine Auclert, par exemple ce mémento, mais l’ensemble du site est vraiment très riche :
https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/egalite-filles-garcons-memento.pdf
Un répertoire de liens pour une éducation non-sexiste :
https://www.sudeducation66.org/dossiers-education/education-non-sexiste/article/education-non-sexiste
Là encore, n'hésitez pas à compléter, je pourrai éditer cette petite liste !
- TangledingGrand Maître
Merci beaucoup @zybulka !!!! Cette question m'intéresse beaucoup, merci pour le fil et toutes ces références et réflexions.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- Nina68Niveau 9
Zybulka, merci beaucoup !!
- DanskaProphète
Beaucoup de références utiles dans cette liste, il y a des outils qui vont bien me servir... @Zybulka, merci !
- BaldredSage
Merci pour les liens, je vais explorer tout ça !
- LaotziSage
Les performances scolaires des filles sont déjà supérieures aux garçons à l'entrée début de CP aussi bien en français qu'en mathématiques (dans une moindre mesure). En revanche, à l'entrée en CE1, cela s'est inversé en mathématiques en faveur des garçons. A l'entrée en 6e, il y a un pourcentage légèrement supérieur pour les garçons dans la maîtrise des compétences mathématiques, et plus nettement supérieur pour les filles dans la maitrise des compétences en français.
Ensuite, le taux de réussite au bac (dans toutes les voies et filières) est supérieur pour les filles, et le pourcentage de filles qui détiennent un bac est également plus élevé. Il y a nettement plus de garçons dans la voie professionnelle, et notamment en CAP et dans l'apprentissage. Sans doute que la socialisation différenciée se retourne en partie contre les garçons : il est moins bien vu pour une fille de ne pas être "scolaire" que pour un garçon.
Ensuite, les femmes ne représentent que 28 % des détenteurs d'un diplôme d'ingénieur (délivrés en 2017, ça n'a pas dû beaucoup évoluer depuis). Voir ici pour l'enquête 2020 : https://www.education.gouv.fr/media/51746/download
Cela peut indiquer l'hypothèse suivante : les performances scolaires ne suffisent pas (même si elles sont sans doute nécessaires) pour briser les dominations patriarcales qui peuvent ensuite subsister (inégalités de salaire, de responsabilité etc.) dans notre société.
Ensuite, le taux de réussite au bac (dans toutes les voies et filières) est supérieur pour les filles, et le pourcentage de filles qui détiennent un bac est également plus élevé. Il y a nettement plus de garçons dans la voie professionnelle, et notamment en CAP et dans l'apprentissage. Sans doute que la socialisation différenciée se retourne en partie contre les garçons : il est moins bien vu pour une fille de ne pas être "scolaire" que pour un garçon.
Ensuite, les femmes ne représentent que 28 % des détenteurs d'un diplôme d'ingénieur (délivrés en 2017, ça n'a pas dû beaucoup évoluer depuis). Voir ici pour l'enquête 2020 : https://www.education.gouv.fr/media/51746/download
Cela peut indiquer l'hypothèse suivante : les performances scolaires ne suffisent pas (même si elles sont sans doute nécessaires) pour briser les dominations patriarcales qui peuvent ensuite subsister (inégalités de salaire, de responsabilité etc.) dans notre société.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- ErgoDevin
Merci pour les liens et références @Zybulka.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- TangledingGrand Maître
Je viens de lire cette étude que tu as citée, Zybulka , merci :
Collet 2015, « Faire vite et surtout le faire savoir. Les interactions verbales en classe sous l’influence du genre », Revue internationale d’ethnographie : https://archive-ouverte.unige.ch/files/downloads/0/0/0/8/2/5/8/0/unige_82580_attachment01.pdf
Je retrouve tout ce que j'observe notamment dans les classes difficiles.
S'ajoute le fait que pour ma part je verbalise le fait d'attribuer alternativement la parole aux filles et aux garçons. Ce qui m'attire l'hostilité de garçons le plus souvent racisés et en échec scolaire.
S'ajoute le fait que je suis un homme (et non racisé) et certains garçons expriment explicitement leur perception de l'enseignant sous l'angle de la rivalité, notamment lorsque les élèves en réussite sont des filles - qu'elles soient racisé-es ou non par ailleurs - qui se trouvent très valorisées.
