[2022-2023] : progression français 3e

Pour la méthode du sujet de réflexion, je fais un peu comme Marjo et, moi non plus, je ne suis pas satisfaite. Les élèves réussissent à construire des plans et à rédiger des introductions, même maladroites, mais développer une vraie argumentation en exploitant des exemples est compliqué. Je leur fais pourtant rédiger des paragraphes argumentatifs régulièrement, souvent en prolongement des études de texte. En devoirs, je choisis des sujets pour qu'ils puissent exploiter les œuvres vues en classe mais aussi celles étudiées dans d'autres matières mais ils n'y pensent pas et le contenu de leur rédaction est souvent très pauvre.

Concernant Antigone, elle a quasiment fait l'unanimité cette année : les élèves l'ont trouvée immature, égoïste , énervante... ("elle ne sait même pas pourquoi elle meurt", "elle change d'avis alors qu'elle était d'accord avec Créon", "elle fait du chantage à Hémon"...) C'était intéressant parce que c'est moi qui devait la défendre !

Je viens de faire ma progression en littérature et en grammaire pour les 3e. J'avoue que le programme me fatigue, on a finalement assez peu d'oeuvres à leur proposer et en même temps, il faut les faire lire car ils vont basculer au lycée...
Pour le sujet de réflexion, je leur donne un sujet, qu'on lit et décortique ensemble puis je leur donne mon point de vue avec un argument et un exemple. Puis on travaille sur divers sujets, je leur demande juste d'écrire l'introduction (en 3 phrases) et de trouver des arguments avec un exemple, on travaille ainsi pendant plusieurs semaines de façon un peu perlée. Pas d'autres solutions, pas assez d'heures, 4h c'est l'enfer entre les lecture, la langue, le brevet, Pix, l'orientation, les heures qui sautent...C'est la cata ce niveau.

Je rejoins tout à fait @lulucastagnette et @LM concernant les 3e ...
J'ai pris un temps partiel pour l'an prochain, que j'espère pouvoir avoir 3 ans, et qui fait que je n'ai plus de classe de français. Quand je reprendrai à temps plein, j'aimerais vraiment pouvoir me débarrasser des 3e ... 4h avec tout ce qu'il y a à voir ... Sans compter que je ne suis pas fan du programme de littérature de 3e et qu'il faut faire beaucoup de méthodo.

Quant à Antigone, j'avais une excellente classe cette année, et on a eu des échanges vraiment très intéressants sur le personnage ; pour la 1ère fois, en effet, les élèves étaient très partagés et plusieurs l'ont trouvée insupportable, pointant les mêmes défauts que les élèves de Clélia. C'est une œuvre que j'aime beaucoup étudier, et particulièrement cette année.

Je lis attentivement les derniers échanges : le méthode de la réflexion m'est vraiment difficile à enseigner. J'ai bien une fiche qui balayé l'ensemble, mais je dois sérieusement me pencher sur comment enseigner chaque morceau

AsarteLilith a écrit:Je lis attentivement les derniers échanges : le méthode de la réflexion m'est vraiment difficile à enseigner. J'ai bien une fiche qui balayé l'ensemble, mais je dois sérieusement me pencher sur comment enseigner chaque morceau

Je me demande s'il ne faudrait pas commencer par leur faire rédiger un paragraphe argumentatif (en leur donnant une question support) sans leur dire exactement ce que c'est. Puis en enchaîner deux (pour illustrer la même thèse avec deux idées différentes puis deux qui s'opposent) et une fois qu'ils se seront entraînés à faire ça, aborder vraiment la méthode à proprement parler. Je vois toujours la méthode de l'introduction et de la conclusion en dernier. Mais encore une fois, vu le temps que ça leur prendre d'écrire dix lignes, sur quel temps faire ça ? Ca fait des années que je me dis qu'on passe trop de temps à faire, ou du moins à prendre en note, les "analyses littéraires" des textes, et que ce n'est pas forcément utile. Je réfléchis à une autre façon d'aborder le travail autour des textes pour écrire moins mais mieux, et surtout faire écrire davantage les élèves (parce que souvent, "rédiger" ça veut dire recopier la trace écrite que j'ai mise en forme moi à partir de leurs remarques), afin de dégager du temps pour autre chose qui semble plus urgent à travailler. Enfin, je ne sais pas : j'ai l'impression de me prendre la tête sans cesse pour faire rentrer tout le programme dans ces quatre heures hebdomadaires alors que même avec une très bonne classe (comme celle que j'avais cette année), c'est trop.

