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- EuterpeNiveau 1
Bonjour,
Je vous écris car je suis désemparée face à la situation que je vis dans mon établissement.
J'enseigne le latin en 5e, 4e et 3e. Depuis quelques années, je n'ai plus beaucoup d'élèves malgré mes démarches auprès des familles et tout ce que je mets en place pour garder les élèves que j'ai, pour promouvoir la matière...
L'année dernière, une excellente élève de 5e a demandé l'arrêt du latin. Je m'y suis opposée. Mon chef d'établissement s'y était opposé aussi. Le père de cette élève a alors rédigé plusieurs courriers et a menacé d'écrire au rectorat. Résultat, il a obtenu gain de cause et cette élève a pu arrêter. Suite à cela, c'était à celui qui voulait arrêter. J'ai donc pris le temps de parler avec les élèves, d'adapter mon enseignement... pour les garder. Sans succès.
Cette année, trois autres élèves ont arrêté. Il a suffi d'un simple mot dans le carnet de liaison pour qu'ils puissent arrêter. Il faut dire qu'on a placé mes cours en dernière heure de la journée, le jeudi et le vendredi, avec une heure de permanence avant, ce qui n'aide pas. Les élèves voient leurs amis partir à 14h30 et eux doivent rester jusqu'à 16h30. C'est la première année que l'on me fait cela depuis onze ans que j'enseigne dans cet établissement.
C'est hier, à 16h30, qu'une élève est venue m'annoncer, à la fin du cours, qu'elle arrêtait. Pourtant, nous étions en train de travailler sur un spectacle à présenter aux élèves de 6e. Rien ne les retient.
L'inspection m'a dit que l'on ne pouvait pas empêcher des élèves d'arrêter une option, tout comme ma direction. Je me sens donc impuissante face à cette situation car c'est la première année que cela m'arrive. J'ai déjà perdu quatre élèves pour arrêt de la matière, trois autres m'ont annoncé qu'ils quittaient l'établissement l'année prochaine pour raisons personnelles. Mon effectif fond à vue d'oeil. Je crains, à terme, la fermeture de l'option, faute d'élèves.
Connaissez-vous cette situation ?
Je vous remercie d'avoir pris le temps de me lire.
Cordialement
Je vous écris car je suis désemparée face à la situation que je vis dans mon établissement.
J'enseigne le latin en 5e, 4e et 3e. Depuis quelques années, je n'ai plus beaucoup d'élèves malgré mes démarches auprès des familles et tout ce que je mets en place pour garder les élèves que j'ai, pour promouvoir la matière...
L'année dernière, une excellente élève de 5e a demandé l'arrêt du latin. Je m'y suis opposée. Mon chef d'établissement s'y était opposé aussi. Le père de cette élève a alors rédigé plusieurs courriers et a menacé d'écrire au rectorat. Résultat, il a obtenu gain de cause et cette élève a pu arrêter. Suite à cela, c'était à celui qui voulait arrêter. J'ai donc pris le temps de parler avec les élèves, d'adapter mon enseignement... pour les garder. Sans succès.
Cette année, trois autres élèves ont arrêté. Il a suffi d'un simple mot dans le carnet de liaison pour qu'ils puissent arrêter. Il faut dire qu'on a placé mes cours en dernière heure de la journée, le jeudi et le vendredi, avec une heure de permanence avant, ce qui n'aide pas. Les élèves voient leurs amis partir à 14h30 et eux doivent rester jusqu'à 16h30. C'est la première année que l'on me fait cela depuis onze ans que j'enseigne dans cet établissement.
C'est hier, à 16h30, qu'une élève est venue m'annoncer, à la fin du cours, qu'elle arrêtait. Pourtant, nous étions en train de travailler sur un spectacle à présenter aux élèves de 6e. Rien ne les retient.
L'inspection m'a dit que l'on ne pouvait pas empêcher des élèves d'arrêter une option, tout comme ma direction. Je me sens donc impuissante face à cette situation car c'est la première année que cela m'arrive. J'ai déjà perdu quatre élèves pour arrêt de la matière, trois autres m'ont annoncé qu'ils quittaient l'établissement l'année prochaine pour raisons personnelles. Mon effectif fond à vue d'oeil. Je crains, à terme, la fermeture de l'option, faute d'élèves.
Connaissez-vous cette situation ?
Je vous remercie d'avoir pris le temps de me lire.