Mon cours est excessivement dialogué. J'ai aussi tendance à sur investir les analyses de haut niveau, du coup ça aggrave les difficultés des élèves en difficulté.
S'agissant des appréciations depuis cette année je les formule sans prénom et de façon non genrée, pour limiter les biais.
Je corrige depuis des années toutes les évaluations de façon anonyme. Les élèves écrivent à l'intérieur la la copie double et me la remettent refermée sur les pages extérieures.
Collet 2015, « Faire vite et surtout le faire savoir. Les interactions verbales en classe sous l’influence du genre », Revue internationale d’ethnographie : https://archive-ouverte.unige.ch/files/downloads/0/0/0/8/2/5/8/0/unige_82580_attachment01.pdf
Je retrouve tout ce que j'observe notamment dans les classes difficiles.
S'ajoute le fait que pour ma part je verbalise le fait d'attribuer alternativement la parole aux filles et aux garçons. Ce qui m'attire l'hostilité de garçons le plus souvent racisés et en échec scolaire.
S'ajoute le fait que je suis un homme (et non racisé) et certains garçons expriment explicitement leur perception de l'enseignant sous l'angle de la rivalité, notamment lorsque les élèves en réussite sont des filles - qu'elles soient racisé-es ou non par ailleurs - qui se trouvent très valorisées.
Mon cours est excessivement dialogué. J'ai aussi tendance à sur investir les analyses de haut niveau, du coup ça aggrave les difficultés des élèves en difficulté.
S'agissant des appréciations depuis cette année je les formule sans prénom et de façon non genrée, pour limiter les biais.
Je corrige depuis des années toutes les évaluations de façon anonyme. Les élèves écrivent à l'intérieur la la copie double et me la remettent refermée sur les pages extérieures.
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- Volo'Neoprof expérimenté
Pour les personnes intéressées, même si c'est un peu à la marge, il y a une campagne faite par l'association Nous toutes en ce moment par rapport aux microagressions, "lément théorisé en 1970. Je joins une vidéo (en anglais) sur ces pratiques bien que la vidéo soit plus orientée sur le racisme elle peut, peut-être, permettre de comprendre les éléments inconscients dont on peut être à l'oeuvre.
https://www.youtube.com/watch?v=ZahtlxW2CIQ
https://www.youtube.com/watch?v=ZahtlxW2CIQ
- pseudo-intelloSage
EN ce qui concerne la participation, dès que l'occasion le permet (séance de langue, surtout), j'interroge successivement tous les élèves de la classe, dans un même ordre (je ne par simplement pas du même élève à chaque fois). Je le fais pour être sûre d'interroger les timides et ceux qui n'aiment pas s'affirmer en classe autant que les fans de bras en l'air, et je n'ai pas pensé au thème des discriminations filles/garçons, blancs/non-blancs, mais le fait est que ça y remédie également.
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- TangledingGrand Maître
Mais celleux qui sont en activité peuvent faire le test elleux mêmes avec leur classe. Il suffit de deux feuilles et deux compteurs. J'ai fait le test avec mes deux 5e difficiles et ma super 6e, dans les trois cas, le résultat était sans appel. Même dans ma classe disciplinée et engagée la répartition était inégale du fait des prises de parole intempestives malgré mon tour de parole alternatif, au détriment des filles.
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- sookieGrand sage
Petite question, pour ceux qui l’on fait, comment faites vous concrètement pour comparer la prise de parole fille/garçon en classe? Je fais beaucoup de cours dialogué et j’aimerais me rendre compte précisément si cette inégalité est présente. A vue de nez, en pensant à mes cinq classes de cette année, je dirais non, ou alors ça dépend des classes et des élèves (par exemple sur mes 2 4e, je suis sûre que les filles prenaient beaucoup plus la parole que les garçons alors que c’était l’inverse dans ma 3e)
Faites vous le « comptage » vous même ? Cela me semble impossible à faire tout en faisant cours. J’ai l’idée de faire venir des collègues dans mon cours pour le faire. Surtout que certaines (oui que des femmes) sont très investies sur le sujet du sexisme et des inégalités filles/garçons.