lulucastagnette a écrit:Je suis partagée car il faut bien les former à l'exercice mais en même temps très peu choisissent ce sujet et surtout je trouve les sujets proposés tellement nuls... Je préfèrerais un sujet carrément littéraire type dissertation avec des exigences moins poussées que ce blabla argumentatif sur l'amitié ou que sais-je...

J'ai toujours donné des sujets littéraires, et je suis assez satisfait, contrairement à toi, car depuis plusieurs années les sujets donnés au DNB sont des sujets sur la littérature et les arts justement. Je crois même avoir lu ici que c'est ce type de sujet qui sera toujours proposé (jusqu'à la prochaine réforme évidemment)

Sur le sujet d'argumentation, j'ai décidé de  complètement changer ma façon de faire. Je vais commencer dès le début de l'année et utiliser en partie l'heure /quinzaine que j'ai en groupes. Je suis en train de construire ma progression, mais en gros, l'idée sera de partir de l'argumentation orale pour aller vers l'ecrit, et surtout de commencer par leur faire réellement développer un argument et utiliser correctement un exemple avant d'envisager de parler de plan. Je pense que je passais trop vite là dessus, ensuite on travaillait beaucoup la recherche d'arguments et l'organisation du texte,  mais finalement, je leur répétais à longueur de copies de développer leurs arguments et de mieux montrer le lien entre l'exemple et l'argument. Je vais donc mettre l'accent là dessus tout en étant bien consciente, comme cela a été dit, qu'en 3e, ce n'est qu'une longue suite de renoncements tant on manque de temps!

Maju a écrit:Sur le sujet d'argumentation, j'ai décidé de  complètement changer ma façon de faire. Je vais commencer dès le début de l'année et utiliser en partie l'heure /quinzaine que j'ai en groupes. Je suis en train de construire ma progression, mais en gros, l'idée sera de partir de l'argumentation orale pour aller vers l'ecrit, et surtout de commencer par leur faire réellement développer un argument et utiliser correctement un exemple avant d'envisager de parler de plan. Je pense que je passais trop vite là dessus, ensuite on travaillait beaucoup la recherche d'arguments et l'organisation du texte,  mais finalement, je leur répétais à longueur de copies de développer leurs arguments et de mieux montrer le lien entre l'exemple et l'argument. Je vais donc mettre l'accent là dessus tout en étant bien consciente, comme cela a été dit, qu'en 3e, ce n'est qu'une longue suite de renoncements tant on manque de temps!

C'est ce que j'ai voulu dire à travers mon dernier message, mais je n'ai pas réussi à être claire. Il me semble effectivement que vouloir en arriver trop vite à la construction d'un plan alors que c'est creux au niveau des idées et que les élèves ne savent pas rédiger un paragraphe consistant, c'est inutile. Je pense que ça peut se travailler facilement à travers une étude de texte.

Je me disais aussi cette année qu'au lieu de vouloir faire des DST type-brevet régulièrement et ce dès le début de l'année, j'allais plutôt privilégier les exercices ponctuels (rédiger une réponse développée avec citations en 20 minutes par exemple ou une comparaison texte/image), quitte à noter sur 10, et me cantonner à un DST type-brevet par trimestre seulement. Je pense que ça ne sera pas moins efficace, ça permettra d'évaluer plus souvent sans alourdir la charge de correction (enfin j'espère).

Oui, je pense qu'on partait du même constat de départ. Effe tivement, faire développer un argument et son exemple, on doit pouvoir le faire un petit peu tout le temps, au gré des textes et thèmes abordés.
J'ai essayé d'imaginer ce que cela pourrait donner à partir des textes de ma première séquence, et on trouve vite des idées.

