Démotivé

Si ça peut te rassurer, même en tant qu’aed je dois en mettre toutes les semaines des mots ^^ (après 2 demandes de chuchotements, 5 de silence dont la dernière avec menace de punitions).

Je suis même la seule AED à avoir mis une heure de retenue (mais la c’était une question de sécurité), alors oui ça m’a fait mal au cœur, j’ai culpabilisé. Mais je sais que ce que je fais est afin d’être le plus juste possible et les élèves le savent aussi !

Mieux vaut être trop sévère maintenant et plus laxiste au printemps ! L’inverse ne fonctionnera jamais !

Ouias mais même en étant sévère j'ai l'impression que ça les amuse encore plus. Surtout la classe que j'ai eu y a deux ans. Ça avait fonctionné que je prenne 5 carnets même si j'ai pas mis de mot dedans y a une semaine car j'ai pu avoir le silence pendant le temps que j'enoncais les consignes mais ça reste pénible

Ou sinon la menace d’une exclusion en direct chez le cpe (voir avec lui) ça devrait les calmer !
Je peux comprendre ce que tu dis , mais en dehors de ton cours n’oublie pas aussi qu’il y a les cours d’à côté. Des mots dans les carnets ça les amuse oui. Des retenues non, enfin normalement ! Sanctionner (enfin punir plutôt), fait aussi parti de notre métier !
Mes élèves étaient ingérables en perm vendredi dernier chahuter au point de déranger l’étage d’en dessous !!!!

Le problème c'est que je ne peux pas mettre des retenues comme ça. D'ailleurs ceux et celles à qui je prend souvent le carnet ou que jenguueule me disent ' c'est toujours les mêmes que vous punissez alors que regardez y a eux qui parlent !" (Effectivement certains parlent mais je les remarque moins car ils sont bcp plus calmes).

Je reprends ce sujet car je suis de plus en plus démotivé, je fais moins de recherches pour mes cours, je retravaille moins mes anciens devoirs, je mets plus de temps à corriger mes copies, je ne fais plus de réunions non obligatoire, je ne fais plus de projet, je ne fais plus d'heure sup...
Cette situation dure depuis septembre et je n'ai pas l'impression que ça s’arrange. J'ai 25ans derrière moi (il m'en reste pas loin de 20) et je me demande si vous avez déjà subi une situation similaire et comment s'en sortir et se remotiver? Suffit-il d'attendre et ça passera ?

Asclépios a écrit: J'ai 25ans derrière moi (il m'en reste pas loin de 20)

Et ben !
Tu as commencé jeune ?
Ou tu prévois de finir vieux ?

Fesseur Pro a écrit:

Asclépios a écrit: J'ai 25ans derrière moi (il m'en reste pas loin de 20)  

Et ben !
Tu as commencé jeune ?
Ou tu prévois de finir vieux ?

Tu as raison il m'en reste plutôt 15, ça me remonte le moral (lol)

J'ai connu ça après mon agrégation obtenue au bout de 13 ans d'enseignement. J'ai eu la chance d'obtenir un congé formation (DEA en sciences de l'antiquité)  qui m'a vraiment reboostée pour plusieurs années. Ensuite ce sont les mutations qui m'ont relancee  (passage au lycée puis nouvelle région). Cette année j'avais décidé de ne rien faire et finalement je réorganise un voyage pour mes latinistes que j'aime beaucoup. Je choisis aussi des stages pour mon plaisir.Cette année théâtre et cinéma. Tout le monde peut s'y inscrire en fait. Le théâtre était tellement génial que ma collègue et moi relançons un petit club avec des gamins très chouettes. Ces deux derniers projets n'étaient pas au programme mais finalement c'est sympa. Ce sont des phases normales dans une longue carrière surtout avec la dégradation de nos conditions de travail ( ceci dit en 1999 c'était déjà pas triste avec Allègre et en 2003 la réforme des retraites).  Au pire on fait une pause si vraiment ça ne va pas. J'ai eu un gros passage à vide pour burnout  en tout début de carrière avec 3 mois d'arrêt qui m'ont vraiment fait du bien. Il faut parfois savoir reculer pour mieux sauter ... Par contre il est bien prévu de passer à 45 ans dans les années qui viennent donc le calcul était plutôt juste malheureusement.

Merci @Clecle78 pour cette réponse, pour l'an prochain j'envisage une mutation et j'espère que cela m'aidera à rebondir...

@Asclépios,

Es-tu certain qu'il faille nécessairement porter un regard négatif sur les changements que tu évoques ? A titre personnel, j'ai tendance à penser qu'il est sain de consacrer moins de temps à son travail lorsque l'on a suffisamment de connaissances et d'expérience pour le faire correctement sans lui sacrifier tout son temps libre. Consacrer moins de temps à son travail, c'est avoir plus de temps pour soi, pour sa famille et pour ses amis. Cela permet aussi de consacrer du temps et de l'énergie à d'autres choses.