Faites vous le « comptage » vous même ? Cela me semble impossible à faire tout en faisant cours. J’ai l’idée de faire venir des collègues dans mon cours pour le faire. Surtout que certaines (oui que des femmes) sont très investies sur le sujet du sexisme et des inégalités filles/garçons.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- DanskaProphète
sookie a écrit:Petite question, pour ceux qui l’on fait, comment faites vous concrètement pour comparer la prise de parole fille/garçon en classe? Je fais beaucoup de cours dialogué et j’aimerais me rendre compte précisément si cette inégalité est présente. A vue de nez, en pensant à mes cinq classes de cette année, je dirais non, ou alors ça dépend des classes et des élèves (par exemple sur mes 2 4e, je suis sûre que les filles prenaient beaucoup plus la parole que les garçons alors que c’était l’inverse dans ma 3e)
Faites vous le « comptage » vous même ? Cela me semble impossible à faire tout en faisant cours. J’ai l’idée de faire venir des collègues dans mon cours pour le faire. Surtout que certaines (oui que des femmes) sont très investies sur le sujet du sexisme et des inégalités filles/garçons.
Les deux fois où j'ai tenté le coup j'ai fait participer les élèves : quatre élèves au total, deux pour noter les prises de parole des garçons, deux pour les filles (pour limiter les risques d'erreur). Mais ça s'intégrait bien au cours puisque j'étais justement sur le chapitre de la réussite scolaire et des inégalités de réussite entre filles et garçons - et j'ai été un peu ébahie par les résultats d'ailleurs, je ne m'attendais pas à un tel écart (dans une classe si, dans les autres non).
Cette année j'ai retenté l'expérience en rajoutant deux observateurs de plus pour noter les prises de paroles intempestives : en gros chaque fois qu'un élève essaye de parler sans lever la main, les observateurs le notent. Moins réussi sur ce point : comme les élèves se savaient observés ils ont scrupuleusement levé la main pendant toute l'heure ^^
Je retenterai peut-être cette année, en fonction des classes que j'aurai, mais cette fois j'aimerais bien essayer de le faire plus discrètement, en désignant des observateurs sans prévenir le reste de la classe pour utiliser ces résultats ensuite avec l'ensemble du groupe.
L'idéal c'est d'arriver à le faire avec plusieurs classes, avec une seule les résultats ne sont pas très représentatifs (dans mes classes la différence était très nette, mais avec d'autres classes ç'aurait été moins évident). Plus on arrive à mener ce type de petite expérience sur des grands nombres et moins on a de chances de tomber sur l'exception qui confirme la règle, en gros - après c'est plus facile à dire qu'à faire.
- Nina68Niveau 9
sookie a écrit:Petite question, pour ceux qui l’on fait, comment faites vous concrètement pour comparer la prise de parole fille/garçon en classe? Je fais beaucoup de cours dialogué et j’aimerais me rendre compte précisément si cette inégalité est présente. A vue de nez, en pensant à mes cinq classes de cette année, je dirais non, ou alors ça dépend des classes et des élèves (par exemple sur mes 2 4e, je suis sûre que les filles prenaient beaucoup plus la parole que les garçons alors que c’était l’inverse dans ma 3e)
Faites vous le « comptage » vous même ? Cela me semble impossible à faire tout en faisant cours. J’ai l’idée de faire venir des collègues dans mon cours pour le faire. Surtout que certaines (oui que des femmes) sont très investies sur le sujet du sexisme et des inégalités filles/garçons.
En effet, ça paraît difficile de faire le comptage soi-même. Des collègues, c'est une très bonne idée !
D'ailleurs donner la parole de façon alternée, ce que je fais, ne me convient également pas complètement, il faut que j'y réfléchisse encore..
- sookieGrand sage
Oui, je pense que je demanderai à des collègues ou des AP ou AESH qui seraient dispos, peut-être aussi des stagiaires. Sans prévenir les élèves de la raison de leur présence. En effet, il faut que ce soit fait sur plusieurs classes et plusieurs fois par classes.
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- HimpyExpert spécialisé
Si les relations sont bonnes cela doit être possible d'associer le/la cpe et de travailler plus largement sur le sexisme, le genre etc...
- BaldredSage
J'utilise comme @zybulka la classe en îlots ( pas forcément bonifiés) la prise de parole est en revanche systématiquement relevée, sachant que l'îlot ne marque que le nombre de points du plus petit parleur.