Depuis que j'ai des 3e, la première période de l'année est dédiée à la découverte de l'argumentation et de la rédaction de réflexion de type dialectique. Je me base sur un GT. Pendant ce long moment consacré à l'argumentation, je ne fais pas de grammaire ou de conjugaison. Uniquement argumentation, méthodologie de la rédaction et pratique. Je prends du temps en début d'année pour en gagner ensuite. Les gamins qui ont bossé vont souvent plus vite ensuite.

Je comprends l'interet de procéder ainsi Slynop, mais combien de temps consacres-tu à la grammaire pendant les périodes suivantes ? Cela ne déséquilibre pas trop la suite ?

Pour ma part, depuis des années, je consacre un chapitre l'argumentation en début d'année, plutôt en deuxième ou troisième position, histoire d'avoir un peu de matière pour travailler. Faire ce travail tôt dans l'année me permet d'y revenir ensuite régulièrement, ne serait-ce que sous la forme d'écritures brèves.
Je n'insiste pas beaucoup, au cours de ce premier chapitre, sur intro ou conclusion, et je ne me lance guère dans une vaste typologie des plans, car l'essentiel n'est pas là et nous aurons l'occasion d'y revenir. Le plus important, déjà, c'est d'apprendre à organiser et développer son argumentation, c'est-à-dire d'entrer dans une pensée conceptuelle claire.
Des idées, mes élèves en ont, mais elles sont embryonnaires et toutes entassées dans la même phrase. Sur un sujet aussi bateau que Selon vous vaut-il mieux vivre en ville ou à la campagne, ils écrivent des choses comme : Les villes sont très polluées, très bruyantes, les loyers y sont chers, les logements petits, on n'a pas le même qualité de vie qu'à la campagne, mais à la campagne on doit beaucoup prendre sa voiture donc ça pollue aussi, même si on a des vies plus agréables avec une maison avec jardin. Et après, ils ne savent plus quoi dire. Forcément, il y a la moitié d'un devoir en germe dans leur unique phrase.
Alors mon premier travail, c'est de leur apprendre à segmenter leurs idées. Le bruit et la pollution, ce n'est pas la même chose, le coût de la vie et le logement non plus, même si cela a un rapport. J'explique qu'ils ont tendance à mettre plein d'idées dans la même phrase, alors qu'il faut faire l'inverse : une seule idée à la fois, pour des raisons de clarté, et plusieurs phrases pour développer cette idée, pour qu'on la comprenne bien. Au début, ça leur paraît très compliqué, très abstrait. J'essaie de leur montrer qu'au contraire, c'est très concret, et je les oriente par des questions vers ce concret-là : des villes polluées, ça veut dire quoi ? Comment le ressent-on ? Et pourquoi c'est pas bien ? Les élèves ont-ils connaissances de conséquences de la pollution sur la santé ? Les villes, c'est bruyant : de quel bruit parle-t-on ? Là encore, quelles en sont les conséquences ? "On n'a pas la même qualité de vie", ça veut dire quoi ? Concrètement, c'est quoi cette qualité de vie qu'ils trouvent à la campagne ?
Je leur apprends à ne pas en rester au stade des idées vagues, mais à entrer dans le concret et à aller au bout de leurs explications (je leur répète que si, après une phrase, on peut encore demander "et alors ?", c'est inabouti).
C'est le plus gros travail de ce chapitre : segmentation et développement. Le reste est très formel, très cadré et se fait relativement vite, d'autant que les élèves ne sont (en général, même s'il y a des exceptons) pas totalement déstructurés et que les plans qu'on leur propose paraissent assez intuitifs à la plupart d'entre eux. Ceux qui écrivent au fil de la plume avec des idées qui partent dans tous les sens existent, mais à la marge. Bref, le plan, on le travaille en parallèle, en s'attachant au développement des idées. Parce qu'en creusant, on s'aperçoit que deux éléments sont en fait deux déclinaisons de la même idée, qu'il va falloir regrouper, ou que ce sera plus clair en rassemblant tel et tel points.
Je ne crois pas tellement au saucissonnage : arguments lors d'une séance, le plan dans l'autre, la conclusion encore plus tard. Tout cela fonctionne ensemble, dans une argumentation, mais on ne peut ordonner que ce qui existe. Donc au départ, je fais d'abord développer les idées, et on les ordonnera ensuite, et on inversera plus tard : peu à peu, on apprend à travailler au brouillon, c'est-à-dire à "faire un plan" sans plus développer ses arguments - maintenant, on sait faire, on le fera en rédigeant. Et bien évidemment que la réflexion doit mener à une conclusion, donc on le fait à la fin. Seule l'introduction, très codifiée, fait l'objet d'une méthodologie en fin de chapitre, et encore, j'adapte à chaque élève. Minimum requis : on recopie la question du sujet. Idéal : accroche, reformulation, annonce du plan. Entre les deux, de nombreux paliers gravis peu à peu avec plus ou moins d'habileté.
Beaucoup de choses me posent problème, avec le programme de Troisième, mais ça, ça roule.

