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- CasparProphète
Mathador a écrit:Clairement pas, quand je vois la différence entre ma scolarité et ma carrière d'enseignant.dandelion a écrit:Et la perspective de perdre son poste un jour ou l’autre, et donc de ne pas pouvoir se fixer même au bout de longues années. Après, est-ce que le ministère veut réellement maintenir l’enseignement des langues autres que l’anglais et l’espagnol? Vu comme leurs enseignants sont traités, on peut se poser la question.
Lorsque j'étais collégien, il y avait allemand LV1 et LV2, et donc de quoi constituer un poste complet, pour seulement 2 classes par niveau. Mais cela impliquait évidemment de ne pas entasser les collégiens par paquets de 30.
Lorsque j'étais enseignant 10 ans après, les LV1 autres que l'anglais n'étaient plus qu'un choix exotique de quelques élèves lors de l'inscription au bac…
Le ministère a sans doute aussi amplifié le désintérêt pour les autres langues en encourageant les CDE à faire des barrettes infâmes plutôt que de mettre tous ceux qui étudient la langue « rare » X dans une même classe.
Les élèves peuvent inverser leur LVA et LVB pour le bac mais ils sont tous mélanges dans les mêmes classes où on fait les mêmes cours, avec des objectifs différents (B2 pour les LVA et B2 pour les LVB).
Il y a quelques années notre cde a décidé que les élèves de section européenne seraient dans plusieurs classes parce que sinon c'est trop élitiste (et il ne faut pas faire de classes de "singes savants", je cite).
- cit6Niveau 7
Ajonc35 a écrit:Il y a 40 ans, c'était déjà le cas.stilt a écrit:Pour les postes musique/allemand par exemple, il n'y a simplement quasiment personne qui veut des postes ouverts.
En plus de tous les désavantages déjà connus de tous, c'est également la quasi certitude de devoir effectuer des compléments de services dans plusieurs bahuts du fait de la spécificité de ces disciplines.
Et même il y a 45-50 ans pour les langues "rares". J'ai fait du russe en LV2 au collège et au lycée, et les enseignants étaient évidemment sur plusieurs établissements. Il n'y avait que quelques élèves au collège, seulement de quoi faire un groupe par niveau donc seulement 6 heures pour le professeur. Et au lycée, il y avait encore moins d'élève (j'étais seule en terminale!), mais le professeur avait quand même 9 heures (3 par niveau) et il complétait avec 6 heures dans un collège (il était agrégé). Je suppose que maintenant, la situation doit être encore pire pour les profs de russe (s'il en reste!).
Cit6.
- ElaïnaDevin
Mathador a écrit:Clairement pas, quand je vois la différence entre ma scolarité et ma carrière d'enseignant.dandelion a écrit:Et la perspective de perdre son poste un jour ou l’autre, et donc de ne pas pouvoir se fixer même au bout de longues années. Après, est-ce que le ministère veut réellement maintenir l’enseignement des langues autres que l’anglais et l’espagnol? Vu comme leurs enseignants sont traités, on peut se poser la question.
Lorsque j'étais collégien, il y avait allemand LV1 et LV2, et donc de quoi constituer un poste complet, pour seulement 2 classes par niveau. Mais cela impliquait évidemment de ne pas entasser les collégiens par paquets de 30.
Lorsque j'étais enseignant 10 ans après, les LV1 autres que l'anglais n'étaient plus qu'un choix exotique de quelques élèves lors de l'inscription au bac…
Le ministère a sans doute aussi amplifié le désintérêt pour les autres langues en encourageant les CDE à faire des barrettes infâmes plutôt que de mettre tous ceux qui étudient la langue « rare » X dans une même classe.
Il ne faut pas trop idéaliser non plus... dans les années 60, ma mère était collégienne dans les Alpes, on n'avait qu'une LV et c'était anglais dans son collège, point final.
Et pour ma part, collégienne dans les années 90 dans le privé, la LV1 c'était anglais point barre, et j'ai découvert seulement en prépa (publique) que des gens faisaient autre chose que de l'anglais en LV1...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- JennyMédiateur
Ha@_x a écrit:La question pourtant demeure légitime.