J'ai dû améliorer la règle pour les non-parleurs disons... " Pathologiques" en comptant des participations indirectes ( chuchoté au voisin, ou écrit pour être lu par un autre)
Cela ne règle pas tous les problèmes mais répartit la prise de parole, pour les élèves, mais aussi pour moi qui aurait sans doute tendance à simplifier en interrogeant ceux ou celles qui font avancer le cours.
Autre astuce : je ne donne pas la parole en fonction des mains levés mais en suivant un schéma : 1 sur 2, diagonale, etc... Que les élèves s'amusent à essayer de deviner.
J'ai dû améliorer la règle pour les non-parleurs disons... " Pathologiques" en comptant des participations indirectes ( chuchoté au voisin, ou écrit pour être lu par un autre)
Cela ne règle pas tous les problèmes mais répartit la prise de parole, pour les élèves, mais aussi pour moi qui aurait sans doute tendance à simplifier en interrogeant ceux ou celles qui font avancer le cours.
Autre astuce : je ne donne pas la parole en fonction des mains levés mais en suivant un schéma : 1 sur 2, diagonale, etc... Que les élèves s'amusent à essayer de deviner.
- sookieGrand sage
Himpy a écrit:Si les relations sont bonnes cela doit être possible d'associer le/la cpe et de travailler plus largement sur le sexisme, le genre etc...
Oui bonne idée le/la CPE. Et comme je le disais, plusieurs collègues font déjà beaucoup d’actions sur ce thème, ce ne sera pas difficile de trouver des volontaires.
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- SphinxProphète
Le sujet a été largement nettoyé.
Comme l'ensemble était devenu un débat indémêlable, des messages en soi non sujets à modération mais qui étaient des réponses à des réponses à des réponses à des messages problématiques ont été, si j'ose dire, jetés avec l'eau du bain : je prie les néos qui ont pris la peine d'argumenter et de sourcer leurs propos de m'en excuser. Ceux qui ont partagé des ressources peuvent bien sûr les reposter s'ils s'en sentent le courage.
La modération tient à être très claire sur une chose : tout message visant à
- faire dévier le sujet du fil (rappel : il s'agit du sexisme dans les pratiques pédagogiques)
- nier l'existence du sexisme
- troller en mode "et les pauvres hommes alors"
vaudra à son auteur deux jours de ban minimum, davantage si récidive. Ce message vaut dernier avertissement.
Comme l'ensemble était devenu un débat indémêlable, des messages en soi non sujets à modération mais qui étaient des réponses à des réponses à des réponses à des messages problématiques ont été, si j'ose dire, jetés avec l'eau du bain : je prie les néos qui ont pris la peine d'argumenter et de sourcer leurs propos de m'en excuser. Ceux qui ont partagé des ressources peuvent bien sûr les reposter s'ils s'en sentent le courage.
La modération tient à être très claire sur une chose : tout message visant à
- faire dévier le sujet du fil (rappel : il s'agit du sexisme dans les pratiques pédagogiques)
- nier l'existence du sexisme
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vaudra à son auteur deux jours de ban minimum, davantage si récidive. Ce message vaut dernier avertissement.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ZybulkaHabitué du forum
Comme Danska, j'ai "délégué" ce travail aux élèves. Je leur ai expliqué que je voulais regarder comment la parole se répartissait au sein de la classe entre filles et garçons, et un groupe d'élèves s'est porté volontaire pour faire cette mesure. Ils et elles ont conçu ensemble les outils pour compter les prises de parole, et ont choisi de faire ça non seulement dans mon cours, mais aussi dans d'autres disciplines.sookie a écrit:Petite question, pour ceux qui l’on fait, comment faites vous concrètement pour comparer la prise de parole fille/garçon en classe?
Le constat a été sans appel : environ 2/3 de parole masculine. On a débattu des résultats ensemble, en s'interrogeant sur les raisons de ce déséquilibre. Comme souvent, les élèves y ont avant tout vu une sorte de coïncidence : dans la plupart des remarques, ce qui ressortait, c'était avant tout qu'il s'agissait d'une histoire de caractère, et que c'était un hasard que ça tombe ainsi dans leur classe.