Maju a écrit:Je comprends l'interet de procéder ainsi Slynop, mais combien de temps consacres-tu à la grammaire pendant les périodes suivantes ? Cela ne déséquilibre pas trop la suite ?

J'ai le temps de travailler avec eux les principaux points du programme, et si je vois que je manque un peu de temps, je retire de mes autres GT un texte ici et là.

En début d'année je peux partir d'un film vu par une partie de la classe,  ou d'un livre étudié l'année précédente, et leur demander s'ils l'ont aimé ? Je vois ceux qui disent oui, puis je demande ceux qui ne l'ont pas aimé. Ensuite, pour les premiers, avez-vous tout aimé ? Évidemment, ce n'est pas aussi tranché et ils me disent que certains passages n'étaient pas top. Même question dans l'autre sens pour ceux qui n'ont pas aimé. Il y a aussi toujours quelques élèves qui ont répondu de manière plus nuancée à ma question initiale en me disant qu'ils ont aimé tels points mais pas tels autres.

Maintenant que cela a été fait, je continue en leur demandant de me noter leurs raisons, pourquoi avoir dit cela. Tout est ensuite mis au tableau.

Dernier point, les exemples.
Je prends une raison au tableau et je leur demande de chercher un exemple qui pourrait correspondre.  Pour ce début, je leur dit que c'est comme s'ils disaient à chaque fois "par exemple".
Je note dans la seconde partie de mon tableau tout ce qu'ils me disent.

Pour l'organisation des idées, je fais ça la fois suivante.

Si mes élèves n'ont ni film ni lecture en commun, ou qu'il n'y en a qu'une poignée, je prends une autre question, comme: aimez-vous les frites ?  Au début tous répondent par l'affirmative, ensuite je précise mes questions.

J'aime bien leur dire aussi qu'ils font très fréquemment entre eux de l'argumentation sans le savoir, comme lorsqu'ils parlent d'un film ou d'une série.  Cette année, on va essayer ensemble de mettre de l'ordre à ce naturel.

*Ombre* a écrit:Je leur apprends à ne pas en rester au stade des idées vagues, mais à entrer dans le concret et à aller au bout de leurs explications (je leur répète que si, après une phrase,  on peut encore demander "et alors ?", c'est inabouti).

Très bonne idée de formulation, je te la pique ! (c'est dur de faire comprendre ce point aux élèves je trouve)

Quand je lis ce que tu proposes, Ombre, je me dis que je ne consacre pas assez de temps à ce travail de segmentation et de développement. J'essaie de le faire mais je ne suis jamais satisfaite parce que je trouve que trop peu d'élèves réussissent à développer un paragraphe argumentatif. Et les écarts entre élèves sont très importants. Comme je regrette de ne plus avoir les élèves en demi-groupes pour travailler l'expression !

