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- User9525Niveau 8
NLM76 a écrit:J'ai aussi consulté le corrigé qu'on trouve sur le site magister. Il semblerait qu'il s'agisse d'un document émanant du ministère, ou d'un rectorat. Ce qui est proposé est déjà beaucoup plus intéressant que les deux corrigés que nous trouvés sur le site du Monde et sur "sujetscorrigesbac.fr".Maintenant, quelques remarques. D'abord, je suis étonné par le plan du texte qui est proposé. Le titre donné à la deuxième partie du texte f("des fils de la colère qui ont grandi dans la nature") me semble pour le moins inexact, et témoigne d'une lecture beaucoup trop rapide. Mais soit : le titre de ma première partie à moi lui aussi était inexact (en fait les hommes arbres deviennent ensuite des hommes-chant... seulement, mon plan suivant le mouvement du texte me permet de corriger ensuite cette approximation). Le problème posé est certes d'ordre littéraire, contrairement au corrigé du Monde, mais plat, et encore beaucoup trop formaliste. Bien sûr que ce texte mêle réalité et imaginaire; mais la question n'est pas de savoir s'il les mêle ou pas; elle est de savoir pourquoi sa façon de les mêler est intéressante. Mais soit.Un problème logique maintenant : la première partie ne répond pas au projet de lecture. En effet, elle ne dit pas comment réalité et imaginaire sont mêlés, mais dit seulement pourquoi on peut trouver ce texte au moins en partie "réaliste". Mais soit. Considérons que c'est une étape du raisonnement; une autre montrera comme ils sont mêlés. Ce n'est pas ce que je vois dans les deux autres parties. Autrement dit, le plan proposé ne répond pas à la question proposée. Il répond à la question "Pourquoi peut-on dire que ce texte associe réalité et imaginaire ?"On retombe dans les platitudes affligeantes des champs lexicaux : "L’évocation du paysage est accompagnée d’un champ lexical de la nature et des saisons". Alors d'abord, cela fait deux champs lexicaux. Ensuite, ben oui, pour décrire la nature, on utilise des mots qui évoquent la nature.[justify]Ensuite, pour remplir une sous-partie de commentaire alors qu'on ne sait pas quoi dire, on mélange allègrement la notion de réalisme au sens commun et celle que retiendrait l'histoire littéraire. Ils sont pauvres ; alors cela évoque le réalisme... Ah oui ma bonne dame, on a l'impression de lire du Flaubert ou du Maupassant ! Le coup du réalisme dans un tel texte, c'est vraiment bon pour remplir une partie de commentaire absolument vide, et pire que de la paraphrase. Si l'auteur de ce corrigé ne s'était pas astreint à la mauvaise méthode du commentaire composé, il n'aurait pas eu besoin de dire ces platitudes et ces sottises. Il aurait développé les trois premières lignes qui sont sous son IA, et sont l'ébauche de quelque chose de fort intéressant, en évoquant comment s'entremêlent l'ancrage dans la réalité et l'imaginaire.[/justify]Un deuxième "champ lexical" est évoqué, celui de la musique. Mais cela ne fait qu'obscurcir l'essentiel qui est dit ensuite, en faisant croire qu'on a relevé un procédé en disant "champ lexical", et donc qu'on peut avoir les points. En plus, comme l'auteur du corrigé n'a pas voulu suivre le mouvement du texte, il obère le fait que ce n'est pas dans l'ensemble du texte que la musique est évoquée, mais seulement à la fin de la première partie.En somme, ce corrigé dit beaucoup de choses intéressantes, et pris un par un, ses défauts ne sont pas pires que ceux du mien. Mais il y a un élément essentiel : le texte est vraiment complètement détruit, et on a perdu son propos; on ne saisit pas ses enjeux.Au fond, qu'est-ce qui gâche ce commentaire ? La nécessité pour l'auteur de trouver des raisons pour donner des points à ceux qui relèveront le champ lexical de la musique, de la nature, des chemins et de la religion. Parce qu'il ne faut pas désespérer Billancourt.
Lu dans quatre copies sur cinq...
- IphigénieProphète
La paraphrase n’est pas à mon avis le plus grave des défauts: le plus grave c’est l’incapacité de paraphraser parce que tout simplement on ne comprend même pas le texte.Hannibal a écrit:Une ou deux choses.
D'abord sur les reproches de paraphrase : il est douteux qu'une méthode ou une autre préserve des lycéens de la paraphrase dans la réalité - mais si cela était, et en tout cas dans son principe, l'analyse linéaire me paraît rendre à cet égard la planche un peu plus glissante. Le risque du commentaire composé serait plutôt de mener à un relevé assez plat des champs lexicaux et / ou des procédés d'écriture, sans interprétation suffisante. Je n'ai aucune préférence entre ces deux types de défauts.