De nombreux postes aux concours ne sont pas pourvus alors qu'ils sont proposés à des candidats qui remplissent à priori les conditions de diplôme nécessaires.
Et on va en recruter des pires en contractuels en septembre.Jenny a écrit:C'est différent de recruter quelqu'un pour un an ou pour 42 ans.
Je ne suis pas d'accord, il y a l'année de stage (ou les années de stage) en filtre, on connaît non ?
Le souci, c'est qu'on recrute des gens qui n'ont pas du tout le niveau faute de candidats. Autant pouvoir ne pas les reprendre quand c'est vraiment la cata.
Un titulaire est difficile à licencier, ça prend des années (et pendant ce temps, ce sont des élèves pénalisés et des équipes qui en souffrent).
Les concours ont des défauts, mais ça garantit un niveau minimal même si dans les matières déficitaires, c'est de moins en moins le cas. Abaisser encore le niveau serait dramatique.
- MathadorEmpereur
Il en reste, et on continue même d'en recruter: 3 postes à l'agrégation externe de russe cette année.cit6 a écrit:Je suppose que maintenant, la situation doit être encore pire pour les profs de russe (s'il en reste!).
Je me souviens d'avoir lu il y a longtemps un article de presse qui évoquait la situation des collègues d'arabe, qui non seulement avaient des services morcelés comme l'ensemble des enseignants de langues « rares » mais étaient TZR sur des BMP permanents (ce qui est pourtant un oxymore !) plutôt qu'en poste fixe avec CDS. Et c'est d'autant plus dommage pour l'arabe que c'est dans plein d'endroits l'unique alternative laïque à l'école coranique.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- cit6Niveau 7
Mathador a écrit:Il en reste, et on continue même d'en recruter: 3 postes à l'agrégation externe de russe cette année.cit6 a écrit:Je suppose que maintenant, la situation doit être encore pire pour les profs de russe (s'il en reste!).
Je me souviens d'avoir lu il y a longtemps un article de presse qui évoquait la situation des collègues d'arabe, qui non seulement avaient des services morcelés comme l'ensemble des enseignants de langues « rares » mais étaient TZR sur des BMP permanents (ce qui est pourtant un oxymore !) plutôt qu'en poste fixe avec CDS. Et c'est d'autant plus dommage pour l'arabe que c'est dans plein d'endroits l'unique alternative laïque à l'école coranique.
Effectivement, et c'est un vrai problème pour l'arabe dans les endroits où beaucoup d'élèves sont d'origine maghrébine. Dans mon ancien lycée, la professeure d'arabe était contractuelle, mais l'arabe n'était qu'en LV3, avec peu d'élèves, et a finit par disparaître du lycée (avec/à cause de la réforme? l'enseignante est partie à la retraite également), alors que l'école coranique à côté se porte bien, elle.
- CasparProphète
Elaïna a écrit:Mathador a écrit:Clairement pas, quand je vois la différence entre ma scolarité et ma carrière d'enseignant.dandelion a écrit:Et la perspective de perdre son poste un jour ou l’autre, et donc de ne pas pouvoir se fixer même au bout de longues années. Après, est-ce que le ministère veut réellement maintenir l’enseignement des langues autres que l’anglais et l’espagnol? Vu comme leurs enseignants sont traités, on peut se poser la question.
Lorsque j'étais collégien, il y avait allemand LV1 et LV2, et donc de quoi constituer un poste complet, pour seulement 2 classes par niveau. Mais cela impliquait évidemment de ne pas entasser les collégiens par paquets de 30.
Lorsque j'étais enseignant 10 ans après, les LV1 autres que l'anglais n'étaient plus qu'un choix exotique de quelques élèves lors de l'inscription au bac…
Le ministère a sans doute aussi amplifié le désintérêt pour les autres langues en encourageant les CDE à faire des barrettes infâmes plutôt que de mettre tous ceux qui étudient la langue « rare » X dans une même classe.
Il ne faut pas trop idéaliser non plus... dans les années 60, ma mère était collégienne dans les Alpes, on n'avait qu'une LV et c'était anglais dans son collège, point final.