Ilse a écrit:bonsoir,
1) GT L'écriture de soi (Montaigne, Rousseau, Chateaubriand, Pérec) + l'autoportrait en peinture  + dossier "moi"
      + LC au choix (liste)  + étude d'une planche de "Persépolis" ou début du film (enfance à Téhéran)
     + GT topoï/pourquoi raconter sa vie

2) OI "Promesse de l'aube" de Gary (partie 1) + comparaison avec le film

3) GT Témoigner des violences de l'histoire : Barbusse, Remarque, Anne Franck, Primo Lévi  => témoigner/dénoncer
   + LC (au choix) : "Une jeunesse au temps de la Shoah de S. Veil, "Petit pays" de G Faye, "Moi, Malala", une bio (jeunesse) de Rosa Parks, etc
   + étude d'une planche de "Persépolis" (marché noir) ou début du film (enfance à Téhéran) ?
=>je vais élargir au roman (en plus des autobios) : j'ajoute donc l'extrait de Steinbeck du TDL 3è ; j'hésite à garder les textes sur la 1ère guerre mondiale....

4) OI : La ferme des animaux"

5) GT dénoncer les travers de la société: "Caprices de la mode" (Montesquieu), "c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe" (Voltaire), "Discours sur la misère" (Hugo) et une fable de La Fontaine (DNB 2022)     + LC SF (au choix) => bilan de 2h sur le genre

6) GT poésie : entre célébration du monde et engagement
     "L'automne" de Lamartine, "Soleils couchants" de Hugo, debut de "La Prose du transibérien" de Cendrars, et "Liberté" d'Eluard, "Strophes pour se souvenir" d'Aragon
       
7) OI "Antigone" d'Anouilh (mini séquence ...) => pour revoir le genre (plus au programme...)  

Bonjour,
je m'autocite... j'ai un peu modifié ma progression ci-dessus (ce que j'ai ajouté est en gras)
Qu'en pensez-vous ?

clélia a écrit:Quand je lis ce que tu proposes, Ombre, je me dis que je ne consacre pas assez de temps à ce travail de segmentation et de développement. J'essaie de le faire mais je ne suis jamais satisfaite parce que je trouve que trop peu d'élèves réussissent à développer un paragraphe argumentatif. Et les écarts entre élèves sont très importants. Comme je regrette de ne plus avoir les élèves en demi-groupes pour travailler l'expression !

Désolée je suis un peu à côté du sujet mais je ne suis pas très douée en "progression" (je prévois toujours mille choses et je n'en fais que la moitié...), donc je réponds juste sur ce point de détail concernant le sujet de réflexion : pour améliorer l'argumentation (et que les élèves apprennent à approfondir et développer leur argument), je travaille à partir d'un embryon d'argument (par exemple "Vivre en ville c'est désagréable parce qu'il n'y a pas de nature.") puis je guide les élèves pour aboutir à un paragraphe argumentatif correct, avec une petite consigne à chaque fois (par exemple consigne 1 : reformule l'argument comme si la personne à qui tu t'adresses n'avait pas compris => "Vivre en ville c'est désagréable parce qu'il n'y a pas de nature. En effet, les villes concentrent beaucoup de bâtiments, ce que ne laisse que peu de place aux espaces verts."). Progressivement, on avance vers un paragraphe argumentatif complet, avec argument développé, exemple, puis rappel du pourquoi du comment. Je trouve que ça marche assez bien, même en classe entière.

Merci Zybulka. Je vais essayer de prendre plus de temps pour travailler cette histoire de paragraphes. Je garde vos idées : "et alors ?" , "reformule pour quelqu'un qui n'a pas compris".


Après réflexion, je pense partir sur cette progression :

1) GT sur l'autobiographie
2) Nouvelles de Bordage
3) GT : la poésie engagée
4) La Ferme des Animaux d'Orwell
5) GT : la satire
6) Antigone d'Anouilh

J'ai essayé d'alléger le bloc un peu lourd sur la guerre et de mieux répartir GT et OI. Je garde l'autobiographie au début. (Au premier trimestre et dans le cadre du cours d'anglais, la documentaliste a organisé une rencontre avec une traductrice autour d'un conte sur la tradition et l'héritage ; je voudrais aborder la question de l'identité en parallèle.)