Cordialement
- floflo1010Niveau 6
C'est l'effet boule de neige. Malheureusement les élèves sont de moins en moins motivés par des travaux en plus. Il faudrait que les heures soient mieux placées l'an prochain, cela évitera les déperditions...
- MitcindyNiveau 10
Un peu avec l'allemand mais pas à ce point. En plus d'être enseignant, il faut désormais jouer au VRP pour maintenir à flot ses effectifs.
Mais je m'y refuse...
Mais je m'y refuse...
- SteredDoyen
Je trouve incroyable qu'ils puissent arrêter comme ça, surtout en cours d'année... Chez nous les parents signent un engagement sur trois ans (aucune valeur légale, mais ça aide). Les élèves trop en difficultés peuvent passer en auditeurs libres, mais pas arrêter (sauf redoublement).
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"Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent." Maïakovski
- MitcindyNiveau 10
Stered. Oui, c'est assez incroyable. L'année dernière, des élèves en avaient marre de l'espagnol au bout de trois mois et ont voulu venir faire de l'allemand. J'ai refusé et la direction aussi.
Il s'agit d'un caprice. Il ne faut pas encourager cet état d'esprit zappeur.
Il s'agit d'un caprice. Il ne faut pas encourager cet état d'esprit zappeur.
- JeanB.Niveau 6
L'élève helléniste et russophone en moi trouve ça dommageable. Néanmoins, vu la charge de travail dans certains établissements, et la disposition des heures, je peux comprendre les élèves qui arrêtent une option d'une année à une autre.
- ProvenceEnchanteur
JeanB. a écrit:L'élève helléniste et russophone en moi trouve ça dommageable. Néanmoins, vu la charge de travail dans certains établissements, et la disposition des heures, je peux comprendre les élèves qui arrêtent une option d'une année à une autre.
En collège ??
- User20159Esprit éclairé
Il faut arrêter d'utiliser le mot option. Quand l'élève fait le choix d'une matière supplémentaire, il la garde jusqu'à la fin (ici du collège au moins).
C'est ce que j'ai toujours répondu aux parents (et je suis toujours tombé sur des chefs d'accord avec moi)
-Mais il a 2 en latin, il devrait arrêter.
-Il a aussi 6 en maths vous suggérez sans doute l'arrêt de la matière ?
C'est ce que j'ai toujours répondu aux parents (et je suis toujours tombé sur des chefs d'accord avec moi)
-Mais il a 2 en latin, il devrait arrêter.
-Il a aussi 6 en maths vous suggérez sans doute l'arrêt de la matière ?
- ProvenceEnchanteur
Voilà. C’est une option au moment du choix. Plus après.
- User20159Esprit éclairé
Le problème étant bien sûr les chefs, les inspecteurs, les rectorats qui acceptent...et ça crée un appel d'air.
Si ta matière devient "optionnelle" un jour, tu ne tiendras pas le même discours...Ils nous ont déjà pondu le lycée à la carte, ils seraient bien capables de nous pondre le collège à la carte , d'ailleurs je te rappelle que ta matière, n'est pas dans le tronc commun première (ah si oui il y a l'ES, donc une demi-heure c'est ça ?)
JeanB. a écrit:L'élève helléniste et russophone en moi trouve ça dommageable. Néanmoins, vu la charge de travail dans certains établissements, et la disposition des heures, je peux comprendre les élèves qui arrêtent une option d'une année à une autre.
Si ta matière devient "optionnelle" un jour, tu ne tiendras pas le même discours...Ils nous ont déjà pondu le lycée à la carte, ils seraient bien capables de nous pondre le collège à la carte , d'ailleurs je te rappelle que ta matière, n'est pas dans le tronc commun première (ah si oui il y a l'ES, donc une demi-heure c'est ça ?)
- MitcindyNiveau 10
Ce qui arrive au latin, c'est vraiment alarmant. Mon fils avait adoré le latin au collège et la professeur avait eu l'extrême gentillesse et le courage de leur organiser un voyage à Rome.
Il avait souhaité continuer le latin au lycée mais comme il est en section internationale américaine avec plus de 8 heures d'anglais en plus (le mercredi a.m est pris) , on (au lycée) lui a dit que ce n'était plus possible de garder le latin.
Il avait souhaité continuer le latin au lycée mais comme il est en section internationale américaine avec plus de 8 heures d'anglais en plus (le mercredi a.m est pris) , on (au lycée) lui a dit que ce n'était plus possible de garder le latin.