Et pour ma part, collégienne dans les années 90 dans le privé, la LV1 c'était anglais point barre, et j'ai découvert seulement en prépa (publique) que des gens faisaient autre chose que de l'anglais en LV1...
J'étais dans un petit collège rural: anglais LV1, espagnol LV2, pas d'autre choix (idem dans mon petit lycée de moins de 300 élèves) mais il y avait du latin quand même.
- zigmag17Guide spirituel
Collégienne à la toute fin des années 70 dans un collège rural: anglais LV1, allemand et espagnol LV2, (+ langues renforcées en option), latin, grec.
- nicole 86Expert spécialisé
zigmag17 a écrit:Collégienne à la toute fin des années 70 dans un collège rural: anglais LV1, allemand et espagnol LV2, (+ langues renforcées en option), latin, grec.
Pour remettre en perspective :
Collégienne au début des années 60 dans un collège de petite ville ( 5000 hab) : anglais LV1, aucune LV2 (rattrapage en seconde si on allait au lycée), pas de latin, pas de grec. Des enseignantes qui avaient en tout et pour tout le Brevet Supérieur et n'avaient pas fait d'études supérieures, elles maîtrisaient bien l'orthographe mais les connaissances en littérature, par exemple, étaient fort réduites.
- OùsontlesprofsJe viens de m'inscrire !
lene75 a écrit:Aperçu par hasard a écrit:lene75 a écrit:
Dans ce cas-là autant supprimer les concours et ne recruter que des contractuels qu'on jugera sur pièces et qu'on pourra jeter à tout moment. Parce que rien ne dit que si le bagage était suffisant pour une année de stage avec des 6e, il le sera toujours l'année suivante pour enseigner la spécialité en terminale. Il faudrait donc pouvoir licencier les gens bien au-délà de l'année de stage si on ne peut pas exiger une certaine maîtrise disciplinaire à l'embauche. C'est du reste ce qui se passe avec les contractuels, qui ne sont pas forcément remerciés dès la 1re année mais peuvent l'être plus tard.
Je ne suis pas du tout convaincue qu'on améliorera l'attractivité du métier en diminuant le niveau d'exigence des concours.
Ne parle pas trop fort... au ministère on pourrait t'entendre...
J'y pense parce que le ministère m'a devancée...
Raison de plus pour défendre les concours comme gage de qualité du recrutement.
Bonjour, je reviens sur mon post.
Lorsque j'ai fini mes études purement disciplinaires, et ai été reçue aux 2 concours, j'ai été jetée dans "la fosse aux lions", pour 6h par semaine , c'était le temps du CPR, avant les iufm.
J'ai regretté ne pas avoir de formation, mais s'il y a une chose dont je suis sure aujourd'hui, c'est qu'on n'apprend à enseigner qu'en enseignant. C'est pour cela que je pense que les postulants concours, donc seuls motivés pour enseigner, sauront enseigner, peut-être pas les 2 ou 3 premières années de façon optimale, mais on apprend vite.
Les connaissances disciplinaires, une vision synthétique des programmes, de l'EN, c'est pareil, ça se forge.
J'ai l'impression que les jeunes qui se présentent aux concours ont déja le mérite d'être volontaires pour plonger dans notre métier, et je connais trop de contractuels qui ont renoncé à enseigner après 2 ou 3 refus au concours alors qu'ils étaient reconnus comme "bon enseignant" par leur établissement.
ET, il n'en reste pas moins, la conséquence la plus évidente de ce non recrutement : cela diminue chaque année le nombre de titulaires. Le jeu du ministère est la diminution de nos postes certifiés et agrégés et l'augmentation du nombre d'élèves en classe. Les concours en s'autorisant à ne pas recruter à 100% ont aussi une responsabilité dans la contractualisation de notre métier.
J'ai 60 ans, le jeu des réformes de retraite nous force à rester encore un peu mais nous sommes nombreux à quand même "bientôt" quitter le navire. L'EN au fur et à mesure de nos départs, finira par être constituée de plus de contractuels que de titulaires, ce n'est pas ma vision du service public et cela m'inquiète fort.