Je vis le même genre de situation depuis quelques années et je ne culpabilise aucunement. Bien au contraire, je trouve que mon rapport au travail est à la fois plus sain et plus équilibré. Cela dit, pour retrouver un peu d'énergie et d'entrain, je me suis lancé dans un nouveau projet qui me plaît et qui n'a absolument rien à voir avec le travail.

Enseigner est mon travail ; ce n'est pas ma vie. Dans ma vie, il y a plein d'autres choses qui sont plus importantes que mon travail et pour lesquelles je suis ravi d'avoir du temps et de l'énergie.

Asclépios a écrit:

Fesseur Pro a écrit:

Asclépios a écrit: J'ai 25ans derrière moi (il m'en reste pas loin de 20)  

Et ben !
Tu as commencé jeune ?
Ou tu prévois de finir vieux ?

Tu as raison il m'en reste plutôt 15, ça me remonte le moral (lol)

Ton "erreur" de calcul est peut-être significative, qui te place à peu près "au milieu" de ta carrière.
On appelle ça " la balance", quand il reste sensiblement autant à faire que ce qu'on a déjà fait. Cette prise de conscience plus aiguë du temps est rarement un moment léger.
D'autant plus si elle coïncide avec les traditionnelles "crises" de la trentaine, quarantaine, cinquantaine...
La plupart du temps on s'en sort en changeant quelque chose : le métier, le conjoint, la ville, la voiture, la coiffure.
Je ne pense pas que cela soit seulement lié au métier de prof, même si nos carrières très linéaires peuvent le rendre plus visible. Il s'agit toujours de se réinventer, de se donner de nouveaux buts, de nouvelles frontières, de nouveau défis, personnels mais aussi professionnels. La dégradation L'évolution récente de notre métier ouvre une voie jusqu'ici peu utilisée : le départ et la reconversion, il n'est pas certain que ce nouveau choix nous apaise.
Pour récapituler nous sommes des créatures étranges : ce qui a été conquis finit par nous ennuyer, nous attendons pour changer ce que nous redoutons le plus : la crise.
Le métier offre quelques solutions évoquées sur ce fil : les concours, la mutation et/ou le changement collège Lycée, des formations et de nouveaux rôles, des spécialisations...
Je ne pense pas que nos longues carrières puissent éviter ces moments de moindre engagement, de lassitude. c'est tout simplement humain.

Exactement ce que tu me disais une fois Baldred, c'est dans les moments de crise qu'on arrive à changer.

Je ne dis pas que je suis mieux en gestion de classe mais j'arrive à repérer plus facilement les initiateurs de conflit en classe.

D'ailleurs j'ai encore une classe de 3e cette année (j'ai eu les élèves y a deux ans, horribles) qui est juste infecte avec moi cette année. Après ca dépend des heures, le jeudi matin à 8h je peux faire un cours frontal (quand je dis frontal c'est participation individuelle --> Trace écrite) sans problème. Mais le lundi et mardi entre 14 et 15h c'est juste pas possible. J'ai remarqué que le travail de groupes fonctionnait très bien surtout quand je les formais moi même (et ce malgré les plaintes de mes ruminants, oui oui le chewing gum y en a encore en classe c'est pénible).

Hélas j'ai encore des situations, surtout avec cette classe, où j'essaie de répéter mille fois la consigne mais un élève interrompt avec un commentaire a haute voix ou encore j'ai eu droit à un pet en classe ( -_- ). Forcément j'essaie de retenir un fou rire (ça doit être humain mais j'essaie d'être le plus sérieux possible sauf que stress + fatigue amènent à des rires incontrolables) avant de me rattraper. Pareil, de la provoc dans cette classe j'en ai venant de certaines filles.

Et par contre, en en parlant aux collègues "ah non pas de problèmes de comportement dans cette classe " "non moi c'est surtout les résultats qui sont un peu faiblards', "la classe est agréable quoiqu'un peu amorphe". Forcément ça démotive de se dire qu'on est le seul à ne pas se faire respecter par cette classe.

Bizzarement, cela se passe bien dans mes autres classes de 6e là où j'ai pu entendre des collègues se plaindre d'élèves qui ne me posent peu ou pas de problèmes... Comme quoi.

@Asclépios : Je pense aussi que c’est normal. Un changement de niveau, de profil d’établissement ou des nouvelles missions ne te tentent pas ?

@Cochonou  @Baldred   @Jenny  je vous remercie pour vos réponses qui me permettent d’ébaucher un constat.
Je pense que mon manque de motivation vient du fait que je n’ai plus d’objectifs au niveau professionnel et très peu au niveau personnel.
Il va falloir que je travaille là-dessus, déjà sur le niveau personnel et, si j’obtiens ma mutation, je pourrai voir au niveau professionnel.
Merci