- marjoDoyen
Si @Euterpe n'est pas soutenue par son/sa CDE ni par l'inspection, que peut-elle faire ? Se démener (et s'exposer) pour que le résultat soit le même ?
Quand je suis tombée dans un collège où on interdisait le cumul latin/bilangue et que ça réduisait à peau de chagrin mes effectifs, j'ai commencé par "me battre" et j'en ai pris tellement plein la figure pour un gain égal à zéro que j'ai fini par partir. J'ai eu la chance d'arriver dans un établissement où les CDE étaient pro-LCA. Désormais, il est de plus en plus difficile de muter, le prof de latin (et de grec, lol) est de plus en plus coincé. C'est intolérable.
Quand je suis tombée dans un collège où on interdisait le cumul latin/bilangue et que ça réduisait à peau de chagrin mes effectifs, j'ai commencé par "me battre" et j'en ai pris tellement plein la figure pour un gain égal à zéro que j'ai fini par partir. J'ai eu la chance d'arriver dans un établissement où les CDE étaient pro-LCA. Désormais, il est de plus en plus difficile de muter, le prof de latin (et de grec, lol) est de plus en plus coincé. C'est intolérable.
- IphigénieProphète
Je ne comprends même pas pourquoi none réclame pas la fusion des postes lettres classiques et lettres modernes pour les lettres classiques, puisqu’ils sont diplômés pour les deux! Ce serait un combat urgent à mener mais c’est sûr que l’on a le désavantage du nombre…
- valleExpert spécialisé
Mmm... de l'extérieur, j'y vois de sérieux problèmes logistiques.Iphigénie a écrit:Je ne comprends même pas pourquoi none réclame pas la fusion des postes lettres classiques et lettres modernes pour les lettres classiques, puisqu’ils sont diplômés pour les deux! Ce serait un combat urgent à mener mais c’est sûr que l’on a le désavantage du nombre…
Imaginons par simplicité un système fermé : sans départs (retraite, disponibilité, etc.) ou entrées (recrutement).
Chaque titulaire muté dans un support "LM" supposerait un poste de LC non pourvu (sauf si on permet aux LM de muter en poste LC, mais alors il s'agit plutôt de fusionner les deux disciplines de recrutement).
- henrietteMédiateur
Le problème est la loi. La scélérate réforme NVB qui voulait faire la peau au latin et au grec, puis la vile poudre aux yeux des circulaires JMB qui, du fait de la hiérarchie des textes, sont exactement des voeux pieux. Les CDE et rectorats sont frileux car si le parent va au TA, comme ça a déjà été le cas, c'est plié d'avance : la loi autorise l'arrêt du latin, point barre.Ha@_x a écrit:Le problème étant bien sûr les chefs, les inspecteurs, les rectorats qui acceptent...et ça crée un appel d'air.JeanB. a écrit:L'élève helléniste et russophone en moi trouve ça dommageable. Néanmoins, vu la charge de travail dans certains établissements, et la disposition des heures, je peux comprendre les élèves qui arrêtent une option d'une année à une autre.
Si ta matière devient "optionnelle" un jour, tu ne tiendras pas le même discours...Ils nous ont déjà pondu le lycée à la carte, ils seraient bien capables de nous pondre le collège à la carte , d'ailleurs je te rappelle que ta matière, n'est pas dans le tronc commun première (ah si oui il y a l'ES, donc une demi-heure c'est ça ?)
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
Oui si on maintien un poste égal de lettres classiques : il faudrait voir de près mais par expérience chaque fois qu’un LC part en retraite on transforme son poste en LM: il y a un moment où on ne pourra plus muter du tout avec ce système , non? Il faudrait au moins leur laisser les deux spécificités dans ce cas.valle a écrit:Mmm... de l'extérieur, j'y vois de sérieux problèmes logistiques.Iphigénie a écrit:Je ne comprends même pas pourquoi none réclame pas la fusion des postes lettres classiques et lettres modernes pour les lettres classiques, puisqu’ils sont diplômés pour les deux! Ce serait un combat urgent à mener mais c’est sûr que l’on a le désavantage du nombre…
Imaginons par simplicité un système fermé : sans départs (retraite, disponibilité, etc.) ou entrées (recrutement).
Chaque titulaire muté dans un support "LM" supposerait un poste de LC non pourvu (sauf si on permet aux LM de muter en poste LC, mais alors il s'agit plutôt de fusionner les deux disciplines de recrutement).