- Sherlock21Niveau 5
Oùsontlesprofs a écrit:lene75 a écrit:Aperçu par hasard a écrit:lene75 a écrit:
Dans ce cas-là autant supprimer les concours et ne recruter que des contractuels qu'on jugera sur pièces et qu'on pourra jeter à tout moment. Parce que rien ne dit que si le bagage était suffisant pour une année de stage avec des 6e, il le sera toujours l'année suivante pour enseigner la spécialité en terminale. Il faudrait donc pouvoir licencier les gens bien au-délà de l'année de stage si on ne peut pas exiger une certaine maîtrise disciplinaire à l'embauche. C'est du reste ce qui se passe avec les contractuels, qui ne sont pas forcément remerciés dès la 1re année mais peuvent l'être plus tard.
Je ne suis pas du tout convaincue qu'on améliorera l'attractivité du métier en diminuant le niveau d'exigence des concours.
Ne parle pas trop fort... au ministère on pourrait t'entendre...
J'y pense parce que le ministère m'a devancée...
Raison de plus pour défendre les concours comme gage de qualité du recrutement.
Bonjour, je reviens sur mon post.
Lorsque j'ai fini mes études purement disciplinaires, et ai été reçue aux 2 concours, j'ai été jetée dans "la fosse aux lions", pour 6h par semaine , c'était le temps du CPR, avant les iufm.
J'ai regretté ne pas avoir de formation, mais s'il y a une chose dont je suis sure aujourd'hui, c'est qu'on n'apprend à enseigner qu'en enseignant. C'est pour cela que je pense que les postulants concours, donc seuls motivés pour enseigner, sauront enseigner, peut-être pas les 2 ou 3 premières années de façon optimale, mais on apprend vite.
Les connaissances disciplinaires, une vision synthétique des programmes, de l'EN, c'est pareil, ça se forge.
J'ai l'impression que les jeunes qui se présentent aux concours ont déja le mérite d'être volontaires pour plonger dans notre métier, et je connais trop de contractuels qui ont renoncé à enseigner après 2 ou 3 refus au concours alors qu'ils étaient reconnus comme "bon enseignant" par leur établissement.
ET, il n'en reste pas moins, la conséquence la plus évidente de ce non recrutement : cela diminue chaque année le nombre de titulaires. Le jeu du ministère est la diminution de nos postes certifiés et agrégés et l'augmentation du nombre d'élèves en classe. Les concours en s'autorisant à ne pas recruter à 100% ont aussi une responsabilité dans la contractualisation de notre métier.
J'ai 60 ans, le jeu des réformes de retraite nous force à rester encore un peu mais nous sommes nombreux à quand même "bientôt" quitter le navire. L'EN au fur et à mesure de nos départs, finira par être constituée de plus de contractuels que de titulaires, ce n'est pas ma vision du service public et cela m'inquiète fort.
Je partage globalement ton opinion, à une nuance près : les connaissances disciplinaires doivent être présentes et étayées avant l'entrée dans le métier, même si elles pourront toujours s'étoffer avec le temps - nous n'avons jamais fini d'apprendre. C'est par notre savoir, dont nous sommes censés être l'incarnation, que nous légitimons notre autorité, et par lui seul.
- mafalda16Modérateur
Par lui seul, non. Mais c’est une base indispensable, oui.
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- Sherlock21Niveau 5
mafalda16 a écrit:Par lui seul, non. Mais c’est une base indispensable, oui.
Base essentielle, je dirais.
Mais en effet, nous pouvons rajouter quelques autres points : notre bienveillance (qui ne doit pas devenir du laxisme ; un professeur qui punit le fait dans l'intérêt de l'élève concerné, pour lui apprendre qu'il est sorti du cadre, et dans l'intérêt de la classe, qui a besoin d'un climat serein pour travailler ; de même, une mauvaise note n'est pas une humiliation, mais une invitation à la remise en question, indispensable pour grandir), notre capacité à nous montrer justes, et j'en oublie certainement !
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