J'ai apporté de la documentation pour montrer qu'il s'agissait d'un phénomène qu'on rencontrait dans quasi toutes les classes. Je les ai notamment fait réfléchir à partir de cet article du Monde :
NB : Je peux partager l'article mis en forme pour distribuer aux élèves mais je n'arrive pas à trouver comment insérer un doc, quelqu'un pourrait m'aider ?Le Monde a écrit:Les femmes, ces jacasseuses, de vraies pipelettes ! Les clichés ont la peau dure. Ils cachent cependant une réalité tout autre, du monde scolaire à l’univers professionnel, mesurée par de multiples études : celle d’un espace sonore public largement dominé par les hommes et de femmes moins encouragées et moins valorisées dans cet exercice depuis le plus jeune âge. Une question aux enjeux multiples, alors que les oraux prennent une place de plus en plus cruciale dans les processus de sélection et d’évaluation, du bac à l’enseignement supérieur. [...]
Ca a été une bonne source de discussion, pour voir ce qui pouvait faire que la répartition de la parole était inégalitaire et les conséquences que cela engendrait. Dans l'ensemble, les élèves ont été assez sensibles à tout ça.
Dans un troisième temps, on a essayé de réfléchir ensemble à des solutions pour rééquilibrer les choses. Bon cela a un peu tourné court parce que c'est mal tombé à cause du covid, mais même si on n'a pas eu le temps de formaliser les choses, j'ai trouvé que ça s'était amélioré : plusieurs garçons ont spontanément essayé de se mettre en retrait pour laisser plus de place à la parole féminine, et une fille m'a dit que même si c'était dur pour elle de dépasser sa timidité, elle allait faire des efforts parce qu'effectivement elle trouvait que c'était important. Dans le petit bilan que je demande à mes élèves en fin d'année, deux garçons m'ont dit que ça leur avait ouvert les yeux et qu'ils seraient vigilants sur ce point à l'avenir. Cela dit, on n'a pas fait de nouvelles mesures statistiques donc il s'agit juste d'impressions subjectives.
Bref, une petite pierre à un très grand édifice, mais un bilan plutôt positif à mes yeux !
- Fichiers joints
- Camille BNiveau 9
C'est une super idée de faire mesurer la participation pour leur faire ouvrir les yeux, j'ai bien envie de le faire avec mes 5e l'an prochain (deux 5e dans deux collèges différents).
Je suis intéressée par tes fichiers. Pour les joindre tu vas dans "joindre un fichier", en dessous de la zone d'écriture du message.
Je suis intéressée par tes fichiers. Pour les joindre tu vas dans "joindre un fichier", en dessous de la zone d'écriture du message.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
C'est très intéressant comme démarche ! J'ai eu beau faire cette année, clairement les garçons étaient beaucoup plus en avant que les filles, et cette façon de faire m'aurait peut-être permis de faire évoluer les choses...
Je vais en parler à mes collègues.
Est-ce que tu inclus dans l'observation la façon dont la parole est prise ( distribution par le professeur ? Prise de parole spontanée ? Prise de parole dans les groupes de travail le cas échéant ?)
Je vais en parler à mes collègues.
Est-ce que tu inclus dans l'observation la façon dont la parole est prise ( distribution par le professeur ? Prise de parole spontanée ? Prise de parole dans les groupes de travail le cas échéant ?)
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- ZybulkaHabitué du forum
Non parce qu'au départ ça me paraissait trop ambitieux, et finalement spontanément les élèves qui ont noté les prises de parole ont remarqué certains phénomènes récurrents, notamment les intervention intempestives + le coupage de parole aux filles. Il n'y a pas eu de mesure, mais au final, prêter attention à la répartition genrée de la parole a permis d'attirer leur attention sur ces phénomènes qui sinon passent sous notre radar. C'était vraiment instructif, j'ai trouvé ! Après, j'avais aussi un super groupe l'an dernier en 4e (je crois que c'est ce qui m'a mise en confiance pour me lancer dans ce travail, mais maintenant j'aimerais essayer de le reproduire dans des classes que je sens plus rétives à ces problématiques).Écusette de Noireuil a écrit:Est-ce que tu inclus dans l'observation la façon dont la parole est prise ( distribution par le professeur ? Prise de parole spontanée ? Prise de parole dans les groupes de travail le cas échéant ?)
Et merci Camille pour joindre le doc, c'est bon, j'ai ajouté !
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