- marjoDoyen
Iphigénie a écrit:Oui si on maintien un poste égal de lettres classiques : il faudrait voir de près mais par expérience chaque fois qu’un LC part en retraite on transforme son poste en LM: il y a un moment où on ne pourra plus muter du tout avec ce système , non? Il faudrait au moins leur laisser les deux spécificités dans ce cas.valle a écrit:Mmm... de l'extérieur, j'y vois de sérieux problèmes logistiques.Iphigénie a écrit:Je ne comprends même pas pourquoi none réclame pas la fusion des postes lettres classiques et lettres modernes pour les lettres classiques, puisqu’ils sont diplômés pour les deux! Ce serait un combat urgent à mener mais c’est sûr que l’on a le désavantage du nombre…
Imaginons par simplicité un système fermé : sans départs (retraite, disponibilité, etc.) ou entrées (recrutement).
Chaque titulaire muté dans un support "LM" supposerait un poste de LC non pourvu (sauf si on permet aux LM de muter en poste LC, mais alors il s'agit plutôt de fusionner les deux disciplines de recrutement).
Au SNALC, il y a une personne spécifiquement en charge des lettres classiques. Je l'ai sollicitée une fois au sujet de ce problème et elle m'avait répondu que le sujet avait été mis sur la table, mais sans succès. Il faudrait peut-être en reparler.
Cette année, il y avait a priori un poste vacant en LM dans chacun des deux lycées à côté de chez moi. En lettres classiques, c'est a priori un poste vacant en LC pour tout le département. CQFD.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Un peu dans l'autre sens mais c'est ce qui se passe également en technologie collège (les S2i peuvent pourvoir en technologie et s2i (!) et les technologie, uniquement en technologie mais avec un mouvement inter pour eux seuls bloqué depuis bien 10 ans). Personne n'en a rien à faire.marjo a écrit:Iphigénie a écrit:Oui si on maintien un poste égal de lettres classiques : il faudrait voir de près mais par expérience chaque fois qu’un LC part en retraite on transforme son poste en LM: il y a un moment où on ne pourra plus muter du tout avec ce système , non? Il faudrait au moins leur laisser les deux spécificités dans ce cas.valle a écrit:Mmm... de l'extérieur, j'y vois de sérieux problèmes logistiques.Iphigénie a écrit:Je ne comprends même pas pourquoi none réclame pas la fusion des postes lettres classiques et lettres modernes pour les lettres classiques, puisqu’ils sont diplômés pour les deux! Ce serait un combat urgent à mener mais c’est sûr que l’on a le désavantage du nombre…
Imaginons par simplicité un système fermé : sans départs (retraite, disponibilité, etc.) ou entrées (recrutement).
Chaque titulaire muté dans un support "LM" supposerait un poste de LC non pourvu (sauf si on permet aux LM de muter en poste LC, mais alors il s'agit plutôt de fusionner les deux disciplines de recrutement).
Au SNALC, il y a une personne spécifiquement en charge des lettres classiques. Je l'ai sollicitée une fois au sujet de ce problème et elle m'avait répondu que le sujet avait été mis sur la table, mais sans succès. Il faudrait peut-être en reparler.
Cette année, il y avait a priori un poste vacant en LM dans chacun des deux lycées à côté de chez moi. En lettres classiques, c'est a priori un poste vacant en LC pour tout le département. CQFD.
- IphigénieProphète
Voilà: on peut tout faire mais juste quand ça intéresse, pour une raison quelconque…d’autant qu’en lettres il n’y a pas de différences de formation entre modernes et classiques pour enseigner les lettres modernes….la différence n’est que sur les langues anciennes, lesquelles disparaissent…
- LefterisEsprit sacré
J'ai eu le même problème. Un arrêt autorisé, et c'est une cascade de demandes de départ. J'ai eu un élève, d'une fratrie de bons latiniste dont j'ai eu des représentants, et dont les parents sont relativement influents (sans doute parce qu'en REP, on les ménage pour les garder) qui a commencé à pourrir le cours dès le début, dès que le mot "grammaire" a été prononcé. Puis il a fait le forcing pour arrêter, plein de coups de fils apparemment, et les parents ont appuyé parce que ça faisait "baisser la moyenne" (on note que ce ne sont pas les élèves qui font baisser leur moyenne en ne br..lant rien, mais les disciplines) . Du rest un melon à ne passer les portes, quand j'essayais de lui faire comprendre que germaniste, la logique des cas était identique : "J'ai 17 en allemand" et que l'analyse grammaticale, le lexique, ça payait aussi en français '"ben j'ai 16 en français". Voilà où la surnotation bienveillance mène. Bon là, brevet blanc, corrigé anonymement, la fessée cul-nul au questionnaire en français, notamment en grammaire...