Ensuite, je n’exclurais pas que la platitude d'un texte en favorise la paraphrase, pour peu qu'il ne signifie pas beaucoup plus de choses qu'il n'en dit, ce qui me paraît un peu le cas ici - malgré les efforts méritoires des uns et des autres pour en tirer quelque chose.
Je ne perds pas de vue que la vraie opposition passe entre les bonnes explications et les mauvaises, quel qu'en soit le format.
Mais il me déplaît tout de même que dans l'analyse linéaire il faille contourner :
- les redites, puisque les textes font revenir des motifs, qui se mettent en série plus aisément sous forme composée.
- la difficulté à mettre en relief les idées, les significations, que la forme composée peut mettre mieux en vedette.
- la difficulté à hiérarchiser, parce que la nécessité de faire un sort à chaque passage tend à un certain nivellement.
- le désordre, parce que les textes littéraires peuvent se permettre d'entrecroiser les thèmes et les significations, et de dire plusieurs choses en même temps - mais une explication scolaire, à prendre les choses comme elles viennent, ne gagne pas en densité, elle risque plutôt la dispersion.
- enfin, la progression du propos est normalement meilleure en commentaire composé, puisqu'il s'agit normalement d'aller progressivement vers le plus intéressant, alors qu'en linéaire on peut se retrouver à avoir tiré ses meilleures cartouches assez prématurément, ce qui diminue l'intérêt d'en lire la suite.
Si le texte a des redites il me semble que justement c’est intéressant de s’arrêter sur ces redites et d’en chercher l’intérêt.
Maintenant sur le fond l’opppsition entre linéaire et composé me paraît en réalité une opposition artificielle à partir du moment où le composé est bâti après le linéaire dont il peut en effet être une forme plus achevée : mais le problème c’est le composé au doigt mouillé ce qu’il est nécessairement dans l’économie d’une étude linéaire préalable qui s’est mise en place pour le lycée dans l’unique but de remplacer la compréhension par de la technique : on a composé quand il s’est avéré que le linéaire était devenu impossible à réaliser parce qu’il repose quand même à la fois sur des connaissances mais aussi de l’intuition - ce qu’il est très difficile à enseigner… : alors sont arrivées les grilles: fiat lux mais lux artificielle.
pour ce qui est en gras, je ne comprends pas, à vrai dire pourquoi cela serait différent dans le linéaire( qui n'est pas le fait d'ânonner sur tous les mots sans se soucier d'un contexte, évidemment, je dirais même : au contraire- et le composé.
La réintroduction du linéaire n’a été qu’une cosmétique à fin idéologique sans que l’on pose la vraie question de l’avenir des études littéraires et de leurs exigences réelles.
- BlondieHabitué du forum
Je ne sais pas si ce texte est révélateur d’ignorance . Peut-être. Je ne sais pas si à leur âge j’aurais été inspiré et pourtant j’étais une très bonne élève de section littéraire. Je préférerais vraiment des textes plus classiques pour pouvoir les évaluer tant sur leur culture générale et littéraire que leur maîtrise de l’exercice.
Je ne veux jouer pas jouer les « c’etait mieux avant » mais mon sujet de dissertation au bac était « L’ecrivain est-il un enchanteur? », chouette non? Et j’avais pu évoquer énormément de lectures scolaires et personnelles. Mieux en tout cas que les sujets d’ancien programme ( avantages et inconvénients de l’argumentation directe et indirecte.... c’est à dégoûter de la littérature)
Je ne veux jouer pas jouer les « c’etait mieux avant » mais mon sujet de dissertation au bac était « L’ecrivain est-il un enchanteur? », chouette non? Et j’avais pu évoquer énormément de lectures scolaires et personnelles. Mieux en tout cas que les sujets d’ancien programme ( avantages et inconvénients de l’argumentation directe et indirecte.... c’est à dégoûter de la littérature)
- IphigénieProphète
l'ignorance dont je parle n'est pas imputable aux élèves mais à leur formation, aux programmes et au choix des sujets, effectivement: c'est le révélateur d'une ignorance créée par le système dont je parle, et qui ne sert in fine qu'à relativiser l'ignorance, puisqu'elle devient commune et générale.. C'est pourquoi je disais que Dorine posait la bonne question en effet.Blondie a écrit:Je ne sais pas si ce texte est révélateur d’ignorance . Peut-être. Je ne sais pas si à leur âge j’aurais été inspiré et pourtant j’étais une très bonne élève de section littéraire. Je préférerais vraiment des textes plus classiques pour pouvoir les évaluer tant sur leur culture générale et littéraire que leur maîtrise de l’exercice.
Je ne veux jouer pas jouer les « c’etait mieux avant » mais mon sujet de dissertation au bac était « L’ecrivain est-il un enchanteur? », chouette non? Et j’avais pu évoquer énormément de lectures scolaires et personnelles. Mieux en tout cas que les sujets d’ancien programme ( avantages et inconvénients de l’argumentation directe et indirecte.... c’est à dégoûter de la littérature)
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