Soyons lucide : avec cette progression, je sacrifie le théâtre (mon dernier chapitre est toujours très bancal) mais c'est le chapitre "hors programme" et avec la captation de la pièce, je peux réussir à faire quelque chose d'intéressant en peu de temps.

De mon côté ce sera
Chap. 1 : GT poésie, comme ça, c'est fait...
Chap. 2 : Si je ne revenais pas ... 5 récits d'amour et de guerre, nouvelles courtes et efficaces qui permettent de revoir plein de notions
Chap. 3 : GT sur les apparences avec en LC Jeannot et Colin
Chap. 4 : La Guerre de Troie n'aura pas lieu, encore une fois. Je ne m'en lasse pas...
Chap. 5 : L'autobiographie, avec en LC Mon Père couleur de nuit, bien apprécié par les élèves l'an dernier
Chap. 6 : Nouvelles de science fiction en OI, avec Terrienne en LC ou La Planète des singes, étudiée il y a deux ans et cela avait bien plus à mes élèves

Chap. 4 : La Guerre de Troie n'aura pas lieu, encore une fois. Je ne m'en lasse pas...[/quote]


Bonjour,
Je suis contente de te lire, j'adore cette pièce moi aussi et je l'étudie chaque année avec mes élèves de troisième. Cependant je cherche depuis une éternité une captation convenable : comment fais-tu ?  Merci de ta réponse.

Je me contente de ce qui est accessible sur You Tube, mais j'avoue rester sur ma faim...
Je pensais ne pas la faire l'an dernier, ayant une classe très faible, et la pièce est encore mieux passée que précédemment.

Merci beaucoup !
Je passe des extraits également mais j'aurais bien voulu une version intégrale... Bon, ça viendra peut-être...

Cryptoprof et Julianne, comment abordez-vous la pièce ? J'avais envie de la faire étudier l'an prochain, mais en la relisant au début de l'été, j'ai eu le sentiment que tout le jeu des références et du décalage risquaient d'être difficilement accessibles aux élèves et j'ai (presque) renoncé. Comment contournez-vous cet écueil ? Et si ce n'est pas indiscret, comment menez-vous cette étude ?

De mon côté, j'ai utilisé cette année l'édition Belin qui leur a permis de bien comprendre le texte au fur et à mesure. J'ai au préalable donné les explications nécessaires sur la guerre de Troie. La pièce est passée aussi bien qu'Antigone que je faisais étudier précédemment, peut-être mieux parce que je commençais à me lasser de la pièce d'Anouilh.

Moi j'axe l'étude sur l'action d'Hector pour empêcher la guerre. Je commence par raviver les connaissances sur la Guerre de Troie et la mythologie, puis je présente les personnages et le vocabulaire du théâtre. Ensuite plusieurs lectures analytiques : les retrouvailles Hector / Andromaque et la vision de la guerre d'Hector, avec toutes ses ambiguités; le discours aux morts, avec le deuxième degré et l'irrévérence du ton; le duel d'épithètes, la dernière scène... Je fais aussi écrire un discours aux morts et, quand j'en ai le temps, nous regardons des monuments aux morts de villes françaises pour voir quel aspect est mis en avant (la gloire du Poilu, la douleur des familles, la France...). Cela permet de travailler l'analyse iconographique. Je travaille donc en "feuilletonnant" la pièce, étape par étape, à partir de l'édition Librio car c'est tout ce dont je dispose... J'aurais aimé montrer entièrement la pièce au début de la séquence puis revenir après sur le texte mais comme je le disais plus haut, je n'ai pas trouvé de captation satisfaisante. Je précise que c'est une alternative que je n'ai jamais pratiquée mais beaucoup d'élèves n'ayant jamais vu une pièce de théâtre complète, j'avais envie d'essayer...

Le discours aux morts : seule scène que j'ai du mal à étudier quand la classe est faible.
Je travaille aussi le mélange des tons et des genres, comparaison avec la tragédie classique. Je me suis concentrée cette année sur le personnage d'Hélène, son opposition avec Andromaque (leur vision du conflit, de l'amour).
La seule difficulté avec cette pièce est en fait d'arriver à faire des choix dans ce qu'on va en étudier.