Puis suite à lui, ceux complètement largués qui sont allés taper à la porte, puis un pas largué mais parents influents, puis d'autres encore... J'ai perdu ainsi 40 % d'une classe, et parmi ceux qui restent, certains ne sont encore là que parce que les parents ne font pas le forcing, et considèrent que le travail est optionnel (surtout avec le confinement, puis la reprise par demi-semaine par classes, donc je n'ai eu que quelques élèves par séance, parfois sans voir certains pendant un mois). Comble de malchance, il y a un "projet "qui me bouffe un classe au moins une heure par semaine, donc je n'ai que quelques élèves. Une fournée saccagée comme je n'ai jamais vu à ce point.
Le problème de notre discipline de parias détestés va vitre être réglé, le nombre de candidats aux concours se réduit à vue d'oeil, et je ne parle même pas des facs. Dans certaines régions, on met d'office en LC des étudiants qui n'ont rien eu d'autre à Parcoursup, et ils sont une poignée. Plus personne n'étudiera les langues anciennes bientôt dans ce pays. Déjà, j'ai appris avec stupéfaction qu'on pouvait faire un cursus de LM sans jamais avoir fait de latin. J'en étais resté à des UV obligatoires, un minimum, à une époque. Ca promet...
Puis suite à lui, ceux complètement largués qui sont allés taper à la porte, puis un pas largué mais parents influents, puis d'autres encore... J'ai perdu ainsi 40 % d'une classe, et parmi ceux qui restent, certains ne sont encore là que parce que les parents ne font pas le forcing, et considèrent que le travail est optionnel (surtout avec le confinement, puis la reprise par demi-semaine par classes, donc je n'ai eu que quelques élèves par séance, parfois sans voir certains pendant un mois). Comble de malchance, il y a un "projet "qui me bouffe un classe au moins une heure par semaine, donc je n'ai que quelques élèves. Une fournée saccagée comme je n'ai jamais vu à ce point.
Le problème de notre discipline de parias détestés va vitre être réglé, le nombre de candidats aux concours se réduit à vue d'oeil, et je ne parle même pas des facs. Dans certaines régions, on met d'office en LC des étudiants qui n'ont rien eu d'autre à Parcoursup, et ils sont une poignée. Plus personne n'étudiera les langues anciennes bientôt dans ce pays. Déjà, j'ai appris avec stupéfaction qu'on pouvait faire un cursus de LM sans jamais avoir fait de latin. J'en étais resté à des UV obligatoires, un minimum, à une époque. Ca promet...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- henrietteMédiateur
C'est tout l'héritage humaniste qui part en fumée sous nos yeux.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LefterisEsprit sacré
Et je crois que c'est la destruction la plus rédhibitoire, on ne pourra pas reconstruire cela, même avec la meilleure volonté du monde, quand la transmission aura totalement cessé. Certaines LV sont aussi malmenées que nous au quotidien, mais s'il y avait un sursaut, en quelque temps on trouverait des locuteurs de la langue, connaissant aussi sa civilisation, sa littérature, et l'on pourrait rétablir un enseignement. En langues anciennes, totalement impossible. Et avec les effets sur l'enseignement du français lui-même : comment faire de l'étymologie, comprendre les l'héritage littéraire voire les références explicites ou implicites , expliquer les textes fondateurs qu'on n'a même pas lus en traduction. Et il paraît que l'enseignement de l'AF est menacé aussi, pour faire bonne mesure.henriette a écrit:C'est tout l'héritage humaniste qui part en fumée sous nos yeux.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Tu ne crois pas que nos voisins sont un peu meilleurs que nous ? Je me berce peut-être d’illusions mais il me semble que ce n’est pas si catastrophique partout.
- LefterisEsprit sacré
Je parle de notre pays. Après, je ne connais pas la situation de nos voisins, ni la possibilité d'importer cet enseignement détruit avec tant d'acharnement et de constance.uneodyssée a écrit:Tu ne crois pas que nos voisins sont un peu meilleurs que nous ? Je me berce peut-être d’illusions mais il me semble que ce n’est pas si catastrophique partout.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ZazkFidèle du forum
J'ai eu mon Capes "pratique" en 1986-1987. A l'époque, il y avait encore du latin et du grec en collège, à partir de la 4e.
Mais j'ai connu une politique "anti Lettres classiques" dès 1995. Cette année-là, ma "chère" Principale a décidé unilatéralement de supprimer le grec, en m'affirmant que trop peu d'élèves s'étaient inscrits. J'ai appris par la suite qu'elle annonçait qu'il ne serait plus enseigné au collège à mon insu. Les élèves, souvent par dépit, ont choisi le latin ou renoncé à toute option de langue ancienne. Cette "brave dame" est restée 8 ans au moins sur le poste. Entre temps elle a essayé d'interdire le choix du latin aux classes musicales (CHAM). J'ai protesté et les parents concernés m'ont soutenue. Elle a donc dû y renoncer mais me l'a fait payer à sa manière...
Tous les ans, je me suis battue pour maintenir l'enseignement du latin, très souvent avec le soutien des collègues et ce ne fut pas toujours évident.
Après 20 ans dans le même établissement, j'ai muté vers un collège plus petit et plus rural où le professeur de latin exerçait depuis près de 40 ans ! Les premières années furent idéales car les options étaient peu nombreuses et compatibles. Mais bientôt, le latin fut considéré comme incompatible avec la création de nouvelles options (Football, chorale, mini-entreprise et même, à une période, section Euro). Quand j'ai voulu insister pour que soit parfois autorisé le "cumul", les chefs ont refusé malgré les textes et l'Inspectrice responsable n'a pas osé intervenir ! Après plusieurs années de lutte sans véritable soutien cette fois, j'ai fait une sorte de burn-out qui s'est révélé être les premiers signes de la maladie de Parkinson...
Désolée d'avoir été un peu longue, mais je veux montrer aux plus jeunes que le combat ne date pas d'hier. Ne culpabilisez pas comme j'ai pu le faire : nous sommes victimes d'une opposition de plus en plus ancrée dans les têtes. On se moque (ou plutôt on profite) de la dégradation de la langue française et de la culture : c'est bien plus facile d'avoir de l'autorité sur ceux qui n'ont pas appris à réfléchir "humainement"...
Un ordinateur pourra toujours résoudre un problème de maths, mais jamais un texte latin dont il ne possède pas quelque part une traduction.
Mais j'ai connu une politique "anti Lettres classiques" dès 1995. Cette année-là, ma "chère" Principale a décidé unilatéralement de supprimer le grec, en m'affirmant que trop peu d'élèves s'étaient inscrits. J'ai appris par la suite qu'elle annonçait qu'il ne serait plus enseigné au collège à mon insu. Les élèves, souvent par dépit, ont choisi le latin ou renoncé à toute option de langue ancienne. Cette "brave dame" est restée 8 ans au moins sur le poste. Entre temps elle a essayé d'interdire le choix du latin aux classes musicales (CHAM). J'ai protesté et les parents concernés m'ont soutenue. Elle a donc dû y renoncer mais me l'a fait payer à sa manière...
Tous les ans, je me suis battue pour maintenir l'enseignement du latin, très souvent avec le soutien des collègues et ce ne fut pas toujours évident.
Après 20 ans dans le même établissement, j'ai muté vers un collège plus petit et plus rural où le professeur de latin exerçait depuis près de 40 ans ! Les premières années furent idéales car les options étaient peu nombreuses et compatibles. Mais bientôt, le latin fut considéré comme incompatible avec la création de nouvelles options (Football, chorale, mini-entreprise et même, à une période, section Euro). Quand j'ai voulu insister pour que soit parfois autorisé le "cumul", les chefs ont refusé malgré les textes et l'Inspectrice responsable n'a pas osé intervenir ! Après plusieurs années de lutte sans véritable soutien cette fois, j'ai fait une sorte de burn-out qui s'est révélé être les premiers signes de la maladie de Parkinson...
Désolée d'avoir été un peu longue, mais je veux montrer aux plus jeunes que le combat ne date pas d'hier. Ne culpabilisez pas comme j'ai pu le faire : nous sommes victimes d'une opposition de plus en plus ancrée dans les têtes. On se moque (ou plutôt on profite) de la dégradation de la langue française et de la culture : c'est bien plus facile d'avoir de l'autorité sur ceux qui n'ont pas appris à réfléchir "humainement"...
Un ordinateur pourra toujours résoudre un problème de maths, mais jamais un texte latin dont il ne possède pas quelque part une traduction.
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